Les archives actuelles de la généalogie de demain

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Les archives actuelles de la généalogie de demain
Les archives actuelles de la généalogie de demain
1 LA GENEALOGIE
1.1 Evolutions de la généalogie
1.2 Evolutions de l'humanité
1.3 Notre quête
2 LA SCIENCE GENEALOGIQUE
3 LES PREMIERS MOYENS SCIENTIFIQUES
4 PREMICES D’UNE SCIENCE PLUS LARGE
4.1 Constituer une base de données
4.2 Usages historiques de cette base
4.3 Usage social
4.4 Usage médical
4.5 Usage prévisionnel
5 LES GENERATIONS FUTURES DE GENEALOGISTES
5.1 Leurs intérêts
5.2 Que faire
5.3 Redresser les défauts
6 LES OBJETS DE LA GENEALOGIE
6.1 L’Homme sur le devant de la scène
6.2 Réhumaniser les connaissances
7 ANTICIPER LES EVOLUTIONS POSSIBLES
7.1 En sociologie
7.2 En biologie
8 NOS OBJECTIFS POSSIBLES
8.1 Pour chacun de nous
8.2 Pour notre association
------------------------------------------------------------------INDEX DES SOURCES
------------------------------------------------------------------Articles joints au texte :
Point de vue News groupe Internet. (François BARBY) ...........................02/05/98 Internet
L'heure de la généalogie descendante (Jean-Louis BEAUCARNOT) .....RFG n° 111 Page 4
Entrons chez nos ancêtres (Gérard AUDISIO) ............................................RFG n° 108 Page 21
L'avenir de la généalogie (Pr Jacques DUPAQUIER) .................................RFG 109 P 29
Le grand-père des cavernes ...........................................................................Science et Vie n° 957 Page 86.
Les nouveaux défis de la recherche fondamentale .....................................Vivre n° 299 Page 30.
Génétique et maladies héréditaires : La génétique inverse ........................Science et Vie n° 181 Page 80
Bébés de printemps, bébés plus grands .......................................................Science et Vie n° 968 Page 24.
La généalogie de demain (Jean-Louis BEAUCARNOT) Edito ..................RFG n° 113 page 6
Carte d’identité génétique : Les tests ADN sont-ils fiables ? ...................Science et Vie n° 969 Page 79.
Journal de famille et généalogie (Dany Le DU) ...........................................RFG n° 111 Page 21
Articles cités :
Ce que l'ADN ne peut pas dire .......................................................................Science et Vie n° 968 Page 1.
Psychogénéalogie ............................................................................................RFG n° 109 Page 21.
Livres cités :
Retrouver ses racines. (Jeanine TROTEREAU) ..........................................Dargaud Editeur 1986.
A lire pour aller plus loin :
La face cachée du génome. (Jean FERRARA)..............................................Science et Vie n° 952 Page 62.
On a retrouvé Adam. (Géraldine MAGNAN)................................................Science et Vie n° 967 Page 87.
Les archives actuelles de la généalogie de demain.
1 LA GENEALOGIE.
1.1 Evolutions de la généalogie.
La généalogie primitive était destinée à prouver la noblesse d’une personne, d’une famille,
d’une descendance. Elle ne prenait en compte que les lignées du nom et était bien souvent
“arrangée” pour les besoins de la cause. Elle a acquis ses lettres de noblesse au moment ou
la noblesse perdait ses droit.
C’est en se désectorisant qu’elle à pris le caractère d’une science exacte avec ses règles de
rigueur et de méthode. C’est en se démocratisant qu’elle a évolué vers ses aspects “histoire
des familles”
------------------------------------------------------------------POINT DE VUE NEWS GROUPES INTERNET
------------------------------------------------------------------François BARBY. 02/05/98 Internet
C’est malheureusement très simple : Il fut un temps, pas si lointain, où la femme était exclue
de la généalogie car elle n’était pas transmetteuse de patronyme. Beaucoup de personnes
d’il y a une cinquantaine d’années axaient leurs recherches sur la lignée agnatique
(transmise par le père du père, etc...) Cette façon de concevoir la généalogie, qui existe
encore de nos jours, est assez comique quand on se rappelle le proverbe de nos arrières
grand-mères : “maman sûre, Papa peut-être...” conception qui était beaucoup plus proche de
la réalité biologique que certaines généalogies enluminées, remontant à RAMSES III
(Pourquoi lui, alors que n’importe quel bon dictionnaire nous donne son père et son grandpère ?).
