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LEGRANDDOSSIER
La maison Crac’House est
essentiellement éclairée grâce
à des lampes fluocompactes.
Plus économes en énergie, elles
disposent d’une durée de vie
comprise entre 5 et 15000 heures.
Crac’House
CREDIT PHOTOS
: © JAVIER CALLEJAS SEVILLA (POUR CRAC’HOUSE)
C’est l’histoire d’une maison située à deux
pas du golfe du Morbihan en Bretagne,
répondant à une démarche écocitoyenne.
Elle préfigure à sa manière l’habitat
de demain. Mise en lumière de ces
spécificités qui la rendent si responsable.
L’ISOLATION THERMIQUE
Plume, laine de bois, de mouton ou de roche,
ouate de cellulose, textile Métisse, paille... L’offre
en choix de matériau pour l’isolation périphérique
est très large lorsqu’il s’agit d’une maison
à ossature bois : il s’agit de trouver le bon
compromis entre efficacité et coût. Ici, le mélange
entre 150 mm de laine de bois et 50 mm de laine
de verre répond au pari. Le matériau sélectionné
doit être capable de garder la chaleur du lieu en
hiver et d’amortir les températures quand elles
montent très vite l’été. La finition intérieure
de la maison est aussi cruciale car elle doit être
naturellement respirante. Haro sur la peinture,
le vernis ou le placo, et bienvenue au contreplaqué
de peuplier présent partout dans la maison, au
bardage douglas à l’extérieur et à la membrane
sans PVC sur la toiture. Les concepteurs de
l’habitation souhaitaient une surface très vitrée,
ouverte sur l’extérieur pour faire entrer la lumière.
Afin de maintenir une bonne thermicité, il est
nécessaire de bien exposer la maison et de
procéder à quelques aménagements intelligents :
de simples rideaux protecteurs pour les nuits
d’hiver ou des stores à capteurs solaires
s’adaptant toute l’année au gré des rayons.
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Les toilettes sèches du fabricant
Ecodoméo ne sont plus seulement
réservées aux endroits inadaptés
aux toilettes classiques, mais sont
devenues un choix.
La maison a fait l’objet d’une approche
thermique globale, via l’intervention
d’un ingénieur thermicien, ainsi que d’un
travail important d’étanchéité à l’air.
LES TOILETTES SECHES A LOMBRICOMPOSTAGE
Les réticences vis-à-vis des toilettes sèches
sont principalement dues à un blocage
culturel. Pourtant, elles atténuent la
pollution liée aux déjections. En effet, elles ne
consomment pas d’eau et il est donc possible
de récupérer les excréments pour en faire du
compost. D’abord utilisées dans les refuges
et les zones isolées, elles rencontrent
aujourd’hui une franche adhésion dans les
pays nordiques et deviennent une alternative
raisonnable aux toilettes chimiques. Cette
méthode écologique de valorisation et de
transformation des déchets biodégradables
en engrais naturel est fondée sur la culture
de lombrics de compost. Les déchets sont
placés avec les vers dans un récipient appelé
lombricomposteur au sein duquel est
reconstitué un milieu favorable. Les vers se
nourrissent des déchets qu’on leur apporte,
leurs déjections s’accumulent et constituent
le lombricompost. A l’usage et visuellement,
ces toilettes sèches s’avèrent peu
contraignantes et réellement écologiques.
LA PHYTO-EPURATION
Ce système installé dans le jardin
permet de traiter les eaux usées en
les dirigeant vers des filtres plantés
d’espèces végétales soigneusement
sélectionnées. Ingénieux et efficace,
il utilise le pouvoir épurateur des
plantes aquatiques. En effet, les
bactéries aérobies transforment
les matières organiques en matières
minérales assimilables par les
plantes. En retour, les plantes
aquatiques fournissent de l’oxygène
aux bactéries, par leurs racines. L’eau
subit d’abord un prétraitement pour
éliminer les plus grosses particules
et éviter le colmatage des tuyaux
de distribution. Puis elle passe dans
différents bassins remplis de substrat
drainant de galets, de graviers, de
pouzzolane et de plantes, qui servent
de support aux bactéries et aux
autres micro-organismes. Ces
derniers transforment la matière
organique présente dans les eaux
usées. Les plantes aquatiques
développent des racines et des
rhizomes qui envahissent rapidement
le substrat. Ceux-ci permettent
au milieu de rester bien oxygéné
et de conserver une bonne aptitude
à la filtration. L’exposition de l’eau
à des rayons ultraviolets complète
ce retraitement par leur action
stérilisante.
LE CHAUFFAGE Le système de chauffage repose sur une pompe à chaleur air/eau.
