Rapport annuel 2014-2015

Transcription

Rapport annuel 2014-2015
No 24
h ÉDITION SPÉCIALE - Octobre 2015
La mission du Resto Plateau
L
e Resto Plateau est une entreprise d’insertion sociale et professionnelle qui
a pour mission de combattre la pauvreté et l’exclusion.
Pour réaliser sa mission, le Resto Plateau privilégie les objectifs suivants :
◊ Offrir une formation de qualité dans le domaine de la cuisine et en employabilité pour des personnes d’origines culturelles diverses fortement
défavorisées sur le plan de l’emploi.
◊ Opérer un restaurant populaire permettant à des personnes à faibles revenus de se procurer un repas nutritif à prix modique tout en brisant leur
isolement.
◊ Opérer un service de traiteur permettant d’augmenter les revenus autonomes.
◊ Développer des activités d’autofinancement afin de diversifier ses sources
de revenu.
RESTO PLATEAU ❖ 4450, rue St-Hubert, bureau 235, Montréal (Qc) H2J 2W9
Téléphone : (514) 527-5997 ❖ Télécopie : (514) 527-5965 ❖ www.restoplateau.com
MOT DU PRÉSIDENT
R
esto Plateau est un organisme communautaire majeur et son rayonnement est très important et très impressionnant. Je vous invite à lire
le rapport annuel et à écouter les comptes rendus
des différents intervenants pour l’année 20142015.
Le conseil d’administration a poursuivi son travail de redressement avec la participation active
du directeur général. Cette année nous a encore
apporté son lot de problèmes financiers mais notre
mission n’en a pas été négligée pour autant.
Notre mission s’actualise dans un monde en
constante évolution. Nous formons donc des gens,
nous produisons et distribuons toujours des repas,
nous fournissons un appui et des références, etc.
Notre travail au sein de la communauté se poursuit.
Nous avons traversé et traversons toujours des
moments difficiles. Le conseil d’administration, le
directeur général, son équipe de gestion et tous
les employés sont au cœur de la mission de Resto
Plateau et du redressement entrepris. Nous avons
besoin de l’énergie et du dévouement de toutes
ces personnes afin que la mission de Resto Plateau
puisse se perpétuer.
En mon nom et en celui du conseil d’administration, je veux également remercier nos bailleurs de
fonds, nos partenaires, nos sympathisants et nos
membres. Votre appui est toujours important mais
l’est encore plus en ces temps difficiles.
Michel St-Arnaud
pour le conseil d’administration.
Nos administrateurs pour l’année 2014-2015
Michel Bouchard, trésorier
Aimé Chartier, secrétaire
Anita Jouy, secrétaire
Johanne Lambert, vice-présidente
Normand Lebeuf
Jean-Pierre Narcisse
Pierre Pineau
Normand Roy
Michel St-Arnaud, président
Sandra Valade
Christophe Vieille Dadole

LE FEUILLETÉ No 24, Octobre 2015 2
MOT DU DIRECTEUR GÉNÉRAL
C
ette année, je n’ose plus faire de métaphores sur
notre situation ou de pronostic sur une embellie.
Depuis quelques années Resto Plateau a eu à
fonctionner en subissant une fraude importante,
une poursuite non couverte par des assurances,
un changement de la perception des taxes à la
consommation qui nous désavantage, la perte
d’un gros contrat et l’ambiance générale d’austérité qui a frappé le secteur communautaire.
Malgré les difficultés, nous continuerons à nous
battre pour garder à flot Resto Plateau car nous
sommes convaincus de la pertinence d’un lieu
comme le Resto Plateau. D’un lieu qui sert à aider
les personnes qui ont besoin d’un bon repas, d’une
écoute, de références ou de trouver un emploi.
Au-delà des besoins je vois surtout des gens de
tous les horizons qui partagent un repas et une
conversation. J’entends les gens s’échanger des
références et des contacts. Je constate les efforts
des personnes qui veulent intégrer le marché du
travail. J’assiste au travail d’une équipe de travail
dédiée et d’un conseil d’administration mobilisé.
Resto Plateau demeure donc, à mon sens, un lieu
vivant et en constante adaptation.
Gilles Trépanier
Membres du personnel de Resto Plateau pour l’année 2014-2015
François André, directeur de l’insertion
Isabelle Gauthier, conseillère en insertion sociale
Carmen Arancibia, intervenante psychosociale
Nicole Girard, intervenante communautaire
Lili Arcand, conseillère en emploi
Élizabeth Gonzales, superviseure - service traiteur
Lina Arruda, responsable des finances
et de l’administration
Hugo Hurtubise, livreur
Yvan Auger, formateur aux services auxiliaires
Rachida Belcaïd, chef responsable de la production - cuisine centrale
Siham Belhaissi, chef responsable de la production - service traiteur
Élise Bénia, intervenante psychosociale
Nicholas Brassard, chef formateur théorie et
pratique
Marie Briard, organisatrice communautaire
Denyse Cadieux, livreuse et aide-cuisinière
Karine Daigle, chef responsable de la formation
- service traiteur
Lévis Lavoie, directeur de production
Jhoane Louis, chef responsable de la formation
- cuisine centrale
Alberto Nave, intervenant psychosocial
Guilaine Pelletier, responsable du service à la
clientèle - service traiteur
Madeleine Prud’homme, adjointe à la direction
Friedrich Randriamiakatra, chef formateur - les
Terrasses de l’Hibiscus
Maria Cristina Rodriguez, cuisinière accompagnatrice
Gabriel Thériault, livreur
Josée Déry, cuisinière accompagnatrice
Gilles Trépanier, directeur général
Mélanie Dorais, coordonnatrice des ventes et
des contrats spéciaux
Gilles Trottier, formateur théorie-pratique
Sabrina Dubé, intervenante communautaire

