La guerre des étoiles de l`export Le sommeil de la
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Le Bulletin Économique N° 1229 octobre 2016 Les dossiers www.eulerhermes.ca/fr La guerre des étoiles de l’export Le sommeil de la Force Études économiques * Notre savoir au service de votre réussite * Le Bulletin Économique N° 1229 | Les dossiers | octobre 2016 Euler Hermes Sommaire études économiques euler hermes group Le bulletin Économique n° 1228 3 éditoriaL 13 La triLogie suivante : queLLes stratégies d'internationaLisation ? 4 La guerre des étoiLes de L’export Le soMMeiL de La ForCe 13 nouvel espoir: Servicisation et numérisation 4 « Croissance, je ne suis PLUS ton père » – trade Vador 14 ZooM L’attaque des Clones (micro-multinationales) 6 ZooM La menace des matières premières 15 La revanche de l'investissement : se rapprocher des consommateurs 6 peu d'empires importateurs (galactiques) et guère de contre-attaque 17 Le retour des blocs, avec ou sans accords de libre-échange Le retour des Jedi (exportateurs) européens 20 nos pubLiCations 22 iMpLantations Les dossiers 8 Le bulletin économique d’euler hermes group est publié mensuellement par la Direction des Études économiques d’Euler Hermes Group. Il est destiné aux clients d’Euler Hermes Group, mais est aussi disponible sur abonnement pour des entreprises ou organismes extérieurs. Reproduction autorisée sous réserve de mention de la source. Se renseigner auprès de la Direction des Études économiques. directeur de la publication et Chef économiste : Ludovic Subran études macroéconomiques et risques pays : Ana Boata, Stéphane Colliac, Mahamoud Islam, Dan North, Daniela Ordóñez, Manfred Stamer (Économistes pays) études sectorielles et défaillances d’entreprises : Maxime Lemerle (Responsable), Farah Allouche, Yann Lacroix, Marc Livinec, Didier Moizo (Conseillers sectoriels) support : Laetitia Giordanella (Assistante), Ilan Goren (Gestionnaire de contenus), Sara Abaid, Thomas Cardiel, Sabrina Delsert, Elyas Galou, George Kibala Bauer, Benedetta Scotti (Assistants de recherche) édition : Martine Benhadj Conception graphique : Claire Mabille photo crédit : Images courtesy of Allianz, Images courtesy of Pixabay (public domain under Creative Commons CC0) pour tous renseignements : Direction des Études économiques 1, place des Saisons 92 048 Paris La Défense CEDEX – Tél. : +33 (0) 1 84 11 50 46 – Courriel : [email protected] > Euler Hermes Group – Société anonyme à directoire et conseil de surveillance au capital de 13 645 323,00 €, RCS Nanterre 552 040 594 impression : Talesca Imprimeur de Talents – Dépôt légal octobre 2016 ; issn 1 162 – 2 881 ◾ Achevé de rédigé le 15 octobre 2016 2 9 ROGUE TRADE : pourquoi La situation a irréMédiabLeMent Changé 9 Stormtroopers de la demande 10 étoile de la mort: balkanisation financière 12 que la force soit avec nous : risque politique, protectionnisme et défis Euler Hermes Le Bulletin Économique N° 1229 | Les dossiers | octobre 2016 éditoriaL © Image courtesy of pixabay.com. Under CC0 Public Domain « Est-ce par la taille que tu peux me juger ? » LudoviC subran Dans L’Empire contre-attaque, Luke Skywalker se plaint de la taille de son vaisseau X-wing alors qu’il tente de l’extraire d’un marécage. Yoda, frustré, est d’avis que la taille importe peu lorsqu’il s’agit de la Force et de la vie. Cette réplique est certainement l’une des plus marquantes du « petit ami vert » de l’Empereur. Yoda est une icône et sa sagesse trouve un écho en chacun de nous, y compris chez les économistes. Bien que résiliente (pour l’instant), l’économie mondiale a traversé une série de (petites) crises, allant du Brexit à la fin du bouclier protecteur des BRICS, déstabilisant plus d’une entreprise, en particulier celles souhaitant tenter leur chance à l’international. Cela explique la conjoncture difficile traversée par le commerce mondial ces deux dernières années. De plus, il semble que la croissance du commerce international en volume annuel s’établisse durablement en dessous de +4%, bien en-deçà de la performance de la dernière décennie. À quoi cela est-il dû ? À trois principales transformations : les consommateurs du monde entier demandent davantage de services que de biens ; le financement du commerce est devenu plus complexe et plus coûteux (délais de paiement allongés, disparités des conditions de crédit) ; le risque politique et le protectionnisme sont en hausse (700+ mesures protectionnistes par an). À quoi doit-on s’attendre désormais ? À la fin de la mondialisation ? Certainement pas. Alors doit-on repenser la mondialisation ? Absolument. Autrefois considérée comme une panacée et même adoptée comme objectif principal (de survie) par de nombreux pays mercantilistes (Chine, Allemagne) et par de nombreuses entreprises, la mondialisation a sans doute aujourd’hui besoin d’évoluer, de devenir plus inclusive. Elle doit être abordée différemment par les décideurs politiques et les dirigeants d’entreprises. L’échec de négociation de certains grands accords commerciaux, à l’instar du TTIP entre l’Europe et les États-Unis en est un exemple. À ce stade, vous devez vous demander pourquoi avoir choisi une citation de Yoda comme titre ? En réalité, les éléments qui apparaissent aujourd’hui comme des obstacles au commerce mondial pourraient devenir des opportunités pour des entreprises et des pays plus petits dans leur démarche d’internationalisation. Tel de frêles esquifs en haute mer, elles peuvent s’avérer plus à même d’affronter la tempête que le Titanic. L’on peut citer les exemples de Singapour, Dubaï, Israël ou encore du Maroc. Tout d’abord, la numérisation et la tertiarisation du commerce permettent à des sociétés de devenir très rapidement des multinationales (tout en restant des micro-entreprises), sans être freinées par leur zone de chalandise naturelle ni par des opérations matérielles très coûteuses. Ensuite, la rapide circulation des flux de liquidités, en favorisant les opérations transfrontalières de croissance externe, permet aux entreprises de s’internationaliser en réalisant des acquisitions et, ainsi, d’étendre leur influence, leur marque et leur présence. Elles n’ont plus besoin d’un outil industriel à proprement parler. Enfin, la défiance entre les différents pays pourrait faire réapparaître des alliances et des blocs régionaux, ainsi que des rapprochements entre acteurs aux intérêts communs. Ce point, particulièrement important pour les petits pays et les petites entreprises, leur permettra d’accroître leur influence à l’étranger, lentement mais sûrement. En fin de compte, ce rapport a pour objet de rappeler à toutes les entreprises qu’elles doivent s’engager prudemment dans le commerce mondial. Ou, comme disait Yoda : « Fais. Ou ne fais pas. Il n'y a pas d'essai [dans le commerce]. » 3 Le Bulletin Économique N° 1229 | Les dossiers | octobre 2016 Euler Hermes La guerre des étoiles de l’export Le sommeil de la Force MahaMoud isLaM, danieLa ordoñeZ et LudoviC subran 1• En 2016, la croissance du commerce mondial est supposée ralentir à +2,1% en volume avant d’atteindre le niveau modeste de +3,1% en 2017. En valeur, le commerce mondial devrait se contracter de -2,9% cette année. Entre 2014 et 2016, les échanges mondiaux de biens et services se sont contractés de 3 129 milliards USD, soit quasiment la valeur du PIB de l'Allemagne. Les chocs de demande, l'effondrement du prix des matières premières, la guerre des devises et la domesticalisation (moindre dépendance au commerce extérieur) expliquent cette performance décevante. Les pays importateurs tels que la Chine accroîtront leurs importations de 41 milliards USD seulement sur la période 2016-17. Dans le même temps, la concurrence entre les pays exportateurs s'intensifiera. L'Allemagne devrait exporter 75 milliards USD de plus en 2016-17. 2• À moyen terme, le commerce mondial en volume devrait enregistrer une progression inférieure à +4% par an. Trois raisons à cela. La première est l'évolution structurelle de la demande mondiale, avec un ralentissement de la demande de biens en provenance des États-Unis et de la Chine et, dans la plupart des pays, une croissance beaucoup plus rapide que par le passé du secteur des services (non échangeable). Ensuite, la fragmentation financière complique sensiblement le financement du commerce et de la dette (en USD) alors que les politiques de dévaluation compétitive ont échoué. Enfin, le secteur privé a été pris de court par la montée des risques politiques et des mesures protectionnistes (+352 au S1 2016). 3• Les entreprises devront innover dans leurs stratégies d’extension de leurs activités. Pour commencer, elles pourraient s'appuyer sur les services et la numérisation. Notre indice Enabling Digitalization Index (EDI ou Indice Euler Hermes de support à la digitalisation) montre que l'Allemagne, les Pays-Bas et la Suède sont les mieux placés pour profiter de cette transformation. Ensuite, les entreprises peuvent compter sur les investissements étrangers pour croître et s'internationaliser d'une manière différente. Les fusions-acquisitions transfrontalières ont représenté 1 600 milliards USD en 2015. Les entreprises chinoises se sont lancées dans une stratégie d’achats massifs à large échelle. Enfin, suite à des « méga » accords commerciaux décevants, il semble nécessaire de redécouvrir les blocs régionaux. 