Sondage des propriétaires forestiers

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Sondage des propriétaires forestiers
Sondage des propriétaires forestiers
Résumé – document de travail – version 1
AMFE
Profil des propriétaires forestiers estriens
Introduction pour faire part des différences méthodologiques entre les 2 sondages.
Le plus récent sondage provincial auprès des propriétaires forestiers confirme la tendance de
changement dans le profil des propriétaires que l’on dénotait déjà dans les résultats du sondage de
1999.
L’Estrie compte environ 9 200 propriétaires de lots boisés de
En 1999 :
quatre hectares et plus. L’âge moyen du propriétaire
forestier demeure élevé (59 ans) et les répondants de plus
Âge moyen : 52 ans
de 55 ans représentent 64% des personnes sondées. 89%
des propriétaires sont des hommes. La superficie moyenne
Propriétaire masculin : 85%
détenue se chiffre maintenant à 94 hectares, mais toutefois
Superficie moyenne boisée : 53 ha
avec une médiane (42 hectares) pratiquement équivalente à
(médiane 38 ha)
celle de 1999. Près du tiers des propriétaires de boisé (28%)
déclare un niveau de scolarité post secondaire. Toutefois,
Propriétaire forestier- agriculteur : 30%
cette proportion s’avère inférieure à la moyenne provinciale
(38%) et également moindre comparativement à l’ensemble
de la population estrienne (33%). La forêt privée appartient à différents groupes sociaux
comparativement à autrefois où elle était principalement détenue par les agriculteurs. L’occupation
principale des propriétaires estriens est dans l’ordre : retraité (32%), col bleu (22%), col blanc (18%),
producteur agricole (18%) et travailleur forestier (7%). En 1999, les producteurs agricoles représentaient
près du tiers des propriétaires forestiers (30%) de la région.
La durée de possession des boisés peut indiquer un certain attachement des propriétaires envers leurs
lots forestiers : 23% possèdent leurs propriétés depuis plus de 10 ans et 57% depuis plus de 20 ans. Le
mode d’acquisition d’un premier boisé se réalise
En 1999 :
principalement par l’entremise d’un membre de la famille
(49%) ou bien d’un ami ou d’une connaissance (15%). Une
Durée de possession : 24% (plus de 10 ans)
majorité de propriétaires demeure à moins de 10 km du boisé
et 53% (plus de 20 ans)
(77%). 21 % des propriétaires de boisés déclarent un revenu
annuel familial (avant impôt) supérieur à 80 000$, 28%
Mode d’acquisition : 42 % (membre de la
supérieur à 100 000$ et 12 % supérieur à 150 000$. La
famille) et 18% (connaissance)
proportion des propriétaires forestiers dont le revenu familial
Résidence du propriétaire : 81% (Estrie),
est supérieur à 100 000$ (40%) est plus élevée dans la région
11% (ailleurs au Québec) et 7% (extérieur
comparativement à la moyenne provinciale (32%). La part du
du Québec)
revenu familial provenant des activités forestières s’avère un
peu plus marginale comparée au précédent sondage. Une
Revenu de la forêt : 48% (0%), 22%(< 10%)
majorité de répondants (59%) indique aucun revenu et 26%
et 7% (> 50%)
des propriétaires mentionnent une proportion inférieure à
10% du revenu familial. Toutefois, 4% des répondants
déclarent que la forêt leur procure plus de la moitié de leur revenu annuel, ce qui s’avère deux fois plus
élevé que la moyenne provinciale. L’Estrie se démarque sur ce point comparativement aux autres
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régions, mais cela représente un net recul par rapport à 1999.
Connaissance des propriétaires forestiers
Bien que la grande majorité des répondants (78%) indique avoir accès à internet à la maison, les sources
d’information pour acquérir des connaissances générales sur la forêt demeurent traditionnelles :
journaux et revues (76%), formation thématique d’une journée (72%) ou en compagnie d’un conseiller
forestier (70%). Comparativement au précédent sondage, l’internet est devenu une source de
connaissances plus présente (44%) aujourd’hui. Les journaux et revues ainsi que le conseiller forestier
représentent également les principales sources consultées avant de prendre une décision relative au lot
boisé. La connaissance des propriétaires envers les différentes mesures de soutien qui leur sont
destinées est variable selon le programme cité. Le programme de remboursement de taxes foncières
(68%) ainsi que la programmation des formations aux propriétaires (69%) sont les plus connus. Des
efforts demeurent à fournir pour faire connaître les
programmes d’aide de l’Agence (47%), et ce, même s’ils
En 1999 :
existent depuis longtemps. Le processus de certification
Sources d’information : 22% (journaux et
forestière, plutôt récent en forêt privée, est plutôt bien
revues), 51% (professionnels forestiers de
connu des propriétaires estriens (51%). Les propriétaires
divers organismes) et 1% (internet)
sont passablement au courant des programmes de
conservation volontaire (37%) et d’aménagement
75% des propriétaires indiquaient que les
d’habitats fauniques (30%).
