Untitled - Barreau des Hauts-de
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o t i d é œurs, Chères cons rères, Chers conf at. mon bâtonn et donc de 10 20 e d l nier éditoria Voici le der habituel !, il le décalage ec av rt so 10 ème trimestre 20 . erniers mois numéro, 4 tivité des d ac Même si ce e tr no e d s rt moments fo retrace les e, notre anné t phare de en m ne vé l'é consacré à . cipalement du Barreau Il est prin ce la Conféren e d ée tr en R à savoir la tre tenue de no elle fois la uv no e un ment une apprécier eine, assuré tés ont pu S vi ein 0 -d ts 00 au 1 des H Plus de français. la Rentrée qui fait de s du Barreau n ie io iv at su st et ife s ée man lus appréci parmi les p des rentrées des deux prestation la is fo elle lphe r une nouv u et Rodo pas releve ile Martinea ne éc C t een m nn A m Co 2010, ver le défi, Conférence – ont su rele ! la is e o d m s n re 'u invité, secrétai moins d sque notre ps record – ans un tem iscours pui d d ui s q ur , le ix o e G d la totalité ux bond ! ir à refaire moment fa er ni er celui d'avo d au us a fait uis juin, no retenu dep fait qui nous a Benguigui, an Je le ir, fa d'un so ice pas ci notre invité t à l'exerc à en i tim ss en au g ssi Merci se plier au l'amitié de l'honneur et . été soumis auquel il a nombreux avez été très us vo , ée ci appré ivi a été fort irée qui a su Enfin, la so . à me le dire . s découvrir us laisse le vo Je . es lles-mêm parlent d'e Les photos ces s conféren des diverse us nd re sdélégation les compte ption d'une ce erez aussi ré uv o la tr , re isés ls de Vous avons organ des Consei s que nous e décisions d s vé le re et colloque i que les rangère ains officielle ét e l'année. trimestre d er ni er d u l'Ordre d t. ternellemen Bien confra ri DUTHEIL Philippe-Hen Bâtonnier LES PARTENAIRES DU BARREAU E R I A M M O S … …4 E AU BARR ……… : U … 0 D 1 6 … 0 e2 VIE ……… ……… … nférenc … o … C … … la …8 …… e de soirée Rentré ine uts-de-Se u des Ha a e rr a e B rr u te n Avocats d 92020 Na Ordre des nue Joliot Curie 69 17 18 ve 5 a 5 , 1 1 0 9 : -1 179 0 - Fax 5 69 17 0 au92.com Tél : 01 5 ww.barre w : t e rn Site inte ri Dutheil ilippe-Hen ation : Ph lic b u p la de .............. Directeur ................ egainberry p p ili e Bid : Jean-Ph f e h c n e r .............. ssi, Rédacteu ................ it, Maya A dit Laman e et èn n él la C -H ie le n : Isabel eider, Mar e rédactio ueny, Thierry Schn d é it m o C ag r Ziegler. le Féna-L Emmanuel trice Vaujour, Olivie éa B , er .............. Hamm ................ phique : ption gra et Conce e incennes ir V a it 0 0 lic b 43 Régie Pu it parc - 9 et p u d . av E.C.P - 15 8 3 74 74 9 Tél : 01 4 la .............. o Is ................ Charline Capital(e) 011 Paris oto : Noao baud - 75 Crédit ph -Pierre Tim an Je e .............. ru .. 8, ............ .. e 01 04 ngraphiqu 01 55 97 n : Réactio 100 Saint-Maur io ss re p Im 94 e Créteil - .............................. 137, Bld d e la 1 … rus … llation d s dispa nce 201 e e r r è fé fr n n - Insta o o C ux c rence s de la mage a la Confé … … …9 crétaire e e d S - Hom s s e e ir d ……… Secréta entation …9 rix aux … … … … … - Prés p r u ……… le … e … d … e … is …… …10 - Rem … … … … … 2010 … ……… u … a 0 e 1 n … 0 ti 2 15 … as ……… u prix G ……… d … … e … is r - Rem …16 guigui âtonnie an Ben ……… rs du B e u J … o : c s … is ire - D …21 neau secréta triel : ……… e Mar ti N°10 ion trimes il … ité des c v é … n C ’i 6 L d’informat 2 e … e n in … n az … ag ’A M d ……… tre 2010 oix … uisitoire 4 trimes ui … lphe G 27 ig o - Réq u … d g o n … R e B …… oirie de é Jean ……… - Plaid tre invit … o n … e d onse ……… - Rép ages im n e e oiré 31 - La s ……… 0 1 0 mbre 2 10 : s déce le ales 20 a ordre in in d d r r o ns rs de l’ … … … …32 ons o le ti il c e s le n Electio é o ultats 36 r aux c … … … … … - Rés ……… âtonnie … B … u … d … s …… our ……… - Disc ts … … … effler h c n S ta r r ie so Bâtonn ours du c is D pour appor t d’activité R : t e u r : e Long secteu … … … …40 l’Ordre Madam t confor ter le e d Vie de … n o … … epti er e ir - Réc er, modernis les … … … … t deven …42 ment e … e n simplifi ssions libéra n … o ti …… fonc fe o « r … p le … s r e …43 u d … débat s éennes » … ……… e c … n e r … p fé …… nt de - Con titutions euro ……… ar teme …44 p … é d u des ins s d uar tier ……… hinoise rs de q ation c ang … … … g lé é d - Dine Zheji d’une ince de eption - Réc ce de la prov la justi …45 ……… e r d r O dre : eil de l’ de l’Or u Cons il d e s s n n o io C s décis Vie du vés de - Rele ème 3 VIE DU BARREAU > RENTRÉE DE LA CONFÉRENCE RENTRÉE CONFÉRENCE 2010 DE LA INSTALLATION DE LA SOIRÉE L’assemblée. Monsieur Ducasse, Ancien Bâtonnier de Bordeaux ; Monsieur Pouchelon, Président de la Conférence des Bâtonniers. Les Anciens Secrétaires de la Conférence. Les Membres du Conseil de l’Ordre. 4 RENTRÉE DE LA CONFÉRENCE < VIE DU BARREAU Les Bâtonniers de l’Ordre Messieurs les Bâtonniers Boulard et Berger. Madame Scheffler, Bâtonnier désigné. Au premier plan, Messieurs les Bâtonniers Mattéoli et Duvernoy. 5 VIE DU BARREAU > RENTRÉE DE LA CONFÉRENCE HOMMAGE AUX CONFRÈRES DISPARUS Etienne BARBIER Avocat du 10 octobre 1957 au 31 décembre 2002 Décédé le 30 novembre 2009 Figure emblématique de la nouvelle profession d'avocat, il a été le grand acteur des réformes, un visionnaire de la profession d'avocat et un gestionnaire hors pair pour son cabinet CMS Bureau Francis Lefebvre. ordinale lors de la création du Barreau. Son fils Olivier et sa belle-fille Monette Rouarch ont suivi sa voie en s'inscrivant au Barreau et en siégeant au conseil. Nous nous associons à leur tristesse. Pierre KALDOR Avocat du 1er janvier 1949 au 30 juin 1981 Décédé le 5 mars 2010 Notre profession lui doit beaucoup, lui qui a recherché le rapprochement des professions de conseil et de défense qui s'imposait pour que les cabinets d'avocats français parviennent à apporter aux entreprises le meilleur service et puissent dans le monde économique qui s'internationalise affirmer l'excellence de nos cabinets. Sa créativité et son énergie lui ont fait relever les défis d'une rare complexité de la pluridisciplinarité pour offrir un large éventail de services aux clients, de la compétence exigeante en développant la réflexion sur la doctrine et la jurisprudence au travers des articles des recueils des éditions Francis Lefebvre ; il en a été récompensé par l'essor exceptionnel de son cabinet et de la maison d'édition. Il restera l'entrepreneur d'une profession tournée vers l'avenir : la capitalisation des savoirs, l'accueil des nouvelles générations, l'acceptation de la concurrence, l'ouverture vers l'international. Il laisse le souvenir d'une personnalité riche et attachante qui a marqué nos institutions auxquelles il a appartenu : notre Conseil de l'Ordre et bien évidemment le CNB. Nous regretterons cet humaniste généreux dans les projets qu'il a mené pour nous. Albert GOUJAT Avocat du 9 mars 1948 au 31 décembre 1996 Décédé le 12 janvier 2010 Notre confrère Albert Goujat s'est inscrit au Barreau des Hauts-deSeine le 1er janvier 1975 après avoir exercé au Barreau de Beauvais pendant plus de 27 années. Membre du Conseil de l'Ordre du 1er janvier 1976 au 31 décembre 1981, il a participé aux premières heures de notre institution 6 Pierre Kaldor a été l'une des figures emblématiques de l'avocat militant qui se montre fidèle à son parti, engagé dans la cause anticoloniale et s'appuyant sans relâche sur son éthique professionnelle. Sa vie a été marquée par l'histoire du vingtième siècle tant comme homme que comme avocat au point d'avoir inspiré ARAGON qui en a fait un de ses personnages dans son roman « les communistes ». Après avoir rejoint le Barreau de Paris, il choisit le Barreau des Hauts-de-Seine en 1974. Dès les années 1950, il participe aux procès des militants et dirigeants des mouvements de libération des territoires d'outre mer de Madagascar à la Côte d'Ivoire, du Cameroun à la Haute Volta, de l'Algérie à l'Afrique du sud. Pierre Kaldor sera de ceux qui lutteront pour l'obtention du régime politique de la détention. Ce combat, il y est resté fidèle à travers le comité de défense des libertés démocratiques en Afrique Noire, l'Association Internationale des juristes démocrates, l'Association Française d'Amitié et de Solidarité avec les Peuples d'Afrique et bien d'autres organisations où le droit avait toute sa place. Il fut l'un des fondateurs du SAF mais aussi du secours populaire. Ce serait un portrait imparfait si nous omettions de rappeler combien riche était sa personnalité. Ce passionné de musique et de littérature était un ami des artistes et un chroniqueur éclairé. RENTRÉE DE LA CONFÉRENCE < VIE DU BARREAU Denis QUIGNON-FLEURET Avocat du 22 janvier 1990 au 31 mars 2008 Décédé le 7 juillet 2010 Cet avocat avait choisi de rejoindre notre profession après une vie professionnelle déjà avancé exercée dans de grandes entreprises à l'étranger. Mais c'est pour le pénal au quotidien qu'il a choisi de revêtir la robe. Il a fait partie de l'équipe des collaborateurs qui, chaque jour, assurent la défense en urgence. Malheureusement, la maladie devait le tenir éloigné de cette vie du Palais auquel il était attaché et ce bien plus tôt qu'il ne l'aurait souhaité. François-Frédéric WINKLER Avocat du 20 juillet 1978 au 6 octobre 2010 Décédé le 6 octobre 2010 Cet excellent spécialiste en droit fiscal était non seulement un professionnel reconnu pour sa compétence mais plus encore il avait le souci de fédérer autour de lui une équipe d'excellents juristes auxquels il n'hésitait pas à associer de jeunes confrères en leurs confiant dossiers et responsabilités. Fidèle au cabinet CMS Bureau Francis Lefebvre au sein duquel il avait fait avait toute sa carrière, il avait été membre du Conseil de l'Ordre du 1er janvier 1999 au 31 décembre 2001. Une maladie éprouvante, après deux accidents ont eu raison de cet infatigable homme qui paraissait invulnérable. Brigitte MAISEAU-LANIER Avocat du 25 octobre 1993 au 29 octobre 2010 Décédée le 29 octobre 2010 Madame Maiseau-Lanier était une avocate du quotidien, ancré dans sa ville, Boulogne Billancourt avec une compétence utile pour chacun : le droit pour résoudre des situations qui pour être banales n'en étaient pas moins douloureuses pour celui qui venait la consulter. Un avocat disponible, concret et abordable auquel on confie ses soucis et qui, avec bon sens, trouve une solution juridique simple, rapide et ingénieuse et permet de relever la tête devant son voisin, son employeur, son conjoint. Retrouver sa dignité d'homme, de citoyen. Au cours de ce bref éloge aux avocats vous avez pu entrevoir la richesse de notre Barreau : des avocats avec une réputation qui rayonne au-delà de notre Barreau, à un très haut niveau du droit des affaires et d'autres qui aident nos concitoyens en les accompagnant dans leur vie quotidienne au détour des méandres de la vie des hommes et des femmes des Hauts-de-Seine, divorce, logement, travail surendettement parfois dans les cassures dues aux accidents de la vie qui les renvoient vers des juridictions pénales. Tout le Barreau s'associe une nouvelle fois à moi pour saluer leur mémoire sans oublier leurs proches. 7 VIE DU BARREAU > RENTRÉE DE LA CONFÉRENCE PRÉSENTATION DES SECRÉTAIRES DE LA CONFÉRENCE 2011 Stéphanie Guinet, Alexandre Bordenave, Secrétaires de la Conférence 2011. 8 RENTRÉE DE LA CONFÉRENCE < VIE DU BARREAU REMISE DE LEUR PRIX AUX SECRÉTAIRES DE LA CONFÉRENCE 2010 Monsieur le Bâtonnier Quibel. Nos deux secrétaires de la Conférence 2010, Anne-Cécile Martineau et Rodolphe Goix, pendant le discours prononcé par Monsieur le Bâtonnier Quibel. REMISE DU PRIX GASTINEAU 2010 Pierre Gastineau a été un éminent spécialiste de droit des sociétés et beaucoup d'entre nous se sont appuyés sur ses excellents ouvrages qui font encore autorité pour conseiller leurs clients. - sa pertinence - son lien avec la formation professionnelle - son utilité pour la profession d'avocat. Grand juriste et pédagogue il a toujours été attentif aux jeunes de notre profession pour que ces derniers s'ouvrent aux grands espaces d'une pensée juridique audacieuse et créative. C'est dans cet esprit qu'il a fait une donation importante au Barreau des Hauts-deSeine dans le but de récompenser et de soutenir un projet professionnel innovant que se propose de réaliser un jeune avocat. Le Prix consiste en une somme d'argent dont le L'Association de Promotion du Barreau qui a pris en charge la remise de ce prix « Pierre Gastineau » à la suite du décès de son fondateur, est chargé d'apprécier les projets qui lui sont soumis chaque année. Barreau de Nanterre, l'université et le Barreau du Les critères retenus par le jury pour attribuer le prix sont : - le caractère innovant du projet montant est fixé en fonction du budget présenté sans dépasser 15 000 euros. A l'unanimité le jury a voulu prolonger sur une année supplémentaire le projet proposé par Monsieur BlaiseAlfred Ngando, avocat au Barreau des Hauts-de-Seine récipiendaire du prix en 2009. La coopération entre le Cameroun nécessite un dispositif sur deux ans pour lancer une dynamique sur le droit des affaires dans le cadre de l'O.H.A.D.A et la sécurité juridique et judiciaire pour les échanges inter-état entre pays africains et pour promouvoir l'arbitrage et la médiation. Remise par Monsieur le Bâtonnier du prix Gastineau à notre confrère Blaise-Alfred Ngando. 9 VIE DU BARREAU > RENTRÉE DE LA CONFÉRENCE DISCOURS DU BÂTONNIER Monsieur le Bâtonnier Philippe-Henri Dutheil. Nous voici donc réunis pour cette nouvelle rentrée solennelle de la conférence du Barreau et je tiens pour débuter à remercier, une fois n'est pas coutume, tous ceux, nombreux, qui m'ont accompagné tout au long de ces deux années. Et je souhaite consacrer un moment particulier pour ce faire. Mes remerciements vont : - Tout d'abord au Conseil de l'Ordre et aux conseillers qui ont tous accepté de très nombreuses missions et de multiples travaux. Elles et ils se sont engagés, acceptant toujours avec énergie les projets nouveaux et ont accepté sans rechigner des Conseils de l'Ordre chargés et denses. Ils ont pris en charge les missions délicates, les nombreuses délégations que je leur ai confiées. Mais je voudrais aussi insister sur les anciens Bâtonniers, membres du Conseil de l'Ordre, François-Xavier Mattéoli, Pierre Berger, Claude Duvernoy et Alain Boulard qui par leur présence constante ont su me conseiller quand j'en avais besoin et m'aider grandement dans les moments les plus compliqués. Et puis, un clin d'œil particulier à ma complice Maya Assi, qui a participé à toutes mes nouvelles idées en matière de communication, de lancement de projets innovants à raison d'un par semaine, et encore… en période creuse. Mais aussi les confrères a qui j'ai confié souvent des missions complexes, je pense au Bâtonnier Bruno Berger-Perrin, au Bâtonnier Pascal Mayeur, Dominique Larroumet-Fricaudet, JeanPhilippe Mariani, Frédéric Santini, Marie-Laure Gérard-Paillard, Odile Sidem-Poulain, Brigitte Bisson, Robert Eveillard et les membres du fonds Blavier, Aurore Beghini, Geneviève ClaouéLafarge, Muriel Deriat et Isabelle Clanet dit Lamanit sans oublier tout le Conseil d'Administration de la Carpan. - Aux services de l'Ordre, sous la houlette active, parfois fantasque mais toujours souriante de sa secrétaire générale, Béatrice Vaujour. Le Personnel de l'Ordre a accepté d'être bousculé, dérangé dans ses habitudes, ils s'y sont pliés souvent avec enthousiasme, toujours avec professionnalisme. 10 Avec un appui plus particulier à mes deux assistantes, Anne-Marie et Judith qui on su gérer avec patience et dévouement, l'énergie parfois … débordante… du Bâtonnier. - A l'association des Anciens secrétaires de la Conférence, et sa présidente, Isabelle Clanet dit Lamanit et son co-président Vincent Maurel. Aux secrétaires de la Conférence, Emilie et Grégory en 2009, Anne-Cécile et Rodolphe. Ils ont participé avec constance aux dizaines et dizaines de rencontres, de diners de quartiers, de petits déjeuners avec nos jeunes confrères, de réceptions avec les nouveaux entrants dans la profession. Ils l'ont fait avec enthousiasme et je les en remercie. - Aux partenaires du Barreau sans qui cette soirée ne serait pas complètement ce quelle est, et je tiens à citer nos amis d'AON, du groupe Wolters Kluwer, et de la Société Générale. - Des syndicats professionnels qui sont, mes prédécesseurs le savent, des acteurs majeurs au sein du Barreau. Tant l'ACE que le SAF et l'UJA ont su me faire remonter régulièrement les attentes, suggestions, critiques et propositions de nos confrères. Que les « drôles de dames », car j'avais le privilège d'avoir trois présidentes, que les drôles de dames disais-je en soit remerciées, Emmanuelle Féna-Lagueny, Christelle Morin et Caroline Cohen. - Au-delà, je voudrais adresser un témoignage particulier à vous tous, confrères de notre Barreau, qui ont su relayer et adhérer aux nouveaux projets et qui ont participé activement tant aux Assemblées Générales, qu'aux colloques et rencontres du Barreau. Vous avez été nombreux à solliciter l'aide et la protection du Bâtonnier. Elle vous était, vous le savez, acquise d'office. Votre dynamisme, votre parfois … activisme … ont su guider mes actions tout au long de ces deux années que vous avez rendues d'autant plus faciles. - Des Chefs de juridiction tant de la Cour d'Appel de Versailles, du TGI, du Tribunal de Commerce que des juridictions administratives. Monsieur le Président Hayat, nos chemins ne se seront croisés que quelques mois mais j'ai pu largement apprécier le volontarisme que vous déployez, la franchise qui préside à nos relations et qualité encore plus forte à mes yeux, vous êtes comme moi, un adepte des nouvelles technologies, toujours suspendu à votre mobile, et correspondant prioritairement par sms … enfin de la modernité ! RENTRÉE DE LA CONFÉRENCE < VIE DU BARREAU Conférence des Cent qui ont su accomplir cette année un remarquable travail de recherches de positions communes, et comment ne pas oublier les anciens Bâtonniers réunis au sein de l'association des Mirabelles que je salue ce soir en les remerciant de leur venue. De même, je souhaite insister particulièrement sur les relations exceptionnelles que avons su tisser avec les trois Bâtonniers du ressort de notre De gauche à droite : Monsieur Hayat, Président du Tribunal de Grande Cour, Alain Malet, Bâtonnier de Instance de Nanterre ; Monsieur Courroye, Procureur de la République ; Chartres, Eric Azoulay, Monsieur Ingall Montagnier, Procureur général de la Cour d’Appel de Bâtonnier du Val d'Oise et Versailles ; Monsieur Nué, Premier Président de la Cour d’Appel de Pascal Fournier, Bâtonnier Versailles ; Monsieur Lamanda, Premier Président de la Cour de Cassation ; de Versailles, sans oublier Jean Monsieur Fourcade, Ancien Ministre. Lory son prédécesseur. Notre exceptionnelle entente, relevée Monsieur le Procureur de la République, mon cher par tous, nous a permis d'avancer de manière unie sur Philippe, j'ai eu la chance de pouvoir vous côtoyer bien des sujets, renforçant notre cohésion et la force beaucoup plus longtemps et j'en suis ravi. Nos politique que nous représentons. rapports ont toujours été très respectueux de nos - Enfin, les derniers, mais non des moindres, différences. Nous