Elle est constituée d’une unité extérieure puisant des calories
dans l’air, même au cœur de l’hiver, pour ensuite les renvoyer vers
l’unité intérieure. Cette dernière reçoit les calories et les injecte
dans les circuits de chauffage central et d’eau chaude. Quand la
température extérieure tombe sous les deux degrés, un poêle
à bois 14 kW prend le relais, ce qui arrive en moyenne vingt jours
par an… La chaleur apportée par le solaire passif lié à l’importante
surface vitrée de la maison n’est pas anecdotique non plus. La
dalle de béton au sol a également la propriété de récupérer les
calories du soleil entrant : une heure d’ensoleillement, et ce sont
trois degrés de gagnés dans la maison!
Côté jardin, le terrain est non fertilisé, non
modifié et non végétalisé. La présence
d’un puits d’eau naturellement potable
et l’absence de raccordement au réseau
public permettent aux occupants
de profiter de leurs propres ressources.
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LEGRANDDOSSIER
Martine Harlé,
“L’écoconstruction, une philosophie”
Martine Harlé, son mari Jean-Charles et leurs trois enfants, vivent dans
une maison singulière, proche de la rivière, dans le village de Crac’h
en Bretagne. Cette designer d’environnement, passionnée d’écologie,
a conçu un logement qu’elle imagine “proche de l’habitat de demain,
empreint de bon sens, autonome et “responsable“.
Quelle est la genèse de ce projet de maison ?
Dix ans ont été nécessaires pour mûrir une réflexion globale
autour de la maison à laquelle nous aspirions, et un an
de construction pour la faire sortir de terre. Le plus long
et compliqué a été de venir à bout des textes et autres
réglementations opaques qui permettent de mettre sur pied
une maison autonome. Un véritable parcours du combattant,
qui nécessite beaucoup d’envie et d’opiniâtreté. Au départ,
nous avions pensé à la réhabilitation, mais il était difficile
de mener à bien le projet d’une habitation “responsable”
dans ce cadre. C’est alors que nous avons découvert un
terrain au milieu d’une clairière, un peu à l’écart du bourg,
idéal pour y construire une maison au fonctionnement
autonome. En plus, nous étions face à de réelles contraintes
d’urbanisme car nous n’étions pas autorisés à nous raccorder
à la station d’épuration de la zone, cette dernière étant non
conforme. C’est donc finalement grâce à un arrêté
préfectoral que nous avons acquis cette autonomie !
Parlez-nous de la philosophie générale de la maison.
Elle est intimement liée à cette contrainte d’autonomie
et à notre envie de vivre dans un lieu “responsable”. J’ai
toujours vécu près de la mer, et dans cette culture “bateau”
qui est la mienne on agit sur son habitat, il en découle des
responsabilités, notamment celle d’être le moins impactant
possible sur l’environnement. Le parti pris de base serait de
ne pas construire du tout, ou bien avec le moins de matière
possible. Construire écologique est pour moi un non sens.
Je préfère parler d’écoconception et d’écoconstruction, c’est
une posture presque philosophique. Les toilettes sèches sont
un bon exemple : c’est un peu contraignant mais économe,
écologique et surtout engageant. La démarche et la réflexion
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Eco-techno n°3
autour de la maison sont passionnantes à mener car cela
nous place au centre du projet dont nous sommes les acteurs.
Quel conseil donneriez-vous ?
Quand on se lance dans un tel projet, il faut s’intéresser
à l’habitat bioclimatique : tirer le meilleur avantage du
rayonnement solaire, de l’inertie thermique des matériaux et
du sol ainsi que de la circulation naturelle de l’air. Respecter
des principes simples de construction est primordial,
notamment au niveau de l’orientation et des ouvertures :
privilégier le sud pour capter gratuitement un maximum
de lumière et de chaleur, protéger et limiter les dégagements
au nord afin de minimiser les déperditions thermiques.
Après un an dans votre maison, quel est le bilan ?
Question budget, nous avons réussi à nous maintenir à moins
de 1 200 euros TTC le mètre carré, avec un niveau de
performance thermique important et de prestation globale
élevée (chauffage par le sol, herméticité à l’air…) Après avoir
vécu un an dans cette maison et effectué quelques réglages,
le bilan est positif , et à la hauteur de nos attentes, en termes
de qualité de vie notamment. Mais il faut garder en tête
que la nature même du projet fait qu’il ne sera jamais abouti.
Il existe toujours des champs d’amélioration, concernant la
gestion des énergies par exemple. J’aimerais aussi pouvoir
être en phase avec une démarche de partage, plus citoyenne.
Face à la nécessité de construire plus de logements, j’ai
toujours pensé que la mutualisation était la clé. Le mode
collaboratif permet de partager les coûts de construction
et certains usages au quotidien. D’ailleurs, Crac’House est
pensée comme un module multipliable. Notre terrain peut
en effet encore accueillir deux maisons comme la nôtre.
