notes à propos des fondements anthropologiques de la vie adulte

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NOTES À PROPOS DES FONDEMENTS
ANTHROPOLOGIQUES DE LA VIE ADULTE :
LA CONSTITUTION DU SUJET
André VIDRICAIRE
L'adulte qui est une formation discursive qui apparaît dès la période grecque et romaine, est une
catégorie totalement remise en question de nos jours. Comment penser l'adulte sans le réduire en
un être autofabriqué, comme le donnent à penser les théories du développement et du chaos?
Au lieu de présenter l'adulte comme une catégorie qui émerge avec la modernité, il s'agit de le
considérer comme une structure historique qui apparaît dès la période hellénistique et romaine.
Aussi, s'agit-il d'une formation qui, au coeur de ses mutations, désigne un trait durable de la
condition humaine qui est remis complètement en question en cette ère postmoderne. Mais la
problématisation de cet adulte de même que la réflexion qui en résulte en termes de développement et-ou de chaos vocationnel, font de lui un être autofabriqué (autopoiésis). Aussi, suite à
Aristote et à Arendt, nous proposons ici de penser l'adulte dans une approche où chaque
homme qui naît, à la fois travaille, produit et agit et donc commence du neuf à nouveau, mais qui
s'avère toujours imprévisible et irréversible. C'est pourquoi, face à autrui chacun fait des
promesses qui reposent, au dire de Ricoeur, sur une «fragile responsabilité» et une « responsable fragilité». Cette responsabilité à conquérir et à préserver à cause de la fragilité m'apparaît
le lieu où pourrait se poursuivre une réflexion sur les concepts de maturité et d'immaturité que
développe J.P.Boutinet.
La vie adulte, au dire de J.P. Boutinet, après avoir été «longtemps du domaine de l’évidence», a
été définie dans la société industrielle comme l’adulte-norme-mature, puis en «68», l’adulte en
maturation indéfinie, mais jamais achevée et enfin, dans notre société en crise, l’adulte des maturités et des immaturités. L’intérêt majeur de cette reconstitution est de montrer que cette
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histoire ne peut pas se comprendre ni s’expliquer comme un DÉVELOPPEMENT, mais plutôt
comme diverses FORMATIONS DISCURSIVES qui sont autant de modes institués de rapports
avec soi-même dont les expériences et les savoirs qu’on s’en forme, deviennent des «schémas... définis, valorisés, recommandés et imposés aux individus pour fixer leur identité, la
maintenir ou la transformer en fonction de certaines fins» (M. Foucault, 1989, p. 133-134).
Aussi, au lieu de présenter l’adulte comme une catégorie qui émerge avec la modernité, il faut
noter qu’apparaît dès la période hellénistique et romaine, comme le montrent les travaux de
Foucault, «la technologie du soi destinée à l’adulte» (ibid., p. 138) pour compléter ou se
substituer à la pédagogie (ibid., p. 151). Conséquemment, il serait sans doute plus approprié de
voir l’adulte comme un trait durable de la condition humaine qui ne cesse d’être dit et dont la
totale remise en question, en cette ère postmoderne, est une reprise et une élucidation pour
notre temps de sa place et de son sens.
De quelle manière l’adulte est problématisé, réfléchi et pensé dans ces présents travaux? En
résumé, la plupart ici s’accordent pour considérer que dans cet au-delà de la modernité, les
conditions d’existence de l’adulte sont inédites : précarité, instabilité, complexité, incertitude.
Outre l’effacement des cadres de référence de la famille, du travail et des régulateurs
idéologiques (Boutinet, 1995, p. 30, Dominice), l'éclatement des grands modèles institués et de
celui des groupes primaires, il y a pléthore de communication, pathologie de l’action et mutation
de la signification du temps vécu (Boutinet, 1999, p.23). Aussi, le parcours d’une vie vocationnelle où le travail est en pleine révolution (Riverin-Simard), devient un sujet fort préoccupant.
L’entrée au travail repose sur la logique de la compétence basée non pas sur la qualification et
le poste occupé par l’agent, mais plutôt sur une évaluation de son efficacité et de sa productivité
(Aubret). De même, le jeune cadre perd ses repères dans son passage à la cité-travail en contexte managérial qui fait de lui, là encore, un instrument de rendement (Robin). Le professionnel
au prise avec des situations-limites est confronté à des moments de crise (Pilet). De plus en plus
de jeunes adultes sont en détresse psychologique (Desmarais) alors que d’autres sont des
victimes de la misère (Brun). Les rôles féminins et masculins sont interchangeables, équivalents
et indifférenciés (Boutinet, Brisebois, Heslon).
L’âge adulte ne s’inscrit pas dans un ordonnancement d’âges : il s’agit plutôt d’un brouillage
d’âges et d’une absence de liens. Aussi, cet âge cesse d’avoir sa valeur, sa qualité, son
originalité propre, sa différence intrinsèque.