avons eu à traiter de sujets difficiles Thierry Wickers, Président du CNB qui œuvre sur lesquels nous nous sommes opposés, chacun sans relâche pour faire de notre institution la dans le rôle et la fonction qui étaient les leurs. Mais seule légitime à s'exprimer politiquement, et jamais je n'ai senti de votre part la moindre difficulté à Alain Pouchelon, Président de la Conférence créer ce dialogue nécessaire pour bâtir ensemble des Bâtonniers qui, inlassablement, s'efforce de de nouvelles pistes. J'avais craint un moment que trouver unité et équilibre entre nous tous. quelques terres, somme toute assez proches, ne vous éloignât des Hauts-de-Seine, il n'en fût rien. Mais ne - Mon cabinet, Ernst & Young et à travers lui tous vous avais-je pas dit que tant que je serai Bâtonnier, mes associés et notamment son président Eric vous resteriez ici à Nanterre… Enfin, à ceux qui vous Fourel, qui a accepté de me laisser le temps critiquent, je dirai qu'un homme qui aime à ce point nécessaire pour agir au mieux dans l'intérêt de l'Opéra, et nous nous sommes très rapidement décounotre Barreau. Merci pour ta compréhension vert ce point commun, et qui est capable de chanter constante. de mémoire tout le Faust de Gounod, est Mais je voudrais surtout insister sur mon équipe. Elle a forcément un humaniste. beaucoup souffert pendant ces quasi trois années, de Je tiens aussi à associer le Président du Tribunal de mon absence, de mon indisponibilité permanente, de Commerce, Monsieur Jean-Bertrand Drummen avec la vitesse, quasi supersonique, de mes passages au lequel des liens désormais inscrits dans la durée ont cabinet, toujours en mac 2. Ils ont patiemment tenu le permis de tisser des relations efficaces d'autant plus choc. Et surtout à Catherine Vialle, ma fidèle amie, nécessaires que notre Barreau, faut-il le rappeler, est avec laquelle je travaille depuis de nombreuses le premier Barreau d'affaires, sans oublier Madame de années, et qui a su maintenir cohésion, qualité, Boisdeffre, Présidente de la Cour Administrative exigence, présence au sein de cette équipe. d'Appel, et l'ensemble des présidents des tribunaux - Enfin, comment ne pas terminer par mon cercle administratifs. le plus proche, mon épouse, Herveline, et mes deux merveilleuses filles, Alexandra et Anaïs. Messieurs les Chefs de juridiction, soyez aussi mes interprètes auprès de tous les magistrats qui vous Oui, je sais vous n'avez pas été à la fête tous les jours. entourent ainsi qu'aux chefs de greffe pour leur Non pas que je rentrais fatigué, cela jamais, vous vous courage d'exercer dans de telles conditions une en doutez. Non pas que rentrais stressé, ça jamais. profession à ce point dévalorisée, leur abnégation Non pas que je rentrais bougonnant, jamais, jamais !. force le respect. Non pas que je rentrais tard, ça jamais non plus. Ma vie familiale a été un point d'ancrage et d'équilibre tout - La Conférence régionale des Barreaux d'Ile au long de ces mois. Et vous avez accepté toutes les de France qui a accepté de me porter à sa trois, mes absences chroniques et quand j'étais tête, mais aussi mes amis Bâtonniers de la 11 VIE DU BARREAU > RENTRÉE DE LA CONFÉRENCE rarement là, le besoin de m'isoler bien trop souvent. Bref, le parfait mari dont toute femme rêve… Mais je vois aux sourires des premiers rangs que manifestement je ne serais pas un cas isolé… ! A vous aussi, je peux annoncer que bientôt je serai de retour… ! mais je ne suis pas certain que cela soit là encore la meilleure des nouvelles… ! Enfin pour terminer cette trop courte liste, je prie tous ceux que je n'ai pas cité, mais ils comprendront aisément que la soirée n'y suffirait, de considérer que je les associe grandement à ces remerciements. Monsieur le Bâtonnier Philippe-Henri Dutheil Nous sommes, chers confrères, à une charnière de notre évolution. Un point d'inflexion majeur de notre profession. J'avais eu l'occasion ici même de le dire l'an passé. Le constat est encore plus évident cette année. Le cadre général de notre exercice professionnel est en train d'être profondément bouleversé : l'acte contresigné par avocat en est l'illustration parfaite comme le sont les nouveaux champs d'expertise, l'avocat fiduciaire, l'avocat correspondant CNIL pour ne citer que deux exemples. Mais c'est bien au-delà, toute la structure même de notre profession qui va être amenée à se modifier. Les frontières de l'avocat sont en train de bouger, radicalement, profondément. Et il va nous falloir accepter sans crainte, et je sais qu'elles sont encore nombreuses, l'interprofessionnalité capitalistique entre professionnels du droit et du chiffre, voire même l'exercice de la profession d'avocat en entreprise, la nécessaire adaptation des modalités de collaboration libérale ou salariée au sein de nos cabinets, l'impérieuse nécessité de revisiter fondamentalement le modèle économique de nos modes d'exercice, beaucoup trop fragmentés, beaucoup trop isolés et par conséquent beaucoup trop fragilisés. Il vous faudra lutter contre les forces centrifuges qui vous éloignent inexorablement du centre, de la cohésion, du sens. 12 Notre Barreau doit continuer d'être au cœur des réflexions, au cœur des débats et des propositions. Mes chers confrères, ne relâchez pas vos efforts. Pas une minute, pas une seconde, sinon vous serez banalisés, mélangés, mixés, confondus, amalgamés, bref nous perdrons cette spécificité qui fait la force de notre profession. Et cette force, nous avons une nouvelle fois l'opportunité mais surtout l'impérieuse obligation, de la mettre en œuvre face aux projets multiples actuellement en discussion tant au niveau national qu'européen. Nous ne pouvons accepter de qui que ce soit, de pseudo avancées qui au final font reculer les libertés publiques. Nous vivons dans une démocratie, dont un des piliers qui sous-tend tout l'édifice, et qui fait partie du pacte républicain, est le respect des libertés. N'en déplaise à certains, la grandeur et la noblesse de notre profession est d'être le garant, avec d'autres, du respect des libertés mais surtout d'en être les vigilants défenseurs, souvent sans d'autres, pour construire une société plus juste. Au-delà de ces mots qui pourraient passer auprès de vains contempteurs comme emprunts d'emphase et de démagogie, je répondrai que contrairement à ce qu'a affirmé récemment le Garde des Sceaux, nous ne sommes pas dans une « démarche corporatiste ». Bien au contraire. Et quand bien même on tenterait de faire croire à tous nos concitoyens que seul l'argent compte pour notre profession, au prétexte que nous mettons courageusement et sans tabou les conditions financières de nos interventions sur la table. Oui, mesdames et messieurs les censeurs, ne vous en déplaise, il faut parler d'argent. Comment taire à nos concitoyens, et j'assume pleinement ma position, la conception technocratique de la justice d'aujourd'hui. On nous annonce l'absence d'argent dans les caisses de l'Etat. Qu'à cela ne tienne nous a t-on dit, la justice n'a qu'à s'adapter. On a mis scandaleusement un mouchoir discret sur le dispositif fixant des conditions normales de rendu de la justice, comme par exemple la circulaire Lebranchu fixant des audiences limitées à six heures, la collégialité des juges, la présence impérative d'un greffier. Mais il n'y a plus assez de moyens … qu'à cela ne tienne … ! les avocats s'adapteront, tout autant que les magistrats. Quant à l'intérêt premier de la justice, c'est à dire du justiciable ? quelle importance ! c'est à cette justice que certains croient … pas nous ! Et que ceux qui aimeraient lire dans mes propos une critique partisane dirigée contre telle ou telle majorité politique se trompent fortement. Je dénonce des décennies de gestion strictement budgétaire sans vision politique d'envergure. Nous en sommes là à ce stade. Et l'on voudrait que notre RENTRÉE DE LA CONFÉRENCE < VIE DU BARREAU profession reste taisante scandaleux et coupable. ? Mais cela serait Comme le disait il y a quelques jours, Thierry Wickers qui recevait au CNB le Garde des Sceaux : - une présentation tendancieuse : non - une présentation partisane : non - une présentation engagée : oui Il nous faut dénoncer aussi les conditions d'intervention des confrères dans le cadre de l'aide juridictionnelle. Par une habile présentation, digne du bonneteau, on nous a expliqué que le budget proposé permettrait de rémunérer correctement les confrères. Alors qu'une baisse de quasi 35% du budget va nécessiter d'aller chercher les fonds ailleurs. Mais la solution a été annoncé par le Président de la République qui a lui-même indiqué lors du bicentenaire du Barreau français, qu'il n'y aurait pas de ligne budgétaire supplémentaire. Il faut donc aller chercher des crédits ailleurs. Alors pourquoi pas dans votre poche, confrères, comme le propose d'ailleurs un rapport rendu au ministre de la justice. Ponctionnons les résultats excédentaires des cabinets. Mais en voilà une idée ingénieuse ! J'imagine que dans sa grande logique et rigueur, nos habiles technocrates vont annoncer prochainement aux médecins qu'ils devront financer eux-mêmes aussi la cmu… Notre profession se paupérise et se fragilise. Nous devons réagir promptement et fermement, affirmer ce à quoi nous sommes résolus de manière unanime. Nous le ferons sur le projet de loi relatif à la GAV, qui s'il procède de quelques avancées, nous ramène en arrière sur bien des points. La profession dénonce, unanime, le projet d'audition libre qui va, volontairement, laisser l'avocat en dehors de son intervention naturelle, à savoir la défense du justiciable. Les arguties développées par les promoteurs du projet ne sont guère convaincantes. Il faut continuer à nous mobiliser car il y va, comme je le disais tout à l'heure, de l'exercice et de la protection de la liberté, éléments consubstantiels de notre profession. Je me remémore les paroles de Napoléon à qui, un jour, on vient présenter les nouvelles règles d'organisation du Barreau français, approuvées par Cambacérès. On soumet à Napoléon son projet, et ce dernier a ces paroles qui résument à elles seules le danger qui nous guette : « Ce projet est absurde, il ne laisse aucune prise, aucune action contre eux, ce sont des factieux et des artisans du crime et de trahison. Tant que j'aurai l'épée au côté, jamais je ne signerai un pareil décret ; je veux qu'on puisse couper la langue à un avocat s'il s'en sert contre le gouvernement. » Loin de moi l'idée de comparer ce qui se passe actuellement avec la situation de 1806. Bien évidemment ! En revanche la contestation que nous portons aujourd'hui est génétiquement intégrée aux gênes de l'avocat dans sa lutte incessante pour faire avancer partout et toujours les libertés, la liberté devrais je dire car une défense de qualité, une défense présente à tous les instants de la procédure, procède de cette recherche permanente qui honore et grandit notre serment. Car, et cela sera mes mots de conclusion, mes chers confrères, nous nous devons et nous devons à nos concitoyens, de rester debout. Debout, campés fermement sur nos deux jambes, car c'est cela qui fait la dignité de l'Homme. C'est d'être debout, toujours et partout, quel que soit le combat à mener, la cause à embrasser, le client à conseiller, le justiciable à défendre. Debout, toujours et encore, farouchement, viscéralement soutenu par les valeurs humanistes qui sous-tendent les Femmes et les Hommes que nous sommes. Ces valeurs qui nous rassemblent et nous unissent, nous les retrouvons bien sûr dans notre serment, mais leur fondement va bien au-delà. Comment ne pas associer, à cet instant précis, ceux de nos confrères étrangers, qui payent de leur liberté voire de leur vie leur engagement pour l'application de la loi et le respect du procès équitable. Je pense à notre confrère iranien Kian, notre consoeur iranienne Sotoudeh, notre confrère syrien Al Hassani, notre confrère vietnamien Nguyen ou encore notre consoeur Le Thi Cong. Et la liste pourrait encore s'allonger. Ces Femmes et ces Hommes qui m'entourent ce soir, les anciens Bâtonniers, les membres du Conseil de l'Ordre, les Bâtonniers du ressort, les anciens secrétaires et secrétaires de la Conférence, et tous les confrères, présents dans cette salle et au-delà, ont en commun ces 13 VIE DU BARREAU > RENTRÉE DE LA CONFÉRENCE valeurs humanistes qui s'incarnent toutes dans le fait qu'un avocat est une Femme ou un Homme toujours debout. Debout, fièrement et dignement, car il ne craint pas d'affronter la difficulté. Nous allons devoir bouger les frontières dans les mois et les années qui viennent. Apprendre à exercer différemment, plus groupés, dans de nouveaux champs d'expertise, avec de nouvelles modalités. N'ayons pas peur, n'ayez pas crainte de résolument aborder ces évolutions. Certaines seront assurément dérangeantes, d'autres bousculeront le confort relatif dans lequel nous nous sommes installés, beaucoup enfin nous amèneront à remettre en cause nos certitudes, nos assurances d'une déontologie tellement considérée comme intangible qu'elle en devient rigidifiée, d'un exercice professionnel par trop sclérosé qu'il en devient un handicap concurrentiel, d'une justice considérée non plus comme élément essentiel du lien sociétal mais comme une source de statistiques. C'est à tout cela, chers confrères, que nous allons devoir nous atteler. Mais nous n'y arriverons que groupés, réunis et non dispersés. J'appelle de mes vœux la création d'un ordre national, seule et unique voie d'une profession qui a besoin d'être plus forte que jamais. Nous ne pourrons pas rester éparpillés, morcelés avec plus de 180 Barreaux, au prétexte qu'ils assurent le maillage territorial de l'avocat avec le tribunal alors que la grande majorité de la profession exerce en dehors de la juridiction. Cette vision est une vision dépassée, on 14 peut le regretter, mais telle est la réalité. Et il nous faut l'admettre, l'affronter et trouver de nouvelles réponses à cette impérieuse nécessité de nous renforcer face aux défis que constituent le monde dans lequel nous évoluons. En perdrons nous nos spécificités ? certainement pas. En perdrons nous notre originalité ? assurément pas. Car tous les avocats ont ceci en commun, de rester debout, comme l'Homme libre qu'il est au plus profond de son exercice. Libre ne signifie pas affranchi de toutes règles, bien au contraire. Mais la capacité de s'adapter, la capacité de résister, mais aussi celle de créer, d'imaginer, d'investir au bénéfice de notre client qu'il s'agisse du plus faible comme du plus fort, de la personne physique comme de la société. Mes confrères, au terme de ces deux années passées à vos côtés, à votre service, vous m'avez offert les deux plus uniques années de ma vie d'avocat, et vous m'avez démontré tous les jours ce qu'être debout signifiait, ce que l'avocat empreint de justice, de cette parcelle d'intérêt général, signifiait. Euripide disait : « Parle si tu as des mots plus forts que le silence ». Ce soir, je ne voulais pas, je ne pouvais pas, être silencieux. Je suis fier d'avoir pu partager avec vous, difficultés, interrogations, doutes et échecs, mais aussi réussites, conquêtes, convictions et avancées. Et je le dis avec force et vigueur, je repars, grâce à vous, plus fort, Homme libre, debout, face à vous. Je vous remercie. RENTRÉE DE LA CONFÉRENCE < VIE DU BARREAU L’INVITÉ DES SECRÉTAIRES : JEAN BENGUIGUI Jean Benguigui, acteur français, est né le 8 avril 1944 à Oran. Il oscille entre le théâtre, le cinéma et la télévision. Au cinéma, il débute en 1970 avec les « Camisards » de René Allio mais fut plus particulièrement remarqué grâce à son rôle de tueur dans « Buffet froid » de Bernard Blier. Repéré par Alexandre Arcady, avec lequel il tournera « Le grand pardon » et « Le grand carnaval », il se tourne ensuite de plus en plus vers la comédie. Avec plus de 40 films à son actif, il est un personnage incontournable du cinéma français. Au théâtre il incarne une impressionnante palette de personnages créés par les plus grands : Shakespeare, Brecht, de Mussy, Feydeau… Enfin, à la télévision, il se fait connaître d’un large public en participant aux cotés, entre autres, de Laurent Ruquier à l’émission « On a tout essayé » et a accepté, plus récemment, de faire partie du jury de l’émission « On n’demande qu’à en rire ». 15 VIE DU BARREAU > RENTRÉE DE LA CONFÉRENCE RÉQUISITOIRE D’ANNE-CÉCILE MARTINEAU • Ha oui, c’est le mec qui fait le père Noël est une ordure là avec Thierry Lhermitte, comment il s’appelle…non, puisqu'il s'appelle Gérard Jugnot ; • Benguigui, ben il a joué dans la vérité si je mens ! Non ? J'aurais juré ! Excusez, Monsieur Benguigui, le communautarisme aggravé de mon entourage mais vous admettrez qu’un acteur français, juif, pied noir qui n’aurait PAS joué dans la vérité si je mens, y en a quand même pas des masses. Bref, revenons-en à nos moutons. Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs de la Cour, Mesdames, Messieurs les Jurés, Quand j’ai trouvé lundi matin sur mon bureau le dossier qui nous amène devant votre Cour, j’ai été parcourue d’un frisson de plaisir. La plainte disait : tentative d’homicide volontaire sur la personne du 7ème art ! Enfin, un dossier à mon image, moi ! la star du Parquet ! A moi le champagne et les avant premières, les limousines et le Palais des Festivals. J’allais rencontrer de la star !! Fébrile, je parcourais alors les pages du dossier à la recherche du nom de cette célébrité. Je trépigne, je n’en peux plus et finalement je trouve : Monsieur Benguigui. Benguigui, Benguigui, vous voulez dire Patrick Benguigui Bruel. Non ? Jean ? Benguigui. Je vois pas là. Moi qui me voyais devenir la muse du 7ème art, j’allais m'occuper d’un intermittent du spectacle. C’est qui ce Jean Benguigui ? Alors, j’ai commencé à demander aux gens autour de moi… Après un temps d’hésitation, ça leur revenait : ah ben oui, ah je l’aime bien, il est sympa… Jean Benguigui, le petit chauve avec une moustache. Là, j’étais pantoise : petit ET chauve, c’était pourtant mon genre d’homme. Et le fait que, malgré mon goût pour les hommes chauves au physique ramassé, je ne voyais toujours pas de qui il s'agissait ! C’est que vraiment, vraiment… on ne parlait pas de Hollywood. Je poursuivais l’instruction, de plus en plus perplexe. A la question, « dans quoi il a joué ? », systématiquement silence éloquent, regard vide (vous pouvez essayer chez vous, vous verrez, ça marche à chaque fois) Puis toujours le même genre de réponses hasardeuses commençant toujours de la même façon : • Attends, me dis pas, c’est pas lui l’extraterrestre dans la soupe aux choux ? Non, ça c’est Jacques Villeret 16 J’ai donc commencé à étudier votre filmographie, très curieuse de comprendre comment vous pouviez être connu d'autant de monde et avoir un parcours aussi méconnu. Alors, je dois confesser que je n’ai pas regardé tous vos films Monsieur Benguigui. Je voulais commencer depuis vos débuts mais certains des films que vous avez tournés…comment dire, pour le coup, je ne vous jette pas la pierre, je sais les sacrifices qu’un acteur débutant doit faire pour payer ses factures… des tournages sordides dans des garages désaffectés avec de pauvres étudiantes en droit désireuses d’arrondir leurs fins de mois…. (J’ai connu). Du coup, ces films que la pudeur m’empêchait de voir resteront pour moi un mystère et peut être vous y triomphâtes dans un premier rôle décisif mais ça je ne le saurai jamais. Mais, vous comprendrez bien que, jeune femme respectable, je n’ai osé pénétrer les recoins de votre carrière dans l’industrie du film de charme et me suis refusée à regarder les films dont le titre évocateur laissait présager des scènes que mes yeux chastes ne pouvaient supporter. Je laisse donc le soin à votre avocat, Maître Doigt, dont il se dit au sein du Barreau que c’est le péché mignon, de les re-visionner et, s’il l’estime nécessaire, de me contredire sur l’impact de vos rôles dans ces films dont je me contenterai de rappeler les titres : Le mors aux dents, Grosse chaleur, La garce ou encore La déchirure... On me dit finalement que vous n'êtes pas un acteur pornographique, une première piste s'éloigne. Peu m’importe, je sens, je sais qu’il y a bien pire. J’ai donc étudié de très près disais-je le reste de votre filmographie, Monsieur Benguigui, soit plus de 45 films. Chacun de ces films faisant en moyenne 90 minutes, je me suis donc astreinte au visionnage de plus de 4.000 RENTRÉE DE LA CONFÉRENCE < VIE DU BARREAU Vous aviez donc pleinement votre place dans le cinéma français, Benguigui. Pensez à Coluche dans Chao Pantin, à Woody Allen, à Gainsbourg et parlez nous de réalisme, Monsieur Benguigui, vous êtes en plein dedans. Certains ne se sont pas laissé aller malgré leurs grandes oreilles, leurs nez cassés ou leurs tics verbaux ! Vous n’avez aucune excuse Benguigui ! minutes de films dont ... 