sublime - Centre Pompidou Metz

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sublime - Centre Pompidou Metz
SUBLIME
LES TREMBLEMENTS DU MONDE
11 FÉVRIER ! 05 SEPTEMBRE 2016
SUBLIME. LES TREMBLEMENTS DU MONDE / DOSSIER DÉCOUVERTE
SOMMAIRE
1. PRESENTATION GENERALE DE L’EXPOSITION………………P. 3
2. LISTE DES ARTISTES DE L’EXPOSITION…………………....P. 5
3. PARCOURS EN CINQ CHAPITRES………………………...P. 7
4. PROGRAMMATION ASSOCIEE…………………………...P. 32
5. BIBLIOGRAPHIE……………………………………...P. 36
6. INFORMATIONS PRATIQUES……………………………P. 38
2 SUBLIME. LES TREMBLEMENTS DU MONDE / DOSSIER DÉCOUVERTE
1. PRÉSENTATION GÉNÉRALE DE L’EXPOSITION
SUBLIME
LES TREMBLEMENTS DU MONDE
11 FÉVRIER ! 05 SEPTEMBRE 2016
GALERIE 1
Commissaire :
Hélène Guenin, responsable du pôle Programmation au Centre Pompidou-Metz
assistée par Hélène Meisel, chargée de recherche et d’exposition au pôle
Programmation
L’exposition explore la fascination ambivalente qu’exerce sur nous la
tourmente des éléments. Cette « passion mêlée de terreur et de surprise1»,
décrite par le philosophe Edmund Burke en 1757 et cristallisée dans le mot de
« Sublime », exprime le mélange d’attraction et de répulsion que l’on éprouve
face aux manifestations déchaînées de la nature et la sensation de sidération
et de solitude face à son immensité. Ainsi, l’océan démonté par la tempête, les
éruptions volcaniques, les montagnes escarpées et les vallées sombres
deviennent au XVIIIe siècle les stéréotypes de ce sublime de puissance et de
terreur, largement représenté dans la littérature et la peinture romantiques.
À travers près de 300 œuvres, films et documents, provenant de musées
internationaux (Arts Council, British Museum, Centre Pompidou, Musée national
d’art moderne, Collection Maurice & Katia Krafft, Cinémathèque Française, BNF,
Nevada Art Museum, etc.), l’exposition du Centre Pompidou-Metz interroge le
renouveau de cette notion de sublime dans un contexte contemporain, et ses
filiations avec le XVIIIe siècle, en rassemblant une centaine d’artistes du monde
entier, de Léonard de Vinci à aujourd’hui.
Elle s’attache à montrer la persistance de notre fascination pour la « nature
trop loin », selon l’expression de Victor Hugo, et la continuité d’une
iconographie du Sublime. Elle montre toutefois la mutation profonde de notre
relation à la nature. Tandis que la période romantique privilégie une
correspondance entre les égarements de la nature et les tourments de l’âme,
la période contemporaine, à l’heure des désastres écologiques, se caractérise
par l’émergence d’une conscience environnementale et d’une vigilance.
Les catastrophes naturelles récentes (tsunamis, cyclones, séismes), amplifiées
par leur impact sur des sites industriels ont aiguisé une conscience d’un
équilibre fragile, d’une maîtrise toute relative de l’homme sur son
environnement et de son impact sur le milieu. Elles ont attisé le sentiment
d’une urgence paralysante, excédant la seule délectation esthétique.
1
Edmund Burke, Recherche philosophique sur l’origine de nos idées du sublime et du beau,
Paris, Editions Vrin, Collection Bibliothèque des textes philosophiques, p. 76.
SUBLIME. LES TREMBLEMENTS DU MONDE / DOSSIER DÉCOUVERTE
Dans le prolongement de cette réflexion, l’exposition aborde également
l’évolution de la notion de catastrophe : à l’image du déluge et du
déchainement des éléments se substitue aujourd’hui une conception de la
catastrophe invisible et insidieuse. Ainsi, l’exposition ouvre sur une
géographie du terrible et de la peur en montrant des pièces jouant sur
l’ambigüité de paysages contemplatifs ou idéalisés, aux stigmates invisibles
comme le caractère paisible des paysages de Fukushima au lendemain de
l’accident nucléaire.
L’exposition évoque également l’apparition depuis les années 1960-1970 d’une
relation renouvelée à la nature passant par le ré-enchantement, une
aspiration à une fusion avec les éléments d’une part, et à l’éveil d’une
conscience écologique d’autre part, s’exprimant tant sur le terrain poétique,
imaginaire que politique. Elle s’appuie notamment sur la génération des
artistes de l’Earth art et du Land art qui interagirent directement avec les
éléments en réalisant des interventions ou performances in situ2.
Des contrepoints historiques, scientifiques et cinématographiques (revues,
fonds d’archives, documents de sociétés de géographie ou de vulcanologues)
viennent compléter le parcours, afin d’esquisser une généalogie non linéaire du
Sublime.
Un catalogue accompagne l’exposition.
En couverture :
Juan Navarro Baldeweg, A tropical forest in an arctic landscape.
Application of a climatic control system, 1972.
Photomontage. © Adagp, Paris, 2015.
2
Sur site
4 SUBLIME. LES TREMBLEMENTS DU MONDE / DOSSIER DÉCOUVERTE
2. LISTE DES ARTISTES DE L’EXPOSITION
Robert Adams
Bas Jan Ader
Dove Allouche
Darren Almond
Amy Balkin
Lewis Baltz
Shigeru Ban
Rosa Barba
Joseph Beuys (& Gianfranco Gorgoni)
Ursula Biemann
Auguste-Rosalie Bisson
Richard Buckminster Füller
Edward Burtynsky
Christo et Jeanne-Claude
Aimé Civiale
Nacho Criado
François Dallegret
Tacita Dean
Agnes Denes
Menzie Dickson
Mark Dion
Julien Discrit
Mary Beth Edelson
Martin Engelbrecht
Bernard Faucon
Roland Flexner
Kazumichi Fujiwara
Dora Garciá
Sharon Gilbert
Peter Goin
Geert Goiris
Laurent Grasso
David Greene
Haus Rucker-Co
Werner Herzog
Michael Heizer
Marianne Heske
Susan Hiller
Hans Hollein
Victor Hugo
Peter Hutchinson
Robert Kinmont
Jiří Kolář
Július Koller
Horacio Larrain Barros
John Latham
Barbara et Michael Leisgen
Jochen Lempert
Dona Ann Mc Adams
John Martin
William Martin
Gordon Matta-Clark
Angela Melitopoulos & Maurizio Lazzarato
SUBLIME. LES TREMBLEMENTS DU MONDE / DOSSIER DÉCOUVERTE
Ana Mendieta
Gustav Metzger
Karel Miler
Fina Miralles
Richard Misrach
Adrien Missika
Gernot Nalbach
Juan Navarro Baldeweg
Louise Neaderland
Isamu Noguchi
Pere Noguera
Gina Pane
Cornelia Parker
Giuseppe Penone
Zarh Pritchard
Guy Rottier
Jacques Rougerie
Charles Simonds
Robert Smithson
Klaus Staeck
Graham Stevens
Petr Štembera
Hiroshi Sugimoto
Superstudio
Lars Von Trier
Joseph M. W. Turner
Nicolás García Uriburu
Leonard De Vinci
Jaume Xifra
Chen Zhen
"Eco-activisme. Pour une topographie subjective des pratiques environnementales", diagramme
Lara Almarcegui, Amy Balkin, Betty Beaumont, Joseph Beuys, Mel Chin, Christo et Jeanne-Claude, Mark Dion, Peter Fend et Ocean
Earth, Dirk Fleishmann, Yolanda Gutiérrez, Hans Haacke, Helen Mayer Harrison et Newton Harrison, Nancy Holt, Yutaka Kobayashi,
Mierle Laderman Ukeles, Robert Morris, David Nash, Buster Simpson, Alan Sonfist
Dation Maurice et Katia Krafft au Museum national d’Histoire naturelle
Anna D'Alessandro
Jean-Baptiste Chapuy
Camillo De Vito
Saverio Della Gatta
Camille Flammarion
William Hamilton & Pietro Fabris
Athanasius Kircher
Gioacchino La Pira
Y. Itowe Ogura
Sherman & Smith
Pierre-Jacques Volaire
Avec la contribution de la Cinémathèque française, de la Société de Géographie, des Amis de la Terre,
du Musée du Vivant-AgroParisTech et
du Kansas State Historical Society
6 SUBLIME. LES TREMBLEMENTS DU MONDE / DOSSIER DÉCOUVERTE
3. PARCOURS EN CINQ CHAPITRES
EXPLICATION DU PARCOURS
Le parcours est thématique et non chronologique, avec des ponctuations d’œuvres
anciennes.
La découverte de l’exposition est appréhendée par la droite en entrant dans
l’exposition.
Cinq chapitres sont proposés :
- « La nature trop loin »
- Imaginaire de la catastrophe
- La tragédie du paysage
- Alternatives
- Réenchantement
QU’EST-CE QUE LE SUBLIME ?
Initialement employé comme adjectif, le terme sublime, qui signifie littéralement
« qui va en s’élevant », caractérise d’abord une habilité oratoire, capable
d’ébranler l’auditoire et d’emporter son adhésion.
Son usage se déplace ensuite pour caractériser un type de spectacles naturels
terrifiants : orages, tempêtes, éruptions, avalanches, inondations, incendies, etc.
Au XVIIIe siècle, le sublime devient une catégorie esthétique à part entière, au
même titre que le beau ou le pittoresque.