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Alexandre Favé,
“Travailler sur la notion d’impact”
Crac’House est née de l’envie d’une famille au regard
averti. Elle est aussi le fruit d’un dialogue avec
l’architecte Alexandre Favé. Celui-ci a dû travailler
autour d’un cahier des charges précis dont la colonne
vertébrale était de “percevoir la verticalité des arbres“.
Comment définiriez-vous votre démarche en tant
qu’architecte ?
Je pense que le métier d’architecte vise précisément
à traduire les situations, leur donner une certaine visibilité,
pour aboutir à une construction qui réponde au mieux
aux enjeux contextuels et aux attentes du maître d’ouvrage.
C’est le contexte assumé qui génère la singularité de la
forme. Nous cherchons, encore et toujours, à répondre
à la question finalement nécessaire de l’habitation
écologique, dans un courant de contingences variées, en
interrogeant les savoir-faire et leur aptitude à s’adapter
à la problématique qui nous est offerte. Cette dernière se
nourrit, en premier lieu, du contexte géographique et de
l’usage que l’on souhaite en faire, puis de la manière dont
on va y parvenir : l’aspect constructif. Au final, l’un et l’autre
doivent raisonner pour le mieux. Le métier d’architecte
ne consiste pas à déplorer un contexte inadapté, mais bien
de travailler avec cette matière première, au regard d’un
programme donné.
Comment s’est passée votre première rencontre
avec Martine Harlé ?
J’ai su que nous allions entrer de façon assumée et réciproque
dans la richesse de la complexité du projet, avec pour objectif
commun d’aboutir simplement à une maison : la leur.
Quelles sont les grandes spécificités de cette maison ?
Elle est implantée sur un très beau terrain, une petite prairie,
située en bordure d’une zone naturelle arborée, à l’écart
de la rue et de ses commodités. L’accès difficile au terrain
imposait un dispositif constructif plutôt léger, en phase avec
la très forte présence de la nature environnante. Celle-ci
appelait à un dialogue imposé, et en même temps il ne
s’agissait nullement de tenter une approche mimétique
d’un point de vue formel, qui aurait été vaine. Nous
nous sommes donc orientés assez rapidement vers une
construction rationnelle qui s’est adaptée aux besoins,
aux vues, à l’ensoleillement. Cette organisation structurelle
affirmée est aussi une sorte de résistance mesurée à son
environnement, d’entente cordiale. C’est une forme de
respect, qui se traduit par l’utilisation de matériaux simples,
d’une technologie mesurée et adéquate, peu impactante non
pas parce que la maison se juxtapose à son environnement,
mais plutôt car elle essaie de s’en inspirer. Nous avons
travaillé sur la notion d’impact en tentant de composer avec
cet environnement, en l’adaptant et en nous y accomodant
nous-mêmes.
Aujourd’hui, la maison est achevée : êtes-vous
satisfait du résultat ?
Pour un architecte, il est peut-être toujours trop tôt pour
se satisfaire du rendu d’un projet constructif. Néanmoins,
je crois savoir la satisfaction de cette famille à investir cette
maison, et cela est toujours un moment fort.
Cet habitat représente-t-il pour vous une évocation
de la “maison de demain”?
J’espère qu’il évoquera, plus tard, une “maison de son temps”!
Pour moi, c’est simplement une habitation d’aujourd’hui,
aboutie grâce à une démarche exemplaire, celle d’un projet
mené en concertation avec tous les intervenants ; clients,
entreprises, mairie, Service départemental de l’architecture
et du patrimoine du Morbihan, ainsi que l’ensemble
des services, dans le respect des compétences de chacun.
( 25 )
Eco-techno n°3
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LEGRANDDOSSIER
CREDIT PHOTO
: © ECOBAT
Construire et rénover
sa maison
Le regain pour les techniques
anciennes montre une réelle
sensibilité à l’environnement, une
envie de vivre autrement. Les
énergies renouvelables, écologiques,
performantes et économes ont
donc certainement un rôle important
à jouer. Récapitulatif des éléments
stratégiques qui font l’habitat vert.
Les matériaux écolo
La pierre, un matériau de taille
Pendant des millénaires, la pierre a été le matériau de
prédilection pour construire les habitations. Longtemps
délaissée, on la redécouvre aujourd’hui car elle constitue
un bien meilleur isolant que le béton : elle capte et accumule
les calories d’une pièce pour restituer la chaleur doucement
et en continu. Toutefois, utilisée seule, les résultats
sont médiocres. Il est donc nécessaire de l’allier à des
isolants naturels (paille ou terre). Enfin, la pierre est
disponible localement, et permet d’annihiler l’impact
environnemental lié au transport.
Le bois tout feu tout flamme
Produit phare des constructeurs de “maisons durables”,
le bois est facile à travailler, peu coûteux et très solide.
Grâce à sa structure cellulaire particulière, il absorbe et
restitue la vapeur et l’humidité ambiante, ce qui régule
l’humidité de l’air de la maison et de filtrer les polluants.
