Mobilité socioprofessionnelle et mortalité en France.
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Mobilité socioprofessionnelle et mortalité en France.
Emmanuelle Cambois* et Caroline Laborde** Mobilité socioprofessionnelle et mortalité en France. Des liens qui se confirment pour les hommes et qui s’affirment pour les femmes La mise en évidence des différences de mortalité entre groupes socioprofessionnels nécessite de disposer d’informations sur un très grand nombre de personnes suivies sur une longue période. C’est à cette fin que l’Insee a constitué, dès 1954, un premier échantillon de près de 500 000 hommes âgés de 30 à 69 ans (et leurs épouses éventuelles) de toutes les catégories socioprofessionnelles pour observer leur mortalité ultérieure à partir du répertoire national des personnes physiques. L’opération a été renouvelée au recensement de 1975 sur plus de 800 000 hommes et femmes âgés de 30 à 64 ans, puis aux recensements suivants, permettant de montrer que les différences de mortalité par groupe socioprofessionnel ne diminuent pas en France, voire s’accentuent. Une limite importante de ces études est de « figer » les individus dans un groupe socioprofessionnel, sans pouvoir tenir compte de l’effet des changements éventuels de profession sur la mortalité. Emmanuelle C ambois et Caroline L aborde surmontent en partie cette limite, grâce à l’échantillon démographique permanent (EDP) de l’Insee, en repérant les mobilités antérieures des individus âgés de 30 à 84 ans en 1975 d’une part, et en 1999 d’autre part. Elles mettent ainsi en évidence une forte corrélation entre ces mobilités et la mortalité ultérieure, les mobilités « descendantes » s’accompagnant le plus souvent d’une surmortalité, en particulier pour les hommes, mais aussi pour les femmes dans les années récentes. Au début des années 2000, l’espérance de vie à 35 ans des professions les plus qualifiées atteignait 47 ans pour les hommes et 51 ans pour les femmes, * Institut national d’études démographiques, Paris. ** À l’Ined au moment de la réalisation de cette étude. Correspondance : Emmanuelle Cambois, Institut national d’études démographiques, 133 boulevard Davout, 75980 Paris Cedex 20, tél : 33 (0)1 56 06 22 55, courriel : [email protected] Population-F, 66 (2), 2011, 373-400 E. Cambois, C. Laborde dépassant respectivement de 6 ans et de 2 ans celles des ouvriers (Cambois et al., 2008 et 2011). On y retrouve le gradient de mortalité des professions et catégories socioprofessionnelles (PCS, encadré 1), allant des cadres et professions intermédiaires, aux travailleurs indépendants et employés, jusqu’aux ouvriers déjà mis en évidence dans des études antérieures (Cambois et al., 2001 ; Leclerc et al., 2006 ; Monteil et Robert-Bobée, 2005). Les inactifs non retraités présentent la plus forte surmortalité, en particulier chez les hommes qui se trouvent souvent dans cette situation du fait d’une santé dégradée. La mortalité ne se différencie pas seulement selon la PCS observée à une date donnée, on trouve aussi des disparités liées aux parcours professionnels. Une étude sur un échantillon de la population française de 1975 a montré des différences de mortalité marquées pour les hommes au sein des PCS, selon la catégorie occupée plus tôt dans la carrière (Cambois, 2004b). D’après cette étude, la mortalité de ceux qui n’étaient pas dans la même PCS en 1968 qu’en 1975, les « mobiles », se distingue de la mortalité de ceux qui n’en n’avaient pas changé, les « stables ». Les risques de mortalité des mobiles (p. ex., les cadres de 1975 qui étaient dans la catégorie employés en 1968) se situent entre le risque moyen des stables de la PCS qu’ils ont quittée (risque plus faible que celui des employés en 1968 et 1975) et celui des stables de la PCS qu’ils ont rejointe (risque plus élevé que celui des cadres en 1968 et 1975). Ces résultats confirment ceux observés dans plusieurs études britanniques similaires (Blane et al., 1999 ; Fox et al., 1985 ; Goldblatt, 1988). Ils s’expliquent par l’impact de la situation socioéconomique et des expositions vécues tout au long du parcours de vie, qui sont très liées à la carrière chez les hommes et qui modulent les risques de mortalité (Goldberg et al., 2002 ; Kuh et Ben Sholmo, 1997). Mais ces différences sont aussi dues aux effets de sélection des mobiles sur des caractéristiques individuelles liées aux risques de mortalité et qui sont déterminantes dans les carrières : qualifications, expérience mais aussi état de santé sont corrélés à la mortalité et jouent sur les chances de promotion, de maintien en emploi ou les risques de déclassements (Jusot et al., 2008 ; Melchior et al., 2005). Toujours d’après cette étude française, les liens entre PCS, mobilité et mortalité étaient moins marqués pour les femmes dans les années 1970. Alors qu’elles étaient peu présentes sur le marché du travail, leur statut professionnel et leur carrière ne sont pas liés aux mêmes facteurs que ceux des hommes et ils reflètent moins bien des situations socioéconomiques favorables ou critiques pour la santé. Ces dernières sont mieux décrites par une combinaison de caractéristiques individuelles professionnelles et familiales (Annandale et Hunt, 2000 ; Arber, 1997 ; Bartley et al., 2004 ; Mejer et Robert-Bobée, 2003 ; Sacker et al., 2000 ; Walters et al., 2002). Les PCS des femmes sont de fait plus hétérogènes au regard des risques de santé que celles des hommes, le gradient de mortalité est plus plat et les écarts entre PCS sont peu significatifs. L’étude montrait toutefois que les mobilités depuis les PCS des cadres et des ouvrières vers l’inactivité présentaient une surmortalité significative. 374 Mobilité socioprofessionnelle et mortalité en France Depuis les années 1970, le paysage socioprofessionnel français s’est modifié à de nombreux égards (Amossé et Gollac, 2008 ; Baraton, 2006 ; Cerc, 2005 ; Chapoulie, 2000 ; Chenu, 1998) : entrée massive des femmes sur le marché du travail, augmentation des mobilités, accès par promotion aux professions les plus qualifiées moins fréquent chez les hommes, rapprochement des professions non qualifiées d’ouvriers et d’employés. Par ailleurs, la mortalité en France a continué de décroître (Meslé, 2006). Cette évolution ne s’est pas appliquée de la même manière à toutes les PCS et les écarts de mortalité se sont maintenus, voire amplifiés pour les inactifs (Leclerc et al., 2006 ; Menvielle, Chastang et al., 2007 ; Menvielle, Leclerc et al., 2007). Une partie de ces évolutions peut être liée à la modification de la composition des PCS. Ainsi, dans un contexte d’élévation du niveau moyen d’instruction dans la population, les liens entre diplômes, PCS et mortalité ont évolué : on observe notamment une diminution de l’avantage en termes d’accès à des professions qualifiées procuré par certains diplômes, devenus plus nombreux (Vallet, 2004) ou un accroissement du risque de mortalité des « sans diplôme », devenus moins nombreux (Cambois, 2004a). D’une manière générale, les carrières ont évolué au fil du temps, notamment chez les femmes, modifiant la composition des PCS, et par voie de conséquence leur niveau moyen de mortalité. Dans cette étude, nous proposons de comparer les liens entre mortalité, PCS et mobilité professionnelle dans les années 1970 et dans les années 1990. Il s’agit d’étudier l’évolution des inégalités de mortalité liées à la profession par une approche dynamique tenant compte de l’évolution des mobilités professionnelles et de leur lien avec la mortalité. I. Données et méthode 1. Les données L’Échantillon démographique permanent (EDP) est basé sur un échantillon de fichiers des recensements (1/100) initié avec le recensement de 1968, suivi et mis à jour à chaque nouveau recensement (1975, 1982, 1990 et 1999). Son appariement avec le Registre national d’identification des personnes physiques (RNIPP) permet de lier les variables des recensements avec les décès. Partiel au départ, l’appariement est dorénavant global. Nous utilisons deux souséchantillons de l’EDP (figure 1) : l’EDP75 issu du recensement de 1975 et l’EDP99 issu du dernier recensement exhaustif de 1999, pour lesquels on utilise respectivement les informations contenues dans le recensement de 1975 et le précédent (1968), et dans le recensement de 1999 et le précédent (1990). Plus précisément, nous relevons l’âge, le sexe et la PCS dans le recensement le plus récent et la PCS dans le recensement précédent. Puis nous relevons les décès enregistrés de 1975 à la fin 1979 pour les individus EDP75, et de 1999 à la fin de 2003 pour les individus EDP99(1). On peut ainsi calculer des risques de (1) Soit près de 5 ans au total, la collecte des recensements ayant eu lieu entre le 20 février et le 20 mars pour 1975, et du 8 mars à fin avril pour 1999. 375 E. Cambois, C. Laborde mortalité associés aux PCS de 1975 et de 1999 et aux mobilités passées (19681975 et 1990-1999). Nos populations d’étude sont représentatives des populations françaises de 1975 et de 1999, limitées à ceux qui ont été retrouvés dans le recensement précédent(2). Par ailleurs certaines limites dans la couverture de l’EDP pour l’analyse de la mortalité (Couet, 2006) imposent d’exclure de ces échantillons les personnes âgées de plus de 85 ans au recensement de 1975 (nées avant 1890 non enregistrées au RNIPP) et les personnes nées à l’étranger (caractérisées par un sous-enregistrement des décès lié à des mobilités résidentielles de retour). Nos échantillons représentent environ 90 % de la population totale des recensements. Figure 1. Les populations de l’étude EDP75 et EDP99 Ined 2011 Population d'étude Individus de l’EDP non présents au recensement suivant (émigrés, décédés) PCS PCS Âge Sexe Décès Individus de l’EDP non identifiés dans le recensement précédent (récemment en France) EDP75 : Recensement 1968 Recensement 1975 État civil (RNIPP) 1979 EDP99 : Recensement 1990 Recensement 1999 État civil (RNIPP) 2003 Lecture : Pour l’EDP75, on sélectionne les individus présents au recensement de 1975 et retrouvés dans le recensement précédent de 1968. Pour ces individus, on collecte l’information sur la PCS, l’âge et le sexe dans le recensement de 1975, la PCS dans celui de 1968 et enfin sur la survenue du décès durant la période allant jusqu’au 31 décembre 1979. 2. Les catégories et mobilités socioprofessionnelles On s’appuie ici sur la classification des « Professions et catégories socioprofessionnelles » (PCS) et son niveau le plus regroupé (Desrosières et Thévenot, 2002) : six catégories d’actifs ou anciens actifs et la catégorie des inactifs (encadré 1). (2) Nos populations d’étude ne sont en effet pas représentatives des individus de 1968 et 1990 (ni des carrières de 1968 à 1975 et de 1990 à 1999), ceux-ci ayant été touchés par la mortalité et l’attrition entre les deux recensements. Nous travaillons sur des populations fermées des individus de 1975 et 1999 dont on connaît les caractéristiques à 2 moments de leur carrière, par une information rétrospective, nous permettant de mettre en évidence des disparités liées à cette double information. 376 Mobilité socioprofessionnelle et mortalité en France Dans cette étude, nous avons regroupé les deux catégories de professions les plus qualifiées (« Cadres et professions intellectuelles supérieures » et « Professions intermédiaires ») en raison du faible nombre de décès à certains âges. Les chômeurs et retraités ayant déjà travaillé renseignent leur ancienne profession ; ils sont reclassés dans les PCS correspondantes pour cette étude. La PCS des inactifs regroupe les étudiants, personnes en invalidité, restées au foyer et les chômeurs qui ne déclarent pas d’ancienne profession. Encadré 1. Les professions et catégories socioprofessionnelles de l’étude (a) • Cadres : Cadres et professions intellectuelles supérieures + Professions intermédiaires (y compris chômeurs et retraités) • Artisans : Artisans, commerçants et chefs d’entreprise (y compris chômeurs et retraités) • Agriculteurs : Exploitants de petites / moyennes / grandes exploitations ( y compris chômeurs et retraités) • Employés : Employés (fonction publique, d’entreprise, de commerce et personnels des services) (y compris chômeurs et retraités) • Ouvriers : Ouvriers qualifiés, non qualifiés et agricoles ( y compris chômeurs et retraités) • Inactifs : Étudiants, militaires du contingent, invalides, inactifs non retraités, personnes au foyer et chômeurs n’ayant pas travaillé ou ne déclarant aucune profession. (a) Selon la nomenclature des PCS de 1982. Le repérage des PCS aux deux recensements permet d’identifier les mobilités passées des individus. On distingue alors les groupes « stables » (même PCS aux deux recensements) et les « mobiles » (ceux qui étaient dans une autre PCS au recensement précédent). Pour ces derniers, on définit la mobilité passée comme ascendante ou descendante sur la base du gradient de mortalité des PCS : les mobilités sont ascendantes quand les individus viennent d’une PCS qui présente un risque de mortalité supérieur à celui de leur PCS de destination (p. ex., d’employé à cadre) ; elles sont dites descendantes dans le cas contraire. Cette définition, utilisée dans la première étude, permet de qualifier l’ensemble des mobilités observées, sans a priori sur leur signification sociale (Cambois, 2004b). Si elle ne fait pas strictement référence à l’idée de promotion sociale ou de déclassement, c’est qu’il est difficile de qualifier certaines mobilités, d’autant plus qu’on ne sait pas si elles sont choisies ou subies (d’indépendants à salariés). Pour autant, beaucoup correspondent à des trajectoires bien identifiées : la promotion des ouvriers ou employés qualifiés vers des professions d’encadrement (contremaîtres ou cadres) ou les déclassements dans le cas contraire ; la « mise à son compte » de salariés (mobilités entre des employés, ouvriers ou cadres vers des professions indépendantes d’artisans ou chefs d’entreprise) ou l’entrée dans le salariat dans le cas contraire ; la sortie d’activité 377 E. Cambois, C. Laborde (ou l’absence de promotion) pour ceux qui cumulent des caractéristiques généralement assorties d’une surmortalité, notamment la mauvaise santé (effet « travailleur en bonne santé »). Notons enfin que dans l’EDP75 et l’EDP99, les périodes d’observation de la mobilité professionnelle diffèrent : on remonte de 1975 à 1968 pour l’EDP75, soit une période de 7 ans, et de 1999 à 1990 pour l’EDP99, soit une période de 9 ans. Remonter plus loin dans le passé des individus revient à considérer davantage de mobilités dans l’EDP99 et donc à accroître la mobilité observée par rapport à l’EDP75. Nous confronterons nos observations aux études conduites par ailleurs en France sur la mobilité professionnelle et son évolution. 3. La population de l’étude On s’intéresse aux individus âgés de 30 à 84 ans en 1975 et en 1999. La limite d’âge inférieure est fixée à 30 ans pour limiter l’inclusion d’étudiants et anciens étudiants. La limite d’âge supérieure est liée à la restriction du RNIPP aux personnes nées après 1890. Dans cette étude, on intègre les retraités pour accroître la taille des sousgroupes de nos échantillons et le nombre plus élevé de décès qui les caractérise. Les retraités aux deux recensements (10 % à 15 % des PCS) sont classés de fait parmi les stables de leur PCS, au même titre que les actifs stables. On masque ainsi en partie les liens entre la stabilité professionnelle des actifs et la mortalité. Mais, a contrario, l’inclusion des retraités permet d’éviter les effets de sélection qui opèrent, notamment avec les départs en retraite précoces liés à des difficultés à se maintenir en emploi qui ne s’appliquent pas à toutes les PCS de la même manière. Intégrer les retraités permet aussi de tenir compte des effets à long terme des expositions professionnelles d’avant la retraite. Les retraités, qui étaient majoritairement stables dans leur PCS avant la retraite (73 % des 50-60 ans actifs de l’EDP99 sont stables), contribuent pleinement à caractériser les conditions de mortalité associées. Les anciennes professions continuent d’être associées aux risques de santé durant la retraite et les inégalités de mortalité entre PCS se maintiennent aux grands âges (Cambois, 2004a ; RobertBobée et Cadot, 2007). Nous discuterons de ces effets en répétant les analyses pour les âges actifs uniquement. 