Regards croisés sur l`international à l`ISC Paris
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Regards croisés sur l`international à l`ISC Paris
espace ■ Regards croisés sur l’international à l’ISC Paris PÉDAGOGIE NOMADE L’ISC Paris a toujours placé l’international au cœur de sa pédagogie. Quelques pas dans les locaux de la business school suffiraient presque à comprendre à quel point l’international se vit au quotidien dans l’École. Après un passage par les salles de cours et les couloirs où résonnent les accents des nombreux étudiants et des professeurs originaires de partout dans le monde, c’est à l’étage de la direction qu’Espace Prépas a retrouvé Andrés Atenza, le directeur d’origine hispano-française et Michael Dolan, le directeur des relations internationales à la triple nationalité américaine, irlandaise et française, pour un échange sur ce thème… Espace Prépas. Pouvez-vous définir ce qu’est en premier lieu l’international à l’ISC Paris ? Andrés Atenza. C’est une notion que nous envisageons de manière globale, qui passe par la rencontre avec l’Autre, l’ouverture aux cultures et aux civilisations. Sous son aspect le plus évident, l’international à l’ISC Paris, ce sont d’abord les échanges d’étudiants qui ont lieu avec nos 137 partenaires académiques dans le monde entier. Chaque année, ils sont 250 de nos étudiants à partir pour au moins six mois dans une université étrangère. Et pour faciliter la rencontre, les aider à faire le pas vers l’autre, nous prenons soin de ne jamais en envoyer plus de cinq en même temps sur un même campus. Mais l’international se vit aussi tous les jours au sein de l’ISC Paris, notamment grâce aux 200 étudiants de tous les continents présents chaque année dans l’École. Ils suivent les mêmes cours que nos étudiants, évoluent au sein des mêmes associations et participent à l’ouverture d’esprit qui caractérise l’École. ■ Espace Prépas n° 134 Michael Dolan. Il y a quelques années, les étudiants que nous accueillions à l’ISC Paris étaient principalement originaires d’Europe. Aujourd’hui, ils viennent aussi bien de Madrid, Budapest ou Copenhague que de Taïwan, Séoul ou Rio. Tout comme les visiting professors qui sont régulièrement présents dans l’École pour donner des cours dans leur langue ou en anglais, le plus souvent. Ils interviennent notamment au sein de l’International track que les étudiants peuvent intégrer dès la 1re année. À condition d’avoir obtenu au moins 800 points au TOEIC, ils y suivront les deux tiers des cours en anglais. Mais nous donnons également le choix aux étudiants d’opter pour une 2 e et une 3 e langue vivante parmi les dix qui sont enseignées à l’ISC Paris, des plus classiques (espagnol, allemand, italien, portugais, etc.) aux plus rares (arabe, chinois, hébreu, japonais). E.P. Quels types de relations entretenezvous avec vos partenaires internationaux ? 38 A.A. Nous venons de parler des accords d’échange qui concernent les étudiants et les professeurs, mais nous souhaitons que la pédagogie de l’ISC Paris se nourrisse profondément d’international. Nous recherchons donc des partenaires avec lesquels la relation sera plus intime. C’est notamment le cas avec l’Université Fortaleza, 5e plus grande ville du Brésil, avec laquelle nous venons de signer notre septième partenariat dans ce pays. M.D. Pour que le lien pédagogique soit le plus qualitatif et le plus solide possible, l’essentiel est que nous ayons toujours une vision en commun avec nos partenaires. Cela enrichit l’échange. Avec l’Université de Fortaleza, pour reprendre cet exemple, nous nous sommes retrouvés sur le terrain des associations étudiantes. Elle est en effet l’une des seules institutions brésiliennes à posséder une Junior-Entreprise. Nous y avons vu une occasion unique de faire participer nos étudiants à la vie de cette association. En retour, ceux qui viendront de Fortaleza pourront bien entendu prendre des responsabilités au sein de « Your… », notre J.-E. maison. Bien entendu, nous étudions également toujours l’aspect fonctionnel en nous assurant de la qualité des infrastructures de l’établissement qui accueillera nos étudiants, et il n’y a rien à redire sur celles de l’Université de Fortaleza! E.P. Ce lien pédagogique peut vous mener parfois plus loin… A.A. Il y a quelques mois, les étudiants actifs au sein de notre Junior-Entreprise ont aidé espace à la création d’une structure semblable chez l’un de nos partenaires à Taïwan. Il me semble c’est de cette rencontre pédagogique et humaine que peuvent naître les liens de coopération les plus efficaces entre institutions. Être ouvert à la rencontre et faire vivre en permanence les partenariats déjà existants via l’échange d’étudiants ou de professeurs, bien entendu, mais aussi en mettant en place des travaux de recherche communs, permet de conserver des relations de travail idéales. M.D. Cela nous est indispensable pour