3 LE FEUILLETÉ No 24, Octobre 2015
Sandra Valade, conseillère en formation
et développement de partenariats
ÉQUIPE DE TRAVAIL
B
ien que nous soyons rassemblés d’abord et
avant tout pour accomplir une mission à travers les tâches qui nous sont dévolues, une équipe
est composée d’individus.
Une vie d’équipe est donc traversée par des naissances mais aussi des décès, des maladies mais
aussi des guérisons, des parents qui vieillissent
mais aussi des enfants qui naissent, grandissent et
ensuite quittent le foyer. Les années se bousculent
et un jour nous apprenons, un peu abasourdis, que
des membres de l’équipe nous quittent.
Une équipe de travail en changement !
Trois anciens nous quittent pour une retraite ou
une semi-retraite bien méritée.
François André directeur de la formation et ancien
intervenant qui a travaillé plus de dix-sept ans au
secteur de la formation de Resto Plateau. Madeleine Prud’homme qui a travaillé des années à Resto
Plateau à titre de support à la direction générale.
Madeleine a également travaillé depuis quatre ans,
à temps partiel, à mettre en ordre tous les documents administratifs de la corporation en plus de
s’occuper de réunir le matériel pour l’enquête de
la police sur la fraude et de fournir les documents
pour les poursuites entre administrateurs.
Marie Briard, intervenante dans la grande salle,
responsable du membership, des sorties, des bénévoles, etc. cessera son travail à l’automne 2015
après douze années de service. Soulignons que
Marie a également été, avant d’être employée de
Resto Plateau, membre du conseil d’administration et en a occupé la présidence. Marie remplacera Madeleine Prud’homme et sera à Resto Plateau
à temps partiel dès cet automne.
Ces trois personnes nous auront marqués par
leur dévouement à la réalisation de la mission de
Resto Plateau. Toujours prêtes et disponibles, leur
constance a été un modèle pour tout nouvel employé. Un grand merci pour tout et bonne retraite
ou semi-retraite.
D’autres personnes nous quittent
…ou se joignent à nous.
Ensuite, mesdames Élizabeth Gonzalez (douze
ans de service) et Maria Rodriguez (quatre ans de
service) nous ont quittés cette année pour réaliser
des projets personnels. Après des années de service au traiteur nous les saluons et leur souhaitons
le meilleur pour le futur.
Ces mouvements favorisent l’arrivée de nouvelles
personnes qui, grâce à l’exemple des anciens,
conserveront cet esprit d’accueil et d’ouverture.
Saluons donc Josiane Lapierre et Carlos Guelfi.
NOS PARTENAIRES
Alliances 3e Âge Grand Plateau n Carrefour Saint-Eusèbe n Centraide du Grand Montréal n Centre de communication adaptée n Centre de réadaptation en déficience
intellectuelle et en troubles envahissants du développement de Montréal n Centre de
lecture et d’écriture n Centre de services communautaires du Monastère n Collectif des entreprises d’insertion du Québec n Comité d’économie sociale de l’Île de Montréal n Commerce Solidaire n Corporation de développement communautaire Action
Solidarité Grand Plateau n Corporation de développement économique et communautaire Centre-Sud/Plateau Mont-Royal n Inter-Loge n Magasin solidaire n Moisson
Montréal n Mutuelle de formation des entreprises d’insertion du Québec n Mutuelle
en santé et sécurité du travail de l’Association provinciale des constructeurs d’habitations du Québec n Projet Changement n Table Autour des familles du Grand Plateau
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LE FEUILLETÉ No 24, Octobre 2015 4
SECTEUR DE l’INSERTION SOCIALE ET PROFESSIONNELLE
L
’objectif terminal du secteur de l’insertion
sociale et professionnelle du Resto Plateau est
d’accompagner nos participants pour qu’ils puissent
s’insérer à la réalité contemporaine de l’emploi, et
se construire une identité personnelle, sociale, professionnelle et citoyenne porteuse d’espoir et de
possibilités constructives pour leur avenir.
La démarche d’insertion que nous dispensons à
notre clientèle est de répondre à des besoins de
formation et d’accompagnement de personnes
en sérieuses difficultés d’intégration au marché
du travail, dans un objectif de lutte à la pauvreté
et à l’exclusion. Il privilégie une stratégie globale
d’intervention pour favoriser chez cette clientèle
fortement défavorisée l’accès à l’emploi et à son
maintien. Il s’articule selon trois axes majeurs :
• L’orientation professionnelle : l’apprentissage
technique ainsi que pratique du métier d’aide
cuisinier et l’acquisition de comportements
adaptés à la réalité du marché de l’emploi.
• L’orientation psychosociale : l’intervention et
l’accompagnement personnalisé visant à atténuer les difficultés personnelles ou sociales qui
contreviennent à l’accès à l’emploi ;
• L’orientation citoyenne : l’apprentissage et
le développement du comportement citoyen
chez la personne afin qu’elle puisse jouer un
rôle actif dans sa communauté.
Durant l’entente 2014-2015, nous avons poursuivi
nos actions d’insertion avec succès, réalisant nos
cibles de retour en emploi (100%) tel que prévu dans
l’offre de service avec Emploi Québec. Le nombre
prévu d’admission (96) a cependant présenté un
écart de trois participations qui ont échoué leur
période de probation et qui n’ont pu être remplacées. L’objectif de hausser le taux des prestataires
en parcours d’insertion exigé par Emploi Québec a
été réalisé passant de 49% lors de la dernière entente de service 2013-2014 à 55% pour l’entente
2014-2015. Nous avons maintenu une diversification significative au niveau de notre clientèle tant
au point de vue du profil socioculturel que de l’origine ethnique favorisant ainsi la probabilité d’une
meilleure intégration sociale et professionnelle.