4. Les indicateurs de mortalité Nous mesurons la mortalité par des quotients et ratios standardisés sur l’âge (encadré 2). La standardisation indirecte utilisée pour qualifier la mortalité associée aux mobilités s’impose, compte tenu des effectifs faibles dans certains groupes. Elle présente des inconvénients car, si elle permet de comparer un groupe d’intérêt (p. ex., PCS des cadres) avec le groupe de référence (population totale), elle s’appuie sur la structure par âge du groupe d’intérêt et non de celle de la population de référence. Ainsi, la standardisation ne permet pas théoriquement de comparer directement les groupes d’intérêt entre eux (PCS des 378 Mobilité socioprofessionnelle et mortalité en France cadres et des ouvriers), la structure de standardisation n’étant pas la même. Cette méthode permet toutefois de dresser un tableau général. Encadré 2. Les indicateurs de mortalité • Quotients bruts de mortalité : Pour un groupe de personnes donné, la probabilité annuelle de décéder, ou quotient annuel de mortalité ( qx ), se calcule en rapportant la somme des décès survenus dans l’année d’observation au sein de ce groupe ( d x ), à son effectif en début d’année ( Sx ). Dans cette étude, afin d’améliorer la robustesse statistique des résultats, on utilise les décès survenus dans nos échantillons sur une période plus longue, d’environ 5 ans (l’année du recensement et les 4 années qui suivent) et pour les individus groupés par tranches d’âges quinquennales (âge aux recensements de 1975 et de 1999). Pour obtenir des quotients annuels dans nos groupes, nous rapportons la somme des décès de ces 5 années à la somme des survivants chaque année. Nous n’avons pas la date de survenue des décès mais nous supposons ici qu’ils se répartissent également tout au long de la période (1/5e du total des décès seraient survenus chaque année). Les survivants de chaque année sont estimés par l’effectif des survivants de l’année précédente auquel on soustrait 1/5e des décès. Le calcul est effectué pour chaque PCS de 1975 et de 1999 et pour chaque groupe de mobilité. (1) q 630 - 34 ans@ = d 630 - 34 ans@ 1979 / t = 1975 +1 t S 6t30 - 34 ans@ où S6t30 - 34 ans@ = S 630 - 34 ans@ - d 630 - 34 ans@ 5 • Indicateurs standardisés : À partir des quotients annuels des groupes d’âges, on procède à une standardisation sur l’âge pour comparer les PCS ou les mobilités, dont les structures et âges moyens sont différents. On applique une standardisation indirecte du fait de la faiblesse des effectifs et de l’absence de décès dans certains groupes d’âges et mobilités dans l’EDP. Les ratios standardisés de mortalité (Standardized Mortality Ratio, SMR) se calculent en comparant le nombre total de décès dans la PCS au nombre de décès attendu si la mortalité avait été celle de la population de référence. Ici, on applique q[x – x+5]pop, les probabilités de décès des groupes d’âges de la population totale (masculine ou féminine), aux survivants des PCS ou des mobilités pour obtenir le nombre total de décès attendus d’ ; le nombre de décès observés dans les PCS ou mobilités est rapporté au nombre de décès attendus (2). Enfin, pour représenter les niveaux de mortalité dans les PCS en 1975 et 1999, on calcule aussi les quotients annuels standardisés q’ des PCS (3). (2) d l PCS1 = 680 - 84@ / x = 630 - 34@ 1 S PCS ) q xpop ; SMR PCS1 = d PCS1 x d l PCS1 et (3) ql PCS1 = q pop SMR PCS1 • Intervalles de confiance (IC) : Les IC à 95 % des SMR se calculent sur la base des effectifs de chaque mobilité (N) et en référence à la mortalité générale. Dans le cadre de notre étude, les deux méthodes de calcul testées (Vandenbroucke, 1982) (4) et (Liddell, 1984) (5) fournissent les mêmes résultats. La comparaison des IC associés aux mobilités au sein d’une PCS permet de déterminer si la mortalité des mobiles diffère de celle des stables. Les chiffres sont fournis en annexe. Sur la figure 2 nous avons précisé quand les SMR des mobiles étaient significativement différents de ceux des stables (à 95 % et à 90 % pour interpréter plus largement les résultats). ^ N ! 1, 96 # 0, 5 h 2 (4) IC 95% = dl ; (5) IC 95% = d 1 - 1 ! 1, 96 3 ' 1 dl 9d 9d 379 E. Cambois, C. Laborde La structure par âge peut jouer sur les niveaux de surmortalité en particulier pour des groupes très exposés aux risques de mortalité quel que soit l’âge (des personnes atteintes de maladies, personnes exposées à des risques spécifiques, etc.). Leur surmortalité apparaîtra plus élevée aux âges jeunes, où le risque de mortalité de la population de référence est faible, qu’aux âges élevés où les risques moyens se distinguent un peu moins. Plus généralement, les structures par âge des PCS et des mobiles se sont modifiées au cours du temps avec l’évolution des secteurs d’activité (p. ex., vieillissement de la PCS des agriculteurs), l’évolution du marché du travail (p. ex., dispositifs en fin de carrière) ou encore l’évolution des législations (p. ex., passage de l’âge légal de départ à la retraite de 65 ans à 60 ans en 1982). Nous discuterons de ces effets en répétant certaines analyses dans différents groupes d’âges. II. Résultats 1. Évolution des PCS et des inégalités de mortalité entre PCS Les tableaux 1A et 1B indiquent la répartition des populations masculine et féminine selon les PCS aux recensements de 1975 et 1999 ainsi que les mobilités passées (1968-1975 et 1990-1999). Entre l’EDP75 et l’EDP99, on constate une forte baisse de la part des femmes inactives et un accroissement de la part des cadres (de 24 % des hommes de 30-84 ans dans l’EDP75 à 34 % dans l’EDP99). Pour les hommes, la PCS des inactifs est semblable dans les deux échantillons en termes de part de la population (3 % des hommes) et des mobilités qui y conduisent ; toutefois, l’âge moyen est passé de près 56 ans dans l’EDP75 à 49 ans dans l’EDP99. Chez les femmes, cette PCS est passée de 46 % à 20 % de la population et elle a légèrement vieilli. Pour les hommes comme pour les femmes, les agriculteurs sont moins présents et plus âgés dans l’EDP99. Concernant les mobilités, les PCS sont majoritairement composées de stables. Parmi les mobilités caractéristiques des hommes, on retrouve les « mises à son compte » (des PCS cadres, employés et ouvriers vers la PCS artisans, commerçants, chefs d’entreprise). On retrouve ensuite les mobilités de déclassement, de cadres à employés ou ouvriers, ou d’employés à ouvriers, qui sont plus fréquentes dans l’EDP99 que dans l’EDP75. On retrouve enfin les promotions d’ouvriers à cadres (p. ex., contremaîtres) dont la part a peu évolué malgré l’accroissement du nombre de cadres ; c’est la part des entrées depuis l’inactivité qui a surtout augmenté(3). Le recul d’observation des mobilités est plus long dans l’EDP99, conduisant à repérer parmi les jeunes cadres de 1999 davantage d’étudiants au recensement précédent. Mais cette augmentation peut aussi résulter de l’accès moins fréquent par promotion et plus fréquent par « entrée directe » mis au jour dans la littérature sur l’évolution des carrières. (3) Sur les 23 795 cadres de l’EDP75, 2 638 étaient ouvriers en 1968 (soit 11 %) et 950 inactifs (soit 4 %) ; sur les 47 670 cadres de l’EDP99, 5 569 étaient ouvriers en 1990 (soit 12 %) et 3 716 inactifs (soit 8 %). 380 24 1 <1 2 4 3 34 21 % total 33 588 1 449 214 3 134 5 569 3 716 47 670 1 676 48,1 N Cadres 18 <1 <1 2 3 1 24 14 % total Cadres 17 876 481 79 1 771 2 638 950 23 795 1 079 46,6 N 2 5 <1 >1 2 <1 9 9 % total 2 165 7 375 215 573 2 178 330 12 836 739 51,8 N Artisans 1 8 <1 <1 1 <1 11 10 % total Artisans 643 7 835 128 320 1 378 141 10 445 742 50,7 N Source : Échantillon démographique permanent, Insee. Cadres Artisans Agriculteurs Employés Ouvriers Inactifs Total/répartition 99 Décès 1999-2003 Âge moyen (1999) PCS en 1990 EDP99 Cadres Artisans Agriculteurs Employés Ouvriers Inactifs Total/répartition 75 Décès 1975-1979 Âge moyen (1975) PCS en 1968 EDP75 <1 <1 12 <1 <1 <1 13 17 181 191 7 115 97 687 191 8 462 739 N 57,1 <1 <1 5 <1 <1 <1 6 9 % total Agriculteurs 63 115 12 125 72 734 141 13 250 1 294 55,4 % total Agriculteurs N 2 <1 <1 7 3 1 12 15 % total 2 848 428 134 9 019 3 829 968 17 226 1 192 50,7 N Employés PCS en 1999 1 <1 <1 8 2 <1 11 13 % total 845 213 108 7 752 1 880 262 11 060 983 51,5 N Employés PCS en 1975 % total Ouvriers % total 3 008 2 1 456 1 820 1 2 356 2 37 587 27 2 159 2 47 386 34 3 105 39 48,5 N Ouvriers 748 1 860 1 697 1 1 061 1 32 909 33 686 1 36 961 37 2 893 38 48,1 N 1 <1 <1 <1 1 1 3 7 % total 750 355 157 364 1 727 1 477 4 830 573 48,7 N Inactifs <1 <1 <1 <1 1 1 3 8 % total Inactifs 260 183 215 268 1 141 1 057 3 124 583 55,7 N % total % total 42 540 31 11 254 6 8 655 8 15 543 11 51 578 37 8 841 6 138 411 100 8 024 100 49,5 N Total/répartition 90 20 435 21 9 687 10 13 352 14 11 244 11 40 680 41 3 237 3 98 635 100 7 574 100 49,6 N Total/répartition 68 Tableau 1A. Hommes (30-84 ans) : Répartition selon les catégories et trajectoires socioprofessionnelles, âges moyens (en années) et nombre de décès (EDP75 et EDP99) Mobilité socioprofessionnelle et mortalité en France 381 382 % total Cadres 14 <1 <1 4 1 3 22 11 % total 21 960 515 133 6 343 823 4 684 34 458 578 46,4 N Cadres 7 330 6 99 <1 14 <1 1 293 1 178 <1 1 201 1 10 115 9 286 5 47,0 N % total 625 <1 3 327 2 136 <1 1 328 1 367 <1 1 150 1 6 933 4 286 5 55,6 N Artisanes 55,2 <1 3,0 <1 <1 <1 1 5 6 % total Artisanes 89 3 943 51 463 165 1 537 6 248 357 N Source : Échantillon démographique permanent, Insee. Cadres Artisanes Agricultrices Employées Ouvrières Inactives Total/répartition 99 Décès 1999-2003 Âge moyen (1999) PCS en 1990 EDP99 Cadres Artisanes Agricultrices Employées Ouvrières Inactives Total/répartition 75 Décès 1975-1979 Âge moyen (1975) PCS en 1968 EDP75 58,5 <1 <1 6 <1 <1 2 8 12 <1 <1 3 <1 <1 1 4 8 % total 76 109 4 509 287 240 1 246 6 467 425 62,7 N Agricultrices 12 65 6 654 128 138 2 692 9 689 741 % total Agricultrices N 2 1 <1 25 3 7 38 31 % total 3 723 1 340 432 38 961 4 042 10 555 59 053 1 660 49,7 N Employées PCS en 1999 <1 <1 <1 13 1 6 21 16 % total 571 394 152 15 051 1 203 6 403 23 774 955 50,0 N Employées PCS en 1975 <1 <1 <1 2 6 3 12 18 % total 504 427 616 3 091 9 757 4 097 18 492 957 54,8 N Ouvrières <1 <1 <1 1 6 3 11 13 % total 89 185 155 904 7 277 3 844 12 454 765 54,6 N Ouvrières % total Inactives % total 1 715 1 911 1 950 1 5 495 3 2 156 1 20 430 13 31 657 20 1 469 27 52,7 N Inactives 737 1 1 196 1 2 322 2 3 760 3 2 413 2 41 649 36 52 077 46 2 845 48 51,7 N % total % total 28 603 18 6 629 4 6 776 4 55 505 35 17 386 11 42 162 27 157 061 100 5 375 100 51,0 N Total/répartition 90 8 828 8 5 882 5 9 348 8 21 599 19 11 374 10 57 326 50 114 357 100 5 949 100 52,0 N Total/répartition 68 Tableau 1B. Femmes (30-84 ans) : Répartition selon les catégories et trajectoires socioprofessionnelles, âges moyens (en années) et nombre de décès (EDP75 et EDP99) E. Cambois, C. Laborde Mobilité socioprofessionnelle et mortalité en France Chez les femmes, la diminution massive de la catégorie des inactives a induit un gonflement des PCS cadres et employées et une plus grande variété des carrières conduisant à la PCS cadres dans l’EDP99 : contrairement à ce qu’on observe pour les hommes, les promotions depuis d’autres catégories, en particulier celles des employées, ont augmenté autant que les entrées directes depuis l’inactivité. Mortalité différentielle Entre 1975 et 1999, les quotients annuels de mortalité des 30-84 ans ont diminué dans toutes les PCS, mais de manière différente. Une fois standardisés sur l’âge, seuls les quotients des catégories les plus nombreuses présentent une diminution significative (tableau 2) : hommes et femmes cadres, hommes ouvriers, femmes employées et inactives. Ce sont les cadres, déjà les plus favorisés en 1975, qui ont connu la diminution relative la plus importante (– 39 % du quotient standardisé initial chez les femmes et – 30 % chez les hommes) au regard de la diminution relative du quotient de mortalité de la population (– 35 % chez les femmes et – 25 % chez les hommes). Les ouvrières ou les inactifs ont connu à l’inverse une évolution relative moins favorable que la moyenne. Tableau 2. Quotients annuels de mortalité standardisés sur l’âge (p. 100) selon la PCS en 1975 et en 1999 (q’), évolution (Δ q’) et différence relative avec les cadres EDP75 Évolution de q’ entre 1975 et 1999(b) EDP99 Différence relative avec les cadres (%)(c) q’ IC(a) q’ IC(a) Cadres 1,18 [1,04-1,33] 0,83 [0,75-0,92] – 0,35* – 30 Agriculteurs 1,36 [1,16-1,55] 1,04 [0,83-1,26] – 0,32 – 24 + 15 + 25 Artisans 1,39 [1,16-1,63] 1,05 [0,86-1,23] – 0,34 – 24 + 18 + 25 Employés 1,59 [1,36-1,83] 1,23 [1,06-1,40] – 0,36 – 23 + 35 + 48 Ouvriers 1,85 [1,72-1,98] 1,42 [1,32-1,52] – 0,43* – 23 + 57 + 71 Inactifs 2,74 [2,18-3,30] 3,17 [2,81-3,54] + 0,43 + 16 + 132 + 282 Ensemble 1,58 [1,51-1,66] 1,19 [1,13-1,24] – 0,39* – 25 + 34 + 42 Hommes Femmes 1975 – 1999 – Δ q’ (%) 1975 0,87 [0,68-1,06] 0,53 [0,45-0,61] – 0,34* – 39 – Agricultrices 0,93 [0,73-1,12] 0,61 [0,42-0,79] – 0,32 – 34 +7 + 15 Artisanes 1,03 [0,77-1,29] 0,69 [0,49-0,89] – 0,34 – 33 + 18 + 30 Employées 0,98 [0,85-1,11] 0,63 [0,57-0,70] – 0,35* – 36 + 13 + 19 Ouvrières 1,06 [0,87-1,25] 0,78 [0,65-0,91] – 0,28 – 26 + 22 + 47 Inactives 1,15 [1,07-1,24] 0,86 [0,77-0,95] – 0,29* – 25 + 32 + 62 Ensemble 1,06 [1,00-1,12] 0,69 [0,65-0,74] – 0,37* – 35 + 22 + 30 q’ IC (a) Δ q’ (%) Cadres q’ IC (a) Δ q’ Δ q’ 1999 – (a) Intervalles de confiance à 95 %. (b) Évolution du quotient standardisé : D q’ = (q’1999 – q’1975i) et D q’ (%) = (q’1999 – q’1975i) / q’1975 (c) Différence relative du quotient standardisé des cadres et celui des autres catégories : (q’i – q’cadres) / q’cadres * Évolution significative à 95 % Source : Échantillon démographique permanent, Insee. 383 E. Cambois, C. Laborde Ainsi, en termes de surmortalité par rapport à la moyenne (SMR), comme l’illustre la figure 2, le gradient s’est étendu chez les hommes sous l’effet de la légère diminution pour les cadres à une extrémité (de 0,8 à 0,7) et, à l’autre extrémité, d’une augmentation légère pour les ouvriers et importante pour les inactifs (de 1,7 à 2,7). Chez les femmes, la tendance est similaire, avec une augmentation du SMR des ouvrières un peu plus marquée que chez les hommes. Hors inactifs, le gradient des SMR prononcé des hommes a peu évolué et celui des femmes s’en est rapproché, avec les positions inversées des employés et des agriculteurs sur ces gradients. Figure 2. SMR selon la PCS dans l’EDP75 et l’EDP99. Hommes et femmes (30-84 ans), décès survenus dans les périodes 1975-1979 et 1999-2003 3,0 SMR Ined 2011 Hommes 30-84 ans EDP 75 2,5 EDP 99 2,0 1,5 1,0 Ensemble Hommes 30-84 ans 0,5 0,0 3,0 Cadres Artisans Agriculteurs Employés Ouvriers SMR Inactifs Ined 2011 Femmes 30-84 ans EDP 75 2,5 EDP 99 2,0 1,5 1,0 Ensemble Femmes 30-84 ans 0,5 0,0 Cadres Artisanes Employées Agricultrices Ouvrières Inactives Lecture : Le SMR associé à la PCS des inactifs chez les hommes était de 1,73 dans l’EDP75 et 2,67 dans l’EDP99. Les chiffres sont fournis dans les tableaux en annexe. Source : Échantillon démographique permanent, Insee. 384 Mobilité socioprofessionnelle et mortalité en France 2. Évolution des liens entre carrière et mortalité chez les hommes Les SMR associés aux mobilités professionnelles ont évolué au cours de la période comme l’illustrent les figures 3A pour les hommes et 3B pour les femmes (détail des chiffres en annexe). Pour les hommes, on constate un accroissement massif de la surmortalité des inactifs stables (SMR proche de 1,9 dans l’EDP75 et de 3,7 dans l’EDP99) et de la plupart des inactifs qui étaient dans une autre PCS auparavant. De même, mais dans une moindre mesure, les ouvriers venus d’une autre PCS présentent une surmortalité plus marquée dans l’EDP99, notamment pour ceux qui étaient anciennement employés (1,1 dans l’EDP75 et 1,3 dans l’EDP99). Pour les cadres, les SMR des stables, des anciens indépendants et des anciens inactifs sont légèrement plus faibles dans l’EDP99 que dans l’EDP75 (différence non significative). Les mobilités depuis l’inactivité présentent des SMR plus dispersés dans l’EDP99 et en augmentation, excepté pour ceux devenus cadres. Dans l’EDP99 comme dans l’EDP75, les SMR des hommes stables dessinent une ligne séparant les SMR plus élevés des mobiles descendants et les SMR moins élevés des mobiles ascendants. Les SMR des mobiles se situent presque systématiquement entre le SMR des stables de la PCS qu’ils ont quittée et de la PCS qu’ils ont rejointe ; ils sont plus proches de ce dernier. Seule exception dans l’EDP99, les trajectoires entre les PCS employés et ouvriers, quel que soit le sens de la mobilité, s’accompagnent d’une surmortalité équivalente (SMR = 1,3), plus élevée que celle des employés stables (SMR = 1,0) et proche de celle des ouvriers stables (SMR = 1,2). 