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Internet responsable – Situations d'usage : script de la vidéo Dangers et protection des utilisateurs Séquence 1 – Prologue Après le générique, Christophe apparaît Christophe : Bonjour et bienvenue dans votre émission préférée…. 7 ans, c’est l’âge re moyen de la 1 utilisation d’internet au Danemark et en Suède. En Allemagne, cet âge s’élève à 10 ans. Émilie : En Europe, 60% des enfants surfent sur la toile. Chez les 15/16 ans, ce taux grimpe à 80%. Et près des 2 tiers ont un profil sur un réseau social, lequel est souvent accessible à de parfaits étrangers. Christophe : Nous avons déjà abordé certains aspects de ce sujet dans notre émission "Facebook, espace public et obligation de réserve". Dans la vraie vie comme dans le cyberespace, vous savez qu’il est de plus en plus facile de faire, hélas, des "mauvaises rencontres". Émilie : C’est une de ces mauvaises rencontres faite malheureusement dans l’enceinte d’un établissement scolaire que nous allons traiter aujourd’hui avec vous. Christophe : Lors d’un cours de mathématiques, pour mieux accompagner les groupes, l’enseignant dédouble la classe. Ainsi, certains élèves se retrouvent en semiautonomie sur des machines connectées à l’internet pour le besoin de leurs recherches. Émilie : Malheureusement, au fil de ses recherches, une des élèves de ce groupe autonome se retrouve sur un site pédophile particulièrement violent. Choquée, elle en parle à ses parents qui portent plainte contre l’établissement. Christophe : Si vous avez déjà vu notre émission "Usages dangereux des réseaux sociaux et des outils de communication", vous entrevoyez déjà que la responsabilité de l’institution scolaire et des enseignants va être engagée… Et vous n’avez pas tort… Mais pour en connaître les raisons, il va falloir rester connecté… Séquence 2 – Responsabilité de l’établissement d’enseignement Christophe (face à nous) : Chers amis, l’occasion nous est donnée par les circonstances de notre cas d’aujourd’hui de signaler qu’il existe de plus en plus de risques pour les enfants circulant sur internet d’être confrontés à des contenus illicites de nature à attenter à la dignité humaine et à heurter leur sensibilité. Émilie : Voilà, et dans la mesure où cette confrontation avec ce type de contenu s’est déroulée en classe, à l’occasion d’une pratique scolaire, nous devons nous interroger sur la responsabilité de l’équipe pédagogique. Christophe : À ce propos, Émilie, que pouvez-vous nous dire ? Page 1 sur 5 Internet responsable – Situations d'usage : script de la vidéo Émilie : Eh bien, on peut se référer à l’article 1383 du code civil, selon lequel "chacun est responsable du dommage qu’il a causé tant par sa négligence que par son imprudence". Christophe : Certes, Émilie, mais je ne vois toujours pas comment la responsabilité de l’enseignant et celle du chef d’établissement pourraient être engagées ? Émilie : Eh bien, la responsabilité de l’enseignant peut être engagée parce qu’il a commis une imprudence en laissant seule devant l’écran une partie de ses élèves. Christophe : Oui, d’accord, mais on ne peut pas mettre un prof derrière chaque élève, et encore moins des gendarmes… Vous vous rendez compte, il y a des centaines de ces cours tous les jours… Émilie : Effectivement, vous avez raison, cette imprudence ne pourrait être reprochée à l’enseignant que dans le cas d’élèves très jeunes, mais déjà au collège et a fortiori au lycée, cela ne peut jouer en sa défaveur. Christophe : Et la responsabilité du chef d’établissement ? Émilie : Là, c’est un peu différent. Il nous faut regarder les choses de plus près. Vous devez savoir que le chef d’établissement a une obligation de moyens à mettre en œuvre pour éviter ce genre de situations. Christophe (face à nous) : Obligation de moyens… Ça veut simplement dire que les chefs d’établissements doivent faire venir un peloton