3.990 minutes à attendre votre apparition. Je me dis aujourd’hui avec le recul que pour mieux connaitre votre œuvre, j’aurais peut être mieux fait de demander à votre mère les vidéos de vos gouters d’anniversaire. Bref, vous l’aurez compris avec moi, Monsieur le Président, c'est là le cœur du débat, c'est là qu'il faut commencer à trouver ça vilainement louche. Tout le monde vous connait et pourtant, vous êtes à peine là. Pourquoi ? Qu’est ce que vous cachez Benguigui ? Cette question, je me la suis posée tellement de fois. Vous avez hanté mon esprit, vous avez fait de mes nuits un enfer, mais maintenant je sais, j’ai compris et je vais vous l’expliquer. Vous avez escroqué votre monde ! Vous nous avez manipulés ! Vous m’avez manipulée ! Et tout ça dans quel but ? ! Tuer le 7ème art et de le débarrasser définitivement de ses héros qui vous font tant d’ombre. Et c’est cette escroquerie que je vais décortiquer devant vous, Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs de la Cour, Mesdames, Messieurs les jurés. Pourquoi Benguigui, on l’aime mais on ne le voit pas ? D’abord, je me suis dit : ce type n’a pas de pot. Au fond, il n'y a rien de suspect dans le fait que vous n’ayez eu, malgré un talent certain, aucun premier rôle. Alors, non, Monsieur le Président, Monsieur Benguigui n'est la victime innocente ni d'un complot diligenté par l'industrie audiovisuelle, ni du consensus d'un club de grands blonds aux yeux bleus dont il subirait les moqueries incessantes. Non, Monsieur le Président, cette situation, il l'a voulue, il l'a créée même. Pervers. Ne niez pas Monsieur Benguigui. De votre propre aveu, vous avez refusé nombre de premiers rôles parmi lesquels on peut déjà citer un grand succès populaire qui aurait pu faire de vous une véritable star : « les aventures de Rabbi Jacob », (oui, Monsieur le Président, l’accusé a failli jouer dans votre film préféré). Quand on vous interroge sur les raisons de ce refus, vous brandissez crânement, si j’ose dire, l'étendard du théâtre indépendant. Vous nous parlez d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaitre et pour cause, il s'agit d'une époque où le militantisme envahissait les théâtres, ou le comédien, la plupart du temps nu sur scène, était le vecteur d'une pensée divergente, le garant de la rébellion. C'est ce que l'on comprend des écoutes téléphoniques que nous avons réalisées, comme à notre habitude. Alors, je ne résiste pas, Monsieur le Président, au plaisir de vous livrer les meilleurs passages de ces 5 000 pages d’écoutes. Vous verrez que le Parquet ne recule devant rien au nom de la vérité. Attention, morceaux choisis « Maman, comment je fais pour faire tourner le lave vaisselle, y a plus de poudre » Vous êtes peut être simplement malchanceux, un comédien prometteur à qui l'on ne propose jamais rien, un poissard, le Poulidor du 7ème art, éternel second. ou encore Mais non, ce n’est pas une bonne hypothèse, des rôles vous en avez eu (souvenez vous Monsieur le Président, 45 films, 4000 minutes… l’enfer de tout à l’heure). 5.000 pages de ça. Du grand art Benguigui, on est tenu en haleine, un vrai aventurier du quotidien ! « salut René, tu veux un café ? Non, merci juste un calva/ t’es sûr ? un calva, il est quand même que 8h du mat’ » Ensuite je me suis dit que ben quand même vous aviez un physique… particulier. Je me suis dit que vous souffriez et c'est ce que, j'imagine, votre avocat, Maitre Roi, va tenter de nous faire croire, du fait que le cinéma français ne fait la part belle qu'aux belles gueules, aux Belmondos, aux Delons, aux héros. Rien n’est plus faux. L’un de vos copains rencontré au début de votre carrière dans les garages désaffectés avec les petites étudiantes Roman Polanski disait : « les français aiment le réalisme, ils pensent que si les comédiens sont trop beaux, le film ne ressemble pas à la réalité. Il a l'air d'un film ». 17 VIE DU BARREAU > RENTRÉE DE LA CONFÉRENCE C’est presqu’aussi passionnant que les répliques de vos personnages. J’ai fini par trouver, enfin, dans ces écoutes, LA phrase relatant votre prétendu attachement au théâtre engagé. Ainsi, quand un certain Thierry Ardisson, vous interroge sur vos choix de carrière et votre aversion pour les films populaires, vous répondez : « Pour moi Oury c'était quand même la lie de la terre, c'était le cinéma commercial dans toute son horreur et j'en ai refusé bien d'autres des comme ça. Hors de question que je baisse mon froc pour ces vendus du box office ». C'est noble, un peu grossier mais c'est beau. Un acteur, pardon un homme, avec une telle éthique, c'est rare. Les blockbusters ne passeront pas par vous. Ça sur ce point, on est d'accord, les succès commerciaux vous avez bien réussi à les éviter. Mais de là à dire que c'est un choix délibéré de votre part, je ne peux pas laisser passer une telle escroquerie. Pour qui vous faites vous passer Monsieur Benguigui ? Pour le Gandhi de la comédie ? Pour la mère Theresa du petit écran ? Imposteur ! Puis-je me permettre de vous rappeler certains des films « engagés » dans lesquels vous êtes apparu ? Et vous prétendez avoir refusé les aventures de Rabbi Jacob sous prétexte que ce film et son réalisateur étaient trop commerciaux alors que c'est sûrement la seule occasion que vous auriez eue de faire un film éminemment politique. Car, oui, Monsieur Benguigui, là on parle d'engagement ! On parle d'un film qui dénonçait le racisme ordinaire, l'ineptie que représente le conflit israëlo-palestinien et le prédéterminisme des prénoms ! « Salomon, vous êtes juif ? » Relisez-donc le résumé. Je vous vois narquois, hein, Benguigui, ça ne peut donc pas être pour son manque d’engagement politique que vous avez refusé ce rôle. C’est autre chose. A ce stade, moi, toujours trop femme, je me dis qu'en réalité, peut être parce que vous étiez mal dans votre peau, ou par peur du ridicule que vous vouliez tout simplement éviter les scènes dansées… - Coco, de Gad Elmaleh : quel était le message exactement ? Était ce une parabole de la lutte des classes ? - Plus fort : Gomez&Tavares : En deux mots Monsieur le Président, ça ne mérite pas plus : deux flics, Gomez, d’une coté et Tavares de l’autre… alors, qu’est ce qu’on dit ?... un documentaire d'investigation sur la vilaine, vilaine mafia marseillaise ? Je vous en conjure, Monsieur Benguigui, cessez l'imposture. Puis l’apothéose, Fatal de Mickael Youn : alors là, je sèche, ce film est l’histoire d’un jeune picard propulsé en haut du box office et qui a du mal à gérer le succès ; tout ça raconté avec une poésie et une sensibilité bouleversantes. J'ai imaginé beaucoup de choses. - Qu'est ce qu'on pourrait dire... dénonciation d’un système moderne de réussite sociale ou bien lutte contre l'homophobie grâce à des dialogues « qui dénoncent » tels que, je cite : « alors toi et ton cracker vous prenez des clous rouillés et de la harissa et vous vous les enfoncez profond dans le ... » oui Maitre Joie, dans le… Et c'est ça pour vous le cinéma engagé ? Alors, j'ai continué à chercher. Pourquoi toujours vouloir rester dans l'ombre ? Quel était votre mobile ? J’ai imaginé que vous étiez fainéant et que plus de 10 lignes de textes, c’était bien trop pour vous. Mais non, ça ne tient pas la route. Je me suis ensuite dit que vous aviez une face cachée. Pourquoi toujours vouloir endosser les personnages les plus vils, toujours un peu plus vicieux, lubrique et lâche... Tout ça malgré votre physique si bonhomme et la sympathie naturelle que vous inspirez (surtout depuis que vous avez rasé votre moustache). Quand vous nous avez avoué par dessus le marché, un goût immodéré pour les faits divers, je n'ai pas cherché plus loin. J'en ai déduit que vous étiez dans vos films ce que vous n'osiez pas être dans la vie. Vous réalisiez à travers ces personnages vos fantasmes morbides et la violence de ces rôles vous permettait d'acquérir la puissance dont votre physique vous privait. C'est pour cela, me disais-je que votre propre fille, avocate, n'avait pas accepté de vous défendre et a préféré laisser le sort de son propre père, entre les mains de Maitre Quoi, avocat débutant. Es-cro-que-rie ! Non, vous êtes plus malin que ça… Le bien, le mal. C'est surfait. Toutes mes hypothèses tombaient à l’eau. Il fallait que je reprenne tout depuis le début. 18 RENTRÉE DE LA CONFÉRENCE < VIE DU BARREAU faire un espace de jeux où vous auriez enfin, non pas les premiers rôles, mais les rôles de héros, vous teniez enfin votre vengeance. Finie l'époque où les premiers rôles n'étaient offerts à Jacques Villeret ou à de Funès que pour les faire apparaitre sous les traits de lâches, d'idiots, d'imbéciles moqués. Vous ne vouliez pas triompher si cela impliquait pour vous d’être le con du diner de con. Non, vous avez beaucoup trop d’orgueil. Alors, j’ai recommencé. Si Monsieur le Président, j’ai visionné à nouveau les 45 films de M. Benguigui, oui, 4.000 minutes, oui 3990 à attendre…oui, une torture. Mais là, à mon plus grand étonnement, plus je les regardais, plus vous m’étiez sympathique. Même vos rôles les plus vils, de menteur, de voisin pervers me paraissaient presque touchants, émouvants et vous réussissiez à donner à vos personnages une dimension humaine qui les rendait presque attirants. C'est là que j'ai compris. Tout s'est mis en place : • apparitions brèves, • rôles accessoires, • films dont on ne se souvient pas mais VOUS, Vous Benguigui qui laissez une sensation toujours plus agréable, plus confortable, plus rassurante : Vous utilisiez la bonne vieille méthode de l'image subliminale. Permettez-moi, Monsieur le président de vous en donner la définition : « méthode de manipulation mentale fondée sur l'insertion d'une image si brièvement présente qu’on ne peut pas la percevoir consciemment. Mais dont l'inconscient garde néanmoins une trace ». Imaginez la scène, vous êtes là tranquillement installé dans le confort de votre salon en train de regarder un bon film et hop, Benguigui. 0.002 secondes. Pas plus. Cela explique tout. Vous voulez faire oublier le film. Vous avez fait en sorte qu'on oublie tous les films dans lesquels vous n'étiez que des seconds rôles, qu'on ne se souvienne que de vous. Vous, ce que vous vouliez c'était un rôle de super héros. Qu'on reconnaisse enfin, que les petits gros ont un créneau. Qu'ils sont l'avenir du monde. C'est pourquoi vous avez commencé à nous manipuler, à vous insinuer dans nos esprits, à annihiler notre sens critique... Après Tom Cruise et la scientologie. Jean Benguigui et la secte des rondouillards. Petit à petit, pardonnez-moi Monsieur Benguigui, m’enfin là pour le coup c’est une expression, donc petit à petit vous avez investi notre paysage. De nulle part, vous êtes partout. De l’ombre, vous entrez dans la lumière. Au théâtre, vous avez enfin des premiers rôles. A la télévision, vous êtes tous les soirs sur France 2 au coté de Ruquier, avec qui vous formez vous-même les comédiens en devenir, votre propre bataillon, façonné à votre image et prêts à lutter sans répit à vos côtés. Vous vous constituez une armée. Arrivée à ce stade de mon investigation, une angoisse m’étreint. Devant votre délire mégalo, je prends peur. N’était il pas déjà allé plus loin ? Pour en avoir le cœur net, je suis entrée en contact avec Interpol. Je les ai interrogés, photo à l’appui. Est-ce que vous connaissez cet homme ? Do you know this man ? Et qu’est ce qu’ils m’apprennent : qu’aux Etats Unis d’Amérique, où votre stratégie est déjà plus avancée, vous êtes connu sous le nom de Dani de Vito et tournez déjà des premiers rôles aux cotés notamment de Schwarzenegger. Ne niez pas Monsieur Benguigui, on vous a formellement identifié. Vous avez élaboré ce plan démoniaque, vous êtes un fou ! Vous faire aimer de tous, l’air de rien, effacer les films pour qu’il n’en reste plus le moindre souvenir de vos personnages mais que seule reste cette image positive de vous. Mais pourquoi? Et là, je me suis rappelée une phrase que vous aviez prononcée pendant votre interrogatoire : « de toutes façons, y a jamais eu de créneaux pour les petits gros en haut de l’affiche ». Vous vous rappelez avoir dit ça Monsieur Benguigui hein ? Il était donc là votre mobile, tuer le 7ème art, et le recréer comme on crée une nouvelle République avec vos propres codes, vos critères et vos canons de beauté ? En Notre invité Jean Benguigui 19 VIE DU BARREAU > RENTRÉE DE LA CONFÉRENCE Ca vous dit peut être quelque chose Monsieur le Président ? Ne serait-ce pas le même établissement dont votre père était directeur et dans lequel vous avez tous les deux eu le bac avec mention sans avoir jamais mis les pieds en classe ? non ? Vous ne trouvez pas ça un peu louche ? Rodolphe Goix et Jean Benguigui Et puis là, de fil en aiguille, ça me revient. Il y a quelque mois, a fait l'objet d'une plainte un homme qu'on accusait d'avoir tué l'industrie du disque et qui se présentait sous le pseudo de Monsieur la Taupe, René la Taupe. J'ai tout de suite repris les pièces du dossier, et là, je suis tombée sur les paroles de cette chanson, carton populaire, vendu à plusieurs millions d’exemplaires, une daube. Les paroles prouvent pourtant sans équivoque que c’est encore vous derrière ce crime. « C’est ton petit bidon Tes petites poignées d’amour Je trouve ça trop mignon T’es si mignon, mignon, mignon Mais gros gros gros » La classe Benguigui. En un tube, vous avez tué le paysage musical français et vous remettez ça avec le 7ème art. Vous êtes un serial killer et c’est pour ça qu’il ne faut pas le sous-estimer, Monsieur le Président, cet homme est un escroc, un imposteur, un meurtrier et doit dorénavant être considéré comme l’ennemi public numéro 1. Vous êtes parti de rien et vous êtes monté petit à petit jusqu’en haut, en nous manipulant, en vous faisant passer pour un autre. Mais vous avez vu trop grand Benguigui. Comme dit la philosophe tunisienne Souheila Mejdoub : Quand les ailes poussent à la fourmi, c'est pour sa perte. Par ailleurs, Benguigui, vous pensiez sérieusement que vos techniques de séduction allaient fonctionner sur moi ? Parce que oui, je sais aussi vos tentatives d’intimidation auprès du secrétariat général du Parquet pour obtenir mon numéro de téléphone. Si je n’ai pas répondu à votre proposition de venir voir votre piscinette, vos propres termes, c’est parce que je suis une professionnelle… du droit mon chou, je ne mélange pas travail et plaisir. Alors, j’aurais pu être indulgente avec toi, parce qu’il faut bien l’avouer, les hommes dans ton genre ça me fait craquer, mais les manipulateurs, ça par contre, ça me dégoute. Vous avez face à vous, le pire des criminels qui existe : un escroc, un traite, un meurtrier. Tuer le 7ème art : un crime sans nom et donc… sans peine suffisante. Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs de la Cour, Mesdames et Messieurs les jurés, je vous demande d’entrer en voie de condamnation et de prononcer une peine qui ne pourra qu’être exemplaire. Mais au préalable, je demande à votre Cour, de ne prendre aucune décision avant d’avoir visionné la totalité de la filmographie de Monsieur Benguigui. Oui, Monsieur le Président, 45 films, 4 000 minutes, 3 990 à l’attendre. Mais attention Monsieur le Président, ne fermez jamais l’œil, une seconde d’inattention et tout est à refaire. Regardez ces 4 000 minutes de films et je suis sûre qu’à l’issue de ce visionnage, la peine que vous prononcerez ne pourra qu’être éminemment exemplaire. Quant à vous Benguigui, mon poulet, quand tout sera fini tout à l’heure, passez me voir pendant le cocktail et on verra ce qu’on peut faire pour mon numéro de portable. Avec deux trois coupes de champagne, je m’adoucis, n’est ce pas Monsieur le Président. La fête est finie Benguigui, je vous ai compris. Ce qui m’attriste, c’est que vous pensez encore pouvoir vous en sortir... Vos liens avec l’intelligence oranaise n’auront échappé à personne et je le rappelle aujourd’hui ici, pour que vous ne bénéficiiez d’aucune connivence. Oui, Monsieur le Président, je connais vos rapports avec le prévenu et je me demande comment cette Cour peut encore se regarder dans un miroir (non Monsieur le Président, ce n’était pas une attaque sur votre physique). Selon mes indications, il semblerait que Monsieur Benguigui, alors vivant à Oran, aurait été étudiant au lycée Lamoricière. 