Une journée en FMS « Désireuse d`être vos yeux et vos oreilles

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Une journée en FMS « Désireuse d`être vos yeux et vos oreilles
Une journée en FMS
« Désireuse d’être vos yeux et vos oreilles, chers parents, je me suis rendue dans une classe
d’élèves en Formation menant à l’exercice d’un métier semi-spécialisé (FMS) dans une école
secondaire de la région de Montréal.
J’y ai retrouvé des élèves très travaillants, désireux de réussir et qui ont chacun leur parcours
personnel. Voilà la première caractéristique que je retiens sur ces élèves : uniques. À travers le
Québec, tous les jeunes inscrits dans ce parcours ont leur histoire et leurs raisons d’y être.
Certains ont des difficultés d’apprentissage, comme le démontrent bien les témoignages de
cette vidéo (qui se trouve également dans la section sur la FMS dans l’espace virtuel pour les
parents), et d’autres ont un vécu différent. Par exemple, certains jeunes peuvent avoir immigré
au Canada et présenter des difficultés à l’école, particulièrement en français. D’autres auront
subi de mauvaises influences et auront pris du retard dans leur cheminement scolaire. Une
élève présente dans cette classe qui a vécu cela disait qu’elle avait de très bonnes notes au
primaire, elle a même devancé une année puisqu’elle était nettement au dessus de la moyenne.
Bref, toutes sortes de raisons peuvent emmener un jeune à se retrouver dans ce parcours et ce
dernier devient alors pour eux une opportunité de rattraper le retard cumulé pour
éventuellement poursuivre au 2e cycle du secondaire ou encore d’obtenir un diplôme de
formation des métiers semi-spécialisés.
Une deuxième caractéristique que je retiens en pensant à ces jeunes est : allumés. D’une part,
parce qu’ils sont conscients de leur réalité et de tous les préjugés dont ils peuvent être victimes
et que, malgré tout, ils reconnaissent le côté positif de leur programme. « On est capable
d’avancer malgré les difficultés», mentionne une élève. En FMS, elle sent qu’elle progresse,
qu’elle ne perd pas son temps et elle est plus motivée à aller à l’école, surtout grâce aux stages.
Une autre mentionne que « c’est un programme qui nous donne des solutions ». D’autre part, le
mot « allumé » est approprié parce que ces jeunes parviennent à se trouver un projet
professionnel, ce qui leur permet de persévérer pour atteindre leurs objectifs. De plus, ils sont
accompagnés par le conseiller d’orientation de l’école qui, entre autres, les outille à chercher de
l’information nécessaire sur les programmes qui les intéressent et sur les conditions nécessaires
pour y parvenir. Le conseiller d’orientation les accompagne également dans
l’approfondissement de leur connaissance de soi lorsqu’il constate un besoin auprès d’un ou
plusieurs jeunes, ce qui est souvent le cas. Il aidera aussi l’élève à planifier son projet
professionnel et l’outillera afin qu’il puisse réaliser son projet malgré les difficultés qu’il pourra
rencontrer. De plus, il est disponible pour les jeunes qui souffrent d’indécision vocationnelle afin
de les accompagner dans la planification et la réalisation de leur projet professionnel.
Suite à mes observations, je remarque également un climat très propice à l’apprentissage. Les
élèves ont eu un cours de français tout l’avant-midi et j’ai observé des jeunes qui se montraient
travaillants et concentrés sur ce qu’ils ont à faire. Bien sûr, le groupe plus restreint rend
l’enseignement plus personnalisé et l’encadrement, facilité.
L’enseignante qui m’a accueillie dans sa classe est très proche de ses élèves et soucieuse de leur
bien-être. Voici une question qu’elle entend souvent de la part des parents : « Qu’est-ce que
mon enfant va faire dans la vie s’il n’a pas son diplôme d’études secondaires? ». Évidemment,
en tant que parent, il est normal de se poser cette question et d’avoir des inquiétudes à ce sujet.
Toutefois, elle croit qu’il faut demeurer réaliste : lorsque le jeune n’a pas les capacités pour
réussir dans le moment présent et qu’il éprouve du découragement, il vaut mieux l’encourager
dans ses projets professionnels qui demandent des matières de base de 3e ou 4e secondaire que
lui rappeler sans cesse qu’il doit obtenir son diplôme d’études secondaires, ce qui peut ajouter
une pression inutile et nuire à ses apprentissages à court et moyen termes. Dans l’avenir, peutêtre qu’il sera en mesure de compléter son DES, mais pour le moment le jeune a besoin
d’expériences concrètes et de goûter au marché du travail. Il vaut mieux l’accepter et
l’encourager à conserver un lien avec l’école. L’enseignante dit souvent à ses élèves : « lorsque
l’on arrête l’école, c’est très difficile de recommencer. » et ils semblent avoir intégré ce message
puisque la plupart prévoient travailler et compléter des cours qui leur permettront
éventuellement de réaliser leurs projets professionnels. Voici quelques exemples de projets
professionnels de ces jeunes : esthétique, mécanique automobile et hôtesse de l’air.
Finalement, j’ajouterais que ces jeunes gagnent de la maturité avec les stages. Ils réalisent ce
qu’est le marché du travail, avec ses bons et ses moins bons côtés, et se sentent plus prêts à
faire face à la vie adulte. De plus, ayant régulièrement un cours sur la préparation au marché du
travail, ces jeunes se sentent plus confiants et moins gênés de se présenter à un employeur.
Bref, tous ces jeunes ont un vécu différent, propre à chacun, et le fait de souligner leurs
réussites plutôt que leurs échecs semble être valorisant pour eux et leur permet, selon moi, de
s’approprier leur projet professionnel qui est peut-être différent de ce que la société valorise,
mais qui est beaucoup plus pertinent et adapté à leur réalité. Je crois qu’il faut percevoir le
programme de FMS comme une opportunité pour les élèves de se prendre en main, de
s’accepter et de regarder en avant. Selon moi, lorsque le jeune a un projet professionnel il est
sur la bonne voie. Il pourra aussi compter sur l’appui des conseillers d’orientation pour
maintenir son projet ou encore le modifier, que ce soit dans une école de rattrapage, à
l’éducation aux adultes, dans un organisme d’employabilité, en consultation privée ou dans une
entreprise. Effectivement, les conseillers d’orientation sont présents dans plusieurs secteurs
d’activités et accompagnent les individus tout au long de la vie par leur expertise de la
psychologie reliée au monde du travail afin que ceux-ci prennent leur place dans la société.
Pour conclure, je souhaite que ce portrait vous éclaire davantage sur votre perception du
programme de formation menant à l’exercice d’un métier semi-spécialisé (FMS). Je suis bien
contente d’avoir rencontré ces jeunes et d’avoir entendu leurs parcours et témoignages. Je vois
beaucoup de potentiel en eux et je réalise à quel point il est important pour eux de recevoir des
encouragements de la part de leurs proches. Ces jeunes ont besoin que leur entourage croit en
eux, afin qu’ils puissent croire à leur tour en eux-mêmes et ainsi atteindre leurs objectifs. »