Les structures en bois sont souples et légères
et ne nécessitent donc pas de fondations profondes.
Sur la paille
Entièrement écologique et biodégradable, la paille n’a pas
besoin d’être transformée par des matières chimiques.
Contrairement au foin, aux laines minérales et aux isolants
synthétiques, elle ne présente pas de risque d’allergie, n’émet
pas de fibres irritantes ni de composés toxiques. Ce matériau
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Eco-techno n°3
à faible coût (1,5 à 2 euros la botte) est facile d’accès.
Enfin, c’est un excellent isolant. Et tout le monde le sait :
“A logement bien isolé, porte-monnaie ménagé”.
Dans ma maison en terre
Ce matériau noble aux caractéristiques généreuses réjouit les
architectes aux idées les plus folles. En effet, la terre, 100 %
recyclable et disponible localement, laisse une empreinte
écologique quasi nulle. Modulable, elle s’adapte ainsi à toutes
les formes de création. La terre confère un grand confort
climatique à l’habitat qui garde une température constante.
Mais aussi…
Le chanvre, souvent présenté sous forme de rouleaux,
absorbe plus de CO2 que sa fabrication n’en rejette.
Naturellement résistant aux insectes, il n’a donc pas besoin
de traitement. La brique monomur en terre cuite permet,
quant à elle, une très bonne réduction des ponts thermiques
et elle est entièrement recyclable.
Les énergies renouvelables
L’aérothermie : capter l’énergie de l’air ambiant Une pompe à chaleur capte les calories stockées dans l’air
extérieur. La chaleur puisée est transférée vers le circuit
d’eau du chauffage (radiateurs à eau, plancher chauffant)
ou vers un diffuseur d’air chaud ou froid (climatiseur
réversible). La consommation d’énergie est divisée
par 3 à 5 comparé à un système de chauffage électrique.
© FRANK PETERS/FOTOLIA
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L’aquathermie : capter l’énergie de l’eau
Les calories stockées dans l’eau de la nappe, d’un puits
ou d’un plan d’eau sont captées par la pompe à chaleur.
La chaleur récupérée est envoyée dans le circuit d’eau du
chauffage (radiateurs à eau, plancher chauffant) à un niveau
de température plus élevé (la température ambiante extérieure
atteint 45°). La consommation d’énergie est divisée par 4,5
contrairement à un système de chauffage électrique.
La géothermie : capter l’énergie de la terre
Tout comme l’aquathermie, la chaleur puisée est transférée
dans le circuit d’eau du chauffage (radiateurs à eau, plancher
chauffant) à un niveau de température plus élevé. Ainsi,
la consommation d’énergie est divisée par 4,5 comparé
à un système de chauffage électrique.
La biothermie : capter l’énergie de la combustion du bois
La combustion du bois et de ses dérivés produit de la
chaleur, de manière plus ou moins performante selon
les appareils. Les prototypes récents (foyers fermés, inserts,
poêles et chaudières) ont des rendements de 50 % à 80 %.
L’utilisation de 4 m3 de “bois-énergie” permet d’économiser
une tonne de pétrole et d’éviter le rejet de 2,5 tonnes
de CO2 dans l’air.
Le solaire : capter l’énergie du soleil
Le chauffe-eau solaire est constitué de capteurs qui
absorbent et concentrent la chaleur, laquelle est ensuite
transmise à un ballon d’eau chaude sanitaire. Un système
solaire combiné (eau chaude et chauffage) peut couvrir
un quart des besoins en chauffage et trois quarts en eau
chaude sanitaire sur l’année.
La condensation En condensant la vapeur d’eau issue des fumées de
combustion, la chaudière récupère une quantité d’énergie
non négligeable (au lieu de la rejeter dans la cheminée) pour
la restituer au circuit d’eau du chauffage. La consommation
d’énergie est ainsi réduite de 15 %.
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LEGRANDDOSSIER
Benoist Apparu, secrétaire d’Etat charg
CREDIT PHOTOS
: PHILIPPE CARON
“Il nous faut imaginer de
nouveaux usages à la ville
pour obtenir une moindre
consommation d’espace”
( 28 )
Eco-techno n°3
Pouvez-vous nous faire un rapide état des lieux
du logement durable?
Le logement représente actuellement 42% des dépenses d’énergie et 23 % d’émissions de gaz à effet de serre. Nous nous trouvons face à un enjeu essentiel d ’autant plus que la technologie
qui permettrait à nos bâtiments de moins consommer existe.
Le domaine du logement est intéressant à observer car il intègre
toutes les composantes du dé veloppement durable : l’environnement, l’économie et le sociétal. A titre d’exemple, un logement
consomme aujour d’hui, en mo yenne, 900 euros par an. En
revanche un habitat vétuste va dépenser 2 200 euros, alors qu’il
est possible de constr uire des bâtiments ne consommant que
250 euros. Si nous arr ivions à constr uire des bâtiments basse
consommation (BBC) sur l’ensemble du parc immobilier neuf et
à effectuer les travaux prévus sur l’ancien, nous pourrions diminuer de 30 à 40% les factures des occupants.