Le philosophe irlandais Edmund Burke en publie l’essai fondateur en 1757, la
Recherche philosophique sur l’origine de nos idées du sublime et du beau.
Témoin de déchaînements naturels le menaçant, le spectateur ressentirait un
plaisir paradoxal : une « horreur délicieuse » alliant la frayeur de sa propre mort
et l’apaisement de sa survivance. Si Burke s’attarde sur la soudaineté et
l’intensité d’un sublime terrible et les états de choc, de sidération ou de
ravissement qu’il génère, il évoque également des ressorts plus statiques comme
SUBLIME. LES TREMBLEMENTS DU MONDE / DOSSIER DÉCOUVERTE
l’obscurité, l’infini ou la solitude.
Les grandes explorations du XVIIIe siècle contribuent à la géographie du sublime
où les glaciers de haute montagne rejoignent les iceberg arctiques. Dans sa
Critique de la faculté de juger (1790), Kant développe une philosophie où, face à
l’imminence de sa propre disparition, l’homme entrevoit sa finitude et conclut de
cette prise de conscience dont il aurait l’exclusivité, sa supériorité sur la nature.3
3
Extrait du catalogue Sublime. Les tremblements du monde, Glossaire, article de Hélène Meisel
SUBLIME. LES TREMBLEMENTS DU MONDE / DOSSIER DÉCOUVERTE
8 1. « LA NATURE TROP LOIN »
PRESENTATION DE LA SECTION
Le Sublime, dont l’étymologie renvoie au superlatif latin « placé très haut »,
recherche le vertige des altitudes extrêmes comme celui des profondeurs
abyssales. Souvent d’ailleurs les lignes de crête et les fosses océaniques
partagent les mêmes profils escarpés. Relevant de l’état des lieux, ce premier
panorama brosse la topographie de sites où se manifeste cette « nature trop
loin », terme emprunté à Victor Hugo. Que ce soit sur le toit du monde ou à vingt
mille lieues sous les mers, il s’agit ici de répertorier des paysages terribles :
mers déchaînées, haute montagne, gouffres, crevasses, grottes, geysers, volcans,
chutes d’eau, etc. Les thèses eschatologiques qui voyaient dans les monts et les
côtes déchiquetées les vestiges du déluge laissent place au XVIIIe siècle à une
rationalité moderne, où la genèse n’est plus de nature divine mais géologique.
« Verrues de la Création » expression de Alain Corbin, historien français
spécialiste du XIXe siècle, les montagnes deviennent les reliques de cataclysmes
explicables. On cherche à lire dans les origines de la Terre le secret de la fin des
temps. Sculptés par l’action des éléments, ces curiosités et monuments naturels
sont pour les explorateurs, scientifiques et artistes des monstruosités inspirantes.
FOCUS SUR DES ŒUVRES
Susan Hiller, On the Edge, 2015
Susan Hiller, On the Edge, 2015.
Cartes postales de mer déchaînée, carte, 482 vues de 219 sites, montées sur 15 panneaux.
© Susan Hiller / Adagp, Paris, 2015.
Née en 1940 en Floride, Susan Hiller vit depuis longtemps en Angleterre. Artiste
conceptuelle majeure, elle utilise des formes souvent empruntées à la collection,
à la classification, à l’investigation méthodique qui lui viennent notamment
d’une formation en anthropologie.
9 SUBLIME. LES TREMBLEMENTS DU MONDE / DOSSIER DÉCOUVERTE
Pour ses œuvres, elle enquête sur le terrain, répertorie des données, des
témoignages, compare, analyse, expose. Le commissaire d’exposition James
Lingwood synthétise la démarche de l’artiste en employant deux verbes d’actions
« enquêter » et « transformer ».
On the Edge est une série qui débute en 1970, avec l’œuvre Dedicated to the
Unknown Artists. Susan Hiller collecte des centaines de cartes postales retraçant
l’ensemble du littoral de la Grande Bretagne et déployant des mers déchainées.
Ces traces historiques, parfois colorisées, confèrent un ton populaire et kitsch au
sublime.
EN SAVOIR PLUS
LES VOLCANS
Katia et Maurice Krafft, Chasseurs de volcans
Katia et Maurice Krafft
Vulcanologues de l’équipe vulcain observant la formation d’un
Nouveau cratère avec fontaines de lave au Piton de la Fournaise,
Ile de la réunion, 1975
Epreuve chromogène d’après diapositive,
24 X 36 cm
Nancy, Centre Image Lorraine
Photographie non exposée
Les Krafft se rencontrent en 1966 à l’Université de Strasbourg. Après des études
de géologie pour Maurice et de biochimie pour Katia, une carrière exceptionnelle
de chasseurs de volcans s’amorce. Loin des circuits scientifiques et de la
recherche universitaire, les Krafft financent eux-même leurs expéditions par la
vente de leurs ouvrages et de leurs images.
Ils assistent à 175 éruptions volcaniques, réalisent 300 heures de films et près de
300 000 diapositives (conservées au Centre Image Lorraine de Nancy).
Le couple Krafft produit des films de vulgarisation préventifs afin d’alerter la
population des dangers encourus par leur proximité avec un volcan. Leur film,
Les Risques volcaniques permet à des milliers de Philippins d’échapper au réveil
du Pinatubo.
Surnommés les « diables des volcans » pour leur côté aventuriers et téméraires,
10 SUBLIME. LES TREMBLEMENTS DU MONDE / DOSSIER DÉCOUVERTE
ces scientifiques veillent à un partage humaniste de leur savoir.
Peu avant leur décès tragique en 1991, engloutis par le volcan en éruption,
l’Unzen, au Japon, ils initient le projet Vulcania, dans le Puy-de-Dôme.
L’hiver volcanique
Lorsqu'un volcan entre en éruption, il peut expulser en très grande quantité des
cendres et de l'acide sulfurique. Lors de telles explosions, ces composants
atmosphériques réfléchissent les rayons du soleil, ce qui empêche, de façon
saisonnière, ces derniers de chauffer le sol. La température se met à baisser : on
parle alors d'un hiver volcanique.
Cette perturbation peut se produire à une échelle locale mais aussi mondiale.
Vers 1780, le volcan islandais Laki refroidit pendant plusieurs années
l'hémisphère Nord. S'en suivent mauvaises récoltes, crise de subsistance, révoltes
paysannes, qui ont donc lieu à la veille de 1789. Le pouvoir royal débloque trois
millions de livres. Certains historiens évoquent le fait que l'image du roi en sort
renforcée, alors que d'autres y voient l’un des éléments déclencheurs de la
Révolution Française.
En 1991, l’éruption du mont Pinatubo, situé aux Philippines, a également des
conséquences sur le climat mondial et freine le réchauffement climatique de
0,6°C de moyenne, pendant deux ou trois années consécutives.
VICTOR HUGO
Victor Hugo entreprend dans le courant des années 1850, peu avant son exil sur
les îles anglo-normandes, une douzaine d’encres quasi abstraites, où un astre
sombre dans un lacis d’encre noire. Ces lavis bruns, auxquels l’auteur mêle
parfois du café, du charbon ou de la suie, s’éloignent radicalement de la
figuration, pour suggérer des configurations cosmiques hors d’échelle. Certains
titres de cet ensemble, comme tâches-planètes, confirment la complémentarité
d’une expérience à la fois graphique et métaphysique.
Victor Hugo place ses « espèces d’essais » sous le signe de l’intuition et du rêve,
s’attachant davantage aux visions qu’à l’observation. Ces paysages mentaux
réfléchissent la précarité de la condition humaine et le vertige de l’infini.
CASPAR DAVID FRIEDRICH
L’œuvre de Caspar David Friedrich4, par l’évocation du paysage, s’inscrit dans un
courant pictural du XVIIIe siècle, le Romantisme allemand.
Il évoque bien souvent les forces de la nature, la petitesse de l’homme face au
divin, en mettant en scène des figures dans un paysage. Une de ses œuvres Le
moine au bord de la mer, 1808-1810, représente un moine face à l’immensité des
éléments, scrutant la mer, perdu dans sa solitude et sa méditation.
De manière générale, le Romantisme est une réaction à l’Académisme et prône
l’exaltation de la sensibilité, de l’émotion, de l’imagination contre la raison et la
morale.
4 Ne figure pas dans l’exposition SUBLIME. LES TREMBLEMENTS DU MONDE / DOSSIER DÉCOUVERTE
11 NEPTUNISME-PLUTONISME
Le « neptunisme », théorie géologique de la fin du XVIIIe siècle, proposée par le
chercheur allemand Abraham Gottlob Werner, croyant en l’existence d’un océan
primordial universel, estime un temps qu’il est à l’origine de la formation de la
croûte terrestre. Les côtes escarpées passent longtemps pour les vestiges du
déluge. L’exploration croissante des fosses océaniques révèle ensuite le rôle des
abysses dans la formation des montagnes.
La thèse du « plutonisme » est issue, elle, de l’ouvrage Théorie de la Terre, écrit
par le géologue écossais James Hutton en 1788. Baptisée d’après le Dieu romain
des enfers, cette hypothèse défend une genèse du monde par le magma plutôt
que par l’eau. La fusion qui se joue au cœur du globe serait à la l’origine de la
formation des roches.