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Dès lors, comment les notions de continuité et de discontinuité restent encore opérantes et plus
largement quelle réflexion résulte de cette problématisation de l’adulte?
En remplacement des modèles médical (mode involutif de décroissance) et de compensation (le
milieu compense les déficits) sont ici privilégiés des modèles séquentiels de développement tout au
long de la vie défini comme étant le produit des interactions entre les personnes, l’environnement et
le rapport entre les deux :la théorie cognitivo-développementale pour Vandenplas-Holper et
Limoges, le modèle stratégique de personnalisation de Esparbès-Pistre et Tap. Ce développement
se fait par séquences, étapes ou cycles. Ainsi, Riverin-Simard, dans un premier temps (Pineau,
1985, p. 30-34), a proposé un modèle à séquences multiples qui articulent trois périodes et neuf
étapes qui alternent selon un cycle de questionnement sur les finalités ou sur les modalités qui varie
selon les types de personnalité. Puis, elle intègre à ce modèle développemental la théorie du chaos
vocationnel pour montrer que ce développement peut être fait de ruptures, d’aller-retour, d’oublis,
de recommencements, d’arrêts, de régressions, etc., mais que l'évolution vocationnelle demeure
structurée même si elle est imprévisible et qu'il y a un ordre sous le désordre et donc un sens
irréversible à l’intérieur de chaque étape et dans l’ensemble du cycle de vie : l’individu peut stagner
et régresser ou atteindre cette maturité. De son côté, Boutinet (1998, p. 76) propose de substituer
le modèle développemental par le modèle du chaos, soulignant qu’outre les crises, les transitions
et les transformations, les trajectoires sont faites de «fractures, ruptures, déstabilisations» que
l’adulte n’est plus à même de gérer selon un itinéraire orienté. De même, pour Dominicé (1998,
p. 5) « le cours de la vie n'est plus une suite de phases qui s'emboîtent ou d'étapes de développement, mais est fait de parcours sécables en tranches de vie disjointes les unes des autres, faites
de contrastes, de changements de cap ou de réorganisation des modalités d'existence ».
Qu’est-ce à dire sinon qu’«au prise avec des processus irréguliers, on parle de mouvements
cahotiques " non prévisibles, ni prédictibles, mais que rétrospectivement on peut comprendre,
considérant " qu’une même morphologie s’incarne dans des substrats de nature différente », en
l’occurrence dans celui de la vie humaine (Boutot, 1991, p.148).
C’est pourquoi, la référence à ces deux modèles nous suggère les questions suivantes. Dans le
modèle développemental, comment s’accomplit cette orientation progressive ? S’agit-il d’une force
interne-organique ou autre - qui s’actualise ? Ou s’agit-il de significations individuelles et sociales
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immanentes à des conduites volontaires ou non (cas des rêves) ou à des structures logiques et
morales (cf. Piaget) ou encore à des types de personnalité ? Mais là encore, se pose la question de
la genèse de ces types comme de ces conduites et de ces structures ? Et en quoi le modèle du
chaos échappe au déterminisme de l'ordre sous le désordre?
Je me demande si toutes ces formulations de l'adulte-sujet peuvent échapper à une ontologie
de la substance ou de l’essence? Certes dans ces travaux, le sujet n’est pas défini comme une
forme de l’être (pensée grecque),ni identifié à l’âme, à la volonté, à la raison, à la conscience ou
à la liberté qui sont des équivalents de l’être (pensée chrétienne et moderne).Par contre,
plusieurs ici considèrent que l’être humain est un système autopoiétique qui produit sa propre
unité en se distinguant lui-même et par lui-même de l’environnement. G. Pineau rappelle que
l’invention de ce néologisme «autopoiétique» vient de H. Maturana et de F. Varela (1980),deux
biologistes, pour «signifier ce qui se passe dans la dynamique d’autonomisation propre aux
systèmes vivants» (cité par Pineau, 1999) et ce, «non pas, comme le précise Simondon, en
s’adaptant c’est-à-dire en modifiant sa relation au milieu, mais en se modifiant lui-même,
en inventant des structures, en s’introduisant lui-même complètement dans l’axiomatique des
problèmes vitaux»(cité par Pineau, 1985, p. 27).
