Rapport de fin de séjour
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Rapport de fin de séjour
Jean-Noël Bettinelli Ecole Centrale de Lyon Promotion 2012 Rapport de fin de séjour Explo’RA Sup 15 mai – 11 Août 2011 IHI Corporation, Yokohama (横浜 横浜), 横浜 Japon Cette année, comme chaque année depuis une trentaine d’années, nous étions 4 étudiants de l’Ecole Centrale de Lyon à effectuer notre stage d’application au « IHI engineering center », situé dans le quartier d’Isogo (磯子) à Yokohama (横浜), Japon. Ce stage de trois mois se situe dans un contexte de travail d’ingénieur. a) Vie pratique Logement Cette année, contrairement aux années précédentes, nous n’étions pas logés dans le dortoir de l’entreprise, qui était en cours de travaux. Nous étions donc logés à l’hôtel Navios, situé en plein centre de la ville de Yokohama. Cet hôtel avait de toute évidence des relations privilégiées avec l’entreprise, des maquettes de bateaux créés par IHI étant disposées à plusieurs endroits, et les employés d’IHI se retrouvant régulièrement pour des diners et autres meetings dans cet hôtel. Le logement consistait en une chambre de 19.2 m² meublée (cf photo ci-dessus) comportant un lit double, un petit frigo, une télévision (en japonais uniquement), un accès internet (connexion par cable ethernet), ainsi qu’une climatisation règlable, indispensable au Japon en été. Un ensemble toilettes – salle de bains équipé d’environ 7 m² était également présent dans chaque logement. Un portier est présent à l’accueil 24h/24 afin de nous donner nos clés quelle que soit l’heure de notre retour. La station de métro la plus proche, sakuragichô (桜木 町駅) est situé à une dizaine de minutes de marche de l’hôtel. Pour laver son linge, une salle laverie était disponible à notre étage, un lavage + séchage coûtant 300 Yen (3€ environ). En face, une salle remplie de distributeurs automatiques de boissons, nourriture et cigarette permet de pallier le manque de matériel de cuisine en cas de besoin. Ce logement était très pratique, et les seuls points sombres que l’on pourrait y reprocher sont la coupure totale de l’éléctricité de la chambre (sauf la prise du frigo) lorsque l’on n’est pas à l’intérieur (qui empèche notamment de recharger des appareils éléctriques pendant notre absence), et l’impossibilité de cuisiner nous même, faute de matériel adapté. Paiements et nourriture En semaine, nous étions nourris par IHI dans la cantine de l’entreprise, midi et soir, et nous prenions le petit déjeuner à l’hôtel. Les repas du week-end étaient à notre charge et il était très facile de trouver au centre de Yokohama de petits restaurants rapides proposant différents menus à moins de 500 Yen (5€). Le restaurant de l’hôtel étant dénommé « Île de terrasse », le petit déjeuner était un libre service où l’on trouvait un petit déjeuner à la française, à l’anglaise, ou à la japonaise. Les autres repas, eux, étaient exclusivement japonais, et consistaient en un bol de riz, accompagné d’une assiette de viande ou de poisson, ou d’un bouillon de pâtes (râmen ou udon) ainsi que d’un bol de soupe miso. L’hôtel comporte également un restaurant (très couteux), un bar et un karaoké. Un grand centre commercial est disponible juste en face de l’hôtel pour les achats courants, et un « 100Yen shop », magasin dans lequel tous les produits coutent 1€ est présent aux alentours de la station de métro. Au Japon, les paiements sont effectués presque exclusivement en liquide, et il est donc nécessaire d’avoir constamment une somme conséquente d’argent liquide sur soi. La plupart des cartes banquaires sont utilisables dans les offices postaux, et dans certains « combini » (notamment les « 7/11 »), les petits commerces de proximité japonais ouverts 24h/24 et présents un peu partout dans les villes japonaises. Cependant, les retraits à l’étranger sont beaucoup plus limités (par la banque) que les retraits en France, et un pourcentage du retrait est systématiquement intercepté par la banque. Il est donc bon de se renseigner auparavant auprès de sa banque afin de connaitre les conditions de retrait, et de souscrire si possible à une option « internationale » souvent avantageuse, auprès de la banque. Il peut également être bon de suivre l’évolution du cours du Yen afin de retirer de grosses sommes au moment où c’est le plus avantageux. Le cours du Yen ayant été en chute libre durant notre séjour, nous avons souvent préféré retirer de grosses sommes le plus rapidement possible. Stage Les horaires de travail étaient 8h30-12h et 13h-17h30 tous les jours du lundi au vendredi. Si les employés de l’entreprise sont « tenus » culturellement à rester plus longtemps au travail après la sonnerie, nous avions le droit de partir dès 17h30, et le reste de l’équipe nous rappelait même que nous pouvions partir lorsqu’il nous arrivait de faires quelques heures supplémentaires. Cependant, même lorsque nous partions plus tard, tous les membres de notre équipe étaient encore présents sur le lieu de travail. Ce climat de travail est assez éprouvant, mais l’ambiance qui règne dans l’open space est saine et travailler en équipe avec des japonais est un plaisir. Les réunions de travail sont fréquentes au sein de l’entreprise, et celles-ci sont suppléées par d’autres réunions, moins formelle entre les membres d’une même équipe, appelées « nomikai » (littéralement « réunions où l’on boit »). Ces réunions décontractées ont généralement lieu dans un « bar » à la japonaise et permettent à chacun de rencontrer « vraiment » les autres membres de l’équipe sans s’imposer les barrières de la hiérarchie stricte des entreprises japonaises. Le trajet prend environ une demie heure en métro pour aller de l’hôtel au lieu de travail, ce qui est très peu pour le Japon, la plupart des employés mettant plus d’une heure