12 SUBLIME. LES TREMBLEMENTS DU MONDE / DOSSIER DÉCOUVERTE
2. IMAGINAIRES DE LA CATASTROPHE
PRESENTATION DE LA SECTION
« Imaginer les pires lendemains possibles me procure de grandes joies sur le
plan artistique. Les ténèbres du futur éclairent mon présent, et la prescience
d'une fin à venir est garante de mon bonheur de vivre aujourd'hui. »
Hiroshi Sugimoto, 2009
Malgré les thèses scientifiques sur le début et la fin du monde, la croyance et le
mythe continuent d'alimenter un imaginaire catastrophique où la fantasmagorie
persiste. Expérience de la transcendance, la menace des éléments devient un
objet de délectation aussi hypnotique que morbide. C’est cette prédisposition à
esthétiser l’horreur que Edmund Burke et Emmanuel Kant décrivent comme une
« délicieuse horreur », un « plaisir négatif ». Pris dans un voyage immobile, le
spectateur sidéré extrapole les conséquences du spectacle qui le subjugue autant
qu'il le séduit : face à cette nature, « je deviens un globe oculaire transparent ;
je disparais. » (R. W. Emerson). Cette absorption dans le paysage génère
différents sentiments : la résignation ou l’exaltation, la mélancolie ou l’hébétude,
parfois l’accoutumance complaisante aux images spectaculaires. À l’ère d’une
médiatisation forcenée et globalisée, la force d’attraction des sites sinistrés est
telle qu’elle génère une nouvelle forme de tourisme (« Dark Tourism »), encore
hantée par l’iconographie persistante d’un Sublime romantique.
FOCUS SUR DES ŒUVRES
Lars von Trier, Melancholia, film, 20115
Lars von Trier, Melancholia, film, 2011
© Les films de Losange
La collision fatale entre une comète et notre planète est l’une des hypothèses
fertiles de fin du monde qu’explore en 2011, Lars von Trier. Le cinéaste compose
une ode onirique à la disparition et Melancholia, soleil noir qui hante ses
personnages, sera l’instrument de cette catastrophe cosmique. Dès les premières
minutes, le désastre est annoncé avec l’apparition funeste et hypnotique de la
planète. Le film assume et esthétise la passion morbide de l’Occident pour la
disparition jusqu’à son terme ultime : il n’y a pas d’après dans Melancholia...
5 Programmation associée p. 32 : projection du film Melancholia dans le cadre du Festival du Film
Subversif du 10 au 12 juin 2016 13 SUBLIME. LES TREMBLEMENTS DU MONDE / DOSSIER DÉCOUVERTE
Robert Smithson, Asphalt Rundown, Rome, 1969
Robert Smithson, Asphalt Rundown, Rome, Italie, 1969.
Epreuve jet d’encre sur papier chiffon
d’archive, 44,4 X 44,4 cm
Courtesy The Holt-Smithson Foundation,
Santa Fe et James Cohan Gallery, New York
Pendant les années 1960, 1970, des artistes américains du Land art se
passionnent pour les sols : les mines, les carrières sont pour eux de gigantesques
sculptures en négatif. Ils entreprennent à l’échelle du paysage des chantiers
monumentaux.
Cratères, dépressions, puits, tranchées, tunnels, coulées, jetées, etc, sont des
interventions artistiques qui portent un nom : les earthworks.
Robert Smithson, artiste du Land art est passionné par la géologie : les processus
d’érosion, de sédimentation, de dislocation le fascinent.
Il met en relation la formation du sol (earthworks) avec celle du langage
(earthwords). Cette géologie abstraite fait le lien entre le matériel et
l’immatériel, le vivant et l’inerte, le naturel et l’artificiel.
Dans Asphalt Rundown, 1969, Robert Smithson fait couler de l’asphalte sur la
paroi d’une carrière à ciel ouvert à Rome. Dans le monde de Smithson, tout se
perd, rien ne se transforme, recouvrant irrémédiablement le paysage par ce geste
humain et soulignant la typographie initiale.
14 SUBLIME. LES TREMBLEMENTS DU MONDE / DOSSIER DÉCOUVERTE
EN SAVOIR PLUS
TREMBLEMENT DE TERRE DE LISBONNE 1755
Le 1er novembre 1755, quatre secousses ébranlent Lisbonne avant qu’un raz-demarée ne balaie la ville. Les quartiers non inondés subissent d’importants
incendies. Dix milles habitants périssent. Violemment ravageur, ce séisme
devient la première catastrophe moderne de l’histoire, notamment parce qu’elle
mobilise les penseurs des Lumières qui refusent d’y voir une punition divine ou
un signe de la providence.
Dans son célèbre Poème sur le désastre de Lisbonne (1756), Voltaire dénonce tout
obscurantisme religieux et récuse ensuite dans son Candide (1759) la théorie de
l’optimisme. Le XVIIIe siècle inaugure une causalité émancipée de Dieu, où la
catastrophe s’extirpe des récits apocalyptiques pour devenir un événement certes
accidentel et imprévisible, mais explicable et remédiable. Les sinistrés ne sont
plus des pécheurs fautifs mais des victimes innocentes. Avec l’avènement de la
culture du risque apparaît un devoir de prévention, qui incombe aux
gouvernements.
Très rapidement, Lisbonne est reconstruite et modernisée selon un urbanisme,
exemplaire censé mieux résister aux futurs séismes. Le siècle des Lumières
cristallise une conscience historique très attentive à la fragilité et à la décadence
des civilisations, sensibilité que traduisent les genres picturaux des éruptions
volcaniques, des naufrages et des ruines alors en vogue.6
ANTHROPOCENE
La Terre est entrée dans la nouvelle ère de l’anthropocène. Notre planète est
marquée au fer rouge par les traces de nos excès d’urbanisation, de nucléaire, la
pollution de l’air, les gaz à effet de serre, etc.
L’anthropocène qui signifie cet impact de l’homme, succèderait à l’holocène,
époque géologique post-glaciaire entamée il y a 11 500 ans.
Ce terme désigne un point de non retour, une bifurcation géologique dans
l’histoire de la planète Terre.
APOCALYPSE
« Apocalypse » est, à l’origine, synonyme de fin du monde. Au début de l’ère
chrétienne, les récits d’apocalypse apparaissent comme genre littéraire.
Dans le Nouveau Testament, Jean célèbre l’Apocalypse par des préoccupations
relatives aux derniers temps du monde ou encore au salut des âmes.
Des visions positives de l’apocalypse annoncent le retour sur Terre du Messie
avant le Jugement dernier.
Les progrès de la science et de la technique modifient la notion d’apocalypse par
l’abandon du caractère sacré. Cinéma et littérature s’en emparent. Les risques
d’apocalypse précipitant la planète dans la catastrophe et la fin de la civilisation
font légion : l’invasion extraterrestre de Mars Attack, la chute d’astéroïde géant
d’Armageddon, etc.
6
Extrait du catalogue Sublime. Les tremblements du monde, Glossaire, article de Hélène Meisel 15 SUBLIME. LES TREMBLEMENTS DU MONDE / DOSSIER DÉCOUVERTE
CATASTROPHES NATURELLES
Les inondations, les coulées de boue, les tremblements de terre, les tsunamis, les
avalanches, la sécheresse s'apparentent à des catastrophes naturelles. Elles sont
issues d'événements climatiques qui se caractérisent, notamment, par leur
brutalité, l'intensité des dommages et des destructions qu'elles causent sur les
sociétés humaines.
D'après l'ONU, les catastrophes naturelles ont tué plus de 600 000 personnes
depuis vingt ans, en ont blessé plus de 4 milliards et sont à l'origine de flux
migratoires majeurs. En 2015, le nombre des réfugiés climatiques s'élèvent à
environ 19 millions de personnes, selon les chiffres publiés sur le site du Centre
de surveillance des déplacements internes, et pourrait atteindre 250 millions en
2050.
L'Asie est la région du monde la plus touchée. Quatre réfugiés climatiques sur
cinq y vivent : la Chine, les Philippines et l'Inde sont les plus concernés. Mais les
catastrophes les plus graves ont eu lieu en Afrique subsaharienne. Il existe donc
une relation entre niveau de développement et importance des catastrophes
naturelles même si les Etats-Unis et le Japon comptent parmi les pays les plus
régulièrement exposés.
La fréquence et l'ampleur de ces événements sont renforcées par la croissance
démographique. La population mondiale a doublé depuis les années 1970. Elle a
tendance à se concentrer dans les villes, situées dans des zones à risques. Les
changements climatiques liés au réchauffement de la planète expliquent
également cette situation.
TADASHI KAWAMATA
Dans le cadre de l’exposition Sublime. Les tremblements du monde, Tadashi
Kawamata réinvente une œuvre magistrale, Under The Water-Metz, à l’échelle
de la Galerie 2 et du Forum du Centre Pompidou-Metz.
Projet bouleversant, Under The Water-Metz se présente comme une grande
vague statique et mortuaire qui charrie des débris de meubles et de structures
en bois, faisant référence aux débris emportés par le reflux du tsunami et qui,
par leur nombre, saturent la surface de l’océan.
Ces vestiges des maisons et villages côtiers sont aussi comme des ex-votos,
fragments de vies brisées, âmes emportées et errant à tout jamais aux confins de
l’océan Pacifique. C’est pourquoi, dans cette installation l’artiste retourne le
monde, afin que la surface de l’eau devienne un ciel.
Au Centre Pompidou-Metz, dès son arrivée, le visiteur est saisi par une
impressionnante vague scélérate, Wave, qui semble s’abattre sur lui. Cette
puissante lame de bois disparate, dense, dressée dans le Forum, crée un moment
de sidération.
Poursuivant son parcours, le visiteur découvre, en Galerie 2, le plafond occulté
par une sorte de pergola horizontale ajourée, constituée de fragments de bois
assemblés anarchiquement. Durant sa traversée de la galerie, il est dominé par
cette étrange et angoissante pergola suspendue, paraissant par endroit animée
d’une légère houle.
