LE FREEPORT | Luxembourg

LUXEMBOURG
LE FREEPORT | Luxembourg
Construit à proximité de l’aéroport international de Luxembourg-Findel, le
bâtiment LE FREEPORT | Luxembourg comporte des locaux de stockage
hautement sécurisés, des showrooms et des locaux administratifs.
qualités architecturales du projet pour proposer des interventions
qui n’apparaissent pas comme des ajouts, mais comme des parties
constitutives de l’édifice.
Le projet se fonde sur une prise en compte des contraintes sécuritaires,
légales, techniques et fonctionnelles, mais les transcende en les transformant en autant de qualités architecturales. Un port-franc n’est pas
un simple dépôt : c’est un écrin fait pour garder de l’art, caractérisé par
la présence de galeries éphémères et de showrooms privés.
Le bâtiment est réalisé dans le respect des standards de haute
performance énergétique et s’inscrit dans les concepts de développement durable.
S’il était possible de résumer le concept du projet en quelque mots, il
serait convenable d’affirmer que tout a été fait pour dépasser la simple
infrastructure sécurisée d’entreposage pour réaliser un espace modulable d’une technicité et d’une sécurité à toute épreuve dont l’identité
architecturale, discrète à l’extérieure mais élaborés à l’intérieur, soit
plus en adéquation avec les trésors entreposés.
Les contraintes légales deviennent prétexte pour un jeu volumétrique
qui brise la banalité possible d’une simple boîte et crée des tensions
formelles.
Les contraintes techniques, notamment celles sécuritaires, au sens
large du terme (contrôle de l’environnement extérieur, contrôle d’accès,
détecteurs sismiques, détecteur de présence d’humidité, caméras
infrarouges, contrôle de la température et de l’humidité, contrôle
des marchandises à l’entrée de l’édifice par des scanner de dernière
technologie, etc.) ont généré le caractère architectural de l’édifice. Une
enveloppe pratiquement sans fenêtres, des apports de lumière par
des verrières, des portes d’accès aux locaux d’un poids et d’un aspect
spectaculaires, des façades performantes qui empêchent à la fois
un important apport de chaleur et une déperdition du froid produit
dans le bâtiment. Cette peau est doublée par un écran en gabions,
qui permet à l’image du bâtiment de vibrer et de varier en fonction de
l’humeur de la lumière et du temps. Un jeu d’épaisseurs différentes
des gabions permet de varier également la perception de la pierre qui
envahi les faces verticales de l’édifice, posées sur un soubassement
aux lignes verticales prononcées.
Les contraintes fonctionnelles ont généré l’idée d’une boîte précieuse,
sorte d’écrin délicat et voluptueux qui annonce discrètement la valeur
des biens qu’elle abrite.
La pierre naturelle sertie dans les gabions contribue à la vibration
de cet écrin par l’évolution constante des couleurs en fonction de la
pluie, de la neige, du soleil.
Avec l’intervention de la designer américaine Johanna Grawunder et
de l’artiste portugais Vhils, l’édifice marque également les différences
et les similitudes entre l’architecture, l’art et le design. La participation de ces deux artistes est intervenue non pas à la fin de l’ouvrage,
comme on peut le constater dans la plupart des bâtiments, mais au
stade du projet. Ceci est particulièrement valable pour les interventions de Johanna Grawunder, qui a voulu avant tout comprendre les
Les matériaux utilisés pour la construction ont eu un faible impact
sur l’environnement de même que ceux utilisés pour les installations
techniques. Une attention particulière a été apportée pour l’utilisation
de matériaux indigènes ou recyclés.
Le sable, matériaux important dans la couleur finale du béton, est
venu d’un unique fournisseur et stocké à la centrale de production
afin de garantir le maximum d’uniformité des teintes.
Afin d’assurer en tout temps les conditions d’ambiance (température
et humidité) dans les différents locaux, un principe de redondance N+1
est prévu sur toute la séquence d’acheminement des énergies. Ceci
permet de se prémunir contre les diverses pannes ou disfonctionnement
des installations et permet également de réaliser les opérations de
maintenance préventive ou curative sans altérer le bon fonctionnement
du bâtiment. Les conditions d’ambiance sont assurées uniquement
par de l’air. L’introduction d’eau dans les zones de stockages est absolument exclue en raison de la présence d’ouvres d’art.
Dans les locaux de stockage les conditions de 18°C (±1.5°C) et 50%
(+10%) d’humidité relative pour le sous-sol et le rez-de-chaussée
et 20°C (±1.5°C) et 50% (+10%) d’humidité relative pour les étages
sont assurées.
Dans certains locaux de stockage proche des centrales techniques les
conditions de 18°C et 60% d’humidité relative sont assurées.
Dans les zones de bureaux les conditions de 23°C (±1.5°C) et 50%
(+10%) d’humidité relative sont assurées.
Les dalles sont précontraintes afin de reprendre les charges importantes d’exploitation allant jusqu’à 2 tonnes par m2.
Des surépaisseurs locales au droit des piliers (champignons) garantissent la résistance au poinçonnement tout en augmentant la rigidité.
Ils ont également pour effet de limiter les déformations en travée.
En moyenne 250 travailleurs ont ouvré sur le chantier. Le béton utilisé
représente 16.400 m3. Les coffrages construits, environ 47.400 m2,
alors que les armatures installées représentent 1.700 tonnes. Le grosœuvre a nécessité près de 64.500 heures de travail.
Pour l’exécution des travaux, l’Atelier d’Architecture 3BM3 a été
secondé in situ par le bureau d’architectes A+A.
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