3. Une évolution notable pour les femmes La figure 3B montre un léger creusement du gradient des SMR des stables : il va de 0,8 pour les cadres stables à 1,1 pour les inactives stables dans l’EDP75, et respectivement de 0,7 à 1,2 dans l’EDP99. On constate l’émergence d’une surmortalité significative pour certaines mobilités descendantes : les employées ou ouvrières anciennement cadres ou indépendantes ; les femmes qui ont rejoint l’inactivité (excepté les anciennes indépendantes). Contrairement à ce qu’on observe chez les hommes, les SMR associés à ces mobilités descendantes sont plus élevés que les SMR des stables des PCS d’origine et de destination. Par ailleurs, on note que le SMR des indépendantes (artisanes…) devenues inactives est proche de celui des stables chez les femmes, alors qu’il est bien plus élevé chez les hommes. Les SMR associés aux mobilités ascendantes ne se distinguent généralement pas des SMR des stables à l’origine (sauf pour les mobiles anciennement inactives qui présentent une sous-mortalité). 385 E. Cambois, C. Laborde Figure 3A. SMR des hommes selon les mobilités passées, en référence au risque de la population masculine (30-84 ans) 4,0 SMR Ined 2011 EDP75 – SMR associés aux PCS de 1975 en fonction des PCS de 1968 (période 1975-1979) 3,5 Mobilités ascendantes Stables Mobilités descendantes 3,0 2,5 Inactifs** 2,0 Inactifs** 1,5 Inactifs** Ouvriers Employés Cadres** Artisans** Inactifs** Employés** 1,0 Artisans Ouvriers Agriculteurs Ouvriers* Employés Agriculteurs Cadres Ouvriers* Employés Artisans Cadres Inactifs Artisans Ouvriers Cadres Agriculteurs 0,5 0,0 4,0 3,5 Cadres Artisans Agriculteurs Employés Employés Agriculteurs Artisans Agriculteurs** Cadres** Ouvriers Inactifs Catégories socioprofessionnelles en 1968 SMR Ined 2011 EDP99 – SMR associés aux PCS de 1999 en fonction des PCS de 1990 (période 1999-2003) Mobilités ascendantes Stables Mobilités descendantes 3,0 2,5 Inactifs** Inactifs** Inactifs** Employés** Ouvriers** 2,0 Inactifs** Artisans** Inactifs** Agriculteurs** 1,5 Ouvriers** 1,0 Artisans Agriculteurs Ouvriers** Employés** Ouvriers** Employés Agriculteurs Cadres 0,5 0,0 Cadres Artisans Artisans Employés Ouvriers** Agriculteurs Cadres Artisans Employés Artisans Agriculteurs Cadres** Cadres** Cadres Agriculteurs Employés Ouvriers Inactifs Catégories socioprofessionnelles en 1990 Note : Sur le graphique du haut, chaque point correspond au SMR associé au statut PCS de 1975 classé selon la PCS de 1968 mise en abscisse (chiffres en annexe). La mortalité de référence étant celle de la population, cette représentation permet de comparer les SMR des mobiles au sein de la PCS à l’origine (sur l’axe des ordonnées) et à destination. Les SMR en gras sont ceux pour lesquels l’intervalle de confiance ne chevauche pas celui du groupe des stables de la PCS d’origine (** à 95 % ; * à 90 %) ; en italique les trajectoires à faibles effectifs. Lecture : Les hommes inactifs en 1975 qui étaient cadres en 1968 ont un SMR de 1,6 ; les inactifs anciennement ouvriers ont un SMR égal à 2. Source : Échantillon démographique permanent, Insee. 386 Mobilité socioprofessionnelle et mortalité en France Figure 3B. SMR des femmes selon les mobilités passées, en référence au risque de la population féminine (30-84 ans) 4,0 SMR Ined 2011 EDP75 – SMR associés aux PCS de 1975 en fonction des PCS de 1968 (période 1975-1979) 3,5 Mobilités ascendantes Stables Mobilités descendantes 3,0 2,5 2,0 Agricultrices 1,5 Ouvrières Inactives** Inactives Employés 0,5 Artisanes 0,0 3,5 Inactives Employés 1,0 4,0 Ouvrières Cadres Cadres Ouvrières Agriculteurs Artisanes Artisanes Inactives** Ouvrières Inactives** Agriculteurs Cadres Employées Agriculteurs** Employées Artisanes Cadres Emp.** Ouvrières Artisanes** Cadres Artisanes Agricultrices Employées Ouvrières Inactives Catégories socioprofessionnelles en 1968 SMR Ined 2011 EDP99 – SMR associés aux PCS de 1999 en fonction des PCS de 1990 (période 1999-2003) Mobilités ascendantes Stables Mobilités descendantes 3,0 2,5 2,0 Ouvrières** 1,5 1,0 Inactives** Artisanes Agricultrices Employées* Inactives Ouvrières** Agricultrices Cadres Employées Inactives Agricultrices Ouvrières Artisanes Cadres Cadres Employées Inactives** Ouvrières Artisanes Inactives** Artisanes Cadres Employées Agricultrices Ouvrières Emp.* Cadres* Artisanes Agricultrices* 0,5 0,0 Cadres Artisanes Agricultrices Employées Ouvrières Inactives Catégories socioprofessionnelles en 1990 Note : Sur le graphique du haut, chaque point correspond au SMR associé au statut PCS de 1975 classé selon la PCS de 1968 mise en abscisse (chiffres en annexe). La mortalité de référence étant celle de la population, cette représentation permet de comparer les SMR des mobiles au sein de la PCS à l’origine (sur l’axe des ordonnées) et à destination. Les SMR en gras sont ceux pour lesquels l’intervalle de confiance ne chevauche pas celui du groupe des stables de la PCS d’origine (** à 95 % ; * à 90 %) ; en italique les trajectoires à faibles effectifs. Lecture : Les femmes inactives en 1975 qui étaient cadres en 1968 ont une surmortalité significativement différente (SMR = 1,3) par rapport à la population totale (SMR = 1) et aux cadres stables (SMR = 0,8). Source : Échantillon démographique permanent, Insee. 387 E. Cambois, C. Laborde 4. Une transformation de la catégorie des inactifs chez les hommes Au vu de l’évolution du SMR des mobilités vers l’inactivité (voir annexe), et de l’abaissement de l’âge moyen de cette catégorie, nous avons mené une exploration par groupe d’âges. La mobilité des inactifs anciennement dans une autre PCS (et qui ne se déclarent pas retraités) est moins fréquente chez les plus âgés dans l’EDP99 que dans l’EDP75, alors que la période d’observation s’est accrue : cette mobilité concerne 4 % des hommes de 60-69 ans (ceux qui étaient dans leur cinquantaine au recensement précédent) dans l’EDP75 et 2 % dans l’EDP99. On trouve les mêmes proportions parmi les 70-84 ans. À l’inverse, elle est devenue plus fréquente chez les 50-60 ans (ceux qui étaient dans leur quarantaine au recensement précédent) : elle concerne 2 % des hommes de ces âges dans l’EDP75 et 4,7 % dans l’EDP99. Parallèlement, le SMR des inactifs s’est accru de 2,9 à 3,8 pour les 50-60 ans et de 1,6 à 2,1 pour les 60-70 ans. On ne constate pas de changement de la surmortalité chez les plus âgés (SMR70-84 = 1,4). Par ailleurs, le SMR des stables inactifs est plus élevé que celui des mobiles devenus inactifs et il a augmenté dans tous les groupes d’âges. Au total, la PCS des inactifs de l’EDP99 est composée d’hommes plus jeunes dont la surmortalité, plus marquée que celle des plus âgés, est en augmentation, qu’ils aient été inactifs aux deux recensements ou qu’ils le soient devenus. III. Discussion 1. Des inégalités qui ont tendance à se creuser au sein des PCS La mortalité diminue dans presque toutes les PCS. Hormis les inactifs, on constate une tendance à la baisse de la mortalité plus favorable que celle de la population totale pour les cadres, et moins favorable pour les ouvriers, notamment pour les femmes : les écarts se sont légèrement accrus entre cadres et ouvriers et les gradients de mortalité masculin et féminin se sont nettement rapprochés. Quant aux inactifs, leur quotient standardisé de mortalité ne s’est pas abaissé chez les hommes (augmentation non significative) et présente la diminution la plus faible chez les femmes : la surmortalité des inactifs s’est ainsi encore accrue, et de manière massive pour les hommes. Les inactifs, le passage à l’inactivité et les risques de mortalité associés La dégradation de la situation relative des inactifs, repérée dans plusieurs études (Leclerc et al., 2006 ; Monteil et Robert-Bobée, 2005), peut s’expliquer de différentes manières. D’abord, la marge de gain possible sur la mortalité est probablement moins grande dans cette population caractérisée par sa mauvaise santé que dans le reste de la population. Ensuite, le passage à l’inactivité peut, en lui-même, induire une dégradation des conditions de vie et accroître les risques de santé : pertes de revenus, du réseau social, de la protection médicale, etc. Ces effets peuvent en outre être renforcés en période de difficultés économiques durant lesquelles ces groupes de population sont plus vulnérables, 388 Mobilité socioprofessionnelle et mortalité en France conduisant à un accroissement des risques de santé associés à ces sorties d’activité (Bartley et Owen, 1996 ; Khlat et al., 2004). Enfin, dans les périodes économiques difficiles, il se peut que l’effet de sélection des actifs soit plus fort, excluant un peu plus de l’activité des personnes présentant des caractéristiques défavorables (mauvaise santé, chômage, faible qualification, etc.) et accroissant de ce fait la distinction entre actifs et inactifs (Sermet et Khlat, 2004). Le niveau de mortalité de la PCS des inactives reste sans commune mesure avec celle des inactifs, encore bien plus sélectionnés (3 % de la population masculine vs 20 % de la population féminine en 1999). En France, les hommes sont ou deviennent inactifs souvent pour raison de santé, c’est l’effet « travailleur en bonne santé » (Barnay, 2009 ; Jusot et al., 2008). Une partie des inactives le sont ou le deviennent pour d’autres raisons, notamment des raisons familiales (Pailhé et Solaz, 2007 et 2008) ce qui ne correspond pas nécessairement à une situation socioéconomique critique. On constate toutefois que le SMR des inactives s’est accru entre l’EDP75 et l’EDP99. Cette surmortalité émergente indique probablement que l’effet « travailleur en bonne santé » s’applique dorénavant plus largement à la population féminine, alors que les femmes sont plus fréquemment qu’avant sur le marché du travail. Mobilité entre PCS et mortalité On retrouve la corrélation entre mobilité professionnelle et mortalité dans l’EDP75 et l’EDP99. Pour les hommes, ces liens sont confirmés, voire renforcés pour l’inactivité mais aussi pour quelques mobilités descendantes (p. ex., les ouvriers venus d’autres PCS). Le gradient des SMR des mobiles s’est étendu, restant toutefois contenu dans le gradient des PCS ; les mobiles affichent encore dans l’EDP99 un risque compris entre les risques moyens d’origine et de destination (le gradient constraint évoqué par Blane au sujet de données britanniques ; Blane et al., 1999). Pour les femmes, les liens entre mortalité et mobilité se sont affirmés. Les mobilités descendantes s’accompagnent d’une surmortalité en augmentation et qui déborde largement le gradient décrit par les PCS dans l’EDP99. Les mobilités descendantes des femmes pourraient être plus souvent qu’auparavant déterminées par des critères liés aux risques de mortalité (mauvaise santé, faibles qualifications…), comme c’est déjà le cas chez les hommes. En conséquence, ces groupes se distinguent nettement du reste des catégories, aboutissant à ce qu’une étude nommait un effet de sélection « renforcé » (Claussen et al., 2005). L’émergence d’un effet « travailleur en bonne santé » dans la population féminine va donc de pair avec l’émergence d’une surmortalité associée aux mobilités de déclassement. En revanche, les SMR des mobilités ascendantes ne se distinguent pas de la moyenne chez les femmes (excepté pour les anciennes inactives). De même, certaines mobilités très marquées par la surmortalité chez les hommes, ne le sont pas chez les femmes : c’est notamment le cas du passage des PCS d’indépendantes vers l’inactivité. Comme évoqué plus tôt, les carrières féminines 389 E. Cambois, C. Laborde restent liées à la vie familiale au-delà de leurs caractéristiques individuelles (Sédillot et Walraët, 2003), notamment pour le passage des professions indépendantes vers le salariat ou vers l’inactivité (Toulemon, 1998). Toutefois, malgré ces spécificités résiduelles, notre étude montre que les différences hommes/femmes, dans les liens entre PCS, mobilité et mortalité, ont tendance à s’atténuer avec l’effondrement de l’inactivité féminine (de 46 % dans l’EDP75 à 20 % dans l’EDP99). Même si les niveaux de mortalité masculins et féminins restent très différents, on a montré que le gradient socioprofessionnel des SMR des femmes s’est nettement rapproché de celui des hommes (hors PCS des inactifs). 2. L’évolution des liens entre PCS, mobilités et mortalité On peut interpréter une partie de l’évolution de la mortalité des PCS par la modification des carrières qui y conduisent et des niveaux de mortalité associés à ces mobilités. Le SMR des hommes cadres diminue légèrement alors que l’accès à cette PCS par « promotion » (depuis d’autres PCS) est davantage concurrencé par l’accès direct depuis l’inactivité (jeunes diplômés) en 1999. Cette modification est due à l’allongement de la période d’observation des mobilités dans l’EDP99. Toutefois, elle correspond aussi à une évolution structurelle de la PCS des cadres, qui recrute moins qu’auparavant parmi les employés ou les ouvriers chez les hommes (Chapoulie, 2000 ; Chenu, 1998 ; Galland et Rouault, 1998). Cette modification peut expliquer que le risque de mortalité des cadres soit encore un peu plus tiré vers le bas. De même, une partie de l’augmentation massive du SMR des hommes inactifs peut se lire à la lumière des effets de composition. La PCS des inactifs chez les hommes représente la même proportion de la population, en revanche elle est composée davantage de jeunes qui ont une surmortalité plus marquée que les plus âgés. Entre nos deux périodes d’étude, l’âge légal de la retraite est passé de 65 ans à 60 ans et des dispositifs de départ anticipé ou progressif ont été mis en place. Ce changement a permis à des actifs sexagénaires ne pouvant plus travailler d’accéder au statut de retraités de leur profession (et donc rester dans leur PCS), plutôt que de devenir inactifs (Burricand et Roth, 2000). Le groupe des inactifs de 1999 est donc constitué d’inactifs stables (en moindre proportion) dont la surmortalité s’est élevée, et de mobiles entrants un peu plus jeunes que dans l’EDP75 caractérisés par une surmortalité, plus importante que celle des plus âgés et plus élevée dans l’EDP99. L’accroissement du SMR des inactifs est ainsi le résultat de la combinaison d’une surmortalité plus marquée dans certains groupes et de l’augmentation de ces groupes dans la composition de la catégorie. La baisse de l’âge légal de départ à la retraite a aussi joué, en miroir, sur les niveaux de mortalité des autres PCS. Cela revient en effet à intégrer davantage de 60-65 ans en mauvaise santé en tant que retraités ou préretraités, et donc à accroître légèrement les risques moyens de mortalité de ces PCS, limitant 390 Mobilité socioprofessionnelle et mortalité en France les gains sur la mortalité dans les groupes stables. Ce constat met en lumière l’importance d’appréhender la mesure des inégalités de manière globale, de façon concomitante aux évolutions sociales. L’accroissement du SMR des ouvriers et ouvrières est donc lié à un léger accroissement du SMR des stables, en partie par les effets énoncés ci-dessus (période économique moins favorable pour ces professions, inclusion des retraités et pré-retraités malades) et à des modifications des carrières et conditions de travail qui peuvent jouer sur la santé. On observe aussi un accroissement du SMR de ceux qui ont rejoint cette PCS lors de mobilités descendantes, en particulier depuis la PCS des employés. Ce constat va dans le sens d’une frontière moins marquée entre les professions non qualifiées des PCS d’ouvriers et d’employés (Chardon, 2001). On voit là encore un effet de sélection renforcé, lié à des mobilités plus fréquentes des moins qualifiés parmi les personnes de ces deux PCS, plus exposées aux risques de santé. 