conseillers forestiers influençaient leurs
décisions d’aménagement forestier
Motivations des propriétaires forestiers
Le plaisir devance toutes autres motivations de posséder un lot forestier. Cette notion de plaisir n’exclus
toutefois pas d’emblée la culture et le prélèvement de ressources. En effet, le plaisir de posséder un
milieu naturel (90%) vient au premier rang des motivations suivi du plaisir d’aménager une forêt (85%) et
de récolter du bois de chauffage (77%). La pratique d’activités familiales (76%) précède la récolte de bois
pour la pâte ou le sciage (66%) ainsi que la chasse et la pêche (58%). Le legs du boisé aux enfants (75%)
concourent à la durée de possession mentionné
précédemment. Pour un nombre important de répondants
En 1999 :
(70%), la propriété forestière est considérée comme un
Raison principale de possession *:
fonds de placement ou de retraite. La possibilité d’un
revenu d’appoint rejoint tout de même 42% des
27% pour le plaisir de posséder
propriétaires estriens, bien que présentement, seulement
37% des répondants ont indiqué tirer un revenu de leur
24% pour le loisir et la détente
forêt et celui-ci est marginal. L’Estrie se démarque de la
21% investissement pour plus tard
tendance provinciale pour les motivations suivantes : le
fonds de placement, la récolte de bois pour l’industrie, la
19% autre raison
chasse et la pêche et le revenu d’appoint. Au précédent
sondage, les raisons ludiques de posséder un boisé étaient
8% revenu rapide
déjà dominantes en Estrie : plaisir de posséder un lot (27%),
*une seule raison par répondant
loisir et détente (24%).
La décision de récolter ou faire récolter du bois se justifie par l’amélioration de la forêt (93%), mais
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également par le temps disponible et le plaisir de travailler en forêt (93%). La présence d’arbres à
maturité et le besoin de bois de chauffage motivent respectivement 89% et 77% des propriétaires.
L’opportunité d’affaires ou d’un revenu d’appoint est mentionnée par le tiers des répondants. La
recommandation d’un professionnel forestier incitera 69% des propriétaires à récolter du bois sur leur
propriété tandis 57% d’entre eux évoquent l’amélioration d’habitat faunique comme motivation.
En contrepartie, les raisons évoquées par les propriétaires qui n’ont pas aménagé leurs boisés dans les
dernières années sont, entre autres, la faiblesse de la valeur du bois (60%) et la non rentabilité (55%). Le
manque de temps (59%), mais également que la sylviculture n’est pas un objectif (43%) sont aussi
évoqués ainsi qu’aucun besoin financier à combler (29%). Près du quart des répondants souhaite aucune
récolte d’arbre (24%) dans leurs boisés.
Évidemment, un meilleur prix pour le bois inciterait une majorité
de propriétaires (77%) à réaliser plus de travaux forestiers. Les
incitatifs financiers (programmes d’aide et de taxes foncières) sont
également mentionnés par les deux tiers des répondants. Les
travaux en forêt suscitent encore une certaine crainte puisque
47% des propriétaires indiquent que l’assurance d’un traitement
bien fait les convaincrait d’intervenir davantage. La mise en
marché du bois semble compliquée pour une proportion de
propriétaires (43%) et ils apprécieraient recevoir davantage d’aide
à ce niveau. Les conseils de professionnels forestiers sont aussi
évoqués (40%) tout comme une réglementation municipale moins
contraignante (27%).
En 1999 :
Facteurs évoqués :
57% protection de l’environnement
56% plus de temps
54% avantages fiscaux
47% aide financière
44% meilleurs débouchés
33% meilleur prix pour le bois
30% conseils de professionnels
Comportements des propriétaires
Les propriétaires fréquentent leurs boisés assidument et ce comportement s’explique probablement par
la proximité de leur lieu de résidence et leur attachement envers leurs boisés. Ils possèdent un plan
d’aménagement forestier de leurs propriétés et ils considèrent ce dernier comme une référence dans la
planification des traitements sylvicoles. Au cours des cinq dernières années, 46% des propriétaires
indiquent avoir bénéficiés d’une aide financière du
gouvernement ou de l’Agence Estrie. Les propriétaires qui
En 1999 :
n’utilisent pas les programmes d’aide évoquent leur
42% des propriétaires affirmaient avoir obtenu
préférence pour l’autonomie décisionnelle et exécutive
une aide financière au cours des cinq dernières
des travaux (63%), la méconnaissance des programmes
années
offerts (22%) ou bien leur complexité (19%) comme
raisons.
