Communauté de communes du Mené
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Témoignages – Communauté de communes du Mené : le plein d’énergies ! Compte rendu de la réunion téléphonique du 21 octobre 2014 REPONSES AUX QUESTIONS ECRITES EN PAGE 13 ET SUIVANTES. Cette réunion a été organisée et animée par Mairie-conseils et le CLER, réseau pour la transition énergétique, avec le concours de Catherine KORENBAUM, chargée de mission Information/Échanges à Mairie-conseils, et de Yannick RÉGNIER, responsable de projets au CLER, réseau pour la transition énergétique, et animateur du réseau Territoires à énergie positive. Avec les témoignages de Jacky AIGNEL et Laurent GAUDICHEAU, respectivement Président et Directeur de la Communauté de communes du Mené. Vous trouverez en annexe un diaporama envoyé aux participants pour aider à suivre l’exposé. LISTE DES PARTICIPANTS Structures inscrites Noms des structures Dép Communauté d’agglomération Grand Périgueux 24 Communauté d’agglomération Beaune Côte Et Sud 21 Communauté d’agglomération Grand Angoulême 16 Communauté de communes Côte d’Émeraude 35 Communauté de communes Pays des Herbiers 85 Communauté de communes Thouars 79 Communauté de communes Pays de Foix 79 Parc naturel régional Préalpes d’Azur 06 Pays Pays Graylois 70 Autre organisme Caisse des Dépôts DIR Ouest 44 Autre organisme ARENE Île-de-France 93 Autre organisme AOCD 29 Autre organisme Université Paris-Dauphine 75 Autre organisme DREAL Aquitaine 33 Autre organisme ALE Montpellier 34 Autre organisme Agence Watts-New 37 PRESENTATION C ATHERINE KORENBAUM, CHARGÉE DE MISSION I NFORMATION /É CHANGES À M AIRIE CONSEILS Bonjour à tous. Je souhaiterais remercier la communauté de communes du Mené, qui accepte généreusement d’apporter son témoignage, car elle a toujours représenté pour nous un lieu d’innovation et d’anticipation qui a souvent nourri les réflexions menées à Mairie-conseils. Avant de céder la parole à Yannick RÉGNIER, je souhaite rappeler brièvement les trois missions de Mairie-conseils, service de la Caisse des Dépôts : informer les élus des communes et des territoires ; les accompagner dans la mise en œuvre des politiques publiques ; favoriser la connaissance mutuelle et les échanges entre les territoires qui mettent en œuvre ces politiques. La présente réunion permet de répondre à ces objectifs. L’équipe de Mairie-conseils est ravie de pouvoir aborder le front de la transition énergétique sous l’angle du pragmatisme, à travers les pratiques des élus des intercommunalités. C’est la raison pour laquelle notre rencontre, en mai dernier, avec Yannick RÉGNIER du CLER, nous a semblé représenter une excellente porte d’entrée, en nous offrant l’opportunité d’allier la force d’un réseau thématique pour la transition énergétique avec celle du réseau de territoires de Mairie-conseils. Mairie-conseils souhaite désormais participer à la transmission de ces pratiques, notamment dans le domaine de la transition énergétique. Y ANNICK RÉGNIER, RESPONSABLE DE PROJETS AU CLER, RÉSEAU POUR LA TRANS ITION ÉNERGÉTIQUE , ET ANIMATEUR DU RÉSEAU T ERRITOIRES À ÉNERGIE POSITIVE Avant d’introduire l’intervention de la communauté de communes du Mené, je souhaiterais rappeler brièvement l’historique du mouvement des territoires à énergie positive, à travers quelques étapes clés. Le concept de territoire à énergie positive a été promu pour la première fois au sein du CLER, lors de notre assemblée générale de 2010, réunion à laquelle avaient été conviés le Pays Thouarsais, la Communauté de communes du Mené, et la Biovallée. Ces trois entités ont fondé le réseau Territoires à énergie positive. La fondation de ce réseau a effectivement eu lieu pendant les premières rencontres « Énergies et Territoires ruraux, vers des territoires à énergie positive » qui ont été organisées par la Communauté de communes du Mené. En effet, Jacky AIGNEL est l’un des coinitiateurs, au nom de la Communauté de communes du Mené, du réseau Territoire à énergie positive créé en juin 2011. Ultérieurement, la dynamique s’est amplifiée à travers des appels à projets régionaux qui ont émergé spontanément lorsque les expériences de la Communauté de communes du Mené et d’autres territoires ont été connues. Parallèlement, nous travaillons au niveau européen depuis plus de deux années avec des organisations homologues du CLER à l’étranger, sur la mise en réseau des dynamiques de territoires qui visent l’objectif 100 % renouvelable et qui travaillent sur des développements locaux. Récemment, l’État, et plus particulièrement l’administration de la ministre Ségolène ROYAL, a lancé un appel à initiatives et un appel à projets « Territoires à énergie positive pour la croissance verte ». Je ne détaillerai pas cette initiative, qui diffère de notre dynamique tout en présentant des similitudes avec elle. Cela démontre en tout cas que le mouvement s’étend. Votre participation à cette réunion témoigne également de l’intérêt que les territoires portent à cette dynamique. Les rendez-vous juridiques | Compte-rendu du 21 octobre – Communauté de communes du Mené : le plein d’énergie ! - Téléchargeable sur www.mairieconseils.net Rubrique Téléconférences, Comptes rendus 3 Le mouvement Territoires à énergie positive fait partie d’un mouvement plus général. Ce concept vit au travers d’exemples concrets, tel que celui de la Communauté de communes du Mené. C’est également un réseau qui possède une activité pérenne au cours de l’année, notamment à travers des échanges qui ont lieu lors de rencontres nationales. Ces événements nous permettent de nous rencontrer, et les conférences qui s’y tiennent constituent un nouveau vecteur d’échanges. Par ailleurs, nous venons d’initier des groupes de travail thématiques au sein du réseau. Enfin, nous assurons une veille de l’actualité, pour mieux informer les territoires. J ACKY AIGNEL, PRÉSIDENT – C OMMUNAUTÉ DE COMMUN ES DU M ENÉ En premier lieu, je tiens à vous remercier pour votre sympathique présentation, qui nous touche. Nous sommes néanmoins conscients des nombreux travaux qui