Aujourd’hui, on s’aperçoit qu’on remonte beaucoup plus facilement sur les branches
maternelles, dont nous descendons biologiquement, à l’égal de celles des hommes.
A propos, quelle généalogie pourront pratiquer nos descendants lorsqu’il leur faudra
démêler les enfants nés de spermatozoïdes congelés, mûris dans un ventre porteur qui ne
sera pas celui de leur mère. Sans compter les adoptions, les couples multiples, etc...
Sans aucun jugement moral, je leur souhaite bien du courage ...
-------------------------------------------------------------------
Actuellement la généalogie est surtout l’étude des ancêtres, de leur vie, de leurs
habitudes.
------------------------------------------------------------------L'HEURE DE LA GENEALOGIE DESCENDANTE
------------------------------------------------------------------Jean-Louis Beaucarnot. Edito RFG n° 111 Page 4
Un bref constat montre que la généalogie telle qu'elle est aujourd'hui pratiquée, reste
essentiellement ascendante. Ce que Patrick Cabanel a appelé la "fièvre généalogique"
conduit nos contemporains à rechercher essentiellement leurs racines, et par là leur identité.
Pourtant ne recherche-t-on pas souvent aussi, en adoptant la généalogie comme hobby, à
rompre l'isolement engendré par la vie actuelle ?
De ce fait, il semble inévitable que, le premier réflexe passé, la généalogie descendante ne
reprenne du terrain. N'est-ce pas elle,en effet, qui est, concrètement, par sa force fédératrice,
la plus efficace au plan familial ? Et puis, la généalogie descendante n'est-elle pas tout aussi
passionnante, réservant aux chercheurs les mêmes surprises et les mêmes émotions que
l'ascendante ?
------------------------------------------------------------------1.2 Evolutions de l’humanité
Evoluant vers une science, la généalogie va devoir évoluer en même temps que la société
dont elle est issue, et dont elle rend compte. Prévoir les évolutions de la généalogie, ce
serait donc prévoir les évolutions de la société humaine.
------------------------------------------------------------------ENTRONS CHEZ NOS ANCETRES
------------------------------------------------------------------Gérard Audisio. RFG n° 108 Page 21
(...)
Machine à vapeur, chemins de fer, vélo, moto, automobile, avion, (...) égouts, chaussées
goudronnées, presse, publicité, supermarchés, ordinateurs, internet etc. Liste trop longue
mais liste incomplète. Elle suffit cependant à nous faire prendre conscience de l'accumulation
et de l'accélération des inventions. Elle indique aussi la difficulté que nous avons à imaginer
un monde dépourvu de ces moyens qui sont autant d'éléments de notre confortable vie
quotidienne. Et pourtant, il nous faut consentir cet effort pour aller à la rencontre de nos
ancêtres qui en étaient totalement privés...
-----------------------------------------------------------------1.3 Notre quête
Mais cette quête de la vie de nos ancêtres est nécessaire. L’évolution rapide qu’à connu la
généalogie des vingt dernières année n’est pas un hasard, elle correspond à un besoin de
nos contemporains. Aller à rebours du temps, alors que le temps semble se dérouler si vite,
peut paraître paradoxale.
En fait, c’est une réaction logique d’hommes, de femmes qui, ne pouvant se situer dans ce
présent fugace, se retournent pour essayer de comprendre d’où ils viennent.
Le passé à ceci de rassurant qu’il ne bouge plus.
Le mode de vie contemporain, surtout la vie urbaine, prête à l’anonymat, à la solitude, au
repliement sur soi... Et tout à coup, c’est une famille grouillante qui vous entoure, une famille
qui augmente à chaque recherche. Chaque individu à une histoire à vous raconter, vous
n’êtes plus seuls, vous dialoguez. Vous êtes à la tête d’un patrimoine à gérer, faire
fructifier...
Cette famille rassure. De plus la généalogie à cet avantage d’être scientifique, ordonnée,
définie.
