emailleur sur lave

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emailleur sur lave
L'émailleur sur lave
L'émaillage sur lave se différencie des autres productions
céramiques par l'application des émaux ou matières vitrifiables sur
le matériau lave.
L'émailleur sur lave doit maîtriser toutes les techniques liées au
matériau et aux produits céramiques. Il doit savoir adapter l'utilisation
de son outillage aux pièces à réaliser et doit être capable de gérer la
conduite des cuissons.
Des connaissances graphiques (dessin, couleur, composition,
lettrage...) sont indispensables pour lui assurer une autonomie dans
ce métier.
Les compétences de l'émailleur sur lave s'appliquent à plusieurs
domaines
:
production
de
signalétiques,
aménagement
intérieur/extérieur, création d'objets décoratifs, funéraire...
Ce métier peut déboucher sur un statut de travailleur indépendant
avec une production de surfaces unies (plan de travail, carrelage...)
ou une création d'objets personnalisés incluant le décor et la
recherche de matières.
L'émailleur sur lave peut aussi être salarié dans des établissements
de nature ou d'importance différentes, allant de l'entreprise
artisanale à des entreprises semi industrielles.
LA LAVE EMAILLEE : UNE HISTOIRE
L'émaillage sur lave, technique méconnue qui a pourtant suscité bien des
recherches et expériences, s'est développée au cours des 19ème et 20ème
siècle au travers de réalisations prestigieuses telles que le décor
polychrome pour l'église St Vincent de Paul à Paris dessiné par
l'architecte Jacques Hittorff, les enseignes signalant les entrées du
Métropolitain conçues par Hector Guimard ou la table d'orientation
placée sur le toit de la Samaritaine qui représente une vue panoramique
de Paris à 360°.
Les premiers essais concluants de peinture à l'émail sur lave sont
réalisés par Ferdinand Mortelèque, chimiste, qui réalisera la «
première » lave émaillée en 1824. Il s'agit d'une tête de vieillard qui
est actuellement conservé au musée de Sèvres à Paris.
C'est à Paris encore, que la première entreprise d'émaillage sur lave
est installée par Hachette, gendre de Ferdinand Mortelèque, en 1931.
On doit l'essor de l'émaillage sur lave à la volonté de Chabrol de
Volvic, comte de Volvic et préfet de Seine de 1812 à 1830, qui fit
adopter la lave émaillée pour les plaques de rue de Paris dès 1828.
Dans le domaine signalétique, les établissements Michelin utiliseront
à leur tour la lave émaillée pour les bornes d'angle et les plaques de
signalisation routière de 1920 à 1970.
En Auvergne, lieu d'extraction de la lave, Maurice Seurat établit,
en 1898, une activité industrielle de production de lave émaillée
dans l'usine St-Martin-près-Riom. On y réalise essentiellement des
tables d'orientation. La première fut réalisée pour la colline de Fourvière
à Lyon. L'activité perdure jusqu'en 1972.
En 1990, une formation en émaillage sur lave est mise en place
dans le souci de préserver un savoir-faire et de maintenir un tissu
économique autour du métier.
La lave émaillée est de nos jours utilisée comme élément de décoration
intérieur ou extérieur, comme support d'œuvres artistiques monumentales,
comme support de plaques signalétiques ou funéraires.
La texture de la lave, sa dureté et sa résistance lui assurent une
incomparable longévité. Ce qui permet d'admirer de nos jours encore de
remarquables productions témoignant du passé mais aussi d'envisager la
lave comme matériau durable et correspondant aux exigences de notre
époque.