L`essentiel - WebLettres
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l’essentiel résumé O typologie Low et high fantasy. Ce sont les deux grandes catégories de la fantasy. Dans la première, les intrigues se déroulent dans notre monde rationnel et les événements surnaturels se manifestent de manière intrusive, parfois originaires d’un autre univers, auquel cas les deux mondes communiquent (Harry Potter). Dans la seconde, les intrigues y ont pour cadre un monde différent du nôtre – dit « monde secondaire » – possédant ses propres lois naturelles ( J. R. R. Tolkien, Le Seigneur des Anneaux). fantasy épique. Principale catégorie de la high fantasy, elle associe un univers médiéval, des mythes et des légendes anciennes ainsi que la magie (Le Seigneur des Anneaux ; T. H. White, Excalibur). Heroic fantasy. Ses héros vivent dans des mondes violents et guerriers où se côtoient chevaliers et magiciens (Conan le Barbare). Fantasy mythologique. Elle exploite une causalité surnaturelle et puise dans les mythologies du monde ainsi que dans les œuvres littéraires antiques ou moyenâgeuses à contenu mythologique (Thomas Burnett Swann, La Trilogie du minotaure ; Poul William Anderson, La Saga de Hrolf Kraki). Fantasy animalière. Elle a pour héros des animaux anthropomorphes. Ce ne sont pas des parodies des hommes mais l’allégorie est souvent présente (Le Vent dans les saules de Kenneth Grahame). Fantasy humoristique (ou light fantasy). Elle joue sur les registres de l’humour et de la parodie. L’Anglais Terry Pratchett (Les Annales du disque-monde) et l’Américain Piers Anthony (le cycle de Xanth) en sont les plus éminents représentants. n D ragon. Incarnation du mal et du péché, ce terrifiant reptile cracheur de feu est pourvu d’un indéniable pouvoir de fascination. Il peut incarner des rôles divers tels que gardien du trésor, symbole de souveraineté, chasseur de démons. n E lfe. L’elfe blanc est un petit lutin moqueur ou une créature lumineuse qui porte secours aux humains et vit reclus dans des forêts profondes. Souvent vêtu de mousse et de feuilles, il se dissimule dans les souches d’arbres et se nourrit de rosée, de miel et de baies. Doté d’une longévité exceptionnelle, il possède un pouvoir de fécondité et de guérison. L’elfe noir est laid et méchant. nG obelin. Cette créature pouilleuse de cou- leur grise ou verdâtre dépasse rarement le mètre. Méprisés, les gobelins (mot issu de l’allemand Kobold : lutin) vivent en clans, généralement dans les montagnes, et ne rêvent que d’exterminer les hommes. Souvent en conflit avec les nains, ils sont parfois asservis par les orques. Ils sont pourvus d’une intelligence rudimentaire et font preuve au combat d’une couardise légendaire. nG riffon. Sans doute né en Inde, cet animal fabuleux d’une puissance phénoménale nous est arrivé via la Perse et la Grèce. Sa taille dépasse celle de huit lions. Il possède le corps et les pattes d’un lion. Sa tête, ses ailes et son bec sont ceux d’un aigle. Il a parfois une queue de serpent. L’hippogriffe est né du croisement du griffon et du cheval (Harry Potter). nN ain. Issu de la mythologie nordique, il est de petite taille, barbu, vit sous terre dans des mines ou des forteresses souterraines. Il fabrique des épées merveilleuses et possèdent souvent des trésors. Il peut s’agir d’un être bienfaisant ou maléfique ; il n’aime pas les elfes. n O rque (ou orc). Créature hideuse à la peau sombre et à la face plate, plus petite qu’un homme, aussi bête que méchante, l’orque est au service du Mal. C’est un guerrier, vêtu d’une cotte de mailles et d’un casque et armé d’une épée et d’une lance. Chez Tolkien, orque (d’Orcus, dieu romain des Enfers) et gobelin désignent la même créature. n T roll. Issue de la mythologie scandinave, créature souterraine, malveillante et puante, il vit dans des grottes à l’abri de la lumière du jour qui le pétrifie. Il chasse la nuit de la chair humaine ou animale. 29 TDC n° 967 • la fantasy n s’accorde à voir en Tolkien le père de la fantasy. En effet, Le Seigneur des Anneaux a été un modèle pour toute une génération d’écrivains. Mais son œuvre reste hors catégorie, sans rapport direct avec l’avalanche des déclinaisons modernes (littérature, bande dessinée, cinéma) et des produits dérivés (jeux vidéo, séries pour la jeunesse ou télévisées), de qualité inégale. Les racines de la fantasy, métissage entre merveilleux et fantastique, vont de l’Illiade et l’Odyssée d’Homère aux grands textes de la littérature médiévale, des romances arthuriennes aux contes populaires et contes de fées littéraires. Le genre puise aux sources anglaises d’une littérature à l’origine destinée aux enfants, avec Lewis Carroll et son Alice, James Barrie et Peter Pan. Cette veine a été largement exploitée, du Monde de Narnia à Harry Potter en passant par Le Magicien d’Oz. Tolkien donna naissance à la fantasy épique (société médiévale, pouvoirs magiques, thème de la quête, de la lutte manichéenne entre le Bien et le Mal, magie blanche et magie noire, personnages issus du folklore ou des mythologies : elfes, trolls, etc.). Le territoire de la fantasy est aujourd’hui très diversifié, et les frontières entre les différents sous-genres sont mouvantes, sans parler des écrivains inclassables tels que Robert Holdstock, Mervin Peake ou Michael Ende. Au-delà de l’entreprise de marketing dont elle est souvent l’objet, la fantasy excède souvent les limites de la simple littérature d’évasion. Son succès auprès des jeunes et des adultes s’explique par le mélange entre le symbolisme des mythes fondateurs, une enfance magnifiée, un ailleurs merveilleux, et parfois effrayant, où se déroulent des aventures extraordinaires, sources de plaisir et de réflexion. des créatures imaginaires