Rappelle-toi… la confession.
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Rappelle-toi… la confession.
Rappelle-toi… la confession. Préambule : la rubrique intitulée Rappelle-toi enregistre la mémoire des personnes âgées d’aujourd’hui, dans une visée de collectage et de partage avec les générations plus jeunes. La première confession se faisait en préparation de la communion privée, à 7 ans. Il y avait une file d’attente devant le confessionnal. Chacun pensait à ce qu’il avait à dire au curé. Quand notre tour était arrivé, on se mettait à genoux. « Moi, en attendant que la petite porte qui me séparait du prêtre s’ouvre, je comptais les petits carreaux de la grille du confessionnal » se souvient une dame. Cela durait plus ou moins longtemps, en fonction de ce que l’on avait à dire. On pouvait parfois entendre : « Il en a mis du temps, qu’est-ce qu’il avait donc de si long à raconter ? » Un monsieur nous dit : « je disais que j’avais menti 100 fois comme cela j’étais sûr que le prêtre serait content. » Les enfants étaient très impressionnés par ce meuble mystérieux qui enfermait tant de secrets. Une résidente nous raconte : « J’avais trop honte de dire au curé que j’avais volé une boîte de cachous. Mais comme je savais que cacher un péché c’était très grave, cette situation me procurait une grande angoisse. J’avais 8 ans, je croyais réellement qu’à cause de cette omission j’allais griller en enfer, éternellement. J’étais terrorisée. Au moindre écart, je me sentais en état de péché, de culpabilité.» Rappelons qu’à cette époque, l’imagination des enfants était frappée par les grandes planches illustrées qui montraient des scènes d’Apocalypse effrayantes. Le prêtre donnait le plus souvent une pénitence : « Vous direz 1 Notre Père et 3 Ave Maria. » « Après l’absolution, nous étions libérés, soulagés. » Comme ce sacrement est confidentiel, cela rassurait les fidèles. C’est au moment des fêtes que l’on allait à confesse (expression de patois encore employée de nos jours pour désigner la confession) : surtout à Pâques, à Noël et à la Toussaint. Le péché véniel était le moins grave : « J’ai été gourmande, je n’ai pas été gentille avec ma sœur... » Les personnes qui ne se rendaient pas à la messe le dimanche étaient mal considérées. Mais, surtout, elles commettaient un péché mortel. C'est-à-dire qu’en cas de décès, elles allaient directement en enfer. Dans la même catégorie de péchés figurait aussi l’adultère : « Oeuvre de chair ne désireras qu’en mariage seulement.» Les personnes qui allaient communier en état de péché mortel commettaient un sacrilège. Les commandements de Dieu et de l’Eglise étaient scrupuleusement suivis par les croyants. Quelqu’un se souvient d’une rumeur de la fin du monde, dans les années 50. Pendant cette période, par peur, beaucoup de gens sont allés à confesse. Cette pratique de la confession individuelle a marqué notre époque au point de rester dans notre langage. En effet, dans une file d’attente, quel que soit le lieu, on entend souvent dire : « Eh oui, chacun son tour, comme à confesse. » Un confessionnal