20 Madame Scheffler, Bâtonnier désigné ; Monsieur le Bâtonnier Dutheil RENTRÉE DE LA CONFÉRENCE < VIE DU BARREAU PLAIDOIRIE DE RODOLPHE GOIX Malgré cela, vous n’avez rien compris, rien saisi de la subtilité de mon client. Car Jean Benguigui n’a pas la banalité de son apparence ! De cette instruction, vous n’avez retenu qu’une analyse parcellaire et biaisée dans le but unique et ignoble de faire de cet homme : l’ennemi public n°1 ! Sachons raison garder, Madame l’Avocat Général. Encore faudrait-il qu’il soit public cet homme là ! Dans la rue : ce n’est pas qu’on ne le reconnaît pas, c’est qu’on ne le voit pas ! A l’écran, c’est l’inverse. Monsieur le Président Mesdames, Messieurs de la Cour Mesdames et Messieurs du Jury Dieu a dit « il y aura des hommes blancs, il y aura des hommes noirs, il y aura des hommes grands, il y aura des hommes petits, il y aura des hommes beaux et il y aura des hommes moches, et tous seront égaux ; mais ça sera pas facile… Et puis il a ajouté : il y en aura même qui seront noirs, petits et moches et pour eux, ce sera très dur ! » Non, Madame l’Avocat Général, ce n’est pas de moi mais d’un autre chantre de la liberté : Coluche ! Les temps sont TRES durs pour mon client ce soir. De noir, il n’a de par ses origines, que le pied. Mais sa comparution devant cette Cour me fait cependant penser qu’après Léon Schwartzenberg, Daniel CohnBendit et Anne Sinclair (voire Monseigneur Lustiger), le Parquet poursuit sa persécution d’une communauté déjà suffisamment stigmatisé… : Les intellectuels ! On le voit, mais, impossible de l’identifier lorsqu’il est coincé entre la starlette au second plan et le ficus du décor ! Pour autant, il n’est pas un escroc ! Et je peux le démontrer ! Son physique d’abord (qui semble tant vous intriguer) ne saurait constituer un élément à charge. Fut-il pondéral ! (oui je sais Jean, j’avais promis de ne pas parler du physique, mais là c’est mon seul vrai argument de plaidoirie). Mon client a certes un physique particulier, on ne peut le nier, mais je vous interdis d’en faire une tare ! Les petits ont droit aussi au respect ! Et méfiez vous ! Ils sont partout ! Là Ici Enfin bref ! Partout ! A tel point que j’en ai fait une spécialité. A moins qu’il ne s’agisse d’une aversion physique envers les petits gros, comme en témoignent les comparutions de Messieurs Marc Jolivet, Philippe Bouvard et Eric Orsenna devant cette même juridiction. A Badinter les grands combats ! Quelle que soit votre motivation, Madame l’Avocat Général, vous caricaturez, vous travestissez, vous dénaturez la vérité de mon client. Le divorce de Mimi Mathy ! C’est moi ! Si c’est là votre but, vous êtes en retard : le 7ème Art s’en est chargé avant vous. Vous disposez pourtant d'un dossier qui vient à l'audience sur renvoi d'un Juge d'Instruction, ce qui, dans cette juridiction, mérite d'être souligné. A Verges les salauds ! A moi, la défense des plus petits ! L’assistance éducative de Jordy ! Encore moi ! Tout ça, c’est moi ! Et ce service, je le rends à tous les petits : je ne compte plus les occasions au cours desquelles j’ai substitué mon estimé Bâtonnier. Ce choix, je ne le regrette pas. Les petits gagnent à être connus et, aujourd’hui, particulièrement celui-ci. Vous pointez l’escroquerie au motif qu’il vous est insaisissable et versatile ! Mais avez-vous seulement fait l’effort de le connaître ?! Rien que son nom appelle à la réflexion et à l’indulgence ! Vous êtes vous seulement interrogée sur le poids de Benguigui ? (Le nom, hein ! pas l’accusé !). Savez-vous ce que c’est que d’évoluer dans une famille (ne serait elle qu’artistique) où tout le monde réussi sauf vous ?! 21 VIE DU BARREAU > RENTRÉE DE LA CONFÉRENCE Toujours ce petit homme nerveux, épris de pouvoir, la rolex en or au poignet… Ah là par contre, ça me rappelle un premier rôle mais lequel… Passons…ça n’a pas du être brillant ! Mais la véritable bravoure ne serait elle pas finalement d’endosser film après film les traits des plus infâmes salopards, des plus viles ordures ? Ces mêmes salauds sans lesquels finalement ces héros connaîtraient moins de rayonnement et de gloire. Le petit frère (Patrick), chanteur à succès, joueur de poker reconnu, aimant à minettes dès son plus jeune âge et chouchou de sa maman. La petite sœur (Yamina), réalisatrice engagée, toujours au premier rang à l’école pour mieux lécher les pompes des profs. Et en sus tous deux décorés de l’Ordre National du Mérite ! Ah les parents ils étaient fiers. Et Jean… Jean qui, comme le vilain petit canard de cette glorieuse fratrie, (meskin le pauvre !) tente comme il peut d’attirer l’attention sur lui. Constat malheureusement récurrent en matière de mineurs délinquants. De son enfance, il a gardé sa taille : taille qui lui a ouvert les portes du cinéma. Enfin, les portes… plutôt l’entrée de service... voire le monte-charge ! Car « à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. », n’est-ce pas ? Et puis, ce vilain, ce grincheux : souvent caricatural, ridicule, trouillard. Bon, je vous l’accorde, lâche ! Madame l’Avocat Général ! N’est-il pas plus proche de nous qu’aucun chevalier blanc ne le sera jamais ? « DIEU est mort » et les héros n’existent plus. L’escroquerie ne résiderait-elle pas dans cet espoir vain que les braves sont encore parmi nous ? Je vous l’assure : ses seconds rôles reflètent une humanité bien réelle. La colère, l’envie, la jalousie, la peur, sont des sentiments plus courants que le courage et l’altruisme. Il l’avoue lui-même : « quand j’ai commencé, il n’y avait pas encore de créneau « petit gros » ». Etes-vous souvent témoin d’actes de bravoure ou même de civisme ? Ce créneau il l’a pris et il l’a assumé. Et nous ? Mais force est de constater que cette voie le privait d’emblée de la tête d’affiche. Et nous, que faisons-nous à la vue de cet homme fouillant nos poubelles la nuit venue ? Pour lui jamais de rôle de jeune premier, de héros, de prince fringuant à la chevelure flamboyante ! Que faisons-nous à la vue de cette jeune femme, mendiant, son bébé dans les bras ? Pour lui jamais de Rodrigues, de Perdican ou de Ruys Blas, luttant pour l’honneur, pour un royaume, pour l’amour d’une reine.. Notre quotidien offre bien peu de héros en vérité. Jamais d’Ophélie, d’Elvire ou de Chimène, embrassée fougueusement au clair de lune… Seuls les combats du quotidien menés par une poignée de convaincus, de militants ou de simples citoyens permettent de croire qu’il y encore du bon en nous. Tout au mieux une vieille Marthe Villalonga l’accueillant d’un : « t’étais ou feignant ? Et t’as vu dans quel état que t’es poivrot ? » Bref, Jamais de « To be or not to be » pour Benguigui ! Des esprits mal avisés et pernicieux souligneront l’impossibilité de l’imaginer en soldat intrépide, au treillis maculé, pataugeant dans la gadoue sans penser à un documentaire de Chasse et Pêche sur la piste de la gallinette cendrée. De même, impossible de le revêtir d’une armure étincelante de preux chevalier, sans l’associer automatiquement à une couscoussière. Point de héros pour lui. Non ! Toujours le petit vicieux énervé qu’il soit simple voisin, commerçant de quartier ou trafiquant international. 22 A bien y réfléchir, plus l’ennemi est laid et bête, plus la victoire est facile. Les grandes victoires n’existent plus. Car même dans nos démocraties, il y a des résistances à opposer. Rappelez-vous Mirabeau. RENTRÉE DE LA CONFÉRENCE < VIE DU BARREAU Des camisards aux maquisards : il interprète des bribes du passé souvent condamnées à l’oubli par notre mémoire. Et quand bien même ! Jean Benguigui n’est pas seulement ce trafiquant d’armes ou d’ivoire, ce valet mafieux, cet érotomane cocaïnomane, ce cafetier vénal et véreux. Il est aussi ce grand-père aimant, ce cuisinier jovial, ce commissaire aigri mais chevronné… Un homme entier : amoureux de la vie et du bon mot bien tourné : un poète ! Mirabeau qui disait « la résistance est le devoir, et ne peut s’appeler révolte. » Je pense à cette institutrice qui refuse aux policiers l’accès de sa classe pour protéger l’enfant d’émigré reconduit à la frontière ! Je pense à ces journalistes qui risquent leur liberté parfois au péril de leur vie. Alors, je repose la question ! Ou est l’escroquerie ? Dans l’interprétation de ces odieux personnages (malgré tout sympathiques) où dans cette croyance naïve que les héros, ces premiers rôles, seront toujours là pour nous en débarrasser ? Un jour, historien dan « COCO » (je cite) : « si on était au 17ème siècle, je te nique ta race en duel » ; Le lendemain, romantique dans « Ma vie est un enfer » (je cite de nouveau) : « Les filles comme ça, au physique rébarbatif, c’est souvent des affaires au plumard » ; Plus tard, un politologue avisé lorsqu’ici même, sur ces planches, il tient le rôle phare dans cette pièce au titre aussi élégant qu’évocateur : « la République de Mek Ouilles », et qu’il pose au Préfet cette question plus que d’actualité : « est ce que vous n’auriez pas intérêt à ôter le droit au travail de la liste des droits de l’homme ? » Intellectuel, je vous dis. Les planches d’ailleurs, à l’inverse du cinéma, lui offrent la part belle. Et pourtant, il est partout et bien identifiable. De Shakespeare à Brecht en passant par Musset et Tchekhov, mon client démontre là une vérité qui vous a échappé. Ne vous en déplaise Madame l’Avocat Général : « on a tous quelque chose en nous de Benguigui ». Au théâtre, le comédien se révèle, se donne, se met en danger. Et le 7ème Art ne s’y est pas trompé. Il n’y a plus d’écran, pas de séances de rattrapage, pas de montage. Madame l’Avocat Général appelle à l’escroquerie au prétexte que mon client lui paraît faux, inconnu, fuyant... De par sa simplicité et sa discrétion, Jean Benguigui s’inscrit dans la veine de ceux qui sans être des montres sacrés, demeurent de grands acteurs. Au cinéma, éternel Sancho Panza des plus grands. Sa présence, bonhomme et modeste, permet à ceux là d’être dans la lumière ; sans qu’il ne se plaigne, JAMAIS, LUI, de rester dans l’ombre. Gérard Depardieu, Josiane Balasko... Gad Elmaleh… Mickael Youn… : autant de zorros qui doivent tout à leur Bernardo-Benguigui ! Je parlais tout à l’heure d’intellectuel, et je n’ai pas oublié votre sourire condescend à ce moment-là, Madame l’Avocat Général. C’est le moment de vérité pour lui, le moment de sa vérité artistique. Car les planches font aussi, souvent, la différence entre le monstre sacré et le grand comédien. Dans cet exercice, pas d’imposture, pas d’escroquerie selon vos propres mots. Cette vérité, cette sensibilité, les avez-vous seulement effleurées au cours de votre réquisitoire. A brûler les planches, celui-ci s’est donc attiré les foudres du Parquet... De là à ce qu’il soit condamné à la peine plancher, il n’y a qu’une latte ! Avec quelle suffisance, vous avez rappelé ses rôles insignifiants dans des nanars de seconde zone… Toujours cette odieuse manie de l’étiquetage ! A l’effort de diversifier, nous cédons à la facilité de tout compartimenter. Jamais de véritable personnalisation ! Un travers que même notre Justice connaît ! Et vous la première, Madame l’Avocat Général ! Vous avez oublié un peu vite ces films moins populaires, certes, mais plus engagés, qui plaisent plus aux critiques de Télérama qu’aux lecteurs de Télé Z. Ce n’est pas ma faute si vous ne regardez que TF1 ! 23 VIE DU BARREAU > RENTRÉE DE LA CONFÉRENCE Vous accusez mon client de tuer le 7ème Art. Mais si mort il y a, parlez moi de suicide, pas de meurtre ! Et puis ce grand écran que vous persistez à considérer comme une victime, je trouve au contraire qu’il lui rend bien service ! Là où de soi disant grands acteurs ne se reconnaissent que dans le drame, Jean Benguigui s’emploie à une forme d’exercice plus louable et salutaire : insuffler ne serait-ce que momentanément un peu de légèreté dans la vie et susciter le rire. Notre invité Jean Benguigui D’ailleurs, c’est presque inhabituel... Pour une fois que le ministère public n’apporte pas son soutien à une personnalité… Jean Benguigui est pourtant le premier acteur à comparaître devant cette Cour, signe du peu d’intérêt qu’a le PARQUET pour les vrais hommes de culture, leur préférant sans doute les voltigeurs de la finance, les détrousseurs de vieille dame fortunée. Cela dit Et finalement… Le véritable défi ne réside-t-il pas là ? Mettre entre parenthèse, l’espace d’un moment, un quotidien parfois difficile à endurer. Et, en la matière, Jean Benguigui se révèle être un véritable guide. Moi-même, depuis que je le connais, lorsque j’ai un coup de cafard : je l’appelle. Une poignée de main chaleureuse puis, à mon bureau, il s’assied. Un échange de regards furtifs. Il me donne la permission. Il est vrai Je me lève, me place à ses côtés, et colle mon oreille sur cet espace vierge… comme l’on fait avec un coquillage. Le travail d’investigation n’est pas simple… les fausses pistes sont nombreuses ! Les yeux clos : j’entends. Et même à l’occasion de personnages plus sérieux, la comédie n’est jamais loin. J’en veux pour preuve le Banquet de Platon, porté à l’écran en 1989. D’abord rien. Puis, il me semble percevoir le son de la mer, le grincement mélancolique des felouques dans le port d’Oran. Jean Benguigui est Appolodore.. (Allez un effort, Monsieur le Président, nous étions convenus que même sans Ministre, nous persistions dans la culture cette année !). Les bruits de la CASBAH. Rappelez-vous ! Appolodore Ce narrateur chargé de rapporter le récit d’une réception où l’illustre Socrate a notamment discouru. Un silence. L’aventure semble belle par son sujet et son époque. Et pourtant… Le goût tant mérité d’une figue de barbarie. Avec un effort, je sens presque la menthe et la coriandre. Puis un clap, « on tourne !», le ronronnement des caméras. Encore un silence. Pourtant là encore le naturel revient au galop… Première scène : apparition de mon client. La mer à mi-mollets, perdu dans un amas de tissu informe et surabondant, à la pilosité surnaturelle (en bas, au milieu, en haut... oui oui à l’époque même en haut !) La spectatrice, voire le spectateur, qui attendait l’apparition d’un jeune éphèbe grec (blond et athlétique... un peu comme moi...) doit se résigner à un ersatz transsexuel de Vénus, sortant des eaux, engoncée dans une défroque même invendable au marché Saint Pierre. Le second rôle étant ainsi posé, nait alors l’espoir d’un premier rôle grandiose ! D’un Socrate charismatique ! 24 Ce grand philosophe de l’Antiquité : précurseur de la matière, ne peut être que majestueux dans sa tunique et assagit par une barbe immaculée ! Et je me vois, je me devine. Dans une obscurité brisée brutalement par cet écran lumineux et l’apparition de Jean Mineur « Médiavision 01 46 20 00 01 ! ». L’attente est de courte durée. L’espoir aussi. Le voyage débute. Philippe Léotard. La tête d’un lendemain de fête et la démarche aussi assurée qu’un octogénaire. Avec lui, mes premiers émois, des larmes versées anonymement dans le noir… RENTRÉE DE LA CONFÉRENCE < VIE DU BARREAU Il y a, chez lui, cette cohabitation de deux personnalités souveraines, à l’image de ces deux lions légendaires qui ont donné leur nom à sa ville natale : ORAN. Le lion n’emporte pas votre conviction ?! Vous auriez sans doute préféré un animal moins noble et plus commun ? L’albatros conviendrait vraisemblablement mieux à l’idée que vous vous faites de celui-ci ! Souvenez-vous ! « Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule ! Messieurs les Bâtonniers Dutheil, Mattéoli, Duvernoy Lui, naguère si beau, qu’il est comique et laid ! L’un agace son bec avec un brûle-gueule, L’autre mime, en boitant, l’infirme qui volait ! La colère aussi ! contre cette éternelle choucroute capillaire devant moi qui ne m’a jamais permis de lire un seul sous-titre de ma vie !! C’est pour ça que, comme tous les petits, je déteste Woody Allen ! J’ai jamais rien compris ! Y’a que des dialogues, pas d’action ! Blablabla : on comprend rien… ! Et surtout, j’entends des rires... et encore des rires. Je reviens à la réalité et ce souvenir suffit à me faire sourire. Jean Benguigui c’est mon coquillage à moi. Mon petit bulot. Cette sensation là je la souhaite à tous. Allez... ! Même à vous Madame l’Avocat Général ! D’ailleurs, votre propre enceinte n’est pas dépourvue de comédie ! Ce vaudeville que vous appelez « affaire Bettancourt » et dont les prochains épisodes se dérouleront probablement côté Cour. Ce criminel arrivant dans un fourgon de police et, trouvant certainement le temps trop long, repart à pied, par la porte principale, sans attendre le délibéré de la Cour d’Assises. Ce fidèle compagnon de l’homme promu au rang de témoin majeur dans une instruction criminelle… Et la poésie est partout également ! D’un « casse toi pov’con » à la « fellation » économique et autres « empreintes génitales » : nos intellectuels ne sont décidément pas en manque d’inspiration ! Le Poète est semblable au prince des nuées Qui hante la tempête et se rit de l’archer ; Exilé sur le sol au milieu des huées, Ses ailes de géant l’empêchent de marcher. » J’en conviens ! Mon client n’est pas Baudelaire et tient plus de la poule d’eau que de l’albatros. Mais le propos est le même ! De la même manière, vous tentez par vos critiques et vos moqueries de faire de celui-ci un énième artiste maudit ! Peine perdue, Madame l’Avocat Général ! Par son déferrement, votre fait en réalité : il a au contraire tout gagné ce soir ! Par vos poursuites, vous lui donnez ce que vous lui reprochez de n’avoir jamais eu : un premier rôle ! Par sa comparution, vous lui offrez sa cérémonie ! Lui, si féru de faits divers et de trames judiciaires, le voilà ravi ! Cette salle d’audience sera son Palais des festivals, Monsieur le Président sa Jeanne Moreau et votre peine sa récompense ! (T’inquiète Jean ! Je gère !). Une inscription en lettre d’or sur son casier judiciaire : voilà sa palme ! Condamnez le, Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs de la Cour ! (T’inquiète Jean ! C’est dans la poche !). Condamnez-le et vous le consacrerez ! Aaah mais je comprends mieux la comparution de mon client ! Il a entièrement sa place ici ! En conclusion, ce que vous pourriez reprocher à mon client ce n’est pas une imposture mais une dualité. Ce que vous n’arrivez pas à saisir, Madame l’Avocat Général, c’est qu’il n’usurpe pas l’identité d’un autre. Il est tous ces autres à la fois ! D’un côté, le bouffon infâme toujours au second plan ! (Si, si, Jean ! Faut ce qu’il faut !). Et de l’autre ce grand discret amoureux des planches, de la vie et pourquoi pas préoccupé de la nôtre. (oui… et aussi… de la vôtre Mme l’Avocat Général). Anne-Cécile Martineau 25 VIE DU BARREAU > RENTRÉE DE LA CONFÉRENCE RÉPONSE DE NOTRE INVITÉ JEAN BENGUIGUI Notre invité Jean Benguigui Les Anciens Secrétaires de la Conférence 26 Monsieur le Bâtonnier Berger, Madame Scheffler, Bâtonnier désigné, Monsieur le Bâtonnier Dutheil RENTRÉE DE LA CONFÉRENCE < VIE DU BARREAU LA SOIRÉE EN IMAGES Cocktail. Monsieur Hayat, Président du Tribunal de Grande Instance de Nanterre. Monsieur le Bâtonnier Dutheil et son épouse, Jean Benguigui. 27 VIE DU BARREAU > RENTRÉE DE LA CONFÉRENCE 28 Jean Benguigui, Madame Scheffler, Bâtonnier désigné, Monsieur le Bâtonnier Dutheil et son épouse. Rodolphe Goix, Jean Benguigui, Anne-Cécile Martineau, Monsieur le Bâtonnier Dutheil Jean Benguigui, Monsieur le Bâtonnier Dutheil, Madame Nicole Fontaine, ancien Ministre et ancien Président du Parlement européen. De gauche à droite : Monsieur Pouchelon, Président de la Conférence des Bâtonniers, notre confrère Jean-Gaston Moore, Monsieur Charrière Bournazel, Ancien Bâtonnier de Paris. Monsieur P. Jarry, Maire de Nanterre De gauche à droite : Monsieur le Bâtonnier Alain Marter, Monsieur Marc Absire, Bâtonnier désigné de Rouen, Claude Lassale, Bâtonnier d’Aix-en-Provence. RENTRÉE DE LA CONFÉRENCE < VIE DU BARREAU Notre invité Jean Benguigui, Monsieur Hayat, Président du TGI de Nanterre. Alain Nuée, Premier Président de la Cour d’Appel de Versailles. Dominique Marçot, Directeur de l’HEDAC. Monsieur le Bâtonnier Berger. Monsieur Lory, ancien Bâtonnier de Versailles et son épouse. Monsieur Chastel, membre du Conseil de l’Ordre et son épouse, et nos confrères Henri de Dampierre et son épouse Marie-Aimée de Dampierre. Monsieur le Bâtonnier Fricaudet et son épouse entourés de confrères. 