Article Greg gardien

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Article Greg gardien
Le gardien de but
Nous allons pour le lancement du site, au
travers d'une série d'articles, chercher à
analyser quels sont les différents « types » de
joueurs que nous pouvons retrouver aux
différents postes qui composent une équipe de
football.
EN PREMIER LIEU, et en suivant une certaine
chronologie, nous allons nous intéresser au
poste de gardien de but. Ce poste souvent
ingrat est un poste clé dans une équipe de
football, car le « goal » comme on l’appelle
généralement sera le dernier rempart face aux
attaques de l'adversaire.
Comme dans l'ensemble des sports collectifs,
le football est un sport où l'individualité est au
service du collectif. En effet chacun des
joueurs doit tirer le maximum des ses
capacités personnelles pour servir son équipe.
Le poste de gardien de but est en tout point
important, et comme nous l'avons dit
précédemment pour le moins délicat à gérer
pour les hommes que nous retrouvons chaque
semaine dans toutes les cages des différents
terrains de football.
le match piege pour les gardiens
Le football est plus généralement le sport est
d’autant plus beau que l’on ne peut en aucun
cas certifier le score ou même le déroulement
d’une rencontre. Cela dit, il est facile de
dégager deux situations auxquelles les
gardiens ne veulent pas être confrontés.
Tout d’abord, le match où il est sollicité très
régulièrement par l'adversaire l'oblige à être
concentré du début à la fin, à replacer en
permanence sa défense, mais il se doit surtout
d'enchainer les arrêts, les sorties aériennes et
les sorties dans les pieds des attaquants
adverses pour tenter de préserver les chances
de son équipe. Les matchs de ce genre sont
très éprouvants pour un gardien, d’autant plus
que face a l’abondance d’occasions, il risque
de voir rentrer le ballon dans ses filets sans ne
rien pouvoir faire et même plusieurs fois! Car
il n’existe pas de gardien « mur » qui puisse
renvoyer chaque attaque adverse. Face à un
nombre trop important de situations à gérer,
n’importe quel gardien aussi performant soit il
ne pourra pas toutes les arrêter.
De l’autre côté, c’est le pire des scenari
envisageables pour un gardien de but, le
match où il n'a pas grand chose à faire, où il
est plus ou moins spectateur et non acteur du
match. En effet, ce genre de match est très
délicat pour un gardien, car il se doit de rester
concentré et échauffé pendant toute la
rencontre alors qu'il reste seul dans sa surface
et que l'essentiel de la partie se passe dans la
moitié de terrain adverse. Ce genre de
situation est délicate pour un gardien car il
aura souvent qu'une ou deux situations
chaude(s) à gérer pendant le match. Dans le
cas où il n'est pas performant sur celle-ci, le
résultat de la rencontre peut s'en trouver
changé. En effet, bien que son équipe domine,
si celle-ci n’a pas réussi à marquer au moins
un but, une action bénigne de l’équipe
adverse peut modifier le résultat final de la
rencontre si le gardien ne la négocie pas bien.
les qualites recherchées
Il y a différentes qualités recherchées par un
entraineur pour son gardien, tout d'abord il
faut que le garçon soit très costaud
mentalement, car le sort d’un match repose
parfois sur ses épaules. Mais les ressources
mentales d'un gardien sont surtout évaluées
dans sa capacité à « relever la tête » après une
rencontre où il est passé a coté, c'est-à-dire où
il a enchainé les sorties aériennes mal
négociées, et les fautes de mains.
La plupart des grands gardiens sont
inévitablement de cette envergure. Regardons
par exemple notre Fabien Barthez national.
Comment peut on imaginer que le garçon lors
d'un quart de finale de coupe du monde joué
en France, juste avant une séance de penalties
décisive pour la suite de la compétition, puisse
aller s'asseoir sur le banc de touche, enlever
ses protèges tibia, se faire un petit kit&kat,
plaisanter une ou deux minutes avec Bruno
Martini, l'entraineur des gardiens, alors que
l'on voit Gianluca Pagliuca le gardien italien
assis sur la pelouse, d'un blanc translucide,
terrorisé par la pression qu'il a sur les épaules.
Ce jour là, les deux gardiens stoppent un
penalty chacun, celui de Lizarazu pour
Pagliuca et d’Albertini pour Barthez avant que
Di Baggio ne frappe sur la barre transversale
pour le penalty décisif. Il n’y a pas de doute
que la capacité de résister à la pression, à
permis à Fabien Barthez de mener une
carrière hors du commun pendant plus de
quinze ans avec un des plus beau palmarès du
monde pour un gardien de but.
