Communiqué de presse Chefs-d`oeuvre islamiques de l`Aga Khan
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Communiqué de presse Chefs-d`oeuvre islamiques de l`Aga Khan
Communiqué de presse Exposition 5 octobre 2007 7 janvier 2008 Aile Richelieu Shah Abu'l-Ma'ali, signé par Maître Dust, Inde, vers 1556, gouache sur papier, AKTC, M. 126 © Aga Khan Trust for Culture Cette exposition est organisée en collaboration avec l’Aga Khan Trust for Culture Chefs-d’oeuvre islamiques de l’Aga Khan Museum En ouverture d’une saison placée sous le signe de l’Orient, le musée du Louvre présente près de quatre-vingt œuvres issues des prestigieuses collections de l’Aga Khan Museum. Témoignant de la diversité des arts de l’Islam, ces collections portent une attention particulière aux arts du livre et à la calligraphie et révèlent également les spécificités de la sensibilité chiite. L’exposition constitue aussi une préfiguration de l’Aga Khan Museum, dont l’ouverture à Toronto est prévue en 2011. L’exposition invite donc à découvrir un choix de chefsd’oeuvre, issus des magnifiques collections constituées par l’Aga Khan et par le prince et la princesse Sadruddin Aga Khan. Un ensemble de pages du plus fameux manuscrit iranien du XVIe siècle, le « Livre des rois » de Shah Tahmasp, deux vêtements médiévaux merveilleusement conservés, des calligraphies prenant les formes les plus diverses, témoignent du foisonnement esthétique du monde islamique de l’Espagne à l’Inde, du VIIIe au XIXe siècle. Conçue thématiquement, l’exposition aborde les influences croisées entre le monde islamique, l’Europe et la Chine ; les arts de la calligraphie, comme usages et expressions de l’écriture, qu’elle soit sacrée ou profane ; le domaine religieux, à travers notamment des œuvres d’inspiration chiite. Elle présente enfin le projet architectural réalisé par Fumihiko Maki pour l’Aga Khan Museum. Commissaire de l’exposition : Sophie Makariou, conservateur en chef, département des Arts de l’Islam, musée du Louvre. Informations pratiques Exposition ouverte tous les jours de 9 h à 18 h, sauf le mardi, nocturnes jusqu’à 22 h les mercredi et vendredi. Lieu : aile Richelieu, entresol Exposition accessible avec le billet d’entrée aux collections permanentes du musée : 9 euros ; 6 euros après 18 h les mercredi et vendredi ; gratuit le premier dimanche de chaque mois et pour les moins de 26 ans le vendredi à partir de 18 h ; accès libre pour les moins de 18 ans, les chômeurs, les titulaires des cartes Louvre jeunes, Louvre enseignants, Louvre professionnels, Louvre étudiants partenaires ou de la carte Amis du Louvre Informations 01 40 20 53 17 / www.louvre.fr Auditorium du Louvre Informations : 01 40 20 55 55 Réservations : 01 40 20 55 00 Catalogue de l’exposition : Coédition musée du Louvre Editions / 5 Continents, 192 pages, 160 illustrations, 32 euros env. Cet ouvrage bénéficie du soutien d’Arjowiggins. Parallèlement : - Au musée du Louvre : Le chant du monde. L’art de l’Iran safavide, 1501-1736, hall Napoléon (5 octobre 2007 - 7 janvier 2008). - Au musée des Arts Décoratifs : Purs décors ? Chefs d’oeuvre de l’Islam aux Arts Décoratifs (11 octobre 2007-13 janvier 2008) présente la collection d’art islamique du musée des Arts Décoratifs et son influence sur les arts appliqués au tournant du XIXe et du XXe siècle. Musée du Louvre Direction de la communication et de la promotion Aggy Lerolle [email protected] contacts presse Céline Dauvergne T : 01 40 20 84 66 / fax : 84 52 [email protected] 1 Quelques-unes des grandes thématiques qui traversent l’art islamique et mettent particulièrement en lumière la spécificité des collections de l’Aga Khan Museum organisent le parcours de l’exposition en trois sections, auxquelles s’ajoute la présentation du futur musée de Toronto. De l’Europe à la Chine Manteau, Asie centrale, période mongole, fin du XIIIe - première moitié du