Royaume-Uni : Malgré une croissance soutenue, la Old Lady of
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Royaume-Uni : Malgré une croissance soutenue, la Old Lady of
INVESTMENT NEWSLETTER 26 mai 2014 Royaume-Uni : Malgré une croissance soutenue, la Old Lady of Threadneedle Street reste prudente … et à notre avis à juste titre Pour le premier trimestre de l’année (T1/14), la formation autrement dit croissance du produit intérieur l’investissement, n’a progressé que de 0,6% (en Royaume-Uni a été confirmée, brut (PIB) au en seconde brute de capital fixe, glissement trimestriel), soit 1,3 points de pourcentage de estimation, par l’Office des statistiques nationales moins qu’au T4/13. Le détail des chiffres de (ONS) à 0,8% (en glissement trimestriel) contre 0,7% l’investissement souligne toutefois une certaine reprise pour le quatrième trimestre de l’année 2013 (T4/13). de l’investissement privé. En effet, l’investissement En rythme annualisé, la croissance du PIB s’établit à résidentiel et celui des entreprises ont progressé, en 3,1% au premier trimestre 2014, soit sa meilleure glissement trimestriel, de respectivement 1,9% et 2,7%. performance depuis le début de l’année 2008. La contribution des dépenses publiques et du commerce extérieur a été nulle. Les dépenses publiques n’ont progressé que de 0,1% (en glissement trimestriel). En ce qui concerne plus précisément le commerce extérieur, importations et exportations se sont neutralisées en enregistrant toutes les deux une baisse de même ampleur d’environ 1% (en rythme trimestriel). À partir de là, quelles sont les composantes qui ont le plus contribué à la croissance britannique ? La décomposition du PIB montre que la croissance a été principalement portée par la demande domestique et tout particulièrement par les dépenses de consommation des ménages. En glissement trimestriel, les dépenses de consommation des ménages ont progressé de 0,7% au premier trimestre 2014 contre seulement 0,3% au T4/13. La 6A, rue Goethe, L-1637 Luxembourg, Tel.: (+352) 26 895-1, Fax: (+352) 26 895-24 e-mail: [email protected], www.bcee-assetmanagement.lu INVESTMENT NEWSLETTER 26 mai 2014 Dans ce contexte de croissance soutenue, ne devrait-on pas assister prochainement à un relèvement des taux d’intérêt au Royaume-Uni ? La dernière publication des Minutes de la Banque d’Angleterre (BOE - the Old Lady of Threadneedle Street) a certes montré qu’il existe à ce sujet une certaine division entre les neuf membres du comité de politique monétaire, mais qu’au final la BOE a préféré jouer la carte de la prudence en maintenant inchangée l’orientation de sa politique monétaire. Cette décision de la BOE est tout à fait compréhensible et partagée pour l’instant. Même si on parle de croissance soutenue au Royaume-Uni, cette reprise de l’activité demeure fragile. Comme nous l’avons vu plus haut, les dépenses de consommation des ménages sont actuellement le principal moteur de l’activité britannique. Cette croissance soutenue par la consommation des ménages s’est accompagnée au cours des derniers mois d’une baisse du taux de chômage (dernièrement à 6,8%) qui doit pousser les salaires à la hausse. Néanmoins, au cours de cette période sous revue, les salaires n’ont que faiblement augmenté. Ceci signifie Dans ce contexte, une hausse des taux serait dommageable pour les ménages. Cette hausse serait aussi dommageable pour les entreprises. Même si on assiste actuellement à une reprise des investissements, toute hausse des taux aurait un effet néfaste sur les dépenses d’investissement des entreprises, notamment celles financées par endettement. que la progression de la consommation s’est non seulement faite sous l’impulsion d’un effet richesse favorable (hausse des cours boursiers et des prix de l’immobilier) qui a permis d’accroître la confiance des ménages, mais qu’elle s’est aussi faite aux dépens du taux d’épargne qui a continué de reculer. Il est vrai que les récentes évolutions sur le marché de l’immobilier, notamment la hausse rapide des prix immobiliers, justifieraient une hausse des taux en raison du risque financier qu’engendrerait une éventuelle bulle sur ce secteur. Toutefois, nous n’en sommes pas encore à ce stade et on remarque que malgré la hausse rapide De plus, n’oublions pas que l’endettement des ménages demeure à un niveau élevé et que depuis le second trimestre de l’année 2013 on a même pu observer une décélération du désendettement des ménages. L’endettement des ménages, la faiblesse des hausses salariales, ainsi qu’un faible taux d’épargne montrent bien que les consommation fragiles. fondements des à ménages partir s’adapte desquels la demeurent des prix dans ce secteur que l’inflation reste contenue. Les chiffres du mois d’avril montrent, qu’en rythme annualisé, l’inflation se situait à 1,8%, donc toujours en dessous de la cible de 2% de la BOE. De plus, l’accélération de l’inflation d’avril résulte pour l’essentiel d’un effet de base favorable (vacances de Pâques). Cette inflation modeste résulte de l’existence de capacités excédentaires de production, ainsi que de ressources inutilisées sur le marché du travail qui ont 6A, rue Goethe, L-1637 Luxembourg, Tel.: (+352) 26 895-1, Fax: (+352) 26 895-24 e-mail: [email protected], www.bcee-assetmanagement.lu INVESTMENT NEWSLETTER 26 mai 2014 plutôt tendance à exercer des pressions baissières sur Au final, la récente décision de la BOE semble être l’inflation. Il convient de souligner que selon les Minutes justifiée dans le contexte actuel. Mais il est acquis que si de la BOE ces capacités excédentaires sont en baisse, la reprise de l’activité se poursuit au rythme actuel et/ou mais qu’il faut les réduire davantage. Ainsi, on comprend des mieux pressions évolutions sur le marché de l’immobilier qu’à un moment inflationnistes importantes, la BOE préfère pour l’instant ou un autre la BOE aura de plus en plus de mal à temporiser et avoir davantage de preuves d’une contenir les anticipations de hausse des taux. pourquoi qu’en l’absence de risques financiers émergent en raison des diminution de ces capacités excédentaires. Une autre fragilité de l’activité britannique se trouve du côté des exportations. Comme on a pu le voir plus haut, l’ajustement de l’activité ne se fait actuellement pas par l’extérieur, mais par l’intérieur. Les exportateurs britanniques sont actuellement pénalisés par le fait que leurs principaux marchés d’exportation (zone euro) sont à l’heure actuelle peu porteurs. En effet, comme l’a récemment indiqué le Bureau d’analyse de la politique (CPB) aux Pays-Bas, le rythme de croissance du commerce international était dans sa globalité en recul en ce début d’année par rapport à la fin d’année 2013. Un autre élément qui joue en défaveur des exportateurs britanniques est le niveau de la livre par rapport aux principales devises qui engendre une détérioration de la compétitivité. Toute hausse des taux qui aura tendance William Telkes, PhD Economist BCEE ASSET MANAGEMENT à pousser à la hausse la devise domestique serait donc aussi dommageable pour les exportateurs britanniques. Disclaimer : Les opinions, avis ou prévisions figurant dans ce document sont, sauf indication contraire, ceux de son ou ses auteur(s) et ne reflètent pas les opinions de toute autre personne, de BCEE Asset Management S.A. ou de Banque et Caisse d’Epargne de l’Etat, Luxembourg. 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