« Ayez le courage de briser ce tabou ! »

Transcription

« Ayez le courage de briser ce tabou ! »
Prévention Répéter inlassablement
10
« Ayez le courage de
briser ce tabou ! »
La meilleure prévention consiste, au
niveau des cadres, à prendre très clairement position contre le harcèlement
sexuel, sans hésiter à se répéter.
L’administration cantonale applique des mesures
de prévention reposant sur une stratégie à long
terme, dont le succès dépend essentiellement
de plusieurs acteurs :
Les cadres, qui adoptent une attitude extrêmement claire pour instaurer durablement un
climat de confiance au sein de leur équipe. Voici
quelques mesures conseillées :
oser parler de ce que l’on passe normalement
sous silence, et y revenir sans cesse ;
intervenir immédiatement et sans équivoque
dès qu’ils constatent des esquisses de harcèlement sexuel ;
poser des questions et aborder le sujet du
harcèlement sexuel lors d’échanges personnels comme l’entretien d’évaluation périodique (EEP) ;
organiser des séances d’information ou des
ateliers de travail sur le sujet à l’intention de
leurs collaborateurs et collaboratrices.
L’Office du personnel et les services du
personnel décentralisés assistent les cadres
en mettant différentes mesures en place :
une vaste campagne d’information
s’adressant directement aux agents et agentes cantonaux,
une page internet spécifique : www.fin.be.ch/
harcelement-sexuel-sur-les-lieux-de-travail
une offre de formation destinée aux supérieurs
hiérarchiques et aux responsables du personnel,
l’offre du service d’assistance externe à
l’administration.
Incroyable mais vrai !
Un florilège des clichés les plus répandus
Cliché n° 1
Chez nous, il n’y a encore jamais eu de
plainte pour harcèlement sexuel.
Ce n’est pas une raison pour se réjouir ! Cela
pourrait justement être le signe d’un manque de
confiance. Les personnes concernées ne sont
peut-être pas sûres qu’on va vraiment les aider
et qu’elles ne vont pas subir de conséquences
fâcheuses.
Cliché n° 2
Les femmes victimes de harcèlement
sexuel sont celles qui ont une attitude ou
une tenue vestimentaire provocante.
En fait, c’est tout le contraire : les femmes qui
font l’objet de harcèlement sexuel sont souvent
vêtues de manière discrète et particulièrement
réservées. Ce genre de déclaration est un argument facile pour tenter de rejeter la responsabilité sur la victime !
Cliché n° 3
Beaucoup de femmes et d’hommes
apprécient les compliments sur leur apparence, leur tenue vestimentaire ou
leur potentiel de séduction.
C’est bien possible. Cependant, on prête souvent à autrui des souhaits qui correspondent aux
nôtres, mais qui sont bien loin de la réalité. Si
la personne concernée fait comprendre qu’elle
n’apprécie pas les remarques de ce genre, il
convient de les garder pour soi.
Cliché n° 4
Lorsque des femmes et des hommes
travaillent ensemble, il y a inévitablement
des pulsions sexuelles, des flirts et des
histoires d’amour.
Et il n’est pas question que cela change ! Statistiquement, c’est sur le lieu de travail que se forme
la majorité des couples. Mais le harcèlement
sexuel n’a rien à voir avec l’amour ou l’érotisme
entre adultes consentants. C’est une manifes­
tation de force et de violence.
Cliché n° 5
Autres pays, autres mœurs.
Il est vrai que les limites communément admises
dans les relations entre hommes et femmes
ne sont pas les mêmes dans toutes les cultures.
Une chose est cependant vraie dans tous les
cas : dès lors qu’un comportement est ressenti
comme un harcèlement, c’est qu’il dépasse la
limite de tolérance.
Cliché n° 6
Cet homme/cette femme aime jouer et
flirte en permanence avec tout le monde.
Si une personne est ouverte, d’un abord
facile, voire aime plaisanter avec légèreté, cela
n’autorise pas pour autant les gestes déplacés.
Chacun a le droit de fixer lui-même ses limites.
Cliché n° 7
Ce qu’on appelle harcèlement sexuel
est simplement un prolongement du flirt,
avec la maladresse et les mauvaises
manières en plus.
Affirmer cela signifie qu’on ne prend pas le problème au sérieux. Même s’il n’est pas facile de
déterminer dans un cas concret si un comportement relève ou non du harcèlement, ce genre
d’argument ne mêne nulle part.
Cliché n° 8
La personne qui se dit harcelée ne s’est
pas défendue : c’est bien parce qu’elle ne
trouvait pas ça si désagréable !
C’est un fait avéré : souvent, les victimes de
harcèlement ne se défendent pas. Cela ne signifie pas pour autant qu’elles sont consentantes ;
elles se sentent plutôt acculées. On attend
d’elles qu’elles se défendent immédiatement
avec véhémence, mais si elles le font, on leur
reproche de réagir de manière disproportionnée ;
par contre si elles ne le font pas, on les accuse
d’être consentantes. Du coup, quoi qu’elles
fassent, elles en subissent toujours des conséquences négatives.
Cliché n° 9
Certaines personnes ont vraiment une
réaction disproportionnée.
Tout ressenti est subjectif. Et certaines personnes font preuve d’un regrettable manque
de tact par rapport aux sujets sensibles,
aux sentiments et aux perceptions des autres !