de gendarmerie pour surveiller toutes les connexions internet pendant le cours… Émilie : Très drôle, Christophe… Non, le chef d’établissement doit mettre en œuvre des moyens à sa portée et surtout, dans notre cas, faire la preuve qu’il a mis en œuvre toutes les procédures imposées par le ministère, particulièrement depuis la circulaire de 2004 sur la protection des mineurs que je vous envoie. Christophe : Donc, l’établissement doit installer un filtre pour protéger les accès internet, y installer une liste blanche et une liste noire pour éviter tout accès à des sites dangereux, s’intégrer à une procédure d’alerte au niveau académique et national. Émilie : Vous voyez, cette circulaire explicite parfaitement les mesures de protection à prendre avant tout contact avec l’extérieur par le web, et il ne faut pas oublier de mettre en œuvre des mesures d’information et de sensibilisation des élèves. Christophe : Vous parlez bien de la fameuse charte des services internet, qui doit aussi être votée au conseil d’administration et annexée au règlement intérieur. Émilie : Bravo Christophe, c’est bien cela. En faisant cela, non seulement le chef d’établissement protège ses élèves, mais il protège aussi ses enseignants et bien sûr lui-même, puisqu'ainsi sa bonne foi et sa responsabilité ne peuvent être mises en cause en cas de problèmes comme le nôtre, par exemple. Page 2 sur 5 Internet responsable – Situations d'usage : script de la vidéo Le document 2 apparaît sur le second écran Christophe : Comme cela est simple et limpide… Une petite synthèse peut-être ? Émilie : Eh bien, la protection des mineurs telle qu’elle est prévue dans la circulaire de 2004 impose au chef d’établissement une obligation de moyens, d’installer un filtre d’accès à l’internet… Christophe : … Mais aussi d’installer une liste blanche et une liste noire, de mettre en œuvre une charte de l’internet responsable et enfin, de mettre en œuvre des actions de sensibilisation… Voilà, la suite après ça… Séquence 3 – Mise en péril des mineurs sur internet Christophe : Nous savons maintenant toute l’importance de la circulaire de 2004 dans le contexte de la protection des mineurs par le chef d’établissement. Mais notre cas d’aujourd’hui a des répercussions plus graves, car il s’agit d’un site pédophile et, visiblement, le chef d’établissement n’avait pas mis en place cette procédure. Émilie : Oui... un certain nombre de textes de loi consacrés aux infractions relatives à la mise en péril des mineurs sont de nature à s’appliquer à la situation qui permet à l’élève ayant accédé au site internet pédophile de se retourner contre l’établissement. Il faut savoir que la possibilité de laisser accéder les élèves à des contenus susceptibles de mettre en péril les mineurs peut engager la responsabilité de l’établissement d’enseignement. Christophe : Vous voulez dire que notre chef d’établissement pourrait être inquiété dans le sens où il a facilité l’accès par une éventuelle négligence, c’est bien cela ? Émilie : Oui, Christophe, et sur ces sujets de mise en danger des mineurs sur internet, la loi pénale est très sévère, tant pour le diffuseur du "message" violent ou pornographique, que pour celui qui stocke ou permet l’accès à ces messages. Christophe : De quel ordre, je vous prie ? Émilie : Eh bien, ça peut atteindre plusieurs années de prison et des dizaines de milliers d’euros, et la sanction est encore plus lourde pour des sites pédophiles. Christophe : Fichtre… C’est que ça demande de sacrées qualités d’organisation et un sacré sens des responsabilités, pour être chef d’établissement de nos jours… Émilie : Eh oui, mais encore une fois, il s’agit d’une obligation de moyens, pas de résultats, car personne ne peut garantir qu’il n’y ait pas de faille dans un système informatique, aussi puissant soit-il. Christophe : Une fois que le mal est fait, il est fait et ça ne doit pas être facile à gérer