Au temps des samouraïs et des châteaux forts
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Au temps des samouraïs et des châteaux forts
ALBERT-KAHN MUSÉE ET JARDINS 3 AU TEMPS DES SAMOURAÏS ET DES CHÂTEAUXFORTS Les guerriers prennent le pouvoir Pour échapper au pouvoir du clergé bouddhique très puissant dans la ville de Nara, l’empereur Kammu (règne 781-806) déménage la capitale de Nara à Kyôto. Une nouvelle époque commence, celle de Heian. La période de Heian (794-1185), correspond à l’émergence d’une nouvelle classe dans la société, celle des guerriers, nommés, bushi. Le shôgun, lui, est un grade militaire donné à l’origine par l’empereur, équivalent à celui de général. Le mot bushi, « guerrier noble » apparaît au début de l’époque Heian. Le bushi est l’équivalent d’un chevalier occidental, comme lui, c’est un cavalier en armure. À l’époque Heian, il est engagé par les seigneurs féodaux qui embauchent des troupes et briguent le pouvoir. Petit à petit des familles de samouraï se constituent et sont engagées par la cour impériale où l’empereur perd de plus en plus son pouvoir terrestre pour ne garder qu’un pouvoir religieux. Le véritable pouvoir est aux mains des Fujiwara, une famille de régents qui exerce le pouvoir au nom de l’empereur. Mais ces régents font aussi appel aux grandes familles de samouraïs, les Taira et les Minamoto. Ces deux clans guerriers s’allient dans un premier temps pour écarter les Fujiwara avant de se combattre. La victoire des Minamoto clôt la période Heian et le chef du clan, Minamoto no Yoritomo, devient le premier shôgun à diriger le pays. Il déplace la capitale à Kamakura pour y établir le premier bakufu (« gouvernement sous la tente militaire »). Le pouvoir des shôguns s’exerce sur toute la période féodale du Japon (Chusei) et se ne se termine qu’à l’avènement de l’ère Meiji (1868). Le samouraï Comme le chevalier occidental, le samouraï suit un idéal guerrier, qui est formalisé dans le bushido (la voie du guerrier). Le samouraï prête allégeance à un seigneur, un daimyo (seigneur terrien), ou un clan seigneurial. Les samouraïs sans attache, comme les chevaliers errants des contes occidentaux sont appelés, ronin. Le nombre de samouraïs devient de plus en plus important et au XIIe siècle, ils constituent une véritable caste dans la société japonaise, qui domine les paysans, les artisans et les commerçants. Seul, le samouraï pouvait porter le sabre long (katana). Son emblème (mon) se Le tsuba protège la main retrouve sur son armure et son armement. Il porte aussi un sabre court (wakizashi) et l'empêche de glisser de la poignée sur le tranchant dont il ne se sert qu’en dernier recours (y compris pour se suicider). Le katana est de la lame. constitué d’une lame, d’un tsuba (sorte de disque qui s’enfile sur la lame pour constituer la garde) et d’une poignée formée d’une corde enroulée autour de la lame qui bloque le tsuba. Le samouraï possède aussi un arc qu’il utilise plus pour des pratiques spirituelles que pour le combat réel. Albert-Kahn, musée et jardins est une propriété du Département des Hauts-de-Seine Les châteaux-forts En 1543, des commerçants portugais découvrent le Japon durant leur périple maritime autour du monde. Des nouveaux contacts commerciaux entre les Portugais et les Japonais se mettent en place. Le commerce des armes en fait partie et la livraison de mousquets portugais influence directement l’issue de la bataille de Nagashino (1575). Elle donne la victoire à leurs utilisateurs, le clan Tokugawa, mené par Tokugawa Ieyasu (1543-1616). Ce dernier fonde la dynastie des shôguns Tokugawa qui règne jusqu’à l’ère Meiji où l’empereur reprend le pouvoir (en 1868). Les châteaux-forts japonais sont construits durant une période de troubles où les généraux militaires s’affrontent. Le château féodal est conçu pour abriter le seigneur et son armée. Il protège le donjon, où se réfugie les seigneurs en dernier recours. L’architecture de ces châteaux intègre le pouvoir des nouvelles armes à feu en érigeant d’énormes fondations réalisées en pierres de taille de plusieurs tonnes. Ces murailles dites « en éventail » constituent des pans inclinés qui éloignent les attaquants, elles-mêmes sont protégées par de larges douves. Le château de Nagoya, Roger Dumas, 1926. Le château fut construit en 1525, reconstruit une première fois en 1612 sous l’ordre de Tokugawa Ieyasu et reconstruit à l’identique une dernière fois en 1959 après avoir été brûlé à la fin de la dernière Guerre Mondiale en 1945. Inv. A 56 542 X