XIVe siècle, lampas de soie, AKTC © Aga Khan Trust for Culture Cette première partie explore les dialogues noués entre les cultures islamique, européenne et chinoise, notamment à travers les regards portés par les artistes du monde islamique sur ces productions artistiques étrangères. Dès le Moyen Age, les grands textes grecs et latins, comme le De Materia medica de Dioscoride, dont un exemplaire illustré du XIIe siècle est présenté ici, suscitent un vif intérêt dans le monde islamique, qui sert de conservatoire et de passerelle, principalement via l’Espagne, à la transmission du savoir antique. A partir du XVIIe siècle, l’influence européenne en Orient devient sensible, liée au développement des échanges commerciaux, diplomatiques et culturels. L’iconographie et le style de la peinture occidentale (en particulier le traitement de la perspective et le goût pour le paysage) viennent ainsi se combiner avec les traditions proprement islamiques : une étonnante miniature d’époque moghole représente ainsi une Crucifixion. L’influence de la production artistique chinoise est particulièrement importante dans les domaines de la céramique et des textiles de luxe, largement importés et source d’imitation. La Chine a ainsi apporté au monde islamique une inspiration durable pour les motifs décoratifs. Plusieurs pièces de céramique bleue et blanche en témoignent, tout comme deux manteaux en soie façonnée (XIe et XIVe siècle). De la figuration à la narration A l’auditorium du Louvre : - Table ronde « Musée-musées » : La collection Aga Khan et son destin public, le mercredi 17 octobre 2007 à 18h30. - Œuvre en scène : Kayomars et sa cour de paradis, par Souren Melikian, le vendredi 14 décembre 2007 à 12h30. - 3 concerts, musiques de l’Islam : le 5 avril 2008 à 20h30, le 6 avril 2008 à 17h et le 13 avril 2008 à 17h. Contrairement à une croyance tenace, la figuration tient une place importante dans les arts de l’Islam, du moins dans le domaine profane. Les objets en céramique présentent ainsi souvent des personnages ou des animaux illustrant des récits légendaires ou des scènes de genre, le plus souvent reliées à la vie de cour (chasse, scène de trône, musique et danse, …). Les grands textes littéraires sont une source essentielle d’inspiration pour les artistes, et ont été eux-mêmes abondamment illustrés. Les collections de l’Aga Khan Museum comprennent un ensemble sans pareil de pages issues d’un des plus fameux manuscrits persans : Le Livre des rois, réalisé pour le souverain safavide Shah Tahmasp, entre 1522 et 1535. La complexité des images témoigne de la qualité atteinte dans l’art du livre, où la figuration, très étroitement liée au texte, devient narration. 2 Préfiguration de l’Aga Khan Museum de Toronto Cette section présente la maquette du bâtiment de 10 000 m² qui abritera l’Aga Khan Museum, conçu par l’architecte japonais Fumikiho Maki (sur le projet, voir p. 4). Six éléments d’architecture (carreaux et revêtement en céramique, deux chapiteaux de pierre ou en céramique, une triple arcade de marqueterie de pierre), issus des différentes parties du monde islamique, évoquent la richesse du décor architectural qui s’est développé à l’intérieur et à l’extérieur des monuments. Du Coran à l’esthétique de l’écriture Etendard ou 'Alam, Iran, XVIe siècle, acier, AKTC © Aga Khan Trust for Culture C’est le cœur de la collection qui se trouve réuni dans cette quatrième et dernière partie, centrée sur la calligraphie et l’art du livre : l’écriture est en effet un élément décoratif essentiel des arts de l’Islam. Le texte coranique et ses supports A travers la présentation de très belles pages de corans anciens (VIIIe - XIXe siècle), d’une qualité exceptionnelle, se dessine l’évolution stylistique de l’écriture arabe et ses multiples variations : de l’écriture monumentale à l’écriture dite « poussière » (ou ghubari) qui permet de faire tenir