DE sE mEttrE En orDrE
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DE sE mEttrE En orDrE
Régularisation fiscale il est temps DE se mettre en ordre Une nouvelle loi de régularisation fiscale va être votée. Pour rappel, les contribuables belges qui avaient oublié de déclarer les revenus de leurs comptes bancaires étrangers ont eu la possibilité de régulariser leur situation depuis 2004, d’abord grâce à une procédure d’amnistie fiscale dite « Déclaration Libératoire Unique » puis grâce à une procédure de régularisation dénommée « DLUbis » puis « DLUter ». PAR Valérie-Anne de Brauwere Avocat Associée THALES BRUSSELS Chargée de conférences à l’Executive Master en Gestion Fiscale (Solvay Brussels School of Economics and Management) 56 / magazine FINANCE 57 / magazine FINANCE FINANCE FINANCE L orsque la période de ces régularisations a pris fin, les contribuables avaient encore la possibilité de régulariser leur situation auprès de leur contrôleur fiscal. En effet, toute erreur commise dans sa déclaration fiscale, qu’elle ait été commise sciemment ou de manière involontaire, peut faire l’objet d’une déclaration spontanée, à négocier avec son contrôleur. ses parents sur ce compte en janvier 2005. Mais il n’a plus la preuve de cette donation. Entre 2006 et 2008, son compte a produit 300.000 € de revenus. De 2009 à 2014, son compte a produit 600.000 € de dividendes et intérêts. Son compte se monte ainsi aujourd’hui à 4.900.000 €. Le coût de la régularisation sera le suivant : Certains contrôleurs étant plus cléments que d’autres, l’administration fiscale a décidé, courant 2015, de centraliser toutes ces demandes au sein de l’ISI (Inspection Spéciale des Impôts), afin d’en harmoniser le traitement. Maintenant, le législateur va voter une loi de régularisation, et celle-ci sera permanente. DLU 01.01.2004 au 31.12.2004 Régularisation dite « DLUbis » 01.01.2006 au 15.7.2013 Modificaton dite « DLUter » 16.07.2013 au 31.12.2013 Déclaration spontanée 2014 - début 2016 Régularisation permanente < 01.06.2016 Elle prévoit des amendes sur les revenus non déclarés plus lourdes qu’auparavant, de 20 points pour 2016, 22 points pour 2017, 23 points pour 2018, etc. Mais surtout, elle taxe les capitaux à 36 %, même si ces capitaux ont une origine tout à fait licite, pour la seule raison que le contribuable ne sait pas le prouver, par exemple parce que les fonds sont très anciens et qu’il n’a plus la preuve que ses fonds proviennent de son épargne. Ainsi, la loi renverse la charge de la preuve : ce n’est plus à l’administration fiscale à prouver que les capitaux sont éventuellement taxables, mais c’est au contribuable à apporter la preuve que les capitaux ont bien subi leur régime d’imposition, et ce même s’ils ont été recueillis 10, 20 ou 50 ans auparavant... Prenons l’exemple de Monsieur Têtenlèr (50 ans) qui souhaite régulariser des avoirs dont il dispose sur un compte ouvert à son nom au Luxembourg. Il a placé les 4M d’euros qu’il avait reçus de 58 / Taxation revenus 2006 à 2008 Taxation revenus 2009 à 2014 Total 4.000.000€ x 36% 1.440.000€ 300.000€ x 36% 108.000€ 600.000€ x (25% impôts + 20 points amende) 270.000€ 1.818.000€ soit 37% des avoirs Il semble ainsi que les LuxLeaks, Panama Papers et autres scandales médiatisés, utilisés par les politiciens à des fins populistes, ont fait perdre la tête au gouvernement, qui propose une loi contraire aux droits élémentaires du contribuable, notamment celui de ne pas devoir conserver ses justificatifs au-delà du délai de 7 ans (délai de prescription en Belgique) ou au-delà du délai de 10 ans (délai de conservation des données par les banques). Il en est d’autant plus ainsi si les justificatifs ne devaient même pas être conservés, car il ne s’agissait pas de revenus taxables. Ainsi, un couple qui a, chaque année, mis un peu d’épargne de côté, et qui l’a placée sur un compte bancaire au Luxembourg ou en Suisse car ces pays offraient un taux de rendement plus élevé que les banques belges, perdront environ 37 % de leurs capitaux dans le cadre de la régularisation ! Pour ceux qui ont encore un compte bancaire à l’étranger ou une seconde résidence à l’étranger, non mentionné dans leur déclaration fiscale, ou d’autres revenus professionnels ou divers non déclarés, il leur est conseillé de consulter un avocat fiscaliste pour déterminer comment se mettre en ordre encore en 2016. FINANCE L’été, c’est