Voici le discours d`ouverture de Thierry CABANES
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Voici le discours d`ouverture de Thierry CABANES
Table Ronde Ruralité et Chasse Quelques éléments de langage Monsieur le Président, C’est avec un grand plaisir que je vous accueille à la Fédération des chasseurs du Tarn-et-Garonne, au cœur d’une ruralité active et d’une chasse passion qui motive les ruraux que nous sommes. J’apprécie que vous ayez accepté de venir parler de ruralité dans la maison des chasseurs, car enfin, nous allons sortir du ghetto dans lequel on a trop souvent cloisonné la chasse. D’ailleurs, si ma mémoire est bonne, c’est à droite et sous votre présidence, que le ministre de l’Ecologie de l’époque, Alain Juppé, a imaginé le Grenelle de l’Environnement sans les chasseurs et les pêcheurs. Et c’est une autre ministre de l’Ecologie, NKM, qui a tout fait pour que nous n’ayons aucune influence sur les politiques environnementales et sur la gestion de la biodiversité, et qui rêvait de créer une Agence Française de Biodiversité. Mais, j’ai bien compris, monsieur le Président, que les temps ont changé, et je m’en réjouis. Vous avez été à l’origine de l’engagement de prendre sur les listes des régionales des présidents de fédérations des chasseurs, pour défendre la ruralité et une écologie non sectaire. Cela a bien fonctionné dans certaines régions au point que dans les Hauts de France, c’est un président de fédération qui préside la Commission environnement. En Auvergne-Rhône-Alpes, la convention qui vient d’être signée entre le président de la Région, Laurent Wauquier, et les 12 fédérations de chasse, est un acte fort de notre reconnaissance vis-à-vis des ONG anti chasse qui avaient le monopole de la protection de la nature. Elle a fait couler beaucoup d’encre, mais c’est la première d’une longue série. J’ai lu aussi avec intérêt votre longue interview dans le mensuel Nos Chasses. Je dois vous dire que votre franc-parler, votre mea culpa et vos engagements me conviennent parfaitement, car la chasse, l’écologie et la ruralité sont indissociables, à condition que l’on arrête de vouloir mettre la nature sous cloche ou sous des tonnes de règlements tous plus inapplicables les uns que les autres. Comment peut-on vouloir imposer les mêmes normes aux grandes villes et aux villages, aux multinationales et aux artisans de nos petites communes rurales ? D’ailleurs, c’est autant le chasseur que l’agriculteur que je suis qui vous parle avec le cœur. Nous en avons ras le bol de ce mal normatif qui étouffe tous ceux qui veulent entreprendre et qui ronge nos campagnes. C’est cette France des oubliés qui fait que certains sont de plus en plus attirés par les extrêmes. Pourtant, les ruraux devraient se méfier de ceux qui courtisent à la fois les chasseurs, mais aussi nos pires adversaires que sont les défenseurs des animaux qui, au nom d’une idéologie sectaire, veulent interdire aux chasseurs de chasser et aux éleveurs d’élever. Chez nous, on dit toujours « qui trop embrasse, mal étreint » et cela est encore plus vrai ici, dans la patrie du foie gras et de la chasse. Monsieur le Président, je sais que vos contacts avec les chasseurs sont fréquents, qu’il s’agisse de votre entourage qui est très chasseur (Baroin, Douillet) ou de la fédération nationale des chasseurs dont vous connaissez bien le nouveau président. Alors, si vous gagnez cette primaire puis cette élection présidentielle, il faudra que nous allions très vite et très loin dans le changement des règles du jeu, européennes et nationales, afin que les ruraux, et notamment les chasseurs, retrouvent une liberté qui est le garant d’un dynamisme économique et humain dans nos campagnes. La chasse est une pratique populaire essentiellement pratiquée le weekend et il faut que cela continue. Pour être encore plus direct, j’attends de vous et de vos ministres qu’ils ne soient pas seulement des défenseurs de la chasse, mais pour la première fois des développeurs de la chasse parce que notre pratique est un formidable atout pour tous les territoires ruraux. Nous ne Pour conclure mon propos, permettez-moi, Président : - de vous dire qu’il vous appartient de trouver le bon mode d’emploi pour que la chasse, l’écologie et la ruralité soient au cœur d’une même politique, et que nous ne voulons plus d’un « Ecolo-bobo » au Ministère de l’Ecologie , ou d’un d’anti-chasse à la tête de l’Agence pour la Biodiversité ! Nous voulons des personnes qui nous aiment et qui nous connaissent ! Président, je suis certain que vous serez d’accord avec moi, Brigitte BAREGES serait un très bon choix…. Enfin permettez-moi, Président : - de vous dire que nous comptons sur vous, - et de vous offrir la cravate créée par les chasseurs de France.