5 LE FEUILLETÉ No 24, Octobre 2015 L’équipe d’encadrement du secteur de l’insertion
sociale et professionnelle s’est encore une fois signalée par son engagement à réaliser la mission de
l’organisme et à dynamiser ses pratiques malgré le
contexte difficile que représente l’insertion des personnes et les difficiles conditions d’exercice de leur
mandat professionnel. En effet, la recrudescence
des problématiques psychosociales de notre clientèle, ajoutée à la priorité d’admettre les prestataires
de revenu public en parcours d’insertion, impose
à l’équipe d’encadrement une pression croissante
pour adapter continuellement ses interventions
dans le but de garantir une qualité d’insertion tout en
réalisant les cibles de retour en emploi. À cet égard
nous ne pouvons que leur témoigner notre respect
et notre reconnaissance pour le travail accompli.
L’équipe d’encadrement s’est également employée
au cours de cette entente à stimuler ses actions par
la création de nouveaux partenariats et le renforcement des collaborations existantes. Ainsi nous
avons maintenu notre collaboration avec les centres
locaux d’emploi, les organismes d’employabilité
(La boussole, Dans la rue, le YMCA, le Centre des
femmes de Montréal, Accès-cible, Jeunesse en
action, etc.) les centres de détention et les maisons
de transition, le réseau d’organismes communautaires pour l’accueil et l’intégration des immigrants
ainsi que le Réseau des carrefours jeunesse emploi.
Nous avons eu aussi la préoccupation de resserrer
nos liens avec plusieurs organismes dont Au bas de
l’échelle, Mouvement Action- Chômage de Montréal, L’Hirondelle et le Comité logement du Plateau Mont-Royal.
Au cours de l’entente 2014-2015 plusieurs événements communautaires et commerciaux ont
permis à nos clients en insertion d’améliorer leur
employabilité et leur implication en leur offrant
des conditions d’exercice différentes que seul, le
parcours ne peut leur offrir. Ces différentes expériences permettent à nos travailleurs en formation
d’augmenter leur savoir-faire technique et pratique
en leur faisant vivre une immersion professionnelle
dans le cadre d’activités spécifiques de production
et d’augmenter leur savoir-être en les sensibilisant
au milieu communautaire.
Plusieurs autres projets et activités d’insertion sont
en cours d’évaluation, particulièrement en ce qui
concerne la clientèle jeunesse qui éprouve de sérieuses difficultés d’ordre social et professionnel.
L’enjeu, pour une entreprise d’insertion comme la
RÉSULTATS DE L’ANNÉE 2014-2015 :
(du 1er juillet 2014 au 30 juin 2015)
A
de cette entente, l’équipe d’encadrement, au niveau du retour en emploi de notre
clientèle, a atteint sa cible malgré les turbulences
de toutes sortes que l’organisme a dû subir au
cours de cette année. L’expertise, l’ancienneté et
l’engagement de son personnel à réaliser la mission
de l’organisme ont concouru de manière éloquente
à l’atteinte de son mandat. Nous avons géré de
manière efficiente les activités d’insertion tout en
veillant à ce que la concertation entre les différents
professionnels de l’équipe d’encadrement soit au
centre des priorités.
u cours
Nombre de participants ayant complété leur
parcours d’insertion :
Nombre d’admissions prévues à l’entente : 96(100 %)
Cible à atteindre :
77(80 %)
Résultats obtenus :
Nouvelles admissions :
Réadmissions :
Total :
Participations complétées :
Période de probation non complétée :
Abandons :
Total :
96
03
99
67 (68 %)
04 (04 %)
28 (28 %)
99 (100 %)
nôtre, trouve tout son sens et sa finalité en modulant ses programmes, ses interventions et ses stratégies dans le but de rendre accessible son parcours
aux personnes désireuses de s’intégrer au marché
du travail.
Nombre de participants qui ont été en emploi ou
aux études après leur parcours d’insertion :
Cible à atteindre :
Résultats obtenus :
58 (100 %)
58 (104 %)
Profil des personnes qui ont suivi un parcours
d’insertion en emploi :
FEMMES :
HOMMES :
TOTAL :
67 (68 %)
32(32 %)
99(100 %)
Répartition par groupe d’âge :
DE 18 À 24 ANS :
DE 25 À 29 ANS :
DE 30 À 35 ANS :
DE 36 À 44 ANS :
DE 45 À 54 ANS :
DE 55 À 64 ANS :
TOTAL :
16 (16 %)
13 (13 %)
17 (17 %)
25 (25 %)
24 (24 %)
04 (04 %)
99(100 %)
Profil migratoire :
CITOYENS CANADIENS :
IMMIGRANTS REÇUS :
TOTAL :
34 (34 %)
65 (66 %)
96(100 %)
Sources de revenu :
SANS SOUTIEN PUBLIC :
AIDE SOCIALE :
ASSURANCE-EMPLOI :
EMPLOI :
TOTAL :
38 (38 %)
48 (48 %)
07(07 %)
06 (06 %)
99(100 %)
LE BÉNÉVOLAT
L
’apport des bénévoles est d’une grande importance pour un organisme comme le nôtre. Ils ont été
85, cette année, à donner généreusement de leur temps (1 147 heures au total) et ainsi soutenir
l’équipe dans ses activités, en oeuvrant au conseil d’administration, au secteur de l’insertion sociale et
professionnelle ainsi qu’au secteur communautaire, à l’administration et aux activités de financement.
Nous les remercions chaleureusement. Bon nombre d’entre eux nous appuient depuis plusieurs années.
Leur contribution témoigne de leur foi en la mission de l’organisme.
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LE FEUILLETÉ No 24, Octobre 2015 6
LE RESTAURANT POPULAIRE
U
ne des raisons d’être de Resto Plateau demeure
toujours le restaurant populaire. Différentes
interactions s’y déroulent continuellement. C’est le
va et vient entre la production, le service, la rotation de la clientèle, l’intervention communautaire
et tout le bourdonnement des conversations. Dans
ce court texte nous n’aborderons qu’un des aspects
de ces nombreuses interactions soit la production
et le service des repas au restaurant populaire.
se sustenter pour 1,75 $. Les femmes enceintes
ou qui allaitent paient 3,00 $ un repas complet qui
comprend deux verres de lait. Un coin enfant a été
aménagé et des chaises hautes ont été achetées.
Pour rappel, nos heures de service sont toujours
de 11 h 30 à 13 h 30. Cependant nous accueillons
notre clientèle dès 10 h 30 et finissons le ramassage
des cabarets vers 14 h 30. Nous offrons nos repas
toute l’année sauf pour un arrêt de deux semaines
pour les Fêtes de Noël et lors de certains congés
civiques. Nous sommes donc au poste environ 240
jours dans l’année.
Une équipe de stagiaires en nutrition a préparé
des affiches qui expliquent la composition des repas servis et qui comportent des mentions quant
aux intolérances ou allergies. Ces affiches sont
apposées sur les parois vitrées qui séparent les
consommateurs(trices) des plats à servir.
Quelques éléments à souligner…
Nous avons amélioré notre contrôle de caisse en
programmant de façon plus précise nos différents
produits et clientèles. De cette façon nous sommes
en mesure de connaître le nombre de repas vendus
au prix solidaire, au prix régulier, pour les employée-s, les repas payés par des coupons-repas, les repas
« femmes enceintes », les repas enfants à prix réduit, les repas gratuits (jeunes enfants et stagiaires).
Moisson Montréal nous fournit des denrées pour
soutenir notre offre de repas au restaurant populaire. Cette année nous avons commencé à bénéficier de dons de viande. C’est une bonne nouvelle
puisque nous pouvons continuer à offrir des repas
à très bon compte. Cependant nous recevons des
viandes différentes (bœuf, poulet, porc) en coupes
variées (lanières, cubes, viande hachée, etc) et en
petite quantité (2, 5, 7 ou 10 kilos). Notre personnel de cuisine doit donc user de créativité pour bien
utiliser ces denrées.
Nous avons rendu notre restaurant populaire plus accueillant pour les familles, les femmes enceintes ou qui
allaitent. Une tarification spéciale a été instituée pour
ces clientèles. Les enfants de moins de cinq ans ont
droit à un repas gratuit. Les plus grands peuvent