restent à mener avec l’équipe du réseau. L’histoire du Mené remonte aux années 1965-1970, à l’époque de Paul HOUÉE. C’est la personnalité qui nous a incités à nous organiser en prévision d’un avenir difficile. À cette époque, des comités d’expansion et des syndicats mixtes ont été constitués. Ces entités ont fédéré notre territoire. Dans les années 1990, un groupe d’agriculteurs, réunis au sein de l’association MIR, a mené une initiative rurale, au travers de réflexions portant notamment sur les problématiques d’épandage des lisiers. En effet, nous sommes une région agricole et essentiellement rurale qui connaît des problématiques environnementales relativement importantes, d’autant plus que nous sommes situés sur un monticule, avec trois bassins versants s’écoulant des monts du Mené qui culminent à 300 mètres d’altitude. Au travers de l’association MIR, les agriculteurs ont été interpellés par la problématique environnementale. À la suite de l’organisation du Salon des fourrages en 1995, la question des énergies renouvelables est devenue prégnante. Consécutivement à la création de la communauté de communes du Mené en 2000, certains élus, également agriculteurs, dont je fais partie, ont été sensibilisés à cette problématique. Après quelques voyages effectués au Danemark en vue d’étudier ces questions de traitement des déchets, l’idée de créer une unité de méthanisation sur le territoire s’est fait jour. Compte tenu de l’importance du projet, la partie associative de MIR et la partie agricole se sont regroupées dans une CUMA, la CUMA Mené Énergie. Les élus ont ensuite participé entièrement à cette démarche. Après quelques groupes de réunion et une étude menée par le cabinet SOLAGRO en 2005, la communauté de communes du Mené a validé le projet 100 % énergies renouvelables à l’horizon 2025. Notre motivation a été nourrie par les diverses visites que nous avons effectuées en Europe, en particulier en Europe du Nord et en Europe de l’Est, car ces visites ont conforté notre démarche. Nous nous sommes lancés un soir de conseil communautaire, bien que notre idée ait semblé farfelue à l’époque. Notre démarche visait à atteindre un triple objectif. Nous souhaitions d’abord diversifier et maintenir le tissu économique, agricole et agroalimentaire du territoire. En effet, notre territoire possède une importante entreprise agroalimentaire d’abattage et de transformation, qui emploie actuellement 3 000 salariés. Par ailleurs, nous souhaitions préserver le milieu agricole, en raison de la problématique de bassins versants que j’ai évoquée précédemment. Enfin, nous voulions renforcer la mixité sociale, qui fait malheureusement encore défaut sur le territoire, bien que la situation évolue positivement. Grâce à l’étude de SOLAGRO, nous avons pris la mesure de notre pratique sur le territoire. Nous dépensions environ 20 000 tonnes d’équivalent pétrole importé, soit une dépense d’environ 9 millions d’euros pour le territoire. Ce montant nous a conduits à tenter de relocaliser une partie de cette manne qui échappait au territoire. Les rendez-vous juridiques | Compte-rendu du 21 octobre – Communauté de communes du Mené : le plein d’énergie ! - Téléchargeable sur www.mairieconseils.net Rubrique Téléconférences, Comptes rendus 4 En nous appuyant sur l’étude de SOLAGRO, nous avons mis en évidence les ressources du territoire, qui sont le bois, la biomasse animale et végétale, le vent, et le soleil. Nous manquions de méthode, mais nous n’étions pas dépourvus d’envie. Avec nos ressources, nous voulions produire de l’électricité au moyen de la méthanisation, de l’éolien, et du photovoltaïque. Le territoire possédant également du bois, grâce aux forêts et à un linéaire bocager relativement important, nous nous sommes immédiatement intéressés à la production de plaquettes et aux chaudières à bois. Nous avons également mis en place une huilerie, pour produire du carburant à partir du colza. Je rappelle qu’en 2007, le baril de pétrole coûtait 127 dollars. Même si la situation a évolué, cette huilerie de colza continue de fonctionner et nous ne rencontrons aucune difficulté d’écoulement, en particulier au niveau des tourteaux. En effet, nous sommes une région d’élevage, avec une demande importante en azote pour les animaux. Enfin, nous nous sommes intéressés aux économies d’énergie des bâtiments. Ce volet est sans doute le plus difficile à réaliser, et je reconnais qu’il ne s’agit pas de l’objectif que nous avons le mieux réalisé à ce jour, bien que des expériences soient en cours et que nous ayons réalisé certains progrès. Pour le succès de notre démarche, nous nous sommes appuyés sur les agriculteurs, sur les collectivités locales, sur les particuliers, et sur les entreprises. Nous nous sommes également associés au monde associatif, et notamment à l’association MIR qui a participé au portage de ce projet. Les premiers projets mis en place ont concerné le bois, avec la mise en place de réseaux de chaleur bois dans ma commune et dans une commune voisine. À ce jour, cinq chaudières communales équipées de leurs plateformes sont en place, en plus des chaudières à plaquettes qui sont installées chez des agriculteurs. Je rappelle que les agriculteurs ont été intéressés les premiers par cette problématique. Actuellement, nous finalisons la construction de plateformes intercommunales, sur lesquelles nous pourrons stocker le bois du territoire pour l’ensemble des communes afin de ne pas perdre de volume, sachant que la demande augmentera sur ce genre de production. Par ailleurs, un programme de plantation de 30 hectares de TTCR (taillis à courte ou très courte rotation) est en cours de réalisation. Il s’agit de terrains qui appartiennent aux collectivités, ou qui se situent en zone humide ou en zone de protection des captages. La plantation est importante, eu égard à notre consommation, afin de ne pas limiter nos futures ressources. Il convient en effet d’adopter une vision transversale de la production de plaquettes et de bois. Le projet suivant concerne le vent. Un premier projet