D’octobre à décembre 2015, portes, volets, têtes de lits, planches, etc ont été
collectés par Emmaüs, Haganis et Veolia. Pour le montage de cette œuvre à
dimension sociale et écologique, Tadashi Kawamata, artiste engagé, a travaillé
avec une trentaine d’étudiants de l’ESAL, de janvier à février 2016.
16 SUBLIME. LES TREMBLEMENTS DU MONDE / DOSSIER DÉCOUVERTE
Né en 1953 à Hokkaido au Japon, Tadashi Kawamata vit et travaille à Tokyo et à
Paris. Son travail a fait l'objet de multiples présentations dans le monde entier
au sein d’institutions telles que le Centre Pompidou à Paris, le HKW à Berlin, le
Art Tower Mito, la Serpentine Gallery à Londres, la Art Pace Foundation for
Contemporary Art à San Antonio, le MACBA à Barcelone ainsi que dans le cadre
de nombreuses manifestations telles que la Biennale de Venise (1982), la
documenta VIII et IX (1987-1992), la Biennale internationale de São Paulo (1987),
la Biennale d’Art Contemporain de Lyon (1993), le Münster Skulptur Projekte
(1997), la Biennale de Sydney (1998), la Biennale Art Focus à Jérusalem (1999) et
la Biennale de Shanghai.
Réalisées à l’aide de bois de récupération, les œuvres de cet artiste japonais
donnent parfois la sensation de se déverser à la manière d’une rivière en crue.
Ce fut le cas notamment du projet Gandamaison au centre d’art de la
Maréchalerie de Versailles, en 2008, pour lequel l’artiste assembla près de 5000
cagettes de bois semblant dévaler depuis la toiture du bâtiment de Jules
Hardouin Mansart.
17 SUBLIME. LES TREMBLEMENTS DU MONDE / DOSSIER DÉCOUVERTE
Photographies du montage :
Tadashi Kawamata, Under the water-Metz, 2016
© Centre Pompidou-Metz
18 SUBLIME. LES TREMBLEMENTS DU MONDE / DOSSIER DÉCOUVERTE
3. LA TRAGÉDIE DU PAYSAGE
PRESENTATION DE LA SECTION
« Les êtres humains ont aujourd'hui plus d'impact sur le paysage que la pluie. » 7
Dès les années 1970, des artistes documentent l’impact de l’activité industrielle
sur la nature. Passant souvent par une photographie mêlant objectivité
conceptuelle et investigation journalistique, ces témoins vigilants adoptent
l’angle du constat froid pour mieux révéler les ravages de l’anthropocène. Cette
nouvelle ère géologique amorcée dès 1800 avec l’industrialisation croissante, et
évaluée par la concentration de dioxyde de carbone dans l’atmosphère, enregistre
l’impact environnemental des activités humaines.
La démographie, l’industrialisation, l’exploitation des ressources, les transports,
la déforestation, etc. sont devenus de véritables forces géophysiques capables de
modifier l'atmosphère, la biosphère, l'hydrosphère et même la lithosphère de la
planète. L’homme réalise alors qu’il est à l’origine de catastrophes « naturelles »
qu’il croyait subir. La pollution, tout comme les tsunamis ou les canicules, sont à
présent imputables à des causes connues, parfois tues. Décrivant une
« géographie de la peur », les prévisions révèlent des cercles vicieux :
réchauffement climatique, fonte des glaces, élévation du niveau de la mer,
inondation, etc. Une confusion subsiste pourtant dans la contemplation
impuissante de ces chamboulements climatiques et de leurs territoires
traumatiques : trompeuse, leur beauté reste parfois séduisante.
FOCUS SUR UNE ŒUVRE
Barbara and Michael Leisgen, Pink Depression. L’eau mourante, 1982
Barbara and Michael Leisgen, Pink Depression.
L’eau mourante, 1982.
9 preuves chromogènes cibachromes montées
sur papier kraft, encadrés, 219 x 315 cm ;
chaque élément : 73 x 105 cm
Paris, Centre Pompidou, Musée national d’art
moderne
7
The Altered Landscape: Photographs of a Changing Environment. catalogue d’exposition, 2011.
19 SUBLIME. LES TREMBLEMENTS DU MONDE / DOSSIER DÉCOUVERTE
À partir des années 1960, des artistes transforment le paysage en théâtre
d’opération, et l’eau, ressource vitale, devient un symbole d’un monde naturel mis
à mal.
En 1982, Barbara et Michael Leisgen réalisent une série de photographies
mettant en scène Barbara, vêtue d’un pull rose et d’un pantalon rouge, le corps
flottant dans un ruisseau. La série, réalisée non loin d’une usine d’aluminium
contaminant les cours d’eau aux alentours, oscille entre le drame et l’absurde,
l’humour et le tragique. Cette action témoigne de la rencontre entre une nature
malmenée et des artistes impuissants, qui tentent d’ériger les bases d’un possible
langage de résistance.
EN SAVOIR PLUS
LES REVUES MILITANTES
L’écologie politique qui émerge au début des années 1970 voit fleurir avec elle
une presse spécialisée antimilitariste, anticapitaliste et antinucléaire. Proche de
la contre-culture, elle hérite des codes et du ton de la contre-information. La
production graphique mise alors sur l’humour noir de la caricature, le
détournement de lieux communs et l’esprit disparate du collage. Militants,
associations et partis verts s’arment également de slogans frappants. En 1972,
Pierre Fournier quitte Charlie Hebdo pour créer la Gueule ouverte. Le journal qui
annonce la fin du monde, titre radical reflétant le franc-parler du moment. Après
son livre intitulé L’utopie ou la mort, René Dumont fait campagne aux élections
présidentielles de 1974 avec un ultimatum : « ouvrir les yeux ou disparaitre ». En
plus d’actions directes non violentes, des associations comme les Amis de la terre
ou Greenpeace se dotent elles aussi de périodiques, tout en menant des
campagnes de sensibilisation par les medias.
D’autres exemples :
De 1974 à 2004, apparaît le trimestriel Combat Nature, revue de référence
nationale, dirigée par Alain de Swarte, ancien entrepreneur. Les sujets traités
sont multiples : défense de l’environnement, sauvegarde et étude de
l’architecture rurale, lutte contre les agressions à l’encontre des milieux naturels.
Ecologie Infos est publié de 1970 à 1980 par Jean-Luc Burgunder, écologiste
actif depuis 1970, cofondateur de plusieurs mouvements d’Ecologie politique,
jusqu’à la création des Verts en 1984.
Enfin le Sauvage, mensuel créé par le Nouvel Observateur, parait dans les
années 1970, avec des thèmes tels que la pollution, la logique de croissance, la
surconsommation.
Anonyme, La gueule ouverte. Le journal qui annonce la fin du monde
(Tout doit disparaître), n°17 17 septembre 1975
Musee du Vivant-AgroParisTech | Chateau de Grignon. © Tous droits
réservés.
20 SUBLIME. LES TREMBLEMENTS DU MONDE / DOSSIER DÉCOUVERTE
MICHAEL HEIZER ET LE SUBLIME ULTIME
En 1972, l’artiste Michael Heizer entame, au cœur du Nevada, un gigantesque
projet de construction. Inaccessible au public jusqu’à son achèvement et composé
de plusieurs complexes de terre et béton, il s’étalera sur plus d’un kilomètre et
demi. Cette City, inscrite dans sa pratique du Land Art, s’envisage également
comme une réponse au contexte géographico-militaire du Nevada et à cette
période hantée par la menace d’un conflit nucléaire international. Entre
mémorial de la fin des temps et trace survivante d’une civilisation, City, est un
défi à la mesure de la menace.
À noter que, entre 1951 et 1963, date de la signature du Traité d’interdiction
partielle des essais nucléaires (ratifié par les Etats-Unis, le Royaume-Uni et
l’URSS), plus de 200 explosions nucléaires ont eu lieu dans le désert du Nevada
en surface, avant de se poursuivre en souterrain.
« Ma pratique reflète en particulier ma conscience de vivre à l’ère du nucléaire.
Nous sommes peut-être en train de vivre la fin de la civilisation8. »
DARK TOURISM
Drôle de tourisme ! Celui-ci s’installe sur des sites liés à la catastrophe. Ce
terme anglais emprunté à John Lennon et Malcolm Foley dans un ouvrage paru
en 2000 désigne le tourisme macabre. Les sites les plus visités sont la ville de La
Nouvelle-Orléans, ravagée par l’ouragan Katrina en 2005, et le site de
Tchernobyl, qui connut l’accident nucléaire le plus meurtrier, en 1986. Le cynisme
de l’industrie touristique liée à ces lieux morbides est révélé par les stratégies
marketing autour de produits dérivés et de visites guidées. Exploitation de la
détresse humaine, curiosité malsaine du public ? ou intérêt pour l’Histoire et
devoir de mémoire ? Les deux concepts se défendent.
