Comment l`innovation numérique permet

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Comment l`innovation numérique permet
Retour sur…
Forum TIC 21 : l’innovation numérique dans la ville
La ville est un creuset pour l’innovation numérique
Le Forum TIC 21, organisé par l’association ACIDD, Capdigital et l’Institut Télécom, a eu lieu
le 23 novembre 2011 à Paris, au siège du Medef. Le thème central des débats était celui de
l’innovation urbaine, des nouveaux usages et services numériques proposés en ville
notamment en termes de mobilité, d’énergie et de réseaux intelligents.
L’Observatoire Numérique Nouvelle-Calédonie a assisté à cette conférence pour recueillir les
tendances du moment…
Photo©Onnc(2011)
Table-ronde d’ouverture : comment l’innovation numérique fait évoluer les usages ?
De gauche à droite : Francis Jutand, institut télécom ; Bernard Benhamou, délégué aux usages Internet/Min.
enseignement et recherche ; Olivier Duverdier, cofondateur d’Ecosys group et de Cleantech open France ;
Richard Collin, présent de Green and connected cities ; Gilles Bérault, Président de l’association Acidd.
Comptes-rendus
Comment l’innovation numérique permet-elle de faire évoluer les comportements dans la
ville durable ? ............................................................................................................................. 2
Mobilité et territoires : quelles initiatives et quels outils pour créer une véritable offre
compétitive pour la ville durable de demain ? ......................................................................... 3
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Comment l’innovation numérique permet-elle de faire évoluer les
comportements dans la ville durable ?
Francis Jutand, de l’Institut télécom, introduit la première table-ronde en rappelant que « nous sommes en
train de créer une nouvelle société d’informations et de contenus….les TIC contribuent à la métamorphose
de la société ». Aujourd’hui se posent la question des nouvelles réalités numériques dans la ville et
notamment dans les grandes agglomérations. Finalement, les TIC se mettent au service de différents scénarios
prospectifs en fonction des types de développement urbain existants, tels que : les villes patchwork (Rio), les
villes nouvelles (ville moyenne de 100 000 en Corée) et les anciennes villes (Paris).
Richard Collin, Président de green et connected cities (www.greenandconnectedcities.eu) va encore plus loin
dans la réflexion. Car, selon lui, en plus des transformations urbaines, on assiste à une évolution des modèles
de travail. La ville a été créée d’abord sur des modèles de ville-foire puis de ville industrielle et maintenant de
villes informationnelles. Désormais, la majorité des tâches des travailleurs consiste à gérer le traitement de
l’information. Un peu comme l’eau, hier, on allait la chercher au puits ; aujourd’hui, elle arrive par notre
robinet. Pour le travail, on assiste au même phénomène : avant, on allait chercher des informations alors que
maintenant les informations viennent à nous.
ème
On assiste au 21 à l’émergence de nouveaux lieux de travail, éclatant également les modèles d’entreprise.
Les gens deviennent les acteurs de la création de valeur. Ils deviennent des entrepreneurs de l’innovation,
des cueilleurs de connaissance. Ce qui importe aujourd’hui c’est le comportement des individus car l’invention
se transporte par les gens. Les jeunes générations nous le montrent déjà. Nous passons d’une logique du
résultat à une logique du devenir ; d’une logique de quantitatif à celle du qualitatif.
Bernard Benhamou, délégué aux usages de l’Internet et ministère de l’enseignement supérieur, présente des
exemples concrets de nouveaux services publics offerts sur mobile. Partant du constat que la France possède
une attractivité informationnelle grâce à ses données publiques (culturelles, patrimoniales), l’open data
devient une source d’innovations incroyable. Le portail Proxima mobile s’inscrit dans ces évolutions majeures.
Proxima mobile, le portail de services aux citoyens sur téléphone mobile
http://www.proximamobile.fr/
A travers le portail Proxima, il s’agit de proposer des
services à valeur ajoutée qui servent directement les
intérêts des citoyens.