nous a échappé dans les années 2000, car nous l’avions mal appréhendé. Pour notre deuxième projet, nous avons imposé nos conditions à la société qui portait le projet, c’est-à-dire que nous souhaitions entrer dans le projet à titre participatif. Ce projet a connu de nombreux écueils, en raison des divers rachats des sociétés concernées. Nous avons finalement trouvé, dans le bassin parisien, une société coopérative qui partageait notre vision en matière d’aménagement du territoire. Notre projet, dénommé CITEOL, est actuellement détenu à 70 % par cette société d’investissement, qui est une régie électrique, et à 30 % par des investisseurs locaux intéressés par le projet de CIGALES. Il s’agit donc d’un investissement participatif. Le parc éolien comprend sept machines. La hauteur de ces machines est limitée à 90 mètres, car nous nous situons dans un couloir aérien de Landivisiau. Parallèlement, nous développons actuellement un deuxième parc, qui accueillerait une dizaine de machines. Ce deuxième parc, qui serait réalisé avec la même SICAP, ferait également l’objet d’une participation citoyenne locale. Je poursuis sur la biomasse animale, qui est abondante sur le territoire. En 1999, une réflexion sur la méthanisation a été menée, à la suite d’une visite effectuée au Danemark qui concernait plutôt la problématique du compostage. Une fois sur place, nous nous sommes rendu compte que la solution du compostage n’apportait qu’une réponse partielle à notre problème. C’est la raison pour laquelle nous nous sommes tournés vers une méthanisation plus complète. La société Géotexia a été créée en 2003, avec une participation locale. En effet, la CUMA Énergie, qui comptait 33 agriculteurs adhérents, a tenu à participer à ce projet avec une minorité de blocage. Le Groupe Idex détient, quant Les rendez-vous juridiques | Compte-rendu du 21 octobre – Communauté de communes du Mené : le plein d’énergie ! - Téléchargeable sur www.mairieconseils.net Rubrique Téléconférences, Comptes rendus 5 à lui, 32 % de Géotexia. Enfin, la Caisse des Dépôts a rejoint ultérieurement ce groupe d’actionnaires, ce qui a permis de sécuriser le projet. Ce projet a pour objectif de traiter les lisiers des agriculteurs, ainsi que les déchets des abattoirs et des collectivités de restauration. Une possibilité de dépalettiser est offerte sur le site, afin de trier les emballages plastiques et les produits méthanisables. Toute la production d’électricité est revendue sur le réseau, ce qui représente environ 14 millions de kilowatts-heure revendus à EDF. Il convient de noter qu’en matière de crédit-carbone, cette unité nous permet de créditer environ 10 000 tonnes de carbone, alors que l’entreprise la plus importante du territoire présente un débit de 20 000 tonnes. Concernant la production liquide et solide, la partie liquide est traitée par ultrafiltration et sert à l’irrigation des sols, car nous n’avons pas obtenu l’autorisation de rejeter la production liquide directement dans le réseau. La partie solide du digestat est épandue sur les terres agricoles, puisqu’il en reste sur le territoire. En effet, nous sommes situés en zone d’excédent structurel et sommes tenus d’exporter une partie de la production solide hors du territoire. La biomasse végétale concerne la production d’huile végétale carburant. Comme je l’ai évoqué précédemment, le prix du pétrole était élevé, en 2007. Nous avons mis en place la production d’agrocarburant avec une soixantaine d’agriculteurs, avec environ 500 hectares de colza trituré. Cette surface a cependant diminué, compte tenu de la fluctuation des prix des céréales. En effet, la culture du colza est plus technique que celle du blé. Les agriculteurs modifient donc leur assolement en fonction des prix. Néanmoins, cette production demeure intéressante, car nous ne rencontrons aucun problème concernant les débouchés des produits. En effet, il s’agit d’une huile de première pression à froid, c’est-à-dire une huile de qualité, qui convient autant pour l’alimentation des porcs, des porcelets et des bovins, que pour l’alimentation humaine. Le tourteau de colza est entièrement intégré à l’alimentation animale, et vient en déduction des tourteaux de colza importés d’Amérique du Sud ou d’Amérique du Nord. Concernant la ressource solaire, dont nous bénéficions de temps en temps en Bretagne, un certain nombre d’agriculteurs ont réalisé des investissements au moment opportun, c’est-à-dire avant la baisse drastique des prix de reprise en 2009. Les communes se sont également engagées dans cette démarche, puisque celles de Saint-Gouëno et du Gouray ont installé des panneaux solaires sur leurs plateformes bois. Je regrette que cette démarche n’ait pas été développée davantage, car il s’agit de projets plutôt faciles à mettre en œuvre et relativement rentables. Je déplore le fait que nous n’ayons pas réussi à installer plus de panneaux. Je précise que des panneaux ont été installés sur une école, dans un but pédagogique. S’agissant des économies d’énergie, un conseiller en énergie partagée a réalisé un diagnostic de nos bâtiments communaux. Nous avons également mis en place une zone dédiée aux entreprises qui travaillent sur les problématiques des énergies renouvelables. Six entreprises intéressées par la production et l’allotissement des énergies renouvelables se trouvent actuellement dans le bâtiment en question. Nous effectuons une communication autour de notre démarche, comme c’est le cas aujourd'hui. Nous essayons d’être actifs dans le réseau Territoires à énergie positive, ainsi qu’au sein du réseau RURENER. Nous avons développé une « Route des énergies » pour accueillir les visiteurs, mais aussi échanger, sensibiliser et informer le public. À la suite du projet Géotexia, un autre projet a été mené avec l’association ADALEA pour construire des serres, en vue de récupérer une partie de la chaleur disponible à Géotexia. En effet, Géotexia n’utilise pas toute sa chaleur pour sécher le digestat. Une partie de cette chaleur servira donc à chauffer les serres. Par ailleurs, l’eau de