BC Le Rideau rouge - Artistic Athévains

BC Le Rideau rouge
Critique théâtrale
Ravel, Echenoz
Musique originale Andy Emler. Mise en scène Anne-Marie Lazarini
"Théâtre Artistic Athévains",
Au premier plan était un train
Circulant en circuit fermé.
La statue de la liberté,
La maquette d'un paquebot
Et, bien entendu, Le Piano !
"Ravel s'extrait de sa baignoire"
Et s'enveloppe d'un "peignoir".
Bassin, chaise longue, maison,
Sol, tout est bleu à l'horizon,
Même la valise et l'auto,
Fauteuil, chaises, table, plateau.
Artistiquement, se joignent aux miniatures,
Divers objets usuels en grandeur nature.
L’œil embrasse le décor de villégiature,
Seules les lumières déplacent les structures.
Comme les enfants, on navigue d'un lieu à l'autre,
Émerveillé devant le train qu'on voudrait nôtre.
Une mise en scène élégante et raffinée
Jusque dans la malle à vêtements, peaufinée.
Dès qu'Andy Emler pose ses doigts sur les touches
Du piano, on est transporté, l'eau à la bouche,
Le cœur chaviré, car tout évoque Ravel.
Les compositions originales s'y mêlent ...
Quand l'écriture s'enrichit de la musique,
On vogue alors dans un univers poétique
Où l'imaginaire rejoint la solitude
Qui, même sans "Boléro", prend de l'amplitude.
Ravel, "attentif à l'art neuf et périssable"
Du Jazz, s'illumine à son contact agréable.
"Mais qu'aurait-il pu faire d'autre en vérité" ?
Lui, qui aimait modernité, mondanités ...
Visage émacié, "enterré vivant dans un corps
Qui ne reconnaît plus son intelligence" il sort
Peu à peu de sa glorieuse réalité
Pour s'enfoncer dans les ténèbres alitées.
Un spectacle, de sensibilité emprunt,
Qui nous enveloppe de sa magie d'embruns.
L'esprit, pénétré de tout ce bleu myosotis,
Va du ciel à l'océan, ensemble il les tisse.
Béatrice Chaland / b.c.lerideaurouge