De nombreuses applications sont directement
proposées sur ce portail dans les domaines suivants :
Mobilité : vélo, train, covoiturage
Services publics de proximité
Handicap
Alertes : catastrophes naturelles,
Biodiversité : capteurs des espèces (faune, flore)
d’un environnement
Un label « Proxima Mobile » est attribué aux services
d’intérêt général, gratuits et sans publicité,
accessibles sur terminaux mobiles qui facilitent la vie
quotidienne de tous les citoyens.
Pour conclure cette première table ronde, Olivier Duverdier, co-fondateur d’Ecosys Group et de Cleantech
open France précise qu’il est important de rapprocher les idéaux prospectifs et les réalités économiques du
terrain. En plus de la ville, les nouvelles technologies doivent s’inviter aussi dans les industries, par exemple
dans le secteur de l’électricité. La refonte des modèles économiques industriels reste aujourd’hui un levier
essentiel de la conduite du changement.
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Mobilité et territoires : quelles initiatives et quels
outils pour créer une véritable offre compétitive
pour la ville durable de demain ?
Source Image : www.agissons.developpement-durable.gouv.fr/-Semaine-europeenne-de-la-mobilite« La mobilité n’est pas le transport !» s’enthousiasme Georges Amar, ancien directeur de la prospective de la
RATP. La notion de la mobilité est en rupture avec la notion de transport. Aujourd’hui, on assiste à une
explosion conceptuelle des transports. La mobilité est donc le nouveau visage de la notion de transport. Dans
ce changement de paradigme, on voit émerger de nouveaux outils, de nouveaux services. Les acteurs de la
mobilité sont d’ailleurs différents de ceux du transport : d’un côté, on retrouve Google, IBM…et de l’autre, on
retrouve les constructeurs de voitures.
Ainsi, le rapport au temps change précise t-il, gagner du temps ne renvoie plus à la vitesse…par exemple, on
gagne du temps en travaillant dans le train. Puisque l’on connaît le temps d’attente à l’arrêt de bus, la nature
de l’attente n’est plus la même car on peut alors choisir de patienter, de fumer une cigarette ou d’envoyer des
sms.
Les rapports aux lieux se transforment totalement. Les nouvelles enseignes marketing promeuvent le « vivre
en mobilité », le « travail en mobilité ». On arrive donc dans une société où les personnes vivent en mobilité
dans des systèmes mobiles.
Le rapport au corps est également en train de changer car, finalement, la mobilité est meilleure pour la santé.
Le rapport aux autres évolue également, puisque les réseaux sociaux réinventent de nouveaux liens.
Les modèles de création de valeurs sont donc en train d’être réinventés. Avant, les modèles d’innovation
étaient fondés sur la puissance et la vitesse. Les nouveaux leviers d’innovation sont désormais :
- les systèmes d’information en temps réel qui remplace la grille d’horaire
- la qualité de service : donner du pouvoir aux usagers. Le transporteur de demain est le pédagogue de
la mobilité
- les lieux, des tiers-lieux : la station est l’objet le plus créatif du vélib. Les interfaces sont
- le corps humain est la partie la plus innovante de demain car l’homme est donc augmenté. Le corps
humain est donc remis au centre de la mobilité.
> En savoir plus
http://www.dailymotion.com/video/x956ca_georges-amar-responsable-de-l-unite_creation
http://www.ville-en-mouvement.com/taxi/telechargements/Amar.pdf
http://www.lafabriquedelacite.com/personnalite/georges-amar
http://www.innovcity.fr/2010/11/11/%C2%AB%C2%A0la-marche-c%E2%80%99est-l%E2%80%99avenir-dutransport-urbain%C2%A0%C2%BB/
Cédric Verpeaux, Caisse des Dépôts rappelle que la loi de
réutilisation des informations publiques date de 2006.
Aujourd’hui, seulement 6 collectivités ont ouvert leurs données
publiques en proposant de nouvelles applications pour les
transports en commun, le patrimoine et culture, etc. De très
nombreuses informations sont gardées par des acteurs privés,
par exemple ceux qui gèrent les parkings…se pose alors la
question de l’ouverture des données privées pour améliorer
encore plus la qualité des services d’intérêt général.
