L`affaire Pinault Budget : l - Boulogne
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L`affaire Pinault Budget : l - Boulogne
La mairie La tribune de l’opposition groupe @lternance Gauche.Verts La tribune de la majorité municipale Budget : la face cachée de l’opposition L’affaire Pinault Pourquoi parler dans un journal municipal d’une affaire qui défraye la chronique judiciaire américaine, connue sous le nom d’Executive Life ? Pour une unique raison : depuis plus de Pierre Gaborit deux ans, a été anPrésident (PS) noncé, à grand renfort de communiqués, le choix par François Pinault de l’île Seguin pour y implanter sa « Fondation d’Art Contemporain ». J’ai, à plusieurs reprises, fait savoir publiquement que je me réjouissais de ce choix qui confortait le souhait exprimé depuis 1995 par les listes que j’ai dirigées aux élections municipales de voir consacrer la totalité de l’île Seguin à la culture artistique, scientifique et technique. Mais je suis très violemment interpellé par le fait qu’après avoir entendu parler presque journellement de la « Fondation Pinault », on ait appris récemment, non seulement qu’elle n’avait pas été créée, mais aussi que le permis de construire concernant cette fondation virtuelle avait été déposé par une société « marchand de biens », Luba, dont l’actionnaire unique est la société ARTEMIS, holding financière de François Pinault et qui est précisément mise en cause dans l’affaire Executive Life. Un chantage scandaleux Je rappelle brièvement les faits. Une compagnie d’assurances californienne en faillite est vendue en toute légalité par le Commissaire californien aux assurances à la compagnie d’assurances française MAAF. On saura plus tard qu’un homme d’affaires français dont le nom n’a jamais été révélé a dénoncé à la justice américaine une irrégularité : puisqu’au États-Unis une banque ne peut acheter une compagnie d’assurances, la MAAF n’aurait été que le prête-nom du Crédit Lyonnais et de François Pinault, et l’affaire aurait été ultérieurement revendue à ARTEMIS qui aurait empoché à cette occasion un coquet bénéfice évalué à plusieurs milliards de francs. ARTEMIS détient toujours d’ailleurs, pour partie, EXECUTIVE LIFE, devenu AURORA. La justice américaine s’en est alors prise aux entités françaises, leur réclamant des sommes très importantes sous la menace de procès. Je n’hésite pas à dire qu’il s’agit d’un chantage des autorités californiennes. D’autant plus inconvenant que personne aux ÉtatsUnis n’a subi le moindre préjudice. Transactions Et la Fondation dans tout ça ? • Malgré l’énormité des sommes, le gouvernement français avait décidé de payer une amende de 585 millions de dollars. Mais la transaction n’aurait pas inclus François Pinault. • Alors, l’inconcevable se produisit : le gouvernement se ravise. Il ne signera pas si François Pinault n’est pas inclus dans l’accord. Ce dernier chipote, il ne veut pas payer les 185 millions de dollars qu’on lui réclame, mais il accepterait d’en payer 135. • Ultime chantage : la justice californienne hausse le ton : la France n’a pas voulu payer 585 millions de dollars ? Eh bien, ça lui coûtera 2 milliards de dollars ! Les bruits les plus insensés circulent, ce serait le Président de la République qui aurait ordonné le refus de la transaction en raison de ses liens d’amitié avec François Pinault. Le 6 décembre à Tunis, Jacques Chirac dément. Interpellé par le groupe socialiste à l’Assemblée nationale, le Premier ministre, Monsieur Raffarin, devra 26 Comment comprendre qu’à une fondation, institution par essence désintéressée, on ait substitué une société commerciale ? Et pourquoi le savons-nous au dernier moment, et encore parce que c’est le groupe que je préside qui a exigé une réponse claire devant l’absence de création de la Fondation ? Mon souhait le plus ardent est que le bon droit triomphe et que le contribuable français n’ait pas à débourser davantage pour ce qui aurait été, peut-être, mais encore faudraitil le prouver, une simple irrégularité de procédure, mais qui n’a causé aucun dommage à quiconque. Puisse la Fondation Pinault être enfin créée et nous permettre, ainsi qu’à de très nombreux visiteurs, d’admirer la remarquable collection d’art contemporain qu’a constituée François Pinault. ■ Pierre GABORIT Le groupe @lternance gauche.verts vous présente ses meilleurs vœux pour l’année 2004 et souhaite que l’année à venir soit propice à la réalisation de tous vos souhaits et de vos projets. 63, rue de Billancourt du lundi au jeudi de 9h30 à 12h30 et de 14h à 19h, et le samedi de 10h à 12h. Fermé le lundi matin et le jeudi après-midi. Tél. : 01 48 25 63 61. Fax : 01 48 25 73 97. Courriel : [email protected] ➛ janvier 2004 Information « Pour gagner de l’argent, il faut un don, mais pour le dépenser, il faut une culture » Alberto Moravia Éric Vincent Conseiller municipal Délégué aux relations avec les entreprises Le 11 décembre dernier, le conseil municipal a voté le budget de notre ville pour 2004. Moment essentiel de la vie démocratique locale, le débat budgétaire est l’occasion de faire la synthèse de vos attentes, de vos besoins et de réfléchir aux grands choix d’avenir. C’est le moment où majorité et opposition doivent confronter des projets de vie. Or, curieusement, à Boulogne-Billancourt, l’opposition, pourtant toujours prête à donner des leçons de bonne gestion municipale, a rechigné, cette année encore, à proposer un contre-projet global. Il est vrai que les représentants boulonnais de la défunte « gauche plurielle » ne sont sans doute pas les mieux placés pour expliquer qu’ils ont pour notre ville un projet cohérent de développement. Car on ne peut à la fois applaudir à la diminution des recettes et proposer continuellement de nouvelles dépenses. Sauf à cultiver des arrière-pensées... Les recettes de la ville amputées Permanences. Les permanences du groupe @lternance gauche.verts ont lieu au Boulogne~Billancourt Jean-Jacques Rousseau, Lettres • Finalement, François Pinault cède et la transaction est signée : elle coûtera aux contribuables 585 millions de dollars, soit l’équivalent de la baisse de l’impôt sur le revenu en 2003, sans compter les risques collatéraux d’un procès civil ultérieur... Plusieurs faits sont aujourd’hui avérés. • François Pinault a collaboré avec la justice californienne contre une promesse d’immunité. Le Crédit Lyonnais en a évidemment pâti et c’est ce qui a permis au procureur californien Jeffrey Isaacs de demander au Crédit Lyonnais, donc aux contribuables, de payer une amende transactionnelle très importante. « Le prodigue qui mange ses capitaux sait parfaitement qu’il se ruine et n’en va pas moins son train : de quoi sert que la raison nous éclaire quand la passion nous conduit ? » avouer qu’il a, par écrit, donné instruction à son ministre des Finances de refuser la transaction. Il faut savoir en effet que notre ville a particulièrement subi le contrecoup d’une série de réformes des ressources des communes mises en place entre 1997 et 2002 par le gouvernement Jospin. Toutes ont concouru au même objectif : réduire les ressources et augmenter les charges des communes les plus dynamiques qui, comme Boulogne-Billancourt, attirent des entreprises et connaissent un essor de leurs populations. Sans contrepartie pour celles-ci. La taxe professionnelle, principal impôt perçu par la ville, a ainsi été amputée à partir de 1999, au nom de l’emploi, d’une somme qui est évaluée aujourd’hui à 2 à 3 millions d’euros par an. Et c’est au nom de la solidarité entre communes qu’a été instauré sur les ressources de la ville, la même année, un nouveau prélèvement régional qui atteint désormais 7,5 millions d’euros par an. Au total, ce sont plus de 10 % des recettes fiscales totales de la ville qui sont ainsi soustraites chaque année, l’équivalent de 25 % des impôts que vous payez ! Or à aucun moment, cette brutale réduction de nos recettes n’a été contestée par l’opposition qui nous a en revanche reproché... de ne pas prévoir de nouvelles baisses d’impôts ! Dans le même temps, la mise en place des 35 heures, ajoutée à diverses mesures clientélistes sur les salaires de la fonction publique explique l’essentiel de la progression de 10 millions d’euros des charges de personnel en six ans, à effectifs stables. Ces charges représentent désormais plus de la moitié des recettes de fonctionnement. Un budget ne peut être construit sur l’idéologie Là encore, la gauche municipale a été étrangement muette jusqu’en 2002 sur la montée inexorable de ces nouvelles charges, tout en nous attaquant pour avoir concédé la gestion de certains services (comme la piscine) à des entreprises spécialisées. Cela ne l’empêche pas, lors de chaque conseil, et encore lors du dernier débat, de dénoncer le « manque d’ambition » pour demander toujours plus de dépenses : plus de logements sociaux, de places en crèche, d’espaces verts,... sans nous expliquer où elle trouve les moyens de payer tout cela ! Derrière le débat budgétaire, en apparence un peu technique, c’est donc bien une conception très politicienne qu’on nous oppose. Pour votre majorité le choix est clair : le budget d’une grande ville comme BoulogneBillancourt ne peut être construit sur des présupposés idéologiques ; il ne doit pas plus être utilisé comme il l’était avant 2002, comme roue de secours de la politique gouvernementale. Voter un budget, c’est rechercher le meilleur équilibre possible entre les aspirations des Boulonnais et les moyens financiers de la ville. Sans avoir à augmenter les impôts ou à laisser s’accumuler la dette. Ce qui m’amène à formuler pour l’avenir deux souhaits. Le premier c’est que nous puissions enfin disposer en matière budgétaire et financière de règles du jeu stabilisées. Pour réussir l’aménagement du nouveau quartier « Renault » et poursuivre l’équipement de la ville, nous avons de plus en plus besoin de pouvoir programmer à long terme. Notre cadre budgétaire ne peut donc plus être soumis à des réformes incessantes. Mon deuxième souhait serait que la ville puisse percevoir le fruit de ses efforts de développement. Depuis 1999, Boulogne-Billancourt ne peut par exemple plus bénéficier des retombées fiscales de sa politique d’attraction de nouvelles entreprises. Est-ce normal ? L’autonomie financière des collectivités locales est désormais inscrite dans la Constitution et le gouvernement a l’intention de faire voter en 2004 des transferts de compétences et les transferts de ressources correspondants. Je souhaite pour notre ville qu’à l’occasion de cette réforme majeure, les règles du jeu soient désormais stabilisées, simplifiées et rationalisées, et que soit desserrée l’étreinte financière mise en place par la Gauche . Je conclurai en vous souhaitant, au nom de mes collègues de la majorité municipale, une très heureuse année 2004. Qu’elle donne pour chacun d’entre vous l’occasion de réaliser ses projets et qu’elle permette de renforcer dans tous les domaines les liens entre Boulonnais ! ■ Éric Vincent Boulogne~Billancourt ➛ janvier 2004 Information 27