3. Sélection et exposition pour les mobilités entre PCS Nos résultats montrent que l’effet « travailleur en bonne santé » s’accompagne d’un effet « promu en bonne santé » chez les hommes. L’ascenseur socioprofessionnel semble sélectionner davantage ceux qui ont des caractéristiques proches de celles des individus qu’ils rejoignent, à la fois sociales et liées à la santé, comme le montrent différentes études récentes (Cardano et al., 2004 ; Hemmingsson et Lundberg, 2005 ; Jusot et al., 2008 ; Khlat et al., 2004 ; Melchior et al., 2006 ; Melchior et al., 2005 ; Mesrine, 2000 ; Ribet et al., 2003 ; Saurel-Cubizolles et al., 2001). Les trajectoires de déclassement sont associées à une surmortalité pour les deux sexes, de même que l’absence de promotion pour les hommes (par rapport aux promus). D’une part, la mauvaise santé peut gêner les chances de promotion ou engendrer un parcours professionnel instable, source de déclassement. D’autre part, les caractéristiques et situations sociales liées à ces trajectoires (moindre qualification, chômage…) sont associées à des risques de santé plus importants. Outre l’effet de sélection, le lien entre les mobilités et la mortalité s’explique aussi par les expositions dans les différents environnements professionnels et sociaux traversés au cours des carrières. Ces expositions peuvent marquer sur le long terme la santé des personnes, comme le montrent les approches biographiques (Bartley et Plewis, 2002 ; Davey Smith et al., 1997 ; Holland et al., 2000 ; Kuh et Ben Sholmo, 1997 ; Pavalko et al., 1993). De nombreux travaux ont surtout mis en évidence la coexistence des effets de sélection et d’exposition, avec des ampleurs variables, notamment récemment (Cardano et al., 2004 ; Hemmingsson et Lundberg, 2005 ; Jusot et al., 2008 ; Melchior et al., 2006 ; Ribet et al., 2003). L’absence de données sur la santé et sur les dates des changements de catégories limite les possibilités de mesurer ces phénomènes dans cette étude. Nos résultats montrent toutefois que les SMR des hommes mobiles se situent entre ceux des stables de la PCS d’origine 391 E. Cambois, C. Laborde et des stables de la PCS qu’ils rejoignent, suggérant un impact des contextes professionnels et sociaux associés aux PCS à l’origine puis à destination, venant moduler les risques de ceux qui les ont traversés. 4. Limites de l’étude Nous avons souligné le fait que la période d’observation des mobilités n’est pas la même dans les deux échantillons, augmentant la fréquence des mobilités observées. Il n’est pas possible d’évaluer l’ampleur de cet effet et son impact sur les liens entre mobilité et mortalité. On a toutefois constaté que les tendances correspondent bien à des évolutions réelles de la population active mise au jour par différentes études. Une autre limite de cette étude est l’inclusion de personnes âgées, déjà retraitées au premier recensement et considérées comme stables. Or cette stabilité n’est pas comparable à celle des actifs de ces PCS. Nous avons répété les analyses en réduisant la population de l’étude aux âges 30-69 ans pour limiter l’inclusion de retraités aux deux recensements et constater les différences avec l’analyse sur les 30-84 ans. Les résultats sont similaires mais les groupes d’agriculteurs/agricultrices, d’inactifs, d’employés ou d’ouvrières présentent une surmortalité bien plus prononcée par rapport à la moyenne. Ce constat pourrait révéler des sur-risques plus marqués chez les plus jeunes de ces PCS, comme suggéré plus tôt au sujet des inactifs : la mortalité prématurée est d’ailleurs bien plus forte que la moyenne dans les professions manuelles et/ou peu qualifiées (Leclerc et al., 2006). Mais les intervalles de confiance sont très larges et peu de trajectoires présentent des SMR significatifs. Avec ces données, il n’est pas possible d’expliciter plus avant pourquoi les risques de mortalité sont liés à la nature des mobilités, en l’absence d’information sur des mobilités intercensitaires et sur les durées d’exposition dans les différentes PCS. Ces données ne permettent pas d’affiner les analyses en termes de conditions de travail ou encore d’état de santé, informations qui ne sont pas présentes dans les recensements. L’analyse des causes de décès serait à cet égard intéressante, mais une étude exploratoire pour poursuivre dans cette voie nous indiquait des difficultés d’analyse liées au trop faible nombre de décès stratifiés par cause dans les groupes de mobilité. De même, du fait des faibles nombres de décès de certains groupes, notre approche ne permet pas de distinguer des catégories plus homogènes au sein des PCS, pour mieux spécifier les liens entre mobilité et mortalité (p. ex., cadres supérieurs vs professions intermédiaires ; ouvriers et employés qualifiés vs non qualifiés). Il serait de fait intéressant de compléter ce travail par des analyses de certaines caractéristiques, telles que le niveau de qualification ou d’instruction ou le fait d’être au chômage, qui ont une influence d’une part sur les parcours professionnels (Amossé, 2003 ; Amossé et Gollac, 2008 ; Chapoulie, 2000 ; Monso, 2006) et d’autre part sur les risques de santé (Cambois, 2004a ; Davey Smith et al., 1998 ; Huisman et al., 2005 ; Mejer et Robert-Bobée, 2003 ; 392 Mobilité socioprofessionnelle et mortalité en France Walters et al., 2002). La mise en évidence d’un effet de sélection sur ces caractéristiques apporterait un éclairage sur les mécanismes qui aboutissent à ces résultats, même si ce type d’analyse est complexe tant les définitions et les représentations de ces caractéristiques évoluent aussi au cours du temps, comme le niveau moyen d’instruction (Cambois, 2004a). Il est donc difficile d’interpréter l’évolution du rôle de caractéristiques sociodémographiques dans les liens entre PCS et mortalité. L’approche basée sur l’EDP a donc des limites, mais elle présente aussi des atouts importants. Elle offre une vision des effets à long terme, basée sur l’ensemble de la population et sur toutes les situations et mobilités professionnelles (salariées et indépendantes, promotions et déclassements, entrées et sorties d’activité). Elle a permis de procéder à des analyses d’évolution de la mortalité et des inégalités en observant les modifications structurelles concomitantes. Conclusion Notre étude a mis en évidence une évolution des liens entre PCS, mobilités et mortalité au cours du temps, notamment dans la population féminine où les disparités de mortalité au sein des PCS se sont affirmées. Pour les hommes et les femmes, la mortalité n’est pas seulement liée aux PCS mais aussi aux trajectoires qui y conduisent. Dans le contexte d’allongement de l’espérance de vie et de questionnements sur les conditions de départ à la retraite, cette étude souligne le poids de la carrière passée dans les risques de santé et de mortalité. Au vu de ces résultats, on suppose notamment que les dispositifs sociaux facilitant les mobilités ascendantes (formation continue, réorientations) ou ceux visant à protéger la santé des personnes, en particulier en fin de carrière, sont à même d’avoir modifié, ou de modifier à l’avenir la nature des trajectoires professionnelles et leur lien avec les risques de santé. Par ailleurs les modifications structurelles des PCS, et des profils des mobiles et des stables qui les composent, participent à l’évolution du gradient de mortalité, confirmant l’importance de considérer les inégalités de mortalité à la lumière de l’évolution du contexte social et économique. Financement : Étude réalisée dans le cadre d’un appel à projet de l’Institut de recherche en santé publique (IResP, Inégalités sociales de santé, 2005-2007). 393 E. Cambois, C. Laborde Annexe SMR des hommes associés aux mobilités entre PCS en référence au risque de la population masculine (30-84 ans) et intervalles de confiance (95 %) EDP75 : Mortalité sur la période 1975-1979 associée aux PCS de 1968 et 1975 PCS en 1968 Cadres Artisans Agriculteurs Employés Ouvriers Inactifs Total 75 PCS en 1975 Cadres Artisans Agriculteurs Employés Ouvriers Inactifs Total 68 0,74 [0,69-0,79] 0,74 [0,48-1,05] 0,83 [0,30-1,63] 0,84 [0,66-1,05] 0,59 [0,44-0,77] 1,15 [0,80-1,56] 0,75 [0,70-0,79] 0,89 [0,59-1,24] 0,83 [0,77-0,90] 0,90 [0,50-1,41] 1,17 [0,73-1,71] 0,93 [0,69-1,21] 1,11 [0,68-1,65] 0,86 [0,80-0,92] 0,76 [0,20-1,68] 0,86 [0,44-1,42] 0,87 [0,82-0,92] 0,72 [0,29-1,36] 1,07 [0,84-1,32] 1,11 [0,73-1,57] 0,88 [0,83-0,93] 1,02 [0,81-1,25] 1,01 [0,59-1,55] 1,06 [0,55-1,75] 0,97 [0,90-1,04] 1,16 [0,98-1,37] 1,31 [0,94-1,75] 1,01 [0,94-1,07] 0,82 [0,59-1,09] 1,06 [0,83-1,32] 1,12 [0,85-1,43] 1,09 [0,87-1,34] 1,17 [1,12-1,21] 1,58 [1,32-1,85] 1,17 [1,12-1,21] 1,58 [1,18-2,04] 1,57 [1,11-2,11] 1,34 [0,96-1,79] 1,09 [0,79-1,43] 2,01 [1,77-2,28] 1,86 [1,59-2,16] 1,73 [1,59-1,87] 0,78 [0,74-0,83] 0,87 [0,81-0,93] 0,89 [0,84-0,94] 0,97 [0,91-1,04] 1,18 [1,14-1,22] 1,52 [1,38-1,67] 1,00 En italique, les trajectoires comprenant peu d’individus (< 100 individus) ou peu de décès (< 20 décès). Source : Échantillon démographique permanent, Insee. EDP99 : Mortalité sur la période 1999-2003 associée aux PCS de 1990 et 1999 PCS en 1990 Cadres Artisans Agriculteurs Employés Ouvriers Inactifs Total 99 PCS en 1999 Cadres Artisans Agriculteurs Employés Ouvriers Inactifs Total 90 0,66 [0,62-0,70] 0,68 [0,53-0,85] 0,63 [0,35-0,99] 0,87 [0,74-1,02] 0,89 [0,77-1,01] 0,99 [0,72-1,31] 0,70 [0,67-0,74] 0,74 [0,59-0,91] 0,81 [0,73-0,89] 1,03 [0,64-1,50] 0,86 [0,61-1,15] 1,22 [1,03-1,42] 1,65 [0,97-2,50] 0,88 [0,82-0,94] 1,01 [0,55-1,61] 0,85 [0,50-1,31] 0,84 [0,77-0,91] 1,18 [0,67-1,83] 1,20 [0,94-1,49] 1,69 [0,94-2,65] 0,88 [0,82-0,95] 0,85 [0,74-0,98] 0,86 [0,57-1,22] 0,96 [0,55-1,49] 0,99 [0,91-1,07] 1,30 [1,15-1,46] 2,36 [1,69-3,13] 1,04 [0,98-1,10] 0,94 [0,82-1,08] 1,08 [0,88-1,29] 1,20 [0,99-1,43] 1,32 [1,15-1,50] 1,18 [1,13-1,22] 2,29 [1,97-2,63] 1,20 [1,15-1,24] 1,68 [1,30-2,10] 2,35 [1,69-3,13] 1,61 [1,03-2,31] 2,64 [1,97-3,42] 2,88 [2,51-3,27] 3,67 [3,14-4,23] 2,67 [2,46-2,90] 0,73 [0,69-0,76] 0,86 [0,80-0,93] 0,89 [0,83-0,95] 1,05 [0,99-1,11] 1,21 [1,17-1,26] 2,28 [2,07-2,49] En italique, les trajectoires comprenant peu d’individus (< 100 individus) ou peu de décès (< 20 décès). Source : Échantillon démographique permanent, Insee. 394 1,00 Mobilité socioprofessionnelle et mortalité en France SMR des femmes associés aux mobilités entre PCS en référence au risque de la population féminine (30-84 ans) et intervalles de confiance (95 %) EDP75 : Mortalité sur la période 1975-1979 associée aux PCS de 1968 et 1975 PCS en 1968 Cadres Artisanes Agricultrices PCS en 1975 Cadres Artisanes Agricultrices Employées Ouvrières Inactives Total 68 0,78 [0,68-0,89] * * * 0,89 [0,79-1,01] 1,09 [0,28-2,41] 0,83 [0,46-1,31] 0,78 [0,33-1,42] 0,84 [0,67-1,04] 0,87 [0,79-0,97] 1,97 [0,98-3,30] 0,98 [0,89-1,07] 0,84 [0,40-1,44] 1,39 [0,80-2,12] 0,91 [0,78-1,04] 0,97 [0,90-1,04] 1,01 [0,67-1,43] 0,85 [0,44-1,41] 0,71 [0,25-1,39] 0,91 [0,84-0,98] 1,06 [0,80-1,36] 0,93 [0,82-1,05] 0,92 [0,87-0,98] 1,38 [0,50-2,70] 1,19 [0,69-1,83] 0,98 [0,49-1,65] 0,86 [0,62-1,14] 1,02 [0,93-1,12] 0,94 [0,82-1,07] 0,99 [0,93-1,07] 1,32 [0,91-1,80] 0,90 [0,70-1,12] 1,04 [0,88-1,21] 1,14 [0,99-1,30] 1,37 [1,19-1,57] 1,07 [1,02-1,11] 1,08 [1,05-1,13] 0,84 [0,75-0,94] 0,91 [0,82-1,01] 0,99 [0,91-1,06] 0,95 [0,89-1,01] 1,10 [1,03-1,18] 1,03 [0,99-1,06] * 0,90 [0,60-1,26] 1,17 [0,42-2,29] 1,09 [0,76-1,49] 0,82 [0,73-0,92] Employées Ouvrières Inactives Total 75 1,00 En italique, les trajectoires comprenant peu d’individus (< 100 individus) ou peu de décès (< 20 décès). * Effectifs insuffisants (< 10 décès). Source : Échantillon démographique permanent, Insee. EDP99 : Mortalité sur la période 1999-2003 associée aux PCS de 1990 et 1999 PCS en 1990 Cadres Artisanes Agricultrices Employées Ouvrières Inactives Total 99 PCS en 1999 Cadres Artisanes Agricultrices Employées Ouvrières Inactives Total 90 0,68 [0,61-0,75] 0,98 [0,58-1,49] 1,34 [0,61-2,36] 0,86 [0,71-1,02] 1,19 [0,82-1,64] 0,90 [0,70-1,13] 0,76 [0,70-0,83] 1,04 [0,62-1,58] 0,74 [0,62-0,88] 0,88 [0,42-1,52] 0,89 [0,66-1,16] 1,53 [1,09-2,05] 0,91 [0,67-1,20] 0,88 [0,78-0,98] 0,90 [0,24-2,01] 1,16 [0,53-2,04] 1,02 [0,91-1,13] 1,13 [0,71-1,65] 0,88 [0,50-1,37] 0,89 [0,68-1,13] 1,00 [0,91-1,10] 0,88 [0,72-1,06] 0,74 [0,52-1,00] 1,32 [0,92-1,79] 0,87 [0,82-0,93] 1,05 [0,88-1,23] 1,00 [0,89-1,11] 0,91 [0,87-0,95] 1,64 [1,16-2,21] 1,32 [0,92-1,78] 0,92 [0,67-1,20] 0,93 [0,78-1,09] 1,11 [1,02-1,22] 1,25 [1,09-1,42] 1,12 [1,05-1,19] 1,35 [1,03-1,72] 0,70 [0,45-1,00] 1,21 [0,97-1,49] 1,60 [1,41-1,80] 1,58 [1,32-1,86] 1,15 [1,08-1,23] 1,24 [1,18-1,30] 0,80 [0,73-0,86] 0,81 [0,72-0,92] 1,05 [0,96-1,15] 0,95 [0,90-0,99] 1,17 [1,09-1,25] 1,10 [1,05-1,15] 1,00 En italique, les trajectoires comprenant peu d’individus (< 100 individus) ou peu de décès (< 20 décès). 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Les transformations du marché du travail et des parcours professionnels dans les dernières décennies, notamment pour les femmes, modifient la composition des PCS et leur niveau moyen de mortalité. Cet article analyse l’évolution des inégalités de mortalité entre les PCS à travers l’étude des mobilités professionnelles et de la mortalité associée, en utilisant les données de l’Échantillon démographique permanent (EDP), un échantillon suivi et représentatif de la population française à différentes dates. L’étude de la mortalité en 1975 (EDP75) et en 1999 (EDP99), selon les PCS et les mobilités professionnelles passées, montre que la mortalité a baissé pour toutes les PCS mais de façon différente, aboutissant à un léger creusement des écarts pour les deux sexes. Au sein des PCS, les écarts selon les mobilités passées sont renforcés dans l’EDP99 pour les hommes et se généralisent pour les femmes. La modification de la composition des PCS et l’évolution de la surmortalité associée à certaines mobilités a contribué à cette augmentation des inégalités entre PCS. Interpréter l’évolution des inégalités de mortalité à la lumière des changements sociodémographiques s’avère donc particulièrement important. Emmanuelle C ambois, Caroline L aborde • Occupational Mobility and Mortality in France : L inks confirmed for men, brought to light for women Mortality differentials between French occupations and occupational classes are large and widening. But considerable inequalities also exist within occupational classes by career history. Changes in the labour market and occupational pathways in recent decades – notably among women – have altered the composition of occupational classes and their average mortality levels. This article analyses the changes in mortality differentials between occupational classes by studying occupational mobility and associated mortality using data from the Permanent Demographic Sample (Échantillon Démographique Permanent: EDP), a long-term sample representative of the French population at different dates. Analysis of mortality in 1975 (EDP75) and 1999 (EDP99) by occupational class and past occupational moves shows that mortality has declined for all classes but in different ways, causing a slight widening of differentials for both sexes. Within occupational classes, differentials by past moves increased in the EDP99 for men and were now observed in all classes for women. Changes in the composition of occupational classes and in excess mortality associated with certain moves has contributed to this increase in inequalities between occupational classes. This finding highlights the importance of interpreting changes in mortality differentials in the light of sociodemographic developments. Emmanuelle C ambois, Caroline L aborde • Movilidad socio - profesional y mortalidad en Francia . Relaciones que se confirman en los hombres y se afirman en las mujeres Las desigualdades de mortalidad entre las profesiones y categorías socio-profesionales francesas (PCS) son importantes y están todavía aumentando. Pero existen también amplias diferencias de mortalidad dentro de las PCS según la naturaleza de la carrera pasada. Las transformaciones del mercado del trabajo y de los recorridos socio-profesionales en las ultimas décadas, particularmente en las mujeres, han modificado la composición de las PCS y su nivel medio de mortalidad. Este articulo analiza la evolución de las desigualdades de mortalidad entre las PCS a través del estudio de la movilidad profesional y de la mortalidad asociada, utilizando los datos del Echantillon démographique permanent (EDP), es decir un panel observado en continuo y representativo de la población francesa en diferentes fechas. El estudio de la mortalidad en 1975 (EDP1975) y en 1999 (EDP99), según la PCS y la movilidad profesional pasada, muestra que la mortalidad ha disminuido en todas las PCS pero de manera diferente, abocando a un ligero ahondamiento de las diferencias tanto en los hombres como en las mujeres. En el EDP99, dentro de las PCS, las diferencias según la movilidad pasada se refuerzan en los hombres y se generalizan en las mujeres. La modificación de la composición de las PCS y la evolución del exceso de mortalidad asociado a ciertas movilidades han contribuido al aumento de las diferencias entre las PCS. Interpretar la evolución de las desigualdades de mortalidad a la luz de los cambios socio-demográficos se revela pues particularmente importante. Mots-clés : mortalité différentielle, inégalités socioprofessionnelles, mobilité, professions et catégories socioprofessionnelles (PCS), France. Keywords: differential mortality, occupational inequalities, mobility, occupations and occupational classes, France. 