la saison... des grandes déclarations >Ma carte d’identité électronique (et son code PIN) et celle du conjoint ou cohabitant légal ; >Mes fiches de revenus professionnels ou de remplacement ; >Les attestations diverses, de type emprunt hypothécaire, assurance-vie, épargne-pension, libéralités, frais de garde d’enfants, rentes alimentaires, titres-services ; >L’avertissement-extrait de rôle de 2015 ; >Et pour les propriétaires de biens immobiliers, l’avertissement-extrait de rôle du précompte immobilier, que l’on appelle souvent « le foncier ». fiscales Le temps est venu de renseigner l’administration sur vos revenus et certaines de vos dépenses. Un coup de main gratuit ? Par PATRICK VAN CAMPENHOUT Taxation capital magazine Si je me fais aider, j’emporte : E n théorie, votre déclaration arrivera sous forme d’une proposition pré-remplie que vous devrez simplement vérifier et renvoyer pour accord. Ces propositions de déclarations simplifiées ont été envoyées à près de 2,2 millions de ménages. Il faut les scruter pour vérifier si rien n’y manque... Mais dans 96 % des cas, elles sont correctes. Le système commence à tourner rond. Le fisc vous proposera - ce n’est pas une obligation - de passer par le système de déclaration en ligne dès l’an prochain (Myminfin). Pour ceux qui ne reçoivent pas cette proposition, le plus simple est d’opter si ce n’est déjà fait, pour la déclaration en ligne (Taxon-web) qui reprend déjà une série de données, ce qui simplifie le travail. Le site est accessible via votre ordinateur, une tablette ou même votre smartphone. Fichue réforme ! Malheureusement, l’exercice fiscal obligatoire n’est pas simple pour tout le monde. Et notre beau pays n’est pas simple non plus. La dernière réforme de l’Etat - la sixième - qui a renvoyé de nouvelles compétences du Fédéral vers les Régions, a créé quelques distorsions qui font les choux gras des experts fiscaux. C’est que... cette réforme transfère des données vers les Régions tout en laissant le Fédéral conserver un petit pouvoir d’intervention pour empêcher les contribuables d’être les dindons de la farce fiscale. Le problème est relatif à la déclaration des intérêts et amortissement en capital des emprunts hypothécaires (cadre IX). Ces paramètres auraient sûrement pu faire partie des données pré-remplies par les ordinateurs du fisc. Mais vu la complexité de la matière, ce n’aurait pas été sans quelques solides erreurs. Soignez donc votre copie à ce niveau ! 59 / Si l’exercice vous semble impraticable malgré une situation familiale et professionnelle simple, un bon conseil : faites-vous assister gratuitement par un fonctionnaire du SPF Finances. Cela se passe dans votre bureau de taxation, mais ces spécialistes se déplacent aussi pour aider les citoyens en détresse. Et ils sont nombreux à hésiter devant les petites cases à remplir. Ils donnent ces coups de main dans les CPAS et au sein des administrations communales du pays, jusqu’au 30 juin. Si vous préférez vous en sortir sans vous déplacer, il vous reste à chercher de l’aide en ligne, sur le site de l’administration : http://bit.ly/1W9kbdZ Un coup de main... payant ? Statistiquement, 80 % des contribuables n’ont pas vraiment à se casser la tête : ils ne doivent pas remplir plus de 20 cases. Mais si votre situation est plus complexe, parce que vous avez des revenus émanant de sources diverses, que vous souhaitez déduire des dépenses professionnelles spécifiques ou que vous avez fait réaliser des travaux donnant droit à des déductions ou réductions fiscales, il vous faudra faire le tour des cases appropriées. Basez-vous sur la déclaration de l’an passé. C’est souvent une bonne manière de ne rien oublier. Souvenez-vous qu’il est désormais impératif de fournir quelques renseignements supplémentaires au fisc dans le cadre de la lutte contre la fraude fiscale : les comptes bancaires détenus à l’étranger, les contrats d’assurance-vie à l’étranger et, le cas échéant, les participations dans des structures financières plus ou moins opaques. En cas de doute, prenez avis auprès d’un comptable ou d’un expert-comptable ! L’avantage de cette dernière formule est que vous disposerez alors d’un délai pour déposer votre déclaration, jusqu’au 27 octobre, alors que les déclarations sur Taxon-web doivent être bouclées pour le 13 juillet et les déclarations papier doivent être déposées au plus tard le 30 juin. magazine FINANCE