Текст 1. Научно- популярный Dans les quartiers Nord de Marseille

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Текст 1. Научно- популярный Dans les quartiers Nord de Marseille
Текст 1. Научно- популярный
Dans les quartiers Nord de Marseille, chambre d’hôte avec vue sur le
portБ
De sa fenêtre, on aperçoit les immenses grues mobiles du port autonome et la
mer. Au pied de l'immeuble construit dans les années 1950, de vieux bâtiments
d'habitat social et les anciens abattoirs devenus Ecole de la deuxième chance. Plus
loin sur la colline, la cité Campagne Lévêque, qui fut longtemps la plus longue
barre HLM d'Europe.
C'est dans ce décor industriel et ouvrier du quartier La Cabucelle, que Virginie
Lombard a ouvert sa chambre d'hôte : elle y offre, pour 40 euros, une nuit et un
petit-déjeuner dans son F3 modeste. Elle est l'une des rares à vivre en habitat
collectif, parmi les membres de la coopérative d'habitants Hôtel du Nord qui veut
promouvoir le tourisme dans les quartiers Nord de Marseille.
Cette ancienne parisienne a adhéré à ce réseau voici deux ans, séduite par l'idée
du tourisme social dans ces quartiers déshérités. Depuis, elle s'est spécialisée dans
les balades urbaines - 6 euros par personne pour trois bonnes heures de marche.
Jardinière à temps partiel, elle montre la flore des sentiers qui serpentent entre les
bastides et les cités de son quartier. Mais surtout fait découvrir le patrimoine
industriel de ces terres d'immigration, «un autre Marseille que celui du Vieux-Port
et de la Bonne Mère», dit-elle.
Elle y raconte l'industrie sucrière, les silos, les savonneries, les huileries, les
courées, le sentier et ses herbes rares, mais surtout les cités populaires et leurs
habitants. «Ces balades sont aussi une aventure humaine : cela m'a permis de
rencontrer des gens de mon quartier», assure encore Virginie Lombard.
Elle y a accompagné toute sorte de curieux : Bordelais, Parisiens ou Belges
adeptes de tourisme solidaire. Et puis beaucoup d'anciens. Ceux-là reviennent dans
le quartier où ils ont grandi et sont tout «émotionnés» quand ils revoient les
entrepôts et les ruelles où ils ont couru.
Текст 2 Поэзия
Étranges fleurs
L'automne met dans les lilas
D'étranges fleurs que nul ne voit,
Des fleurs aux tons si transparents
Qu'il faut avoir gardé longtemps
Son âme de petit enfant
Pour les voir le long des sentiers
Et pour pouvoir les assembler
En un seul bouquet de clarté
Comme font, à l'aube, les anges
Les mains pleines d'étoiles blanches...
Maurice Careme
Текст 3. Художественный текст
Un jour, j’étais âgée déjà, dans le hall d’un lieu public, un homme est venu vers
moi. Il s’est fait connaître et il m’a dit :
«Je vous connais depuis toujours. Tout le monde dit que vous étiez belle
lorsque vous étiez jeune, je suis venu pour vous dire que pour moi je vous trouve
plus belle maintenant que lorsque vous étiez jeune, j’aimais moins votre visage de
jeune femme que celui que vous avez maintenant, dévasté».
Je pense souvent à cette image que je suis seule à voir encore et dont je n’ai
jamais parlé. Elle est toujours là dans le même silence, émerveillante. C’est entre
toutes celle qui me plaît de moi-même, celle où je me reconnais, où je m’enchante.
Très vite dans ma vie il a été trop tard. À dix-huit ans il était déjà trop tard.
Entre dix-huit ans et vingt-cinq ans mon visage est parti dans une direction
imprévue. À dix-huit ans j’ai vieilli. Je ne sais pas si c’est tout le monde, je n’ai
jamais demandé. Il me semble qu’on m’a parlé de cette poussée du temps qui vous
frappe quelquefois alors qu’on traverse les âges les plus jeunes, les plus célébrés de
la vie. Ce vieillissement a été brutal. Je l’ai vu gagner mes traits un à un, changer le
rapport qu’il y avait entre eux, faire les yeux plus grands, le regard plus triste, la
bouche plus définitive, marquer le front de cassures profondes.
Marguerite Duras