Pourquoi Salah Abdeslam a-t-il le droit de bénéficier d`une

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Pourquoi Salah Abdeslam a-t-il le droit de bénéficier d`une
Pourquoi Salah Abdeslam a-t-il le droit
de bénéficier d'une salle de sport ?
ÉCLAIRAGE - Le prisonnier lié aux attentats du 13 novembre peut
utiliser rien que pour lui une cellule disposant d'équipements
sportifs. Une situation décriée mais absolument normale.
La page de l'émission : RTL
Soir
Pourquoi Salah Abdeslam a-t-il le droit de bénéficier d'une salle de sport ?Crédit
Image : DOMINIQUE FAGET / AFPCrédit Média : Elisabeth Fleury / RTL
PAR JULIEN ABSALON PUBLIÉ LE 05/07/2016 À 07:30
Il y a-t-il vraiment matière à polémiquer ? Une vague d'indignation s'est
déclenchée depuis que le JDD a révélé, dimanche 3 juillet, que Salah
Abdeslam bénéficiait d'une salle de sport personnelle dans son quartier
d'isolement de la prison de Fleury-Mérogis, où il est incarcéré dans le cadre
de l'enquête sur les attentats du 13 novembre. "Il n'y a aucune raison de lui
faire la moindre faveur, de lui donner le moindre confort", a ainsi déclaré
François Fillon, scandalisé. "Ce pouvoir se fout vraiment de notre gueule et
de nos impôts !", s'est insurgé Gilbert Collard sur Twitter. Pourtant, le
traitement accordé à Salah Abdeslam répond aux droits dont bénéficie
n'importe
quel
prisonnier.
"C'est totalement normal", assure Philippe Kuhn, délégué régional du
syndicat SPS Pénitentiaire en Île-de-France, contacté par RTL.fr. En effet,
même si Salah Abdeslam se trouve dans un quartier d'isolement en raison de son
implication dans une action terroriste, il a le droit "comme un détenu
lambda" et "au même titre que les autres" de pratiquer des activités
sportives, poursuit le syndicaliste et comme le confirme le guide des "droits
et devoir de la personne détenue" édité par la Direction de l'administration
pénitentiaire.
Limiter les déplacements à risques
Il s'avère donc d'autant plus "normal" que Salah Abdeslam puisse faire du
sport dans cette salle équipée d'un rameur et d'un vélo, car cela répond
tout simplement au respect des droits de l'Homme. Dans un document, une
commission nationale des droits de l'homme estimait "indispensable" que
les personnes placées à l'isolement puissent bénéficier de telles activités.
"À ce titre, elles doivent être mises en mesure d'exercer des activités
professionnelles, culturelles et sportives", indique la CNCDH.
Mais alors que les autres prisonniers peuvent par exemple le faire lors de
leur promenade au contact de leurs co-détenus, Salah Abdeslam, lui, "ne
doit rencontrer personne par souci de sécurité" et il faut "éviter de le faire
bouger" pour limiter les risques et "s'assurer de son intégrité physique",
ajoute Philippe Kuhn. Car depuis que le logisticien présumé du 13
novembre a été arrêté, les autorités mettent tout en oeuvre pour qu'il ne puisse
pas
se
suicider
dans
sa
cellule.
Cet aménagement spécial n'est donc pas une première pour ce type de
détenus placés sous très haute surveillance. Par exemple, Antonio
Ferrara, figure du grand banditisme, bénéficiait lui aussi d'une salle de
sport à lui tout seul. Ce dispositif, qui permet donc de limiter les
déplacements étant donné que cette salle se situe dans une cellule jouxtant
celle occupée en permanence par Salah Abdeslam, offre ainsi plus de
souplesse au personnel pénitentiaire. Pour le représentant du syndicat
des surveillants de prison, cela permet tout simplement d'aller "du pratique
au pratique".

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