la lagune, d’une température constante d’environ 18°C, sera également récupérée pour chauffer ces serres. Il s’agit donc d’un projet complémentaire au projet Les rendez-vous juridiques | Compte-rendu du 21 octobre – Communauté de communes du Mené : le plein d’énergie ! - Téléchargeable sur www.mairieconseils.net Rubrique Téléconférences, Comptes rendus 6 Géotexia. Ce projet complémentaire permettra de valoriser le prix de reprise de l’électricité par la chaleur. Concernant le bilan énergétique, je vous invite à consulter le tableau joint dans le diaporama. Le taux de 24 % peut être revu à la hausse. Des efforts restent à produire à l’horizon 2020. Je n’ai pas encore évoqué notre projet de construction de maisons passives, qui est en cours de réalisation. Nous visons la construction de 35 maisons passives sur le territoire, réparties sur l’ensemble des communes. Ces futurs bâtiments consommeront moins de 15 kW/m2/an, grâce à des systèmes d’isolation performants, et avec des panneaux photovoltaïques thermiques qui permettront une production d’eau chaude alimentant des gros ballons de 4 mètres cubes. Notre petit territoire de 5 500 habitants tire une certaine fierté du bilan économique de notre démarche. Plus de 27 millions d’euros ont été investis. Des entreprises ont été créées ou maintenues. Le tissu agricole a également été maintenu, avec 30 exploitations familiales, c’est-à-dire de petites structures. L’impact social est particulièrement important. Cinq emplois ont été créés par Géotexia. Un sixième poste sera créé dans les jours à venir. L’activité commerciale a été dynamisée, au travers de l’hébergement et de la restauration de nos visiteurs. Enfin, je souligne la fédération des cigaliers au travers du projet éolien. D’ailleurs, nous nous rapprocherons de nouveau des citoyens pour le deuxième parc. S’agissant des enseignements à tirer de notre expérience, il convient de noter que le projet a permis de consolider le territoire. Les fondations étaient certes solides. Toutefois, il n’est pas courant de réussir à tenir le cap dans la durée. Ce genre d’expérience permet également de développer la cohésion entre les différents acteurs sur un territoire qui demeure difficile. Nous souhaitions, par ailleurs, sortir du mythe du tout pétrole, pour implanter ce mix énergétique qu’il nous semble possible de mettre en place à moyen terme. Nous désirions enfin apporter de la lisibilité et une perspective à notre territoire, dans le contexte actuel de morosité. Nous nous apercevons que des échappatoires existent et pourront rendre service à de nombreuses personnes. Nous regrettons cependant la grande complexité liée à la mise en place de ce type de démarche. Nous sommes inscrits dans un système centralisé qui laisse peu de place à l’initiative locale, à moins de nous fédérer au sein du territoire comme nous l’avons fait. J’accorde une importance particulière à ce point, car j’ai été témoin du développement de l’agriculture dans les années 1965-1970 et il me semblait important de fédérer de nouveau ces territoires. Par ailleurs, nous souhaiterions la mise en place d’une banque locale d’investissement. En effet, le projet éolien nous a permis de constater que les citoyens remettaient plus facilement leurs investissements à des interlocuteurs qu’ils connaissaient. Ce type de projet pourrait être développé avec plusieurs territoires. Je demeure dubitatif face aux politiques d’appel à projets qui favorisent les « gros projets », notamment en matière de photovoltaïque. En effet, les acteurs bretons ne sont pas concurrentiels dans ce domaine face à la région PACA. La Bretagne continuera de faire circuler l’électricité sur les réseaux, avec les pertes que nous connaissons. Je suis d’avis d’émettre des appels à projets plus locaux, plus territoriaux, voire régionaux. Je ne m’étendrai pas sur l’instabilité réglementaire, dont nous sommes tous conscients. J’attendais un choc de simplification. Il me semble que nous sommes encore dans une dynamique de complication. Je le déplore, mais je ne peux que subir la situation. Concernant le lobbying, ce terme peut paraître prétentieux eu égard à nos faibles moyens. En effet, nous ne disposons pas des moyens de nous faire entendre auprès des instances. Les rendez-vous juridiques | Compte-rendu du 21 octobre – Communauté de communes du Mené : le plein d’énergie ! - Téléchargeable sur www.mairieconseils.net Rubrique Téléconférences, Comptes rendus 7 QUESTIONS DES PARTICIPANTS L AURENT GAUDICHEAU J’ai noté que de nombreuses questions écrites posées par les participants sont d’ordre économique. Je préciserai donc que les projets sont élaborés avec un objectif de performance économique. Je prendrai l’exemple des chaudières et des réseaux de chaleur. La chaleur est proposée sur des bâtiments publics. Elle est également offerte à des particuliers. Cela impose de vendre une énergie qui soit, tout au plus, au même prix que les énergies concurrentes. Bien entendu, l’objectif est de vendre une énergie qui soit moins coûteuse que l’électricité issue du pétrole. Je ne répondrai pas individuellement à chaque question économique. Cependant, veuillez noter que tous les projets doivent être performants d’un point de vue économique. Cette remarque est valable tant pour les projets publics que pour les projets privés. Je rappelle que Géotexia est une entreprise, qui doit être rentable et performante. De la même manière, l’huilerie est une CUMA qui doit assurer sa rentabilité, et les projets éoliens doivent être performants pour pouvoir distribuer les dividendes aux actionnaires. C ATHERINE KORENBAUM Madame GARRIGOU, de l’ARENE Île-de-France, souhaite savoir comment les élus ont été accompagnés au cours de ces étapes. Pouvez-vous nous apporter des précisions sur la manière dont vous travaillez avec les conseillers municipaux et les conseillers communautaires sur les sujets en question ? Comment êtes-vous organisés ? L AURENT GAUDICHEAU Une culture particulière existe sur notre territoire. Le Mené a connu un mouvement de développement local et