--------------------------------------------------------------------L'AVENIR DE LA GENEALOGIE
--------------------------------------------------------------------Pr Jacques DUPAQUIER. RFG 109 P 29
RFG : Comment voyez-vous l'avenir de la généalogie ?
JD : Brillant : les gens ont besoin der racines et le mouvement promet de durer. Mais le plus
important est qu'aujourd'hui, on n'osera plus dire n'importe quoi a son sujet. La généalogie a
conquis un statut scientifique. Pour la science, les données qu'elle a accumulées
représentent un énorme potentiel. Le biologique, ici, se révèle comme le terreau sur lequel
pousse le social.
--------------------------------------------------------------------2 LA SCIENCE GENEALOGIQUE
La généalogie dans sa forme actuelle n’a que quelques dizaines d’années. Elle en est à ses
balbutiements, malgré une formidable évolution.
En se mettant en place, elle fond les dérives : Mercantilismes, Psychogénéalogie... pendant
que se forge la généalogie scientifique.
En même temps qu’elle évolue :
- Lignée agnatique / Lignée agnostique
- Ascendante / descendante...
Les moyens de son approche évoluent :
- ordinateur
- mise en commun des travaux
- relevés systématiques ...
Mais aussi, ses raisons d’être évoluent chez les généalogistes.
3 LES PREMIERS MOYENS SCIENTIFIQUES
Les premières sources scientifiques sont certainement été constituées par la tenue des
registres paroissiaux, par des curés qui ne pouvaient pas imaginer l’usage que l’on ferait de
leur soucis de reconnaître leurs ouailles.
Sans eux, comment imaginer l’existence de nos ancêtres alors qu’il ne reste aucun souvenir
de leur passage ?
On peut comparer leur vie à celles de nos chers compagnons à poils d’aujourd’hui. Vous
savez, celui à qui l’on ne sert qu’un seul repas par jour, pour que son poil soit bien brillant ;
qu’on appelle Médor parceque la 1ère lettre de son nom..., mais il n’a pas de parents, pas
de descendance... Aucune trace de lui après son départ. Il existe parcequ’il est là. Après,
son souvenir n’est plus.
Les relevés systématiques que commencent à pratiquer les Associations Généalogiques
sont certainement les premières bases de toutes démarches scientifiques dans ce domaine.
Ce sont en effet, ces relevés qui vont permettre de créer des liens familiaux, de compter,
recenser, comparer les évolutions.
Ceci impose rigueur, méthode et ouverture.
Déjà les réseaux se constituent à travers les associations, mais aussi certaines institutions
officielles (fichiers 3 000 familles, recensement TRA, relevés PAGI...)
Les ordinateurs ordonnent et classent, ils échangent leurs données à travers un réseau
mondial... Là les hommes ont déjà pris du retard sur les possibilités de leur technologie (en
matière de généalogie du moins).
4 PREMICES D’UNE SCIENCE PLUS LARGE
Tout cela constitue les prémices d’une science beaucoup plus large que le simple
collectages de noms et de dates. C’est la base sur laquelle se développera l’utilité
scientifique de la généalogie.
4.1 Constituer une base de données
Actuellement se constitue, par fragment, une base de données des individus, liés entre eux
par les liens familiaux, légaux. Les généalogistes y amènent tout ce qui touche à l’homme.
Cette base de données diverses servira, n’en doutons pas, à des recherches diverses.
--------------------------------------------------------------------LE GRAND-PERE DES CAVERNES
--------------------------------------------------------------------Pierre ROSSION. Science et Vie n° 957 Page 86.
Grace aux archives, les personnes de haut lignage peuvent faire remonter leur arbre
généalogique très haut dans le passé, mais, en général, pas au-delà de mille ans. En
s’appuyant sur les archives génétiques trouvées dans les cellules du corps, on peut aller
beaucoup plus loin dans le temps. C’est ainsi qu’un Britannique, Adrian Targett, professeur
d’histoire à la Kings of Wessex Community Scholl de Cheddar (petite ville, célèbre pour son
fromage, du comté de Somerset, située au sud-ouest de Bristol), vient d’avoir la surprise de
sa vie. Il a découvert qu’il avait pour ancêtre, en ligne directe, un chasseur de la préhistoire,
qui vivait, il y a neuf mille ans, dans une caverne du paléolithique supérieur, à quelques
minutes de son domicile.