sur le plan personnel, surtout que, dans ce genre d’affaire, au pénal se rajoute le civil… Émilie : Effectivement, Christophe, en cas de défaillance de ce devoir de surveillance, les enseignants et le chef d’établissement peuvent être aussi considérés comme responsables au plan civil des préjudices subis par l’élève, y compris du fait de l’utilisation de l’internet. Page 3 sur 5 Internet responsable – Situations d'usage : script de la vidéo Christophe : Oui, je me souviens que nous avions vu dans l’émission "Usages dangereux des réseaux sociaux et des outils de communication" que l’État se substitue généralement à ses fonctionnaires dans un certain nombre de cas … Pouvons-nous faire une synthèse de tout cela, Émilie ? Le document 3 apparaît sur le second écran Émilie : Aucun problème, je vous la transmets… Christophe : Donc, chers amis, la responsabilité de l’établissement d’enseignement est engagée si le défaut de surveillance des élèves est avéré et s’il y a défaut dans la mise en place des moyens de protection des élèves… Émilie : Sur le plan civil, l’État se substitue à ses agents tandis que sur le plan pénal, la responsabilité individuelle des agents peut être engagée en cas de faute grave. Christophe : Émilie, dans notre cas, la plainte légitime des parents peut-elle être reçue ? Émilie : Oui, mais seulement si l’enseignant a été particulièrement négligent, si le chef d’établissement n’a pas mis en place les mesures attendues de protection des mineurs et, sur le plan civil, si le préjudice éprouvé par l’élève est avéré. Christophe (face à nous) : Eh bien, je crois que nous avons fait le tour de la question d’aujourd’hui, que nous allons tout reprendre en chœur dès qu’Émilie m’aura rejoint sur le plateau … À tout de suite… Séquence 4 – Synthèse générale Le document 4 est déjà sur l’écran Christophe : Notre cas d’aujourd’hui est délicat, car il renvoie à des notions de responsabilité qui ne sont pas évidentes à faire comprendre. Émilie : Effectivement, on va se retrouver être responsable de choses particulièrement graves qui se sont passées hors de notre attention et parfois même de notre présence, ce qui peut être ressenti comme de l’injustice. Christophe : Mais finalement, c’est comme cela que les choses progressent, que les procédures de protection s’inventent et c’est aussi le droit des victimes que de dire leur détresse et de demander réparation. Christophe : Alors, chers amis chefs d’établissement et enseignants, n’oubliez pas que vous avez l’obligation de mettre en place des mesures de protection des mineurs qui sont sous votre responsabilité, notamment celles qui sont contenues dans la circulaire de 2004. Émilie : Vous avez aussi une obligation de moyens, c’est-à-dire d’installer un filtre d’accès à l’internet… Christophe : Mais aussi d’installer une liste blanche et une liste noire, de mettre en œuvre une charte de l’internet responsable et enfin, de mettre en œuvre des actions de sensibilisation… Émilie : En faisant cela, vous protégez vos élèves et vos enseignants tout comme vous-même, car on ne pourra jamais vous reprocher d’avoir fait tout ce qui était en votre pouvoir... Page 4 sur 5 Internet responsable – Situations d'usage : script de la vidéo Christophe : Par contre, si le préjudice est avéré, il peut y avoir des sanctions au civil. Émilie : Enfin, sachez que l’État se substitue à ses fonctionnaires si le défaut de surveillance des élèves est avéré, et s’il y a défaut dans la mise en place des moyens de protection des élèves… Christophe : Voilà, notre émission se termine et en attendant de se retrouver... Émilie : … Nous vous laissons vous promener tranquillement sur notre site. N’oubliez pas qu’il est ouvert 24h/24, 7 jours sur 7, où que vous soyez dans le monde… Christophe : Enfin, il est à votre disposition quand vous le souhaitez. (À Émilie) Et c’est très bien comme ça… Émilie : À bientôt … Fin Page 5 sur 5