rencontres techniques - Coopérative Bourgogne du Sud

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rencontres techniques - Coopérative Bourgogne du Sud
RENCONTRES TECHNIQUES
A LA COOPERATIVE
BOURGOGNE DU SUD
VITICULTURE. Accompagnés par la coopérative Bourgogne du Sud,
Les vignerons disposent d’outils plus performants pour les aider.
Vers l’excellence
La biodynamie reste une pratique marginale qui suscite toujours la curiosité.
Photo Eric Chazerans
La coopérative Bourgogne du Sud a
présenté cette semaine les résultats de
ses essais.
De si modernes vignerons
Que pulvériser et à quelle dose, c’est à ces questions que les essais répondent.
Photo E.C.
En viticulture comme ailleurs, la remise en question est
permanente, des essais sont menés toute l’année.
Bourgogne du Sud a présenté des résultats cette
semaine.
Mercredi et hier, des convois de véhicules ont arpenté les vignes autour de Beaune. À
l’intérieur, des viticulteurs, tous adhérents à la coopérative Bourgogne du Sud.
«L’objectif est de montrer les outils dont nous disposons, et de proposer des
modèles, des éléments concrets aux vignerons pour les accompagner au quotidien
dans leur travail», explique Philippe Mangold, responsable vignes à la coopérative. Et
le moins que l’on puisse dire, c’est que les outils sont nombreux, tout comme les
viticulteurs intéressés. Tous ont en ligne de mire le plan écophyto 2018, qui prévoit la
réduction de moitié des intrants dans les cultures. Ça tombe bien : outre un système
de modélisation météo précis, la coopérative mène des essais de toute sorte, en
viticulture raisonnée, en agriculture biologie et même, depuis quatre ans, en
biodynamie, pour étudier l’impact des différentes pratiques sur l’environnement en
vue d’aller vers une viticulture dite durable.
Modernes et propres
À Meursault, plusieurs ateliers étaient présentés. «Ici, nous travaillons sur des
alternatives pour lutter contre l’oïdium», explique à une dizaine de vignerons un
technicien entre deux rangs de vignes témoins. Et si les résultats sont satisfaisants,
la réussite vient de l’intérêt des vignerons. Les questions fusent, sur la composition
des produits, sur la fréquence de pulvérisation, et aussi sur la façon de pulvériser.
«En trente ans, la viticulture a évolué, comme l’agriculture en général, malgré l’image
un peu rétro qu’en donnent les grands médias», affirme un technicien spécialisé dans
le réglage des pulvérisateurs. En regardant sa démonstration, on le croit sur parole :
il dispose d’un système breveté qui permet de régler de façon optimale les bras des
machines, pour que les produits arrivent à la bonne dose exactement là où le
vigneron veut les pulvériser. «Il y a de gros efforts qui sont faits sur les machines et
leur entretien. Légalement, de toute façon, d’ici 2013, elles doivent toutes être
contrôlée pour rouler, comme les voitures», ajoute-t-on à Bourgogne Agro, une entité
de la coopérative Bourgogne du Sud qui réalise des contrôles techniques. Échange
d’informations, mise à jour des connaissances, modernisation des méthodes de
travail : une chose est certaine, les vignerons sont bien de leur temps. L’attention
permanente qu’ils portent à leur environnement le démontre. Le succès des ateliers
présentés au domaine Latour, à Aloxe-Corton, sur la flore, la faune et la biodiversité
des vignes, en témoigne.
L’experte ESTELLE MUNARI
Chargée de la biodynamie
«Nous ne pouvions pas nous désintéresser de la biodynamie, qui intéresse de plus en
plus de monde. Depuis quatre ans, la coopérative a décidé de mener des essais,
notamment sur les bouillies, en reproduisant les méthodes des vignerons qui ont
franchi le pas. Nous commençons à avoir un certain recul, et les résultats sont assez
intéressants. Ils se rapprochent de ce que l’on obtient en agriculture biologique. Nous
testons notamment les produits qui seront amenés à remplacer le cuivre et le soufre.
Nous commençons à avoir un certain recul. Il ne s’agit pas de prendre partie pour ou
contre la biodynamie, mais simplement de montrer qu’il existe un véritable intérêt
pour ce genre de pratiques. C’est un signe d’ouverture fort. D’ailleurs, à chaque
restitution d’essais, les vignerons sont nombreux à passer nous voir, alors que ce
n’est pas une obligation. Mais si l’intérêt grandit, la biodynamie reste très marginale
ici.»
Une vraie culture coopérative
«Il y a ici une véritable culture de la coopération. La coop de Beaune existe depuis
1886. D’ailleurs, quand ils viennent, les anciens disent encore qu’ils vont au syndicat.
Notre modèle est différent de ce que l’on trouve dans le Sud-Ouest, puisqu’on ne
commercialise pas de vin», explique Philippe Mangold, responsable vignes à la
coopérative Bourgogne du Sud. «Nous référençons les outils et gérons les achats des
intrants. Depuis vingt ans, nous faisons aussi des essais, pour accompagner une
viticulture durable»
ERIC CHAZERAND Le Bien Public