CR rencontre des acteurs 2015 - Région Bourgogne Franche

Transcription

CR rencontre des acteurs 2015 - Région Bourgogne Franche
Compte rendu échanges
Rencontre des acteurs du tourisme fluvial
29/05/2015
A l’initiative du conseil régional de Bourgogne, une rencontre des acteurs du tourisme fluvial s’est
tenue le vendredi 29 mai à Venarey-les-Laumes.
Les objectifs de la journée étaient :
• De présenter un état d’avancement de la stratégie régionale de valorisation touristique des
canaux et rivières navigables de Bourgogne,
• D’exposer certaines initiatives mises en place depuis l’adoption du document en septembre
2012,
• Et d’imaginer les perspectives à venir pour le développement touristique fluvestre.
Une centaine de personnes étaient présentes et des temps d’échanges fructueux ont eu lieu.
A/ Présentations des intervenants :
Patricia GAUDET, directrice du tourisme et des canaux de la Région Bourgogne, présente
l’expérimentation de décentralisation des canaux bourguignons 2010-2012, 30 millions € investis
pour l’infrastructure, le développement touristique, la gestion de l’eau…
Sylvie MARTIN, vice-présidente en charge du tourisme et des canaux au conseil régional de
Bourgogne présente :
• les atouts et les faiblesses des voies d’eau bourguignonnes,
• le processus d’échanges et de concertation avec les acteurs qui ont conduit la Région à
élaborer la stratégie régionale de valorisation,
• les outils que prévoit cette stratégie : convention tripartite VNF – Etat – Région et les
contrats de canal ou de développement fluvestre.
Olivier GEORGES et Thierry FEROUX, de la direction territoriale Centre Bourgogne (Voies Navigables
de France), présente le périmètre, l’organisation et les missions de la DTCB, ainsi que quelques
exemples de projets de développement menés ou en cours : développement de services dans les
maisons éclusières, écluse « porte d’entrée » du canal du Nivernais…
Frédéric DURVILLE, directeur du syndicat mixte d’équipement touristique du canal du Nivernais
présente le contrat de canal 2014-2019 :
• Les réalisations et les aménagements existants,
• La méthodologie et le contenu du contrat de canal : schéma directeur d’équipements, accès
aux commerces et services, accueil et information dédiés au canal, développement de l’offre
de loisirs, étude sur l’offre en hébergements, structure de coordination et d’animation
unique (89 et 58) à l’échelle du Nivernais.
Marie BOULARESS et Mylène CASADO, du comité régional du tourisme présente la démarche de
promotion « Rivages » de Bourgogne : un site internet commun à toutes les voies navigables
(www.bourgogne-rivages.com), la marque fille « Rivages » qui peut être utilisée par tous types de
prestataire ou d’acteur touristiques, et les actions de promotion menées : les éditions et la
communication on line.
Jean-Pierre GOYARD, président de l’office de tourisme de Montbard présente la démarche
interdépartementale initiée sur le canal de Bourgogne, afin d’aboutir à la publication d’un guide
d’informations touristiques pour les itinérants.
Virginie MALHERBE, du service patrimoine et inventaire de la Région Bourgogne, présente l’itinéraire
numérique des canaux, fruit du travail réalisé entre 2011 et 2013 recensant l’ensemble des ouvrages
des canaux entièrement bourguignons (canaux.region-bourgogne.fr/).
Céline MICHAUD, responsable de la halte nautique municipale de Fragnes, explique la démarche de
cette commune qui, en créant sa halte nautique, avait pour objectifs de récréer un centre bourg avec
des commerces et de répondre aux attentes des plaisanciers en matière de services. Aujourd’hui, il
s’agit d’une halte des plus fréquentées sur le canal du Centre.
