La face cachée du groupe Sud Ouest

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La face cachée du groupe Sud Ouest
La face cachée du groupe Sud Ouest
Le 19 septembre dernier, nous avions informé les salariés de Sud Ouest du conflit engagé depuis
l’été entre les salariés et les directions des entreprises de distribution directe : Mediapost
(filiale des PTT), Kicible (filiale du groupe Sud Ouest) et Adrexo (filiale de Ouest France).
Pour résumer, ce conflit porte sur l’application faite par les Directions de ces entreprises de la
nouvelle convention collective en vigueur depuis le 1er juillet 2005. Application qui entraîne une
baisse de salaire des porteurs pouvant aller jusqu’à 50 %. On sait qu’il s’agit de salariés à temps
partiel, déjà ultraprécarisés, et dont les salaires sont particulièrement bas.
Le conflit s’est notamment durci à Anglet, chez KICIBLE, où les salariés, totalement étranglés
par ces nouvelles dispositions salariales, ont décidé de se battre pour récupérer leur dû. Ils se
sont syndiqués à la CGT et se sont mis en grève du 10 au 21 septembre. Plutôt que de négocier, la
Direction de KICIBLE a mis en œuvre provocations et répression envers les salariés. Deux
d’entre eux, bien évidemment syndiqués à la CGT, qui s’étaient mis en avant comme porte-parole
de leurs camarades, ont fait l’objet d’une procédure de licenciement.
Alertée de cette situation par la FILPAC CGT, notre section syndicale est intervenue, le
13 octobre, auprès de la Direction générale du Groupe Sud Ouest (M. FAGUER), afin de lui
demander de ne pas donner suite à ces menaces de licenciement.
Dès le lundi 17 octobre, une première rencontre est intervenue entre les parties, en présence de
l’inspection du travail. La direction de KICIBLE s’est engagée sur plusieurs points réclamés par
les grévistes, à savoir : l’étude des cadences de travail et, par conséquent, les rémunérations qui
en découlent ; les conditions de travail ; le respect de la convention collective ; l’organisation
immédiate d’élections professionnelles ; et la restauration du dialogue social.
Aucune suite n’ayant été donnée aux menaces de licenciement, il semblait que, sur cet aspect-là,
les choses étaient réglées dans le cadre de la restauration du dialogue social.
A quelques jours de l’échéance de la validité de la procédure de licenciement (un mois après
l’entretien préalable), la Direction de KICIBLE a notifié le licenciement des deux salariés et a
entamé une procédure contre un troisième.
En licenciant deux salariés qui ont dénoncé des pratiques hors la loi et esclavagistes, en intentant
une nouvelle procédure à l’encontre d’un troisième et en remettant en cause le droit de grève, la
direction de KICIBLE (forcément couverte par la Direction du Groupe Sud Ouest) s’inscrit dans
un mouvement national visant à imposer la précarité et à remettre en cause les droits
fondamentaux des salariés.
Les actionnaires et la Direction du groupe Sud Ouest n’hésitent pas, en toute occasion, à se
draper des « valeurs sociales» de l’entreprise. Mais le secteur des Gratuits est juteux pour le
groupe Sud Ouest et ses dirigeants. En 2004, sur les 10,9 M€ de résultat courant du Groupe,
6,1 M€ proviennent du secteur des Gratuits. Pour la même année, sur les 17,9 M€ de capacité
d’autofinancement dégagée par le Groupe, 6,6 M€ sont fournis par le secteur des gratuits. Et les
dividendes versés sont évidemment au diapason.
Et pendant ce temps-là, les porteurs devraient travailler gratuitement en acceptant une charge
de travail de 6 heures en étant payés pour seulement 3 heures (et à quel tarif !) ?
Et ceux qui protestent contre cela seraient licenciés ?
C’est parfaitement inacceptable.
Les licenciements doivent être annulés et les procédures en cours arrêtées.
Pour cela, une manifestation est organisée le lundi 5 décembre à 18 heures devant l’agence
du journal Sud Ouest à Bayonne (voir au verso) et nous appelons les salariés de Sud Ouest
à se mobiliser et à préparer une éventuelle riposte contre ces pratiques.
Un véritable exercice de démocratie. Nous travaillons dans un groupe de presse qui vante les
valeurs de la démocratie et de la liberté d’expression et qui a pour devise : « Les actes sont
sacrés, les commentaires sont libres ». Les organes de presse, dont le Groupe est propriétaire
dans la région (journaux, télé), vont-ils vraiment rendre compte de la réalité des actes commis
par ce dernier et librement informer la population de ses turpitudes ?
Bordeaux le 2 décembre 2005
KICIBLE
L’attitude du groupe SUD OUEST
et de sa filiale Kicible est intolérable!!!
Suite au conflit de KICIBLE, 2 salariés sont licenciés pour avoir défendu, avec leurs collègues, leurs
revendications.
Aujourd'hui, de nouveau, un troisième est menacé !
HALTE A L'ESCLAVAGE !
Alors que les salariés souhaitent retrouver, au minimum, les 50% de salaire perdus et obtenir des
cadences de travail décentes, la Direction se refuse à répondre, fait de la répression et de la
provocation. Elle ne respecte pas les engagements pris devant l'inspecteur du travail.
LE DROIT A REVENDIQUER EST REMIS EN CAUSE
La solidarité et la lutte doivent continuer !
POUR LA DEFENSE DES SALARIES ET LA LIBERTE
D'EXPRESSION
DANS LES ENTREPRISES, PRIVEES ET PUBLIQUES,
A KICIBLE ET AILLEURS…
VENEZ NOMBREUX
déposer vos journaux, « Petits Basques » et pubs
LUNDI 5 DECEMBRE 2005 à 18 H
devant le journal SUD OUEST à BAYONNE
(face au parking derrière la mairie)