EFFET PAPILLON ET THÉORIE DU CHAOS
L’« effet papillon » est l’une des illustrations les plus célèbres de la sensibilité
aux conditions initiales des systèmes chaotiques. L’expression revient au
météorologue américain Edward Lorenz qui s’interrogeait en 1972 : « Le
battement des ailes d’un papillon au Brésil peut-il déclencher une tornade au
Texas ? » Sa réponse était en réalité très sceptique : les innombrables
battements d’ailes des autres papillons peuvent aussi empêcher cette tornade. La
véritable morale de cette fable était de montrer la très forte non-linéarité des
résultats des modèles météorologiques malgré leur nature déterministe,
lorsqu’une même cause produit toujours les mêmes effets en théorie. Mais en
pratique, une infime et inévitable variation des conditions initiales peut conduire
à des effets radicalement différents. Cela combiné à l’autre grande
caractéristique des systèmes chaotiques, leur forte récurrence, induit que leur
dynamique devient totalement imprévisible après un certain temps, ce qui est le
8
Serge Paul, « Michael Heizer et les risques du sublime technologique » in Marges, Revue d'art
contemporain – « Au-delà du Land Art », N°14, printemps/été 2012, p. 29. Source : Michael
Heizer cité par Michael Kimmelman « Art’s Last, Lonely Cowboy », New York Times Magazine, 6
février 2005, p. 36.
21 SUBLIME. LES TREMBLEMENTS DU MONDE / DOSSIER DÉCOUVERTE
cas en météorologie. Les résultats convergent toutefois vers un ensemble ou
espace qu’on nomme « attracteur » qui aide à visualiser et comprendre les
propriétés du système chaotique. Finalement, le chaos n’est pas si « chaotique »
qu’on pourrait le supposer : ce n’est ni l’aléatoire, ni le désordre absolu. On
retrouve les systèmes chaotiques dans nombre de domaines qui vont de
l’astronomie à la finance, de la biologie des populations à la physique des
plasmas.9
RECHAUFFEMENT DE LA PLANÈTE ET SES CONSÉQUENCES
Depuis la période de l'industrialisation, qui débute dans la deuxième moitié du
XVIIIe siècle, on assiste à un réchauffement de la planète. L'activité humaine
génère une augmentation de la quantité de gaz à effet de serre, tels que
notamment le dioxyde de carbone et le méthane, à l'origine du changement
climatique. Parmi les secteurs les plus émetteurs figurent la production
d'énergie, la production industrielle, l'agriculture, la déforestation, les déchets et
le non traitement de l'eau, les transports.
Selon un rapport du Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC),
la température moyenne de la planète a augmenté de 0.89 °C en 2012 par rapport
à la moyenne du XXe siècle. Elle pourrait augmenter de 1.3 à 5.3°C à la fin du
XXIe siècle.
Ce réchauffement climatique pourrait se traduire par la multiplication des
tempêtes, des inondations, des sécheresses. Entre 20 à 30% des espèces animales
et végétales pourraient connaître une extinction, par ailleurs déjà engagée pour
certaines d'entre elles. L'augmentation du niveau des océans, de 18 à 59 cm,
provoquerait érosion des côtes, inondations, disparitions de certains pays et
déplacements de populations. Ces derniers peuvent aussi trouver une explication
dans la baisse des productions agricoles, également liée à l’augmentation de la
température sur Terre.
La France a accueilli la 21ème Conférence des parties à la Convention-cadre des
Nations unies sur les changements climatiques (COP21/CMP11), du 30 novembre
au 11 décembre 2015. L'objectif était d’aboutir à un nouvel accord international
sur le climat et maintenir le réchauffement climatique en-dessous de 2°C. Un
autre objectif du texte est la réorientation de l'économie mondiale vers un
modèle à bas carbone, ce qui signifie l’horizon d’un abandon progressif des
énergies fossiles.
DÉVELOPPEMENT DURABLE
Au début des années 1970, le Club de Rome déclare que le développement
économique est incompatible avec la protection de la planète. Les croissances
économique et démographique conduisent à une pression sur l'environnement.
Elle se traduit par la pollution et la surexploitation des ressources naturelles.
9 Extrait
du catalogue Sublime. Les tremblements du monde, Glossaire, article de Julien Delord 22 SUBLIME. LES TREMBLEMENTS DU MONDE / DOSSIER DÉCOUVERTE
Une Conférence des Nations Unies sur l'environnement est alors organisée à
Stockholm en 1972. Celle-ci donne naissance à la notion d'éco-développement.
Elle est à l’origine de la fondation du Programme des Nations Unies pour
l’Environnement (PNUE), ainsi que du Programme des Nations Unies pour le
Développement (PNUD). Il s'agit de concilier une juste répartition de la
production de richesse et le respect de l'environnement.
Les pays développés qui ont connu les Trente Glorieuses entrent dans une crise
économique et sociale. Les pays en développement, issus majoritairement de la
décolonisation tendent vers une amélioration des conditions de vie pour leurs
populations. La préoccupation pour l'environnement n'est donc pas une priorité.
Mais dans les années 1980, la médiatisation de l' augmentation de l'effet de
serre, de la déforestation, mais aussi la catastrophe de Tchernobyl, suscitent un
début de prise de conscience auprès des opinions publiques des pays européens
notamment.
En 1987, Gro Harlem Brundtland, Premier ministre norvégienne et présidente de
la Commission Mondiale sur l’Environnement et le Développement, propose la
notion de développement durable. Elle la définit, dans un rapport intitulé, Notre
Avenir à tous, comme " un développement qui répond aux besoins du présent
sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs ".
Le développement durable est repris, à Rio, lors du Sommet de la Terre des
Nations-Unies, en 1992. Les pays du monde entier le font reposer sur trois piliers
économique, écologique et social. Il s'agit d'associer développement
économiquement viable, équité sociale et respect de l'environnement. Cependant,
tous les pays ne sont pas forcément d'accord sur les moyens de sa mise en
œuvre.
23 SUBLIME. LES TREMBLEMENTS DU MONDE / DOSSIER DÉCOUVERTE
4. ALTERNATIVES
PRESENTATION DE LA SECTION
« La régulation environnementale à une échelle globale est maintenant
nécessaire pour survivre. L'imagination créative ou la sensibilité artistique
peuvent être l'un de nos moyens communs élémentaires d'auto-régulation, qui
pourrait nous aider à repérer et rejeter ce qui est toxique dans nos vies. »
György Kepes
Alors que Gaia était perçue comme un organisme géant aux ressources
inépuisables, notre planète apparaît à la fin des années 1960 comme un
« vaisseau Terre » aux réserves comptées, selon l’architecte Richard Buckminster
Fuller. Si certaines hypothèses extravagantes imaginent coloniser l'espace, des
alternatives concrètes proposent en revanche de stopper les dégradations en
cours, de conserver et de restaurer le patrimoine restant.
Apparaît alors le concept écologique de sustainability, littéralement
« soutenabilité », qui prévoit des modèles de développement durable associant
équité sociale, viabilité économique et respect environnemental. Le 1er janvier
1970, des millions d’américains protestent contre la pollution lors du 1er « Earth
Day » ; des lois comme le Land Reclamation Act contraindront ensuite certains
états américains à réhabiliter les terres détruites par l’industrie. Des artistes
proches du Land art investiront d’anciennes mines, tantôt pour les requalifier,
tantôt pour les sanctuariser. Certains proposent des solutions de développement
durable, de dépollution ou de reforestation, d’autres imaginent des moyens de
survie. Capsules climatiques, oasis artificiels, cosmos synthétiques ou villes
amphibies ne seraient que des réserves temporaires. À moins que la
« terraformation » – la transformation d’une planète, d’un satellite naturel ou
d’un corps céleste en environnement habitable – à laquelle s’attache la sciencefiction, ne soit un jour possible…
24 SUBLIME. LES TREMBLEMENTS DU MONDE / DOSSIER DÉCOUVERTE
FOCUS SUR UNE ŒUVRE
Juan Navarro Baldeweg, A tropical forest in an arctic landscape.
Application of a climatic control system, 1972
Juan Navarro Baldeweg, A tropical forest in an arctic landscape.
Application of a climatic control system, 1972.
Photomontage. © Adagp, Paris, 2015.
En 1971-1972, Juan Navarro Baldeweg développe une recherche sur les systèmes
atmosphériques et le contrôle climatique appliqué à des environnements
artificiels. L’architecte espagnol étudie la possibilité de recréer les différents
écosystèmes terrestres au sein de grandes structures pneumatiques dérivant
dans toutes les régions du monde. Il propose ainsi des « greffes
environnementales », donnant lieu à des images incongrues comme une forêt
tropicale nichée au cœur de la banquise.
EN SAVOIR PLUS
ARCHITECTURE :RICHARD BUCKMINSTER FULLER ET LE DOME GEODESIQUE
Cet architecte (1855 EU-1983 EU) est connu pour sa vision prospective des
problèmes mondiaux et ses propositions pour les résoudre. Il est également
designer, auteur, inventeur. Il est né dans une famille qui compte de nombreux
activistes engagés au service de la société tout entière.
Füller considère la nature comme un tout, au sein duquel l’homme doit trouver sa
place. Son idéal s’appuie sur sa conscience des limites des ressources de la
planète et sur sa croyance en l’engagement individuel.
25 SUBLIME. LES TREMBLEMENTS DU MONDE / DOSSIER DÉCOUVERTE
L’inventeur des dômes géodésiques, créés en 1954, s’appuie sur les notions de
lignes géodésiques pour construire des structures les plus équilibrées, les plus
légères et les plus résistantes possibles. Le dôme géodésique est une
triangulation du cercle appliquée à la construction de sphères.
Cette structure répond aux idées de l’architecte : entre projet architectural,
forme utopique et œuvre d’art.10
BIOSPHERE
Une définition simple est l’ensemble des êtres vivants et de leur milieu sur la
Terre.
Ce concept est élaboré en 1925 par le géochimiste russe Vladimir Vernadsk.