400 Emmanuelle CAMBOIS* and Caroline L ABORDE** Occupational Mobility and Mortality in France Links Confirmed for Men, Emergent for Women Identifying mortality differentials between occupational classes requires information on a very large sample of people tracked over a long period. To study these differentials, in 1954, INSEE (National Institute for Statistics and Economic Studies) assembled an initial sample of nearly 500,000 men aged 30-69 (and their spouses) from all occupational classes in order to observe their subsequent mortality via the national register of physical individuals. The operation was repeated in the 1975 census for more than 800,000 men and women aged 30-64, and again in later censuses. The results show that mortality differentials by occupational class in France have not narrowed and are actually widening. One serious limitation of these studies is that they “freeze” people in an occupational class, without being able to measure the effect of occupational moves on mortality. Emmanuelle C AMBOIS and Caroline L ABORDE partly overcome this limitation by using INSEE’s permanent demographic sample (Échantillon démographique permanent, EDP) to identify earlier occupational moves by people aged 30-84 in 1975 and in 1999. The authors find a strong correlation between these moves and subsequent mortality. “Downward” moves are most often associated with excess mortality, particularly for men, but also – in recent years – for women. In the early 2000s, life expectancy at age 35 for the highest-qualified occupations reached 47 years for men and 51 years for women, exceeding the figures for manual workers by 6 and 2 years respectively (Cambois et al., 2008, 2011). As shown in previous studies, there is a mortality gradient for occupations and occupational classes (Box 1), with highly-qualified and intermediate * Institut national d’études démographiques, Paris. ** Attached to INED at the time of the study. Correspondence: Emmanuelle Cambois, Institut national d’études démographiques, 133 boulevard Davout, 75980 Paris Cedex 20, France, tel.: +33 (0)1 56 06 22 55, e-mail: [email protected] Population-E, 66 (2), 2011, 333-360 E. C AMBOIS, C. L ABORDE occupations at the top, followed by the self-employed and clerks, and then by manual workers (Cambois et al., 2001; Leclerc et al., 2006; Monteil and RobertBobée, 2005). Non-retired inactive people exhibit the highest excess mortality, particularly men whose poor health often places them in this category. The occupational class recorded at a given date is not the only marker of mortality differentials; disparities may also be associated with occupational moves. A study on a 1975 French population sample revealed major mortality differentials for men within individual occupational classes according to the class occupied earlier in their career (Cambois, 2004b). The study found that the mortality of those who changed occupational class between 1968 and 1975 (the “movers”) differs from the mortality of those who did not change (the “non-movers”). Mortality risks for movers (for example, persons in highlyqualified occupations in 1975 who had been clerks in 1968) were between the average risk for non-movers in the class of origin (in this example, a lower risk than for clerks in both 1968 and 1975) and the average risk for non-movers in the class of destination (here, a higher risk than for people in highly-qualified occupations in both 1968 and 1975). These results confirm those observed in several similar British studies (Blane et al., 1999; Fox et al., 1985; Goldblatt, 1988). They can be explained by the impact of socioeconomic status and life-long exposures to risk, which are closely tied to careers for men, and which modify mortality risks (Goldberg et al., 2002; Kuh and Ben Shlomo, 1997). But these differences are also due to the selection effects of movers on individual characteristics linked to mortality risks and which are career determinants: qualifications, experience, and health status are all correlated with mortality, affecting the probability of promotion and of keeping one’s job, and the risk of downward moves (Jusot et al., 2008; Melchior et al., 2005). The same French study found that the links between occupational class, mobility, and mortality were weaker among women in the 1970s. At a time when their presence in the labour market was limited, their occupational status and careers were not linked to the same factors as those of men, and less closely mirrored the socioeconomic situations that had a positive or critical impact on health. These situations are better described by a combination of individual occupational and family characteristics (Annandale and Hunt, 2000; Arber, 1997; Bartley et al., 2004; Mejer and Robert-Bobée, 2003; Sacker et al., 2000; Walters et al., 2002). In terms of health risks, occupational classes are more heterogeneous for women than for men, the mortality gradient is flatter, and the differentials between occupations are generally non-significant. The study showed, however, that moves from highly-qualified and manual occupations to inactivity were associated with significant excess mortality. Since the 1970s, the French occupational landscape has changed in many ways (Amossé and Gollac, 2008; Baraton, 2006; CERC, 2005; Chapoulie, 2000; Chenu, 1998), with the massive entry of women into the labour market, an 334 OCCUPATIONAL MOBILITY AND MORTALITY IN FRANCE increase in mobility, less frequent access through promotion to the most highly qualified occupations for men, and a convergence between unskilled occupations from both manual worker and clerical classes. Meanwhile, French mortality has continued to decline (Meslé, 2006). The downtrend has not been identical across occupational classes, and mortality differentials have persisted, and even widened for inactive people (Leclerc et al., 2006; Menvielle, Chastang et al., 2007; Menvielle, Leclerc et al., 2007). These developments are partly due to changes in the composition of occupational classes. With the increase in the average educational level of the general population, the links between qualifications, occupation, and mortality have evolved. In particular, the return on investment of qualifications – whose number has increased – on the job market and in terms of income, has fallen (Vallet, 2004), and the mortality risk has increased for persons with no educational qualifications, whose numbers have declined (Cambois, 2004a). Generally speaking, careers have changed over time, particularly among women, changing the composition of occupational classes and hence their associated mortality level. This study compares the links between mortality, occupational class, and occupational mobility in the 1970s and in the 1990s. We examine changes in occupation-related mortality differentials using a dynamic approach that takes account of occupational moves and of their link with mortality. I. Data and method 1. Data The permanent demographic sample (Échantillon démographique permanent, hereafter EDP) is based on a 1/100 sample of census files created at the time of the 1968 census and followed and updated with each new census (1975, 1982, 1990, and 1999). By matching it with the national register of physical individuals (Registre national d’identification des personnes physiques, hereafter RNIPP), census variables can be linked with deaths. Matching was partial at first but is now global. We used two EDP sub-samples (Figure 1): EDP75, derived from the 1975 census, and EDP99, derived from the last exhaustive census conducted in France (1999). For EDP75, we used information from the 1975 census and the previous one (1968), and for EDP99, information from the 1999 census and the previous one (1990). More specifically, we recorded age, sex, and occupational class (OC) in the more recent census, plus occupational class in the previous one. Next, we recorded deaths registered from 1975 to the end of 1979 for EDP75 individuals, and from 1999 to the end of 2003 for EDP99 individuals.(1) We could thus calculate mortality risks linked to 1975 (1) A period of nearly 5 years in all, as the enumeration took place between 20 February and 20 March in 1975, and between 8 March and late April in 1999. 335 E. C AMBOIS, C. L ABORDE and 1999 occupational classes and to past moves (1968-1975 and 1990-1999). Our study populations are representative of the French populations of 1975 and 1999, limited to individuals identified in the previous census.(2) In addition, because of certain limitations in EDP coverage for mortality analysis (Couet, 2006), people aged over 85 in the 1975 census (born before 1890 and not registered in the RNIPP) and people born abroad (whose deaths are underreported owing to residential moves back to the home country) had to be excluded from the samples. They therefore represent around 90% of the total census populations. Figure 1. EDP75 and EDP99 study populations Ined 2011 Study population Individuals in the EDP not present at following census (emigrated, deceased) OC OC Age Sex Death Individuals in the EDP not identified in the previous census (recently arrived in France) EDP75: 1968 census 1975 census Vital records (RNIPP) 1979 EDP99: 1990 census 1999 census Vital records (RNIPP) 2003 Interpretation: For EDP75, we selected people enumerated in the 1975 census and identifi ed in the previous 1968 census. For this group, we collected information on occupational class, age, and sex in the 1975 census, occupational class in the 1968 census, and deaths occurring up to 31 December 1979. 2. Occupational classes and occupational mobility Our reference here is the French classification of occupations and occupational classes at its most aggregated level (Desrosières and Thévenot, 2002). It comprises six classes of currently or formerly economically active people plus the inactive class (Box 1). (2) Our study populations are not representative of individuals in 1968 and 1990 (nor of careers from 1968 to 1975 and from 1990 to 1999), as the populations were affected by mortality and attrition between the two censuses. Rather, we worked on closed populations of persons in 1975 and 1999 whose characteristics are known at two moments in their career via retrospective information that enables us to highlight disparities linked to this dual information source. 336 OCCUPATIONAL MOBILITY AND MORTALITY IN FRANCE For this study, the two highest-qualified classes (“managers, professionals and intellectual occupations” and “intermediate occupations”) are grouped together owing to the small number of deaths in these classes at certain ages. Unemployed and retired people who had previously worked reported their former occupation in the census. They are classified in the occupational classes corresponding to their previous occupations for the purposes of this study. The “inactive” class comprises students, persons with disabilities, homemakers, and unemployed people who reported no previous occupation. Box 1. Occupational classes in our study (a) • Highly-qualified occupations: managers, professionals and intellectual occupations + intermediate occupations (including unemployed and retired) • Self-employed: craft workers, traders, and business owners (including unemployed and retired) • Farmers: small/medium-sized/large farm owners (including unemployed and retired) • Clerks: wage employees in administrative departments, businesses, trade, and services (including unemployed and retired) • Manual workers: skilled and unskilled manual workers and farm workers (including unemployed and retired) • Inactive: students, conscripts, persons with disabilities, non-retired inactive people, homemakers, and unemployed people who have not worked or who report no occupation. (a) Based on the 1982 French classification of occupations. By identifying occupational classes in the two censuses, people’s past moves can be tracked. We thus distinguish between “non-movers” (same occupation in both censuses) and “movers” (different occupation in previous census). For movers, we define past mobility as upward or downward depending on the mortality gradients of occupational classes: moves are upward when people leave a class whose mortality risk exceeds that of the class of destination (e.g. from clerk to highly-qualified occupation); in the opposite case, they are called downward moves. This definition, used in the previous study, enables us to qualify all the moves observed, without prejudging their social signification (Cambois, 2004b). The definition does not strictly refer to social promotion or demotion, for it is hard to qualify certain moves, especially if we do not know whether they are voluntary or not (e.g. from self-employed to wage employee). Yet many moves consist of well-identified pathways: the promotion of skilled manual workers or clerks to supervisory jobs (foremen or managers), or demotion in the opposite case; moves from wage employment to self-employment (moves from clerks, manual workers or managers to self-employment as craft workers or business owners), or the reverse; exit from economic activity (or absence of promotion) for persons combining characteristics usually associated with excess mortality, notably poor health (“healthy worker” effect). 337 E. C AMBOIS, C. L ABORDE Lastly, it should be noted that the observation periods for occupational mobility differ in EDP75 and EDP99. The period covers seven years for EDP75, from 1975 back to 1968; and nine years for EDP99, from 1999 to 1990. Going back further in people’s lives would involve considering more moves in EDP99 and thereby increasing observed mobility with respect to EDP75. We will compare our findings with other studies performed in France on occupational mobility and mobility trends. 3. Study population The study focuses on people aged 30-84 in 1975 and 1999. The lower age limit is set at 30 years to minimize the inclusion of current and former students. The upper age limit is dictated by the RNIPP’s restriction to people born after 1890. Retired people are included in the study to increase the size of sub-groups in our samples and allow for the higher number of deaths that characterize them. In practice, people described as retired in both censuses (10-15% of each occupational class) are classified among the non-movers in their occupations, alongside economically active non-movers. This partly masks the connection between the job stability of economically active people and mortality. Conversely, however, the inclusion of retired people makes it possible to avoid selection effects, particularly those caused by early retirements linked to the difficulty of remaining in employment and which do not affect all occupational classes in the same way. By including retired people, we can also capture the long-term effects of job-related risk exposure before retirement. Retired people – most of whom were non-movers in their occupational classes before retirement (73% of economically active people aged 50-60 in EDP99 were non-movers) – fully contribute to characterizing associated mortality conditions. Former occupations continue to influence health risks during retirement, and mortality differentials between occupational classes persist in very old age (Cambois, 2004a; RobertBobée and Cadot, 2007). We will nonetheless discuss these effects by repeating the analyses for working ages only. 4. Mortality indicators Mortality is measured by means of age-standardized probabilities and ratios (Box 2). The small size of certain groups requires the use of indirect standardization to qualify move-related mortality. This approach has drawbacks: while it allows us to compare a group of interest (e.g. highly-qualified occupations) with the reference group (total population), it is based on the age structure of the group of interest, not on that of the reference population. In theory, therefore, standardization does not allow direct comparisons between groups of interest (e.g. highly-qualified occupations and manual workers), as the standardization structure is not the same. But the method does give a broad picture. 