7 LE FEUILLETÉ No 24, Octobre 2015 Nous avons également affiché la possibilité d’acheter des carnets-repas et avons tenu un kiosque
d’information à ce sujet. Ceci permet une meilleure budgétisation pour la personne et permet de
réduire le coût unitaire des repas.
Nous avons procédé au grand nettoyage (lavage
sous pression) des murs de la grande salle et avons
instauré un récurage plus fréquent des tables, des
chaises et du plancher. Ces mesures permettent de
manger dans un environnement plus agréable.
Nous avons complètement changé le système de
son et repositionné les haut-parleurs fixés aux colonnes de la grande salle. Ceci nous permet de tenir des événements dans de meilleures conditions
(fête de Noël, chorale, etc.) et d’améliorer l’offre
de notre salle.
Nous avons élaboré deux outils pour faire connaître
notre restaurant populaire. Il s’agit des cartes format carte d’affaires. L’une des cartes porte sur la
tarification ‘’générale’’ et l’autre s’adresse aux familles. Des centaines de cartes ont été imprimées
et sont distribuées autant par l’équipe que par nos
sympathisant-e-s.
À titre de projet pilote le double rôle de production
et de formation assumé par la cheffe de la cuisine
centrale a été scindé. Il est maintenant assumé
maintenant par deux personnes. Une personne a
également été embauchée à titre de cuisinier accompagnateur.
Il faut également signaler une modification à
l’équipe de stagiaires provenant du Centre de réadaptation en déficience intellectuelle et en troubles
envahissants du développement (CRDITED). De
stage de groupe, les stagiaires sont passés au stage
individuel. Certaines personnes de ce groupe auxquelles nous étions fort attachées nous ont quittés
pour rejoindre un autre plateau de stage. Malheureusement cette transition nous a également
fait perdre l’intervenante déléguée par le Centre
de réadaptation en déficience intellectuelle et en
troubles envahissants du développement (CRDITED) puisque notre plateau de stage est passé
de stage de groupe à stage individuel. L’encadrement des stagiaires se fait maintenant à l’interne.
Quelques statistiques…
La cuisine du restaurant populaire a produit 91 000
repas.
De ceux-ci, 61 000 ont été servis dans notre grande
salle à l’heure du dîner.
La clientèle de Projet Changement, situé au Centre
de services communautaires du Monastère, en a
consommé 13 500.
D’autres OBNL ont commandé 16 500 repas
chauds. Ces repas sont produits et livrés de façon
quotidienne ou très régulière.
Cette cuisine a aussi assumé durant quelques mois
le démarrage d’un nouveau contrat soit l’offre de
dîner aux Terrasses de l’Hibiscus, un OBNL en
habitation.
Les défis à relever…
L’inflation des denrées alimentaires constitue le
premier des défis et les prochaines années s’annoncent difficiles à ce niveau. Malgré ceci, le
conseil d’administration de Resto Plateau n’a pas
augmenté le prix des repas cette année.
L’austérité rime, pour nous, avec la non-indexation
des subventions et la menace constante de coupure ou de réduction de certaines subventions.
La détérioration de notre équipement et du matériel roulant constitue une préoccupation puisque
nos moyens ne nous permettent pas d’investir
dans de l’équipement ou des réparations.
Notre achalandage a diminué au restaurant populaire. Nous sommes passés de près de 275 repas
servis quotidiennement à 250 repas. Cette baisse
semble affecter plusieurs groupes et nous n’en saisissons pas les causes. Est-ce imputable au vieillissement de la population ? À la hausse du prix des
repas que nous avons effectuée il y a plus d’un an ?
SERVICES À LA CLIENTÈLE DU RESTAURANT ET ACTIVITÉS COMMUNAUTAIRES
I
difficile de dresser un portrait type du client
du restaurant et des raisons qui l’y amène, à part
le besoin de se nourrir convenablement à un coût
modique.
l est
On constate que la majorité des personnes qui fréquentent le restaurant sont des hommes (75%)
et qu’elles ont plus de 45 ans. Qui sont ces personnes ? Il s’agit pour plusieurs de personnes qui
vivent des difficultés d’ordre socioéconomique ou
de santé physique ou mentale qui font obstacle à
leur intégration sociale ou professionnelle. D’autres
sont retraités, travailleurs à faibles revenus, nouveaux arrivants ou étudiants.
Que viennent chercher ces gens au Resto Plateau ? Pour certains, qui viennent régulièrement,
cela permet de maintenir un équilibre dans leur vie
en s’obligeant à sortir ou en côtoyant d’autres personnes. Pour les uns, il s’agit d’échanger avec des
amis ou connaissances. D’autres ont besoin d’une
écoute chaleureuse, d’un soutien ou de réconfort
dans des moments difficiles. Une recherche effectuée à l’été 2014, dont il est sujet à la chronique
Resto Plateau et l’action communautaire de ce
rapport d’activités, complète ou confirme nos observations.
Le service d’accueil et de référence
Les demandes d’information, de soutien ou de
référence, faites en personne ou par téléphone,
nous parviennent de clients du restaurant, de personnes de l’extérieur référées par des clients, des
membres ou des intervenants d’autres ressources

LE FEUILLETÉ No 24, Octobre 2015 8
ou encore des intervenants eux-mêmes, Les intervenantes qui travaillent auprès de ces personnes
sont à leur écoute et se rendent disponibles, quel
que soit le moment si elles croient que la situation
est urgente, pour répondre à leurs besoins d’information, de références et de soutien dans certaines
démarches ou lorsqu’elles vivent des situations difficiles, tout en favorisant l’entraide.
Les intervenantes se chargent aussi de l’organisation d’activités, de la gestion des inscriptions à
celles-ci et des demandes d’adhésion. Elles voient
également à tenir à jour les présentoirs et les babillards afin d’informer les clients de diverses ressources ou de certains événements qui peuvent les
concerner.
Environ 1 500 heures de travail sont affectées à ces
tâches par année et le nombre d’interventions est
de plus de mille.
L’intervenante à l’accueil agit, à l’heure du dîner,
à titre d’hôtesse qui reçoit les personnes qui se
présentent pour la première fois, les informe sur
la mission de l’organisme, la façon de procéder,
les prix, les menus et leur manifeste sa disponibilité si elles ont des besoins particuliers. Elle assiste
les personnes à mobilité réduite en les accompagnant au comptoir ou en leur servant le repas. Elle
se charge de maintenir un climat harmonieux dans
la salle en assurant la sécurité et la bonne entente
entre les dîneurs.
Nous offrons du dépannage-repas à des clients qui
vivent des fins de mois plus difficiles ou à des personnes présentant divers problèmes d’ordre socioéconomique (itinérance, alcoolisme, toxicomanie,
jeu compulsif, problèmes de santé mentale, etc.).
Dans certaines situations, le dépannage permet à
l’intervenante à l’accueil d’établir ou de garder un
contact avec des personnes très isolées ou encore
de réduire les méfaits liés à leurs dépendances ou
à leur mode de vie. Cela peut aussi contribuer à
leur intégration à la clientèle du restaurant et favoriser chez celle-ci une ouverture à l’autre. Ce sont,
cette année, 526 repas qui ont été offerts gracieusement à 251 personnes différentes. Le député
de la circonscription de Mercier, M. Amir Khadir,
et l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal ont
contribué, cette année, à ce geste pour 318 repas
(le reste de leur don sera utilisé pour l’année 20152016) et Resto Plateau, pour 206 repas. L’offre