La biosphère se compose de trois strates : la pédosphère, fine couche qui
correspond aux sols et aux sédiments marins ; l’hydrosphère qui réunit les
océans et les eaux continentales (lacs, rivières, eaux de ruissellement) ;
l’atmosphère, dont les basses couches représentent l’enveloppe externe et
gazeuse de la biosphère.11
ECOSYSTÈME
« Quand les abeilles disparaîtront, les hommes n’auront plus que quatre ans à
vivre. » Si cette sentence d’Einstein n’a rien d’un énoncé scientifique, elle illustre
en revanche avec force la fragilité des écosystèmes. La disparition d’une espèce,
si menue soit-elle, peut en effet occasionner des bouleversements majeurs au
sein des écosystèmes, ce dont témoignent avec une acuité particulière les
abeilles, ces insectes pollinisateurs essentiels à la reproduction des plantes à
fleurs.
C’est en 1935 que le botaniste anglais Arthur George Tansley formule le concept
d’écosystème − contraction d’ecological system − pour décrire « le système
physique unique » né de la totale interdépendance et des échanges constants non
seulement entre les êtres vivants (biocénose), mais aussi avec leur milieu
inorganique propre (ou biotope). Pour Tansley, « les systèmes ainsi formés sont
du point de vue de l’écologiste les unités de base de la nature à la surface de la
Terre ». Unité fondamentale de la nature, l’écosystème est perpétuellement en
équilibre instable, à même d’évoluer et de s’adapter au contexte biotique et
abiotique, mais aussi, sous la pression de transformations brutales, d’atteindre
un point de non-retour ou « transition catastrophique ». Logiquement
l’écosystème s’est imposé comme clé de voûte de l’écologie, qui permet à la fois
d’appréhender l’écosystème Terre et des milieux aussi hétérogènes qu’une petite
mare temporaire de quelques mètres carrés, une forêt tropicale de plusieurs
milliers d’hectares, une steppe désertique ou un récif corallien.12
10 Exposition
au Musée d’art moderne de Lyon, Richard Buckminter Füller, Dômes et Archives
1960, 1965, 28.09>30.12.2012 11
Encyclopédie Larousse, http://www.larousse.fr
12 Extrait du catalogue Sublime. Les tremblements du monde, Glossaire, article de Arnaud
Desjammes SUBLIME. LES TREMBLEMENTS DU MONDE / DOSSIER DÉCOUVERTE
26 JOSEPH BEUYS13
Pour la Documenta 7 en 1982, l’artiste allemand Joseph Beuys (1921-1986) initie
la plantation de 7000 chênes dans toute la ville de Cassel. Chaque arbre sera
planté à un emplacement choisi par les habitants, et accompagné par un bloc de
basalte fiché dans la terre lui servant d’étalon de croissance. Achevé en 1987
après la mort de l’artiste, le projet sera réactivé dans plusieurs villes. Opposant
« reboisement contre administration », l’engagement écologiste prôné par
l’artiste mise sur le potentiel créatif de chacun, véritable « capital » d’une
économie plus inventive que monétaire.
13 Œuvre
présente dans Musicircus à partir du 20 avril 2016 : Infiltration homogen für
Konzertflügel [Infiltration homogène pour piano à queue], 1966
27 SUBLIME. LES TREMBLEMENTS DU MONDE / DOSSIER DÉCOUVERTE
5. RÉENCHANTEMENT PRESENTATION DE LA SECTION
« Notre corps fait partie du monde. Mieux, il en est un membre à la fois
autonome et analogue à l’univers. »
Novalis
Le motif du spectateur absorbé dans la contemplation d'un paysage grandiose se
cristallise au XIXe siècle dans la peinture de Caspar David Friedrich. Des
promeneurs solitaires y communient pacifiquement avec une nature dont les
accalmies permettent des rapports apaisés, mais toujours conscients et
respectueux des forces en puissance. Revenant à des pratiques rituelles, certains
artistes renouent dans les années 1970 avec des traditions panthéistes (Tout est
en Dieu), holistes (Faire partie d’une tout) et parfois animistes (croyance en une
âme, une force vitale, animant êtres vivants, objets ou éléments naturels. Passant
par l'immersion et la fusion, l'osmose avec la nature peut déclencher une
vocation écologique. L'expérience de la nature se fait plus existentielle et
subjective. Humilité, ascèse et non-agir rejoignent les spiritualités zen et
bouddhistes. L'interventionnisme musclé du Land art américain cède la place à la
discrétion conciliante du Land art anglais. Conçue en 1973 par le philosophe
norvégien Arne Naess, l’éthique environnementale de « l’écologie profonde »
oppose à l’anthropocentrisme d’une écologie superficielle l’égale dignité de
toutes les formes de vie, humaines ou non-humaines. De cette position découlent
les aspirations actuelles à la décroissance et à la « sobriété heureuse » (Pierre
Rabhi), mais aussi une volonté écoféministe d’ôter aux hommes leur pouvoir de
destruction et d’exploitation. Médiateurs ou conciliateurs, certains artistes
réparent, soignent et pansent la terre, aves humour parfois. Réenchanter la
nature consisterait moins à la dissocier de soi comme altérité extrême, qu’à s’y
identifier et s’y fondre.
FOCUS SUR DES ŒUVRES
Ana Mendieta, Silueta Works in Mexico, 1974-1977
Ana Mendieta, Silueta Works in Mexico, 1974-1977 (impression de
l’Estate 1991)
Suite de 12 photographies couleurs de l’Estate, 40,6 x 50,8 cm.
© The Estate of Ana Mendieta Collection,
LLC Courtesy Galerie Lelong, New York.
28 SUBLIME. LES TREMBLEMENTS DU MONDE / DOSSIER DÉCOUVERTE
L’artiste est née en 1948 à la Havane et décédée à l’âge de 37 ans. Son œuvre est
à la croisée du Land art, de l’Art conceptuel et du Body art. Elle sera l’épouse de
l’artiste conceptuel américain Carl Andre.
Son travail met en relation la domination des femmes et celle de la nature. La
matière et les éléments sont très prégnants dans ses oeuvres : terre, feu, pierres,
sang, mais aussi herbe, fleurs, plumes, comme des symboles de force de vie et de
mort.
L’union de la femme et de la nature annonce la maternité, la puissance féminine.
L’artiste dira « j’ai le sentiment d’avoir été expulsée d’un utérus (la nature). Mon
art est le moyen par lequel je rétablis les liens qui m’unissent à l’univers. C’est
un retour à la source maternelle ».
Les Siluetas, empreintes d’un corps féminin, traces ou dissimulations d’un corps
dans la terre, le sable, par des fleurs, évoquent également la mort et une
soudaine solitude. Pour l’artiste, ces représentations sont liées à un cycle sans fin
qui passe de la naissance, du commencement, à la mise en terre, la fin.
Ana Mendieta est une des figures de ce que l’on appelle l’écoféminisme.
Gina Pane, Terre protégée II , 1970
Gina Pane, Terre protégée II , 1970
© ADAGP, Paris 2015
Plus que les traces d’une performance, les « constats d’actions » réalisés par
Gina Pane entre 1968 et 1971 sont des mises en séquences formelles et
longuement préparées de l’action solitaire de l’artiste sur la nature. Il s’agit
29 SUBLIME. LES TREMBLEMENTS DU MONDE / DOSSIER DÉCOUVERTE
d’interventions minimalistes, laissant peu de signes visibles dans le paysage,
dans lesquelles elle utilise le soleil ou manipule l’humus, comme des sources
vitales et énergétiques qui renvoient également à une symbolique de la
fécondation, de la préservation et de la protection.
Gustav Metgzer, Mobbile, Metz, 2015
Gustav Metgzer, Mobbile, Metz, 2015
© Centre Pompidou-Metz
Une plante verte enfermée dans un cube transparent subit les méfaits des gaz
d’échappement. Gustav Metgzer révèle par cette asphyxie accélérée la
suffocation du vivant qui se joue à plus grande échelle.
Artiste allemand né en 1926 et exilé en Angleterre en 1939 au sein du
Kinderstransport, Gustav Metzger montre la capacité insensée qu’a l’homme à
s’auto-détruire, au gré de guerres meurtrières, d’un armement nucléaire
suicidaire ou d’une industrialisation démesurée. Auteur de plusieurs manifestes
en faveur d’un art auto-destructif, Metzger invite à des gestes radicaux. Pour
30 SUBLIME. LES TREMBLEMENTS DU MONDE / DOSSIER DÉCOUVERTE
son action Mobbile réalisée pour la première fois en 1970, l’artiste fait circuler
dans Londres une voiture « arrangée ». Un grand cube transparent contenant des
plantes vertes est fixé sur le toit du véhicule et directement raccordé à son pot
d’échappement. Les végétaux sont ainsi asphyxiés par les vapeurs de gaz
polluants. Cruelle, cette mort accélérée révèle un phénomène d’intoxication du
vivant sinon invisible.
Déjà activée en France, en Autriche et au Mexique, cette action est mise en place
à Metz durant la période de la Cop21, en préfiguration de l’exposition « Sublime.
Les tremblements de monde ». Un étudiant de l’ESAL, Loïc Hollard, a réalisé ce
happening avec son véhicule à travers la ville, chaque jour, sur cette période.
EN SAVOIR PLUS
LAND ART
Le Land art est un mouvement artistique né aux Etats-Unis et en Angleterre
entre 1960 et 1970. Les artistes du Land art ou Earth art (art de la terre) refusent
l’espace muséal et les systèmes de diffusion traditionnels. Leur medium est le
territoire, la nature, la terre. Films, photographies, textes sont les traces de ces
œuvres éphémères.
Les modes d’intervention des artistes du Land art sont des opérations de
bouleversement des sites ou encore des traces éphémères du passage de
l’Homme dans le Paysage.