4 +2,1% Croissance en volume du commerce mondial en 2016 « Croissance, je ne suis PLUS ton père » – trade Vador La croissance du commerce mondial des biens et services devrait décevoir en 2016, s’établissant à +2,1% (contre +3% en 2015). La croissance du volume du commerce mondial affiche un rythme limité depuis quatre ans, en moyenne deux fois plus lent qu'avant la crise financière (+7%) de 2008-2009. Le taux de croissance du commerce s'est en effet rapproché de celui du PIB, et pourrait même devenir inférieur à la croissance nominale (estimée à +2,4%) en 2016. D'autres organismes, notamment l'Organisation mondiale du commerce, expriment leurs inquiétudes : l'OMC prévoit une croissance de +1,7% du commerce (biens uniquement) en 2016. En valeur, l'évolution est tout aussi préoccupante. Le commerce mondial devrait se contracter une fois de plus cette année (-2,9% en 2016, après -10,4% en 2015). Entre 2014 et 2016, la perte cumulée représenterait -3 129 milliards USD, soit presque l’équivalent PIB de l'Allemagne. Euler Hermes Le Bulletin Économique N° 1229 | Les dossiers | octobre 2016 © Image courtesy of pixabay.com. Under CC0 Public Domain Quatre raisons, toutes fortement interdépendantes, expliquent la conjoncture particulièrement décevante du commerce, tant en termes de volume que de valeur : > 1•une demande atone. Six années durant, la croissance du PIB a été inférieure à +3%, sous l'effet net du ralentissement de la consommation de biens importés et de l'investissement (à fort contenu importé), en particulier dans les pays émergents, notamment en Chine ; > 2•La crise des matières premières. Les exportations mondiales d'énergie, par exemple, devraient chuter d'environ 518 milliards USD cette année, avant de se redresser modestement en 2017 (+280 milliards USD). Le négoce de métaux ferreux et non-ferreux devrait également se contracter encore cette année, de 58 milliards USD ; > 3•La guerre des devises. L'appréciation de l'USD dans le sillage de la hausse des taux directeurs de la Fed et l'austérité nécessaire au sein des pays exportateurs de matières premières et en Chine ont provoqué une course sans précédent à la dépréciation des monnaies, une situation dont tout le monde sort perdant. Les dépréciations de devises par rapport à l'USD se poursuivront probablement en 2016. Ces dépréciations ont pesé sur le commerce mondial à hauteur de -960 milliards USD en 2016. Le problème est que peu d'économies retrouveront leur compétitivité grâce à ces dépréciations (pas d'effet de courbe en J en perspective) ; > 4•domesticalization. Outre une nette tendance à la création de valeur découlant des services (70% du PIB mondial en 2017, contre 66% en 2007), les récentes évolutions favorables (prix du pétrole, réductions d'impôt et aides fiscales, politiques monétaires accommodantes) ont stimulé la consommation de biens et de services non échangeables (soins et loisirs, immobiliers, services financiers, pour n'en citer que quelquesuns). Pour rappel, les exportations de services représentent seulement 7% du PIB total. En 2017, la croissance de la demande mondiale devrait augmenter modérément (+2,8% pour le PIB mondial), tirée à la fois par les économies développées et par les pays émergents (par exemple, sortie de récession du Brésil et de la Russie) ; les pays exportateurs nets de matières premières, notamment, devraient regagner un certain pouvoir d'achat grâce à la remontée progressive des prix. La dépréciation devrait s’amoindrir à partir de 2017, les grandes économies retrouvant également une assise plus solide grâce aux mesures de relance. Enfin, les prix de la plupart des biens manufacturiers devraient se redresser, avec le coup d’arrêt à la baisse des prix à la production. Le commerce mondial devrait donc progresser de +3,1% en volume et de +5,7% en valeur. Toutefois, par rapport à 2014, il devrait encore accuser une différence de -1 970 milliards ▶ USD, soit l'équivalent du PIB de l'Italie. graphique 1 Croissance du commerce mondial 10% prévisions 5,7% 5% 2,0% 0% 3,4% 3,6% 2,1% 3,0% 3,1% -2,9% -5% -10% Volume -10,4% Prix -15% Valeur 13 14 15 16p 17p Sources : IHS, Euler Hermes 5 Les exportations mondiales d'énergie devraient baisser en 2016 de Le Bulletin Économique N° 1229 | Les dossiers | octobre 2016 ZooM -518 milliards USD La menace des matières premières Les secteurs de l’énergie (avec un commerce en repli de -518 milliards USD cette année) et des métaux non-ferreux (-58 milliards USD) concentrent le risque le plus important de prolongation du contre-choc des prix des matières premières sur longue période : (i) l'incapacité à survivre compte tenu de niveaux de dette déjà élevés dans le secteur ; et (ii) la transmission en aval des pressions déflationnistes (par exemple au secteur des machines et équipements). En conséquence, les producteurs de biens à faible valeur ajoutée, avec un faible pouvoir de fixation des prix (chute des prix des matières premières et dépréciations des devises pour les pays émergents) subiront des pressions supplémentaires. L'industrie agroalimentaire devrait connaître une modeste embellie (+15 milliards USD en 2016). Ses perspectives ne sont toutefois pas sans risque, compte tenu de la forte baisse des prix (-18% en 2015) et de la faiblesse de la demande attendue de certains grands pays émergents, dont la Chine, la Russie et le Brésil. sans surprise, le secteur primaire (matières premières) a été à l'origine de la contraction en valeur du commerce mondial. Les producteurs de matières premières industrielles connaîtront probablement une autre année terne de par la baisse des prix. La stabilisation des prix ne permettra pas nécessairement de regagner le pouvoir d'achat perdu en 2016. Les secteurs à plus forte valeur ajoutée devraient mieux résister, bénéficiant d’une moindre élasticité prix. Les exportations des secteurs électronique et électrique devraient augmenter de +58 milliards USD et de +37 milliards USD, respectivement, à la faveur d'une hausse de la consommation privée dans les pays développés et de l'élargissement de la liste des produits couverts par l'Accord sur les Technologies de l'Information (ITA). Les exportations de véhicules devraient progresser de +29 milliards USD. L'externalisation de la production vers des zones manufacturières compétitives plus proches de l'utilisateur final (déplacement par exemple du Japon au Mexique de la production destinée aux consommateurs américains) permet de contenir les coûts tout en dynamisant les exportations au sein d'une région. Les exportations de machines et d'équipements devraient progresser de manière satisfaisante (80 milliards USD) grâce à la possibilité de relever les prix. * peu d'empires importateurs (galactiques) et guère de contre-attaque graphique 2 Exportations de biens : gains par secteur -600 -400 -200 0 200 400 Machines et équipement Électronique Automobile Électricité Chimie Agroalimentaire Papier Non-ferreux Textile 2016 Biens ferreux Énergie Sources : IHS, Chelem, Euler Hermes 6 2017 Euler Hermes La première raison de ce ralentissement du commerce est l'atonie de la demande. Une classification des pays en fonction de l'augmentation de leurs besoins d'importations illustre que la croissance du PIB, la taille et la monnaie expliquent le top 5 atypique suivant : Allemagne (+77 milliards USD), États-Unis (+66 milliards USD), Japon (+49 milliards USD), Chine (+41 milliards USD) et France (+40 milliards USD). Si l'Allemagne arrive en tête des pays qui offrent des opportunités à l’export, la Chine occupe la quatrième place seulement de ce classement, au même niveau que la France lorsqu'il s'agit de la croissance des importations sur la période 2016-2017. La Chine a cessé, il y a plus d'un an, d'être le premier débouché mondial, portant atteinte aux chiffres du commerce mondial. L'Europe est devenue la destination privilégiée des exportateurs, la plupart des pays continuant de dépendre de biens et de services importés pour la consommation et l'investissement. Nous avons décidé de regrouper les empires importateurs en quatre catégories, en nous ins- pirant des types d'atmosphère de la galaxie de la Guerre des étoiles, du type I, où les niveaux d'oxygène, d'azote et d'hydrogène sont satisfaisants et où l'air est respirable pour la majorité des espèces, jusqu'au type IV, où une combinaison et un masque respiratoire sont nécessaires. Pour définir ces types d'importateurs, nous avons utilisé les critères suivants : (i) la croissance des importations en volume pour mesurer la vigueur de l'effet demande ; et (ii) la croissance des importations en valeur nominale (USD) pour refléter les effets taille et monnaie. La croissance moyenne du commerce mondial est utilisée comme seuil de démarcation pour la croissance des importations en volume (+2,6% par an sur 2016-17) ; alors que l'augmentation moyenne des besoins d'importations (+10 milliards USD) a été utilisée pour la croissance des importations nominales sur 2016-17. > type i. Les pays de la zone euro devraient réaliser une performance supérieure à la moyenne mondiale en 2016-2017, avec une croissance raisonnable des importations en volume et une augmentation sensible en valeur nominale exprimée en USD (+248 milliards USD entre 2015 et 2017). Cette croissance sera soutenue par l'amélioration de la consommation privée et de l'investissement. Certains pays émergents Euler Hermes Le Bulletin Économique N° 1229 | Les dossiers | octobre 2016 graphique 3 Besoins supplémentaires d'importations par pays (hausse cumulée 2016-2017) Allemagne États-Unis Japon Chine France Espagne Corée du Sud Suède Inde Vietnam Belgique Suisse Hong Kong Singapour République tchèque Italie Danemark Indonésie Philippines Pays-Bas Pologne 77 66 49 41 40 38 37 34 34 28 25 25 24 19 16 14 14 13 13 13 11 © Image courtesy helix-nebula-11155 of pixabay.com. Under CC0 Public Domain Sources : Chelem, Euler Hermes importations plus faible en USD, étant donné que la dépréciation des devises (Australie, Canada et Chili) a pour corollaire un renchérissement des importations mais également sous l'effet d'une contraction de la demande (Brésil, Russie et Nigeria). Les pays dont les fondamentaux sont médiocres (double déficit, tensions politiques), à l'image de la Turquie, devraient importer moins en USD en raison à la fois des pressions sur leur devise et d’une croissance anémique de la demande. La croissance ralentira