9 LE FEUILLETÉ No 24, Octobre 2015 de repas-dépannage étant limitée, il importe de
répondre aux demandes avec discernement et de
façon équitable.
Nous avons par ailleurs maintenu l’entente conclue
en 2011 avec Le Groupe communautaire L’Itinéraire. Il s’agit d’échanger, contre des billets-repas,
les cartes offertes aux camelots du magazine L’Itinéraire par le Groupe ou achetées par des donateurs qui eux, les remettent à des personnes dans
le besoin. Au cours de l’année 2014-2015, 232
personnes ont pu bénéficier de ce service pour un
total de 1 147 billets-repas.
Les activités communautaires
Clinique d’impôt : Au cours des cinq journées
tenues encore cette année, et par la participation
d’une bénévole à domicile, 145 personnes à revenus modestes (clients, membres, ou travailleurs en
formation) ont pu produire gratuitement, grâce à
des bénévoles, leurs déclarations de revenus et ainsi bénéficier de certains crédits remboursables ou
être en mesure de fournir des preuves de revenus
pour des demandes d’aide financière. Ceci, avec le
soutien du programme de bénévoles de l’Agence
de revenu du Canada et Revenu Québec.
Sorties : 92 personnes ont participé à la journée
plein air, à la cueillette de pommes ou à la sortie à
la cabane à sucre, activités pour lesquelles elles ont
contribué à 55% du coût. Ces activités sont, pour
les participants, des occasions de sortir de la ville,
respirer l’air de la campagne, d’échanger autour
d’un repas traditionnel ou d’un pique-nique.
Fête de Noël : Encore cette année, nous avons organisé quatre repas servis en une journée (deux le
midi et deux le soir) pour souligner la période des
Fêtes. Fidèle depuis une dizaine d’années, Aimé
Chartier, maître de cérémonie, était au poste. Des
équipes de bénévoles, dont 30 élèves de l’école
secondaire Saint-Laurent, ont accueilli nos invités et ont fait le service aux tables nos invités. La
partie spectacle a été offerte par les chanteurs
Richard Huet et Kent Olivier. Le père Noël remis
un cadeau aux petits et les grands ont participé à
plusieurs tirages de cadeaux offerts par des commerçants du quartier et des sympathisants.
Café internet : L’activité s’est poursuivie cette
année, à raison de deux périodes de deux heures
et demie par semaine, pendant lesquelles les participants pouvaient naviguer sur l’internet avec,
au besoin, le soutien d’une personne-ressource du
Centre de lecture et d’écriture.
Stands d’information : Les intervenants de Plein
milieu sont revenus, encore cette année, tenir des
stands d’information. Des membres du mouvement
ATD (Agir tous pour la dignité) Quart Monde nous
ont visités et ont tenu une exposition de photos.
Nous avons aussi profité de la présence du Centre
des femmes de Montréal et du Centre des femmes
du Plateau Mont-Royal, lequel nous a présenté une
carte des quatre parcours piétonniers sécuritaires
du quartier destinés aux aînéEs. Lors de leur stage
à Resto Plateau, des stagiaires en nutrition de l’Université de Montréal ont informé les dîneurs sur divers aspects d’un régime alimentaire équilibré.
Dîners animés : La chorale le Chœur de l’aphasie a
ému, réjoui ou fait chanter plus d’un en soulignant
Noël et la Saint-Valentin. Nous avons aussi savouré un repas cabane à sucre, animé par le violoneux
Jean-Luc Lampron.
LE SERVICE TRAITEUR
cette partie de l’organisation a
connu plusieurs changements. Nous essaierons dans ce court texte d’en faire un tour d’horizon tout en soulevant les enjeux ou les défis.
C
poste en plus de procurer des heures de travail sur
l’heure du dîner pour le service à la clientèle. Ce
poste de service à la clientèle a été occupé par une
des personnes affectées à la livraison.
Beaucoup de changements dans les ressources humaines…
…et dans les contrats
ette année,
Une responsable des ventes a travaillé à reprendre
un poste laissé vacant depuis quelques années et
occupé, à temps partiel, par une contractuelle. Une
description des tâches a été produite, avec l’idée
de l’adapter après une année. Toute l’année a été
consacrée à soutenir les ventes, la production, le
service lors des événements, la levée de fonds, etc.
Le chef du traiteur qui s’occupait autant de la formation que de la production a été affecté au démarrage
du nouveau plateau de travail aux Terrasses de l’Hibiscus. À titre de projet pilote le double rôle de production
et de formation assumé par le chef du traiteur a été
scindé. Il est maintenant assumé par deux personnes.
Une de celle-ci travaillait à la cuisine centrale (celle
du restaurant populaire) à titre de cuisinière accompagnatrice et l’autre occupait un poste similaire au
service traiteur. Une personne embauchée pour effectuer le contrat de la « Police » a vu son poste coupé
suite à la perte de ce contrat. Deux employées, Élizabeth et Maria, nous ont quittés définitivement.
L’équipe du traiteur qui comptait auparavant cinq
personnes n’en compte plus que trois. Il faut cependant ajouter que le contrat des Terrasses de
l’Hibiscus permet de conserver un quatrième
En novembre 2014 nous avons définitivement
perdu le contrat de fourniture de repas légers au
Service de police de la Ville de Montréal. Nous
avons cependant obtenu le contrat de fourniture
des dîners aux Terrasses de l’Hibiscus.
Nous avons revu notre menu des bouchées ainsi
que le menu pour le chaud. Nous avons d’ailleurs
connu une augmentation de commandes de nos
menus chauds.
Depuis mars 2014 nous ne pouvons plus charger les
taxes de vente à nos clients du traiteur. Nous escomptions, au début, une hausse des ventes puis ensuite
le portrait s’est brouillé. Au final, cette nouvelle
réalité nous dessert car nous avons perdu le revenu
lié à ces taxes de vente sans augmenter nos ventes.
Au total, nos revenus globaux se maintiennent
mais les marges de revenus diminuent.
Les défis de l’année
Nous avons restructuré l’organisation des ressources humaines au traiteur. Nous aurons à suivre
cette expérimentation et à juger l’apport de cette
nouvelle forme d’organisation dans la réussite de
Resto Plateau.

LE FEUILLETÉ No 24, Octobre 2015 10
Le poste aux ventes évolue vers un poste de coordination des ventes et des contrats spéciaux. Encore une fois il faut roder et ajuster le travail.
Les Terrasses de l’Hibiscus constituent un nouveau
plateau de travail. Après presqu’un an d’implantation
et de rodage, il faut accentuer le contrôle des coûts et
des autres ressources affectées à ce plateau de travail.
À l’été 2015, nous avons travaillé avec Espace pour
la Vie pour offrir certains produits au Jardin Botanique. Nous avons mis au point des produits, avons
rodé la livraison, etc. Nous aurons un bilan à faire
de cette expérience à l’automne 2015.
Les contrats publics deviennent un enjeu pour les
OBNL. En effet, l’appel de soumission auprès de
toutes les entreprises dans un marché extrêmement concurrentiel pousse les prix vers le bas.
Nous sommes en réflexion sur l’opportunité de
continuer à soumissionner sur des appels publics
de fournitures de produits ou de services.
Le renouvellement des équipements et du matériel
incluant les camionnettes de livraison demeure un
enjeu.
RESTO PLATEAU ET L’ACTION COMMUNAUTAIRE
E
ncore cette année, Resto Plateau a déployé
beaucoup d’énergie pour maintenir des projets
existants et pour en développer de nouveaux. Nos
actions communautaires sont portées par les valeurs de notre mission qui rappelons-la, est de combattre la pauvreté et l’exclusion sociale. Ce présent
exposé a pour but de vous exposer les réalisations
qui ont eu lieu au cours de l’année 2014-15 en action communautaire. Ainsi, nous parlerons d’une
recherche effectuée l’été dernier auprès de nos
dîneurs et dont le rapport fut déposé au cours de
l’automne 2014. Cette recherche terrain nous a stimulés et encouragés face au mandat du restaurant
populaire, qui est d’offrir un repas nutritif et à prix
modique à des personnes à faibles revenus tout en
brisant leur isolement. Nous allons vous présenter
un nouvel axe de développement en sécurité alimentaire et qui touche spécifiquement les familles.
Nous allons aussi vous faire part de l’évolution du
projet collectif du Magasin solidaire qui, mine de
rien, existe déjà depuis quatre ans. Enfin, nous vous
présenterons nos principales activités en lien avec
le développement communautaire externe.
Pourquoi aller au Resto Plateau ?
Resto Plateau a mandaté Madame Catherine Jauzion, doctorante en sociologie, afin de mener une
étude auprès de nos dîneurs. L’équipe de recherche
était composée de deux personnes. Madame
Jauzion était responsable de la supervision de la
recherche, de la coordination des activités sur le