Les politiques publiques souhaitent soutenir l’émergence de
nouveaux projets créatifs. Pour cela, 4,5 milliards d’euros sont fléchés par les programmes d’investissements
d’avenir. L’Etat innove en devenant un investisseur avisé, c’est à dire qu’il peut prendre des participations dans
les projets innovants (R&D, technologies sans contact (dite NFC en anglais). 20 millions d’euros sont alloués
pour accompagner la modernisation des services publics. 80% de la trentaine de projets reçus traitent des
transports. De nombreuses grandes métropoles françaises ont répondu à cet appel à projet.
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Eang ANG ONG, en charge des projets « villes
connectées » chez IBM présente 4 idées :
La valeur informationnelle. Historiquement,
IBM soutien la valorisation des données
informationelles. Les territoires et notamment
les grandes villes utilisent ces données comme
levier d’attractivité pour attirer des gens
(travailleur, touristes) qui génèrent de la valeur.
La création de services complémentaires est une
vraie opportunité.
Avoir une montre ou avoir du temps ? La bonne
gestion des informations permet de faire des
économies d’échelle pour les grandes
entreprises et d’améliorer la qualité de services
rendus aux usagers. Les transports sont au cœur
de cette dynamique. Les usagers sont de plus en plus en train de chercher à gagner du temps…à se sentir libre
de choisir entre la diversité des options disponibles.
Organiser l’écosystème d’acteurs. Pour pouvoir organiser les informations, il faut comprendre l’écosystème
des acteurs : opérateurs de voirie, de transports, fournisseurs de services (publicitaires) et mettre la qualité de
services au centre des nouvelles problématiques. Par exemple, IBM propose des plateformes mutualisées qui
interconnecte les opérateurs de services et les usagers.
Avancer vers un modèle de services numériques. IBM a fait une convention avec la ville de Dublin (dublin.ir)
pour développer des services urbains : simulation des trajets, implication des citoyens, nouveaux modes de
consommation dans les situations de mobilité en poussant des systèmes vertueux (créer des avantages plutôt
que de pénaliser).
Source Image : orange-innovation.tv
Angel Talamona, co-fondateur présente Senda comme une entreprise qui
développe des logiciels en marque blanche pour les opérateurs de
transports. Senda a lancé avec Orange le projet de Taxi-partage, une
nouvelle application iPhone qui identifie et met en relation les personnes
susceptibles de partager un trajet en taxi.
Senda travaille avec la région Aquitaine sur des problématiques de
déplacements en zone périurbaine et rurale. En combinant les dispositifs de
transports publics et de covoiturage, l’aquitaine souhaite proposer aux usagers de créer un compte de
mobilité. L’usager appelle un serveur vocal qui précise les horaires des prochains départs. Dès lors que les
usagers ont validé leurs trajets, ils se rejoignent sur des points de rencontre mis en place avec le soutien des
collectivités publiques. Il est généralement plus facile d’organiser des déplacements en covoiturage le matin
plus que le soir. Les covoiturés de viennent au fil de la journée des usagers des transports publics. La région
Aquitaine est en train de développer une plateforme en open data pour interconnecter tous les systèmes de
transports.
Lors de l’inscription, l’usager possède un crédit de points appelés « hirondelle ». Le passager transmet un
certain nombre de points aux conducteurs. Les utilisateurs pourront ensuite transformer leurs points en bons
d’achats de consommation responsable. Cette initiative va être lancée avec des solutions d’IBM.
Jean-Baptiste Soufron, directeur du think tank précise que Cap digital est né dans la dynamique des pôles de
compétitivité. Cap digital est donc un levier de politique publique qui vise à rapprocher les acteurs publics et
privés, sur différents domaines : robotique, jeux vidéos, design, contenus numériques. Cap digital possède un
rôle d’animation, de veille, de mise en réseau et de financement de la R&D collective.
Il y a 3 ans, Cap digital a fait une réunion sur le Livre numérique en alertant les acteurs des opportunités à
développer. Les acteurs français ont attendu…Mais lorsqu’Amazone a
sorti son Kindle, il y a eu une vraie prise de conscience qu’il fallait
véritablement structurer la filière des acteurs pour ensuite avoir la
capacité d’innover.
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