Bruno LOIRE, de la direction du tourisme et des canaux de la Région Bourgogne, présente la politique
de « la Bourgogne à vélo » : 13 millions € investis pour l’infrastructure, des échanges et une
concertation régulière avec les maîtres d’ouvrages pour prioriser les chantiers et l’amélioration de la
fiabilité des données géographiques (SIG).
Elvina COLLIN et Marie BAILLEUL, co-gérantes de la SARL L’écluse des Dames, sont lauréates de
l’appel à projets « une nouvelle vie pour les maisons éclusières 2014 ». Elles développent depuis
janvier leur activité de services aux itinérants et offre de loisirs innovante dans la maison éclusière de
Prégilbert sur le canal du Nivernais.
Karine PLAZA, responsable des ressources humaines chez Locaboat présente l’activité de cette
société depuis longtemps implantée à Joigny : travail partenarial en matière de communication avec
le comité régional du tourisme, implantation d’un centre de formation de tous les agents,
reconditionnement de bateaux habitables en Bourgogne.
Philippe BENARD, vice-président de l’association Les Amis du canal du Nivernais et éclusier en
retraite partage son expérience d’« Ambassadeur de canal » et comment l’éclusier doit être en
mesure de répondre aux attentes, questions des utilisateurs du canal.
B/ Débats avec l’assemblée
Les principales questions à résoudre pour un développement optimum, ont porté sur :
1/ Les conditions de navigation :
Est-il envisageable d’aboutir à l’ouverture des écluses le 1er mai et le 14 juillet, ainsi que
pendant la pause méridienne ?
Comment optimiser l’accompagnement des bateaux par des agents de moins en moins
nombreux ? Comment éviter les longues attentes et le stress pour les plaisanciers, pour
retrouver la liberté de navigation ?
L’auto éclusage ne pourrait-il pas être une solution ?
Comment éviter la fermeture fréquente du canal du Centre pendant la saison touristique ?
Les réponses de Frédéric LASFARGUES, directeur territorial Centre Bourgogne (DTCB), VNF :
Certaines sections de canal sont désormais ouvertes le 14 juillet, en particulier celles utilisées par les
bateaux promenades. Les effectifs régionaux en termes de personnels vont suivre la tendance
nationale, à la baisse. La DTCB travaille actuellement au redéploiement de ses moyens en fonction
des pics saisonniers et écluses les plus fréquentées.
L’exemple du canal de Roanne à Digoin, dont les écluses sont théoriquement fermées le dimanche,
est cité en exemple : une association de collectivités locales dédiée apporte un soutien pour payer
des éclusiers vacataires en fin de semaine.
La solution de l’auto-éclusage n’est pas envisagée au-delà de la Seille.
La question de la sécurisation de l’alimentation en eau du canal du Centre est actuellement à l’étude.
Il est par ailleurs rappelé que le canal du Centre, lors de sa construction, n’était pas prévu pour un
usage touristique estival, ce qui peut expliquer certaines difficultés en fin de navigation.
2/ Les services et la gestion des déchets le long des voies d’eau :
Pourquoi les touristes en itinérance le long des canaux ne disposent-ils pas de lieux pour trier
leurs déchets (ce qui induit une mauvaise image, à laquelle les clientèles du nord de l’Europe
sont très sensibles) ? Commet éviter les dépôts sauvages ?
Comment les collectivités peuvent-elles gérer l’impact financier de la gestion des déchets,
notamment avec la redevance incitative ?
Comment généraliser la bonne gestion des eaux grises et noires (car les installations sont peu
nombreuses et/ou ne fonctionnent pas pour tous les bateaux) ?
Comment proposer régulièrement des services le long des voies d’eau et de l’information à
jour sur ses services ?
Comment expliquer un coût de services parfois très élevé sur certains ports et haltes, ce qui
peut conduire à limiter les autres dépenses sur le territoire (restaurants…) ?
Comment limiter les grands écarts de tarifs pour les services de différents lieux d’amarrage ?
