Encore l`amour…. Que dire de ce film "Sur la route de Madison", où l

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Encore l`amour…. Que dire de ce film "Sur la route de Madison", où l
Décembre
LE BURN-OUT… ENCORE UN PEU..
La diminution de l’accomplissement personnel
Le troisième signe touche la personne elle-même. Alors que, dans les débuts, le sujet éprouvait un réel autoaccomplissement dans sa profession, il croit dorénavant qu’il n’atteint plus ses objectifs. Bientôt il étende cette
croyance à ses capacités, se convainquant de son incompétence et de son inaptitude à répondre aux attentes de
son entourage. Peu à peu, à travers cette forte impression d’échec, ce sont l’estime de soi et la confiance en soi qui
se trouvent touchées. De fait, l’accomplissement personnel a été renommé « efficacité professionnelle », les
témoignages sont évoquent, par exemple : « je n’ai qu’un désir, me coucher et mettre sur ma porte de chambre un
écriteau disant « Laissez-moi seule au monde, parce que je ne suis pas d’ici.. »…
Ces trois signes, l’épuisement émotionnel, le dépersonnalisation et la diminution de l’accomplissement personnel,
sont synchroniques et présentent un sens diachronique, l’épuisement émotionnel entraine les deux autres signes
soit conjointement soit successivement..
Mais le Burn-out est-il une maladie nouvelle ou est-il plus ancien ?
Un modèle théologique, voit dans la forme moderne le Burn-out et sécularisé de l’Acédie (du grecque « Akêdéia »,
qui veut dire « négligence, indifférence », « ne pas prendre soin de ... ») dont on retrouve ce mot dans la Septante,
2 siècles avant notre ère, fut d’abord chez les Pères du désert, la tristesse et la lassitude qui étreignent l’ermite ou
le moine dans les exercices quotidiens l’unissant à Dieu. Puis l’acédie fur progressivement élargie à tout fidèle qui
recherche Dieu pour s’identifier à un dégoût, à une tristesse paradoxale éprouvée en présence de ce qui devrait
nous procurer de la joie : le Bien par excellence qu’est Dieu.
D’emblée, une telle proposition soulève deux objections : l’acédie concerne la relation à Dieu et fait appel aux
lumières de la foi, alors que le Burn-out est une réalité terrestre qui requiert la lumière de la raison : la théologie ne
convoque pas les ressources expérimentales, alors que les approches rigoureuses du Burn-out sont scientifiques.
Pourtant un ouvrage récent de Pascal Chabot, strictement philosophique traite du BO en mobilisant les ressources
de la théologie « Le trouble du BO, écrit-il, a un ancêtre aujourd’hui oublié, l’acédie, qui fut pour l’église ce que le
BO est au monde de l’entreprise… ».
Autre point clef, si l’approche théologique n’est pas expérimentale (au sens où elle ne fait pas appel à des
expérimentations), la sagesse théologique (et aussi philosophique) n’en est pas moins empirique au sens où elle se
fonde sur l’expérience, c'est-à-dire sur l’observation de faits concrets, dont elle tire ses concepts, cependant,
comment ne pas se réjouir si des expérimentations confirment, voire précisent, ce que l’observation rigoureuse a
déjà validé ?
La suite le mois prochain, si vous le voulez-bien…..
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RUBRIQUE
Blessures de l'âme et maladies imaginaires : point de vue de deux neurologues
Les maladies dites « imaginaires » : enquête sur les douleurs et les symptômes inexpliqués (Albin Michel)
a été écrit par le Dr Alain Autret, qui rappelle combien les symptômes sans support organique sont
fréquents en médecine générale et chez le neurologue « généraliste », c’est-à-dire le neurologue
universitaire senior qui n’est pas tombé dans la sur-spécialité et reçoit en consultation « tout le reste » de la
neurologie et le neurologue libéral en première ligne.
En outre, les situations cliniques ont évolué au cours des époques, et actuellement la douleur est sûrement
un des principaux modes d’expression. Alain Autret est expert judiciaire, ce qui le conduit à très bien
connaître les intrications des symptômes somatiques et psychiques et les « amplifications » involontaires et
volontaires, et d’autre part est expert dans le domaine des effets placebo/nocebo, ce qui ouvre un champ de
réflexion intéressant sur les représentations des maladies dans leur expression et leur guérison.
L’auteur utilise le terme imaginaire à double titre : terme qui regroupe à peu près toutes les situations où
aucune lésion n’est identifiée et dont la connotation est plutôt négative et distingue les douleurs chroniques
sans lésion, les conversions, l’hypochondrie, les simulations etc. Il expose sans les opposer les théories
explicatives de ces symptômes : psychanalyse, théorie de l’attachement et fonctionnement cérébral
particulier.
S’attaquant à ce que l’on appelle des « symptômes médicalement inexpliqués », il propose un « chemin de
guérison » que l’on pourrait qualifier de raisonnable et de bienveillant avec des piliers : inviter le sujet à
raconter son histoire en ne s’adonnant pas à l’interprétation sauvage, l’aider à faire des liens entre niveau
de stress, évènements de vie et symptômes et apprendre à investir une « bonne hygiène psychologique » en
s’aidant soi-même et en retrouvant les bienfaits des activités plaisantes… le cerveau ayant besoin de
récompense et d’échange social réussi pour bien fonctionner.
Voilà qui est de bon augure pour nous dans l’avenir, si les neurologues se tournent vers la sphère
émotionnelle….