d’initiatives locales dans les années 1960-1970. La question de la transmission de ce savoir-faire s’est posée. Des personnalités telles que Jacky AIGNEL, l’actuel président de la Communauté de communes, ou Dominique ROCABOY, ancien président de Géotexia, ainsi que d’autres jeunes acteurs du territoire dans les années 1970, ont acquis cette culture. Lorsque ces personnes ont assumé des fonctions de responsables ou d’élus, dans les années 2000, cette culture faisait déjà partie de leurs gènes. La mise en place des projets a donc été facilitée grâce à ces leaders d’opinion et ces personnalités influentes. Par ailleurs, un travail a été mené auprès des conseils municipaux et des conseils communautaires. Les voyages d’étude constituent un outil efficace en milieu rural. Ils constituent des moments forts. Lors de ces voyages, à Güssing ou au Danemark, un groupe de dix à vingt personnes a eu l’opportunité de vivre la même expérience, d’entendre le même discours, puis d’échanger. Les projets se sont construits de cette manière, grâce à ce noyau de personnes qui ont impulsé cette dynamique et ont transmis leur envie à d’autres. Bien entendu, les projets s’appuient également sur des études et des éléments objectifs, qui rendent la démarche envisageable. C ATHERINE KORENBAUM Quarante ans plus tard, j’imagine que de nouveaux élus sont en place. Comment leur transmettezvous ces gènes, cette culture, que vous évoquiez ? J ACKY AIGNEL Un renouvellement des élus a effectivement eu lieu. J’aime dire « qu’il y a toujours du levain dans le fond de la marmite ». Je conviens qu’il n’est pas toujours aisé de réactiver l’envie chez les élus. Toutefois, notre dynamique perdure depuis quarante ans. Je reviens sur les propos de Laurent GAUDICHEAU, et je confirme l’importance des voyages d’étude. Par ailleurs, il me semble qu’il est particulièrement convaincant que nous ne nous contentions pas de Les rendez-vous juridiques | Compte-rendu du 21 octobre – Communauté de communes du Mené : le plein d’énergie ! - Téléchargeable sur www.mairieconseils.net Rubrique Téléconférences, Comptes rendus 8 paroles. Nous passons aux actes. Les réalisations abouties et les constructions achevées sont marquantes. Il ne suffit pas de discuter entre élus et de commander des études. Les réalisations concrètes permettent d’emporter la conviction des gens. En outre, le territoire bénéficie d’un tissu associatif relativement important dans de nombreux domaines. Enfin, je pense que la difficulté a fondé notre détermination. À la suite de l’après-guerre, le territoire était pauvre et délaissé. Lorsque nous avons rencontré le directeur de la DDA dans le cadre du plan d’aménagement rural en 1976, ce dernier avait affirmé que notre territoire serait laissé à l’abandon et que les compagnies d’assurance le convertiraient en terrains de chasse. Ces propos provocateurs nous ont incités à réagir. Les projets actuels sont le fruit d’une démarche militante qui se poursuit dans le temps. M ICHEL GABORIAU, CHARGÉ DE MISSION PCET – C OMMUNAUTÉ DE COMMUNES DU PAYS DES H ERBIERS Dans le cadre de ces différents projets, je souhaiterais connaître la manière dont s’est opéré le partenariat avec les instances départementales et, le cas échéant, avec les syndicats d’électricité ou d’énergies. Y ANNICK RÉGNIER Cette question peut être élargie aux liens noués avec les partenaires institutionnels, les chambres consulaires et, plus généralement, le tissu des acteurs locaux. J ACKY AIGNEL Les chambres consulaires n’ont pas joué un rôle moteur dès l’origine des projets. Cela dit, la Chambre d’agriculture a réalisé un travail de suivi du projet de méthanisation. Nous initions souvent les projets seuls, bien que nous réussissions par la suite à impliquer les acteurs locaux, tels que le Conseil général ou la Région. Les partenaires locaux sont généralement convaincus par la faisabilité et la notoriété des projets. Concernant Géotexia, la Région n’a pas subventionné directement le projet. Cependant, elle l’a cautionné après coup. Il s’agit d’un engagement relativement fort. S’agissant de l’engagement des entreprises telles que la SICAP ou Idex, les partenariats se sont noués au gré des rencontres. Toutefois, les partenariats ne sont pas uniquement le fruit du hasard. Ils découlent également d’un partage d’expériences et de volontés communes. Y ANNICK RÉGNIER Je reviens sur la question initiale, que j’ai élargie, et à laquelle il n’a pas été répondu. Comment vous organisez-vous par rapport aux syndicats d’énergies, concernant les questions de distribution ? Avezvous noué des relations particulières avec ERDF ou EDF ? L AURENT GAUDICHEAU Concernant la question des liens avec le syndicat, qui a été posée par une communauté de communes de Vendée, il convient de ne pas comparer notre situation avec le fonctionnement du syndicat départemental vendéen, que nous considérons comme une référence. Le syndicat départemental d’électricité des Côtes-d’Armor participe à nos travaux. Cependant, son niveau d’engagement n’est pas comparable à celui du SYDEV. Toutefois le syndicat départemental ne s’est jamais opposé à nos projets. Concernant ERDF, je ne saurais vous répondre. La situation est plus complexe. Nous avons peu d’échanges avec ERDF sur ces sujets. Le raccordement de Géotexia a été compliqué. La gestion de l’électricité est très centralisée. Le fait de demander des points d’approvisionnement multiples sur un petit territoire crée des difficultés, car cela bouscule la représentation de l’approvisionnement électrique. Les rendez-vous juridiques | Compte-rendu du 21 octobre – Communauté de communes du Mené : le plein d’énergie ! - Téléchargeable sur www.mairieconseils.net Rubrique Téléconférences, Comptes rendus 9 S’agissant des questions relatives au gaz, nous ne sommes pas concernés par ces questions. En effet, le territoire ne dispose pas d’un réseau de gaz. Je reviens sur la question de l’appropriation. L’entrée d’énergie est multiple sur notre territoire, ce qui est notamment illustré par le chantier d’insertion que Jacky AIGNEL a