au Royaume-Uni car les inquiétudes relatives au Brexit freinent l'investissement et les importations pâtissent de la dépréciation de la GBP. ▶ graphique 4 Commerce mondial - Les moteurs de l'import Type I Type II Allemagne (4,5% ; 77) ••• ••• États-Unis (1,2% ; 66) 50 Besoins en importations (hausse cumulée en 2016-2017, mds USD) Japon Chine 40 France Corée du Sud Suède Inde 30 Vietnam Belgique Hong Kong 20 Suisse République tchèque Singapour Italie Thaïlande Pays-Bas Hongrie Danemark Taïwan 10 Canada AT Malaisie Chili 0 Argentine SAU EAU Australie Israël Pologne Roumanie Slovaquie Portugal Côte d'Ivoire Philippines MA Kenya Turquie Pérou Mexique -10 -20 Indonésie IE COL ZAF Grèce Nigeria Russie AT : Autriche COL : Colombie IE : Irlande MA : Maroc EAU : Émirats arabes unis SAU : Arabie saoudite ZAF : Afrique du Sud ••• Brésil ••• connaîtront également un redressement progressif de la demande. Dans les pays de l'ASEAN, en particulier en Indonésie, aux Philippines et au Vietnam, la demande devrait se raffermir sous l'effet de la hausse des revenus et de facteurs démographiques favorables. En Inde, l'amélioration du cycle d'investissement s'accompagnera d'importations de biens d'équipement. > type ii. Les grands pays (commerciaux) tels que les États-Unis (+66 milliards USD) et la Chine (+41 milliards USD) connaîtront des performances mitigées, avec des progressions importantes mais inférieures au niveau tendanciel de la croissance des importations en volume. Dans ces deux pays, une croissance davantage axée sur les services et l'autonomie grandissante des secteurs manufacturiers – c'est-à-dire leur moindre dépendance à l’égard des fournisseurs étrangers de matières premières dans le cas des États-Unis et de biens intermédiaires dans celui de la Chine – devraient se traduire par une croissance modérée des importations. > type iii. Certains pays réaliseront des performances satisfaisantes mais accompagnées de gains modestes. Ce sera notamment le cas des pays liés au cycle économique de la zone euro (dont la Slovaquie, le Portugal, la Turquie, le Maroc et la Côte d’Ivoire), et des pays qui présentent des perspectives de croissance positive et un solide environnement commercial (Israël, Pérou). > type iv. Les pays riches en matières premières devraient afficher une croissance des Royaume-Uni (2,3% ; -81) Type III Type IV -4% -2% 0% 2% 4% 6% 8% 10% Croissance réelle moyenne des importations (2016-2017) Sources : IHS, Euler Hermes 7 Le Bulletin Économique N° 1229 | Les dossiers | octobre 2016 Euler Hermes graphique 6 Gains à l'export > en deuxième position, les Chevaliers Jedi sont capables d'accroître leurs parts de marché malgré le ralentissement des volumes. Ces pays sont rompus au commerce et spécialisés dans des produits à forte valeur ajoutée, ce qui les rend moins sensibles aux chocs de prix. Leur statut de valeur refuge signifie que leurs devises sont légèrement surévaluées. En revanche, les entreprises domestiques bénéficient de politiques très accommodantes et parviennent donc à rester compétitives dans l'environnement mondial. Ces marchés ont traversé des périodes difficiles cette année mais les conditions de marché devraient progressivement s'assouplir l'année prochaine, grâce notamment à de nouvelles mesures de détente monétaire décidées par leurs banques centrales. Il devrait en résulter une dépréciation des devises et un assouplissement des conditions de financement. À titre d'exemple, le Danemark, la Suisse et le Japon ont déjà opté pour des taux directeurs en territoire négatif afin de soulager les pressions sur leurs devises. > en troisième position, les padawans (ou apprentis Jedi) sont les pays à fort potentiel. Ils devraient enregistrer une forte croissance des exportations en volume, mais perdre des parts de marché en raison d'une forte pression sur les prix. En Chine, par exemple, la dépréciation du RMB dopera la croissance des volumes, mais (i) la détérioration de la compétitivité-prix imputable à la hausse des salaires et à la forte appréciation de la devise; et (ii) la croissance limitée de la demande Le retour des Jedi (exportateurs) européens Alors que la demande de la plupart des pays importateurs ralentit, exporter devient plus difficile et exige une grande maîtrise. Nous avons donc établi une typologie des pays reposant sur la performance des exportations en nous inspirant des quatre rangs de Jedi. Ce nouvel ordre mondial utilise la croissance moyenne des exportations en volume sur 2016-2017 et les gains cumulés de part de marché mondial sur la même période. > en premier lieu, les Maîtres Jedi possèdent une vaste expérience et une excellente compréhension de la Force commerciale. Ils associent une croissance soutenue des exportations en volume (supérieure à la moyenne mondiale) et une augmentation de part de marché. Cette catégorie inclut les pays du noyau dur de la zone euro et ceux situés sur la même chaîne de valeur (Roumanie, Pologne). Ces pays devraient profiter de l'affaiblissement de la devise, de l'assouplissement des conditions de financement et de l'amélioration de la demande de leurs principaux partenaires (les pays membres de l'Union européenne). Cette catégorie d'élite inclut également des pays dotés de solides avantages concurrentiels (Vietnam, Philippines, Maroc et Kenya), notamment de faibles coûts salariaux et un positionnement stratégique sur les chaînes de valeur régionales (centres manufacturiers à faible coût). graphique 5 Croissance réelle des exportations de biens et services vs variation des parts de marché 0,18 Chevaliers Jedi Maîtres Jedi Allemagne 0,15 Irlande Vietnam 0,12 Espagne Suède 0,09 Italie Belgique 0,06 Pays-Bas Danemark République tchèque Japon Israël 0,03 Autriche -0,03 Brésil Chili Inde Indonésie Grèce Taïwan Hong Kong Colombie Malaisie Singapour Corée du Sud Arabie saoudite Canada Roumanie Philippines Afrique du Sud Australie Nigeria ••• 0,00 Pologne Hongrie Slovaquie Portugal Bangladesh Maroc Kenya Mexique Sri Lanka Argentine Côte d'Ivoire Turquie Pérou EAU Thaïlande Suisse ••• Variation des parts de marché à l'export (variation cumulée 2016-2017 en pp) France // Initiés Jedi Padawans Chine (3% ; -0,15pp) Russie (2,3% ; -0,17pp) -0,20 États-Unis (0,1% ; -0,23pp) -0,40 0% Royaume-Uni (3,1% ; -0,34pp) 2% 1% 3% 4% Croissance réelle moyenne des exportations (2016-2017) Sources : IHS, Euler Hermes 8 5% 6% 7% 8% (hausse cumulée 2016-2017) Allemagne France Irlande Italie Espagne Chine Vietnam Japon Pays-Bas Suède Belgique Danemark République tchèque Pologne Suisse Mexique États-Unis Israël Hong Kong Autriche Sources : IHS, Euler Hermes étrangère entraîneront une réduction des exportations exprimées en USD (+33 milliards USD en termes cumulés sur 2016-2017) et une perte de part de marché (-0,15 pp sur la même période). Les pays détenant une forte part de marché (par exemple l'Arabie saoudite, l'Australie et l'Afrique du Sud) et les pays dont les exportations sont plus diversifiées (Canada, Mexique) pourront connaître une forte augmentation en volume, mais leurs parts de marché diminueront probablement en l'absence de hausse des prix. S'agissant des centres manufacturiers (par exemple la Turquie et la Thaïlande), la dépréciation des devises devrait entraîner une baisse des exportations libellées en USD mais doper la croissance des volumes. > en quatrième position, les Younglings (ou initiés Jedi) sont les pays qui ne sont pas en mesure de bénéficier de la Force. La croissance de leurs exportations est faible, et les pressions négatives sur les prix prévalent. Cette catégorie inclut : (i) les pays qui dépendent fortement de la demande chinoise (matières premières industrielles et fournisseurs asiatiques de biens intermédiaires) ; (ii) les exportateurs qui pâtissent du resserrement monétaire ou de la fermeté de leur devise (États-Unis) ; et (iii) les pays affectés par des blocages politiques (Russie). Bien que, selon Maître Yoda, « Un Jedi utilise la Force pour la connaissance et la défense, jamais pour l'attaque », dans la pratique, certains pays ont démontré qu'ils sont capables d’utiliser le sabre laser mieux que d'autres. Selon nos estimations, les cinq premiers du classement des pays par l'augmentation cumulée de leurs exportations sur la période 2016-2017 sont l'Allemagne (+77 milliards USD), la France (+42 milliards USD), l'Irlande (+38 milliards USD), l'Italie (+34 milliards USD) et l'Espagne (+34 milliards USD). La Chine arrive en sixième position seulement, avec +33 milliards USD d'exportations supplémentaires attendues en 2016 et 2017, talonnée par le Vietnam et le Japon. Le retour du Jedi européen est manifeste. 75 42 38 34 34 33 32 28 28 27 23 15 13 13 13 13 11 11 10 10 9 Euler Hermes Le Bulletin Économique N° 1229 | Les dossiers | octobre 2016 Rogue trade : pourquoi la situation a irrémédiablement changé ? graphique 7 Valeur ajoutée du secteur manufacturier et des services Il est malheureusement vain d'espérer que le commerce retrouve, et ce, même après 2017, son dynamisme d'avant la crise, certaines causes du marasme s'apparentant à des points de rupture structurels. Le visage du commerce va irrémédiablement changé. Trois voyants rouges clignotent sur le tableau de bord du vaisseau spatial Commerce: les réorientations de la demande, la balkanisation financière (insuffisance du financement en USD et guerre des devises inefficaces) et les risques politiques (protectionnisme). Stormtroopers de la demande La demande mondiale peine à trouver une assise solide, les chocs cycliques devenant plus fréquents. En 2015, pour la quatrième année consécutive, la croissance du PIB est restée inférieure à +3% et elle devrait le rester au moins jusqu'en 2017. Surtout, il semble que l'alignement des astres (croissance soutenue et conjointe aux États-Unis, en Europe, en Chine et dans les pays émergents) n'est pas pour tout de suite. C’est là une conséquence inattendue de la crise financière mondiale qui perdure sept ans plus tard. Le rôle moteur de la Chine et des États-Unis dans le commerce mondial a diminué : 1• La Chine est en phase de transition. Tout d'abord, elle passe d'une croissance tirée par l'investissement et les exportations (manufacturières) à une croissance alimentée par la consommation et les services. Parallèlement, sa production se déplace des produits à faible valeur ajoutée vers des produits de haute technologie. La Chine évolue également vers une croissance plus durable, dépendant moins des ressources naturelles et du crédit. 