xavier diskeuve

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xavier diskeuve
XAVIER DISKEUVE,
« La dramaturgie, toujours la dramaturgie »
Xavier Diskeuve, candidat en philosophie et
lettres, philosophie (1982)
est journaliste, écrivain
et réalisateur.
De quoi vous souvenez-vous
quand vous pensez aux facs ?
Je me souviens de mon arrivée
à Namur comme d’une libération car je sortais d’un collège où
j’étais pensionnaire. C’était une
bouffée d’air frais, l’apprentissage
d’une liberté que je n’avais pas
connue avant… et aussi un peu
d’errance car je m’étais inscrit en
romanes, mais cela ne me plaisait
pas du tout. Après six semaines,
j’ai fait les démarches pour
aller en philosophie. Ces études
m’ont beaucoup plu et je trouvais
« qu’on en avait pour son argent »
parce que les cours étaient intéressants, copieux, passionnants.
Des professeurs comme Beaufays
ou Druet étaient excellents, à ce
point que, parfois, il arrivait que
l’on retienne son souffle. On avait
envie d’applaudir à la fi n ! J’ai donc
reçu une très bonne formation
générale à Namur.
Quelle anecdote vous revient
à l’esprit quand vous pensez à
ces deux années ?
Comme tout le monde, j’allais dans
l’épicerie de Madame Stimart (qui
était un spectacle à elle seule). Et
je me souviens de son fi ls,
Benoît Poelvoorde, toujours habillé
en costume noir, avec une façon de
parler unique ; je crois qu’il était
déjà assez spécial… Étudiant en
graphisme, il avait été « coopté »
par un groupe d’étudiant des facs
composé principalement de romanistes. Plus tard, me souvenant de
son originalité, quand j’ai appris
que Vincent Tavier préparait ce qui
allait devenir « C’est arrivé près de
chez vous », je me suis dit : « bon
sang, il pourrait bien crever l’écran
ce gars-là ! ».
Ensuite, qu’avez-vous étudié ?
Je suis allé à Liège, où j’ai fait
une année de candidatures en
romanes, en même temps que la
licence en information et arts de
diffusion qui était une nouveauté
à l’époque. Nous étions donc
« les cobayes de la 8e section » en
faculté de lettres. En réalité, j’étais
davantage intéressé par mes activités au Théâtre universitaire de
Liège, où j’ai passé encore dix ans
après mon diplôme.
Comment vous êtes-vous
dirigé vers le journalisme ?
L’idée d’être journaliste ne m’attirait pas spécialement et j’ignorais
tout de ce que cela pouvait impliquer, cela dit, j’aurais volontiers
été critique de cinéma. Mais je
cherchais du boulot et Jean-François Pacco, dinantais comme moi,
travaillait chez « Vers L’avenir »,
donc voilà. Cela n’a pas été tout
seul, car à l’époque, il fallait afficher une sorte de vocation et un
engagement sans faille… Après
des stages, j’ai été engagé et j’y
suis resté 25 ans.
Un parcours de 25 ans aux
multiples facettes…
En effet, j’ai commencé pour les
pages régionales, ce qui a été
enrichissant et m’a permis de
découvrir la société en général…
Et puis cela m’a permis d’aller à
Cannes pour couvrir le succès de
« C’est arrivé près de chez vous »,
ce qui m’a fait entrer dans ce petit
monde du cinéma que j’avais
envie de connaître. Ensuite, avec
rubrique « sports », j’ai couvert
la rub
de France pendant trois
des Tours
T
journaliste polyvaans comme
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je suis passé aux « infos
lent, puis
p
générales » ce qui ne me plaisait
génér
du tout, et enfi n au magazine
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culture et télévision », qui était
« cult
dans mes cordes. Par ailleurs,
plus d
participé au conseil d’entrej’ai p
prise et été président des journalistes, j’ai ainsi pu m’engager dans
listes
d’autres aspects du métier.