Les développements industriel et urbain, l’essor des télécommunications font
naitre chez les artistes du Land art une prise de conscience écologique.
Le chef de file de ce mouvement artistique est Robert Smithson 14 , qui
expérimente les earthworks. Robert Morris sera le premier à réaliser la
reconversion d’un site archéologique. Michael Heizer 15 est connu pour son
interventionnisme hors norme. Dennis Oppenheim, lui, affiche une attitude
politique plus marquée que les autres artistes du groupe. Par exemple, il
s’attaque à l’agriculture intensive en marquant une colline comme on marque le
bétail de Californie.
D’autres artistes du mouvement : Christo, Walter De Maria, Nancy Holt, Charles
Ross, Richard Long, Hamish Fulton.
DEEP ECOLOGY
Ou écologie profonde. La Deep Ecologie a été créée par le philosophe norvégien
Arne Naess dans les années 1970.
L’écologie profonde est biocentrée, explorant les problèmes de fond en analysant
les sociétés et les cultures. Elle considère l’humanité comme partie intégrante de
l’écosystème. La Deep Ecologie s’oppose à la Shallow Ecologie ou écologie
superficielle qui s’intéresse davantage à la lutte contre l’épuisement des
ressources et la pollution dans les pays développés.
L’écologie profonde désigne le fait de vivre l’écologie comme une expérience
intime. Cette tendance philosophique a été décriée, accusée de fascisme vert,
d’éco-centrisme, d’anti-humanisme.
14
15
voir p.14
voir p.21
31 SUBLIME. LES TREMBLEMENTS DU MONDE / DOSSIER DÉCOUVERTE
4. PROGRAMMATION ASSOCIÉE
Pour aller plus loin, vous pouvez assister avec votre classe à une programmation
riche en concerts, performances, cinéma. Il s’agit de temps forts autour des
expositions.
Si vous souhaitez en savoir plus, http://www.centrepompidou-metz.fr/agenda/categorie/0
MER. 10.02 > DIM.10.04 – EN CONTINU
LUNCH TIME
Jean-­‐Luc Vilmouth / Cinéma Auditorium Wendel 51’ / Entré libre sur présentation d’un billet d’accès aux expositions Projection toutes les heures de 11:00 > 17:00
Jean-Luc Vilmouth a réalisé le film Lunch Time un an après le tsunami qui frappa le Japon, avec quelques survivants de
Yamamoto-Cho, où mille maisons furent englouties. Une tablée, face à la mer, réunit les habitants, invités à
confectionner les plats cuisinés et mangés juste avant l’arrivée de la vague dévastatrice. Cette cérémonie exhume la
mémoire, afin « de reconstruire la possibilité d’existence, ou de continuer à exister. »
Lunch Time est diffusé en hommage à Jean-Luc Vilmouth, l’une des figures majeures de l’art contemporain français,
originaire de Lorraine, qui nous a quittés dans la nuit du 17 au 18 décembre 2015, à Taipei.
*
SAM. 05.03 – 20:00
SUBLIME
Orchestre National de Lorraine / Concert Studio 60’ / 15€/10€
Dans le cadre de l’exposition Sublime. Les tremblements du monde, Kanako Abe et son orchestre interprète un
répertoire d’œuvres évoquant les déchaînements de la nature et la fascination de l’homme devant ce spectacle.
Au programme,Toru Takemitsu, Rain coming, 1982 (10’) Bruno Mantovani, Turbulences, 1998 (11’) Kaija Saariaho,
Lichtbogen, 1986 (16’) Toshi Ichiyanagi, Between Time and Space, 2001 (12’)
*
SAM.14.05 – 18:00
THE ARTIFICIAL NATURE PROJECT
Mette Ingvartsen / Performance Studio 90’ / 15€/10€
À l’instar des peintres romantiques qui célébraient la beauté des paysages tourmentés, Mette Ingvartsen recrée des
tableaux spectaculaires sur scène. Sept danseurs-manipulateurs font voler confettis argentés, couvertures de survie,
etc. à travers l’espace et créent un paysage qui s’anime et évolue en permanence sous nos yeux. Nous vivons le
déchainement des éléments : au milieu d’une tempête de sable, au cœur des vagues s’écrasant sur les récifs, face à un
essaim d’insectes ou une éruption volcanique. Ici les objets composent le mouvement. Certes l’humain les contrôle mais
pour combien de temps encore et dans quelle mesure ? Une ode écologique à la puissance artistique des mouvements
de la nature !
* DIM.15.05 – 10:30 + 11:45
ECOLOGIE POLITIQUE ET MILITANTISME GRAPHIQUE
Hélène Meisel / Un dimanche, une œuvre Galerie 1 45’ / Entrée libre sur présentation d’un billet d’accès aux expositions 32 SUBLIME. LES TREMBLEMENTS DU MONDE / DOSSIER DÉCOUVERTE
Le Sauvage, La Baleine, La Gueule ouverte, The Ecologist, The Whole Earth Catalog... Entre révolte anarchiste et
pacifisme hippie, les périodiques des années 1970 accompagnent la naissance des associations et des partis verts, en
les dotant d’un ton et d’un graphisme percutants.
* DIM.15.05 – 14:30 + 17:00
SPECULATIONS
Mette Ingvartsen / Performance Galerie 2 60’ / Entrée libre sur présentation d’un billet d’accès aux expositions. En anglais, traduction française disponible au début du spectacle. Dans Speculations, la chorégraphe danoise emmène le spectateur dans une performance évoquant par le geste, la
parole et le mouvement, des sujets tels que la nature artificielle, les constructions catastrophiques et l’autonomie des
objets. Convoquant continuellement l’imagination du spectateur, elle propose un parcours singulier qui mêle mouvement
et discours.
* DIM.15.05 – 16:00
SI J’APPRENDS À PÊCHER JE MANGERAI TOUTE MA VIE
Pamina de Coulon / Performance Studio 50’ / 5€
Que peuvent bien avoir en commun Béring l’explorateur et Pamina de Coulon? Quelle serait la différence fondamentale
entre les USA et l’Europe ? Un espoir éclairé serait-il le meilleur des possibles ? Si j’apprends à pêcher, je mangerai
toute ma vie : un moment d’empirisme existentialiste sur un bout de banquise...
* LUN.16.05 – 14 :30 + 16:00 + 17:30
EVAPORATED LANDSCAPES
Mette Ingvartsen / Performance
Studio 30’ / 5€
La chorégraphe danoise Mette Ingvartsen met en scène des thèmes aussi insaisissables et délicats que l’évaporation, la
dissolution. À partir d’éléments spectaculaires et éphémères comme les lumières, les sons, les bulles et le brouillard, qui
flottent dans l’espace et s’y dissolvent, elle fait surgir des paysages insolites sur un plateau. L’ensemble baigne dans
une atmosphère de sérénité et de calme, de fascination et d’émerveillement, comme face à un miracle de la nature. Une
invitation aux vertus hypnotisantes qui met en relief les propriétés chorégraphiques de la matière.
* DIM.05.06 – 11:00
PLANETARY DANCE
Anna Halprin / Performance Parc de la Seille 120’ / Entrée libre
Créée par Anna Halprin, la Planetary Dance propose aux membres d’une communauté éphémère de partager un
événement collectif dansé. C’est une danse de la paix où les participants sont invités à courir, marcher ou simplement
rester debout dans une série de cercles concentriques, qui créent un mandala en mouvement.
Renseignements et inscriptions : [email protected]
* JEU.02.06 – 20:00
FRAGILE SUBLIME
QUAND LA TERRE DE DÉROBE SOUS NOS PIEDS
Barbara Glowczewski, Christophe Laurens / Conférence Auditorium Wendel 90’ / 5€ 33 SUBLIME. LES TREMBLEMENTS DU MONDE / DOSSIER DÉCOUVERTE
À l’heure où notre planète semble être entrée dans une nouvelle ère géologique caractérisée par l’influence cruciale des
activités humaines, l’anthropocène, Christophe Laurens et Barbara Glowczewski nous proposent de réfléchir à la
manière dont des peuples désignés comme “fragiles” valorisent la vulnérabilité du vivant pour y trouver de nouvelles
formes de sublimation.
*
JE.06 > SAM.09.07.16 -19:00 + 21:00 FLOÉ
Jean-­‐Baptiste André et Vincent Lamoureux / Performance 30’ / Entrée libre
Un floé est un morceau de glace de mer de dimensions assez grandes désignant parfois le chaos de plaques de glace
empilées de la banquise. De manière pure et donc dénuée de tout artifice, Floé confronte un corps à un espace. Un
homme va se retrouver en prise avec cet étonnant relief, qu’il devra, pour son propre salut, traverser. L’exploration de
cette terra incognita dessine une dramaturgie, une poétique de l’action pure. On suit le parcours d’un homme, qui
apparaît, disparaît selon les aspérités de la sculpture, chute, grimpe, attend, se suspend, glisse, chute à nouveau, se
relève, se remet en chemin... dans une suite d’actions et de contraintes physiques (hauteur, gravité, résistance) à «
jouer-déjouer ».
* VEN.10.06 - DIM.12.06 -16:00
NATURE ACCABLANTE / FESTIVAL DU FILM SUBVERSIF
Avec The Bloggers Cinema Club / Cinéma Auditorium Wendel 5€ par séance
À l’occasion de cette première édition du festival et en écho à l’exposition Sublime. Les tremblements du monde, The
Bloggers Cinema Club et le Centre Pompidou-Metz s’associent pour présenter le cycle « Nature Accablante » introduit
par une sélection de films d’artistes.