présenté. L’élu concerné n’est pas sensibilisé aux problématiques environnementales ou énergétiques. En revanche, cet élu est intéressé par les questions sociales. Ainsi, le chantier d’insertion le concerne, car une entreprise comme Géotexia accepte de fournir gratuitement de la chaleur et de l’eau. De la même manière, les élus sont intéressés par l’habitat avec zéro dépense d’énergie, soit en raison de leur sensibilité envers les questions de transition énergétique, soit pour des raisons de développement économique – puisqu’un savoir-faire est transmis à des entreprises ou des artisans locaux –, soit pour des raisons sociales. La transmission aux élus est également réalisée par ce moyen. L’énergie constitue une thématique qui peut être appréhendée sous différents angles. C ATHERINE KORENBAUM Le Pays Graylois souhaite connaître la manière dont vous avez traité les questions des énergies renouvelables et des économies d’énergie dans les documents d’urbanisme. Y ANNICK RÉGNIER J’élargirais cette question au thème connexe de la mobilité. L AURENT GAUDICHEAU Notre territoire ne possède aucun SCOT. Notre territoire fait partie du Pays du Centre Bretagne, au sein duquel aucune ville n’impose le recours à un SCOT. Nous devrions engager prochainement une réflexion sur l’établissement d’un PLUI. À ce jour, une commune est en POS, et trois communes possèdent un PLU. Les autres ne disposent d’aucun document d’urbanisme. Plutôt que d’aborder nos projets sous l’angle réglementaire, nous avons préféré agir, et laisser les communes s’approprier ensuite ces questions. Concernant la mobilité, nous n’avions pas traité cette question jusqu’à l’an dernier. La question de la mobilité est complexe sur un territoire rural. Nous menons une réflexion sur ce point depuis un an. Là encore, nous avons envisagé la question sous un angle non seulement énergétique, mais également social. En effet, nous nous sommes plutôt intéressés aux problèmes de mobilité. L’aspect énergétique est traité dans une optique mobilitaire et plus globale que la simple réduction de notre empreinte carbone. Notre logique est plus transversale. L AURENCE BARON, CHARGÉE DE MISSION PCET – P AYS G RAYLOIS Nous avons posé cette question sur les documents d’urbanisme, car nous avons engagé une réflexion sur le SCoT. Malgré l’absence de SCoT sur le territoire présenté, nous pourrons néanmoins indiquer à nos élus qu’il est possible de mettre en œuvre des projets sans nécessairement passer par les documents d’urbanisme. Votre retour d’expérience demeure intéressant. A UGUSTIN GAMOT, CHARGÉ DE MISSION É NERGIE – PNR DES P RÉALPES D ’A ZUR La question des transports est complexe pour nous. Nous ne disposons quasiment d’aucun système de transport en commun. En outre, la topographie de notre territoire est plutôt accidentée. Auriezvous des premières pistes d’action ? Quelles orientations adopteriez-vous ? L AURENT GAUDICHEAU Les pistes d’actions ne sont pas encore définitives, car elles seront présentées lors du conseil communautaire de novembre. Cela dit, plusieurs axes peuvent être dégagés, au premier titre desquels figurent la sensibilisation et l’accompagnement. Sur un territoire où se trouvent de nombreux étudiants, le co-voiturage est susceptible de se développer. Sur un territoire à la fois rural Les rendez-vous juridiques | Compte-rendu du 21 octobre – Communauté de communes du Mené : le plein d’énergie ! - Téléchargeable sur www.mairieconseils.net Rubrique Téléconférences, Comptes rendus 10 et ouvrier comme le nôtre, un accompagnement et une sensibilisation seront nécessaires pour modifier les habitudes et les représentations. Un autre axe est la création de lieux d’interconnexion, qui seront eux-mêmes connectés à d’autres réseaux départementaux existants. Le transport à la demande constitue également une piste de travail. Il s’agit d’ailleurs de la seule solution envisageable pour certains pays. Nous réfléchissons à l’acquisition par la collectivité d’un parc de véhicules, carbonés ou décarbonés. Certains n’ont pas accès à l’automobile. Or cela peut s’avérer indispensable, notamment en cas de recherche d’emploi. Parallèlement, il conviendrait d’envisager une interconnexion entre les parcs existants des collectivités. À titre d’exemple, les minibus de la collectivité qui sont utilisés pour les accueils de loisirs pourraient trouver de nouvelles destinations le soir, ou le samedi et le dimanche, notamment au profit du réseau associatif. Si vous souhaitez obtenir des précisions sur ce sujet, vous pouvez joindre Claire DEVOS, qui est chargée de mission sur ce dossier, à l’adresse suivante : [email protected]. C ATHERINE KORENBAUM Frédéric HAAS, étudiant à l’Université Paris-Dauphine, souhaiterait connaître le nombre d’emplois durables créés par CITEOL grâce l’exploitation du parc éolien. J ACKY AIGNEL Le parc éolien n’a engendré aucune création directe d’emplois sur le territoire. La société a sans doute créé des emplois pour la maintenance du parc éolien. Les machines sont généralement importées d’autres pays européens, car la France n’en produit pas. C ATHERINE KORENBAUM Martin DELTOMBE, chargé de mission biomasse à l’AOCD, s’interroge sur la part de la SAU réservée à l’énergie colza. J ACKY AIGNEL J’ai noté une question similaire à propos des TTCR. Les TTCR représentent une cinquantaine d’hectares sur notre territoire de 16 300 hectares, ce qui est négligeable. Le territoire est également constitué d’environ 2 500 hectares de boisements, ainsi que de linéaires bocagers. La surface dédiée au colza est variable. Cette surface atteint environ 150 hectares sur le territoire de la communauté de communes. La surface totale est plus étendue, car certains adhérents de Menergol sont situés aux alentours du territoire. Ainsi, l’approvisionnement de l’huilerie dépasse légèrement le périmètre du territoire. A UGUSTIN GAMOT J’ai une question à propos du diagnostic initial. Pensez-vous que ce dernier doive être réalisé de manière très fine et adaptée au territoire ? Des mesures globales sont-elles suffisantes ? Nous