338 OCCUPATIONAL MOBILITY AND MORTALITY IN FRANCE Box 2. Mortality indicators • Crude probabilities of dying. For a given group of persons, the annual probability of dying ( qx ), is defined as the ratio of the sum of deaths occurring in the group during the observation year ( dx ) to the group’s size at the start of the year ( Sx ). To improve the statistical robustness of our results in this study, we use the deaths recorded in our samples over a longer period, of around 5 years (the census year and the following 4 years), and for individuals classified into five-year age groups (ages in the 1975 and 1999 censuses). To obtain annual probabilities in our groups, we divide the sum of deaths in this 5-year period by the sum of survivors in each year. We do not know the dates of death but we assume here that they are evenly distributed across the period (with one-fifth of total deaths occurring each year). We estimate each year’s survivors by taking the number of survivors from the previous year and subtracting one-fifth of the deaths. We perform the calculation for each occupational class in 1975 and 1999 and for each mobility group. (1) q [ 30 34 yrs] d [ 30 34 yrs] 1979 S[ 30t 34 yrs] where S [t30+ 134 yrs] S [t30 34 yrs] d [ 30 34 yrs] 5 t 1975 • Standardized indicators. Taking the annual probabilities of the age groups, we age-standardize in order to compare occupational classes or mobility groups, whose structures and average ages are different. We apply indirect standardization owing to the small number of individuals and the absence of deaths in certain age groups and mobility groups in the EDP. Standardized mortality ratios (SMRs) are calculated by comparing total deaths in the occupational class with the expected number of deaths if mortality had been equal to that of the reference population. Here, we apply q [x - x+5] pop, the probabilities of dying of the age groups of the total population (male or female), to the survivors of the occupational classes or mobility groups to obtain the expected total number of deaths d’. We calculate the ratio of deaths observed in the occupational classes or mobility groups to the expected number of deaths (2). Last, to represent mortality levels in the occupational classes in 1975 and 1999, we also calculate the standardized annual probabilities q’ of the occupational classes (3). OC 1 (2) d ' [ 80 84 ] pop OC 1 OC 1 OC 1 OC 1 OC 1 S x * qx ; SMR d d ' and (3) q ' qpop SMR OC 1 x [ 30 34 ] • Confidence intervals (CIs). The 95% CIs of the SMRs are calculated on the basis of the population of each mobility group ( N ) and with reference to general mortality. In our study, both calculation methods tested (Vandenbroucke, 1982) (4) and (Liddell, 1984) (5) yield the same results. By comparing the CIs associated with mobility groups within an occupational class, we can determine whether the movers’ mortality differs from that of non-movers. The figures are provided in the Appendix. On figure 2, we have specified when the movers’ SMRs were significantly different from those of non-movers (at 95% and 90% CI for a broader interpretation of results). (4) CI 95% ( N 1.96 0.5) 2 ; (5) CI 95% d' 1 1.96 d 1 d ' 9d 9d 3 Age structure can influence excess mortality levels, particularly for groups exposed to strong mortality risks irrespective of age (such as people who are ill or exposed to specific risks). Their excess mortality will seem higher at younger 339 E. C AMBOIS, C. L ABORDE ages, when the mortality risk of the reference population is low, than at older ages, when the difference with respect to average risks is smaller. More generally, the age structures of occupational classes and of movers have evolved over time in response to changes in sectors of activity (e.g. ageing of the farmer class), in the labour market (e.g. end-of-career arrangements), and in legislation (e.g. lowering of legal retirement age from 65 to 60 in 1982). We will discuss these effects when repeating certain analyses in different age groups. II. Results 1. Changes in occupational classes and in mortality differentials between occupations Tables 1A and 1B show the distribution of the male and female populations by occupational class in the 1975 and 1999 censuses as well as past moves (1968-75 and 1990-99). Between EDP75 and EDP99, there is a steep decline in the percentage of inactive women and an increase in the share of highlyqualified occupations (from 24% in EDP75 to 34% in EDP99 for men aged 30-84). Among men, the inactive class is comparable in both samples in terms of proportion (3%) and moves into the class; however, the average age fell from nearly 56 years in EDP75 to 49 years in EDP99. Among women, the inactive class declined from 46% to 20% and aged slightly. In EDP99, the proportion of farmers is smaller for both sexes and their average age is higher. In terms of mobility, non-movers represent the largest group in each occupational class. Among the moves characteristic of men, the most frequent is “becoming self-employed” (from highly-qualified occupations, clerks, and manual workers to craft workers, traders, and business owners). Next come downward moves, from highly-qualified occupations to clerks or manual workers, or from clerks to manual workers, more frequent in EDP99 than in EDP75. Last, we observe promotions of manual workers to highly-qualified occupations (supervisors), whose share has remained relatively stable despite the increase in the number of persons in highly-qualified occupations. It is above all the proportion of moves from inactive to highly-qualified occupations that has risen.(3) Given the longer observation period for mobility in EDP99, a higher proportion of the young people in highly-qualified occupations in 1999 were students in the previous census. However, as noted in the literature on career trajectories, this increase may also be due to the fact that “direct entry” has become a more frequent pathway and internal promotion a less frequent one for moves into the highly-qualified occupations. Among women, the massive decrease in the inactive class has caused a swelling of the highly-qualified occupations and clerks classes, and a greater (3) Of the 23,795 persons in highly-qualified occupations in EDP75, 2,638 were manual workers in 1968 (11%) and 950 were inactive (4%); of the 47,670 persons in highly-qualified occupations in EDP99, 5,569 were manual workers in 1990 (12%) and 3,716 were inactive (8%). 340 14 Deaths 1975-79 Total / 1999 distribution 47,670 Deaths 1999-2003 341 48.1 4 9 9 <1 2 >1 <1 5 2 % total 51.8 739 12,836 330 2,178 573 215 7,375 2,165 N Self-employed 10 11 <1 1 <1 <1 8 1 % total 50.7 742 10,445 141 1,378 320 128 7,835 643 N Self-employed Source: Permanent demographic sample (EDP), INSEE. Average age (1999) 34 21 3,716 Inactive 1,676 3 5,569 Manual workers 2 3,134 Clerks <1 1 214 1,449 Self-employed 24 % total Farmers 33,588 N Highly-qualified Highly-qualified Class in 1990 EDP99 46.6 1,079 24 Total / 1975 distribution 23,795 Average age (1975) 1 3 2 <1 <1 18 % total 950 2,638 Manual workers Inactive 1,771 79 481 17,876 N Highly-qualified Clerks Farmers Self-employed Highly-qualified Class in 1968 EDP75 13 11 <1 9 6 <1 <1 <1 5 <1 <1 % total 57.1 739 8,462 191 687 97 7,115 191 181 N Farmers N 15 12 1 3 7 <1 <1 2 % total 50.7 1192 17,226 968 3,829 9,019 134 428 2,848 Clerks 2 8 <1 <1 1 % total 51.5 983 11,060 262 1,880 7,752 108 213 845 N Clerks Occupational class in 1999 17 13 <1 <1 <1 12 <1 <1 % total 55.4 1,294 13,250 141 734 72 12,125 115 63 N Farmers Occupational class in 1975 39 34 2 27 2 1 1 2 % total 48.5 3,105 47,386 2,159 37.587 2,356 820 1,456 3,008 N Manual workers 38 37 1 33 1 1 1 1 % total 48.1 2,893 36,961 686 32,909 1,061 697 860 748 N Manual workers 7 3 1 1 <1 <1 <1 1 % total 48.7 573 4,830 1,477 1,727 364 157 355 750 N Inactive 8 3 1 1 <1 <1 <1 <1 % total 55.7 583 3,124 1,057 1,141 268 215 183 260 N Inactive 100 100 6 37 11 8 6 31 % total 49.5 8,024 138,411 8,841 51,578 15,543 8,655 11,254 42,540 N Total/1990 distribution 100 100 3 41 11 14 10 21 % total 49.6 7,574 98,635 3,237 40,680 11,244 13,352 9,687 20,435 N Total/1968 distribution Table 1A. Men (age 30-84). Distribution by occupational class and pathway, mean age (in years) and number of deaths (EDP75 and EDP99) OCCUPATIONAL MOBILITY AND MORTALITY IN FRANCE 342 14 6,343 Clerks 11 Deaths 1999-2003 5 4 1 <1 1 <1 2 <1 % total 55.6 286 6,933 1,150 367 1,328 136 3,327 625 N Self-employed 6 5 1 <1 <1 <1 3.0 <1 % total 55.2 357 6,248 1,537 165 463 51 3,943 89 N Self-employed Source: Permanent demographic sample (EDP), INSEE. 46.4 578 22 Total / 1999 distribution 34,458 Average age (1999) 3 1 4 <1 <1 14 % total 4,684 Inactive 823 133 Farmers Manual workers 515 21,960 N Highly-qualified 47.0 Self-employed Highly-qualified Class in 1990 EDP99 Average age (1975) 9 5 Deaths 1975-79 286 Total / 1975 distribution 10,115 <1 1 178 1 <1 <1 6 % total 1,201 Inactive Manual workers 1,293 Farmers Clerks 99 7,330 N Highly-qualified Self-employed Highly-qualified Class in 1968 EDP75 8 4 1 <1 <1 3 <1 <1 % total 62.7 425 6,467 1,246 240 287 4,509 109 76 N Farmers 16 21 6 1 13 <1 <1 <1 % total 50.0 955 23,774 6,403 1,203 15,051 152 394 571 N Clerks 31 38 7 3 25 <1 1 2 % total 49.7 1660 59,053 10,555 4,042 38,961 432 1,340 3,723 N Clerks 18 12 3 6 2 <1 <1 <1 % total 54.8 957 18,492 4,097 9,757 3,091 616 427 504 N Manual workers 13 11 3 6 1 <1 <1 <1 % total 54.6 765 12,454 3,844 7,277 904 155 185 89 N Manual workers Occupational class in 1999 12 8 2 <1 <1 6 <1 <1 % total 58.5 741 9,689 2,692 138 128 6,654 65 12 N Farmers Occupational class in 1975 27 20 13 1 3 1 1 1 % total 52.7 1469 31,657 20,430 2,156 5,495 950 911 1,715 N Inactive 48 46 36 2 3 2 1 1 % total 51.7 2845 52,077 41,649 2,413 3,760 2,322 1,196 737 N Inactive 100 100 27 11 35 4 4 18 % total 51.0 5,375 157,061 42,162 17,386 55,505 6,776 6,629 28,603 N Total/1990 distribution 100 100 50 10 19 8 5 8 % total 52.0 5,949 114,357 57,326 11,374 21,599 9,348 5,882 8,828 N Total/1968 distribution Table 1A. Women (age 30-84): Distribution by occupational class and pathway, mean age (in years) and number of deaths (EDP75 and EDP99) E. C AMBOIS, C. L ABORDE OCCUPATIONAL MOBILITY AND MORTALITY IN FRANCE variety of career pathways to the highly-qualified occupations class in EDP99. Unlike the pattern observed for men, promotions from other classes, notably from clerks, have increased as much as direct moves from the inactive class. Differential mortality Between 1975 and 1999, annual probabilities of dying at ages 30-84 declined in all occupational classes, but differently. After age standardization, only the probabilities in the largest classes decreased significantly (Table 2): men and women in highly-qualified occupations, male manual workers, female clerks, and inactive women. Persons in highly-qualified occupations – already the most favoured class in 1975 – enjoyed the largest relative decrease (–39% of the initial standardized probability for women, –30% for men) with respect to the decrease in the relative probability of dying in the Table 2. Annual age-standardized probabilities of dying (%) by occupational class in 1975 and 1999 (q’), change (q’) and relative difference with respect to highly-qualified occupations EDP75 Men q’ CI(a) EDP99 q’ CI(a) Change in q’ between 1975 and 1999(b) q’ q’ (%) Relative difference with highlyqualified occupations (%) (c) 1975 1999 Highly-qualified 1.18 [1.04–1.33] 0.83 [0.75–0.92] –0.35* –30 – Farmers 1.36 [1.16–1.55] 1.04 [0.83–1.26] –0.32* –24 +15 +25 – Self-employed 1.39 [1.16–1.63] 1.05 [0.86–1.23] –0.34* –24 +18 +25 Clerks 1.59 [1.36–1.83] 1.23 [1.06–1.40] –0.36* –23 +35 +48 Manual workers 1.85 [1.72–1.98] 1.42 [1.32–1.52] –0.43* –23 +57 +71 Inactive 2.74 [2.18–3.30] 3.17 [2.81–3.54] +0.43* +16 +132 +282 Total 1.58 [1.51–1.66] 1.19 [1.13–1.24] –0.39* –25 +34 +42 q’ q’ (%) 1975 1999 Women q’ CI(a) q’ CI(a) Highly-qualified 0.87 [0.68–1.06] 0.53 [0.45–0.61] –0.34* –39 – Farmers 0.93 [0.73–1.12] 0.61 [0.42–0.79] –0.32* –34 +7 +15 – Self-employed 1.03 [0.77–1.29] 0.69 [0.49–0.89] –0.34* –33 +18 +30 Clerks 0.98 [0.85–1.11] 0.63 [0.57–0.70] –0.35* –36 +13 +19 Manual workers 1.06 [0.87–1.25] 0.78 [0.65–0.91] –0.28* –26 +22 +47 Inactive 1.15 [1.07–1.24] 0.86 [0.77–0.95] –0.29* –25 +32 +62 Total 1.06 [1.00–1.12] 0.69 [0.65–0.74] –0.37* –35 +22 +30 (a) 95% confidence intervals. Change in standardized probability: q’ = (q’1999 – q’1975i ) and q’ (%) = (q’1999 – q’1975i ) / q’1975 (c) Relative difference between standardized probability for highly-qualified occupations and that for other classes: (q’i – q’highly-qualified) / q’highly-qualified *Change significant at 95% level. Source: Permanent demographic sample (EDP), INSEE. (b) 343 E. C AMBOIS, C. L ABORDE general population (–35% among women, –25% among men). By contrast, the relative change was less favourable than the average for female manual workers and inactive people. Figure 2. SMR by occupational class in EDP75 and EDP99 Men and women (aged 30-84), deaths occurring in the periods 1975-79 and 1999-2003 3.0 SMR Ined 2011 Men aged 30-84 EDP75 2.5 EDP99 2.0 1.5 1.0 Overall Men aged 30-84 0.5 0.0 Highly-qualified 3.0 Self-employed Farmers Clerks Manual workers SMR Inactive Ined 2011 Women aged 30-84 EDP75 2.5 EDP99 2.0 1.5 1.0 Overall Women aged 30-84 0.5 0.0 Highly-qualified Self-employed Clerks Farmers Manual workers Inactive Interpretation: The SMR for the male inactive class was 1.73 in EDP75 and 2.67 in EDP99. The figures are shown in the Appendix Tables. Source: Permanent demographic sample (EDP), INSEE. Thus, in terms of excess mortality relative to the average (SMR), as illustrated in Figure 2, the gradient for men has been widened as a result of a mild decrease for highly-qualified occupations at one end (from 0.8 to 0.7) and, at the other end, a small increase for manual workers and a significant one for inactive people (from 1.7 to 2.7). The trend is similar among women, with a slightly greater increase in the SMR for female manual workers than for their male 344 OCCUPATIONAL MOBILITY AND MORTALITY IN FRANCE counterparts. Excluding inactive people, there has been little change in the steep SMR gradient for men, and that of women has converged towards it, with clerks and farmers occupying reversed positions on the male and female gradients. 2. Change in links between career and mortality among men The SMRs associated with occupational moves changed during the period, as illustrated in figures 3A for men and 3B for women (detailed figures in Appendix). Among men, we note a massive rise in excess mortality for inactive non-movers (SMR increasing from nearly 1.9 in EDP75 to 3.7 in EDP99) and most inactive people previously in another class. Likewise, but less so, manual workers who moved from another class display higher excess mortality in EDP99, notably former clerks (rising from 1.1 in EDP75 to 1.3 in EDP99). Among highly-qualified occupations, the SMRs of non-movers, former selfemployed, and former inactive people are slightly lower in EDP99 than in EDP75 (the difference is not significant). SMRs for movers out of inactivity are more dispersed in EDP99 and rising, except for those who entered highlyqualified occupations. In EDP99, as in EDP75, the SMRs of male non-movers form a dividing line between the higher SMRs for downward movers and the lower SMRs for upward movers. Movers’ SMRs lie almost consistently between the SMR of non-movers in their old occupational class and the SMR of non-movers in their new class, and are closer to the latter values. The sole exception in EDP99 consists of the pathways between clerks and manual workers. Regardless of the direction of mobility, these pathways display an equivalent excess mortality (SMR = 1.3), higher than that of non-mover clerks (SMR = 1.0) and close to that of nonmover manual workers (SMR = 1.2). 