38 témoins , un film réalisé par Lucas Belvaux, Mais Lucas Belvaux

Transcription

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« Quand Kitty Genovese a été assassinée, il se perpétrait chaque année
environ dix mille meurtres sur le territoire américain », note Didier Decoin
dans le saisissant et poignant roman qu'il consacre à ce fait divers qui a marqué
durablement la conscience collective américaine. Alors pourquoi l'Amérique
s'est-elle souvenue de ce meurtre-là, parmi tant d'au-tres ? A cause,
certainement, de sa particulière atrocité. Mais aussi parce qu'il s'est produit au
vu et au su de plusieurs dizaines de témoins apathiques : « D'après le rapport
rapport
des flics, ils étaient trentetrente-huit. TrenteTrente-huit témoins, hommes et femmes, à
assister pendant plus d'une demidemi-heure au martyre de Kitty Genovese. Bien
au chaud derrière leurs fenêtres. Certains entortillés dans une couverture,
d'autres qui avaient pris le
le temps d'enfiler une robe de chambre... »
C'est ce scandale – cette passivité, ce silence impensables – qui constitue le coeur
méditatif du beau roman de Didier Decoin, qui mêle savamment travail
documentaire et fiction. Ancré dans une Amérique des années 1960 que
l'écrivain sait faire exister remarquablement : le grand New York et sa
topographie, l'évolution sociale des quartiers, l'atmosphère résidentielle et
presque provinciale de ces rues si éloignées de Manhattan, où l'on voudrait oublier que le mal est partout chez lui...
Didier Decoin rend justice, à sa façon, émouvante et même tendre, à la jeune femme sacrifiée, en faisant d'elle
un superbe personnage, attachant, tout ensemble lumineux et plus complexe qu'il ne semblait a priori. La
conclusion, le romancier la laisse à Albert Einstein : « Le monde est un endroit redoutable. Non pas tant à cause
de ceux qui font le mal qu'à cause de ceux qui voient ce mal et ne font rien pour l'en empêcher. ».
»
Le 07/03/2009 Nathalie Crom - Telerama n° 3086
Le film
38 témoins , un film réalisé par Lucas Belvaux,
Avec : Nicole Garcia, Yvan Attal, Sophie Quinton…
La conscience est-elle facile à filmer? Non, assurément.
Mais Lucas Belvaux y parvient dans un captivant "38 témoins" où les
suites d'un crime bouleversent un quartier du Havre.
Une rue du Havre, au cœur de la nuit. Du sang sur le trottoir. Une jeune fille
massacrée à coups de couteau. Et dans les immeubles surplombant la scène du
crime, 38 personnes que la police questionne et qui n'ont rien vu, rien entendu.
Quoique...
Adaptant dans le style sec et serré qu'on lui connaît un roman de
Didier Decoin lui-même inspiré par un fait divers, Lucas Belvaux
nous propose un film "dossier" dans la lignée d'un certain cinéma des années
70 (celui d'Yves Boisset, entre autres) tendu entre polar et reflet critique de la
société.
Il le fait avec un sens aigu du suspense, un refus de toute émotion facile, une
justesse dans l'expression des interrogations morales, et une âpreté que le jeu
à la fois viscéral et retenu d'Yvan Attal relaie de captivante façon.
http://focus.levif.be/loisirs/cinema/sorties-cine/38-temoins/article-4000064143140.htm
Marianne : Comme dans Rapt, vous vous inspirez d’un fait divers. Comment présenteriez-vous votre film : un drame, une parabole ?
Lucas Belvaux : C’est un conte philosophique. Un film qui pose des questions et n’apporte pas forcément de réponses.
Je me suis inspiré de l’histoire de Kitty Genovese, violée et assassinée en pleine rue, en 1964, dans le Queens, à New York. Alors que
ses cris ont attiré l’attention de 38 témoins des immeubles voisins, personne ne lui est venu en aide ou n’a prévenu les secours. Le
problème est de savoir comment
comment la société gère et digère une affaire comme cellecelle-là. EstEst-ce de la lâcheté, de
l’indifférence ? Je n’ai aucune clé. Ce qui me fascine, c’est l’attitude de la société américaine. Il n’y a pas chez les Américains
de notion de non-assistance à personne en danger. Les témoins n’ont donc jamais été jugés. Le flic qui enquêtait était horrifié. Il est
allé voir un journaliste pour rendre cette histoire publique et tenter de susciter une sorte d’opprobre national. Cela n’a pas suffi. L’affaire
a eu deux conséquences, la création du 911 [le numéro d’urgence aux Etats-Unis] et de nombreuses études sociologiques qui sont
parvenues à la conclusion suivante : face à une agression, plus il y a de témoins, moins il y a de chances que
quelqu’un intervienne. Il y a dilution
dilution de la responsabilité.
http://www.marianne2.fr/38-temoins-silence-on-assassine_a216597.html
www.bibliotheques.hainaut.be