sommes tous conscients des incertitudes de la mesure, et des évolutions réglementaires qui modifient les méthodes de mesure. Je m’interroge également sur le suivi de la production d’énergies renouvelables par rapport aux consommations. Selon vous, ce diagnostic et ce suivi sont-ils indispensables ? Doivent-ils être mis en avant pour objectiver les actions mises en œuvre ? J ACKY AIGNEL Je pense que des études préalables et un travail prospectif minimum sont nécessaires pour emporter l’adhésion des partenaires et pour justifier les investissements. Je rappelle que 15 millions d’euros ont été investis pour la méthanisation. Des études sont nécessaires pour analyser le potentiel d’une action dans la durée. Cependant, je pense qu’une analyse fine n’est pas nécessaire, d’autant que les orientations d’un projet peuvent être modifiées en cours de réalisation. En tout cas, un inventaire de Les rendez-vous juridiques | Compte-rendu du 21 octobre – Communauté de communes du Mené : le plein d’énergie ! - Téléchargeable sur www.mairieconseils.net Rubrique Téléconférences, Comptes rendus 11 départ est important d’un point de vue économique. En outre, des données fiables sont nécessaires pour entraîner l’adhésion les partenaires. M ICHEL GABORIAU La diminution des projets photovoltaïques a été évoquée durant la présentation. La collectivité a-telle envisagé des projets orientés vers l’autoconsommation de la production issue de l’énergie solaire, notamment sur le tertiaire public dont la particularité est de présenter une consommation principalement diurne, plus adaptée au productible photovoltaïque ? L AURENT GAUDICHEAU À l’occasion des travaux d’extension du siège de la communauté de communes, nous avons réfléchi à la possibilité de rendre ce siège entièrement autonome grâce au photovoltaïque et à du petit éolien. Le modèle a été développé. Il est réalisable sur ce bâtiment, qui est consommateur en chauffage pour la partie ancienne, et en alimentation pour l’activité tertiaire. Ce projet n’a pas abouti pour des raisons économiques et de calendrier électoral. En tout cas, l’étude a démontré que ce projet était viable. M ICHEL GABORIAU Affirmeriez-vous que la maturité économique n’était pas au rendez-vous ? L AURENT GAUDICHEAU La maturité économique n’est jamais connue dans le domaine de l’énergie. Je serais incapable de vous indiquer le prix de l’électricité dans trois ans, pas plus que je ne saurais vous fournir le prix du fioul dans trois semaines. En réalité, c’est le courage politique en matière de projets publics – ou le courage de l’entrepreneur pour les projets privés – qui permettent aux projets de se réaliser. Les rendez-vous juridiques | Compte-rendu du 21 octobre – Communauté de communes du Mené : le plein d’énergie ! - Téléchargeable sur www.mairieconseils.net Rubrique Téléconférences, Comptes rendus 12 Réponses aux questions écrites Annexe du compte-rendu de la réunion téléphonique du 21 octobre 2014 ----PARC ÉOLIEN La SICAE porteuse du projet est-elle une exception parmi les ELD? Comment avez-vous trouvé ce partenariat? Les ELD elles-mêmes sont une exception ! La SICAP a développé une activité autour des énergies renouvelables (filiale EOLE 45 exploitant 3 parcs éoliens). Le partenariat a été établi suite à une rencontre opportune entre un élu du Mené et un élu de la SICAP (relations personnelles). Par ailleurs, la personne en charge du projet chez le développeur éolien initial (IDEX) a été recrutée à cette époque à la SICAP, ce qui a facilité le transfert technique. Quel est le taux de retour sur investissement pour les investisseurs dans le projet Citéol Mené ? Bien meilleur qu’un livret A ! A priori, plus de 5%. Mais comme l’investissement est de nature industrielle, il est « risqué » et le taux n’est pas garanti. Si les éoliennes installées avaient pu être des machines de forte puissance (note : contrainte de plafond aérien imposé par le ministère de la Défense, réduisant la puissance unitaire des machines pouvant être installées d’au moins un facteur 3), le taux pourrait atteindre deux chiffres… Combien d'emplois durables l'exploitation du parc éolien a-t-elle créée? Aucun directement sur le territoire. SELON France Energie Eolienne, DANS LA STRUCTURE ACTUELLE DE LA CHAINE DE VALEUR INDUSTRIELLE, 1,4 MW INSTALLE = EN MOYENNE UN EMPLOI DIRECT ; UN EMPLOI SUR TROIS RELEVE DES ACTIVITES DE SERVICES LIEES A L’INSTALLATION DES FERMES EOLIENNES. Pour un futur projet éolien participatif, préféreriez-vous la structure juridique de SEM, de SPL ou de SAS ? Le modèle du premier parc devrait être retenu pour un second en projet, en conservant le partenariat avec la SICAP et l’ouverture du capital à la participation citoyenne locale. D’autres partenaires publiques pourraient aussi participer au capital (Caisse des Dépôts, fonds régional EILAN…). La communauté de communes n’a pas souhaité investir en propre dans les installations, mais plutôt faciliter la possibilité d’investissement local par les acteurs du territoire. Les modèles de SEM et SPL ne sont donc pas pertinents. Plus d’infos sur Citéol Mené : Les rendez-vous juridiques | Compte-rendu du 21 octobre – Communauté de communes du Mené : le plein d’énergie ! - Téléchargeable sur www.mairieconseils.net Rubrique Téléconférences, Comptes rendus 13 - Présentation de Gilles Aignel et Gilles Rault, gérants de la CIMES1, structure d’investissement (CIGALES) lors des rencontres TEPOS du Mené. - Descriptif de la société Citéol Mené sur le site de la SICAP (actionnaire majoritaire). - Vidéos sur le projet éolien - Photos de l’inauguration du parc éolien des Landes du Mené le 5 juillet 2013 BIOMASSE Par rapport au bois, comment assurez-vous votre approvisionnement? La cogénération de Rennes a-t-elle eu un impact sur vos coûts ? Et sur votre coût de chaleur? La décision de planter des TTCR vient-elle de là? L’approvisionnement est géré en circuit court sur le territoire avec les propriétaires forestiers privés (pas de forêt publique) et agriculteurs, avec une sécurisation des sources d’approvisionnement intrinsèquement liée au positionnement sur des niches (fond de vallée, cyprès du stade, etc) et au développement d’une structure d’approvisionnement très optimisée économiquement. Le coût est aligné en dessous des coûts des autres énergies pour les utilisateurs finaux (sans quoi ils ne se connecteraient pas au réseau…), ce qui est facilité par l’absence de réseau gaz et l’absence de concurrence sur les prix via ce vecteur énergétique. Les communes définissent elles-mêmes les prix et leur structure d’évolution. Les plantations de TTCR visent à compléter l’approvisionnement des chaufferies bois communales. 