11 LE FEUILLETÉ No 24, Octobre 2015 terrain ainsi que des analyses transversales, et enfin
de la rédaction du rapport final. Cette dernière travaillait de concert avec un assistant de recherche,
M. Bruno Marcotte, qui lui, s’assurait de faire les
observations in situ, de conduire les entrevues, de
les transcrire, de les coder et d’en faire l’analyse.
Le but de cette recherche était d’approfondir la
connaissance de notre clientèle de dîneurs à notre
restaurant populaire. Il s’agit d’une recherche qualitative articulée autour de trois axes de questionnement. Le premier axe concernait les éléments
déclencheurs du « Pourquoi aller au Resto Plateau ? »,
le second les habitudes alimentaires et de fréquentation et enfin, ce que représente l’organisme aux
yeux des dîneurs (les représentations) de Resto Plateau. Cette recherche terrain a eu lieu pendant les
mois de juin et juillet 2014, où cinquante personnes
ont été interrogées. Les chercheurs ont veillé à
rencontrer 1/3 de femmes pour 2/3 d’hommes. Ils
ont aussi pris soin de rencontrer des répondants de
différents âges et de différentes cultures.
Les chercheurs ont mis en lumière trois grands facteurs qui incitent plus particulièrement les dîneurs
à fréquenter le Resto Plateau : les revenus limités,
les « handicaps culinaires » et l’isolement social. Ces
trois facteurs ou déclencheurs mettent en lumière
la notion de précarité vécue par la majorité de nos
dîneurs. Comme nous le rappelle les chercheurs,
la notion de précarité touche à tous les domaines
de la vie quotidienne, à la santé physique et mentale, au statut ainsi qu’aux liens sociaux en général.
« La précarité est l’absence d’une ou plusieurs des
sécurités permettant aux personnes et aux familles
d’assumer leurs responsabilités élémentaires et de
jouir de leurs droits fondamentaux. L’insécurité
qui en résulte peut être plus ou moins étendue et
avoir des conséquences plus ou moins graves et
définitives. Elle conduit le plus souvent à la grande
pauvreté quand elle affecte plusieurs domaines
de l’existence, qu’elle tend à se prolonger dans le
temps et devient persistante, qu’elle compromet
gravement les chances de reconquérir ses droits
et de réassumer ses responsabilités par soi-même
dans un avenir prévisible. » (Wresinski, 1987 : 14).
Au regard des habitudes de fréquentation, pour
certains dîneurs ils viennent avant tout pour s’alimenter, parce que c’est pratique, rapide, abordable
et santé. Pour d’autres dîneurs, en plus du besoin
de s’alimenter, c’est un espace de socialisation important où ils se sentent accueillis, peu importe leur
condition sociale. Les dîneurs apprécient de se retrouver dans un lieu diversifié et non pas cloisonné
en des clientèles spécifiques. La richesse de cette
diversité est appréciée par la majorité des dîneurs
et participe à nourrir la santé sociale de nous tous !
En conclusion de l’étude, les chercheurs croient que
« …le Resto Plateau agit comme rempart, afin d’empêcher ces personnes vivant une certaine précarité
de vivre une précarité aggravée. Ainsi, pour le travailleur à faible revenu, le RP pourra permettre de
ne pas faire exploser son budget. Pour la personne
âgée qui peine à cuisiner, le RP pourra lui permettre
de conserver un certain équilibre alimentaire et,
par ricochet, une meilleur santé. Pour la personne
isolée socialement, le RP pourra lui donner l’occasion de se reconstruire une cercle social, etc. ».
Pourquoi Resto Plateau a commandé cette
recherche ?
Évidemment pour plusieurs raisons…Cela nous
permet comme groupe communautaire d’affiner
notre compréhension de la réalité de la pauvreté
qui a maintenant plusieurs visages. Cette recherche
met à jour la diversité et la complexité sournoise de
la réalité de la pauvreté économique et des dérives
sociales et personnelles qu’elle engendre et qu’on
appelle maintenant précarité. Cette recherche nous
donne la possibilité de mieux nous situer face aux
autres organismes communautaires qui opèrent des
ressources similaires à notre restaurant populaire.
Elle alimente des réflexions avec les partenaires
communautaires, les administrateurs de notre
conseil d’administration, les bailleurs de fonds.
Cela confirme l’importance de maintenir un milieu
de vie où la mixité sociale est au menu de tous les
jours ; cette saveur particulière à Resto Plateau,
participe en autre, à la santé sociale des dîneurs.
Un nouveau bébé... Bienvenue aux familles !
Resto Plateau est fier d’annoncer un nouvel axe de
prévention en sécurité alimentaire à notre restaurant
populaire pour les femmes enceintes ou qui allaitent
ainsi que pour les enfants. Ce nouvel engagement
s’inscrit en continuum avec les objectifs du restaurant populaire qui sont d’offrir un repas nutritif à
prix modique et de contribuer à briser l’isolement.
Nous avons élaboré une tarification particulière afin
de contribuer à la sécurité alimentaire des familles :
Femme enceinte ou allaitant : 3,00 $ repas complet incluant
2 verres de lait
30,00 $ livret de 11 billets
(2,73$ le repas)
Enfant (1-5 ans): Gratuit
Enfant (6-10 ans): 1,75 $ le repas
Afin que les familles puissent se sentir bien accueillies, nous avons aménagé un petit coin enfant, nous
avons augmenté le nombre de chaises hautes disponibles, en plus d’aménager une salle de toilette
où l’on retrouve une table à langer murale.
Nous avons joint la table Autour des familles
Grand Plateau afin de connaître les organismes qui
travaillent auprès des familles et les enjeux qui s’y
rattachent.
Sécurité alimentaire… Magasin solidaire
Voilà déjà quatre ans que le Magasin solidaire travaille d’arrache-pied afin de participer à la sécurité
alimentaire des citoyens du Grand Plateau, et ce
malgré un financement insuffisant et non récurrent.
Ce projet collectif perdure grâce à la contribution
de ressources humaines provenant des organismes
communautaires impliqués au comité d’opérationnalisation (les Dîners St-Louis, la CDC ASGP, le
CSSS Jeanne-Mance, Projet Changement, Resto
Plateau et une citoyenne bénévole), sans oublier