2• Aux États-Unis, la révolution énergétique a entraîné deux changements structurels: réduction des importations énergétiques grâce à la nouvelle autosuffisance énergétique du pays, et amélioration de la compétitivité des secteurs en aval grâce à la baisse des coûts des intrants. Nous estimons qu'une réduction de 1 pp de la croissance de la demande d'importations en volume des ÉtatsUnis pourrait ôter 0,2 pp à la croissance du commerce mondial. Plusieurs chocs locaux menacent l'avenir du commerce. Ces chocs sont plus fréquents et ont des retombées plus sévères sur les pays voisins. Prenons le Brexit : le Royaume-Uni est en effet l'un des premiers importateurs mondiaux, et le choc a été rude pour l'Europe alors que la reprise était en partie alimentée par le raffermissement du commerce intra-régional. Outre l'insuffisance de la demande de certains pays, deux changements majeurs peuvent expliquer pourquoi le commerce pourrait ne plus jamais dépasser +4% par an. Le premier est le raccourcissement des chaînes de valeur mondiales. Le deuxième est la part croissante des services (non échangeables) dans la création de valeur ajoutée. S'agissant du premier, le ralentissement de la croissance de l'investissement (souvent à plus fort contenu importé que la consommation) se traduit par un recul de la croissance des importations. En outre, l'intégration verticale des grandes économies influe sur les chaînes de valeur mondiales. C'est le cas pour la Chine dans ses efforts pour absorber (en pourcentage du PIB) 71 Services (% du PIB, axe gauche) Manufacturier (% du PIB, axe droit) 20 prévisions 70 19 69 18 68 17 67 16 66 15 65 14 64 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 14 1516p17p 13 Sources : IHS, Euler Hermes les fournisseurs directs de Taiwan, par exemple, ou de multinationales qui optent pour une chaîne de valeur plus compacte ou qui décident de relocaliser la production lorsque la productivité est restaurée afin de gagner en qualité. La substitution des importations joue un rôle croissant dans les blocs régionaux. S'agissant du second changement, il est bien connu que la part des services dans la création de valeur ajoutée augmente régulièrement depuis dix ans mais, depuis la crise, cette tendance s'est accélérée sous l'effet : (i) des stimuli budgétaires et monétaires récents qui ont notamment soutenu les services domestiques (finance, immobilier, loisirs) ; et (ii) la renaissance économique résultant des révolutions numériques et technologiques, où les intrants ne sont plus des matériaux de base et des biens d'équipement mais des hommes. ▶ 1pp de réduction de la croissance de la demande d'importations réelles de la Chine pourrait ôter 0,3 pp, au maximum, à la croissance du commerce mondial 9 © Image courtesy of pixabay.com. Under CC0 Public Domain Le Bulletin Économique N° 1229 | Les dossiers | octobre 2016 Euler Hermes © Image courtesy star-war étoile de la mort : balkanisation financière La mondialisation financière est l'un des nombreux facteurs à l'origine de l'accélération de la mondialisation du commerce, et la crise financière l'un des principaux catalyseurs de l'effondrement du commerce mondial en 2009. Il semble que l'une des principales raisons de l'atonie du commerce à moyen terme sera la fragmentation financière. L'insuffisance du financement en USD, le carnage des monnaies et les contrôles des capitaux sont symptomatiques de bassins financiers isolés les uns des autres. Les dirigeants mondiaux ont échoué à apporter une solution rapide à la balkanisation croissante des flux financiers. pénurie de dollars La dette et le commerce en dollars ont augmenté de concert jusqu'en 2014, les prix élevés des matières premières et les taux d'intérêt bas incitant certains exportateurs de matières premières à accroître leurs capacités de production (ainsi, entre 2006 et 2014, la dette des seuls producteurs de pétrole a progressé de +800 milliards USD, selon la BRI). Les flux financiers étant libellés en dollars et se multipliant, ils ont servi 10 de garantie implicite permettant d'émettre plus de dette en dollars. Le resserrement de la politique de la Réserve fédérale américaine et la persistance des prix bas des matières premières ont causé une asymétrie croissante entre le passif et l'actif en dollars, au niveau des pays, des secteurs et des entreprises, ce qui a nécessité de réduire l'endettement et a restreint les flux commerciaux. En outre, lorsqu'une économie perd l'accès au marché international des capitaux, les entreprises doivent rembourser leur dette au lieu de la refinancer et, souvent, réduisent leurs investissements, ce qui freine les importations de biens d'équipement. Lorsque les banques centrales ne disposent pas de réserves de change suffisantes (réticence à partager, arrêts soudains ou simplement taux de change fixes), la situation dégénère et la probabilité d'une crise de la liquidité dans le secteur bancaire augmente – surtout lorsque le crédit domestique reste abondant –, ce qui incite les banques à devenir plus frileuses. Des perturbations des flux financiers peuvent également expliquer la pénurie. La délimitation du système financier mondial est structurelle et héritée de la Grande récession (2008-09), graphique 8 Indice de contenu en importation de la production mondiale et ratio des engagements bancaires internationaux/nationaux 110 Créances transfrontalières/locales (%, axe droit) Importations/production (volume 100=2008, axe gauche) 16 15 105 14 100 13 12 95 11 90 10 85 80 9 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 14 15 16 Sources : BIS, CPB, Euler Hermes 8 Euler Hermes Le Bulletin Économique N° 1229 | Les dossiers | octobre 2016 lorsque les banques européennes ont perdu définitivement leur position dominante dans l'intermédiation des financements mondiaux en USD. En conséquence, les flux bancaires transfrontaliers ont été réorientés et les banques se sont régionalisées, notamment en matière de financement du commerce. Le monde se divise aujourd'hui en plusieurs ensembles de banques régionales. Lorsqu'un pays dominant dans une région est en perte de vitesse (à l'image du Brésil), les banques réduisent l'octroi de financements du commerce local (Amérique latine). Enfin, de nouveaux contrôles des capitaux ont été instaurés dans le monde entier, notamment dans les pays émergents, pour prévenir la fuite des capitaux. Le carnage des devises a échoué à stimuler le commerce mondial La récente série de dévaluations de monnaies à travers le monde pourrait avoir eu un ultime effet – essentiellement négatif – sur le commerce mondial. La plupart des pays, surtout ceux exportateurs de matières premières, ont été contraints de déprécier leurs devises (et d'augmenter les taux d'intérêt) en raison des sorties de capitaux, provoquant une contraction des importations (et une amélioration de la balance commerciale due à l'austérité). rs-1703175 of pixabay.com. Under CC0 Public Domain Une dépréciation de leur monnaie peut s’avérer utile pour les pays où les conditions de financement s'améliorent ou qui ne sont pas producteurs de matières premières industrielles primaires. Pour ceux-là, la dévaluation de la devise peut améliorer la compétitivité-prix, avec à la clé une augmentation des volumes exportés. Au final, la dépréciation de nombreuses devises n'a pas permis de stimuler les exportations (effet courbe en J) et seuls les pays non exportateurs de matières premières affichant une amélioration sensible de leurs conditions de financement sont généralement parvenus à accroître leur solde commercial. La Colombie, la Russie, le Brésil, le Chili, le Pérou et l'Indonésie sont autant d'exemples de pays qui n'ont pas connu de rebond sensible après la dépréciation de leur monnaie. Parmi les grandes économies, la zone euro et le Japon devraient être les principaux bénéficiaires, grâce à la spirale vertueuse exportations/croissance du PIB. En Chine, l'affaiblissement du RMB devrait donner une certaine impulsion, mais les conditions de financement mitigées pour les entreprises exportatrices – baisse du coût du crédit domestique, mais endettement élevé et hausse du coût des financements étrangers – auront probablement un effet négatif. ▶ graphique 9 Croissance réelle des exportations vs variation du taux de change effectif réel (entre 2013 et 2015) 30% Amélioration de la balance commerciale Détérioration de la balance commerciale Irlande 24% Croissance réelle des exportations entre 2013 et 2015 Vietnam 18% Rép. tchèque Mexique Roumanie Australie Hongrie Philippines Afrique du Sud Pologne Japon 12% Kenya EAU Espagne Maroc Slovaquie Pays-Bas Portugal Suède Belgique France Allemagne Italie Malaisie Turquie Nigeria Singapour Autriche Sri Lanka Arabie saoudite Canada 6% Russie Brésil Danemark Pérou Indonésie 0% Thaïlande Royaume-Uni Bangladesh Taïwan Chine États-Unis Corée du Sud Suisse Hong Kong Chili Colombie Israël Inde -6% -26% -20% -14% -8% -2% 4% 10% 16% 22% Taux de change effectif réel (variation entre 2013 et 2015) Sources : IHS, Euler Hermes 11 Le Bulletin Économique N° 1229 | Les dossiers | octobre 2016 Euler Hermes que la force soit avec nous : risque politique, protectionnisme et défis Les multiples zones de conflit politique de la planète devraient