Le second volet à prendre en compte est plus global puisque l’on
ne peut pas par ler de logement durable sans é voquer l’urbanisme, la construction de la ville. A l’horizon 2050, environ 80%
des habitants de la planète loger ont dans la “cité”, et c’est donc
là que se concentr eront les pr oblématiques liées au dé veloppement durable. Il nous faut inv enter la ville qui génér era ses
propres solutions : en termes de mixité sociale , d’usages et de
gestion des flux de circulation.
Que voulez-vous dire plus concrètement?
Dans le c adre du “Plan Bâtiment ”, nous av ons mis en place ,
depuis le 1er janvier, la “Réglementation thermique 2012”, dans
l’immobilier neuf . Tous les nouv eaux bâtiments constr uits ne
22-35 Dossier-maison ecolo_Layout 1 11/04/11 10:30 Page29
argé du Logement
doivent pas consommer plus de 50 kW/h, avec un objectif à
atteindre qui est de zéro en 2020. Ceci étant, il est nécessaire de
mettre les choses en perspective car le neuf ne représente que 1%
du parc se renouvelant tous les ans. Il faut donc bien é videmment travailler sur l’ancien. Nous avons à notre disposition une
somme d’outils à amélior er, mais existante : le cr édit d’impôt
développement durable, l’écoprêt à taux zéro, le partage des économies de charge entre propriétaire et locataire et le traitement
du logement social. Justement, sommes-nous assez incitatifs en la matière?
La France est l’un des pays les plus normatif s et contraignants
dans le domaine du logement,en se gardant bien de rendre obligatoires des travaux sur des bâtiments existants. En revanche,
dans le ter tiaire, d’ici 2020, les habitations de vront être mises
aux normes. Certains autres pays européens sont peut-être meilleurs en termes d’approche globale, mais la France est très bien
placée quant au dossier énergétique.
Quelle est votre vision du logement durable de demain?
Notre vision n’est pas centrée sur la maison écologique mais sur
la maison basse consommation intégrée au quartier écologique,
et plus globalement à l ’écocité. Pour moi, la question de la ville
durable est plus impor tante que celle du logement durable en
tant que tel, puisque son impact environnemental réside dans la
gestion des flux de déchets, de circulation, de travaux et de logistique. Si la ville ne s’organise pas, la démarche ne peut être efficiente. Nous travaillons donc sur le concept d’écocité, à travers la
sélection de vingt-cinq villes pour lesquelles nous disposons d’un
milliard d’euros issu du grand emprunt. Elles se situent dans de
grandes métropoles et répondent à une poussée démographique
importante. Leur projet d’évolution sera financé en fonction de
la qualité et de la pertinence.
Quels sont les freins à ces évolutions majeures?
Nous sommes face à deux problématiques : le foisonnement des
initiatives est une grande richesse mais il est difficile de s’y retrouver. Notre approche est donc de laisser libre cours à cette énergie
pour ne pas br iser l ’élan de cette activité naissante . Viendra
ensuite le temps de la simplification et de la régulation.
Le second enjeu est de r éussir à créer un modèle économique
alors que nous sommes dans une problématique de surcoût. Pour
l’instant, un bâtiment basse consommation peut coûter 10% de
plus qu’un logement dit “normal”. C’est considérable. Il faut
donc engager un travail de fond av ec les banques qui doiv ent
prendre en compte le fait que cette maison coûtera moins cher,
à terme, au propriétaire. Trouver un moyen de l’amortir sachant
que l ’occupant consommera et dépensera, par le f ait, moins
d’énergie, et sera donc davantage sol vable. Dans cette v eine, la
nouvelle “étiquette énergétique ” donne une valeur v erte du
logement, et devient un élément de négociation du prix du bien,
ce qui poussera sans doute les pr opriétaires à faire des travaux.
Nous disposons là d ’un élément de patr imoine moteur. C’est
une innovation majeure.
Les énergies renouvelables auront-t-elles une place
dans notre univers?
Je le pense, oui. Mais il faut les laisser à leur juste place . Notre
premier réflexe ne doit pas être de compenser les dépenses par
une pr oduction d ’énergie, aussi v erte soit-elle . I l f aut plutôt
trouver des solutions pour que notr e maison dépense moins.
A l’horizon 2020, période à laquelle nous devrons nous adapter
à la maison passive, nous intégrerons alors les éléments de calcul
de production d’énergies alternatives, entre autres.
Etes-vous inspiré par des projets en particulier?