amener certains de nos partenariats à des paliers supérieurs. Cela peut aller jusqu’à l’alliance des compétences pour la création d’un programme commun. C’est d’ailleurs ce qui s’est passé avec Utrecht University aux Pays-Bas et Cork Universtity en Irlande. L’ISC Paris vient d’ouvrir en commun avec ces institutions un Master in Innovation in European Business qui sera accessible en 3e année. Les étudiants qui opteront pour cette spécialisation passeront successivement quatre mois en Irlande, à Paris et aux Pays-Bas, puis six mois en stage en Europe. Ils sont aujourd’hui quinze étudiants au sein de ce Master. Cinq originaires de chaque établissement partenaire qui ont été sélectionnés sur leurs notes et leur motivation. E.P. Est-ce une volonté de l’ISC Paris de ne pas ouvrir ce Master à davantage d’étudiants ? A.A. Même si nous pouvons, à terme, accueillir un peu plus d’étudiants au sein de cette spécialisation, nous veillerons à ce que l’équilibre soit maintenu entre partenaires, de même que nous tenons à ce que les départs de 250 de nos étudiants chaque année en échange universitaire se fassent en très petits groupes, comme je vous le disais plus tôt. L’idée est d’éviter qu’ils se retrouvent entre eux. Les envoyer par petits groupes nécessite qu’ils fassent eux-mêmes le pas vers l’autre. D’une part, ils suivent un cursus académique de qualité — cela, l’équipe des relations internationales s’est chargée de le valider — et, d’autre part, ils acquièrent une capacité d’évolution personnelle et professionnelle dans un pays, dans une zone du monde donnée. Ils apprennent de nouveaux modes de vie, décryptent les comportements, se font à une autre réalité, s’adaptent à un autre rythme, découvrent qu’il n’y a pas une façon unique de négocier, de finaliser un contrat… bref, ils gagnent en maturité ! E.P. L’essentiel étant la teneur de ce qu’ils vivent à l’étranger… A.A. Oui. Finalement, où qu’ils soient partis dans le monde, nos étudiants rentrent transformés, et plus encore lorsqu’ils reviennent de loin. Mais ce qui importe, c’est qu’ils soient mobiles. Et c’est le cas. Tous sont demandeurs d’expériences à l’international, qui se déroulent à chaque fois avec un accompagnement étroit de l’ISC Paris. Qu’il s’agisse d’un séjour académique ou d’une expérience professionnelle. Les entreprises étrangères sont d’ailleurs très satisfaites de nos étudiants, comme des étudiants français en général du reste, qui sont appréciés pour leur efficacité et leur débrouillardise. Où qu’ils par- tent en stage hors de nos frontières, les étudiants de l’ISC Paris sont certains de croiser un diplômé en poste dans le pays qu’ils découvrent, puisqu’ils sont de plus en plus nombreux à exercer à l’international. Cela leur permettra de bénéficier d’un soutien précieux. M.D. C’est également le cas de l’ISC Paris. Je pense à cet ancien qui est aujourd’hui le directeur d’UBIFrance Malaisie. Il a eu l’occasion de créer des liens avec l’Université de Kuala Lumpur et c’est par son intermédiaire que nous allons prochainement en rencontrer le président. E.P. L’ISC Paris a la particularité de proposer à ses étudiants d’effectuer une 4e année en MBA… M.D. Oui, et cela est encore une fois possible parce que nous avons tissé sur la durée des relations de qualité avec des par- 39 tenaires qui reconnaissent la valeur de nos enseignements et sont prêts à accueillir nos étudiants au sein de leur MBA à l’issue de leur 3e année à l’ISC Paris. Ces parcours très intéressants pour nos étudiants sont notamment proposés à Séoul, avec KDI School of Public Policy and Management, ou d’autres prestigieuses institutions aux États-Unis. E.P. Serait-il envisageable d’envoyer vos étudiants à l’étranger… sur un campus ISC Paris ? A.A. Il est certain que nous nous implanterons à l’étranger, et cela se fera dans la logique de co-production qui a prévalu pour la création du Master in Innovation in European Business. Nous n’irons donc pas seuls. Et ce « cluster éducatif » miserait sur un pays en développement. En Afrique pourquoi pas, ou en Amérique latine. Tout comme nous encourageons nos étudiants à s’ouvrir au monde de toutes les manières possibles, nous ne sommes pas enfermés dans une façon d’aborder l’international. Cela se traduit notamment par notre volonté d’aller vers des institutions en devenir, qui présentent une logique de progrès, car c’est aussi celle de l’ISC Paris. Nous avons vu plusieurs fois des établissements avec lesquels un partenariat était engagé depuis plusieurs années obtenir une accréditation internationale. C’est une belle reconnaissance pour eux, mais elle bénéficie également à l’ISC Paris, car cela prouve la pertinence de notre politique internationale. Tout le travail que l’École réalise en la matière devrait nous permettre d’annoncer à notre tour l’obtention d’une accréditation internationale d’ici trois ans, je l’espère… Novembre 2010 ■