Pour établir la parenté d’Adrian Targett et de l’homme de Cheddar, on a prélevé sur le corps
du premier et sur le squelette du second des mitochondries. L’ADN de ces mitochodries a
été extrait : en coparant la D-Loop, zone dépourvue de gènes de structure, on a contaté que
les séquences de leurs bases étaient quasiment indentiques. C’est la preuve d’une filiation
directe entre les deux individus.
A dire vrai, les séquences ne coïncidaient pas à 100 %, puisque l’une des trois cents bases
revélait une différence. Ce qui n’a rien d’anormal vu que neuf mille ans se sont écoulés.
Nous avons demandé au Dr Sykes qu’elle était la base concernée. Il a répondu qu’il fallait
attendre la publication officielle de ses travaux. Targett peut donc donner à l’homme de
Cheddar une place d’honneur dans son arbre généalogique et l’inhumer dans le caveau
familial.
--------------------------------------------------------------------4.2 Usages historiques de cette base
Des historiens s’appropriant les méthodes statistiques feront le lien entre l’individu et le
mouvement des sociétés
4.3 Usage social
Des chercheurs y puiseront la compréhension du social, de l’évolution de la vie humaine, et
en tireront peut-être les règles de l’éthique médicale de demain, des lois sur la génétique
humaine...
4.4 Usage médical
Des médecins puisant dans cette base dessineront les contours de connaissances nouvelles
sur le génome humain, l’hérédité, le dépistage des maladies familiales...
Associé à l’évolution d’autres sciences, des avancées seront possibles
--------------------------------------------------------------------LES NOUVEAUX DEFIS DE LA RECHERCHE FONDAMENTALE
--------------------------------------------------------------------La Ligue contre le Cancer. Vivre n° 299 Page 30.
La rapidité des découvertes dans le domaine des formes familiales de cancers témoigne du
formidable potentiel de réduction du risque qui pourra être proposé rapidement aux
individus à haut risque.
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------GENETIQUE ET MALADIES HEREDITAIRES
------------------------------------------------------------------Génétique inverse. Science et Vie n° 181 Déc 1992 Page 80
la démarche de la génétique inverse consiste à remonter directement à la cause première de
l'affection : le gène. Des études génétiques menées sur des familles de malades permettent
d'abord de localiser le gène impliqué. Son identification interviendra après l'analyse des
échantillons d'ADN retenus. C'est l'isolement du gène qui permet d'accéder à la protéine
défectueuse et de déterminer son rôle dans l'organisme. Une meilleure compréhension des
mécanismes débouche ainsi sur des thérapeutiques plus adaptées.
-------------------------------------------------------------------4.5 Usage prévisionnel
Les sociologues (ou politiques) de demain(d’après demain, plutôt !) pourront envisager les
répercussions humaines de certaines décisions. La compréhension des liens entre l’homme
général et l’homme particulier, servirait l’individu, tout comme la société.
--------------------------------------------------------------------BEBES DE PRINTEMPS, BEBES PLUS GRANDS
--------------------------------------------------------------------H.G. Science et Vie n° 968 Page 24.
Les garçons de 18 ans nés au printemps mesurent en moyenne 0,6 cm de plus que ceux qui
naissent en automne. Cette étude de l'Institut de Biologie Humaine de Vienne (Autriche),
publiée par la revue "Nature", porte sur 507 125 jeunes hommes mesurés au cours de leur
service militaire entre 1984 et 1993. L'analyse statistique montre que la taille varie en fonction
du mois de naissance, la courbe épousant, avec 3 mois de décalage, celle de l'ensoleillement.
Reste à découvrir les mécanismes du développement humain qui sont sensibles à ces
facteurs saisonniers.
---------------------------------------------------------------------
5 LES GENERATIONS FUTURES DE GENEALOGISTES
Sommes-nous les derniers généalogistes ? Certainement pas. Il faut envisager que dans
200 ou 300 ans, nos descendants se pencheront sur nos relevés bancaires pour en déduire
ce que pouvait-être notre assiette quotidienne en 1998.