LE FEUILLETÉ No 24, Octobre 2015 12
l’apport plus qu’important des personnes bénévoles impliquées. Malgré des contraintes économiques majeures, nous avons réussi à innover cette
année et nous en sommes fiers ! Par exemple, une
entente de bénévolat a été établie avec les élèves
de l’école Jeanne-Mance. Cette entente a permis
de faire du jumelage avec les jeunes de l’école et les
personnes bénévoles aînées. Cet arrimage de jeunesse et de sagesse est en plus teinté par un multiculturalisme fort dynamisant !
Une stagiaire en organisation communautaire du
CSSS Jeanne-Mance a élaboré un plan de communication. L’équipe de Québec Solidaire, via M.
Amir Khadir, nous a aidés face à notre quête d’un
porte-parole et pour élargir notre réseau d’aide
financière. Nous avons enfin un logo qui nous permettra d’améliorer notre visibilité et le volet de la
communication.
• Les familles avec enfants représentent 30% de la
clientèle ;
• 50% des utilisateurs des services du Magasin solidaire sont des immigrants vivant dans le quartier
depuis moins de 10 ans ;
• En moyenne, les gens achètent pour 30 $ d’épicerie.
Enfin, nous tenons à souligner que Resto Plateau
reste un partenaire actif face à ce projet collectif, car il s’inscrit en continuum de nos actions en
sécurité alimentaire. Intégré à même le parcours
des travailleurs en formation et guidé par nos chefs
professionnels, cela permet un développement
d’implication citoyenne en plus d’aider concrètement la communauté du Grand Plateau à se nourrir convenablement et dans la dignité.
Tables de concertation et comités de travail
Enfin, nous avons à nouveau répondu aux besoins
des personnes aînées vivant dans les HLM en tenant une épicerie solidaire à même leur lieu de résidence. Cette édition spéciale aînée en HLM, nous
a permis de documenter l’importance du besoin de
rejoindre les personnes aînées à même leur milieu
de vie. Reste à voir comment nous pourrons maintenir cette implication, car malgré toutes les retombées positives cela demande une somme colossale
d’énergie humaine ! D’ailleurs, soulignons que
sans l’apport d’un stagiaire en organisation communautaire du CSSS Jeanne-Mance et de la personne responsable de la coordination du Magasin
Solidaire cet évènement n’aurait pas vu voir le jour
malgré l’implication importante de Projet Changement via le projet « Je m’engage dans ma communauté (JMC) ». De beaux défis en perspective !
Resto Plateau accorde une grande importance à la
participation aux tables de concertation de quartier car se sont des lieux qui favorisent une bonne
connaissance des organismes et des enjeux qui s’y
rattachent. Aussi, parce que nous pouvons nous
unir lorsqu’il y a des actions politiques à poser
(lettre, manifestation, pétition, etc.). Ce sont des
lieux pour partager nos expertises, nos savoirs et
parfois en résulte des projets communs. Voilà déjà
quelques années que RP est membre de la table
de la Corporation de Développement Communautaire Action Solidarité Grand Plateau (CDC
ASGP) et d’Alliances 3e Âge. En nouveauté cette
année, nous avons joint la Table Autour des familles
du Grand Plateau. Force est de constater que les
familles du Grand Plateau ont des préoccupations
de l’ordre de la sécurité alimentaire.
Côté financement, à ce jour, le seul financement
récurrent provient du fonds de lutte à la pauvreté
de la Ville de Montréal. Nous recevons un montant de 10 000 $ sur une base annuelle, lequel, nous
devons à chaque année, redemander.
En plus de participer à différentes tables de quartier, RP est impliqué au comité d’opérationnalisation du Magasin solidaire. Ce comité a pour
mandat de réaliser huit épiceries par année. Enfin,
nous sommes aussi impliqués au comité aviseur
aîné d’Alliances 3e Âge Grand Plateau qui a pour
mandat d’explorer la possibilité de mettre sur pied
un projet de café des générations.
Quelques données sur le Magasin Solidaire :
• 100 participants en moyenne par épicerie (104,5
clients) ;
• 49% des personnes qui utilisent les services du Magasin solidaire ont un revenu inférieur à 15 000 $ ;
• La moitié des clients du Magasin solidaire sont des
personnes vivant seules ;

13 LE FEUILLETÉ No 24, Octobre 2015 Le Centre de lecture et d’écriture
et le Café internet
Encore cette année, nous avons réussi à maintenir
notre partenariat avec le Centre de lecture et d’écri-
ture (CLÉ). Ce partenariat nous permet d’offrir
gratuitement aux dîneurs de notre restaurant populaire, à raison de deux midis par semaine, un café internet. On y retrouve une personne-ressource qui
répond aux besoins et questionnements des dîneurs
face au monde virtuel. Lors du bilan, nous avons
partagé quelques constats de l’évolution des besoins
des usagers. Rappelons que lors de sa naissance, ce
projet se voulait une initiation de base à l’informatique (ordinateur portable), pour les citoyens peu
ou pas à l’aise avec le monde virtuel. Force est de
constater, que les besoins des gens en connaissances
informatiques ont changé tout comme les technologies disponibles (tablette, téléphone intelligent,
etc.). Reste à voir comment le projet s’adaptera
aux nouveaux besoins des citoyens ; à suivre !
restaurant populaire auprès d’un large public.
Intégration de personnes sourdes et malentendantes au Resto Plateau
Les perspectives de 2015-16
Notre partenariat avec le Centre de communication adaptée (CCA) se poursuit. Grâce à leur savoir-faire technologique des communications, nous
avons réalisé une courte vidéo qui présente notre
restaurant populaire. Le dévoilement de la vidéo a
eu lieu à même notre restaurant populaire en janvier 2015.Vous pouvez voir cette vidéo sur notre
site internet. Nous sommes reconnaissants de ce
partenariat qui nous aide à faire connaître notre
Accueil de groupes communautaires
et partages d’expertises
Nous maintenons le cap face aux partages d’expertises avec les groupes communautaires. Pour ce
faire, nous accordons du temps pour recevoir ou
visiter différents groupes communautaires. Cela
nous permet de bien connaître notre milieu et les
enjeux qui s’y rattachent. Ces liens aboutissent
parfois à des tenues de stands d’information à notre
restaurant populaire ou encore pour les travailleurs
en formation de RP. Enfin, dans ce volet, il y a aussi
toute l’importance de s’ouvrir aux étudiants et aux
stagiaires… La relève de demain !!!
Comme toujours, nombreux seront les défis de
l’intervention communautaire et malheureusement, encore davantage cette année puisque nous
sommes dans une période d’austérité politique et
économique… En faire plus avec moins exige beaucoup de créativité et de bons partenaires de travail. Resto Plateau compte maintenir sa présence
et son implication dans le milieu afin de poursuivre
les objectifs de sa mission qui est de combattre la
pauvreté et l’exclusion sociale.
LES RÉSULTATS FINANCIERS
E
nous tenterons de faire le
point sur notre situation financière.
n quelques lignes
L’année financière qui s’est achevée le 30 juin 2015
n’a pas été facile à plus d’un titre et un fort déficit
est apparu. L’an passé, le redressement financier
était toujours en cours mais nous étions près de
l’équilibre financier. Cependant cet équilibre a été
rompu à cause des éléments suivants.
D’abord notre service traiteur n’a plus à charger
les taxes de vente puisqu’il opère au sein d’un organisme de bienfaisance reconnu. Ceci peut sembler,
de prime abord, une chose intéressante mais la réalité s’est avérée différente. Notre régime de traitement des taxes de vente a changé. Nous sommes
maintenant traités comme tout organisme à but non
lucratif (OBNL) qui ne charge pas de taxe de vente.
Ceci s’est traduit par un nouveau poste de dépense
soit les taxes de vente payées sur les achats. Ce
poste de dépense représente environ 35 000 $ de
nouvelles dépenses. Cette dépense devient récurrente. Le traitement de ce dossier a nécessité de
travailler avec un fiscaliste. Le coût de cette expertise a été d’environ 12 000 $ cette année. Ce montant de 12 000 $ n’est cependant pas récurrent.
Ensuite nous avons perdu un gros contrat de repas
légers (sandwiches, desserts et jus) avec le Service de Police de la Ville de Montréal (SPVM). Ce
contrat comptait pour environ 200 000 $ de ventes