29 VIE DU BARREAU > RENTRÉE DE LA CONFÉRENCE 30 Notre confrère Caroline Cohen, Présidente de l’UJA de Nanterre. Anne-Marie Crotti et Judith Parker. Judith Parker, Adeline Nya, Yohann Gontier, Bérengère Ginioux. Marianne Tharreau, Emilie Ganem, Secrétaire de la Conférence 2009, Rodolphe Goix et Pauline Mouret. ELECTIONS ORDINALES < VIE DU BARREAU ÉLECTIONS ORDINALES 2010 RÉSULTATS ÉLECTIONS ORDINALES DÉCEMBRE 2010 31 VIE DU BARREAU > ELECTIONS ORDINALES DISCOURS DU BÂTONNIER AUX CONSEILLERS DE L’ORDRE SORTANTS Au-delà de I'élection, qu'il me soit permIs de dire quelques mots des membres du conseil sortants que je salue. Enfin, c'est toi encore qui as donné ton avis pour le nouveau décor de notre salle des toques qui a enfin retrouvé un peu de jeunesse et de convivialité. Leur temps professionnel s'est partagé entre Ie temps du service pour Ie Barreau et les avocats, les domiciles professionnels, les conditions d'exercice, les taxations d'honoraires, les règlements des incidents, Ie soutien des avocats en difficulté et l'examen de toutes les réflexions, les études, les interrogations de nos instances professionnelles CNB et Conférence des Bâtonniers... Le conseil te regrettera. Jean-Philippe BIDEGAINBERRY Au sein du Conseil ils ont découvert une nouvelle dimension de la confraternité, Ie choc des cultures, les rapprochements improbables et d'ingénieuses complicités. A mon successeur, je ne peux que souhaiter un rassemblement de personnalités et de sensibilités aussi riches, joyeuses que !es deux années que j’ai animé. C'est pourquoi je veux dire quelques mots de ceux qui ont siégé dans ces deux conseils alors que la fin de leur mandat va les obliger à quitter cette terre promise, malgré la promesse de lait et de miel de mon successeur. Isabelle BESOMBES-CORBEL Notre confrère Jean-Philippe Bidegainberry. Mandat au conseil de l'Ordre de Janvier 2005 à décembre 2010 Complicité, complémentarité... j'ai pu compter sur ta précieuse efficacité pour la communication de l'Ordre avec Ie courrier du Barreau et l'animation du groupe vie du Barreau : il fallait entrainer, encadrer, écrire, surveiller, relire, presser les avocats, bousculer l'Ordre et engueuler notre prestataire même si les retards c'était les nôtres bien souvent. Tu avais Ie profil de la polyvalence, ancien secrétaire de la Conférence, associé d'un grand cabinet, entre les deux rives tu faisais Ie pont. D'ailleurs cet enjambement t'a permis d'être à l'est quand on attendait à l’ouest et à l’ouest quand on comptait sur toi à l’est. Bravo l'artiste ! Notre confrère Isabelle Besombes-Corbel. Mandat au conseil de l'Ordre de Janvier 2006 à décembre 2010 Gracieuse et élégante, Isabelle a amené sa retenue et son calme au Conseil, gardant un sang froid exceptionnel même pour animer le groupe des mineurs et quelques grincheux qu'ils soient avocats, magistrats, greffiers. Vice-présidente de la commission AJ et accès au droit, tu m'as été d'un précieux secours par ta connaissance des confrères, de leurs difficultés, de leurs demandes. Il fallait parfois faire remonter des mécontentements mais tu as su Ie faire avec efficacité et avec dignité, indifférente aux bruissements du vestaire. Tu as été un relais efficace et bienveillant et je t'en remercie. 32 Echotier, toi qui croquais si bien les travers et les risibles défauts de notre petit monde dans les scénettes de la revue, ton rôle de directeur de notre parution institutionnelle t'allait à merveille. On pourrait te prendre à la légère avec tes billevesées et contrepèteries, tes fanfaronnades et rodomontades... mais tu as fait du lourd dans les 16 000 exemplaires du courrier, les 48 000 pages écrites et publiées. Et comment ne pas saluer ta dernière prestation à la revue, presque plus beau, presque plus intelligent, presque plus grand, presque plus maigre que l'original...te permettant d'accéder au statut envié de « mini moi ». Tu rentres à la maison, au bureau, tu t'occuperas des enfants, jonglera avec les emplois du temps et les activités d'éveil puisque c'est ta femme qui maintenant restera tard au Conseil pour refaire Ie monde de notre profession. Je te rends à tes clients et à ton cabinet. ELECTIONS ORDINALES < VIE DU BARREAU Jean-Claude BOUCHARD Ta très grande connaissance de notre environnement professionnel, des enjeux de nos positionnements et tes responsabilités au sein de I'ACE ont fait de toi un membre incontournable de mon conseil dans les discussions et les positions prises. Ton expérience antérieure au sein du même conseil de 1999 à 2004 et ta vie professionnelle au sein d'un cabinet renommé, ont été un atout précieux pour ton bâtonnier et j’en ai largement bénéficié. Tu m'as particu!ièrement secondé dans Ie dialogue renoué avec l'université, la mise en place de partenariats et de colloques. Notre confrère Jean-Claude Bouchard Mandat au conseil de l'Ordre de Janvier 2005 à décembre 2010 Grand professionnel et renommée européenne j’ai eu Ie plaisir de te compter dans les rangs de mon conseil pour nous faire aborder aux rives d'une fiscalité professionnelle mal fichue, injuste et sclérosante pour les cabinets surtout cabinets individuels. Nous nous sommes félicités de la clarté de tes exposés et de ta passion pour la question de constitutionnalité dont tu as compris avant tous les autres l'avenir pour les citoyens et les avocats. Le troisième Barreau de France et tu I'as compris, doit s'appuyer sur son université et collaborer étroitement avec elle. Les projets ont remarquablement avancés pendant ces deux ans. C'est ce que tu as fait avec beaucoup d'efficacité. Pour des raisons qui te sont personnelles, tu préfères privilégier ta vie de famille, ton mari Bernard et surtout tes petits enfants. Nous ne pouvons pas te Ie reprocher même si nous regretterons ton esprit caustique et piquant. Hélène LEONARD-BERNARD Tu t’es passionné pour les finances de notre Ordre, les accompagnant malgré les crises en cascade. Ta prudence, ton anticipation nous ont permis de traverser les années de mon bâtonnat en construisant une véritable politique financière sage, cohérente et profitable pour les finances de l'Ordre. Avec beaucoup de réalisme, tu t'es rapproché des autres CARPA dans la perspective d'un regroupement au niveau de !a Cour, Ie mouvement est lancé et suit son chemin à petits pas. Que de tout cela tu en sols remercié et Ie Barreau doit t’en être reconnaissant Nicole COURRECH DU PONT Notre confrère Hélène Léonard-Bernard. Mandat au conseil de l'Ordre de Janvier 2005 à décembre 2010 Tu as consacré beaucoup de ton temps à notre institution ordinale, toujours ponctuelle, efficace et disponible. Tu as mis au service du conseil ta grande compétence et ton expertise en droit du travail. J'ai été amené plus d'une fois à solliciter pour des tâches au delà de leur complexité, surtout délicates car elles touchaient à I'honoraire. Situation difficile dont les conséquences qu'elles pouvaient avoir sur l'exercice professionnel de nos confrères. II faut aussi rappeler que tu as anime la réflexion de notre conseil sur la médiation et les modes alternatifs de résolution des litiges et que tu as pris une part active à l’organisation de nos colloques. Notre confrère Nicole Courrech du Pont Mandat au conseil de I'ordre de Janvier 2009 à décembre 2010 Enfin, comment ne pas se souvenir de I'aide efficace que tu apportais au Bâtonnier lorsque les débats un peu animés ont enflammés nos conseils, demandant alors un peu de calme car tu n'entendais plus rien. Merci pour tout cela Hélène. 33 VIE DU BARREAU > ELECTIONS ORDINALES Enfin je souhaite saluer I'élection de notre nouveau Bâtonnier pour les années 2011-2012. Madame le Bâtonnier SCHEFFLER Ma chère Catherine, Que te dire que tu ne sais déjà : de ta fonction, de tes responsabilités, de la grandeur et des servitudes de ces deux prochaines années au cours desquelles tu conduiras l'Ordre et tu représenteras chacun des confrères de notre Barreau. Déjà beaucoup d'entre nous ont pu apprécier ton sens de la confraternité, de ta gentillesse et de ta disponibilité. Ton curriculum vitae est bien représentatif de ta vocation au Madame Catherine delà de la profession d'avocat Scheffler, Bâtonnier élu. que tu as embrassée dès ta prestation de serment au sortir du CRFPA de Versailles le 12 décembre 1984. Très vite, le 15 janvier 1985, tu as rejoint le Barreau des Hauts de Seine où tu as retrouvé tes camarades de faculté Claude Duvernoy et Alain Boulard et plus si affinités. Si il est un engagement qui te caractérise c'est bien ta vocation pour l'enseignement. Ton arrivée dans l'univers du droit et sur les bancs de I'université t’a ouvert en premier les bras de notre ami et Bâtonnier Alain Boulard, mais également I'appétence pour le partage et I'apprentissage des matières juridiques. Dès 1980, tu as rejoint les rangs des chargés d'enseignement à l’université de Nanterre où ta fermeté encadre les esprits biens faits de nos nouvelles générations de juristes ou d'avocats. Tu as dispensé aussi des cours pour ouvrir à l'univers du droit des étudiants à I'EBS (école européenne de gestion) de 1984 à 2008 où ta compétence, ton francparler ont faits merveille. Combien de générations de paresseux, indolents ont dû s'extraire de la mollesse de leur indifférence intellectuelle pour la rigueur de notre droit, de ses concepts et raisonnements. En un sens, tu les accompagnes pour qu'ils quittent le foisonnement de l'adolescence pour éclore en adulte sérieux et compétent. D'ailleurs, cela t'a valu la remise de la décoration de Chevalier de l'Ordre des palmes académiques, honneur récompensant ta patience et ta sollicitude pour ces générations d'étudiants qui sont passés entre tes mains. Très vite, tu as rencontré sur ta route le centre de formation professionnelle de Versailles : ton terrain et ta passion. Tu l'as connu de chaque coté du miroir : 34 Monsieur le Bâtonnier Philippe-Henri Dutheil et Madame Catherine Scheffler, Bâtonnier élu. élève et maître, tu as veillé à l’éclosion de générations successives de jeunes confrères. Tu as côtoyé comme membre du Conseil d’Administration du Centre tous les directeurs, les professeurs, les responsables de formation, les magistrats. Tu as suivi les réformes, participé aux congrès des centres de formation, les grandes messes de la conférence des bâtonniers, du CNB enfin tous les machins que la profession a pu inventer. Mais jamais tu ne t'es lassée, d'ailleurs après I'avoir présidée en 2002 et 2003, tu as été recrutée pour assurer la direction de 13 formation continue en 2007. Signe du destin I'année de ton Bâtonnat le Président du centre sera un membre du Barreau, un de tes prédécesseurs au bâtonnat. Parmi les missions de service public des avocats, tu as choisi de rejoindre le groupe des mineurs où tu fais merveille pour ramener ces jeunes vers des comportements plus civils ou civiques. Cette activité t’as permise de rester proche des confrères qui participent au pénal d'urgence dans la quotidienneté de leur exercice. Comme si tu ne connaissais pas suffisamment les avocats de notre Barreau, tu t'es engagée dans la vie ordinale : tu as consacré plus de 12 années de ta vie à tes mandats de membre du Conseil du 1er janvier 1997 au 31 décembre 2002 et du 1er janvier 2005 au 31 décembre de cette année, soutien inconditionnel sous le Bâtonnat de ton mari et associé Alain Boulard. Tu as été élue comme administrateur de la CARPAN pour les années 2004 à 2009. Ton intimité avec les avocats n'est plus à démontrer : tu les rencontrés à l'école, puis aux prestations de serment, enfin tu les suis dans leur pérégrination professionnelle au fil des rapports de changement d'adresse professionnelle, de démission, d'omission, car faut-il le rappeler, tu es en charge de la lourde tâche de rapporteur général du Tableau de notre ordre... d'ailleurs tu revendiques à juste titre ta consanguinité avec le Barreau. Tu prolonges ta contemplation professionnelle, habileté suprême, en participant depuis sa création à la revue des jeunes avocats, quels que soient Ie Bâtonnier et le maître de cérémonie : Patrick Quibel, Pierre-Ann Laugery, Jacques-Olivier Harrus, ELECTIONS ORDINALES < VIE DU BARREAU Hélène Gerson-Mairot, Isabelle Clanet-dit-Lamanit, Jean-Philippe Bidegainberry, Et j’en oublie peut-être. Tu as donc autour de toi beaucoup de fées qui se sont penchées sur ton berceau de bâtonnier et qui t'accompagneront sur le chemin que tu as choisi. Tu as reçu le suffrage de tes pairs et je forme Ie vœu qu'il te porte à regarder plus haut, plus loin vers une profession plus forte, plus dynamique, plus créatrice ….. Tu connais, tu as vu mais pour vaincre il faut un regard nouveau, étreindre le Barreau dans toutes ses composantes au delà de I'affectif et du passé et s'allier au-delà d'un cercle restreint. Il faut que tu réinventes une nouvelle ambition qui te soit propre, originale et porte notre Barreau dans la réalité des deux années qui se préparent avec ses conflits, ses accélérations. Connaissant tes qualités je sais que tu relèveras ce défi et que tu es de taille a définir non pas un nouveau cap à notre Barreau, ce qui serait une erreur, mais à maintenir fermement le cap que les bâtonniers qui t'ont précédé ont fixé et que Bâtonnier après Bâtonnier nous nous efforçons de conserver. Tu sais que tu pourras compter sur moi pour ce magnifique défi. Les nouveaux membres élus au Conseil de l’Ordre. Monsieur le Bâtonnier Philippe-Henri Dutheil et Madame Catherine Scheffler, Bâtonnier élu. Monsieur Jean-Michel Hayat, Président du Tribunal de Grande Instance de Nanterre et Monsieur Philippe Courroye, Procureur de République. Madame Catherine Scheffler, Bâtonnier élu, Monsieur le Bâtonnier Alain Boulard. 35 VIE DU BARREAU > ELECTIONS ORDINALES DISCOURS DU BÂTONNIER SCHEFFLER L’heure n’est cependant pas encore venue de chanter vos louanges. Je me réserve donc pour le début d’année prochaine à l’occasion de l’hommage qui vous sera rendu par le Barreau reconnaissant. FELICITATIONS AUX NOUVEAUX ELUS MEMBRES DU CONSEIL DE L'ORDRE: Madame Catherine Scheffler, Bâtonnier élu lors de son discours. Monsieur le Président, Monsieur le Procureur, Monsieur le Bâtonnier, Nous allons travailler deux années durant ensemble. Sachez que le Conseil de l’Ordre, c’est comme un orchestre, si le Bâtonnier le dirige - avec ou sans baguette - il n’est rien sans ses musiciens. Mesdames/Messieurs les membres du Conseil de l’Ordre, anciens et nouveaux, Tous n’ont pas la même expérience. Mes Chers Confrères et ami/es, Tous n’ont pas la même virtuosité. Permettez moi tout d’abord de vous avouer mon émotion et ma fierté en cet instant, quelques minutes après la proclamation de cette élection en qualité de 20ème Bâtonnier de notre Barreau. Tous ne jouent pas du même instrument. Monsieur le Président, Monsieur le Procureur, Merci de votre présence à cet événement du Barreau qui témoigne de la qualité de nos relations tant au plan humain qu’institutionnel. Ce n’est ni le temps ni le lieu pour engager le dialogue. Mon propos de ce jour se bornera donc à vous assurer que vous trouverez en moi une interlocutrice ouverte à une « collaboration franche et cordiale comme on dit au Quai d’Orsay », pour reprendre les termes mêmes employés à l’intention du Bâtonnier de l’époque par Madame Marie Françoise Petit, ancienne Présidente de ce Tribunal, lors de l’audience de rentrée solennelle 2001, celle-ci poursuivant, je cite toujours, « le dialogue suppose la volonté d’écouter l’autre, l’acceptation que sa parole perturbe votre propre parole - dia-logos - comme l’étymologie l’indique. Le dialogue entendu en ce sens étant mille fois préférable aux échanges courtois mais insignifiants ou aux rapports liquoreux qui dissimulent mal l’indifférence ». Vous pouvez, Monsieur le Président, Monsieur le Procureur, compter sur moi pour un échange de cette nature, loyal, sans compromission ni arrière pensée, guidé par l’intérêt général, dans le respect des prérogatives et attributions qui sont les nôtres et des principes et valeurs dont nous sommes les garants dans nos fonctions respectives. Monsieur le Bâtonnier, J’ai marché dans vos pas tout au long de l’année écoulée et dans quelques semaines je poursuivrai seule le chemin. 36 Mesdames et Messieurs les nouveaux élus du Conseil de l’Ordre, permettez moi, avant toute chose, de vous adresser mes plus vives félicitations. Mais tous doivent suivre la même partition si l’on veut que règne l’harmonie et non la cacophonie. Nous devons avoir présent à l’esprit d'une part que n’avons pas droit à la fausse note et que nous devons à nos Confrères qui nous ont élus l’accord parfait. D'autre part que nous ne sommes pas seuls et que l’orchestration de notre petite musique spécifique, si nous voulons qu’elle soit audible, se doit de s’inscrire dans un concert plus vaste qui est celui de la profession dans son ensemble. Cette alliance entre nouveauté, dynamisme, expérience est riche d’une alchimie prometteuse qui devrait permettre d’assurer le changement dans la continuité. Soyez toutes et tous les bienvenu/es. REMERCIEMENTS AUX MEMBRES DU CONSEIL DE L'ORDRE SORTANTS : Je ne peux pas, à cet instant, ne pas évoquer celles et ceux qui quittent le Conseil parce qu’ils ou elles ont achevé leur mandat ou choisi de l’écourter. C’est le cas d’Hélène Léonard, d’Isabelle Besombes Corbel, de Nicole Courrech Dupont, de Jean-Claude Bouchard et Jean Philippe Bidegainberry. Nous vous recevrons, comme le veut la tradition, en début d’année prochaine lors d’une cérémonie qui vous sera consacrée et ce sera l’occasion pour moi de rappeler l’ampleur de votre dévouement à la cause commune. Je sais cependant votre disponibilité pour continuer à assurer certaines missions. Ce n’est donc pas un adieu mais un simple au revoir. ELECTIONS ORDINALES < VIE DU BARREAU Mais dès à présent, je souhaite m’adresser plus particulièrement à Hélène, Isabelle et Jean Philippe, mes vieux complices, avec lesquels j’ai partagé de réels moments d’amitié, et leur exprimer mon sincère regret de ne pas les avoir à mes côtés pendant mon Bâtonnat tant leur fidèle soutien m’a toujours été précieux. REMERCIEMENTS A L’ENSEMBLE DES MEMBRES DU BARREAU : Je tiens enfin : - à remercier toutes celles et ceux qui, par leur participation à ces élections et/ou par leur présence ici ce soir, témoignent de la vitalité de notre institution ; - à dire une nouvelle fois à toutes celles et ceux qui m’ont honorée de leurs suffrages, ma reconnaissance, bien sûr, mais aussi que je m’emploierai à être digne de la confiance qu’ils m’ont témoignée et surtout que je compte sur eux pour les deux années à venir ; - à appeler au rassemblement tous les confrères quelque soit leurs choix, leurs idées : vous le savez, les temps sont durs, la profession est malmenée, des réformes importantes sont en cours ou à venir, certains de nos confrères sont fragilisés, nous ne pouvons plus nous permettre de nous diviser mais devons au contraire nous rassembler autour de nos valeurs communes et nous enrichir de nos mutuelles différences pour progresser ensemble vers les objectifs que nous aurons arrêtés. DE LA NECESSAIRE IMPLICATION DE TOUS : La participation à la vie ordinale ne doit pas se limiter aux périodes électorales. Je compte par conséquent sur chacun d’entre vous pour prolonger cet engagement au cours des mois qui viennent en concourant aux actions de l’Ordre. Soyez bien conscients que rien n’est possible sans vous. Votre concours au quotidien me sera non seulement utile mais nécessaire. Je souhaite donc veiller à garder le contact au quotidien et à ce que perdure une communication directe et un échange permanent de nos aspirations, de nos informations, de nos savoirs. Mieux se connaître me semble en effet la meilleure manière de mieux se comprendre pour mieux vivre ensemble. Mes chers confrères, ma porte vous sera donc toujours ouverte et vous ne devez pas hésiter à la franchir. Madame Catherine Scheffler, Bâtonnier élu lors de son discours. transmettre soit à ma toque PN 40 soit à mon adresse électronique. DE LA COHESION : Le Bâtonnier, c’est comme un premier de cordée. Il ouvre la voie mais son sort est (au sens propre et figuré) lié à celui de celles et ceux qui le suivent… et réciproquement. La cordée peut aussi bien sauver celui qui dévisse que précipiter le groupe dans la crevasse. Pour conquérir des champs d’activité nouveaux et arriver à y planter notre drapeau, encore faut-il ne pas oublier d’assurer nos ancrages et ne pas négliger notre camp de base. Les plus conquérants peuvent certes toujours viser de nouveaux sommets mais les sherpas ne doivent pas être abandonnés en chemin. Pour se lancer à l’assaut de parois inexplorées, la cohésion, la motivation et l’implication de l’ensemble des membres du groupe sont indispensables : la course ne se mène pas les uns sans les autres. Aussi ne devons nous pas oublier que notre profession doit marcher sur deux jambes : la défense et le conseil. A défaut, nous courrons le risque de finir clopinclopant voire unijambiste, ce qui n’est pas le meilleur moyen d’arriver en haut de la montagne. Il ne peut être contesté que la profession doit nécessairement s’adapter aux évolutions de notre société, investir de nouveaux domaines d’activité et modes d’exercice mais il ne faut pas négliger pour autant notre périmètre d’action historique. Comment convaincre les avocats de l’intérêt d’un exercice en entreprise si nous ne défendons pas également l’intérêt d’un exercice de l’avocat en juridictions ? Toutes occasions de nous rencontrer et toutes suggestions seront les bienvenues. Si nous avons progressé de façon relativement équilibrée et satisfaisante depuis 1992, il ne faudrait pas se résoudre à ce que le judiciaire devienne le parent pauvre. Certains m’ont déjà rendue destinataire d’un certain nombre d’idées et je vous invite à continuer à me les Durant mon Bâtonnat, nous fêterons le 20ème anniversaire de la fusion des professions. 