5.1 Leurs intérêts
Peut-être ne s’intéresseront-ils pas à cet aspect de nous, mais, par exemple, au
développement de nos capacités intellectuelles ou à notre rôle dans les modifications
génétiques de l’espèce humaine.
Comme nous, notre vieux curé de campagne pouvait-il savoir qu’il nous intéressait ?
et ce qui nous intéresserait en lui ?
Sinon, ne nous aurait-il pas légué autre chose que ces actes ?
------------------------------------------------------------------LA GENEALOGIE DE DEMAIN
------------------------------------------------------------------Jean-Louis Beaucarnot. Edito RFG n° 113 page 6
De nouveaux horizons !
(...)
Pour le chercheur de demain ou d'après-demain, un chose est sure : il n'agira plus du tout
comme celui d'aujourd'hui. Bénéficiant des nombreux travaux et dépouillements, de
publications très variées et de bases de données performantes, il s'attardera moins sur l'état
civil et les registres paroissiaux, pour mener une recherche certainement plus globale et
travailler plus en profondeur sur l'histoire de sa famille et de ses ancêtres.
Mais peut-on pousser plus avant cette réflexion et essayer d'imaginer ses conditions de
travail ?
Dans un premier temps, cet avancement des dépouillements l'amènera à travailler dans de
nouvelles structures, des centres de documentation généalogiques à l'image de la
Bibliothèque généalogique ou du Centre départemental d'Histoire des Familles de
Guebwiller(...).
Dans un second temps, les choses seront sans doute encore plus radicalement
transformées. Désormais équipés des moyens les plus performants et usager des autoroutes
de l'information, le généalogiste devrait parfaitement pouvoir travailler dans son fauteuil sur
des archives numérisées et des bases de données.
Que faut-il en penser ? En perdant le contact physique avec le document original, celui-là
même sur lequel son ancêtre avait tracé sa signature malhabile, verra-t-il sa motivation
s'émousser ? C'est possible... Mais en généalogie, tout est affaire de passion, et l'on voit mal
comment un "mordu" pourrait tout à coup devenir moins curieux, car tant qu'il lui restera un
ancêtre à retrouver, le généalogiste, en vérité, ne saurait s'arrêter.
------------------------------------------------------------------5.2 Que faire
Alors, que laisser de nous, pour l’histoire des familles, de l'humanité.
Les livres de famille, les inventaires, les registres n’avaient pas de destination généalogique.
De même que sont aujourd’hui les sources de la généalogie de demain ?
- L’écrit aura-t-il la même place dans les recherches que maintenant ?
- Par quoi sera-t-il remplacé ? Et comment cela va-t-il évoluer ?
5.3 Redresser les défauts
Nos façons de penser, de faire, sont connus actuellement :
* Collectivement, des instituts comme l’INSEE compte nos réfrigérateurs, nos voitures, nos
économies. Il enregistre les migrations de population.
- Des sondages estiment nos centres d’intérêt, nos réactions, nos intentions d’achat, de
vote...
- Nos moeurs, nos passions, les grands mouvements d’idées sont expliquées, décortiquées,
extrapolées...
* Individuellement, le paradoxe, c’est que rien ne reste de nous dans tout cela, les
questionnaires sont anonymes, les sondages secrets...Comme si l’individu, source première
de l’information, était ensuite nié et devenait un accessoire inutile du système.
6 LES OBJETS DE LA GENEALOGIE
6.1 L’Homme sur le devant de la scène
Un des objets de notre généalogie n’est-il pas de replacer l’individu, l’homme, un, unique
et irremplaçable, sur le devant de la scène de l’humanité ?
Cela correspond à l’évolution sociale visible de la société humaine, cela correspond aussi à
une attente, certes moins visible, de chaque individu.
6.2 Réhumaniser les connaissances
Par et à travers l’individu, comprenant les grands mouvements sociaux, les grandes
évolutions de notre humanité, la généalogie les replace à l’échelle humaine.
7 ANTICIPER LES EVOLUTIONS POSSIBLE
En tous cas, une réflexion est nécessaire.
Réflexion sur l’évolution possible de notre humanité...
Mais ne nous trompons pas, c’est une gageure.