continuer à peser sur la confiance, conduisant les pays et les multinationales à adopter une position attentiste. Certains consolideront leurs défenses et se fermeront au reste du monde. De la dégradation des relations (et des sanctions) entre l'Occident et la Russie aux risques de conflit au Moyen-Orient en passant par le mécontentement grandissant au Brésil et en Afrique du Sud, les investisseurs et les entreprises sont submergés par les mauvaises nouvelles en provenance de la sphère politique. Si l'on ajoute à cela les issues incertaines de certains processus politiques (élections, grands partenariats commerciaux, Brexit), les perspectives commerciales ne sont guère encourageantes. Les entreprises peuvent résister au populisme et aux erreurs politiques, mais elles peuvent également faire faillite si leurs actifs sont confisqués ou expropriés. Surtout, une généralisation du protectionnisme pourrait affecter le climat des affaires. En 2014, 792 mesures de protectionnisme ont été adoptées, en 2015, ce sont 705 mesures de plus qui ont été instaurées auxquelles s’ajoutent les 352 prises au S1 2016. En Russie, cela représente 202 mesures depuis 2014. Au top 5 des pays entravant le libre-échange, on trouve ensuite l'Inde (avec 158 mesures), les États-Unis (126), le Brésil (107) et l'Indonésie (94). Dans le détail, les formes de protectionnisme se multiplient : > 1• protectionnisme classique : barrières commerciales telles que les tarifs élevés et quotas. L'Inde (tarif moyen de 15,6%), le Brésil (14,7%), l'Argentine (13,6%) ou la Turquie (12%) sont connus pour leur utilisation de tarifs. Les règles et les normes sont un autre moyen très usité pour protéger la production domestique ; > 2• protectionnisme quasi classique (et croissant): le protectionnisme est endémique dans les services, les gouvernements jouant sur les autorisations et le cadre réglementaire. Les services de messagerie et la radiodiffusion sont fermés aux investissements étrangers en Chine. En Inde, seuls les ressortissants indiens peuvent obtenir des licences complètes pour fournir des services juridiques. Au Brésil, le transport aérien est quasiment fermé aux investisseurs étrangers, dont la participation est limitée à 20% du capital donnant droit de vote. Au classement des pays en fonction des restrictions commerciales, l'Indonésie, la Chine, l'Inde, la Russie et le Brésil occupent les premières places. En sixième position vient la Canada, malgré la multitude d'accords commerciaux bilatéraux signés par ce pays, ce qui montre que les services peuvent être un sujet plus délicat; > 3• Mesures moins classiques (mais très fréquentes) : des mesures de soutien peuvent également servir le protectionnisme, et sont notamment utilisées par les pays de l'OCDE (banques publiques, agences de promotion des exportations, subventions directes). Le Royaume-Uni gère un vaste réseau de soutien aux entreprises. L'agence britannique compétente dispose d'un budget de 368 millions EUR, avec des priorités sectorielles et géographiques spécifiques. La Chine, probablement le pays le plus agressif, a déployé divers programmes visant à développer des conglomérats en offrant aux entreprises des primes en espèces, des services à prix réduit et des taux d'imposition préférentiels. Les États-Unis aident souvent les entreprises exportatrices indirectement, au moyen de réductions d'impôts. Pour illustrer cette perspective, nous avons regroupé dans un graphique les tarifs moyens et le nombre de mesures compensatoires sur la base des déclarations à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), en indiquant les acteurs « fair-play » et « non fair-play » en matière de libre-échange. graphique 10 Le protectionnisme en quelques chiffres = Taille des bulles : nombre de mesures protectionnistes en vigeur en juillet 2016 Non fair-play 900 500 200 20 Corée du Sud Thaïlande Inde -36 15 Pakistan Brésil Argentine Côte d'Ivoire Venezuela Turquie Sri Lanka Vietnam Tarifs moyens en 2014 (%) Norvège 10 Mexique Russie Colombie Chine - 66 Afrique du Sud Au premier semestre 2016, Philippines ••• Indonésie Malaisie Hongrie Belgique EAU Allemagne Espagne Israël Taïwan États-Unis 352 5 France Italie Canada Australie < 0 Fair-play 0 2 4 6 8 10 Nombre de mesures compensatoires en 2015 Sources : WTO, Euler Hermes 12 ••• 66 nouvelles mesures de protectionnisme ont été adoptées dans le monde Euler Hermes Le Bulletin Économique N° 1229 | Les dossiers | octobre 2016 La trilogie suivante : quelles stratégies d'internationalisation ? Le commerce mondial étant inférieur à son rythme tendanciel, les entreprises vont devoir identifier d'autres stratégies d'internationalisation. Face aux trois obstacles au commerce (évolution de la demande, fragmentation financière et risque politique), trois solutions s’offrent, à nos yeux, aux entreprises (et aux décideurs politiques) : numériser et mettre davantage l'accent sur les services, utiliser les flux d'investissement pour conquérir le monde (et rapatrier ensuite les dividendes) et travailler sur le contexte, en nouant par exemple des partenariats commerciaux de deuxième génération. nouvel espoir : servicisation et numérisation Citons une fois encore Maître Yoda : « Fais-le. Ou ne le fais pas. Il n'y a pas d'essai. » Il en va de même pour la servicisation et la numérisation. Les entreprises doivent s'adapter rapidement et celles capables d'utiliser ces tendances seront mieux armées pour se développer à l’international. nouvelle force no 1 : la servicisation Le commerce de services a été moins affecté que le commerce de biens. En 2015, les exportations de services figurant dans les balances des paiements représentaient 6,7% du PIB mondial (inchangé par rapport à 2014), tandis que les exportations de biens tombaient à 22% (24% en 2014). Bien qu'en 2016 nous prévoyions une baisse de 140 milliards USD, ce chiffre reflète le net recul des services de transport, qui représentent 18% des exportations totales de services, imputable à la moindre performance des transports maritimes. Au premier semestre 2016, le Baltic Dry Index est 50% inférieur à sa moyenne de 2014. Toutefois, ce segment excepté, nous tablons sur une augmentation de +40 milliards USD du commerce de services. En 2017, l’ensemble des services enregistrerait un gain de +268 milliards USD. Au plan structurel, la consommation croissante de services dans les grands pays émergents tels que la Chine, les stimuli ciblés dans les économies avancées et la création de valeur à partir de l'expérience utilisateur et des nouveaux modèles de services sont en train de modifier le paysage de l'internationalisation. En Chine, par exemple, les services ont franchi le seuil de 50% du PIB en 2015 (48,1% en 2014), l'essor de la classe moyenne s'accompagnant d'une augmentation des importations de services. Surtout, les entreprises s'adaptent aujourd'hui rapidement grâce à la servicisation, c'est-à-dire la prestation d'un service comme valeur ajoutée lors de la fourniture de produits. Des constructeurs automobiles qui se diversifient dans les services financiers aux opérateurs de télécommunications qui fournissent des services après-vente pour quasiment n'importe quelle entreprise en passant par la mutation permise par l'« Internet des objets » (internet of things, IoT), la servicisation des affaires se développe. Les jeunes entreprises qui adoptent des techniques de servicisation au début de leur internationalisation sont plus susceptibles de continuer à innover. nouvelle force no 2 : la numérisation Autre effet-de mode, la numérisation peut significativement peser sur l'avenir du commerce. Les données constituant les nouvelles matières premières, leurs flux augmentent très rapidement et sont insensibles au ralentissement de ▶ © dusty-sky. Image courtesy of Tim de Groot, unsplash.com, under Creative Commons Zero 13 Le Bulletin Économique N° 1229 | Les dossiers | octobre 2016 Euler Hermes graphique 11 Enabling Digitalization Index (ou Indice Euler Hermes de support à la digitalisation) (Extrait du classement de 135 pays) Allemagne (#1) Pays-Bas (#2) Suède (#3) Royaume-Uni (#4) Suisse (#5) Singapour (#6) Danemark (#7) Luxembourg (#8) États-Unis (#9) Islande (#10) Canada (#11) Autriche (#12) Norvège (#13) France (#14) Japon (#15) Australie (#16) Finlande (#17) Nouvelle Zélande (#18) Belgique (#19) Irlande (#20) EAU (#21) Espagne (#22) Estonie (#23) Lituanie (#24) Portugal (#25) Afrique du Sud (#42) Chine (#44) Russie (#54) Brésil (#62) Inde (#74) 0% 20% la numérisation contribue à hauteur de 9,4% à la production économique mondiale annuelle, dont 3,6% proviennent exclusivement des transactions transfrontalières Qualité de la connectivité Performance de la logistique Environnement des affaires 40% 60% 80% 100% Sources : Banque Mondiale, calculs Euler Hermes la mondialisation. Selon McKinsey, le volume des flux transfrontaliers de données a été multiplié par 45 depuis 2005, soit +4 000% en 10 ans ; aujourd'hui, chaque seconde, 211 téraoctets de données circulent. Le big bang des données devrait se poursuivre, avec une multiplication par 6,6x d'ici 2020. Les entreprises doivent continuer d’exploiter ce levier durable d'ouverture, à l'instar de ce qu'a fait le secteur financier. Nous estimons que la numérisation des activités commerciales contribue à hauteur de 9,4% à la production économique mondiale annuelle, dont 3,6% proviennent exclusivement des transactions transfrontalières. Cette contribution devrait augmenter rapidement au cours des prochaines années pour atteindre 16,6% de la production de l'économie mondiale en 2020 (7,4% pour les transactions transfrontalières).Nous avons élaboré un indice pondéré afin d'illustrer la capacité des pays à créer l'environnement nécessaire à une internationalisation des entreprises à l'ère du numérique : l'Enabling Digitalization Index (ou Indice Euler Hermes de support à