Je suis davantage inspiré par des modèles économiques. Prenons
l’exemple de la réhabilitation d’un bâtiment ancien en logement
basse consommation : cela devient très coûteux. Ainsi, pour une
copropriété de quatre étages, le de vis s’élève à 50 000 euros par
logement. La solution a donc été de créer deux étages en plus, ce
qui a permis de financer la construction et la r énovation de
l’ensemble du bâtiment, par leur vente. Le coût est nul pour l’Etat
et la copropriété car nous avons créé de la richesse et de la valeur.
Voilà un modèle intér essant! De plus, une étude a été menée
concernant la réhabilitation de onze rues parisiennes : on pourrait y trouver 466000 m2 grâce à des aménagements d’étages supplémentaires. Seuls 10% de cette surface représentent 500 nouveaux logements… Je pense que l’on peut changer l’image de la
ville. Une des pistes est de repenser l’habitat collectif en intégrant
les usages. Les travaux architecturaux, autour du concept de la
tour, me parlent. Dans un building, on peut en effet intégrer des
logements, des bureaux, des terrains de sport, une grande surface,
des jardins... Tout ceci est stimulant.
( 29 )
Eco-techno n°3
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LEGRANDDOSSIER
Ces habitats qui nous m
CREDIT PHOTOS
: © YVES ROCHER
L’écohôtel La Grée des
Landes d’Yves Rocher
“S’inspirer du lieu
et faire preuve de
bon sens.”
Certaines entreprises, bien connues
du grand public, sont sensibles aux
questions environnementales depuis
longtemps. Leur credo : un habitat
du futur qui puisse conjuguer dès
aujourd’hui écologie, bien-être et art
de vivre. Yves Rocher a ainsi créé son
écohôtel spa, un lieu dont la vocation
pourrait être de montrer l’exemple,
sans donner de leçon, mais tout
simplement en donnant envie.
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Eco-techno n°3
La Grée des Landes associe technologie,
matériaux écologiques et bon sens. Sa conception
est intimement liée au lieu. S’accoler à la colline
pour renforcer l’inertie thermique, se chauffer
au bois pour profiter des chutes de la forêt
voisine de Brocéliande, capitaliser sur l’énergie
solaire grâce à la serre bioclimatique. Certifié
Haute Qualité Environnementale et labellisé
EcoLabel européen, l’écohôtel spa réussit à avoir
un bilan carbone quasi neutre. Le reliquat est
compensé auprès de l’association GoodPlanet
et son programme Action carbone.
Maîtriser la consommation d’énergie, tel est le pari de
l’écohôtel spa d’Yves Rocher grâce à son architecture bien
pensée. En effet, les chambres sont adossées à la pente
de la colline et profitent ainsi de l’inertie thermique du sol.
La longueur du toit des terrasses a été définie en fonction du
niveau du soleil : lorsqu’il est bas en hiver, ses rayons arrivent
à pénétrer dans les chambres et les réchauffent. En hauteur
l’été, ils viennent alors buter sur l’avancée et laissent les
chambres à l’ombre. L’ensemble des vingt-neuf pièces est
couvert de toits végétalisés : l’été, ils protègent des rayons
directs du soleil, l’hiver, ils limitent les pertes de chaleur.
De plus, en absorbant les ondes sonores, ils constituent
un excellent isolant acoustique. Deux chaudières à bois,
alimentées par des plaquettes de bois (élagage, défrichage)
de la forêt voisine de Brocéliande, alimentent en chaleur
l’ensemble des lieux, au gré des besoins et des saisons.
Une serre concentre les principes fondamentaux
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s montrent le chemin
La Grée des Landes s’engage
à optimiser l’ensemble de ses
approvisionnements en réduisant
leur fréquence, les distances
parcourues et favorise aussi
le covoiturage de ses employés.
Les matelas et sommiers présents dans
les chambres sont certifiés bio. La
connexion Internet se fait par réseau
filaire, et non par WiFi, pour éviter tout
désagrément éventuel lié aux ondes.
Récupérée depuis les toits, puis stockée
dans le bassin à orage, l’eau de pluie
assure l’arrosage des jardins et
l’entretien des terrasses extérieures.
Chaque année, 85000 litres d’eau
sont ainsi économisés.
de l’architecture bioclimatique : elle capte, stocke et distribue
le rayonnement solaire, et diminue ainsi de 15% à 30%
les besoins en chauffage. Trente-cinq mètres carrés de
panneaux solaires thermiques permettent de préchauffer l’eau
chaude et une pompe à chaleur se charge de déshumidifier
le spa et de restreindre ses besoins en énergie. Concernant
les matériaux utilisés, ils sont tous certifiés Haute qualité
environnementale (HQE). Ainsi, les murs de la cuisine,
du restaurant et du lounge utilisent du thermopierre siporex,
recyclable et parfaitement isolant. Le chanvre, matériau
naturel isolant, a été choisi pour ses performances thermiques
dans les chambres et les lieux de restauration. Une attention
particulière est portée aux parquets et aux lambris en chêne
qui sont blanchis et traités sans solvant. Pour préserver
la qualité de l’air, les peintures des chambres et de l’ensemble
du bâtiment sont minérales et n’émettent aucun composé
organique volatil (COV).