le Coran sur deux pages, de la graphie anguleuse à la calligraphie cursive. Véhicule de la révélation coranique, la langue arabe est magnifiée et sacralisée par une écriture ornementale et stylisée qui s’accompagne d’un recherche constante dans l’art de la mise en page. La variété visuelle n’a d’égale que l’extrême diversité des supports : frises de céramique ou de bois, mais aussi feuilles d’arbre ou coquillage. L’écriture peut également jouer un rôle magico-thérapeuthique : des versets coraniques apparaissent fréquemment sur des coupes ou des amulettes. La tradition chiite Les collections de l’Aga Khan Museum accordent une place particulière aux objets ou manuscrits illustrant les courants chiites. Deux copies des Cent maximes attribuées à Ali (premier imam chiite) sont signées par des calligraphes persans renommés des XVe et XVIe siècles. Un calligramme en forme de lion contenant une invocation à Ali - le "lion de Dieu" - montre comment l'écriture devient figuration. Sur un étendard iranien du XVIe siècle, une invocation chiite (« Ô Allah ! Ô Muhammad ! Ô Ali ! ») est calligraphiée sur fond de feuillage. Le calligraphe à l’œuvre Une vitrine évoque la pratique du calligraphe grâce à quelques objets précieux (encrier, plumier des XIIe XIIIe siècles) et une miniature exceptionnelle, représentant un courtisan en train d’écrire, à l’orientale, une feuille posée sur sa cuisse. La calligraphie, considérée comme l’art par excellence, s’est épanouie dans le cadre des chancelleries et se devait d’être maîtrisée par l’élite cultivée. Les noms de calligraphes célèbres nous ont été transmis depuis le Xe siècle. Le développement d’une calligraphie profane Si le Coran a été le support initial et privilégié des recherches esthétiques et normatives de l’écriture arabe, celles-ci ont été diffusées et réélaborées à d’autres fins : de cet atelier d’écriture qu’est la copie du Livre jaillit donc un foisonnement artistique qui est une caractéristique unique du monde islamique. Les plus saisissants exemples en sont sans doute les magnifiques plats de céramique samanides portant des proverbes en arabe. Ils viennent, entre autres choses, rappeler que la présence de l’écriture dans la vie quotidienne est certes décorative mais aussi et surtout porteuse de sens. Autour de l’orientation (qibla) Ce thème est particulièrement important dans les représentations : la gravitation du monde musulman autour du sanctuaire de la Mecque constitue en effet toute une géographie spirituelle. Trois œuvres, portant chacune une inscription, évoquent l’orientation vers la Ka`ba, matérialisée dans la mosquée par le mur de qibla et le mihrab : une plaque ottomane dite « de la Mecque », un certificat de pèlerinage indien et un grand mihrab de céramique (Syrie, vers 1574). 3 L’Aga Khan Trust for Culture Il s’agit de l’agence culturelle du Réseau Aga Khan de développement. Officiellement fondée en 1988 à Genève, cette fondation philanthropique privée est chargée d’unifier et de coordonner les diverses initiatives de Son Altesse l’Aga Khan visant à améliorer la vie culturelle – en particulier le patrimoine bâti qui constitue l’expression la plus complexe et la plus tangible du développement culturel – dans les sociétés à forte présence musulmane. L’AKTC regroupe trois programmes : Précurseur du Trust, le Prix Aga Khan d’architecture, instauré en 1977, est le plus grand prix au monde dans le domaine de l’architecture. Décerné tous les trois ans, il ne se contente pas de récompenser des individus pour l’exemplarité de leur oeuvre, mais vise également des projets qui font appel d’une manière novatrice aux ressources locales et aux techniques appropriées, suscitant ailleurs des initiatives similaires. Le Programme de soutien aux villes historiques a été mis sur pied en 1991 en vue de mettre en oeuvre des projets de conservation et de revitalisation urbaines – réhabilitation