« Un poilu (pas) comme les autres » A. Ludovic Aymès, un nom
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« Un poilu (pas) comme les autres » A. Ludovic Aymès, un nom
« Un poilu (pas) comme les autres » A. Ludovic Aymès, un nom parmi les 40 inscrits du monument au mort de Puyricard, a été déclaré disparu en 1918. Sa famille a recherché en vain sa tombe jusqu'à nos investigations sur le site « Mémoire des hommes » où nous avons eu l'émotion de voir sa sépulture répertoriée ! Pour nous ce n'est plus un poilu comme les autres. Voici son parcours. Cocher à Puyricard et père d'un garçon (5ans), le 1° août 1914 M. Aymès, 36 ans, reçoit son ordre de mobilisation au sein du 145° régiment de la territoriale. Après 5 mois de préparation et déclaré apte au combat, il arrive dans la Marne. Le premier contact avec le front fut un choc ; en quelques mois un quart de son régiment est décimé. En effet leur travail consistait à creuser des tranchées sous le feu de l'ennemi avec une angoisse permanente. Certains meurent ensevelis dans une tranchée comme le fut un camarade de son village. Puis M. Aymès part pour Verdun le 14 mars 1916. Le 9 avril, les allemands lancent une attaque au tristement célèbre Mort-homme où M. Aymès monte en troisième et seconde ligne. Après cette bataille et « 3 nuits sans presque dormir », M. Aymès prend du « repos » sous une pluie diluvienne et « pas un brin de paille pour dormir» écrit-il dans une lettre à sa femme en y joignant une mèche de cheveux (un adieu ?). Puis son régiment reprend rapidement ses travaux sous des bombardements incessants. Heureusement il reçoit régulièrement « avec grand plaisir » du courrier notamment des dessins de son fils, ce qui lui permet de ne pas flancher quand il côtoie la mort lors des corvées de nettoyage : ramassage de munitions et de cadavres dont 23 camarades morts à cause des gaz! Puis le caporal Aymès obtient enfin une permission en novembre 16. Sa famille le retrouve transformé : il porte désormais une barbe de poilu et se plaint que « c'est trop long ». Certains dans son régiment en 1917 désertent, des doutes saisissent les soldats. Malgré tout l'espoir renaît car notre poilu écrit en janvier 1918 « On parle de la finale ! ». Il est envoyé en 1° ligne au mois d'août lorsque la guerre de mouvement reprend. Il perd la vie lors d'une offensive spectaculaire et héroïque au Bois des Loges. Son itinéraire fut celui d’un poilu comme tant d’autres, être un héros ne rime pas forcément avec grand homme, cette guerre a révélé de nombreux « monsieur tout le monde » comme notre héros dont la tombe fut retrouvée presque 100 ans après sa disparition.