Le CHR Metz-Thionville est l`établissement de référence du territoire
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Le CHR Metz-Thionville est l`établissement de référence du territoire
TECHNOLOGIES Crédit : AIA Architectes Ingénieurs Associés Nouvel hôpital de Mercy : Un pôle hospitalier novateur Le nouvel hôpital de Mercy avec Véronique Anatole-Touzet, directrice générale du CHR MetzThionville 20 Le CHR Metz-Thionville est l’établissement de référence du territoire Nord-Lorrain. Il est actuellement réparti sur deux sites, à Thionville (l’hôpital Bel Air et l’hôpital Beauregard) et à Metz (l’hôpital Bon-Secours, l’hôpital-maternité de Metz, l’hôpital Félix-Maréchal, la maison de retraite Le Parc, la maison de retraite St-Jean). Sa zone d’attraction (environ 550 000 habitants), se caractérise par des bassins de population denses. Ce contexte confère au CHR Metz-Thionville le devoir d’assurer sa mission de service public, de prendre en charge la demande de soins hospitaliers dans le domaine croissant des urgences et des pathologies des personnes âgées, mais aussi d’assurer l’ensemble des disciplines spécialisées couvrant les bassins de population de Metz-Thionville, y compris dans des domaines de référence de type CHU. En 2001, afin de remédier à l’inadéquation d’une partie de son patrimoine bâti et d’optimiser ses coûts d’exploitation, le CHR Metz-Thionville a lancé un vaste programme immobilier, avec la construction sur Metz d'un nouvel hôpital de médecine / chirurgie, l’hôpital de Mercy, et d’un nouvel hôpital « Femme-Mère-Enfant ». Cette opération constitue un enjeu majeur de la prise en charge sanitaire du bassin de population du nord de la Lorraine. Ce nouveau pôle hospitalier va remplacer l’hôpital Bon-Secours de Metz, dont la réorganisation est freinée depuis plusieurs années par l’exiguïté et la disparité des locaux. L’ensemble des disciplines médicales et chirurgicales, jusqu’alors assurées par l’hôpital, y sera maintenu avec une capacité d’accueil étendue et un cadre de soin idéal. Le chantier est aujourd’hui terminé et l’ensemble des équipes s’apprête à prendre possession des lieux. Le nouvel hôpital de Mercy sera suivi dans quelques mois par le nouvel hôpital FemmeMère-Enfant qui, outre la maternité, rassemblera sur un même site l’ensemble des activités nécessaires pour la prise en charge des mères, des enfants, mais aussi des adolescents. Architecture hospitalière - numéro 3 - juin 2012 Nouvel hôpital de Mercy Comment vous définiriez-vous votre établissement ? Véronique Anatole-Touzet : Le CHR de Metz-Thionville est un établissement de proximité et de référence pour l'ensemble du territoire nord de Moselle, département le plus peuplé de la Lorraine avec 1,2 million d’habitants. Notre établissement est l'équivalent d'un CHU pour le nord de la région, puisqu'il comporte l'ensemble des spécialités, en dehors de la neurochirurgie. Il couvre ainsi l'ensemble des activités médicales et chirurgicales avec un plateau technique très important, des équipements lourds (notamment en radiothérapie trois accélérateurs de particules, avec deux IRM, un TEPSCAN, cinq gammacaméras) et un bloc opératoire de 29 salles, réparties entre les sites principaux de Metz et de Thionville. Ce plateau technique nous place à l'égal de nombreux CHU, avec un volume d'activité très important (au 12e rang national). Comment votre territoire de santé est-il articulé ? V.A-T : La Moselle est le département le plus peuplé de la Lorraine. Cette région a une problématique spécifique avec une concentration de la population sur le sillon lorrain, d'Épinal à Thionville, en passant par Nancy et Metz, des territoires excentrés qui sont pour certains très peuplés, comme le bassin houiller à l'est de Metz, et des problématique transfrontalières. Nous avons une dynamique démographique qui est plus importante en Lorraine, notamment sur le bassin de Thionville. Nous avons également des liens avec certains départements moins peuplés comme la Meuse. Nous avons un recrutement très large : de Verdun au bassin houiller jusqu’à la frontière du Luxembourg et de la Belgique. Votre département a pour principale caractéristique d’avoir trois frontières avec trois pays différents, l’Allemagne, le Luxembourg et la Belgique. Est-ce un atout pour votre établissement ? V.A-T : C'est un