Il nous reste à tenter d’anticiper les évolutions possibles.
7.1 En sociologie
- en sociologie, nous pouvons noter, archiver, constituer des banques de données : images,
sons, vidéo etc... en sachant que si le papier est délicat à conserver, c’est plus difficile
encore pour les photos et que, pour les disques et les bandes magnétiques, c’est d’entretien
(et recopie) qu’il faut parler.
7.2 En biologie
En biologie, nous pouvons envisager de constituer des banques de données biologiques,
conserver des “morceaux” de nous même avec la même conviction que le curé qui écrivait
et conservait pieusement ses registres.
-----------------------------------------------------------------CARTE D'IDENTITE GENETIQUE.
------------------------------------------------------------------Les tests ADN sont-ils fiables ? Science et Vie n° 969 Juin 98 Page 79.
Si quelques cellules suffisent à nous identifier, c'est parcequ'elles abritent toutes (à
l'exception des globules rouges) de l'ADN. Trois lettres célèbres qui désignent l'Acide
désoxyribonucléique, longue de 1,80 mètres et constituée de 3 milliards de briques, les
nucléotides. Il en existe 4 :
- la Thymidine (T) qui s'apparie avec l'Adénosine (A)
- la Guanosine (G) qui s'apparie avec la Cytosine (C)
Enfoui dans le noyau des cellules, l'ADN constitue le patrimoine génétique de tout individu.
Il contient une série de gènes, le code nécessaire à l'élaboration de chaque constituant
cellulaire.
Tout être humain est unique, mais chacun possède une tête, des yeux, un tronc...Aussi la
grande majorité des gènes est-elle partagée par tous les hommes.mais entre ces gènes, on
trouve des enchaînements de nucléotides silencieux, de l'ADN non codant.
Comme ces régions ne servent à rien, du moins à rien de connu actuellement, elles varient
bien plus que les gènes au cours des générations. Elles diffèrent donc selon les individus.
Voilà dons la clé de l'identification génétique.
...
Pour déterminer une emprunte génétique, on ordonne des fragments d'ADN par
électrophorèse, ce qui les aligne par ordre de taille. La série de bandes obtenue ressemble au
code à barre des produits de consommation.
On dépose sur un gel que traverse un courant électrique l'ADN prélevé puis amplifié.
Les molécules d'ADN chargées négativement sont attirées par le pôle positif, à l'autre
extrémité du gel, les plus courts migrant plus vite, on obtient donc une série de bandes, c'est
l'empreinte génétique.
...
Dans l'ADN nucléaire, la moitié du patrimoine génétique d'un enfant lui vient de son père,
l'autre moitié de sa mère.
L'empreinte génétique de l'enfant est donc constituée de bandes que l'on retrouve sur les
empreintes de ses parents. dans une recherche génétique, c'est ainsi que l'on distingue le
père biologique d'un autre homme.
...
L'ADN mitochondrial (les mitochondries sont les centrales énergétiques de la cellule) est
plus résistant que l'ADN nucléaire.
Les mitochondries sont uniquement transmises par la mère.
...
Ainsi l'ADN mitochondrial qui résiste au temps, sait faire parler les os anciens et peut
retracer les liens de parenté. Mais du fait de sa transmission matrilinéaire, il ne permet pas
d'identifier un père.
...
------------------------------------------------------------------AINSI LA RECHERCHE DE DEMAIN SERAIT FAITE A PARTIR DES RESTES
CONSERVES D'AUJOURD'HUI.
-------------------------------------------------------------------
La constitution de telles banques de données n’est pas sans poser de question. En effet, les
conclusions de ces études peuvent permettre le meilleur, mais aussi le pire :
Sélection “génique” dans les entreprises, voire dans le droit de vivre ou de reproduire... en
fonction de la présence ou non d’un gène.
-----------------------------------------------------------------CARTE D'IDENTITE GENETIQUE.
------------------------------------------------------------------Les tests ADN sont-ils fiables ? Science et Vie n° 969 Juin 98 Page 79.
...
Basée sur l'ADN non codant, les empreintes génétiques ne nous apprennent presque rien de
la personne. Mais l'échantillon biologique, qui contient la totalité de l'ADN renferme tous les
secrets.