37 VIE DU BARREAU > ELECTIONS ORDINALES Je n’ai aucune envie de prononcer à cette occasion une oraison funèbre. DES ACTIONS A MENER : Mes chers confrères, au cours de l’année écoulée, j’ai beaucoup écouté et appris auprès de notre Bâtonnier, de nos Confrères, de nos instances professionnelles, de nos interlocuteurs institutionnels, de nos partenaires. Le moment est venu de m’inscrire dans la lignée des Bâtonniers qui ont présidé depuis 1972 aux destinées de notre Barreau, dont nous fêterons comme il se doit la quarantaine (rugissante) au cours de ma deuxième année de Bâtonnat, pour défendre l’unité de notre profession afin qu’elle soit forte et entendue, œuvrer ensemble pour préparer l’avenir et « avancer dans un monde de droit » en n’oubliant jamais que partout où est le droit doit être l’avocat, dernier rempart de toutes les libertés. Certaines réflexions sont à mener : - exclusivité de la représentation en justice devant toutes les juridictions, - revalorisation de la prestation juridique, - périmètre du droit, - reconnaissance d’un statut de l’avocat en qualité d’acteur et non de simple auxiliaire de justice, - gouvernance, … ce ne sont que quelques illustrations, la liste n’est pas exhaustive. Certaines réformes sont d’ores et déjà en cours : - les procédures collaboratives et participatives, - contrats de collaboration, - la fusion avec les avoués et la réforme de la procédure d’appel, - la dématérialisation et de la communication électronique (RPVA), - l’acte contresigné d’avocat, - les structures d’exercice et l’interprofessionalité. Elles doivent être finalisées et vont nécessiter des actions d’accompagnement notamment de formation et de mise en œuvre pour résoudre un certain nombre de difficultés pratiques et à ce titre mobiliser nos énergies. Un grand chantier est ouvert : celui de la réforme de la procédure pénale avec ou sans suppression du juge d’instruction, avec ou sans modification du statut du Parquet. La première étape en est la réforme de la garde à vue avec une date d’échéance imposée par le Conseil Constitutionnel : Juillet 2011. Il y a donc urgence et notre Commission pénale y travaille. Nous devons être vigilants et mener les justes combats contre toute atteinte aux libertés et aux droits de la défense. 38 Madame Catherine Scheffler, Bâtonnier élu lors de son discours. Il apparaît difficile de dissocier la réforme de la garde à vue de celle de l’aide juridictionnelle. Il est plus que temps d’agir sur le sujet quand on constate l’indécence de la dotation budgétaire prévue par la Chancellerie de ce chef soit sauf erreur 80 millions d’euros France entière … moins que la subvention de l’Etat de fonctionnement du seul Opéra Bastille qui s’élève à 120 millions d’euros ! Il y a tout lieu de penser que la semaine d’action du 13 au 17 Décembre - et notamment le 15 décembre journée morte pour toutes les activités judiciaires et juridiques - ne sera que le signe annonciateur d’actions beaucoup plus radicales. Le dispositif de l’aide juridictionnelle doit être réformé dans son ensemble. A défaut, la défense des justiciables les plus démunis risque de ne plus pouvoir être assurée. Nous ne pouvons accepter l'idée d'un droit à moindre coût et d'une justice à moindres droits Au-delà de ces sujets d’importance nationale, nous devons aussi agir pour que notre Barreau se voie reconnaître la place qu’il mérite non seulement au sein de nos instances professionnelles mais aussi par l’ensemble des institutions et collectivités au plan local, régional, national et international. Nous devons nous ouvrir sur l’extérieur, renforcer nos coopérations et créer du lien avec la société civile. Il serait donc souhaitable que nos Confrères titulaires de mandats électifs ou assurant des responsabilités au sein d'associations ou d'autres organismes se fassent connaitre pour que nous puissions envisager des partenariats. CONCLUSION Mes chers confrères, Vous me permettrez pour conclure de faire mienne une citation de CLEMENCEAU qui résumait ainsi sa philosophie de l’action : « Il faut savoir ce que l’on veut Lorsqu’on le sait, il faut le dire Et lorsqu’on l’a dit, il faut le faire » J’entends la faire mienne et vous invite à poursuivre autour d’une coupe en votre honneur, en l’honneur de nos élus, de notre Barreau, le troisième de France par la taille, le premier dans mon coeur. ELECTIONS ORDINALES < VIE DU BARREAU Hélène Léonard-Bernard, Membre du Conseil de l’Ordre, Monsieur le Bâtonnier André Gourmelen, notre confrère Nathalie Muller. Monsieur le Bâtonnier André Gourmelen et Monsieur le Bâtonnier Philippe-Henri Dutheil. Hélène Léonard-Bernard et Monsieur le Bâtonnier François-Xavier Mattéoli. Monsieur le Bâtonnier Philippe-Henri Dutheil et Madame Catherine Scheffler, Bâtonnier élu. Monsieur Jean-Michel Hayat, notre confrère Jacques Taquet, Monsieur Philippe Courroye, notre confrère Carol Ifrah-Bouccara. Monsieur le Bâtonnier Alain Boulard, Monsieur le Bâtonnier Christophe Ricour, Monsieur Jean-Michel Hayat et Monsieur Philippe Courroye. 39 VIE DU BARREAU > VIE DE L’ORDRE RÉCEPTION DE MADAME LONGUET : RAPPORT POUR SIMPLIFIER, MODERNISER ET CONFORTER LE SECTEUR D’ACTIVITÉ DES PROFESSIONS LIBÉRALES 5. Organisation de l’accompagnement professions non règlementées ; des 6. Renforcer la structure de concertation des professions libérales (CNCPL) ; 7. Pour un socle commun de règles d’éthique ; 8. La participation des professions libérales aux conseils d’administration des caisses de sécurité sociale ; 9. La fusion des caisses d’assurance maladie Ile de France et Province des professionnels libéraux ; 10. La participation des professionnels libéraux dans les Agences régionales de santé ; 11. Les avantages familiaux ; 12. Fonds de solidarité vieillesse ; Aux termes de sa mission, confiée par Monsieur Novelli, Secrétaire d’Etat chargé du Commerce, de l’Artisanat, des Petites et Moyennes Entreprises, du Tourisme, des Services et de la Consommation, notre confrère, Madame Brigitte Longuet, après avoir auditionné près de 150 personnes (acteurs des professions concernées, Ordres et Syndicats professionnels des professions réglementées et non réglementées, représentants des usagers tel que le MEDEF, la CGPME et les associations de consommateurs) a déposé son rapport pour simplifier, moderniser et conforter le secteur d’activité des professions libérales. Le Barreau remercie vivement notre confrère, Madame Brigitte Longuet, d’avoir assuré, malgré un agenda très chargé, le mardi 16 novembre 2010, une conférence débat présentant les grandes mesures de son rapport sur les professions libérales. Les confrères présents, très attentifs aux propositions formulées, ont posé de nombreuses questions sur le statut du collaborateur libéral, l’interprofessionnalité, les honoraires, ou encore la procédure participative. Le rapport de Madame Brigitte Longuet propose 33 mesures concrètes pour simplifier, moderniser et conforter le secteur d’activité des professions libérales : 1. La définition de l’activité libérale ; 2. Les conséquences en termes de principes d’affiliation au régime de retraite ; 3. Les conséquences en termes de prise en charge des non réglementées ; 4. Le renforcement de la présence des professionnels libéraux dans les institutions : conseil économique social et environnemental (CESE) ; 40 13. Une mutuelle des activités libérales ; 14. Le groupement libérales ; momentané d’entreprises 15. Le recours aux sociétés de droit commun pour l’exercice des professions libérales règlementées ; 16. L’ouverture aux capitaux extérieurs des SEL ; 17. Permettre à la société civile professionnelle de devenir unipersonnelle ; 18. S’assurer du respect du statut de collaborateur libéral ; 19. Améliorer le statut du collaborateur libéral en garantissant un délai de prévenance VIE DE L’ORDRE < VIE DU BARREAU proportionnel à l’ancienneté du collaborateur libéral ; 20. Amélioration de la couverture sociale des collaborateurs libéraux ; 21. Extension au collaborateur libéral des mesures fiscales relatives aux cessions ou donations d’entreprise aux salariés ; 22. Extension du régime de l’auto-entrepreneur ; 23. EIRL ; 24. Améliorer le régime créances/dettes ; 25. Permettre aux titulaires de BNC de bénéficier du principe de la liberté d’affectation comptable en matière d’actif professionnel ; 26. Harmonisation BNC – BIC des dépenses avec les charges ; 27. Adoption de la nomenclature du plan comptable général de 1999 ; des sociétés civiles professionnelles qui se transforment en sociétés d’exercice libéral ; 28. Etendre la faculté d’option pour l’IR des SARL de familles aux SELARL ; 31. Création d’une dotation investissement pour encourager les regroupements de structures sur les territoires défavorisés ; 29. Création d’une dotation pour investissement (DPI) ; 30. L’extension de la réduction d’impôt au titre des frais financiers supportés pour l’acquisition de droits sociaux (article 199 terdecies – 0 B du code général des impôts) aux membres 32. Extension du bénéfice de l’article L. 243-5 du code de la sécurité sociale aux personnes physiques exerçant à titre libéral ; 33. Indice des loyers des activités tertiaires et des professions libérales. 41 VIE DU BARREAU > VIE DE L’ORDRE CONFÉRENCE DÉBAT SUR LE « FONCTIONNEMENT ET DEVENIR DES INSTITUTIONS EUROPÉENNES » L’influence du droit européen, et par conséquent des institutions européennes, est de plus en plus prégnante dans notre ordonnancement juridique. Comment identifier l’institution responsable, la répartition des Les dernières péripéties concernant la garde à vue « à la française » et la décision de la Cour de Cassation du 19 octobre 2010 qui a jugé que le système actuel de la garde à vue n’est pas conforme au droit européen et plus précisément à la Convention européenne des droits de l’homme, n’en sont qu’une illustration. sur l’avenir de ces institutions. Il est donc à l’heure actuelle essentiel pour tout avocat de mieux comprendre l’action des institutions européennes, leurs enjeux, leurs priorités et la façon dont elles prennent en compte les préoccupations des citoyens, des justiciables... En effet, derrière l’Union Européenne, qui pilote ? Est-ce le Conseil Européen, la Commission Européenne, le Parlement Européen… ? pouvoirs au sein de l’Union ? Par ailleurs, il convient également de se pencher, de s’interroger Madame Nicole Fontaine, ancienne Présidente du Parlement Européen, ancien Ministre délégué à l’Industrie et Avocat au Barreau des Hauts-de-Seine et Monsieur Jacques Barrot, ancien Vice-président de la Commission Européenne, ancien Ministre du Travail et Membre du Conseil Constitutionnel, sont venus débattre le 13 décembre dernier de ces questions fondamentales et nous faire part de leur point de vue autour d’une table ronde ayant comme modérateur Monsieur Christophe Plagniol, Avocat au Barreau des Hauts-de-Seine et membre du Conseil de l'Ordre, Cabinet CMS Bureau Francis Lefebvre. Monsieur le Bâtonnier Dutheil, Monsieur Christophe Plagniol, modérateur de ce débat, membre du Conseil de l’Ordre et Madame Nicole Fontaine, ancienne Présidente du Parlement Européen, ancien Ministre délégué à l’Industrie et Avocat au Barreau des Hauts de Seine. Monsieur Jacques Barrot, Monsieur Christophe Plagniol et Madame Nicole Fontaine Monsieur Christophe Plagniol et Madame Nicole Fontaine. Des confrères très attentifs Madame Nicole Fontaine, Monsieur Christophe Plagniol et Monsieur Jacques Barrot, Membre du Conseil Constitutionnel, ancien Vice-Président de la Commission Européenne, ancien Ministre du Travail. 42 VIE DE L’ORDRE < VIE DU BARREAU DINERS DE QUARTIERS DU 26 OCTOBRE 2010 Les diners de quartiers réunissent régulièrement autour du Bâtonnier les avocats d’un même secteur géographique. Ce diner est l’occasion pour les avocats de faire connaissance ou de se retrouver dans un cadre autre que professionnel dans un moment de convivialité et de confraternité. Monsieur le Bâtonnier est toujours accompagné des deux Secrétaires de la Conférence 2010, Mademoiselle Anne-Cécile Martineau et Monsieur Rodolphe Goix ainsi que de Monsieur Jean-Philippe Bidegainberry, membre du Conseil de l’Ordre, président de la Commission Vie du Barreau. Le Dîner de Rueil-Malmaison organisé par Madame Cécile Turon a eu lieu le 26 octobre 2010. 43 VIE DU BARREAU > VIE DE L’ORDRE RÉCEPTION D’UNE DÉLÉGATION CHINOISE DU DÉPARTEMENT DE LA JUSTICE DE LA PROVINCE DE ZHEJIANG Notre Barreau a eu le plaisir d’accueillir les membres de la délégation chinoise du département de la justice de la Province de Zhejiang lors de leur visite professionnelle de deux jours en France, le mardi 14 décembre 2010. La délégation chinoise était composée de Messieurs : - Guangjun Zhao, Directeur général du département de la justice de la province de Zhejiang ; - Shiming Ma, « associé conseil » du département de la justice de la province de Zhejiang ; - Yonggen Ji, consultant de l’association des avocats de la province de Zhejiang ; - Jingzhong Zhang, Président de l’association des avocats de la province de Zhejiang ; - Sanlian Chen, Secrétaire général de l’association des avocats de la province de Zhejiang ; - Jun Zou, Directeur du comité anti-dumping et commerce international de l’association des avocats de la province de Zhejiang ; avocat au sein de la société d’avocats Kamai Law à Zhejiang. L’objectif de cette visite est de leur présenter le fonctionnement et les compétences de notre Ordre ainsi que le système judiciaire français, la profession d’avocat et notre déontologie, l’évolution de la carrière des avocats et la formation professionnelle continue, enfin la discussion sur d’éventuels projets d’échanges entre la France et la Chine. Les membres de la délégation chinoise ont posé des questions sur l’organisation des Ordres d’avocat en France, sur la réglementation de la profession et la formation des jeunes avocats. Un moment de convivialité et de détente a suivi la visite du Tribunal. Les membres de la délégation chinoise et française lors du cocktail Au centre, Monsieur Guangjun Zhao, Directeur général du département de la justice de la province de Zhejiang, à gauche un des membres de la délégation de la chinoise, à droite son traducteur. Au centre, Monsieur Guangjun Zhao, Directeur général du département de la justice de la province de Zhejiang, entouré des membres de la délégation chinoise. Les membres de la délégation chinoise et française Notre confrère Jean-Yves Toullec, Monsieur le Bâtonnier Philippe-Henri Dutheil, Notre confrère Stéphane Alaphilippe, Madame Jing Jing Yu. Monsieur Guangjun Zhao et Monsieur Philippe-Henri Dutheil lors de la visite du Tribunal Monsieur Yuan Chengfei, Monsieur JeanYves Toullec, Monsieur le Bâtonnier Philippe-Henri Dutheil, Monsieur Stéphane Alaphilippe, Madame Jing Jing Yu. Monsieur Guangjun Zhao et Monsieur le Bâtonnier Dutheil lors du traditionnel échange de cadeaux. 