CR_HUMBERT Mission en Inde de Jean Louis Bianco
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CR_HUMBERT Mission en Inde de Jean Louis Bianco
La Fondation Jean Jaurès, l'Association pour le socialisme démocratique, ensemble, pour un nouveau débat sur « l'approfondissement de la démocratie » Le séminaire organisé par la Fondation Jean –Jaurès et son partenaire à Delhi, ADS (Association for Democratic socialism), sur le thème de la recherche des voies (démocratie représentative, participative, « inclusive ») permettant d’approfondir la démocratie, a réuni les 3/4 février des représentants importants de partis politiques, des universitaires, des chercheurs et des analystes indiens. La FJJ avait envoyé pour la représenter et intervenir : Jean-Louis Bianco, ancien ministre, député et Philippe Humbert expert pour l'Inde. Après une introduction très politique, brossant la situation générale et les principaux aspects à débattre du Professeur T.K. Oommen, les premiers orateurs, en particulier l’ancien ministre Mani Shankar Aiyar, ont montré comment le pouvoir de l’argent et des médias, les inégalités croissantes et l’absence d’autonomie économique de larges pans de la population (paysans pauvres, femmes, jeunes) constituaient autant de limites à l’exercice réel de la démocratie. Les outils de la démocratie participative décrits par J.L.Bianco à partir notamment de son expérience locale répondent à des pratiques de même inspiration en Inde. Néanmoins, les intervenants indiens ont montré que l’« empowerment » suppose des moyens, une gouvernance minimale, un niveau d’alphabétisation qui sont absents dans de nombreux districts de l’Inde, sans parler des pratiques mafieuses ou même criminelles qui y règnent. La démocratie « inclusive » désigne à la fois le souci de toucher les couches sociales les plus larges, mais aussi d’élargir le contenu des « biens » démocratiques au-delà des droits politiques : droit à la sécurité, à la dignité, à l’éducation, aux facilités du crédit, aux garantie en matière de propriété foncière par exemple. A cet égard, une politique de quotas (« reservations ») n’est pas suffisante car – au delà de l’acquisition des droits - les bénéficiaires doivent pouvoir les exercer concrètement (par exemple, le rôle des femmes dans les conseils municipaux dits « panghayats » reste encore sous influence des castes/classes dominantes) Des instances indépendantes doivent évaluer les résultats de ces politiques et des programmes sociaux lancés par le gouvernement. Il ressort que malgré les différences entre la France et l’Inde ( ne serait-ce par exemple que la population des circonscriptions électorales qui est dix fois plus importante en Inde ), les sujets d’ étude communs ne manquent pas : importance des organismes de contrôle (« Watchdogs ») et des procédures sur le droit à l’information, rôle des médias et des nouvelles technologies de l’information (réseaux sociaux), finance solidaire, services bancaires sur téléphonie mobile, budgets participatifs, conseils de quartiers, autant d’outils pour vivifier le maillage local de la démocratie en France comme en Inde. Le séminaire a permis aussi de prendre contact avec des think- tanks actifs sur ces sujets : “Center for the studies of developing societies”, “Center for Policy Alternatives”, et des Universités privées ( Amity University, Indira Gandhi National Open University ), qui au côté d’ADS pourraient permettre à la Fondation Jean-Jaurès d’élargir encore son interaction avec des acteurs de changement de la société indienne. Les échanges sur ces thèmes se sont poursuivis lors du dîner offert le 3 février par « L’honorable » Shri Subodh Kant Sahay, Ministre du Tourisme de l’Union. Jean-Louis Bianco a eu en dehors du séminaire des entretiens avec plusieurs personnalités : - Shri Mohammad Hamid Ansari, vice-président de l’Inde dans sa résidence et au cours du dîner organisé le 4 février par l’Ambassadeur de France Jérôme Bonnafont, - Dr. Kauschik Basu, conseiller principal aux questions économiques au Ministère des finances, - Ashwani Kumar, Minister des Sciences & Technologies, - Mrs Ravni Thakur du département international du parti du Congrès, - Dalbir Singh, secrétaire national du Congrès, - Bhakta Charan Das, député et ancien ministre, membre du Congrès, - plusieurs autres députés, et des membres d’autres partis progressistes. Jean – Louis Bianco a pu également faire la connaissance du Dr. Sunilam, un « activiste social » très connu, défenseur de la cause des paysans pauvres. Une visite du Centre des sciences humaines, rattaché à l’Ambassade, sous la conduite de son Directeur, Basudeb Chaudhuri, et une rencontre avec des sympathisants résidents à Delhi ont également eu lieu le 5 février. Philippe Humbert consultant et expert pour la FJJ