Un confort bien pensé et des énergies maîtrisées
Eclairage basse consommation, alimentation électrique
assujettie au badge de la chambre, double vitrage à isolation
renforcée, orientation sud-ouest des baies vitrées… le confort
est ici synonyme d’économie de chauffage et d’électricité.
Grâce aux mitigeurs thermostatiques de la robinetterie et
des appareils sanitaires, le réglage de la température et de la
pression de l’eau sont immédiats et permettent de réduire la
consommation. Quant à l’écodouchette à mousseur intégré,
elle limite le débit de l’eau à 12 litres par minute au lieu des
20 litres habituels. Tout ceci, sans diminuer la pression de l’eau
et le confort du jet, mais en ajoutant de l’air. Dans le jardin,
un bassin autonome de filtration planté de roseaux traite
les eaux usées. Pour minimiser l’usage du chlore, l’eau
du bassin de relaxation du spa est prétraitée par ultraviolets.
Après utilisation, elle est déchlorée par un système naturel
de filtration, puis réutilisée pour les chasses d’eau.
( 31 )
Eco-techno n°3
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LEGRANDDOSSIER
Le Concept MFC 2020
“Maison + voiture =
zéro énergie et zéro CO2.”
CREDIT PHOTOS
: © DOC. MAISONS FRANCE CONFORT
Le Concept MFC 2020 propose une alternative
aux problèmes de congestion des centres
urbains. Il démontre l’adéquation des voitures
électriques pour réduire radicalement les
pollutions atmosphériques et le renforcement de
notre autonomie énergétique.
Le Concept MFC 2020, maison d’architecture contemporaine
bioclimatique, permet d’atteindre un niveau d’éco-efficacité
énergétique jamais égalé (-245 kWhEP/m2/an).
Novateur, le Concept MFC 2020
s’inscrit dans une approche globale
d’éco-efficacité énergétique autour
d’une maison individuelle à énergie
positive, associée à la mobilité d’une
voiture électrique qui se recharge
avec l’excédent d’énergie produit par
l’habitat. Une vitrine technologique
en rupture qui propose une nouvelle
forme d’habitat.
( 32 )
Eco-techno n°3
La maison individuelle est plébiscitée par 86% des Français
comme leur type de logement préféré. Cependant, le coût
du foncier, l’évolution du prix des carburants, la problématique
des transports, l’obsolescence du parc ancien et, surtout,
la sensibilisation croissante au développement durable,
impliquent de réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Alors comment trouver “la” solution permettant de réaliser
une approche globale d’éco-efficacité énergétique associant
maison individuelle et transport? Comment concilier habitat
et pouvoir d’achat? Comment répondre au besoin de logement
en France en respectant les aspirations des concitoyens, tout
en répondant aux enjeux environnementaux liés notamment
à la “problématique transport : maison/travail?” Le Concept
MFC 2020 – élaboré par Maison France Confort – tente
d’y répondre à travers une nouvelle forme d’habitat individuel
conciliant maison à énergie positive et mobilité totalement
libérée. En effet, ce projet intègre une voiture électrique qui
se recharge grâce à l’excédent d’énergie produit par la maison,
permettant d’assurer un transport individuel quotidien sur
une soixantaine de kilomètres.
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Maison LG Energy Lab
CREDIT PHOTOS
: © LG
“La maison de demain :
notre habitat actuel
en plus intelligent.”
L’espace “Confort au bureau” expose des solutions
innovantes, telles qu’un rideau d’air chaud ou un système de
chauffage et de climatisation des bureaux avec récupération
d’énergie. La seule source de lumière sur tout le site
provient d’éclairages LED et PLS (Plasma Lighting System).
Ceux-ci ont une durée de vie supérieure aux produits
commercialisés actuellement, et consomment peu.
Véritable laboratoire en conditions réelles, le site
de la Maison LG Energy Lab permet, sur le long
terme, de tester la fiabilité et la performance
énergétique de multiples équipements.
Elle dispose notamment d’un compteur
“Smart Grid”, qui veille à ce que les appareils
consomment le moins d’énergie possible
aux tarifs les plus abordables.
Véritable laboratoire en conditions
réelles, la Maison LG Energy Lab
expérimente de multiples solutions à
la recherche de l’habitat responsable.