3. A notable change for women Figure 3B shows a slight widening of the SMR gradient for non-movers, which ranged from 0.8 for non-mover highly-qualified occupations to 1.1 for non-mover inactive people in EDP75, and from 0.7 to 1.2, respectively, in EDP99. A significant excess mortality emerges for certain downward moves: female clerks and manual workers who were previously in highly-qualified occupations or self-employed; and women who became inactive (except the former self-employed). Unlike the pattern observed among men, the SMRs for these downward moves exceed the SMRs of non-movers in the occupational classes of origin and of destination. We also note that the SMR of self-employed women (e.g. in craft occupations) who have become inactive is close to that of female non-movers, whereas it is far higher among men. The SMRs for upward movers are generally indistinguishable from SMRs of non-movers in the class of origin (except for previously inactive movers, who display below-average mortality). 345 E. C AMBOIS, C. L ABORDE Figure 3A. Male SMRs by past moves, with reference to mortality risk for male population (aged 30-84) SMR Ined 2011 4.0 EDP75 – SMRs for 1975 occupational classes with respect to 1968 occupational classes (period 1975-1979) 3.5 Upward movers Non-movers Downward movers 3.0 2.5 Inactive** 2.0 1.5 1.0 Manual workers Inactive** Inactive** Clerks** Manual workers* Clerks Self-employed Manual workers Farmers Farmers Highly-qualified Inactive** Manual workers* Inactive Clerks Self-employed Highly-qualified Self-employed Manual workers Clerks H. qualif.** Selfemployed ** Farmers** Highly-qualified Farmers Highlyqualified** 0.5 0.0 Clerks Farmers Self-employed Highly-qualified Self-employed Farmers Clerks Manual workers Inactive Occupational classes in 1968 SMR Ined 2011 4.0 3.5 EDP99 – SMRs for 1999 occupational classes with respect to 1990 occupational classes (period 1999-2003) Upward movers Non-movers Downward movers 3.0 2.5 Inactive** Inactive** Inactive** Clerks** Manual workers** 2.0 Inactive** Inactive** Farmers** Selfemployed ** 1.5 Manual workers** 1.0 Selfemployed Farmers Manual workers** Clerks** Manual workers** Clerks Farmers Highly-qualified Self-employed Clerks Manual workers** Farmers Clerks Self-employed Farmers Highly-qualified Self-employed Highlyqualified** Highlyqualified** Highly-qualified 0.5 0.0 Highly-qualified Self-employed Farmers Clerks Manual workers Inactive Occupational classes in 1990 Note: In the top figure, each point corresponds to the SMR for the 1975 occupational status classified by 1968 class shown on the x-axis (figures in Appendix). As the reference mortality is that of the total population, this representation allows a comparison of movers’ SMRs in the class of origin (on the y-axis) and in the class of destination. SMRs in bold are those for which the confidence interval does not overlap with that of the non-mover group in the initial class (** at 95%; * at 90%); italics show pathways involving few people. Interpretation: Men who moved from highly-qualified occupations in 1968 to inactive in 1975 have an SMR of 1.6; those who moved from manual work to inactivity have an SMR of 2.0. Source: Permanent demographic sample (EDP), INSEE. 346 OCCUPATIONAL MOBILITY AND MORTALITY IN FRANCE Figure 3B. Female SMRs by past move, with reference to mortality mortality risk for female population (aged 30-84) SMR Ined 2011 4.0 EDP75 – SMRs for 1975 occupational classes with respect to 1968 occupational classes (period 1975-1979) 3.5 Upward movers Non-movers Downward movers 3.0 2.5 2.0 Farmers 1.5 Manual workers Inactive** Clerks 1.0 Inactive Clerks 0.5 0.0 Manual workers Self-employed Highly-qualified Inactive Highly-qualified Manual workers Farmers Self-employed Self-employed Inactive** Manual workers Clerks Inactive** Farmers Highly-qualified H. qualif. Clerks Clerks** Farmers** Manual workers Self-employed Self-employed** Highly-qualified Self-employed Farmers Clerks Manual workers Inactive Occupational classes in 1968 SMR Ined 2011 4.0 3.5 3.0 EDP99 – SMRs for 1999 occupational classes with respect to 1990 occupational classes (period 1999-2003) Upward movers Non-movers Downward movers 2.5 2.0 Manual workers** Inactive 1.5 Inactive** 1.0 Self-employed Farmers Clerks* Manual workers** Farmers Farmers Highly-qualified Manual workers Clerks Self-employed Highly-qualified Inactive Highly-qualified Clerks Inactive** Manual workers Self-employed 0.5 0.0 Highly-qualified Self-employed Farmers Clerks Inactive** Self-employed Highly-qualified Clerks Farmers Manual workers Clerks* H. qualif.* Self-employed Farmers* Inactive Manual workers Occupational classes in 1990 Note: In the top figure, each point corresponds to the SMR for the 1975 occupational status classified by 1968 class shown on the x-axis (figures in Appendix). As the reference mortality is that of the total population, this representation allows a comparison of movers’ SMRs in the class of origin (on the y-axis) and in the class of destination. SMRs in bold are those for which the confidence interval does not overlap with that of the non-mover group in the initial class (** at 95%; * at 90%); italics show pathways involving few people. Interpretation: The excess mortality of women who moved from highly-qualified occupations in 1968 to inactive in 1975 is significantly different (SMR = 1.3) from that of the total population (SMR = 1) and that of non-movers in highly-qualified occupations (SMR = 0.8). Source: Permanent demographic sample (EDP), INSEE. 347 E. C AMBOIS, C. L ABORDE 4. Transformation of the male inactive class To better understand the change in the SMR for movers to inactivity (see Appendix), and the decrease in the average age for the inactive class, we made an exploration by age group. Mobility towards inactivity (not retired) among people in the oldest age group who were formerly in another occupational class is less frequent in EDP99 than in EDP75, despite the longer observation period. This mobility class concerns 4% of men aged 60-69 (who were in their 50s in the previous census) in EDP75 and 2% in EDP99. We find the same proportions among the 70-84 age group. By contrast, this mobility increases among the 50-60 age group (who were in their 40s in the previous census), rising from 2% of men in that age group in EDP75 to 4.7% in EDP99. In parallel, the SMR of inactive people rises from 2.9 to 3.8 for the 50-60s and from 1.6 to 2.1 for the 60-70 age group. We find no change in excess mortality at the oldest ages (SMR70-84 = 1.4). The SMR of non-mover inactive people is higher than that of movers who have become inactive, and it has risen in all age groups. Overall, the inactive class in EDP99 comprises younger men whose excess mortality, higher than that of older men, is rising regardless of whether they were classified as inactive in both censuses or became inactive between the two. III. Discussion 1. Mortality differentials are widening in each occupational class Mortality is declining in nearly all occupational classes. Excluding inactive people, and by comparison with the total population, the mortality downtrend is steeper for persons in highly-qualified occupations and more moderate for manual workers, particularly women: differentials have widened slightly between highly-qualified occupations and manual workers, and the male and female mortality gradients have converged considerably. In the inactive class, the standardized probability of dying has not declined among men (nonsignificant increase) and has registered the weakest decrease among women. The excess mortality of inactive people has thus increased further, and massively so for men. Inactivity, transitions to inactivity, and associated mortality risks The worsening relative situation of inactive people, identified in several studies (Leclerc et al., 2006; Monteil and Robert-Bobée, 2005), has several possible causes. First, the potential for mortality gains is probably smaller in this group – characterized by poor health – than in the rest of the population. Second, the transition to inactivity can, in itself, adversely affect living conditions and increase health risks through loss of income, of social networks, of health care coverage, and so on. These effects can also be aggravated in periods of economic hardship when inactive people are more vulnerable, resulting in an increase in health risks associated with these exits from 348 OCCUPATIONAL MOBILITY AND MORTALITY IN FRANCE activity (Bartley and Owen, 1996; Khlat et al., 2004). Third, the selection effect of economically active people may be stronger during economic downturns, further excluding persons with unfavourable characteristics (poor health, history of unemployment, low skills, etc.) from the labour market, and thereby widening the distinction between the economically active and inactive (Sermet and Khlat, 2004). The mortality level of inactive women still bears no comparison with that of inactive men, who continue to be far more strongly selected (3% of the male population versus 20% of the female population in 1999). In France, men often are or become inactive for health reasons. This is known as the “healthy worker” effect (Barnay, 2009; Jusot et al., 2008). A proportion of women become inactive because of other factors, particularly family-related reasons (Pailhé and Solaz, 2007 and 2008) that are not necessarily linked to a critical socioeconomic status. However, we note an increase in the SMR of inactive women between EDP75 and EDP99. This emerging excess mortality probably means that the “healthy worker” effect now applies more widely to women, who are more present on the labour market than in the past. Moves between occupational classes and mortality The correlation between occupational mobility and mortality is found in EDP75 and EDP99. For men, these links are confirmed and even strengthened for inactivity but also for some downward moves, such as manual workers arriving from other classes. The movers’ SMR gradient has widened, although it remains confined within the gradients of the occupational classes. In EDP99, the risk for movers still lies between the average risks in the classes of origin and destination. This is the “gradient constraint” discussed by Blane in connection with British data (Blane et al., 1999). For women, the links between mortality and mobility have become more clearcut. Downward moves are accompanied by a rising excess mortality well outside the gradient of the occupational classes in EDP99. Women’s downward moves may be determined more often than before by criteria linked to mortality risks (poor health, low skills, etc.), as is already the case for men. As a result, these groups stand well apart from the rest of their class, leading to what one study called a “strong” selection effect (Claussen et al., 2005). The emergence of a “healthy worker” effect in the female population thus coincides with the emergence of excess mortality connected with downward moves. By contrast, the SMRs for upward moves do not diverge from the average among women (except for formerly inactive women). Likewise, some moves that are strongly associated with excess mortality among men are not so among women, one notable example being the move from self-employment to inactivity. As discussed earlier, beyond women’s individual characteristics, female careers remain tied to family life (Sédillot and Walraët, 2003), particularly for moves from self-employment to paid employment or inactivity (Toulemon, 1998). 349 E. C AMBOIS, C. L ABORDE However, despite these residual specificities, our study shows that the sharp decrease in female inactivity (from 46% in EDP75 to 20% in EDP99) is associated with a narrowing of gender differences in the links between occupation, mobility, and mortality. Despite the persistence of a wide gap between male and female mortality levels, we have shown that the occupational gradient of women’s SMRs has moved much closer to that of men (excluding the inactive class). 2. The changing links between occupational class, mobility, and mortality Mortality trends in a given occupational class can be attributed to changes in careers and in the associated mortality levels. The SMR of men in highlyqualified occupations has declined slightly, while access to this class via “promotion” (from other occupations) faced stronger competition from direct access by previously inactive persons (young graduates) in 1999. This change is due to the longer observation period for moves in EDP99. However, it also reflects a structural change in the highly-qualified occupations class, which less frequently recruits from among clerks or manual workers than before (Chapoulie, 2000; Chenu, 1998; Galland and Rouault, 1998). This shift may explain the further slight decline in mortality risk for highly-qualified occupations. Similarly, part of the massive increase in the SMR of inactive men may be attributable to composition effects. Although the inactive class represents the same proportion of the male population in EDP75 and EDP99, in 1999 it includes a higher percentage of young people with a greater excess mortality than the oldest members of the class. Between our two study periods, France lowered the legal retirement age from 65 to 60 and introduced schemes for early or progressive retirement. This change has allowed economically active people in their early 60s who can no longer work to officially retire from their occupation (and therefore remain in their occupational class), rather than being classified as inactive (Burricand and Roth, 2000). The inactive class of 1999 therefore comprises non-mover inactive people (in a smaller proportion) whose excess mortality has risen, and incoming movers who are slightly younger than their EDP75 counterparts and who have high excess mortality, higher than that of the oldest members of the class, and higher in EDP99. The increase in the SMR of inactive people is thus due to the combination of increased excess mortality in certain groups and the larger share of these groups in the composition of the inactive class. In a mirror effect, the lowering of the legal retirement age has also affected mortality levels in the other occupational classes: a larger number of persons aged 60-65 in poor health are included in the classes as retired or pre-retired people, thereby slightly increasing the mean mortality risks in these classes and limiting the mortality gains in non-mover groups. This finding highlights 350 OCCUPATIONAL MOBILITY AND MORTALITY IN FRANCE the importance of adopting a comprehensive approach to the measurement of inequalities against a backdrop of social change. The increase in the SMR of male and female manual workers is thus linked to a mild increase in the SMR of non-movers, due partly to the effects described above (a less favourable economic period for these occupations; inclusion of retired and pre-retired person in poor health) and also to changes in careers and working conditions that may affect health. We also observe an increase in the SMR of people who joined this manual worker class in downward moves, particularly from the clerks class. This finding is consistent with a blurring of the distinction between unskilled manual workers and unskilled clerks (Chardon, 2001). It is another example of a strong selection effect, due to the more frequent moves by the lowest-skilled members of both classes, who are more exposed to health risks. 