Nino Ferrari / Ferrer « le Ray Charles français » se fait remarquer
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Nino Ferrari / Ferrer « le Ray Charles français » se fait remarquer
Nino Ferrari / Ferrer « le Ray Charles français » se fait remarquer… Heureusement pour Nino, il y a un artiste qu’il peut se choisir pour modèle, un artiste noir évidemment, quelqu’un qui a su faire évoluer en douceur le jazz vers la musique que l’on écoute maintenant en masse des deux côtés de l’Atlantique. Cet artiste, c’est Ray Charles. Lorsqu’il prend sérieusement sa carrière en main, Nino emprunte beaucoup à celui que l’on surnomme « The Genius ». Il forme ainsi un groupe avec trois choristes sur le modèle des Raelettes qui accompagnent Ray Charles, mais qui elles sont quatre. Ses choristes prennent le nom des Jubilées, et Nino commence à faire connaître son répertoire teinté de blues, à savoir les chansons qu’il traîne depuis environ dix ans dans ses tiroirs. C’est comme ça qu’il se fait remarquer, on le surnomme vite « le Ray Charles français » et c’est également à cette époque qu’il prend définitivement le nom de Nino Ferrer, toujours pour ne pas porter préjudice à la famille de son père. Il signe comme çà son premier contrat discographique en 1964 avec la firme Bel air, qui n’est autre que le label de Nicole Barclay, la seconde femme d’Eddie Barclay. Nicole Barclay, on le sait aujourd’hui d’après plusieurs témoignages, était la véritable visionnaire du couple, bien plus que Eddie. C’est elle qui la première a importé le système du microsillon des Etats-Unis, et non son mari comme le veut la légende. C’était elle qui était la plus érudite en matière de jazz. En revanche, elle était une piètre gestionnaire et son label ne mettra pas longtemps à couler, et avec lui les premiers espoirs de Nino qui aura gravé pour Bel air trois Ep’s qui se seront très mal vendus. Alors qu’il est un peu désespéré par cet échec et qu’il s’apprête à descendre sur la Côte d’Azur pour faire la manche dans les cafés, il est rattrapé au vol par nul autre que son vieux copain Richard Bennett. © Christophe Conte pour le Hall de la Chanson, 2005