Rien d’extraordinaire au premier coup d’œil. Pourtant, la
conjugaison de solutions intelligentes permet à un habitat
de maîtriser sa consommation d’énergie. LG, le constructeur
coréen d’électronique grand public, expérimente cette idée
à travers la Maison LG Energy Lab, implantée près de
Valenciennes. Cette région a été choisie pour ses conditions
climatiques difficiles, que cela soit au niveau de la température
ou de l’humidité de l’air. Toutes les applications résidentielles
individuelles et collectives – pompe à chaleur air/eau, solution
de chauffage et d’eau chaude sanitaire, climatisation, produits
LED et solaires – ont été installées sur ce site pour être
testées, durant plus de quatre mois, entre +5°C et -10°C,
avec une humidité relative comprise entre 60% et 95%.
( 33 )
Eco-techno n°3
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LEGRANDDOSSIER
Maison pour Agir
: © DOC. MA MAISON POUR AGIR
“Du simple,
du solide et
de la jugeote.”
CREDIT PHOTOS
Le taux de CO2 rejeté par la maison est
très faible et affiche un prix oscillant
entre 1200 et 1500 euros le mètre carré.
Cet habitat ne fait qu’utiliser des techniques éprouvées
et commercialisées. Pas de solution hasardeuse, pas
de technologie non testée, mais des matériaux courants
et une mise en œuvre soignée.
Conçue à partir d’une idée de Michel
Chevalet, journaliste scientifique,
cette maison se présente sous la
forme d’une exposition ludique et
didactique. Son but : expliquer au
grand public qu’avec les matériaux
et les techniques disponibles
dans le commerce, on peut, dès
aujourd’hui, construire une habitation,
agréable à vivre et à prix raisonnable.
L’ouvrage est actuellement exposé
au Futuroscope de Poitiers.
( 34 )
Eco-techno n°3
Privilégiant une architecture bioclimatique, les volumes de
la maison s’organisent autour de terrasses avec claustras. Le
séjour, largement vitré, laisse entrer le soleil en hiver, et s’en
protège l’été grâce à des volets coulissants. Les objectifs de
maîtrise de la consommation en chauffage et en eau chaude
sanitaire sont obtenus grâce à la conjugaison de dispositifs :
une isolation renforcée, une partie de la toiture végétalisée,
une étanchéité à l’air, des fenêtres à double vitrage peu émissif,
un système de ventilation double-flux avec récupérateur de
calories, une chaudière à gaz à condensation avec ballon d’eau
chaude intégré, couplée des panneaux solaires pour l’eau
chaude sanitaire, une façade couverte de douze mètres carrés
de panneaux photovoltaïques produisant 1,5 kW d’électricité.
Autant d’équipements qui permettent d’accéder aux
performances requises pour une maison basse consommation.
Ainsi, en hiver, environ un litre de fioul ou un mètre cube de
gaz naturel suffit pour compenser les pertes et maintenir une
température agréable. L’été, une terrasse à claire-voie et des
volets en bois limitent l’impact solaire. Une partie de l’eau
de pluie est récupérée dans un réservoir.
© HAROLD SCHITT
© DOMAINE DE LA VIGNOLE/P. EDGAR ROSA
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Maisons troglodytiques
© CATP
“Revenir aux sources,
parce que la nature
offre des options
ingénieuses.”
Les maisons troglodytiques sont devenues des
lieux de vie modernes et sains convoités par les
amoureux des belles pierres en quête de nature
et d’authenticité.
Tout le monde connaît le Val de Loire
pour ses châteaux et jardins, mais
beaucoup ignorent qu’il existe
un monde souterrain creusé dans
la roche, recelant de curiosités et
de trésors architecturaux : habitats
contemporains, restaurants,
ateliers d’artistes, champignonnières,
chapelles, piscines... Clin d’œil
à une nature généreuse, qui n’offre
peut-être pas là une solution globale
à grande échelle, mais n’en demeure
pas moins source d’inspiration.
L’insalubrité – représentative autrefois de ces anciens habitats
de fortune – due à l’humidité, au manque de confort
et de lumière, a laissé place à des lieux sains, modernes et
écologiques dévoilant de nombreux atouts liés à la maîtrise
des énergies. Un choix de vie qui attire de plus en plus
de personnes soucieuses de l’environnement. Creusée dans
la roche, la maison troglodytique n’intègre, en effet, aucun
matériau composite moderne parfois nocif pour la planète.
Sa définition induit également qu’elle ne dégrade pas le
paysage visuellement car elle y est entièrement intégrée
et ne contribue pas non plus à l’expansion des zones urbaines,
un des principaux facteurs néfastes à la sauvegarde de la
biodiversité. Les nouveaux propriétaires ont judicieusement
su comprendre les atouts énergétiques de ces cavités pour
les contrôler de façon optimale et ainsi éviter une utilisation
vorace de l’électricité. La haute capacité thermique des pierres
poreuses, comme le tuffeau et le falun, apporte à l’habitat une
isolation naturelle tout au long de l’année. Quant aux grandes
fenêtres et autres puits de lumières, ils permettent de ramener
à l’intérieur la chaleur et la lumière du soleil.
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Eco-techno n°3