la digitalisation). L'analyse a porté sur 135 pays. L'indice inclut: (i) la qualité de la connectivité, représentée par le nombre de serveurs sécurisés, le ratio d'utilisateurs d'Internet et le ratio de lignes téléphoniques par habitant; les indices suivants de la Banque mon- diale: (ii) l’indice de performance de la logistique; et (iii) l’indice Doing Business. L'Allemagne, les Pays-Bas et la Suède occupent la tête du classement. Le Royaume-Uni, Singapour et les ÉtatsUnis sont dans les 10 pays les mieux positionnés pour favoriser le développement à l’international des entreprises par voie numérique. Aucun pays émergent ne figure dans le Top 20, aucun pays du BRICS n'accède au Top 40, et la Chine se classe 44e. La fracture numérique persiste. graphique 12 Micro-multinationales et PME : qui fait mieux ? Part des entreprises exportatrices Taux de survie à 3 ans (exportateurs) ZooM Part de marché des nouveaux entrants L’attaque des Clones (micro-multinationales) Part de marché du Top 5 Croissance moyenne annuelle des ventes (2010-2014) Micro-multinationales 0% 20% 40% 60% PME classiques 80% Sources : eBay, Euler Hermes tandis que la plupart des entreprises pâtissent du ralentissement structurel du commerce mondial, les micro-multinationales se sont mieux adaptées. Ces sociétés, souvent de taille modeste et jeunes, ont décidé d'exploiter la technologie (notamment internet) pour développer directement leurs activités à l'échelle mondiale. en utilisant les statistiques de ebay Marketplace, nous avons relevé les éléments suivants : 14 ❶ Les micro-multinationales exportent d’avantage – tandis qu'en moyenne 20% seulement des PME traditionnelles exportent, 97% des micro-multinationales sont exportatrices. ❷ Les micro-multinationales survivent mieux à l'international – Le taux de survie de trois ans est de 19% seulement pour les PME classiques, mais 66% des micro-multinationales continuent à exporter après trois ans. ❸ Les micro-multinationales se développent plus rapidement – Les exportations sur la plateforme eBay ont augmenté de près de 19% en moyenne par an entre 2010 et 2014, alors que les exportations des PME classiques ont progressé de 6% seulement. ❹ de meilleures opportunités pour les nouveaux venus – Les activités des nouveaux venus sur eBay Marketplace parviennent à capter 55% du marché à l'exportation en tout juste un an, alors qu'à l'échelle mondiale les nouvelles PME classiques représentent 3% seulement du marché traditionnel de l'exportation. ❺ La valeur d'exportation est mieux répartie parmi la population (meilleur coefficient de Gini) – Parmi les PME classiques, le top 5% des exportateurs représentent 76% du marché d'exportation. En revanche, parmi les PME utilisant le marché eBay, le top 5% micro-nationales de tête représentent seulement 44% des exportations de la plateforme eBay. * 100% Euler Hermes Le Bulletin Économique N° 1229 | Les dossiers | octobre 2016 1 600 milliards USD la valeur des fusions-acquisitions transfrontalières en 2015 © Image courtesy of Mathias Blum, flickr.com, under creative commons license 2.0 no derivs La revanche de l'investissement: se rapprocher des consommateurs Les entreprises ont donc intérêt à privilégier la vente directe aux utilisateurs finaux plutôt que les exportations pour accroître leurs ventes et les revenus de leurs investissements sur les marchés étrangers. En 2015, les afflux mondiaux nets d'investissements directs à l'étranger ont augmenté de +22% (-20% en 2014), tirés dans une large mesure par l'augmentation des investissements dans la zone euro et aux États-Unis. Dans les pays émergents, l'évolution est mitigée. Les principaux grands pays ont été jugés moins séduisants en raison de la contraction de la demande (Brésil et Russie) ou de l'essoufflement de la croissance économique (Chine). En revanche, les économies qui accélèrent continuent d'afficher des performances relativement bonnes, à l'image de l'Inde et du Vietnam. Les investissements directs à l'étranger (IDE) ont principalement pris la forme de fusions-acquisitions transfrontalières. Les acheteurs ont déboursé 4 000 milliards USD pour des opérations de fusions-acquisitions en 2015, en inclu- ant les investissements minoritaires, soit un nouveau record qui détrône celui enregistré en 2007. Les opérations transfrontalières ont contribué à ce dynamisme, avec une progression de +18% en 2015, contre +13% pour l'ensemble des fusions-acquisitions, pour atteindre 1 600 milliards USD. Les secteurs liés à la consommation, tels les produits pharmaceutiques et l'agro-alimentaire, ont été les plus recherchés et représentent un quart des opérations transfrontalières. Les entreprises européennes sont de plus en plus ciblées par des acquéreurs étrangers, situés surtout aux États-Unis et en Asie, principalement en Chine et au Japon. Ces acquisitions sont favorisées par la faiblesse de l'euro (par rapport au USD), la liquidité abondante et le faible coût de la dette. La Chine devient un acteur mondial important: les acquisitions par des entreprises chinoises ont culminé à 596 milliards USD en 2015, dont près d'un cinquième étaient transfrontalières. Les entreprises chinoises ont été particulièrement actives dans les secteurs des technologies et communications et de la consommation, qui représentent près de 45% de leurs acquisition à l'étranger, ce qui s’inscrit dans le droit fil de l'ajustement du modèle économique initié par le gouvernement. La Chine est en quête non seulement de rendements mais aussi de technologies de pointe. graphique 13 Nombre d'opérations de fusion/ acquisition impliquant des entreprises chinoises 700 Chine - Achat d'entreprises étrangères Entreprises étrangères - Achat d'entreprises chinoises 600 500 400 300 200 100 0 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 14 15 Sources : Bloomberg, Euler Hermes 15 Le Bulletin Économique N° 1229 | Les dossiers | octobre 2016 Malgré l'augmentation modeste attendue cette année, trois raisons donnent à penser que les flux d'IDE neutraliseront (en partie) le niveau décevant du commerce : > 1•La consommation des ménages représentait 59% du PIB en 2015, contre 58,3% en 2014. Les entreprises devront se rapprocher de leurs clients pour mieux comprendre leurs besoins (et éviter de s'exposer à la volatilité des devises) ; > 2•Les entreprises japonaises et américaines disposant d’une importante trésorerie (et de monnaies qui s'apprécient) pourraient choisir d'investir dans des pays où les actifs sont bon marché ; > 3•Les bénéfices croissants (+5,8% t/t croissance des profits au t2 2016 dans la zone euro 2016 dans la zone euro), les rendements médiocres des investissements dans certains pays (Japon, Taiwan et Corée du Sud) et l'excès d'épargne (Chine) sont en quête de valeurs refuges là où la demande finira par augmenter, plus sûrement à l'étranger, pour des raisons de protection et de promotion. Les perspectives et le climat des affaires sont des critères importants lors du choix de la destination Euler Hermes de l'investissement, ce qui explique le retour des IDE en Europe et la persistance des investissements au Vietnam et au Maroc. Selon la théorie financière, la solidité du système financier, la rigueur du cadre réglementaire, un comportement de paiement satisfaisant entre entreprises, une faible taxation, et la taille du marché domestique font tous partie des critères importants pour les flux d'IDE. Pour aller plus loin, nous avons classé les pays émergents selon la croissance du PIB en 2016 et nous avons repris dans un graphique le rendement des résultats (return of earnings, RoE) pour les IDE (revenu payé sur l'IDE/stock intérieur d'IDE) en utilisant le seuil de démarcation de 3,8% (croissance moyenne). Les marchés asiatiques et en particulier les géants asiatiques – Chine, Inde et ASEAN – sont en tête du peloton car ils offrent à la fois une forte croissance et des rendements élevés. Ils sont suivis par les pays à forte croissance et aux rendements assez raisonnables d'Afrique du Nord (Maroc) et d'Europe orientale (Turquie, Roumanie, Pologne, Slovaquie). Ces derniers présentent de meilleures perspectives de croissance grâce à la reprise de la zone euro et offrent des rendements solides. graphique 14 Croissance du PIB et rendements des investisssements directs à l'étranger (Revenus perçus sur IDE/stock d'IDE investis) 14 Rendement moyen des IDE Croissance du PIB en 2016 croissance des profits au T2 2016 dans la zone euro 12 10 8 6 4 Inde Chine Philippines Indonésie Maroc Roumanie Turquie Pologne Slovaquie Arabie saoudite Thaïlande Colombie Lettonie Lituanie Slovénie Mexique Hongrie Chili Afrique du Sud Russie Brésil 2 0 Sources : IHS, Euler Hermes 16 +5,8% t/t Euler Hermes Le Bulletin Économique N° 1229 | Les dossiers | octobre 2016 © Image courtesy r2d2-933066 of pixabay.com. Under CC0 Public Domain Le retour des blocs, avec ou sans accords de libreéchange Alors que l'intégration du commerce mondial ait marqué une pause, l'organisation du commerce mondial reste régionale. Trois blocs régionaux, l'Union européenne (32% des flux commerciaux mondiaux), l'Asie et le Moyen-Orient (39%) et l'Amérique du Nord (16%) représentent 87% du commerce mondial. Le commerce intra-régional représente plus de la moitié des flux commerciaux de l'Union européenne et de l’Asie, et 44% pour l’Amérique du Nord. La redécouverte des épicentres régionaux (pour l'Amérique latine, l'Europe de l'est, l'ASEAN ou la région Europe/Moyen-Orient/Afrique) et de la force de gravité sera indispensable pour atteindre la taille critique tout en faisant du commerce en toute sécurité. Parallèlement, les accords commerciaux horizontaux semblent en perte de vitesse. Le début des années 1990 a été marqué par la conclusion d’une kyrielle d'accords et de traités de libreéchange – de Maastricht à l'ALENA. Une génération plus tard, les méga Accords de libreéchange (ALE) se