Il y a là, me semble-t-il, un emploi particulier de la notion de poiésis qui s’éloigne des grandes
intuitions de la tradition grecque. En effet, comme le rapporte H. Arendt (1972 et 1983) cité par
J.P. Boutinet (1998, p. 107),pour les Grecs le travail (ponein), l'œuvre (poésis) et l'action
(praxis) sont trois activités pour désigner des traits de la condition humaine mortelle qui «réside
dans le fait que la vie individuelle, bios, avec sa biographie reconnaissable de la naissance à la
mort, naît de la vie biologique, zoè, dotée d’un mouvement circulaire uniforme» (Arendt, 1972,
p. 59). En effet, le travail (ponein) avec son produit toujours consommé et donc momentané est
soumis à la nécessité du processus vital toujours à recommencer. Outre la fonctionnalité du travail qui ne laisse pas de trace, il y a l’œuvre (poiésis), c.a.d. la fabrication d’un monde durable
voué à l’usage des hommes, mais souvent réduit à de simples objets de consommation. Enfin,
il y a l’action, domaine public où chaque homme, par «droit de naissance» (Arendt, 1983, p.265),
commence avec d’autres quelque chose de nouveau en ce monde de sa propre initiative, c’està-dire agit ni par nécessité (ponein), ni par utilité (poésis), mais librement et ce faisant, se révèle
à autrui et à lui-même (Arendt, 1983, p. 233). Mais là encore, cette action (praxis) liée à la parole
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(lexis) demeure fragile dans la mesure où, à cause de la pluralité des agents, son résultat est
imprévisible, le processus irréversible et son auteur anonyme (Arendt, 1983, p. 283). En effet, à
la différence de la signification du produit de la poésis qui suppose un matériau et un plan, qui
utilise des moyens et a une fin prévisible et réversible, «le sens spécifique de chaque acte
(praxis) ne réside que dans l’action, jamais dans sa motivation, ni dans son résultat» (Arendt,
1983, p.267). Par exemple, «bien vivre» avec et pour les autres n’est pas une œuvre produite,
mais plutôt «une actualité pure¨ d’un agent unique, singulier et particulier qui, en se révélant,
commence un nouveau processus dont l’issue est imprévisible» (Arendt, 1983, p. 267-268).
Malheureusement, le faire s'est rapidement substitué à l'agir en fabriquant des états et des gouvernements à manier comme une technique en vue de la productivité et du progrès social
(Arendt, 1983, p. 291-292).
Aussi, si tout vivant, à savoir des unicellulaires aux sociétés humaines, est doté d’une organisation autopoiétique qui «se retrouve certes sous différents modes (c’est-à-dire sous différentes
organisations) dans différents systèmes» (Varela, 1987, p.94), je ne vois pas, néanmoins, comment cette conception n’est pas un amalgame ou une réduction des trois activités humaines en
une autofabrication, une autoproduction d’un sujet «dans et par les dépendances» (Pineau,
1985, p.28) ou plus simplement, une substitution du faire à l’agir. Certes, cette organisation est
bien un système dynamique ouvert, c’est-à-dire que son unité de système n’est pas un point de
départ délimité et circonscrit qui entre en relation avec l’environnement, mais est plutôt un résultat d’unification par jeu incessant d’échanges. De plus, ce système évolutif jamais achevé ne
passe jamais par le même état et est donc imprévisible. Il n’en demeure pas moins que ce
système chaotique s’inscrit dans les théories morphologiques pour qui, comme dans la théorie
des catastrophes de Thom et la théorie des structures dissipatives de Prigogine, «l'irrégularité
du comportement des systèmes ne découle pas de l'action perturbatrice du milieu extérieur,
mais est inscrite dans la forme ou la structure même des équations régissant une dynamique »
(Boutot,1991, p.145-150).
Qu'est-ce qu'un processus non développemental, c'est-à-dire non déterministe et non évolutif?
Qu'est-ce qu'un processus qui est action (praxis) et non pas fabrication (poésis) ? C’est là une
question fort difficile à répondre. Répétons-le : «l'action...à la différence de toutes les autres
activités, consiste avant tout à déclencher des processus-fait que bien entendu l’expérience
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humaine a toujours reconnu, même si le traitement philosophique de la fabrication comme
modèle de l’activité humaine a empêché l’élaboration d’une terminologie distincte et d’une
description précise» (Arendt,1972, p.114). Aussi, utilisant le même mot pour parler des processus naturels, des processus cosmiques, des processus humains de nature organique et enfin
des processus historiques, Arendt montre que les trois premiers sont des processus automatiques soumis à une nécessité immanente, alors que les processus historiques qui découlent de
l’homme comme être agissant librement, sont l’interruption, l’inattendu, ’improbabilité infinie, le
commencement inédit, le nouveau à la fois imprévisible et irréversible au cœur même de ces
processus automatiques (Arendt, 1972, p.218).
