Le ministre des PTT rend visite au bureau de Beaumont…

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Le ministre des PTT rend visite au bureau de Beaumont…
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Le ministre des PTT rend visite au bureau de Beaumont…
En cet automne 1981 et en notre bourgade, la
municipalité aux affaires était conduite par Monsieur Venant Martin. C’était une équipe
dynamique et fondatrice de sensibilité humaniste et progressiste à la fois. Aussi une époque à
laquelle la municipalité de Valence, de la même approche philosophique, avait convaincu les
instances nationales du Parti Socialiste d’organiser son congrès annuel à Valence en son vaste et
très fonctionnel Parc des Expositions. Ce fut alors une convergence nationale et même
internationale relayée par tous les médias présents et se montrant toujours très à l’affût de toute
information nouvelle ou bien de confidences relatives pouvant faire la une de leurs papiers ou bien
de leurs reportages télévisés. A la vérité, ce fut un haut lieu circonstanciel de la politique française
d’alors concernant plus particulièrement le gouvernement en charge des affaires de l’Etat Français.
Puisque François Mitterrand avait été élu au printemps de la même année, Pierre Mauroy étant
alors le Premier Ministre. Lors de ces trois jours en fin de semaine, les forums, les symposiums, les
cénacles, les groupes de réflexion, les séminaires allaient bon train ça et là pour constituer
l’enviable et raisonnable synthèse dans ce vaste et très fréquenté centre des congrès. Je devais moimême assister en qualité d’auditeur à ces quelques mais interminables séances plénières. Parce que
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aussi, tous les ministres en exercice et présents lors des travaux, se faisaient aussi un devoir
électoral de contribuer à la réussite de cette rencontre avec les militants de base mais aussi, tous les
partenaires territoriaux, élus de terroir municipal, cantonal et départemental - pas encore régional
puisque les régions ne se présentaient alors pas dans sa forme aboutie actuelle -.
Dans le cadre de ces rencontres, le maire de
Beaumont avait invité dans sa commune Jacques Delors, un éminent homme politique pour qu’il
visite l’école maternelle de Moraye alors récemment construite et chauffée aux énergies
renouvelables. Ce qui fut accompli en liaison avec la municipalité présente en une photographie du
groupe des visiteurs, hôtesse et hôtes, document paru en temps utile dans la rubrique de la revue
municipale d’information : « Notre Village ». En marge de toute cette effervescence, l’époque des
affaires municipales était au questionnement de grande importance engagé par la municipalité avec
les autorités de la Poste pour arriver à trouver des locaux municipaux disponibles pour que les
facteurs puissent trier leurs courriers. Il importait que ce lieu soit le plus proche possible de la
Poste. Alors, l’idée advint que ce local pourrait occuper le lieu d’un garage communal situé dans
une enfilade immobilière derrière le corps de bâtiment de la mairie. Ce local était alors utilisé
comme une dépendance, un garage à matériels divers utile aux employés communaux. La décision
fut prise par la mairie d’offrir aux services de la Poste l’utilisation de ces lieux peu vastes, aux fins
de tri du courrier entrant et partant à ou de Beaumont.
Monsieur Raymond Vignal, un ouvrier d’état
habitant la commune était alors désigné par l’administration de la Poste pour aménager les lieux et
les rendre exploitables selon les exigences professionnelles requises pour le meilleur
fonctionnement de ce service public de première nécessité. Ce qui fut accompli dans le cadre de la
meilleure intelligence possible entre les deux administrations concernées s’étant promises de
travailler en parfaite complémentarité. Ce contexte d’aménagement se passait juste pendant la durée
du congrès valentinois du Parti Socialiste. A tel point d’idée judicieuse que le maire, en accord avec
le receveur de la Poste, Monsieur Claude Roland…Invitèrent Monsieur Louis Mexandeau,
Ministre des PTT à venir inaugurer le local en une petite cérémonie chargée de sens et de
compréhension. Elle devait avoir lieu après une visite du bureau de Beaumont. C’était aussi le cours
d’une rencontre avec le personnel présentant au ministre ses doléances et desideratas bien de
circonstance. Ce que le ministre considérait en prenant bonne note de leurs remarques qu’il jugeait
très fondées, pertinentes et recevables.
Le ministre devait féliciter toutes les parties
prenantes et en particulier l’ouvrier sans qui, ce local n’aurait pas été destiné à une telle précieuse et
fondamentale utilisation. Monsieur Louis Mexandeau accepta qu’une photographie immortalise
ces moments officiels. Parce que personne ne le remarquait mais, pendant les deux jours qui
précédèrent cette brève inauguration, les employés communaux de notre village, sollicités firent en
sorte de mener à bien des plantations enjolivant les lieux, des lorraines dans la cour de la mairie
avec l’apport d’une belle quantité de gravier répandue dans l’espace pour rendre le site très
accueillant et agréable à la fois. Le ministre devait visiter le local. Il devait aussi y prononcer une
petite allocution très simple mais significative et aussi reconnaissante. Monsieur Venant Martin
devait prendre la parole et témoigner tout son attachement pour que le service public de la Poste
s’accomplisse dans les meilleures conditions possibles et garanties par l’état. Cette entente avait été
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rendue possible parce que il avait été pris en compte que l’autocommutateur était encore
installé dans le corps de bâtiment de la Mairie Poste. Il devait être à terme transposé et construit
définitivement sur le terrain de la station de pompage du quartier des Faures.
Ainsi, le petit bureau de Poste de Beaumont mit à
profit la visite de son ministre des PTT de tutelle, un homme simple et très abordable, une personne
de dialogue et de parfaite compréhension. Quelque part, les intéressés élus et fonctionnaires en
gardèrent un impérissable souvenir. Et puis, une petite mais conséquente collation fut servie dans la
nouveau local devenu subitement trop exiguë pour recevoir tout ce petit monde inaugurant et
devenant en un instant le verre à la main. La visite s’accomplit dans une belle convivialité pendant
que le ministre accompagné de son chauffeur personnel trinquait avec les instances départementales
des PTT et dans la bonne humeur. La preuve que tous les ministres de la République Française sont
très accessibles et surtout sensibilisés pour tout ce qui concerne leur délégation élective. Pour ce
faire, Monsieur Venant Martin, très impliqué auprès des instances dirigeantes, avait pu réussir à
faire venir à Beaumont deux éminents hommes d’état. Parce que cette visite se plaçait
historiquement à l’époque des Trente Glorieuses pendant laquelle, le service public en zone autre
que urbaine était encore très opérationnel à la satisfaction de tous et même performant, envié par les
autres nations européennes. Le pouvoir politique tenait à le préserver, le conforter, le défendre en
lui apportant tous les moyens financiers et humains nécessaires. Ce qui, presque vingt années plus
tard, n’est plus du tout le cas et loin s’en faut. Le service au public en milieu rural devenant
insuffisant, compromis dans son existence et même sa raison d’être, condamné par une inacceptable
conviction provenant du plus haut sommet de l’état…C’est radicalement l’opposé de ce qui se
passait fièrement et de féconde façon lorsque….
Le ministre des PTT rend visite au bureau de Beaumont…
Jean d’Orfeuille