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Comm
Comment
avez-vous découvert
talents de comédien de
les ta
François Maniquet qui joue
Franç
dans plusieurs de vos courtsmétrages ?
métra
C’est agréable, à un moment de sa vie,
de pouvoir vivre la convergence de deux
activités qui vous tiennent à cœur
Nos p
pères étaient amis et dans le
cadre d’un dîner annuel qui était
devenu un véritable rituel, Frandeven
çois ffaisait des sketches et c’était
pas mal… Puis, je l’ai croisé
déjà p
de Namur où il
au Conservatoire
Co
faisait bien rire la galerie. Je me
faisai
dit : « François, avec
suis toujours
t
la tête qu’il a, si un jour je fais un
fi lm, c’est le premier que je mets
CONNEXION
PARCOURS D’ANCIEN
dedans ». C’est ce que j’ai fait pour
mon premier court métrage, « La
Chanson-Chanson ».
Aujourd’hui, votre contribution
journalière à « Votez pour
moi » n’est sans doute pas le
fruit du hasard…
Il y a bien longtemps, j’ai rencontré Dubus (mon prédécesseur pour
cette émission de radio) parce que
j’écrivais des blagues et des dialogues dans une revue rock et il
me disait que cela l’amusait beaucoup. Un jour, il m’a donc appelé
en renfort pour « Votez pour moi ».
Par ailleurs, le fait d’écrire des dialogues satiriques dans la presse
et des dialogues pour mes fi lms
m’avait déjà offert une expérience
d’écriture « vivante ». Avec André
Lamy et Olivier Leborgne, c’est un
peu la même démarche qu’écrire
pour des comédiens. Le cinéma
et le journalisme s’imbriquent
pour proposer une émission radio
attrayante. Et c’est agréable, à un
moment de sa vie, de pouvoir vivre
la convergence de deux activités
qui vous tiennent à cœur.
Que doivent savoir les
jeunes qui veulent faire du
journalisme ?
Peut-être réfléchir pour voir s’ils
ne peuvent pas faire autre chose ? !
(Rires) Je trouve que les conditions
de travail ont dégénéré et je ne parle
même pas de la considération et du
salaire. C’est une profession qui a
été bradée. Mais il y a de la place
pour faire du journalisme si l’on se
spécialise assez vite. Aujourd’hui,
pour un journaliste, connaître un
aspect précis de la société devient
aussi important que la capacité
d’écrire tous les jours. D’autant
qu’avoir envie d’écrire et être littéraire n’est pas suffisant, il faut être
rapide, fonctionnel, savoir fi lmer et/
ou prendre le son, écrire à la fois
pour le papier et le web. De façon
plus générale, je trouve qu’il y a
moins de temps pour se consacrer
au fond et cela me semble tout de
même un peu dommage…
Propos recueillis par
Charles Angelroth
Namur
au Chili…
E
n décembre dernier, le professeur Alain Decrop,
doyen de la Faculté des sciences économiques,
sociales et de gestion, et Olivier Hostens,
directeur du Service des relations extérieures
ont participé à la mission économique belge au Chili,
présidée par S.A.R. le Prince Philippe, président d’honneur de l’Agence pour le commerce extérieur. Suite à
cette mission multisectorielle, des collaborations sont
en bonne voie avec l’Université jésuite Alberto Hurtado et surtout avec l’Université Diego Portales qui a
déjà proposé un accord de partenariat.
TRIMESTRIEL N°83 FÉVRIER 2012
Le professeur Decrop (au centre) en compagnie de ses hôtes à l’Université
Alberto Hurtado : le vice-recteur Fernando Verdugo, en charge des relations
internationales (à gauche) et le recteur Fernando Montès.
Le livre « Namur, ville capitale » vient d’être réédité, en bénéficiant d’un
texte entièrement revu et actualisé, ainsi que de 25 nouvelles photos.
Une belle façon de (re)découvrir la ville, et son université, dont le portrait
n’est pas oublié dans ce livre abordant aussi bien les dimensions
économico-politiques que culturelles et géographiques de la ville…
Aux Presses universitaires de Namur.
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