trouvent à la croisée des chemins : les avantages de la mondialisation, dont nous pensions autrefois qu’ils bénéficieraient à tous (prix plus bas, création d'emplois, innovation) semblent se concentrer sur un petit nombre d'élus, la classe moyenne craint des destructions d'emplois et les PME ne paraissent pas profiter de marchés plus grands mais aussi plus complexes. Les deux méga accords commerciaux initiés par les États-Unis et qui auraient pu remplacer la gouvernance du commerce mondiale sur le long terme, à savoir le partenariat transpacifique (TPP), qui regroupe les nations de la région Pacifique, des États-Unis à l'Asie du Sud-Est, ou le partenariat transatlantique de commerce et d'investissement (TTIP), entre l'Union européenne et les États-Unis, semblent s'enliser. Les méga accords visent à fa- graphique 15 Commerce total et commerce intra-régional 70% Commerce intra-groupe (% du commerce total du groupe, axe gauche) Commerce total du groupe (% du commerce mondial, axe droit) 45% 40% 60% 35% 50% 30% 40% 25% 30% 20% 15% 20% 10% 10% 0% 5% Asie et UE28 ALENA Moyen (Union Orient européenne) Amérique Afrique latine 0% Sources : CNUCED, Euler Hermes 17 Le Bulletin Économique N° 1229 | Les dossiers | octobre 2016 Euler Hermes voriser l'intégration du commerce et de l'investissement, ainsi que l'alignement des pratiques commerciales. Pourtant, sans pacte social en parallèle (dispositifs de protection, subventions de la transition) et transparence accrue, l'homme de la rue s'oppose à ce type d'accords de part et d'autre de l'Océan, malgré les énormes avantages qu’ils procurent. Que réserve l'avenir ? Assurément un autre jeu d’alliances. Nous pensons que trois blocs doivent être restructurés : les Amériques, avec un nouveau rôle pour le États-Unis, la région EMEA, avec la zone euro en son centre, et l'Asie, pilotée par le Japon et la Chine. La cohérence de ces régions naturelles et géographiques tient à leur taille, à la structure de leurs chaînes de valeur et à leur relative indépendance financière. Dans chaque bloc, l'épicentre, jadis superpuissance coloniale, doit revoir son influence en renforçant le codéveloppement. Même si ces épicentres resteront le creuset de la demande des con- 1 600 milliards USD sommateurs, du savoir-faire et des devises fortes, il est important de commencer à réinventer des bassins commerciaux équitables pour éviter des échecs massifs. Nous avons trois blocs : > 1• Le bassin vertical – L'Europe doit consolider son est et son sud. Au sud, la sélectivité et la prudence seront essentielles pour les entreprises, les perspectives restant risquées au Moyen-Orient. Toutefois, “l'avantage du retard” des pays africains (y compris la Côte d’Ivoire, l'Éthiopie, le Kenya et la Tanzanie) offre des options sans précédent de développer des liens économiques au-delà des matières premières. Le secteur manufacturier, l'innovation et le bond de la consommation sont des thèmes importants dans la région. Certaines plateformes commerciales (Maroc, Côte d’Ivoire, Kenya) et certaines futures superpuissances (Nigeria) doivent être repensés, en particulier s'agissant du financement de la croissance. la puissance de frappe totale du projet One Belt One Road graphique 16 Cinq OBORtunités à saisir pour la Chine Internationalisation des affaires Améliorer l'accès aux fournisseurs locaux 2 1 La Chine cherche à sécuriser l'accès aux matières premières à travers des couloirs plus efficients. Promotion Il est probable que les firmes chinoises présentent un avantage dans l'octroi des projets. économique 4 L'amélioration de la connectivité et de la coopération avec les économies à haut revenu (Europe) favorisera probablement davantage de transfert technologique. Source : Euler Hermes 18 Réduction des surcapacités productives 3 Effet bénéfique en faveur des fournisseurs traditionnels de la Chine en matériaux de construction (dont acier et fer). Réduction des déséquilibres locaux 5 Phénomène de rattrapage économique entre provinces de Chine en encourageant une stratégie de croissance dans les régions de l'Ouest basée sur le commerce. Euler Hermes Le Bulletin Économique N° 1229 | Les dossiers | octobre 2016 graphique 17 En dehors de la Chine, quels gagnants potentiels ? Europe de l’Est États-Unis Union européenne 2 1 Davantage de flux de capitaux chinois Surcroît de demande chinoise (biens et services financiers) 3 ASEAN Gains en compétitivité via de meilleures infrastructures Afrique de l’Est Asie du Sud (Pakistan, Sri Lanka) Pays voisins riches en ressources naturelles stratégiques (Myanmar, Népal...) Source : Euler Hermes > 2• Au lieu de miser sur le commerce transocéanique, les États-Unis devraient chercher à renforcer le vaste bassin commercial du continent américain. Les perspectives décevantes du Brésil et le retour difficile de l'Argentine ont enrayé la dynamique commerciale en Amérique du Sud. Les pays de l’Alliance du Pacifique et du Mercosur doivent encore identifier leurs complémentarités. Une amélioration du partage de l'innovation et de la mobilité (y compris du capital humain) sera indispensable pour développer selon de nouveaux termes le partenariat et fournir une plateforme aux grandes entreprises régionales. Si les méga accords commerciaux sont plus lents à mettre en œuvre, chaque pays est en train de revoir sa politique commerciale. Récemment, est apparu le concept de politique commerciale progressive, politique qui se veut pertinente, transparente, inclusive et axée sur la valeur. Elle est censée éviter tout type de dumping, se soucier de la redistribution des avantages et contribuer à créer de la valeur. Le Canada et l'UE sont les pionniers de ces politiques. Pourtant, de nombreux pays ont encore du mal à trouver le juste équilibre entre l'attaque et la défense, à commencer par la Chine. > 3• La Chine a décidé de lancer son propre méga accord commercial, l'initiative One Belt One Road (OBOR). Ses objectifs stratégiques comprennent la connectivité et la coopération à grande échelle en renforçant les routes commerciales de l'Asie vers l'Afrique, le MoyenOrient et l'Europe occidentale. En pratique, il s'agit d'une initiative nettement plus régionale visant à réaligner les Tigres asiatiques. En dehors de la Chine, l'impact en serait une augmentation de capital dans l'ASEAN, en Asie du Sud (Pakistan, Sri Lanka) et en Afrique orientale. L'idée est d'accompagner l'augmentation pro- gressive de la demande chinoise de ressources naturelles stratégiques (par exemple gaz naturel de Myanmar, cuivre de Mongolie). L’autre objectif serait une compétitivité accrue grâce à l'amélioration des infrastructures commerciales (Cambodge, Myanmar, Laos et Vietnam, marchés d'Afrique de l'Est). Certains projets ont déjà débuté. Par exemple, dans l'ASEAN, le projet sino-malaisien Kuantan Industrial Park a été lancé avec un investissement d'environ 3,4 milliards USD. En Asie du Sud, le corridor économique sino-pakistanais progresse. À ce jour, la puissance de frappe totale du projet OBOR, en comptant les fonds de la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures, du Chinese Silk Fund, de la BRIC New Development Bank, ainsi que les engagements de la banque chinoise de développement et du fonds souverain chinois, représente au moins 1 600 milliards USD.+ 19 Le Bulletin Économique N° 1229 | Les dossiers | octobre 2016 Euler Hermes Secteurs internationaux études économiques d’euler hermes group Conjoncture et risques économiques Le Bulletin Économique N°1224-1225 Le Bulletin Économique N°1223 septembre 2016 N° 1226-1227 Printemps 2016 Été 2016 Février 2016 Les dossiers Spécial Atlas www.eulerhermes.com Que les jeux des secteurs commencent Le tour du monde en huit cartes Les Jeux Olympiques ont déjà démarré pour les entreprises www.eulerhermes.com www.eulerhermes.com www.eulerhermes.com Les bulletins Économiques et autres publications Le Bulletin Économique N° 1228 Le Bulletin Économique Pare-chocs publics pour le marché automobile La croissance, à quel prix ? En 2016, la croissance mondiale ralentira à +2,4 %, son plus bas niveau depuis la crise de 2009 Études économiques Études économiques Études économiques Études économiques * Notre savoir au service de votre réussite * Notre savoir au service de votre réussite * Notre savoir au service de votre réussite * Notre savoir au service de votre réussite * * * Déjà parus : n° 1211-1212 ◽ Les défaillances d’entreprises dans le monde Le ver est dans le fruit Délais et retards de paiement, impayés et défaillances d’entreprises : nos prévisions pour 2015 n° 1213 ◽ Les dossiers Le recouvrement de créances à l’international Le Bon, la Brute et le Truand n° 1214 ◽ Conjoncture et risques économiques Ce n'est pas parce qu'on écrit des contes de fées qu'on croit aux loups-garous ! n° 1215 ◽ Les dossiers Que nous mijote le commerce mondial ? Douze pays livrent leur recette pour relever l’export n° 1216 ◽ Conjoncture, risques économiques et secteurs internationaux Le bruit ne fait pas de bien et le bien ne fait pas de bruit n° 1217-1218 ◽ Conjoncture, risques économiques et secteurs internationaux Croissance en roue libre ? n° 1219 ◽ Les dossiers L’auto dans tous ses états n° 1220-1221 ◽ Les défaillances d’entreprises dans le monde Défaillances d’entreprises : Volte-face n° 1222 ◽ Conjoncture et risques économiques Les 7 nains de la croissance mondiale n° 1223 ◽ secteurs internationaux Que les jeux des secteurs commencent — Les Jeux Olympiques ont déjà démarré pour les entreprises n° 1224-1225 ◽ spécial atlas Le tour du monde en huit cartes n° 1226-1227 ◽ Conjoncture et risques économiques La croissance, à quel prix ? n° 1228 ◽ Les dossiers Pare-chocs publics pour le marché automobile n° 1229 ◽ Les dossiers La guerre des étoiles de l’export — Le sommeil de la Force À paraître : n° 1230 20 ◽ Les dossiers * Euler Hermes The Economic talk N https ://www.youtube.com/watch?v=zkKD_UTwr90 Economic insight Le Bulletin Économique N° 1229 | Les dossiers | octobre 2016 Weekly export risk Outlook N http://www.eulerhermes.com/economic-research/economic-publications/Pages/Weekly-Export-Risk-Outlook.aspx Country Report Mise à jour du 26 septembre 2016 N http://www.eulerhermes.com/economic-research/economicpublications/Pages/economic-insights.aspx ◽Three Asian Tigers caught in a (Chinese) Typhoon >août 2016 ◽The Olympics : A false (economic) start for Brazil >juillet 2016 ◽Worldwide DSO : Paying the penalty for low growth >juillet 2016 ◽Brexit : What does it mean for Europe and the world? >mai 2016 ◽Brazil did not need more drama right now >mai 2016 ◽Insolvencies are back : Keep an eye on the domino effect >avril 2016 ◽Why is global growth a FLOP(s)? >avril 2016 ◽Switzerland : Modest export restart in 2016 while survey signals further growing export risks >avril 2016 ◽Oil prices : Time for (nasty) second-round effects? >mars 2016 industry Report N N http://www.eulerhermes.com/economic-research/countryrisks/Pages/country-reports-risk-map.aspx ◽Arménie ◽Autriche ◽Bolivie ◽Brésil ◽Chypre ◽Danemark ◽Irlande ◽Indonésie ◽Jamaïque ◽Kazakhstan ◽Malaisie ◽Mexique ◽Mongolie ◽Pays-Bas global sector Report ◽Pakistan ◽Philippines ◽Portugal ◽Slovénie ◽Trinidad et Tobago ◽Turquie Mise à jour de février 2016 N http://www.eulerhermes.com/economic-research/sector-risks http://www.eulerhermes.com/economic-research/sector-risks ◽Europe’s Chemical Sector >septembre 2016 ◽US Oil >février 2016 ◽US Retail >janvier 2016 ◽US Household equipment >février 2016 ◽France agrifood >novembre 2015 ◽US agrifood >novembre 2015 ◽Germany agrifood >octobre 2015 ◽Construction in Germany >octobre 2015 ◽US Auto Industry Outlook >septembre 2015 ◽ Aéronautique ◽ Agroalimentaire ◽ Automobile ◽ Chimie ◽ Construction ◽ Énergie ◽ Électronique grand public ◽ TIC ◽ Biens d’équipement ◽ Métallurgie ◽ Papier ◽ Industrie pharmaceutique ◽ Distribution ◽ Textile ◽ Transport 21 Le Bulletin Économique N° 1229 | Les dossiers | octobre 2016 Euler Hermes > afrique du sud Euler Hermes – South Africa > bulgarie Euler Hermes Bulgaria implantations The Fris 2, Pozitano sq, 32A Cradock Avenue, “Perform business Center” Mannerheimintie 105 Siège social : Euler Hermes Group 1, place des Saisons 92 078 Paris La Défense - France Tél. : + 33 (0) 1 84 11 50 50 Rosebank2196 Sofia, 1000 00280 Helsinki Tel. : +27 10 59348 01 Tel. : +359 2 890 1414 Tel. : +358 10 850 8500 > allemagne Euler Hermes Deutschland Niederlassung der Euler Hermes SA > Canada Euler Hermes North America Insurance Company > France Euler Hermes France SA Euler Hermes Collection Euler Hermes World Agency www.eulerhermes.com > Finlande Euler Hermes SA Suomen sivuliike Friedensallee 254 1155, René-Lévesque Blvd West 22763 Hambourg Suite 2810 1, place des Saisons Tel. : + 49 40 8834 9000 Montréal (Québec) H3B 2L2 F-92048 Paris-La-Défense Cedex Tel : +1 514 876 9656 / +1 877 509 3224 Tel. : +33 1 8411 5050 > Chili Solunion > grèce Euler Hermes - Hellas Credit Insurance SA Euler Hermes Aktiengesellschaft Gasstraße 27 22761 Hambourg Av. Isidora Goyenechea, 3520 16 Laodikias & 1-3 Nymfeou Str. Santiago Athènes Grèce 11528 Tel. : +56 2 2410 5400 Tel. : +30 210 6900000 Tel. : +49 331 27890 000 > Chine Euler Hermes Consulting (Shanghai) Co., Ltd > hong Kong Euler Hermes Hong Kong Services Ltd Euler Hermes Rating GmbH Unit 2103, Taiping Finance Tower, No.488 12 Taikoo Wan Road Friedensallee 254 Middle Yincheng Road, Pudong New Area, Taikoo Shing 22763 Hambourg Shanghai, 200120 Hong Kong Tel : +49 40 8834 640 Tel. : +86 21 6030 5900 Tel. : +852 3665 8901 > arabie saoudite Contacter Émirats Arabes Unis > Colombie Solunion > hongrie Euler Hermes Europe SA Tel. : +49 40 8834 9000 Euler Hermes Collections GmbH Zeppelinstr. 48 14471 Potsdam Suites 403-11, 4/F, Cityplaza 4, Calle 7 Sur No. 42-70 Magyarrorszagi Fioktelepe Edificio Fórum II Piso 8 Kiscelli u. 104 > argentine Solunion Medellín 1037 Budapest Av. Corrientes 299 Tel. : +57 4 444 01 45 Tel. : +36 1 453 9000 > Corée du sud Euler Hermes Korea > inde Euler Hermes Services India Pvt. Ltd C1043AAC CBA, Buenos Aires Tel. : +54 11 4320 9048 > australie Euler Hermes Australia Pty Ltd Rm 1700, 17/F Jongro Tower Building, 6, 5th Floor, Vaibhav Chambers Jongro 2-Ga, Jongro-Gu Opposite Income Tax Office Allianz Building Seoul 110-789 Bandra Kurla Complex 2 Market Street Tel. : +822 733 8813 Bandra (East) Mumbai 400 051 Sydney, NSW 2000 Tel. : +61 2 8258 5108 > autriche Acredia Versicherung AG > danemark Euler Hermes Danmark, filial of Euler Hermes Europe S.A. Belgien Amerika Plads 19 Tel. : +91 22 6623 2525 > indonésie PT Asuransi AllianzUtama Indonesia Himmelpfortgasse 29 2100 Copenhague O Allianz Tower 32nd floor 1010 Vienne Tel. : +45 88 33 33 88 Credit Insurance Division Super block 2 Euler Hermes Collections GmbH, Zweigniederlassung Österreich > émirats arabes unis Euler Hermes c/o Alliance Insurance PSC Jakarta Selatan 12980 Handelskai 388 501, Al Warba Center Tel. : +62 21 2926 8888 1020 Vienne P.O. Box 183957 Tel. : + 43 5 01 02 1111 Tel. : +43 1 90 22714000 Kawasan Kuningan Persada Dubaï Tel : +97142116000 > bahreïn Contacter Émirats Arabes Unis Jln. H.R. Rasuna Said, > irlande Euler Hermes Ireland Allianz House > espagne Solunion Elm Park > belgique Euler Hermes Europe SA (NV) Avda. General Perón, 40 Dublin 4 Edificio Moda Shopping Tel. : +353 (0)1 518 7900 Avenue des Arts – Kunstlaan, 56 Portal C, 3ª planta 1000 Bruxelles 28020 Madrid Tel. : +32 2 289 3111 Tel. : +34 91 581 34 00 > brésil Euler Hermes Seguros de Crédito SA > estonie Contacter Finlande Merrion Road > israël ICIC 2, Shenkar Street Avenida Paulista, 2.421 – 3º andar Jardim Paulista São Paulo / SP 01311-300 Tel. : +55 11 3065 2260 > états-unis Euler Hermes North America Insurance Company 800 Red Brook Boulevard Owings Mills, MD 21117 Tel. : +1 877 883 3224 22 68010 Tel Aviv Tel. : + 97 23 796 2444 Euler Hermes Le Bulletin Économique N° 1229 | Les dossiers | octobre 2016 > italie Euler Hermes Europe SA Rappresentanza generale per l'Italia > oman Contacter Émirats Arabes Unis Via Raffaello Matarazzo, 19 00139 Rome > pays-bas Euler Hermes Nederland Tel. : +39 06 8700 7420 Pettelaarpark 20 P.O. Box 70571 > Japon Euler Hermes Japan Branch Office 5201 CZ’s-Hertogenbosch Tel. : +31 (0)73 688 99 99 / 0800 385 37 65 10th Fl., New Otani Garden Court, > russie Euler Hermes Credit Management OOO > thaïlande Allianz C.P. General Insurance Co., Ltd. Office C08, 4-th Dobryninskiy per., 8, 323 United Center Building Moscou, 119049 30th Floor Tel : +7 495 981 28 33 ext. 4000 Silom Road > singapour Euler Hermes Singapore Services Pte Ltd Tel. : +66 (0)2 264 8612 12 Marina View > tunisie Contacter Italie Bangrak, Bangkok 10500 #14-01 Asia Square Tower 2 4-1 Kioi-cho, Chiyoda-ku, Euler Hermes Bonding Singapour 018961 Tokyo 104-0094 De Entree 67 (Alpha Tower) Tel. : +65 6589 3700 Tel. : +81 3 3538 5403 P.O. Box 12473 > turquie Euler Hermes Sigorta A.S. Tel. : +31 (0)20 696 39 41 > slovaquie Euler Hermes Europe SA, pobocka poist'ovne z ineho clenskeho statu Büyükdere Cad. No : 100-102 > Koweit Contacter Émirats Arabes Unis 34394 Şişli/İstanbul 2012:Plynarenska 7/A Tel : +90 212 2907610 1100 AL Amsterdam > Lettonie Contacter Finlande > Lituanie Contacter Finlande > philippines Contacter Singapour 821 09 Bratislava Tel. : +421 2 582 80 911 > pérou Contacter Solunion Colombie > sri Lanka Contacter Singapour > Malaysie Euler Hermes Malaysia Branch > pologne Towarzystwo Ubezpiecze Euler Hermes SA Level 28, Menara Allianz Sentral Al. Jerozolimskie 98 Döbelnsgatan 24 Jalan Tun Sambanthan, 00-807 Varsovie Box 729 50470 Kuala Lumpur Phone : +48 22 363 6363 101 34 Stockholm Tel. : +603 22721387 Maya Akar Center Kat : 7 Esentepe > uruguay Contacter Argentine > vietnam Contacter Singapour > suède Euler Hermes Sverige filial Tel. : +46 8 555 136 00 > Maroc Euler Hermes Acmar > portugal COSEC - Companhia de Seguro de Créditos, S.A. 37, bd Abdelattif Ben Kaddour Av. da Republica, nº 58 20 050 Casablanca 1069-057 Lisbonne Tel. : +212 5 22 79 03 30 Tel. : +351 21 791 3700 > suisse Euler Hermes SA Zweigniederlassung Wallisellen Euler Hermes Reinsurance AG Richtiplatz 1 Postfach > Mexique Solunion >qatar Contacter Émirats Arabes Unis 8304 Wallisellen Tel. : +41 44 283 65 65 Tel. : + 41 44 283 65 85 (Reinsurance AG) Torre Polanco 11590 Mexico D.F. > république tchèque Euler Hermes Europe SA, organizacni slozka > taïwan Euler Hermes Taïwan Services Limited Tel. : +52 55 52 01 79 00 Molákova 576/11 Phone : +886 2 5550 0590 Mariano Escobedo 476 Piso 15 Col. Nueva Anzures 186 00 Prague 8 > norvège Euler Hermes Norge Tel. : +420 266 109 511 Holbergsgate 21 P.O. Box 6875 >royaume-uni Euler Hermes UK St. Olavs Plass 1 Canada Square 0130 Oslo Londres E14 5DX Tel. : +47 23 25 60 00 Tel. : +44 20 7512 9333 > nouvelle Zélande Euler Hermes New Zealand Ltd Tower 1, Level 11 > roumanie Euler Hermes Europe SA Bruxelles Sucursala Bucuresti 205 Queen Street Str. Petru Maior Nr.6 Auckland 1010 Sector 1 Tel. : +64 9 354 2995 011264 Bucarest Tel. : +40 21 302 0300 23 Le Bulletin Économique est publié mensuellement par la Direction des Études Économiques d’Euler Hermes Group 800 Red Brook Boulevard, Owings Mills, MD 21117 e-mail: [email protected] - Tel. : 877-883-3224 Le présent document reflète l’opinion de la Direction des Études Économiques d’Euler Hermes Group. Les informations, analyses, prévisions, contenues dans ce document sont fondées sur les hypothèses et les points de vues actuels de cette Direction et sont de nature prospective. Dans ce contexte, la Direction des Études Économiques d’Euler Hermes Group n’a aucune obligation de résultat et sa responsablilité ne peut être engagée à ce titre. Ces analyses sont d’ailleurs susceptibles d’être modifiées à tout moment. www.eulerhermes.ca/fr Le Bulletin économique