VEN. 10.06
1:32
Bending to Earth, Rosa Barba, 2015
Definition Landfill, Rosa Barba, 2014
Troublemakers, James Crump, 2015
SAM. 11.06
2:16
Melancholia, Lars von Trier, 2011
DIM. 12.06
1:48
Arctic Pull, Darren Almond, 2003
Nummer acht, everything is going to be allright, Guido Van der Werve, 2007
L’Épopée de l’Everest, John Noel, 1924
* DIM.12.06 – 10:30 + 11:45
SOUS L’EAU, SOUS TERRE, SOUS BULLE,
ARCHITECTURES CLIMATIQUES
Hélène Meisel / Un dimanche, une œuvre Galerie 1 45’ Entrée libre sur présentation d’un billet d’accès aux expositions Tout au long du XXe siècle, des solutions d’architectures extravagantes ont été imaginées pour survivre dans un monde
inhabitable. Dômes géodésiques, capsules, maisons vivantes... Ingéniérie high tech ou bricolage low tech, ces projets
suggèrent un futur de science-fiction.
34 SUBLIME. LES TREMBLEMENTS DU MONDE / DOSSIER DÉCOUVERTE
JE.21.07 – 22:30
RENCONTRE AU BOUT DU MONDE
Werner Herzog 2007 / Cinéma Parvis du Centre Pompidou-­‐Metz 1 :39 / Entrée libre Dans ce film, Werner Herzog part à la rencontre des hommes et des femmes souvent extravagants qui travaillent en
Antarctique, pour nous offrir un regard exceptionnel sur cette partie du monde. Riche de nombreux témoignages, son
documentaire s’attache aussi à montrer les richesses de ce désert de glace aux paysages extraordinaires. Des images
superbes, surtout lorsque Werner Herzog filme sous l’eau et nous plonge dans un monde inconnu d’une beauté
époustouflante. Ce film d’une grande poésie, accompagné d’une musique aux accents graves, a été nommé en 2009
pour l’Oscar du meilleur film documentaire.
35 SUBLIME. LES TREMBLEMENTS DU MONDE / DOSSIER DÉCOUVERTE
5. BIBLIOGRAPHIE
1. Courtine, Jean-François, Michel Deguy, et Eliane Escoubas, Du sublime, Paris,
Belin, coll. « Belin poche », 2009.
2. Le Scanff, Yvon, Le paysage romantique et l’expérience du sublime, Seyssel,
Champ Vallon, coll. « Pays-paysages », 2007.
3. Le Blanc, Charles, Laurent Margantin, et Olivier Schefer, La forme poétique du
monde : anthologie du romantisme allemand, Paris, J. Corti, coll. « Domaine
romantique », 2003.
4. Mercier-Faivre, Anne-Marie, et Chantal Thomas, L’invention de la catastrophe au
XVIIIe siècle: du châtiment divin au désastre naturel, Genève, Droz, coll.
« Bibliothèque des Lumières », 2008.
5. Le Brun, Annie, Perspective dépravée : entre catastrophe réelle et catastrophe
imaginaire, Paris, Éd. du Sandre, 2011.
6. Nancy, Jean-Luc, L’équivalence des catastrophes : après Fukushima, Paris,
Galilée, coll. « La philosophie en effet », 2012.
7. Hache, Émilie (dir.), De l’univers clos au monde infini, Textes réunis et présentés
par Émilie Hache, Christophe Bonneuil, Dipesh Chakrabarty, Déborah Danowski,
Giovanna Di Chiro, Pierre de Jouvancourt, Bruno Latour, Isabelle Stengers,
Eduardo Viveiros de Castro, Bellevaux, Dehors, 2014.
8. Blanc, Nathalie, et Julie Ramos, Écoplasties : art et environnement..., Paris,
Manuella éd, 2010.
9. Mann, Bonnie, Women’s Liberation and the Sublime: Feminsim, Postmodernism,
Environment, Oxford, Oxford University Press, 2006.
10. Tiberghien, Gilles, Nature, art, paysage, Paris, Actes sud ; Ecole nationale
supérieure du paysage, Centre du paysage, 2001.
11. Debourdeau, Ariane, Les grands textes fondateurs de l'écologie, Paris, Flammarion,
2013.
Catalogues d’exposition :
12. Le paysage et la question du sublime, cat. expo. [Musée de Valence, 1er octobre 30 novembre 1997], Paris, Réunion des musées nationaux, 1997.
13. Radical nature : Art and Architecture for a Changing Planet 1969-2009, cur.
Manacorda Francesco, cat. expo. [Barbican Art Gallery, Londres, 19 juin - 19
octobre 2009], Londres, Koenig books, 2009.
14. Ends of the Earth : Land Art to 1974, Kaiser Philipp et Miwon Kwon (cur.), cat.
36 SUBLIME. LES TREMBLEMENTS DU MONDE / DOSSIER DÉCOUVERTE
expo. [The Museum of Contemporary Art, Los Angeles, 27 mai - 20 août, 2012 ;
Haus der Kunst, Munich, 12 oct. 2012 - 20 janv. 2013], Los Angeles, The Museum of
Contemporary Art, 2012.
15. Uncommon ground: land art in Britain 1966-1979, cur. Nicholas Alfrey, Dr. Joy
Sleeman et Ben Tuffnell, cat. expo. [Southampton, City Art Gallery, 10 mai - 3 août
2013; National Museum of Wales, Cardiff, 28 septembre 2013 - 5 janvier 2014;
Mead Gallery, Université de Warwick, 18 janvier - 8 mars 2014; Longside Gallery,
Yorkshire Sculpture Park, 5 avril - 15 Juin, 2014, Londres, Hayward Publishing Southbank Centre, 2013.
37 SUBLIME. LES TREMBLEMENTS DU MONDE / DOSSIER DÉCOUVERTE
6. INFORMATIONS PRATIQUES
OFFRES POUR LE PUBLIC SCOLAIRE
Atelier-visite
Les ateliers-visites sont spécifiquement adaptés aux 5-12 ans et se déroulent
dans des espaces dédiés, ludiques et colorés et dans les lieux d’exposition (2h).
Visite guidée
La visite est animée par un médiateur Jeune Public qui crée une interaction
ludique entre l’élève et l’œuvre : les thématiques des visites sont liées aux
expositions en cours, ou à l'architecture du Centre Pompidou-Metz (1h30).
Des visites autonomes sont possibles. Des outils de transmission sont mis à la
disposition des professeurs pour préparer leur venue (dossiers découverte, livrets
pour les élèves).
ACCUEIL AU QUOTIDIEN
Le Centre Pompidou-Metz accueille les groupes les lundi, mercredi, jeudi et
vendredi.
RÉSERVATIONS
Période de réservation
Les réservations scolaires sont ouvertes au public scolaire depuis le 9 décembre
2015 pour la période du 11 janvier 2016 au 1er juillet 2016.
Modes de réservation
-
par Internet www.centrepompidou-metz.fr / Billetterie en ligne
par mél en écrivant à [email protected]
par téléphone au 03 87 15 17 17 du lundi au vendredi et hors jours fériés
Pour toute réservation à J-10, seul le mode de réservation par téléphone sera
pris en compte.
Pour les maternelles, les réservations se font uniquement par mél ou par
téléphone.
TARIFS
-
Visite guidée d’une heure trente pour une classe de 35 élèves maximum,
70 €
Atelier/visite de deux heures pour une classe de 30 élèves maximum, 100 €
Visite en autonomie d’une heure pour une classe de 35 élèves maximum,
gratuit
38 SUBLIME. LES TREMBLEMENTS DU MONDE / DOSSIER DÉCOUVERTE
HORAIRES (HORS PERIODE DE VACANCES SCOLAIRES DE LA ZONE B)
Les lundi, jeudi et vendredi, les horaires sont les suivants :
Matin : créneaux avec Médiateurs Jeune Public entre 10h et 12h
Après-midi : créneaux avec Médiateurs Jeune Public entre 14h et 16h
En plus du public scolaire, le mercredi est réservé aux publics spécialisés, aux
centres aérés.
Pour toute information, nous sommes à votre disposition au 03 87 15 17 17.
POUR ALLER PLUS LOIN
LES WORKSHOPS
Depuis son ouverture, le Centre Pompidou-Metz développe des actions
d’éducation artistique et culturelle de la maternelle à la terminale.
Pour tout renseignement, envoyer un mél à Anne Oster, chargée des relations
avec les établissements de l’enseignement : [email protected]
/ 03 87 15 39 84
RESSOURCES
PROFESSEURS RELAIS
Des formations personnalisées sont dispensées par les professeurs relais, sur
rendez-vous les lundis et mercredis.
Pour tout renseignement s'adresser à Michel Houpert : [email protected]
OUTILS
Le Centre Pompidou-Metz développe des outils de découverte, en étroite
collaboration avec des professeurs missionnés par l'Education Nationale. Ces
outils sont mis à disposition pour préparer ou approfondir la visite.
Il est possible de les consulter sur le site : http://www.centrepompidoumetz.fr/dossiers
ACCESSIBILITE
Pour un partenariat enseignement spécialisé et champ social avec accueil
adapté, merci de contacter Jules Coly [email protected] (visites
et ateliers gratuits sur signature d’une convention).
39 SUBLIME. LES TREMBLEMENTS DU MONDE / DOSSIER DÉCOUVERTE
NOTES
Ce document a été réalisé par le pôle Publics du Centre Pompidou-Metz. Il est réservé exclusivement à une utilisation dans un cadre pédagogique
40 SUBLIME. LES TREMBLEMENTS DU MONDE / DOSSIER DÉCOUVERTE

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