44 VIE DU CONSEIL DE L’ORDRE < VIE DU BARREAU RELEVES DE DECISIONS DU CONSEIL DE L’ORDRE RELEVE DE DECISIONS DU CONSEIL DE L'ORDRE DU JEUDI 14 OCTOBRE 2010 Monsieur le Bâtonnier demande donc l'avis du Conseil de l'Ordre sur une éventuelle jonction du Barreau des Hautsde-Seine à cette procédure. Le Conseil de l'Ordre donne un avis favorable. GOUVERNANCE – ADOPTION DU RAPPORT DEFINITIF ENCOURS Monsieur le Bâtonnier indique que l'encours du portefeuille se maintient en global, ce qui est une bonne nouvelle et par ailleurs, s'agissant des produits financiers, les résultats sont également dans la lignée des prévisions, ce qui permet de rester parfaitement en phase avec le budget tel qu'il a été arrêté pour 2010. SURENDETTEMENT Monsieur le Bâtonnier indique qu'à la suite des débats qui ont eu lieu lors du Conseil de l'Ordre du 30 septembre 2010, Messieurs les Bâtonniers François-Xavier Mattéoli et Alain Boulard ont établi un rapport de synthèse communiqué aux membres du Conseil afin que ces derniers puissent en prendre connaissance et prendre position sur son adoption à titre définitif, avant de le transmettre au C.N.B. Monsieur le Bâtonnier rappelle qu'en matière de surendettement, à la suite de l'entrée en vigueur de la loi dite Béteille, le contentieux du surendettement doit être désormais confié à un T.I. au lieu d'un T.G.I. Dans le ressort du tribunal de grande instance de Nanterre, il a été décidé de confier ces contentieux au T.I. d'Asnières, notamment en raison de la meilleure accessibilité des locaux de ce tribunal. Par ailleurs, le T.I. d'Asnières, à la différence de T.I. comme celui de Boulogne, ne s'était pas vu jusqu'alors affecté de contentieux spécifiques (exemple départage prud'homal pour le T.I. de Boulogne). Il propose que les membres du Conseil prennent connaissance du rapport d'une manière plus approfondie et transmettent leurs éventuels commentaires. Par ailleurs, des débats plus approfondis seront organisés prochainement sur la problématique du suffrage et de ses modalités. Le Président du T.G.I. a souhaité recueillir en amont l'avis du Conseil de l'Ordre sur ce projet. Le Conseil exprime un avis positif. GARDE A VUE / AJ / SUITE DE L'A.G. ORDINALE VENTES JUDICIAIRES – VERIFICATION L'AUDIENCE DES CHEQUES DE CAUTION A Monsieur le Bâtonnier indique qu'il a décidé de faire intervenir les services de l'Ordre dans le cadre de la vérification des chèques de caution lors des ventes judiciaires. Cette démarche fait suite à une demande de la Présidente de la chambre en charge des ventes judiciaires, à la suite d'incidents intervenus lors d'une audience tenue il y a 10 jours. En effet, il s'est avéré qu'un confrère qui ne disposait pas d'un chèque de caution a enchéri. Il est devenu adjudicataire, ce qui a soulevé une difficulté à l'audience. Dans ce contexte, il a été demandé qu'une personne de l'Ordre soit présente aux audiences pour vérifier le dépôt du chèque de caution. Pour la première audience au cours de laquelle ce dispositif a été mis en place, Madame Caroline Mercier-Havsteen était présente à cette première audience en tant que membre du Conseil de l'Ordre. Elle indique qu'il serait sans doute souhaitable de rappeler à Madame Florence Le Lann, en charge d'assister à ces audiences pour l'Ordre, l'étendue de son rôle. Madame Cécile Turon indique qu'elle va se rapprocher de cette dernière et de Madame Dominique LarroumetFricaudet, afin qu'elle soit parfaitement au fait de ce qui est attendu d'elle. LOCAUX – RECOURS DEVANT LE CONSEIL D'ETAT – BARREAU DE VERSAILLES Monsieur le Bâtonnier indique que le Barreau de Versailles a décidé d'exercer un recours devant le Conseil d'Etat sur la question des loyers demandés par les juridictions au titre de l'occupation par les Ordres de leurs locaux. CONVOCATION POUR OMISSION ADMINISTRATIVE Différents dossiers sont évoqués et des décisions sont prises pour deux confrères. Monsieur le Bâtonnier indique que lors de l'assemblée générale ordinale, Monsieur Grégoire Noël a présenté un rapport sur l'aide juridictionnelle et Monsieur Jean-Pierre Choquet un rapport sur la garde à vue. A l'issue de l'assemblée générale, trois propositions d'action se sont dégagées. Monsieur le Bâtonnier souhaite recueillir l'avis du Conseil de l'Ordre sur les vœux émis. Il indique à titre d'information qu'à la suite de la journée d'action du 29 septembre, une assemblée générale extraordinaire du C.N.B. doit avoir lieu le 1er octobre, à laquelle sera présente Madame le Ministre Michèle Alliot-Marie. Par ailleurs, Monsieur le Bâtonnier rappelle que la Cour Européenne des Droits de l'Homme vient de condamner la France. Enfin, une décision doit être rendue par la Cour de Cassation sur ce sujet, le 19 octobre. A la suite de l'assemblée générale, il souhaite donc que le Conseil puisse prendre position. S'agissant particulièrement de l'A.J., Monsieur le Bâtonnier indique qu'une grève du zèle est proposée. Elle consisterait en fait à demander la stricte application de la circulaire dite « Lebranchu » qui prévoit notamment qu'une audience ne doit pas dépasser 6 heures, qu'elle doit se faire en présence d'un greffier et que la collégialité du tribunal soit la règle. Monsieur le Bâtonnier, au regard des échanges, propose d'attendre la position de la Conférence des Bâtonniers qui doit être arrêtée le 22 octobre et de mettre à l'ordre du jour du Conseil de l'Ordre du 27 octobre, le vote des mesures décidées par l'assemblée générale ordinale. Si les 45 VIE DU BARREAU > VIE DU CONSEIL DE L’ORDRE mesures décidées le 22 octobre, devaient être différentes de celles de l'assemblée générale ordinale, Monsieur le Bâtonnier proposerait alors de convoquer une nouvelle assemblée générale extraordinaire pour statuer sur les modalités d'actions proposées. PRIX GASTINEAU A la demande de Monsieur le Bâtonnier, notre confrère Blaise Alfred Ngando, lauréat du Prix Gastineau 2010, est reçu. Celui-ci fait un compte rendu extrêmement détaillé des démarches qu'il a entreprises au cours des derniers mois, notamment pour créer un partenariat avec l'université de Yaoundé. Notre confrère indique qu'il a fait beaucoup de démarches en ce sens car il espère qu'au delà de son année d'intervention au titre du Prix Gastineau, des relations durables puissent être établies avec l'université de Yaoundé et le Barreau, ce qui pour lui serait une satisfaction. Monsieur le Bâtonnier, au nom de l'ensemble du Conseil de l'Ordre, le remercie et le félicite vivement pour la qualité de ses actions. DOSSIERS TABLEAU Madame Catherine Scheffler, rapporteur général, est entendue en son rapport. RELEVE DE DECISIONS DU CONSEIL DE L'ORDRE DU MERCREDI 27 OCTOBRE 2010 CONFERENCE DES BÂTONNIERS L'assemblée générale qui était prévue le 22 octobre et lors de laquelle devaient être décidées différentes actions au niveau national, s'agissant de l'aide juridictionnelle et de la garde à vue, a été reportée au 19 novembre. COLLOQUE D'AUTOMNE Une conférence-débat se tiendra le 13 décembre prochain. Elle aura pour thème « Fonction et devenir des institutions européennes ». Seront présents Monsieur Jacques Barrot, membre du Conseil constitutionnel, ancien ministre et ancien commissaire européen ainsi que notre confrère Nicole Fontaine, ancien Président du Parlement Européen. HEDAC A l’issue de la deuxième session de l'Hedac, les résultats sont les suivants : 375 élèves ont été reçus et 6 ont été définitivement ajournés. Sur ces 375 futurs confrères, un peu plus de la moitié dispose déjà d'un contrat de collaboration. 46 CORRESPONDANT INFORMATIQUE ET LIBERTE Ce rapport, présenté par Madame Magali Serror-Fienberg, porte sur un type d'activité susceptible d'être exercé par les confrères à l'heure actuelle. Depuis 2004, les entreprises doivent procéder à la nomination d'un correspondant informatique et liberté. En 2010, soit 6 ans après l'entrée en vigueur de cette loi, 6 500 entreprises ont procédé à la désignation d'un tel correspondant. Cette fonction peut être exercée par un salarié de l'entreprise mais également par un tiers. Se pose la question de savoir si lorsque cette fonction est exercée par un tiers, elle doit être confiée plutôt à des avocats ou à des personnes ne disposant pas de ce statut. Or, la profession devrait se positionner sur ce type d'activité car les avocats offrent des conditions d'exercice de cette fonction que n'offrent pas de simples consultants. A cet égard, un rapport avait été présenté au C.N.B. en mars 2009. Une convention a également été signée entre le président Wickers et la C.N.I.L. Néanmoins, différentes officines de consultants se sont rapprochées de la C.N.I.L. pour être agréees comme correspondants informatique et liberté. La loi ne pose pas de conditions spécifiques quant à la nature des tiers à qui cette fonction peut être déléguée. Il est donc sans doute utile que le Barreau des Hauts-deSeine se positionne par rapport à cette activité et se rapproche du C.N.B. en ce sens. A la suite de ce rapport, le Conseil décide donc de mandater Madame Magali Serror-Fienberg pour établir une note à destination du C.N.B. en ce sens. 10/18/05 – MODIFICATIONS DU REGLEMENT INTERIEUR Dans la mesure où le rapporteur, Monsieur le Bâtonnier François-Xavier Mattéoli est absent, il est proposé d'examiner les propositions de modifications lors de ce Conseil et de procéder à leur adoption au prochain Conseil de l'Ordre. Les points à examiner seront les suivants : 1. Les notions d'aide juridictionnelle et commission d'office sont supprimées et remplacées par la notion d'aide juridique. Cette notion couvre-t-elle les commissions d'office ? N'est-il pas plus pertinent de maintenir la notion d'aide juridique, juridictionnelle et commission d'office ? 2. Il est fait mention d'une loi n° 90. Il s'agit sans doute d'une erreur. 3. Article 54 : Il est fait référence à la collaboration libérale ou la collaboration salariale. Or, l'exercice de la profession d'avocat étant par essence libérale, il serait peut être opportun de remplacer ces deux distinctions par collaboration salariée et non salariée. OMISSION ADMINISTRATIVE D'UN CONFRERE 4. La transposition de l'article 55, notamment sur la durée de la période d'essai doit être revue car elle créée une confusion entre les périodes d'essai des collaborateurs salariés et non salariés. Sur la limitation des obligations, il convient là encore de se poser la question de la notion d'aide juridique. Après en avoir délibéré, le Conseil a, à la majorité de ses membres, arrêté la décision d'omission. 5. Article 62.1 : même remarque sur la notion d'aide juridique. VIE DU CONSEIL DE L’ORDRE < VIE DU BARREAU 6. Article 65 : il conviendrait de revoir la rédaction en considération de la convention collective. 7. Transposition de l'article 100.2 : il conviendrait de revoir la référence à l'article 179.1 du décret. TABLEAU Madame Catherine Scheffler, rapporteur général, est entendue en son rapport. RELEVE DE DECISIONS DU CONSEIL DE L'ORDRE DU MARDI 9 NOVEMBRE 2010 COMMISSION PRADA Monsieur le Bâtonnier indique qu'une commission présidée par Monsieur Prada a été chargée d'une mission destinée à renforcer la compétitivité de la place juridique de Paris. Il indique qu'il conviendrait que le Barreau des Hauts-de-Seine puisse pleinement prendre part aux réflexions menées dans le cadre de cette commission. D.B.F. existe donc un siège supplémentaire à pourvoir. Monsieur le Bâtonnier indique qu'il y a 9 postes à pourvoir pour 10 candidats. MODIFICATIONS DU R.I.N. Monsieur le Bâtonnier François-Xavier Mattéoli rappelle qu'en considération du principe de hiérarchie des normes, le Règlement Intérieur National doit être intégré dans le Règlement local tel quel et qu'il n'est pas susceptible de modifications même si l'on peut regretter que certains articles soient mal rédigés. Il rappelle, s'agissant de la distinction entre les notions de collaboration libérale et collaboration salariale, que si l'on peut regretter que ces deux termes soient désormais utilisés, ils figurent dans des textes de loi et qu'il n'est dès lors pas possible de modifier cette terminologie. S'agissant de l'article 65 sur la rupture du contrat, l'article prévoit que la dispense de préavis du collaborateur salarié se fasse avec l'accord des deux parties. Or, ceci est contraire à la convention collective qui ne prévoit pas d'accord des deux parties. Monsieur le Bâtonnier François-Xavier Mattéoli propose donc de modifier l'article 65 pour procéder à la suppression de ce paragraphe. Monsieur le Bâtonnier rappelle qu'un questionnaire relatif au droit européen des contrats a été adressé à l'ensemble des avocats. Le Conseil de l'Ordre adopte cette proposition. Monsieur le Bâtonnier François-Xavier Mattéoli a été chargé, par le comité scientifique de la fondation du droit continental, de la centralisation des réponses à ce questionnaire, afin de faire valoir la position des avocats français. Une demande de subvention de l'arbre de Noël organisé par l'U.J.A. est soumise au Conseil. CONGRES DE L'U.I.A. Monsieur le Bâtonnier Pierre Berger rappelle à ce sujet que la Conférence des Cent avait décidé de faire face de façon solidaire au sinistre. Il avait été convenu à l'époque que le Barreau de Paris prendrait à sa charge 50 % et que les autres 50 % seraient pris en charge par les grands Barreaux. Une convention a ensuite été signée avec le C.N.B. Il y a eu des discussions sur la nature exacte de cette convention (prêt d'honneur ou autre). La décision rendue par la Cour de Cassation il y a quelques mois a mis un terme à tout espoir de pouvoir recouvrer les sommes versées au titre de la décision d'appel. Le mandat de Monsieur le Bâtonnier Claude Duvernoy, en tant que Président du Comité Français, venant à échéance fin décembre, son successeur a été désigné. Il s'agit de notre confrère parisien, Monsieur Jérôme Cayol. PROTOCOLE ARTICLE 91 Le protocole signé avec la Chancellerie venant à échéance fin décembre, un protocole n° 9 destiné au financement de notre intervention a été établi de concert avec les deux chefs de juridiction du tribunal et envoyé à la Chancellerie pour homologation. A ce jour, il n'y a pas de retour de la Chancellerie, qui a indiqué ne pas avoir encore reçu l'ensemble des protocoles des différents Barreaux. RENTREE DU BARREAU Monsieur le Bâtonnier se félicite du succès de la Rentrée de la Conférence. De très nombreux confrères étaient présents. Il tient particulièrement à souligner la qualité de la prestation des deux secrétaires au regard du peu de temps de préparation dont ils ont disposé. SUBVENTIONS Le Conseil accorde cette subvention. SINISTRE DE BASTIA Différents Barreaux ont donc proposé l'idée de créer un fonds de garantie pour prévenir et gérer ce type de litige. La création de ce fonds doit se faire pour l'avenir et non pour gérer le litige de Bastia. Participera donc à ce fonds l'ensemble des Barreaux à l'exception de Paris. Néanmoins, il a été convenu que pour tenir compte de l'avance faite sur le litige de Bastia par certains grands Barreaux, ceux-ci bénéficieraient d'un crédit dans le cadre des cotisations qui vont être appelées pour abonder le fonds à créer. ELECTIONS ORDINALES Les simulations qui ont été faites permettent de penser que ces crédits devraient être apurés d'ici une période de 2 à 3 ans. Madame Nicole Courrech du Pont a souhaité démissionner de ses fonctions de membre du Conseil de l'Ordre. Il Par ailleurs, Monsieur le Bâtonnier Pierre Berger indique que certaines tensions ont été suscitées notamment du 47 VIE DU BARREAU > VIE DU CONSEIL DE L’ORDRE fait de la difficulté à reconstituer l'historique de la procédure et les comptes exacts au titre de ce litige. Il a donc été demandé au Barreau de Bastia de faire un effort en ce sens. Or, il apparaitrait au terme des comptes faits que la Conférence des Cent aurait a priori versé 2/3 des sommes et Paris, 1/3. De plus, dans le cadre de ce sinistre, il avait été décidé que la carpa de Bastia soit regroupée avec la carpa d'Aix en Provence, mais un rapport a été fait sur les difficultés suscitées par ce regroupement, difficultés qui devraient pourtant pouvoir être surmontées. En synthèse, le C.N.B. a donc bien pour mission de répartir la charge contributive entre les Barreaux de la Conférence des Cent et Paris. Paris contribuera bien pour le litige de Bastia mais ne souhaite pas participer en revanche au fonds de garantie. Monsieur le Bâtonnier François-Xavier Mattéoli rappelle que le sinistre de Bastia est très particulier dans la mesure où il s'agit d'un défaut de surveillance d'un compte carpa par l'Ordre. Que par ailleurs, il y a eu dans ce litige un changement d'assurance et que du fait d'un défaut d'information dans le délai de prévenance du nouvel assureur, celui-ci n'a pas accepté de couvrir l'Ordre. Il s'agit donc d'un cumul de facteurs peu courants avec une faible probabilité que cela se reproduise. Le fonds à mettre en place n'aura donc pas besoin d'être abondé de manière importante. Ce litige soulève néanmoins la question du manque de personnel de certaines de nos institutions. Par ailleurs, il est certain que ce dossier n'a pas été extrêmement bien géré puisque la commission de contrôle des carpa ne s'est déplacée que plusieurs années après le sinistre. Il serait sans doute opportun d'envisager de sous-traiter le traitement de ce type de dossiers à des confrères pour éviter ce risque de mauvaise gestion des dossiers. Monsieur le Bâtonnier François-Xavier Mattéoli rappelle également que dans le cadre de la collaboration avec l'AMRA (assurance maniement de fonds), le Barreau devrait bénéficier d'une baisse de cotisations du fait de la création de ce fonds. PRESIDENCE DE L'HEDAC Monsieur le Bâtonnier rappelle que deux présidences échoient cette année au Barreau des Hauts-de-Seine au 1er janvier 2011. A savoir, le Conseil Régional de Discipline, pour lequel Monsieur le Bâtonnier a proposé Monsieur le Bâtonnier Bruno Berger-Perrin et l'Hedac. Il rappelle que le Barreau des Hauts-de-Seine dispose d'un administrateur titulaire, Monsieur Jacques Taquet, et d'un administrateur suppléant, Madame Maya Assi. Traditionnellement, le candidat est présenté au dernier Conseil d'Administration de l'Hedac de l'année pour prendre effectivement ses fonctions lors du premier Conseil d'Administration de l'année suivante. Cette année, le dernier conseil se tiendra le 17 novembre. Le Conseil d'Administration de l'Hedac approuve le nom proposé par le Bâtonnier du Barreau concerné. Il existe cependant une condition posée par les statuts, à savoir que la personne proposée pour la présidence doit être administrateur de l'Hedac. Or, à ce jour, Monsieur le 48 Bâtonnier a interrogé l'administrateur en titre et le suppléant et aucun des deux n'a souhaité se porter candidat. Monsieur Jacques Taquet, à la demande du Bâtonnier, remettra sa démission d'administrateur titulaire lors du Conseil d'Administration du 17 novembre, pour laisser la place au futur Président. Or, il appartient au Conseil de l'Ordre de se prononcer sur la désignation de cet administrateur. Le Conseil de l'Ordre désigne Monsieur Pascal Mayeur à la majorité des voix. ADOPTION DES VOEUX GENERALE DE L'ORDRE DE L'ASSEMBLEE Monsieur le Bâtonnier rappelle que trois actions ont été proposées par l'assemblée générale ordinale : - Il est demandé l'application de la circulaire Lebranchu auprès des juridictions. - Il est prévu de bâtir un argumentaire circonstancié sur la garde à vue et sur le projet soumis par le gouvernement à destination de parlementaires. - Enfin, il est prévu également d'organiser un lobbying par l'intermédiaire du C.N.B. sur le financement de l'aide juridictionnelle. Monsieur le Bâtonnier rappelle qu'il avait été convenu d'attendre la position qui devait être prise au plan national par le C.N.B. et la Conférence des Bâtonniers sur ce mouvement d'action. Or, l'assemblée générale de la Conférence des Bâtonniers qui devait se tenir a été reportée au 19 novembre 2010. Après débat, le Conseil adopte les vœux de l'assemblée générale selon les modalités proposées par Monsieur le Bâtonnier. CONTRATS DE COLLABORATION Monsieur le rapporteur Arnaud Chastel rappelle le contexte du rapport qui lui a été demandé. Il y a depuis quelques années des demandes de requalification régulières de contrats de collaboration libérale en salariat. Néanmoins depuis quelques mois, ces demandes de requalification s'accompagnent également d'actions sur un plan pénal avec des tentatives de requalification en travail dissimulé, le fondement de ces actions reposant sur le fait que l'adoption du statut de collaborateur libéral permettrait de dissimuler une forme de travail et d'éviter ainsi de payer un certain nombre de cotisations. Monsieur le Bâtonnier propose que Monsieur Arnaud Chastel anime un groupe de travail au sein du Conseil. Les membres du Conseil de l'Ordre qui souhaiteraient participer à ce groupe de travail doivent se rapprocher de Monsieur Arnaud Chastel à cet effet. La première réunion se tiendra le 2 décembre. TABLEAU Madame Catherine Scheffler, rapporteur général, est entendue en son rapport. VIE DU CONSEIL DE L’ORDRE < VIE DU BARREAU RELEVE DE DECISIONS DU CONSEIL DE L'ORDRE DU JEUDI 25 NOVEMBRE 2010 REFORME DU CREDIT D'IMPÔT RECHERCHE Monsieur le Bâtonnier attire l'attention des membres du Conseil sur le courrier qui lui a été adressé par le Bâtonnier Thierry Wickers, relatif à la réforme du crédit d'impôt recherche dont il a été transmis copie à l'ensemble des membres du Conseil. CONSEIL DE DISCIPLINE Monsieur