LE FEUILLETÉ No 24, Octobre 2015 14
sur une base annuelle. Après avoir enlevé les coûts
de matières premières et la main-d’œuvre directe
ce contrat permettait de participer de façon importante au frais généraux de Resto Plateau. Nous
évaluons la perte de ce contrat à une perte d’environ 80 000 $ en participation aux frais généraux de
fonctionnement.
De plus, les poursuites entreprises par d’anciens
administrateurs de Resto Plateau à l’encontre de
deux administrateurs ont encore contribué à déséquilibrer les finances du groupe. Pour rappel, ces
actions en justice ont débuté lors de l’année financière 2013-2014, en août 2013 plus précisément.
Nous vous rappelons que ces actions en justice ont
coûté en 2013-2014 la somme de 42 000 $.
Lors de l’année financière 2014-2015 qui s’est
achevée au 30 juin 2015 une somme de 20 000 $
s’est ajoutée en frais juridiques. Ces frais sont toujours nécessaires pour continuer à défendre les
deux administrateurs de Resto Plateau toujours
poursuivis.
D’autres sommes ne manqueront certainement
pas de s’ajouter pour les poursuites. Il faut également noter que les frais mentionnés ci-dessus ne
comprennent que les frais d’avocats, de copies légales, de frais d’inscription, etc. Il n’y a aucun frais
calculé en termes de ressources internes de Resto
Plateau pour suivre le processus, participer à des
rencontres, des auditions, pour rechercher de la
documentation, faires des copies, etc.
Un autre élément est à souligner et c’est la hausse
du coût des aliments cette année. Voyons d’abord
l’impact du coût de la matière première sur le prix
des repas.
Nos activités de production impliquent l’achat de
nourriture, de boissons, de contenants, etc. Dans
l’industrie alimentaire « classique » il existe une règle
implicite qui fixe le prix de vente d’un plat à trois
fois le prix des aliments requis pour le confectionner. C’est donc dire qu’un tiers du prix d’un repas
devrait servir à couvrir le prix des aliments pour
confectionner ledit plat. Un autre tiers sert à payer
la main-d’œuvre et un dernier tiers sert à payer les
frais de locaux, les assurances, l’administration, etc.
Pour nous, au restaurant populaire, il est impossible
d’offrir la qualité des repas que nous servons en
maintenant à un tiers du prix de vente le coût des

15 LE FEUILLETÉ No 24, Octobre 2015 aliments. Ainsi, il faudrait pour un repas complet
vendu à 4,00 $ n’utiliser que 1,33 $ en nourriture.
Imaginez comment confectionner un repas comprenant une soupe, une salade, un mets principal,
un dessert et une boisson pour 1,33 $. Nous avons
plutôt adopté le principe que nos repas doivent
être nutritifs et de bonne qualité. Nous dépassons
donc la ‘’norme’’ du 1,33 $ très souvent surtout
lorsque peu d’aliments proviennent de dons de
Moisson Montréal.
Pour les autres services (traiteur, autres contrats)
nous maintenons l’idée d’avoir un tiers de notre
prix de vente qui va à l’achat des aliments. Cependant il s’agit d’un marché libre et fort concurrentiel
qui pousse les prix de vente vers le bas. Il est quelquefois difficile de maintenir un prix de vente aussi
élevé que nous le souhaiterions.
Nous avions établi, à travers les années, qu’un coût
en matières premières global, donc autant pour le
restaurant populaire que pour le traiteur, devrait
s’établir autour de 38 à 40 %. En revoyant nos données nous nous sommes rendu compte que notre
coût en matières premières est passé d’environ 38 %
à 46 %. Pour avoir une idée de l’importance de cette
variation il faut savoir qu’un point de pourcentage
(1 %) en matières premières représente à Resto Plateau près de 8 000 $. Nous sommes à réviser toutes
les données pouvant influer sur les volumes utilisés
des matières premières (recettes, pertes, standardisation des portions, vols, etc.) ou sur les prix (revue
des fournisseurs, regroupement des achats). Ce
dossier est une priorité dans l’organisation.
Ajoutons un autre point dans la dégradation de
notre situation financière. Il s’agit de la baisse de la
fréquentation de notre restaurant populaire et de
la commande de repas par des OBNL. Est-ce un
des effets cachés de l’austérité ? Il en est résulté
une baisse de revenus de 20 000 $.
Tous ces éléments ont amené un fort déficit malgré les nouveaux contrats et les efforts de l’équipe.
Nous avons donc dû augmenter les marges de crédit et revoir le budget de la prochaine année.
Le budget de l’année financière du 1er juillet 2015
au 30 juin 2016 :
Pour l’année financière qui a débuté en juillet 2015
nous émettons les hypothèses suivantes et adoptons les mesures suivantes :
• Le traitement des taxes à la consommation si-
gnifiera une dépense de 35 000 $ pour l’année.
• Les poursuites d’anciens administrateurs à
l’encontre des administrateurs actuels compteront pour 15 000 $. Au moment d’écrire ces
lignes, nous avons déjà une facture de 4 500 $
en frais d’avocats pour la période du 1er au 31
juillet 2015.
• Pour la réduction du coût des matières premières pour confectionner nos repas nous
n’avons pas tenu compte d’une réduction des
coûts. Il y a trop d’inconnues à l’heure actuelle
pour permettre de poser un scénario « réaliste ».
• La fréquentation du restaurant populaire devrait être semblable en 2015-2016 à celle de
l’année 2014-2015.
• Nous avons procédé à une coupure des heures
travaillées pour le personnel dont l’horaire de
base est 40 heures par semaine. La semaine de
travail sera ramenée à 37 heures par semaine
au début septembre 2015. Il n’y aura bien
entendu aucune augmentation salariale. Soulignons que la dernière augmentation salariale
date d’il y a plus de 4 ans.
• L e versement d’une petite contribution au
REER pour les employés les plus anciens est
suspendu et sera revu en janvier 2016 en vertu
des résultats financiers.
• Certaines formations offertes aux travailleurs
et travailleuses en formation seront coupées.
• L’austérité qui touche les finances publiques au
niveau provincial et municipal devrait amener
la non-indexation de nos subventions et une
pression sur nos clients du traiteur (groupes
sociaux, OBNL, etc.).
Les mesures de compression adoptées devraient
permettre l’atteinte d’un budget presqu’équilibré.
Remerciements à nos bailleurs de fonds et à nos donateurs
Nous remercions très chaleureusement :
• Emploi-Québec Région de Montréal, pour le financement du volet entreprise d’insertion.
• Centraide du Grand Montréal, l’Agence de la santé et des services sociaux de
Montréal, la Ville de Montréal, le député Amir Khadir et l’arrondissement du
Plateau-Mont-Royal, pour le volet action communautaire et lutte à la pauvreté et
l’exclusion.
• Emplois d’été Canada.
• La Caisse populaire Desjardins du Mont-Royal, pour son soutien à l’action communautaire.
• Nos donateurs individuels et corporatifs.
• M. Bernard Sanschagrin, pour sa collaboration à titre de graphiste.
RESTO PLATEAU ❖ 4450, rue St-Hubert, bureau 235, Montréal (Qc) H2J 2W9
Téléphone : (514) 527-5997 ❖ Télécopie : (514) 527-5965 ❖ www.restoplateau.com

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