des espaces et édifices urbains – sur des sites de grande importance culturelle dans le monde islamique. Ces projets alliant des composantes environnementales, socio-économiques et relatives à la conservation urbaine prouvent que ces différents intérêts peuvent se soutenir mutuellement. Le Programme pour l’éducation et la culture est lui-même composé de cinq principaux projets et initiatives : le Programme Aga Khan d’architecture islamique à l’Université Harvard et au Massachusetts Institute of Technology, fondé en 1979 ; ArchNet (www. archnet.org), une ressource électronique sur Internet; l’Initiative Aga Khan pour la musique en Asie centrale, dont l’objectif est la revitalisation des musiques traditionnelles ; le Programme des sciences humaines, qui soutient le pluralisme des idées, des cultures et des peuples en encourageant le développement et la mise en oeuvre de programmes d’études novateurs dans le domaine des sciences humaines ; et enfin le Programme des musées, qui concerne la conceptualisation, l’élaboration et la mise en oeuvre des projets de musées lancés par le Trust. L'AKTC et le Louvre se sont associés pour apporter leur soutien au Conseil Suprême des Antiquités d'Egypte pour la rénovation du Musée d'Art Islamique du Caire. Le Louvre a mis son expertise scientifique au service de la muséographie, du choix des oeuvres présentées et de la rédaction de la signalétique. Un don de Son Altesse l'Aga Khan a permis de financer la conception et l'élaboration de toute la muséographie du musée rénové. L'AKTC a contribué à la création d’un grand laboratoire spécialisé où les pièces maîtresses du musée sont restaurées avant d'être exposées. L'équipe de travail comprend une quinzaine de personnes du Conseil Suprême des Antiquités, dirigées et formées par des experts internationaux engagés par l'AKTC. L’AKTC développe également le projet du Musée maritime de l’océan Indien (Indian Ocean Maritime Museum, IOMM) à Zanzibar L’Aga Khan Museum (Toronto, Canada) Conçu en tant qu’entité éducationnelle et culturelle internationale de premier plan, propre à attirer des spécialistes et le grand public des deux côtés de la frontière séparant le Canada des Etats-Unis, l’AKM jouira d’une situation géographique de premier choix, proche d’autres institutions culturelles importantes, dans la ville de Toronto. Il présentera et soutiendra les connaissances relatives à la diversité et à l’ampleur de l’art islamique au travers d’expositions permanentes et temporaires, mettant l’accent sur l’Islam chi’ite et sur la communauté ismaélienne. Le musée sera dédié à l’acquisition, la préservation, l’exposition et l’interprétation de produits artisanaux en rapport avec les traditions intellectuelles, culturelles, artistiques et religieuses des communautés musulmanes actuelles et passées. Les produits artisanaux comprendront de la céramique, du métal travaillé et des peintures couvrant toutes les périodes de l’histoire islamique. Des manuscrits de la collection comprendront la plus ancienne copie connue de l’Avicenna’s Qanun fi’l Tibb (Le Canon de la Médecine) daté de 1052. Ce sera la première collection du genre dans le monde anglophone, et elle inclura également d’importantes collections qui comprendront celles de son Altesse l’Aga Khan, du défunt Prince Sadruddin Aga Khan et de son épouse la Princesse Catherine. Il est prévu un programme musical qui travaillera à élargir la connaissance de la musique traditionnelle d’Asie et du monde islamique, aussi bien que de leur expression contemporaine. Le musée abritera des éléments historiques concernant la communauté ismaélienne et hébergera des programmes de recherche concernant chacun des aspects de sa mission institutionnelle. Il fournira également un espace pour des échanges permanents entre les mondes islamique et occidental sur les questions d’éducation, culturelles et socioéconomiques. 4