Certains plaident déjà pour l'édification d'une gigantesque bibliothèque d'échantillons
biologiques.
Il serait, selon d'autres, inadmissible de conserver des échantillons biologiques qui
pourraient conduire à violer cette intimité.
...
-------------------------------------------------------------------
8 NOS OBJECTIFS POSSIBLES
Tout comme notre curé qui conservait ses registres, nous devons constituer le patrimoine
de notre souvenir et conserver tout ce qui peut l’être.
Dans notre cercle de Cheminots, plus concrètement, nous avons des choses à notre portée.
8.1 Pour chacun de nous
Chacun peut en effet, (comme on garde la mèche de cheveux du grand-oncle, arrivé là, on
ne sait trop comment) chacun peut collecter et conserver ce qui servira demain, après
demain :
- ça peut-être des photos d’école, avec les noms des enfants,
- des photos d’une personne montrant son évolution au fil du temps, ou un aspect d’une
caractéristique familiale (morphologie... malformation, ou au contraire Beauté Fatale !)
- un recueil de poèmes, un article écrit dans une revue, un journal intime, même partiel.
- un livre de compte familial, peut-être demain, (tel nos inventaires après décès) d’un intérêt
pour nos arrières, arrières petits fils, petites filles.
- Le journal de famille, est peut-être le prochain exercice auquel chaque généalogiste devra
s’astreindre ? En tout cas le relevé (écrit-magnétique) d’un interview de Grand-Mère
Sophie qui raconte “sa famille” doit être conservé.
------------------------------------------------------------------JOURNAL DE FAMILLE ET GENEALOGIE
------------------------------------------------------------------Dany Le Du. RFG n° 111 Page 21
De tous temps les hommes et les femmes ont écrit leur vie quotidienne et souhaité la
transmettre à leurs descendants. Ces documents, lorsqu'ils sont retrouvés quelques
générations plus tard, sont des mines d'or pour les généalogistes, aussi bien sur le plan
affectif que pour les informations objectives qu'ils contiennent, qu'ils se présentent sous
forme de lettres, de journaux intimes ou de livres de raison.
(...)
Conscient de cela, certains généalogistes ont emprunté la plume de l'écrivain et se sont
essayés à la rédaction de l'histoire de leur famille dans un ouvrage à exemplaire unique
destiné à leurs proche.
------------------------------------------------------------------Le plus ancien journal de famille connu est "d'Abo-Club" journal de la famille d'ABBOVILLE.
Il se trouve à la Bibliothèque Généalogique avec un cinquantaine d'autres.
-------------------------------------------------------------------
8.2 Pour notre association
Pour le cercle, nous devons mener une réflexion sur la constitution, à notre portée, d’une
base de données généalogiques.
Cette réflexion a déjà bien commencé, puisque déjà, nous archivons les agents des
anciennes compagnies. Puisque, nous avons décidé de collecter la généalogie de nos
adhérents pour constituer le FIPE.
Mais sur notre entreprise humaine de nos jours. Ne doit-on pas mettre en archive aussi ce
qui se présente à nous ? Ou devons nous y déléguer la responsabilité à d’autres (Etat,
SNCF...) ? Ce qui est l’homme, dans notre milieu, ne doit-il pas être une vocation ?
Ainsi, favoriser, solliciter les dépôts légaux auprès des Sociétés d’Agents (UAICF, CE,
Syndicat...) n’est-il pas un intérêt pour l’avenir ?
- Les bulletins des mouvements de personnels, les listes de notation, les candidats aux
élections professionnelles ne constituent-ils pas ce que nous essayons de recréer avec le
fichier des Anciennes Compagnies ?
Certaines réalisations de cheminots (comme les boites à idées) n’auront-elles pas un intérêt
généalogique demain ?
Le niveau culturel, le niveau de connaissance ne pourra-t-il pas s’apprécier si nous
conservons les programmes des examens et concours ? Les tests d’embauche, de
formations... ?
Aurons nous, contre toute objection, cette volonté de constituer aujourd’hui nos archives
de demain ?
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Bergès Jean-Claude.
Pour le Cercle Généalogique des cheminots.
Le 05 Septembre 1998.