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Les propriétaires sont actifs quant à la récolte de bois : 88% d’entre eux
En 1999 :
ont mentionné la récolte de bois de chauffage au cours des cinq dernières
Fréquence de la récolte :
années. La quantité prélevée par la majorité (80%) est inférieure à 25 m3
de bois, soit l’équivalent d’environ 11 cordes de bois de 16 pouces. La
48% annuel
récolte de matière ligneuse destinée au marché de la pâte ou du sciage a
15% à tous les 2 ou 3 ans
été effectuée par 59% des répondants. Une proportion de 40% de ces
propriétaires ont produit, au cours des cinq dernières années, entre 25 à
9% à tous les 4 ou 5 ans
100 m3 de bois, soit l’équivalent d’un demi à deux camions de bois. Dans
5% à tous les 6 ou 7 ans
la catégorie de 100 à 1000 m3 de bois, nous retrouvons 19% de
propriétaires. Le volume moyen produit par ces derniers est de 250 m 3
(environ 5 camions de bois). La tendance de récolte de bois se poursuit,
puisqu’au précédent sondage, les propriétaires (79%) ont également mentionné que la récolte de bois
par coupe partielle était une activité régulièrement réalisée sur leurs lots. Plus du quart (27%) des
propriétaires qui ne récoltent pas de matière ligneuse pour l’industrie de la transformation (41%) déclare
tout de même réaliser des travaux d’aménagement forestier.
Quelles sont les intentions des propriétaires pour les prochaines années envers leurs boisés ? Ils désirent
continuer à réaliser des travaux d’aménagement pour améliorer la productivité forestière. Ils souhaitent
également préserver la vocation actuelle de leurs propriétés (67%). Ils réaliseront des activités
multiressources comme la chasse, l’aménagement d’habitats fauniques et la culture de produits
forestiers non ligneux. Bref, ils ont l’intention de poursuivre ce qu’ils font déjà et ce qu’ils avaient déjà
mentionné lors du précédent sondage. Les propriétaires confirment ainsi leur intérêt envers une forêt
multiusages.
Propriétaire estrien type :
Homme âgé de 55 ans et plus, possédant une scolarité de niveau secondaire ou moins et sa profession
est soit : retraité, ouvrier, cadre ou agriculteur. Le revenu annuel familial est inférieur à 100 000$. Il
possède son lot boisé depuis plus d’une décennie, voire plus de vingt ans, et sa superficie moyenne est
de 94 hectares (médiane à 42 hectares). Il habite à proximité de sa propriété forestière. Il fréquente
souvent son boisé. Il ne retire aucun revenu d’appoint de sa forêt ou il est très marginal dans le revenu
familial. Le propriétaire type est branché sur internet. Il favorise toutefois les sources traditionnelles
d’information (journaux, revues, conseils des professionnels forestiers) pour acquérir des connaissances
sur la forêt ou prendre des décisions relatives à son boisé. Sa connaissance des différents programmes
de soutien offerts est variable.
Ses motivations de possession sont variées, mais les notions de plaisir et d’usage de la forêt sont
prédominantes. Plaisir de posséder un milieu naturel, plaisir d’aménager la forêt, mais également l’usage
pour la récolte de bois, les activités récréatives, la chasse et la pêche. Le propriétaire estrien considère
sa propriété comme un investissement ou un fonds de retraite et aussi comme une source de revenu
d’appoint. Il souhaite également laisser son boisé en héritage à ses enfants, mais pas nécessairement
prochainement.
Sa décision de récolter du bois est basée principalement sur des notions d’aménagement
forestier (amélioration de la forêt, arbres matures), du temps qu’il dispose et de ses besoins en bois de
chauffage. Il serait intéressé à réaliser plus de travaux avec une hausse de la valeur du bois combinée à
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des incitatifs financiers (programmes d’aide, rabais de taxes foncières).
Le propriétaire type possède un plan d’aménagement forestier auquel il se réfère pour la planification de
ses travaux. Il a bénéficié d’une aide financière au cours des cinq dernières années. Le propriétaire et sa
famille s’impliquent non seulement dans la planification des travaux mais également dans leur
réalisation. Il récolte du bois de chauffage, mais aussi du bois pour l’industrie de la transformation. Il a
récolté au cours des cinq dernières années, un volume variant entre 25 m 3 à 100 m3, soit un demi à deux
camions de bois. Il favorise le procédé de récolte manuel. Il connaît l’existence de la réglementation sur
l’abattage d’arbres et la protection du couvert forestier du monde municipal et semble bien s’en
acquitter lors de la réalisation de ses travaux d’aménagement. Ses intentions de mise en valeur des
ressources pour les prochaines années sont multiples, mais nous dénotons une prédominance pour les
travaux d’éducation de peuplements avec récolte de matière ligneuse et des activités multiressources.
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