A ce propos, je me demande si les pratiques inédites conjugales, associatives, etc. qu'énumère
Heslon de même que les réflexions de P. Dominice, quand il suggère de porter «son attention
au dynamisme des processus en jeu dans le cours d’une vie, à savoir «les configurations ou les
reconfigurations de la vie adulte qui émergent de nouvelles trajectoires sociales, de nouveaux
cheminements personnels, de nouvelles aventures culturelles» ne pourraient pas s’inscrire dans
cette mouvance théorique d’Arendt ? Mais pour ce faire, à l’évidence, il faudra penser le processus non pas en terme structure, mais bien en terme d’acte humain qui, selon la belle expression
d’Arendt, fait des «miracles», \pas au sens religieux ni superstitieux, mais au sens de l’arrivée
de nouveaux venus qui initieront de nouveaux commencements, qui œuvreront en toute improbabilité» (Arendt, cité par Courtine-Denamy, 1997, p.266; aussi Arendt, 1972, p.220 et 1983,
p.314).
Comme l'agir humain déclenche à la fois une rupture au cœur des automatismes et un processus imprévisible, comment trouver du sens -direction, signification, but, raison -au cours de la
vie humaine et comment penser l’adulte dans une articulation temporelle du passé-présent-futur
? Pour répondre à ces questions, je voudrais me servir du schéma suivant élaboré dans un autre
contexte (Vidricaire, 1999, p.193):
Suite à Arendt, la difficulté majeure pour penser l’adulte vient du fait que l’homme est toujours
réduit à l’une de ses trois dimensions d’animal laborans, d’homo faber ou d’homme qui agit, identifiant ainsi le je-personne à un moi-individu-personnage qui travaille ou qui fabrique ou qui
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produit des processus
automatiques. Toutes ces
réductions sont diverses
formes d’individualité et
autant de fabrications d’identités subjectives qui ont
été imposées pendant
plusieurs siècles. Mais
l’histoire humaine n’est pas
que ce drame ou cette
tragédie... Toujours et
inlassablement, tisser la vie
a consisté à agir sur la
trame et la chaîne:
Bientôt décembre et la fin des années
Toutes pensées perdues dans l’avenue des saisons
Égaré à l’horloge du monde
L’automne s’apprête à mourir aussi
Au froid dans les images
J’ai rapproché tant de mots sur la page
Tissé de la vie une ample couverture
Une belle écriture
Un bel ensevelissement
J’ai tant cassé de fils
J’ai tant cherché la trame
Que de reprises et de remailles
Que de retailles au chantier de mon âge
(Dumont, 1996, p.171)
Il nous faut ici cette figure exemplaire de la puissance de la liberté poétique qui travaille les mots,
produit un monde et agit sur soi et les autres pour apercevoir que le domaine du Je-personne
est cet espace concret de liberté qui «anime et inspire toutes les activités humaines» et ainsi
commencer à nouveau. D’autre part, «contre l'imprévisibilité, contre la chaotique incertitude de
l'avenir, le remède se trouve dans la faculté de faire et de tenir des promesses» (Arendt, 1983,
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p. 302) et ce sans que cette responsabilité éthique du cœur qui ne fonctionne qu’en interrelation (Arendt, 1972, p. 190), soit une obligation morale. Autrui comptant sur moi, me faisant
confiance, je tiens parole et réciproquement. Cette promesse mutuelle qui conserve les identités, n'est pas un repli sur soi, mais au contraire se fonde sur la présence d'autrui. Par contre,
l'être humain, dans sa fragilité peut trahir sa promesse, omettre, négliger, oublier Être paradoxal
? Mais «Le paradoxe n'est pas une antinomie, parce qu'il se déploie dans un seul et même
univers de discours, celui de l'action humaine. C'est le même homme qui est responsable et
fragile. Fragile responsabilité, dirons-nous, mais aussi responsable fragilité» (Ricoeur, 1996), qui
correspondent peut-être aux idées de maturité et d’immaturité de Boutinet. Aussi, «à cause de
la fragilité, la responsabilité reste un état à conquérir, à acquérir, à cultiver, à préserver» (Ricoeur,
1996), notamment par le récit. En effet, lorsqu'un événement « assez important pour éclairer son
propre passé» se produit, l'histoire (history) apparaît et le chaos du passé se change en récit
(story) qui peut être raconté parce qu'il a un commencement et une fin (Courtine-Denamy, 1997,
p.257).En outre, en reliant l'événement à son passé, le récit rappelle les potentialités inaccomplies, les promesses non tenues, le sens d'une fondation toujours inachevée... dont celle de
l’adulte. C’est sans doute à ce travail de configuration que nous convient Dominicé et Brun pour
contribuer, ce faisant, à la refiguration du monde de lecteurs que nous sommes.
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André Vidricaire est professeur au Département de philosophie de l’Université du Québec à Montréal. Il intervient
également à titre d’enseignant et de chercheur auprès de groupes communautaires. Il est coresponsable de la collection «Histoire de Vie en Formation », L'Harmattan, dirigée par Gaston Pineau. Courriel : [email protected]
The adult as a discursive construct that appears in the Greek and Roman periods is a category that
is very controversial today. How can we think about adults without reducing them to self-con structed beings, as seems to be implied by development and chaos theories?
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