La réponse de Sylvie MARTIN, vice-présidente de la Région, en charge du tourisme et des canaux :
Concernant les services, il est important que les collectivités échangent entre elles, pour pouvoir
harmoniser leurs pratiques et leurs tarifs, et idéalement, dans le cadre d’un contrat de canal ou de
développement fluvestre.
La question des déchets est récurrente, sur toutes les voies d’eau. Il faut y apporter une réponse
collective, qui passe par une concertation et des échanges entre toutes les collectivités et structures
compétentes dans ce domaine et s’inspirer des expériences réussies.
La réponse de Frédéric DURVILLE, directeur du syndicat mixte d’équipement touristique du canal du
Nivernais :
Sur le canal du Nivernais, un programme a été mis en place depuis 2013. Différents acteurs publics
de la Nièvre (Syndicats mixtes 89 et 58, organismes chargés de la collecte des ordures ménagères et
du tri) et l’ensemble des Communautés de Communes dont le territoire est traversé par le canal du
Nivernais ont initié ensemble un programme concernant la résolution de la problématique liée à la
production et la gestion des déchets par les utilisateurs de la voie d’eau.
Aussi, d’un bout à l’autre de la voie d’eau, le même type de point d’apport volontaire (PAV) est
implanté, identifié « canal du Nivernais » et accompagné d’une signalétique touristique.
La question des eaux grises et noires doit être gérée par le Syndicat mixte durant l’actuel contrat de
canal.
3/ Les conflits d’usages et la concertation :
Pourquoi les pêcheurs sont-ils désormais écartés de la voie d’eau ? Ne peuvent-ils pas
bénéficier de l’accès au contre-halage et disposer de lieux de stationnement ?
Comment organiser la concertation et l’échange entre tous les acteurs, prestataires
touristiques (secteur privé, offices de tourisme…) ?
Dans quelle mesure cette concertation peut-elle permettre la création d’aménagements
adaptés aux besoins de tous les professionnels, ou une réponse adaptés aux questions et
attentes des touristes en itinérance (bateau, vélo…) ?
La réponse de Sylvie MARTIN, vice-présidente de la Région, en charge du tourisme et des canaux :
Les pêcheurs, comme les autres usagers de la voie d’eau, ont toute leur place dans les projets de
développement futurs. Encore une fois, la concertation entre le plus grand nombre d’acteurs, issus
de secteurs variés, les gestionnaires, les offices de tourisme, les commerces…, est importante.
L’exemple des fédérations de pêche de la Nièvre et de l’Yonne est intéressant : elles ont co-construit,
pour le canal du Nivernais, un schéma de valorisation halieutique, qui permet d’avoir une lisibilité
claire sur le nombre et le lieu de parcours de pêche à développer, les rampes de mise à l’eau, la
valorisation des milieux aquatiques…, sur les 2 départements et jusqu’en 2019.
4/ L’image des canaux :
L’image des canaux peut-elle évoluer pour attirer davantage de jeunes, de familles ?
Comment casser l’image du plaisancier riche ?
Les réponses d’Emmanuelle HERVIEU, du comité régional du tourisme :
Une image ne se décrète pas, elle est le reflet de la majorité de la clientèle, quelle que soit la filière
touristique concernée. Le CRT met en ligne des « récits », témoignages de personnes jeunes pour
inciter cette catégorie à découvrir les canaux en bateau ou à vélo.
Des loueurs constatent que la part des clientèles française et familles s’accroit peu à peu.
CONCLUSIONS :
Sylvie MARTIN conclut la journée en appelant de ses vœux la structuration de tous les acteurs autour
d’une même voie d’eau, y compris celles interrégionales. Elle encourage les territoires, les
gestionnaires, les associations qui promeuvent la voie d’eau, les professionnels à travailler en
concertation. Les aménagements, équipements, services doivent être complémentaires et non se
voir comme concurrents sur un même linéaire, en vue de satisfaire pleinement les attentes des
clientèles du fluvestre.