3. Selection and exposure for moves between occupational classes Our results show that the “healthy worker” effect is paired with a “healthy promoted worker” effect among men. The occupational ladder seems to select the people whose social and health-related characteristics resemble those of the class of destination, as several recent studies have shown (Cardano et al., 2004; Hemmingsson and Lundberg, 2005; Jusot et al., 2008; Khlat et al., 2004; Melchior et al., 2006; Melchior et al., 2005; Mesrine, 2000; Ribet et al., 2003; Saurel-Cubizolles et al., 2001). Downward pathways are associated with excess mortality for both sexes, as is non-promotion for men (by comparison with promoted workers). First, poor health can hinder the chances of promotion or lead to an unstable career, incrasing the risk of downward mobility. Second, the characteristics and social statuses associated with these pathways (lower skills, unemployment, etc.) are linked to greater health risks. Besides the selection effect, the link between mobility and mortality can also be explained by the risk exposures associated with different occupational and social environments in the course of a career. Such exposures can have a long-term impact on health, as life course analyses have shown (Bartley and Plewis, 2002; Davey Smith et al., 1997; Holland et al., 2000; Kuh and Ben Shlomo, 1997; Pavalko et al., 1993). Many studies – particularly in recent years – have revealed the coexistence of selection and exposure effects of varying magnitudes (Cardano et al., 2004; Hemmingsson and Lundberg, 2005; Jusot et al., 2008; Melchior et al., 2006; Ribet et al., 2003). The lack of data on health and on dates of moves between classes limits the scope for measuring these phenomena in our study. However, our results do show that the SMR of male movers lies in between that of nonmovers in the class of origin and non-movers in the class of destination. This suggests an impact of the occupational and social contexts of the classes of origin and of destination that modulates the risks faced by people who experience them over their career. 351 E. C AMBOIS, C. L ABORDE 4. Limitations of our study We have stressed the fact that the observation period for moves is not identical in both samples – hence an increase in the frequency of moves observed. We cannot assess the magnitude of this effect and its impact on the links between mobility and mortality. However, we have confirmed that the trends do reflect actual changes in the economically active population identified in various studies. Another limitation of our study is the inclusion of elderly people who were already retired in the first census and were regarded as non-movers. But this stability is not comparable to that of members of the same occupational classes still economically active. We repeated the analyses by narrowing the study population to ages 30-69 so as to limit the inclusion of retirees in both censuses, and to identify the differences with the analysis of the population aged 30-84. The results are similar, but male and female farmers, inactive people, male clerks, and female manual workers have very high excess mortality. This could be a sign of higher excess risks among the youngest members of these classes, as suggested earlier with regard to the inactive class: premature mortality is well above average in manual and/or low-skilled occupations (Leclerc et al., 2006). The confidence intervals are very wide, however, and few pathways display significant SMRs. These data do not provide a fuller explanation of why mortality risks are related to the type of move. There is no information on intercensal moves or on length of exposure in occupational classes. The data do not enable us to refine the analysis in terms of working conditions or health status, as these variables are not recorded in the censuses. In this connection, it would be worth exploring the causes of death, but a preliminary study showed that the analysis would be hampered by the insufficient number of deaths stratified by cause in our mobility groups. Likewise, because of the small number of deaths in certain groups, our approach does not distinguish more homogeneous categories within occupational classes, which would have enabled us to better specify the links between mobility and mortality (e.g. highly-qualified vs. intermediate occupations; skilled vs. unskilled manual workers and clerks). It would be interesting to supplement this work with analyses of certain characteristics, such as the level of qualification or education, or being unemployed, which influence both occupational pathways (Amossé, 2003; Amossé and Gollac, 2008; Chapoulie, 2000; Monso, 2006) and health risks (Cambois, 2004a; Davey Smith et al., 1998; Huisman et al., 2005; Mejer and Robert-Bobée, 2003; Walters et al., 2002). Identifying a selection effect for these characteristics would shed light on the mechanisms that give rise to these findings. However, this type of analysis is complex, given the extent to which the definitions and representations of such characteristics also change over time, as illustrated earlier with educational attainment (Cambois, 2004a). It is therefore hard to interpret the changing role of sociodemographic characteristics in the links between occupational class and mortality. 352 OCCUPATIONAL MOBILITY AND MORTALITY IN FRANCE In sum, the EDP-based approach has limitations, but also significant advantages. It offers a vision of long-term effects, based on the total population and on all occupational situations and moves (wage employment and selfemployment, promotions and demotions, entries into and exits from employment). It has allowed us to analyse changes in mortality and inequalities by observing concomitant structural shifts. Conclusion Our study has revealed a change in the links between occupational classes, mobility, and mortality over time, particularly in the female population, where mortality differentials within occupational classes have become more pronounced. For men and women alike, mortality is related not only to their occupational class but also to the pathways leading to it. At a time when life expectancy is rising and questions are being asked about the conditions for entering retirement, our study emphasizes the impact of earlier careers on health risks and mortality. In view of these results, we can assume that the social policy measures to facilitate upward mobility (such as in-service training and redeployment) and those designed to protect workers’ health, particularly at the end of a career, are capable of modifying, now or in the future, the nature of occupational trajectories and their link with health risks. Moreover, the structural changes in occupational classes, and in the profiles of the movers and non-movers who compose them, are contributing to the change in the mortality gradient. This finding confirms the importance of analysing mortality differentials in the light of the shifting social and economic context. Funding: Study conducted under a call for projects from the Institut de recherche en santé publique (IResP, Inégalités sociales de santé, 2005-2007). 353 E. C AMBOIS, C. L ABORDE APPENDIX Male SMRs associated with moves between occupational classes (OC) with reference to mortality risk for male population (aged 30-84) and confidence intervals (95%) EDP75: Mortality for 1975-79 associated with 1968 and 1975 occupational classes OC in 1975 OC in 1968 HighlySelfqualified employed Farmers Clerks Manual workers Inactive Total 1968 Highly-qualified 0.74 0.89 0.76 1.02 0.82 1.58 0.78 [0.69-0.79] [0.59-1.24] [0.20-1.68] [0.81-1.25] [0.59-1.09] [1.18-2.04] [0.74-0.83] Self-employed 0.74 0.83 0.86 1.01 1.06 1.57 0.87 [0.48-1.05] [0.77-0.90] [0.44-1.42] [0.59-1.55] [0.83-1.32] [1.11-2.11] [0.81-0.93] Farmers 0.83 0.90 0.87 1.06 1.12 1.34 0.89 [0.30-1.63] [0.50-1.41] [0.82-0.92] [0.55-1.75] [0.85-1.43] [0.96-1.79] [0.84-0.94] Clerks 0.84 1.17 0.72 0.97 1.09 1.09 0.97 [0.66-1.05] [0.73-1.71] [0.29-1.36] [0.90-1.04] [0.87-1.34] [0.79-1.43] [0.91-1.04] Manual workers 0.59 0.93 1.07 1.16 1.17 2.01 1.18 [0.44-0.77] [0.69-1.21] [0.84-1.32] [0.98-1.37] [1.12-1.21] [1.77-2.28] [1.14-1.22] Inactive 1.15 1.11 1.11 1.31 1.58 1.86 1.52 [0.80-1.56] [0.68-1.65] [0.73-1.57] [0.94-1.75] [1.32-1.85] [1.59-2.16] [1.38-1.67] 1975 total 0.75 0.86 0.88 1.01 1.17 1.73 [0.70-0.79] [0.80-0.92] [0.83-0.93] [0.94-1.07] [1.12-1.21] [1.59-1.87] 1.00 Italics show pathways involving few people (<100 individuals) or few deaths (<20 deaths). Source: Permanent demographic sample (EDP), INSEE. EDP99: Mortality for 1999-2003 associated with 1990 and 1999 occupational classes OC in 1999 OC in 1990 HighlySelfqualified employed Farmers Clerks Manual workers Inactive Total 1990 Highly-qualified 0.66 0.74 1.01 0.85 0.94 1.68 0.73 [0.62-0.70] [0.59-0.91] [0.55-1.61] [0.74-0.98] [0.82-1.08] [1.30-2.10] [0.69-0.76] Self-employed 0.68 0.81 0.85 0.86 1.08 2.35 0.86 [0.53-0.85] [0.73-0.89] [0.50-1.31] [0.57-1.22] [0.88-1.29] [1.69-3.13] [0.80-0.93] Farmers 0.63 1.03 0.84 0.96 1.20 1.61 0.89 [0.35-0.99] [0.64-1.50] [0.77-0.91] [0.55-1.49] [0.99-1.43] [1.03-2.31] [0.83-0.95] Clerks 0.87 0.86 1.18 0.99 1.32 2.64 1.05 [0.74-1.02] [0.61-1.15] [0.67-1.83] [0.91-1.07] [1.15-1.50] [1.97-3.42] [0.99-1.11] Manual workers 0.89 1.22 1.20 1.30 1.18 2.88 1.21 [0.77-1.01] [1.03-1.42] [0.94-1.49] [1.15-1.46] [1.13-1.22] [2.51-3.27] [1.17-1.26] Inactive 0.99 1.65 1.69 2.36 2.29 3.67 2.28 [0.72-1.31] [0.97-2.50] [0.94-2.65] [1.69-3.13] [1.97-2.63] [3.14-4.23] [2.07-2.49] 1999 total 0.70 0.88 0.88 1.04 1.20 2.67 [0.67-0.74] [0.82-0.94] [0.82-0.95] [0.98-1.10] [1.15-1.24] [2.46-2.90] Italics show pathways involving few people (<100 individuals) or few deaths (<20 deaths). Source: Permanent demographic sample (EDP), INSEE. 354 1.00 OCCUPATIONAL MOBILITY AND MORTALITY IN FRANCE Female SMRs associated with moves between occupational classes (OC) with reference to mortality risk for female population (aged 30-84) and confidence intervals (95%) EDP75: Mortality for 1975-79 associated with 1968 and 1975 occupational classes OC in 1975 OC in 1968 Highly-qualified Self-employed Farmers HighlySelfqualified employed 0.78 [0.68-0.89] * Farmers * Clerks Manual workers Inactive 1968 total 1.01 1.38 1.32 0.84 [0.67-1.43] [0.50-2.70] [0.91-1.80] [0.75-0.94] * 0.89 1.97 0.85 1.19 0.90 0.91 [0.79-1.01] [0.98-3.30] [0.44-1.41] [0.69-1.83] [0.70-1.12] [0.82-1.01] * 1.09 0.98 0.71 0.98 1.04 0.99 [0.28-2.41] [0.89-1.07] [0.25-1.39] [0.49-1.65] [0.88-1.21] [0.91-1.06] Clerks 0.90 0.83 0.84 0.91 0.86 1.14 0.95 [0.60-1.26] [0.46-1.31] [0.40-1.44] [0.84-0.98] [0.62-1.14] [0.99-1.30] [0.89-1.01] Manual workers 1.17 0.78 1.39 1.06 1.02 1.37 1.10 [0.42-2.29] [0.33-1.42] [0.80-2.12] [0.80-1.36] [0.93-1.12] [1.19-1.57] [1.03-1.18] Inactive 1.09 0.84 0.91 0.93 0.94 1.07 1.03 [0.76-1.49] [0.67-1.04] [0.78-1.04] [0.82-1.05] [0.82-1.07] [1.02-1.11] [0.99-1.06] 1975 total 0.82 0.87 0.97 0.92 0.99 1.08 [0.73-0.92] [0.79-0.97] [0.90-1.04] [0.87-0.98] [0.93-1.07] [1.05-1.13] 1.00 Italics show pathways involving few people (<100 individuals) or few deaths (<20 deaths). * Numbers too small (< 10 deaths). Source: Permanent demographic sample (EDP), INSEE. EDP99: Mortality for 1999-2003 associated with 1990 and 1999 occupational classes OC in 1999 OC in 1990 HighlySelfqualified employed Farmers Clerks Manual workers Inactive 1990 total Highly-qualified 0.68 1.04 0.90 0.88 1.64 1.35 0.80 [0.61-0.75] [0.62-1.58] [0.24-2.01] [0.72-1.06] [1.16-2.21] [1.03-1.72] [0.73-0.86] Self-employed 0.98 0.74 1.16 0.74 1.32 0.70 0.81 [0.58-1.49] [0.62-0.88] [0.53-2.04] [0.52-1.00] [0.92-1.78] [0.45-1.00] [0.72-0.92] Farmers 1.34 0.88 1.02 1.32 0.92 1.21 1.05 [0.61-2.36] [0.42-1.52] [0.91-1.13] [0.92-1.79] [0.67-1.20] [0.97-1.49] [0.96-1.15] Clerks 0.86 0.89 1.13 0.87 0.93 1.60 0.95 [0.71-1.02] [0.66-1.16] [0.71-1.65] [0.82-0.93] [0.78-1.09] [1.41-1.80] [0.90-0.99] Manual workers 1.19 1.53 0.88 1.05 1.11 1.58 1.17 [0.82-1.64] [1.09-2.05] [0.50-1.37] [0.88-1.23] [1.02-1.22] [1.32-1.86] [1.09-1.25] Inactive 0.90 0.91 0.89 1.00 1.25 1.15 1.10 [0.70-1.13] [0.67-1.20] [0.68-1.13] [0.89-1.11] [1.09-1.42] [1.08-1.23] [1.05-1.15] 1999 total 0.76 0.88 1.00 0.91 1.12 1.24 [0.70-0.83] [0.78-0.98] [0.91-1.10] [0.87-0.95] [1.05-1.19] [1.18-1.30] 1.00 Italics show pathways involving few people (<100 individuals) or few deaths (<20 deaths). 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This article analyses the changes in mortality differentials between occupational classes by studying occupational mobility and associated mortality using data from the permanent demographic sample (Échantillon démographique permanent, EDP), a long-term sample representative of the French population at different dates. Analysis of mortality in 1975 (EDP75) and 1999 (EDP99) by occupational class and past occupational moves shows that mortality has declined for all classes but in different ways, causing a slight widening of differentials for both sexes. Within occupational classes, differentials by past moves increased in the EDP99 for men and were now observed in all classes for women. Changes in the composition of occupational classes and in excess mortality associated with certain moves has contributed to this increase in inequalities between occupational classes. This finding highlights the importance of interpreting changes in mortality differentials in the light of sociodemographic developments. Emmanuelle CAMBOIS, Caroline LABORDE • MOBILITÉ SOCIOPROFESSIONNELLE ET MORTALITÉ EN FRANCE. DES LIENS QUI SE CONFIRMENT POUR LES HOMMES ET QUI S’AFFIRMENT POUR LES FEMMES Les inégalités de mortalité entre les professions et catégories socioprofessionnelles françaises (PCS) sont importantes et en augmentation. Mais il existe aussi de larges inégalités de mortalité au sein des PCS selon la nature des carrières passées. Les transformations du marché du travail et des parcours professionnels dans les dernières décennies, notamment pour les femmes, modifient la composition des PCS et leur niveau moyen de mortalité. Cet article analyse l’évolution des inégalités de mortalité entre les PCS à travers l’étude des mobilités professionnelles et de la mortalité associée, en utilisant les données de l’Échantillon démographique permanent (EDP), un échantillon suivi et représentatif de la population française à différentes dates. L’étude de la mortalité en 1975 (EDP75) et en 1999 (EDP99), selon les PCS et les mobilités professionnelles passées, montre que la mortalité a baissé pour toutes les PCS mais de façon différente, aboutissant à un léger creusement des écarts pour les deux sexes. Au sein des PCS, les écarts selon les mobilités passées sont renforcés dans l’EDP99 pour les hommes et se généralisent pour les femmes. La modification de la composition des PCS et l’évolution de la surmortalité associée à certaines mobilités a contribué à cette augmentation des inégalités entre PCS. Interpréter l’évolution des inégalités de mortalité à la lumière des changements sociodémographiques s’avère donc particulièrement important. Emmanuelle CAMBOIS, Caroline LABORDE • MOVILIDAD SOCIO-PROFESIONAL Y MORTALIDAD EN FRANCIA. RELACIONES QUE SE CONFIRMAN EN LOS HOMBRES Y SE AFIRMAN EN LAS MUJERES. Las desigualdades de mortalidad entre las profesiones y categorías socio-profesionales francesas (PCS) son importantes y están todavía aumentando. Pero existen también amplias diferencias de mortalidad dentro de las PCS según la naturaleza de la carrera pasada. Las transformaciones del mercado del trabajo y de los recorridos socio-profesionales en las ultimas décadas, particularmente en las mujeres, han modificado la composición de las PCS y su nivel medio de mortalidad. Este articulo analiza la evolución de las desigualdades de mortalidad entre las PCS a través del estudio de la movilidad profesional y de la mortalidad asociada, utilizando los datos del Echantillon démographique permanent (EDP), es decir un panel observado en continuo y representativo de la población francesa en diferentes fechas. El estudio de la mortalidad en 1975 (EDP1975) y en 1999 (EDP99), según la PCS y la movilidad profesional pasada, muestra que la mortalidad ha disminuido en todas las PCS pero de manera diferente, abocando a un ligero ahondamiento de las diferencias tanto en los hombres como en las mujeres. En el EDP99, dentro de las PCS, las diferencias según la movilidad pasada se refuerzan en los hombres y se generalizan en las mujeres. La modificación de la composición de las PCS y la evolución del exceso de mortalidad asociado a ciertas movilidades han contribuido al aumento de las diferencias entre las PCS. Interpretar la evolución de las desigualdades de mortalidad a la luz de los cambios socio-demográficos se revela pues particularmente importante. Keywords: differential mortality, occupational differentials, mobility, occupations and occupational classes, France. Translated by Jonathan Mandelbaum. 359