Fabien Barthez, après le dernier pénalty raté de Di
Baggio lors des quarts de final de la coupe du
monde 1998.
Une autre caractéristique qui fait un bon
gardien, est sa capacité à effectuer des arrêts
sur sa ligne souvent appelées arrêts réflexes.
En France, on peut citer aujourd'hui Steve
Mandanda qui l'année dernière a réussi de
nombreux arrêts de ce type. Il a d’ailleurs
indéniablement contribué à l'accession de
l'Olympique de Marseille en Ligue des
Champions cette année. Nous avons
également pu remarquer ses qualités d’arrêts
reflexes la semaine dernière contre Auxerre
avec à la clé deux arrets successifs de tirs à
bout portant que l’ensemble des spécialistes
ont
unanimement
qualifié
de
« phénoménaux ».
Steve Mandanda
D'autres gardiens comme par exemple l'italien
Gigi Buffon sont très agiles sur leur ligne, et
multiplient les arrêts de grandes classes.
Ensuite, il y a les sorties. Qu'elles soient
aériennes ou dans les pieds des attaquants,
les gardiens sont en permanence évalués sur
leur capacité à s'imposer dans les airs, sur
corners, ou dans les face à face contre les
attaquants. Dans ce registre, , le gardien de
l’Olympique Lyonnais Hugo Lloris, principal
concurant de Mandanda en équipe de France
est bien plus à l'aise dans ce domaine. Les
sorties sont primordiales dans la panoplie du
gardien du but d’aujourd'hui, elles permettent
au gardien de soulager son équipe sur les
phases défensives. Ajoutons que lorsqu'il
intercepte le ballon, le gardien a différents
choix, il a la possibilité de relancer rapidement
pour permettre à son équipe de partir en
contre, ou comme savait si bien le faire Fabien
Barthez, rester allongé à terre pendant de
longues secondes, pour permettre à la fois à
son équipe de se replacer, de récupérer et de
gagner
de
chronomètre.
précieuses
secondes
au
Enfin les gardiens sont féquemment évalués
sur la précision de leurs relances réalisées à la
main ou au pied. Ces qualités sont également
primordiales pour rester maitre de la
possession du ballon. Les deux gardiens de
l’équipe de France possedent également une
précision minitieuse pour atteindre la poitrine
d’un coéquipier.
Mandanda ou Lloris ?
Steve Mandanda a réalisé une première saison
éblouissante l’année précédente, enchainant
les prestations de haut vol, et les arrêts de
grandes classes. A lui seul, il a certainement
fait gagner
à l’Olympique Marseille un
nombre conséquent de points. De l’autre coté,
on retrouve Hugo Lloris qui était paisiblement
installé dans les cages de l’OGC Nice depuis
plusieurs années, un garçon avec des qualités
impressionnantes, a tel point que l’été dernier
un certain au maillot rouge et noir avait
cherché à l’attirer du coté de Milanello.
Finalement Lloris a choisi la raison, et la
progression par étape, en décidant d’enfiler
les gants de l’Olympique Lyonnais.
Espérons que ce gardien, a l’immense talent,
saura démontrer l’étendue des capacités
entrevues lorsqu’il était à Nice pour devenir
un réel patron de l’OL et pourquoi pas de
l’équipe de France …
Mais en équipe de France, Raymond
Domenech ne cesse de répéter que pour le
poste de gardien de but il préfère avoir une
hiérarchie bien établie pour permettre aux
numéro un de travailler en toute sérénité, et
de se concentrer uniquement sur son jeu.
Nous savons depuis le mondial 2006 et n’en
déplaise à Grégory Coupet que Mr Domenech
se tient a ce qu’il dit dans ce domaine là
(Barthez avait repris sa place dans la cage
« bleue » juste avant le mondial et ce malgré
plusieurs mois de suspension).
Hugo Lloris en pleine une sortie aérienne.
Les premières listes après l’échec de l’Euro ont
confirmé l’éviction de Grégory Coupet (qui
n’aura finalement jamais disputé de mondial)
et l’apparition de Steve Mandanda au poste
de numéro un chez les bleus. Il y a donc fort à
parier qu’il sera le gardien de l’équipe de
France, au moins pour les matches de
qualification au mondial 2010.
A l’heure où le championnat est encore loin
d’être joué, les deux Olympiques du
championnat disposent au moins de gardiens
sur lesquels ils peuvent compter. Mais pour
combien de temps Marseille et Lyon
arriveront ils à garder leurs derniers
remparts ?
G. L.