le Bâtonnier François-Xavier Mattéoli indique qu'il a sollicité, dans le cadre du Conseil de discipline où il remplaçait le Bâtonnier, des sanctions à l'encontre de deux confrères. Dans un dossier, il a sollicité l'interdiction d'exercer pendant une année au regard de l'ensemble des éléments du dossier et dans l'autre, la radiation a été requise dès lors qu'il s'agissait d'un détournement de fonds avéré. Les délibérés ont été fixés respectivement au 29 novembre et 8 décembre prochain. PROCEDURE DE MEDIATION Monsieur le Bâtonnier Claude Duvernoy indique qu'il a pris attache avec Madame Hunter-Falck, juge au Tribunal d'Instance de Puteaux et juge départiteur au Conseil de Prud'hommes de Nanterre. Il est indiqué qu'il y a une proposition d'introduction de la médiation via le départage au sein du Conseil de Prud'hommes. Cette médiation serait applicable en particulier dans les dossiers dans lesquels il est question de discrimination ; Madame Hunter-Falck pensant que la médiation est particulièrement adaptée dans ces cas là. Les parties seront donc invitées à se rendre à une réunion d'information sur la médiation. Si les parties sont favorables à cette médiation, il y aura donc une convocation à la plus proche audience de départage. plus médiatisé étant Saclay. L'université de Paris-Ouest, dans ce cadre, va également soumissionner au titre du domaine du droit, de l'économie et de la gestion. Dans ce cadre, l'université Paris-Ouest a proposé que l'Hédac puisse être un partenaire académique de l'université. DEMANDE DE PARTENARIAT AVEC L'UNIVERSITE DE YAOUNDE Madame Nicole Courrech du Pont relaye la demande du professeur Pougoue, de l'université de Yaoundé. Celui-ci a en effet pour objectif de créer un master intitulé « Théories juridiques, droit comparé et mondialisation ». Dans le cadre de ce master, trois options seraient ouvertes aux étudiants, dont certaines sont susceptibles d'intéresser particulièrement notre Barreau, à savoir l'option « droit comparé appliqué » et « juriste multilingue » et l'option « droits de l'homme et état de droit ». Ce partenariat comprendrait deux aspects, à la fois un partenariat avec des praticiens dans un certain nombre de domaines et un soutien financier. Le Conseil adopte donc cette proposition. GARDE A VUE Monsieur Jean-Pierre Choquet qui représentait Monsieur le Bâtonnier à l'assemblée générale de la Conférence des Bâtonniers, rappelle que le projet de loi sur la garde à vue a été soumis à l'assemblée. Or, ce projet est très critiqué par la profession car les prétendues avancées qu'il contiendrait sont en trompe l'œil. La Conférence des Bâtonniers a donc proposé de fournir une contre proposition de texte au gouvernement qui s'articule autour de quatre grands principes, à savoir : - Le rappel du caractère exceptionnel de la garde à vue qui ne serait possible que lorsque la peine potentiellement encourue est supérieure à trois ans. - Un contrôle de la garde à vue non pas par le Procureur mais par le juge des libertés et de la détention. - L'intervention effective de l'avocat dès la première heure avec la possibilité de prendre connaissance de l'ensemble du dossier et notamment des procèsverbaux établis. L'AVOCAT EN ENTREPRISE Lors de l'assemblée générale du Conseil National des Barreaux, le résultat du vote intervenu sur la question de l'avocat en entreprise a été de 41 voix pour et 41 voix contre. Le Président Wickers considère que le projet est repoussé et le débat clos pour sa mandature. En effet, pour que l'avocat puisse exercer sa véritable fonction de conseil, il faut qu'il puisse avoir accès aux procès-verbaux afin de pouvoir rapprocher les déclarations de son client et les éventuels éléments à charge contenus dans les procès-verbaux. ARRET DE LA COUR DE CASSATION DU 15 NOVEMBRE 2009 DANS L'AFFAIRE ALMA Monsieur le Bâtonnier François-Xavier Mattéoli indique que cet arrêt est particulièrement intéressant puisqu'il s'agit d'une décision de la Cour de Cassation sanctionnant une pratique illégale du droit par un cabinet de consultants. Dans ce dossier, le C.N.B. est en effet intervenu de manière volontaire à la procédure pour faire sanctionner cette violation du monopole des avocats. UNIVERSITE PARIS-OUEST Dans le cadre du « Grand Emprunt », plusieurs universités postulent et déposent des dossiers pour bénéficier de dotations dans le cadre des pôles dits d'excellence, le Par ailleurs, il est important que l'avocat puisse avoir accès à ces procès-verbaux car son intervention au titre de la garde à vue risque de conduire à une forme d'authentification à la fois sur la forme mais aussi sur le fond, des déclarations faites dans le cadre de la garde à vue. - Introduire la possibilité de l'intervention de l'avocat dès la première heure même dans les régimes dérogatoires de garde à vue (stupéfiants, terrorisme), la profession ne remettant pas en cause la possibilité d'avoir un régime dérogatoire en terme de durée de la garde à vue. Par ailleurs, la profession souhaite attirer l'attention sur le fait qu'il est indispensable de lier à la fois les 49 VIE DU BARREAU > VIE DU CONSEIL DE L’ORDRE principes devant gouverner la réforme de la garde à vue aux moyens qui vont être mis à la disposition de la profession pour assurer le respect de ces principes. En effet, la question des moyens pose des questions fondamentales. Se pose un problème d'image. Si les moyens qui sont offerts au titre de la garde à vue sont insuffisants, il est à craindre que peu de confrères se portent candidats pour assurer ces gardes à vue. Or, dès lors que les textes permettront aux personnes en garde à vue d'être assistés d'un avocat, il est évident qu'une personne qui n'aura pas trouvé d'avocat dans ce cadre, pourra beaucoup plus difficilement par l'intermédiaire de son avocat, dans la suite de la procédure, remettre en cause ce qui a été dit en garde à vue. Ainsi que l'avait indiqué le Président Pouchelon, un droit qui n'est pas financé n'est pas un droit. S'agissant du mouvement de grève, Monsieur le Bâtonnier indique que les Barreaux n'ont pas adopté de positions complètement homogènes, certains Barreaux ayant décidé de grèves lorsque la présence d'un avocat est obligatoire, d'autres, comme le nôtre, optant plutôt pour un mouvement consistant à réclamer l'application de la circulaire Lebranchu. Il a néanmoins été décidé à la Conférence des Bâtonniers qu'un mouvement national serait mené sur la semaine du 13 au 17 décembre avec une journée pic (15 décembre) lors de laquelle toute activité judiciaire et juridique sera suspendue. Il est également proposé de prendre des conclusions de nullité en les présentant dans le cadre des audiences pénales. Par ailleurs, une rencontre est prévue avec les parlementaires afin d'exposer la position de la profession sur le projet de loi. Monsieur Jean-Pierre Choquet souligne également que l'extension du champ de l'intervention de l'avocat en garde à vue pose également la question des ressources humaines. Il faut en effet à la fois pouvoir mobiliser plus de confrères mais également s'assurer de la bonne formation de ces confrères dès lors que l'intervention dans le cadre de la garde à vue va requérir une compétence et une technicité plus importante. La commission pénale propose donc d'organiser des sessions de formation à la garde à vue. Les confrères qui auront été formés pourront alors figurer sur les listes de permanences de garde à vue. Il va donc falloir s'organiser de façon collective pour pouvoir assurer les permanences. Monsieur le Bâtonnier propose donc d'acter la participation du Barreau à la semaine de mobilisation du 13 au 17 décembre et souhaiterait notamment que dans ce cadre, les grands cabinets du Barreau actent de leur participation à la journée du 15. Par ailleurs, il propose également que les mouvements résultant des vœux adoptés de l'assemblée générale, soient initiés avant le 13 et commencent donc dès le lundi 6 décembre. Il en informera les chefs de juridiction. 50 NOMINATION DU COMMISSAIRE AUX COMPTES Monsieur le Bâtonnier rappelle qu'il a missionné Monsieur Jean-Claude Bouchard et Monsieur Jacques Taquet afin de rencontrer les cabinets ayant répondu à l'appel d'offres du Barreau pour la fonction de commissaire aux comptes. Monsieur Jean-Claude Bouchard indique qu'ils ont procédé à l'interrogation des candidats en définissant 4 à 5 points importants. Il rappelle que ce choix s'est fait en deux temps : dans un premier temps, 15 réponses ont été retenues. A l'issue de ce premier choix, six candidats étaient encore en lice. Sur ces six candidats, il est proposé de retenir Madame Spiri, en raison de plusieurs critères. Le Conseil de l'Ordre adopte la proposition de retenir Madame Spiri. DOSSIERS TABLEAU Madame Catherine Scheffler, rapporteur général, est entendue en son rapport. RELEVE DE DECISIONS DU CONSEIL DE L'ORDRE DU JEUDI 16 DECEMBRE 2010 CONSEIL REGIONAL DE DISCIPLINE Monsieur le Bâtonnier indique que le Conseil de l'Ordre doit se prononcer sur la désignation des nouveaux membres au sein du Conseil Régional de Discipline. Conformément aux textes, le Conseil qui a pu prendre connaissance de la liste complète des membres du Conseil Régional, adopte cette liste, qui comprend deux nouveaux membres, Monsieur Jean-Philippe Bidegainberry et de Madame Isabelle Besombes-Corbel. Monsieur le Bâtonnier rappelle qu'il convient de procéder à la publication de ladite liste conformément aux textes. Par ailleurs, Monsieur le Bâtonnier François-Xavier Mattéoli rappelle qu'il a été contraint, lors du dernier Conseil de Discipline, de requérir à l'encontre de deux confrères, des sanctions. Les décisions ont été rendues récemment par le Conseil de Discipline. Dans le premier dossier où il avait été requis un an avec sursis de suspension de l'exercice professionnel, la condamnation a été de 6 mois avec sursis. Dans le second dossier dans lequel il avait été requis la radiation, la condamnation prononcée a été, entre autres, de 6 mois fermes. DEMANDES DE SUBVENTION Monsieur le Bâtonnier rappelle que ne sont portées à l'ordre du jour du Conseil que des subventions concernant l'année 2010. Les subventions devant porter sur l'exercice 2011 ne seront examinées qu'au cours de l'année 2011 car il lui semble indispensable que le Conseil ait connaissance du budget 2011 avant de se prononcer sur ces demandes de subventions. Monsieur le rapporteur Olivier Ferrari indique que la subvention sur laquelle le Conseil de l'Ordre est appelé à se prononcer est formée par la Commission Pastorale de VIE DU CONSEIL DE L’ORDRE < VIE DU BARREAU la Terre Brésilienne. Il rappelle que cette association est bien connue du Conseil qui lui a accordé régulièrement des subventions. Une présentation assez détaillée des activités de cette association a d'ailleurs été faite en début d'année. Le Conseil adopte la proposition de subvention. JOURNEE DE MOBILISATION DU 15 DECEMBRE 2010 Monsieur Jean-Pierre Choquet indique que la journée de mobilisation a reçu un accueil très favorable des magistrats dans l'ensemble du ressort du tribunal de Nanterre. Une seule difficulté a été rencontrée au sein du Conseil de Prud'hommes. Il se félicite du fait que plusieurs membres du Conseil de l'Ordre aient assuré une présence en début d'audience, les confrères présents étant à la fois des avocats judiciaires mais également du conseil. Il regrette en revanche que la mobilisation des confrères ait été extrêmement faible. Monsieur le Bâtonnier confirme également que la mobilisation des confrères sur cette journée du 15 décembre 2010 a été très limitée au niveau de la BIF. OMISSIONS ADMINISTRATIVES A titre liminaire et avant de recevoir les confrères qui ont été convoqués dans le cadre des dispositions relatives aux omissions administratives prévues en cas de non paiement des cotisations, Monsieur le Bâtonnier rappelle le contexte dans lequel ces convocations ont été faites. Madame Anne Vaucher, membre de la commission finances, indique en effet que la commission a pu constater un retard important d'un certain nombre de confrères dans le paiement des cotisations ordinales. Une liste permettant de recenser les confrères en retard de paiement de leurs cotisations a été établie et plusieurs lettres de relance leur ont été adressées au cours des derniers mois. La commission finances a pris comme position de relancer les confrères sur les cotisations portant sur les années 2006 à 2008, étant précisé que les cotisations antérieures non payées n'ont pas été visées, la commission ayant considéré qu'il y avait prescription. Au terme de cette action, l'Ordre a pu récupérer une somme de 122.440 euros. A l'issue de ces relances, 43 avocats toujours en retard du paiement de leurs cotisations ont été convoqués devant la commission finances, la convocation ayant pour objet d'entendre les confrères et de comprendre les raisons de leurs retards importants de paiement et de trouver d'éventuelles solutions à des difficultés. Pour les confrères qui se sont présentés devant la commission finances et en fonction des explications données, la commission a proposé des échéanciers de paiements. Les confrères convoqués aujourd'hui sont donc ceux qui ont fait l'objet d'une convocation par la commission finances et qui, malgré cette convocation, n'y ont pas déféré et n'ont pas répondu aux différentes relances du Bâtonnier. Les confrères convoqués sont alors entendus par le Conseil. RECEPTION DE MONSIEUR LE PRESIDENT JEANMICHEL HAYAT, PRESIDENT DU TRIBUNAL DE GRANDE INSTANCE Monsieur le Bâtonnier remercie Monsieur le Président Hayat d'avoir accepté l'invitation du Conseil de l'Ordre pour venir échanger sur un certain nombre de problématiques auquel le tribunal de grande instance est confronté. Il se félicite du dialogue qui a pu être instauré depuis l'arrivée du Président au mois de juillet de cette année. Monsieur le Président Hayat indique qu'il se félicite également des bonnes relations entretenues avec le Barreau et son Bâtonnier. Depuis son arrivée, il a effectivement été confronté à un certain nombre de difficultés qui lui ont permis de dégager 8 constats sur le fonctionnement du tribunal, qu'il expose longuement. Monsieur le Bâtonnier remercie Monsieur le Président de cet exposé sur les modalités et axes de réformes envisagés en termes d'organisation du Tribunal. Monsieur le Bâtonnier souhaiterait partager avec Monsieur le Président un certain nombre de constats ou d'interrogations formulés par les confrères. Monsieur le Bâtonnier souhaite en premier lieu rappeler que les confrères sont confrontés à une dégradation des conditions d'exercice de la justice que les magistrats subissent aussi. Les budgets accordés en la matière par le gouvernement sont insuffisants pour assurer un exercice satisfaisant de la justice dans notre pays. Par ailleurs, Monsieur le Bâtonnier souhaite remercier Monsieur le Président de la bonne coopération qui a permis de procéder à la négociation du nouveau protocole triennal. Il indique à Monsieur le Président que ce protocole a été un des premiers à être validé par la Chancellerie. Il alerte néanmoins Monsieur le Président sur le fait qu'au terme de ce protocole renégocié, le Barreau est confronté à une baisse de la contribution financière versée au profit du Barreau. Monsieur le Bâtonnier souhaite également attirer l'attention de Monsieur le Président sur les difficultés auxquelles sont confrontés les justiciables et les confrères dans le cadre du fonctionnement du bureau d'aide juridictionnelle, le délai moyen d'obtention d'une décision étant de 6 mois. Sur le R.P.V.A., Monsieur le Bâtonnier précise que si les confrères du Barreau se sont moyennement mobilisés au départ, c'est parce qu'ils ont été confrontés à un mauvais déploiement de ce système au sein de la juridiction, ce qui n'a pas été très incitatif. Par ailleurs, Monsieur le Bâtonnier rappelle qu'un des freins importants réside dans le fait que les confrères du Barreau de Paris ne sont pas raccordés au système R.P.V.A. et que cela limite donc l'intérêt de la connexion au système. Il pense qu'à cet égard, la juridiction se doit d'avoir un rôle moteur. Il rappelle notamment qu'à cet égard la juridiction et le Barreau ont décidé que la prise des dates de référés ne pourrait se faire désormais que par le biais du R.P.V.A. ou en se déplaçant au greffe. Il souligne néanmoins que pour parvenir à motiver les confrères, il conviendrait d'envisager très rapidement un fonctionnement effectif du R.P.V.A. au niveau pénal. 51 VIE DU BARREAU > VIE DU CONSEIL DE L’ORDRE Monsieur le Bâtonnier souhaite également évoquer le sujet des locaux. A cet égard, il rappelle la position de l'Ordre qui est particulièrement claire et qui consiste à indiquer qu'il ne s'oppose pas au paiement des fluides mais qu'en revanche, il est tout à fait exclu que l'Ordre procède au paiement d'un loyer et ce d'autant qu'il rappelle que l'Ordre bénéficie d'un bail à construction dont les modalités prévoient un retour à la juridiction des locaux à l'issue du bail moyennant une occupation à titre gratuit, dès lors que l'intégralité de la construction et de l'aménagement des locaux ont été pris en charge par le Barreau. Par ailleurs, Monsieur le Bâtonnier se permet de rappeler à Monsieur le Président les difficultés liées à l'absence d'un vestiaire au sein de l'annexe qui est désormais un lieu où les confrères passent beaucoup de temps du fait notamment des nombreuses audiences qui s'y tiennent. Enfin, Monsieur le Bâtonnier tient à indiquer que l'Ordre a été particulièrement sensible à son appui lors de la journée d'action et de mobilisation des confrères du 15 décembre, l'objectif de cette mobilisation étant naturellement de parvenir à une modification du projet de loi sur la garde à vue mais également sur les conditions d'indemnisation de l'aide juridictionnelle et ceci dans l'intérêt même des justiciables. Monsieur le Bâtonnier rappelle d'ailleurs que l'Ordre des Avocats du Barreau des Hauts-de-Seine a décidé d'une action consistant à réclamer l'application de la circulaire Lebranchu. A cet égard, Monsieur le Président du Tribunal indique que s'agissant de la durée des audiences, les statistiques dont il dispose montrent que le tribunal est dans sa globalité en conformité avec la circulaire Lebranchu, les audiences de plus de 6 heures étant quasi exceptionnelles. TABLEAU Madame Catherine Scheffler, rapporteur général, est entendue en son rapport. La traduction juridique est une affaire de professionnel ! Christine GRIMAUD Traductrice indépendante Spécialité : juridique Anglais => Français Allemand => Français ■ Contrat, (conditions générales, mises en demeure…) ■ Droit des sociétés (statuts, actes de constitution, Kbis…) ■ Procédure judiciaire civile et pénale (jugements, rapports d’expertise, pièces de dossier…) ■ Arbitrage (clause d’arbitrage…) ■ Propriété intellectuelle (cession de marque, décision de l’OHMI…) ■ Fiscal (Bilan, rapports…) ■ Finance (Garanties, contrat de crédit…) ■ Sécurité sociale & retraite (code de la sécurité sociale, Allocation de pension d’invalidité…) ■ Droit du travail (Contrat de travail, courriers…) ■ Baux & Immobilier (contrat de bail, règlement de copropriété…) ■ Droit européen (formulaires de déclaration….) Tél.: 01 39 69 86 09 - Port.: 06 10 20 66 38 Email: [email protected] 52