16 ha (encore non-productifs) sont plantés à côté de l’unité Géotexia, ce qui permet de valoriser la chaleur résiduelle produite par les moteurs de cogénération. Pourquoi avoir fait le choix de produire de l'électricité à partir de biomasse ? Le gaz était une voie alternative. L’unité de méthanisation territoriale Géotexia valorise le biogaz en cogénération (production d’électricité et de chaleur). La chaleur est nécessaire au séchage des matières, puisque l’engrais doit sortir sec du procédé pour export ultérieur (zone d’excédent structurel). En cas de production de gaz, il aurait de toutes façons fallu prévoir une unité de production de chaleur dédiée. Par ailleurs, aucune possibilité d’injection au réseau de gaz localement (pas de réseau de gaz !). Sans compter que la possibilité d’injecter sur le réseau de gaz est récente et postérieure à la mis en fonctionnement de l’unité. En savoir plus : http://www.injectionbiomethane.fr Option d’une station de biométhane carburant sur place non retenue non plus à l’époque. Depuis, le projet LIGER voisin a adopté ce schéma. En savoir plus : Biométhane Carburant Info. Les chaufferies bois du territoire ne produisent que de la chaleur. JURIDIQUE ET FINANCIER Quelles structures juridiques portent ces différents projets ? Pour les principaux projets énergies renouvelables : Les rendez-vous juridiques | Compte-rendu du 21 octobre – Communauté de communes du Mené : le plein d’énergie ! - Téléchargeable sur www.mairieconseils.net Rubrique Téléconférences, Comptes rendus 14 - Chaufferies bois : régies publiques communales - Unité de méthanisation Géotexia : société anonyme Géotexia Mené, capital social de 1,5 M€ détenu à 34% par des agriculteurs (30 agriculteurs réunis en coopérative), 34% par la Caisse des Dépôts et Consignations, 32% par IDEX. Parc éolien Landes du Mené : société d’exploitation SAS Citéol Mené, capital social de 37 k€ détenu à 30% par 137 particuliers réunis au sein de 8 clubs d'investisseurs (CIGALES) et 70% par SICAP (Société d'Intérêt Collectif Agricole de Pithiviers). - - Huilerie colza carburant Ménergol : coopérative d'utilisation de matériel agricole COOP MENERGOL, capital social de 180 €. Travaillez-vous avec Energie Partagée ? Non, pas à ce jour. Le choix a été fait de partir sur un modèle industriel (majorité du capital non détenu par les citoyens). Quelle part de l'investissement est réalisée pour de l'animation? De l'aide à l'investissement des communes? de l'aide aux privés et aux particuliers? Le budget d’animation (salaires pour l’ingénierie) sur l‘énergie s’élève environ à 70.000€ / an, répartis comme suit : 2/3 temps pour le chargé de mission énergie, 1/3 pour une autre chargée de mission (animation de la route des énergies), 10% pour le directeur. Cependant, une majorité des projets ayant différentes finalités (économique, social, etc), il est difficile d’isoler un temps dédié « énergie ». Il en va de même pour les investissements. La communauté de communes n’a pas investi dans les unités de production d’énergies renouvelables. Elle a investi dans les maisons solaires (zéro coût de chauffage) – en lien avec politiques de l’habitat et sociale –, dans la pépinière d’entreprises – en lien avec la politique de développement économique –, etc. Aucune aide énergie n’est directement attribuée aux particuliers (ou indirectement, via un PIG Précarité). STOCKAGE Travaux sur le stockage de l'énergie ? En 2025, circuit fermé ou reste connecté au réseau centralisé ? Un projet de déploiement de compteurs intelligents est en réflexion depuis quelques années. La communauté de communes souhaite par ailleurs accompagner un porteur de projet de stockage géologique. Pour ces deux projets, elle est en recherche de fenêtres d’opportunité : il n’existe en effet pas de modèle économique valable pour mettre en œuvre ces projets hors cadre de financement de recherche et développement. Une candidature à l’AMI Stockage de l’ADEME est envisagée. L’objectif n’est de fonctionner en circuit fermé demain, mais de rendre possible la connexion au réseau de toutes les unités de production d’énergies renouvelables nécessaires à l’atteinte de l’objectif 100% renouvelables (et plus). Un travail plus approfondi avec le syndicat d’énergies devra être mené sur ce point. Les rendez-vous juridiques | Compte-rendu du 21 octobre – Communauté de communes du Mené : le plein d’énergie ! - Téléchargeable sur www.mairieconseils.net Rubrique Téléconférences, Comptes rendus 15 Certaines questions posées par les participants renvoient à des situations très particulières, qui nécessitent une réflexion plus approfondie qui dépasse le cadre de ces réunions. Afin d’obtenir la meilleure réponse possible, contactez le service de renseignements téléphoniques de Mairie-conseils : par téléphone au 02 38 79 97 97 par mail sur le site Internet www.mairieconseils.net à la rubrique Service de renseignements téléphoniques : « vos questions par mail ». Vous pouvez également consulter la rubrique « Vos questions, nos réponses ». Dans le cadre des missions d’intérêt général de la Caisse des Dépôts, ce service est accessible gratuitement à toutes les intercommunalités, quels que soient leur taille et leur type, ainsi qu’aux communes de moins de 3 500 habitants. Les rendez-vous juridiques | Compte-rendu du 21 octobre – Communauté de communes du Mené : le plein d’énergie ! - Téléchargeable sur www.mairieconseils.net Rubrique Téléconférences, Comptes rendus 16