par trajet pour venir au bureau. La communication n’a pas toujours été aisée, la plupart des japonais parlant très peu anglais, et souvent avec un accent très prononcé qui rend difficile les échanges en anglais. Cependant, pour peu que l’on puisse essayer de parler japonais, tous les employés font des efforts afin de parler lentement et audiblement. Cependant les réunions sont toutes menées intégralement en japonais, et la vitesse d’élocution durant ces réunions ne me permettait généralement pas de comprendre la raison de ma présence dans la salle… Vie quotidienne Le climat japonais n’est pas des plus accueillants pour un français habitué au climat jurassien. En effet, l’été se divise en deux parties : la saison des pluies, jusqu’à mi juillet, durant laquelle, comme son nom l’indique, il pleut très régulièrement. Cela n’empèche pas une chaleur parfois suffocante et un taux d’humidité très élevé de s’installer. La seconde partie de l’été est beaucoup plus « estivale » et la chaleur s’accentue encore, mais la pluie disparait. C’est aussi la saison des « typhons », tempêtes tropicales asiatiques, que nous avaons eu la chance d’éviter cette année. Mais si la chaleur extérieure est parfois difficile à supporter, les climatiseurs sont présents partout, dans les magasins, comme dans les métros, et il suffit donc de trouver un lieu couvert pour en profiter. L’achat de téléphone portable à carte prépayée est possible au Japon, mais nous n’en avons pas acheté, nous communiquions exclusivement par internet, certains d’entre nous ayant accès au wifi dans certaine gare grace à leur smartphone. Cependant, cette solution n’a pas toujours été optimale lorsqu’il était nécessaire de se donner rendez vous. Il est notamment de bon ton de donner un point de rendez vous précis connu de tous, afin d’éviter certaines inconvéniences, le point de rendez vous « à la gare de Tôkyô » étant typiquement trop vague, la gare comportant un vingtaine de sorties situées sur plusieurs étages… Yokohama se situe à une trentaine de kilomètres au sud de Tôkyô, ce qui nous a permis de visiter les environs de la capitale avec facilité. Il est bon de savoir que si le réseau ferroviaire japonais est très développé, il est également plutôt couteux, et le prix du trajet dépendant de sa longueur, il est pratique d’utiliser la carte de transport (Suica). L’achat au préalable d’un Japan Railpass peut également être envisagé pour ceux qui souhaiteraient voyager massivement sur une période d’une semaine. Cela peut même être rentable lorsque l’on passe ne serait-ce qu’un un week-end dans le sud du Japon, les trajets en Shinkansen (TGV japonais) étant excessivement onéreux. b) Bilan et suggestions Trouver ce stage au Japon n’a pas été très difficile, des élèves y étant envoyés par l’école tous les ans depuis plus de 30 ans maintenant. Ainsi les contacts de notre professeur de Japonais ont rendu cette candidature plus aisée. Nous avons de ce fait également bénéficié des conseils avisés de nos ainés qui avaient eu une expérience similaire. Cela nous a été très utile surtout après notre arrivée, afin de ne pas commettre trop d’ « erreurs de débutants », notamment sur le point crucial de la politesse japonaise. Ce stage a été pour moi une occasion d’avoir un premier contact direct avec un pays qui m’a toujours intrigué, et ce dans le but de voir si retourner par le futur travailler et vivre au Japon était envisageable. Un séjour « découverte » en somme, qui m’a permis de découvrir les différentes facettes d’un Japon encore hautement traditionnel, avec ses nombreux temples et sanctuaires, mais également à la pointe du développement. Cela va de pair avec la découverte d’une culture fondamentalement différente de la culture occidentale, où les surprises sont monnaie courante. Et si la part de la culture liée au travail en entreprise n’est pas forcément des plus attrayantes, elle reste cependant tout à fait vivable, et ne suffit pas à ombrager le tableau dressé par la richesse de la culture japonaise, qu’il nous a été donné d’entrapercevoir durant ces trois mois. De plus, si les deux années passées à étudier le japonais à l’Ecole Centrale de Lyon m’avaient apporté un bagage théorique et grammatical solide et suffisant pour comprendre et constituer des phrases simples, la mise en pratique était nécessaire. En effet, un contexte d’immersion totale de ce type (puisque je me suis forcé à ne jamais parler en anglais au japonais) permet de faire des progrès fulgurants et apprennent à parler japonais « comme les japonais » et non comme on nous l’enseigne à l’école (non pas que notre enseignement soit de mauvaise qualité, loin de là, mais cela reste l’enseignement dispensé par une seule personne pour faire apprendre la langue de tout un peuple). En plus d’être une expérience enrichissante des points de vue culturel et linguistique, ce stage m’a permis d’avoir une première expérience professionnelle en situation, dans un département de recherche et développement au sein d’une grande entreprise multinationale. Je ne sais pas encore si je retournerai travailler définitivement au Japon par la suite, les paramètres familiaux pesant beaucoup dans la balance, mais il est certain que je vais tout faire pour y retourner par la suite, dans un premier temps dans le but d’y effectuer mon stage de fin d’études. La bourse Explo’RA Sup m’a notamment permis de payer billet d’avion, ainsi que les repas du week-end et les transports, ne laissant à ma charge que le coût des activités extra-travail. Cependant, le coût de la vie à Tôkyô, ainsi que celui du billet d’avion étant parmi les plus élevés au monde, nous avons eu de la chance de ne pas avoir à payer de loyer en plus des autres charges financières, le montant de la bourse ne tenant en aucun cas compte du pays de destination.