Éditer des livres : une vraie passion

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Éditer des livres : une vraie passion
19.06.2013 | Entretien
Éditer des livres : une vraie passion
C’est à Zurich que Brigit Wettstein a fondé Pearlbooksedition, une maison d’édition au
nom anglophone qui publie des livres en allemand et en français. Au cours d’un
entretien avec Felix Werner, l’éditrice nous livre une part de son expérience et de ses
ambitions.
À quand remonte la création de Pearlbooksedition ?
L’idée est née fin 2008 : je venais de lire trois manuscrits écrits par Hélène Rumer qui avaient été
refusés par différentes maisons d’édition françaises. Pour ma part, j’étais très enthousiasmée par ces
textes et j’ai décidé d’en éditer un, et donc de fonder ma propre maison d’édition qui devait refléter ma
passion pour les cultures étrangères et la traduction. En février 2009, j’ai défini un concept, élaboré un
business-plan. J’ai également cherché et trouvé le nom, puis j’ai déposé mon dossier au registre du
commerce : tout cela après une semaine de réflexion intense. Par la suite, j’ai eu la chance de
rencontrer une lectrice de langue française à la compétence très pointue ainsi qu’une graphiste très
expérimentée.
Votre maison d’édition Pearlbooksedition porte un nom anglophone, qui plus est, vous publiez
principalement des auteurs francophones, tout cela à Zurich. Comment en êtes-vous parvenue à
maîtriser un tel paradoxe ?
Le seul fait de rechercher un nom pour cette maison d’édition a été un véritable défi. Je ne parvenais à
me décider entre un nom français ou un nom allemand. J’ai finalement opté pour un nom anglais et la
réalité m’a donné raison : que se passe-t-il lorsqu’un Suisse allemand rencontre un Suisse romand et
qu’aucun ne maîtrise la langue de l’autre ? Ils se mettent à parler l’anglais… A cela s’ajoutait le fait
que j’avais une idée très précise en tête : « chaque livre publié devait être un bijou autrement dit une
perle ».
« Niedergeschlagen » d’Hélène Rumer et « Die Versuchung des Malers » de Martin Disler sont les
premiers titres en langue allemande. Quelle stratégie envisagez-vous de mettre en place pour
développer vos titres germanophones ?
« L’Homme qui ne croyait pas au hasard » de Peter Harboe-Schmidt paraîtra en allemand dans les
trois ans à venir. Je prévois également de faire traduire un texte de Démosthènes Davvetas du grec
vers l’allemand. « Le Zal », prochain roman d‘Hélène Rumer, sera traduit en allemand dès sa parution
prévue en novembre 2013. Par ailleurs, parmi les écrits laissés par Martin Disler, se trouvent quelques
textes qui n’ont jamais été publiés. Bien évidemment, je suis également prête à accueillir de nouveaux
auteurs germanophones et à faire traduire des titres tombés dans l’oubli voire ceux d’auteurs inconnus.
Vous êtes une maison d’édition pluri-culturelle et à ce titre, vous vous devez d’évoluer sur différents
marchés. Quelles différences majeures observez-vous entre ces marchés?
Jusqu’à présent, je n’ai pas noté de grosses différences, mais plutôt des ressemblances. En tant que
petite maison d’édition, on ne peut pas vraiment parler d’évolution au sein de ces marchés, plutôt
d’une observation de mon côté.
Et sur le marché, comment vos livres ont-ils été accueillis?
Les choses varient selon différents critères. Être présent sur les rayons ou dans la vitrine d’une librairie
ne peut se faire que parce que l’on établit un contact direct avec le libraire. A ce propos, je voudrais
citer la librairie Romanica qui m’a beaucoup aidée et soutenue, notamment par sa présence lors des
vernissages, par le biais d’affichage et de présentation en vitrine. Je regrette sa disparition que je
considère comme une immense perte pour le patrimoine culturel de Zurich. À Paris, les livres sont
disponibles à la librairie de la Galerie Lambert. Enfin il faut savoir que pour des raisons de logistique,
les grandes librairies ne sont pas en mesure de prendre en dépôt des titres individuels.
Sur quelles voies de diffusion comptez-vous?
Les titres sont enregistrés dans toutes les banques de données existantes. Les commandes de livres en
provenance de l’étranger sont traitées directement par le siège à Zurich, celles en provenance de
librairies en Suisse via le Centre du livre (Buchzentrum). Enfin, les livres sont également disponibles
sur Amazon.
Jusqu’ici, quelle a été votre plus belle expérience en tant qu’éditrice?
Sans nul doute, les deux premières critiques parues dans les quotidiens de renom tels que « Le Temps
» et « NZZ ».
Où sera-t-il possible de rencontrer prochainement vos auteurs et de trouver vos titres?
En octobre prochain, les livres publiés seront présentés à la Foire du livre de Francfort, sur le stand
commun de l’association SBVV. En novembre, Pearlbooksedition aura un stand au salon du livre des
éditeurs indépendants « L’autre LIVRE » (à l’Espace des Blancs-Manteaux à Paris) où Hélène Rumer,
Démosthènes Davvetas ainsi que Peter Harboe-Schmidt seront également présents.
www.pearlbooksedition.ch