atout mais c’est aussi un point faible, dans la mesure où le Luxembourg, compte tenu du différentiel de salaire, attire les praticiens dans certaines spécialités, voire même le personnel soignant. Cela représente une concurrence importante notamment en début de carrière. Globalement, cela reste un atout car une bonne politique transfrontalière peut permettre d'améliorer l’offre de soins en Lorraine, avec des coopérations et des complémentarités avec la Belgique, l’Allemagne et le Luxembourg. Nous avons d'ailleurs déjà des accords de coopération, par exemple pour la prise en charge des urgences ou sur des activités spécialisées. Il faut rechercher dans cette problématique un bon équilibre entre l'offre existante dans le pays transfrontalier et l'offre de soins en Lorraine, qui doit également être suffisante pour répondre aux besoins de la population. L'attractivité du nouvel hôpital va-t-elle répondre à la problématique de taux de fuite, notamment avec le Luxembourg ? V.A-T : Nous pensons qu’effectivement, l’attractivité du CHR va être renforcée. Mais il faut savoir que les taux de fuite ne sont pas très élevés vers le Luxembourg. Au contraire, les travailleurs transfrontaliers sont nombreux : environ 70 000 personnes vont travailler au Luxembourg, mais habitent pour la plupart en France et s’y font soigner. Les problématiques de taux de fuite se font davantage vers l'Alsace notamment à partir du bassin houiller. En revanche, sur le territoire de Metz et Thionville (environ 600 000 habitants), le taux de fuite est quasi-nul : notre établissement a une position dominante en termes de parts de marché sur son bassin de recrutement, y compris par rapport au secteur privé. Nous sommes très concurrentiels et nous avons une bonne attractivité et un bon niveau d'activité, même s'il existe effectivement une offre importante du secteur privé lucratif et non lucratif. L'attractivité du nouvel hôpital va-t-elle répondre à la problématique de taux de fuite, notamment avec le Luxembourg ? V.A-T : Nous pensons qu’effectivement, l’attractivité du CHR va être renforcée. Mais il faut savoir que les taux de fuite ne sont pas très élevés vers le Luxembourg. Au contraire, les travailleurs transfrontaliers sont nombreux : environ 70 000 personnes vont travailler au Luxembourg, mais habitent pour la plupart en France et s’y font soigner. Les problématiques de taux de fuite se font davantage vers l'Alsace notamment à partir du bassin houiller. En revanche, sur le territoire de Metz et Thionville (environ 600 000 habitants), le taux de fuite est quasi-nul : notre établissement a une position dominante en termes de parts de marché sur son bassin de recrutement, y compris par rapport au secteur privé. Nous sommes très concurrentiels et nous avons une bonne attractivité et un bon niveau d'activité, même s'il existe effectivement une offre importante du secteur privé lucratif et non lucratif. 20 20 Le nouvel hôpital et la nouvelle maternité vont-ils favoriser le recrutement médical ? V.A-T : Bénéficier de nouveaux outils sera bien évidemment un atout considérable en matière de démographie médicale, puisque c'est généralement l'un des points faibles des régions de l'est et du nord. Aujourd'hui, 40 % des étudiants formés à la faculté de médecine de Nancy quittent la région après leurs études. L'enjeu est de fidéliser davantage nos praticiens en Lorraine sur le CHU et le CHR, de manière à pouvoir irriguer des territoires plus en difficulté avec des temps partagés et des équipes médicales de taille suffisante. Nous devons permettre aux médecins d’avoir de bonnes conditions de travail, mais aussi d'assurer des soins de proximité dans les territoires plus en difficulté, notamment dans le bassin houiller. Dans ce contexte, un nouvel hôpital est un atout très important en termes de conditions de travail, de qualité des plateaux techniques et de qualité hôtelière. C’est un atout aussi bien pour les patients que pour le personnel. Mais ce n’est pas le seul puisqu’au-delà de nos murs, nous avons aussi des politiques d’amélioration de la démographie médicale. Le fait d’avoir un CHR qui « s’universitarise » et qui est conventionné désormais avec l'université de Lorraine et la faculté de médecine de Nancy, doit nous permettre de bénéficier de postes de professeurs, de postes d’assistants, de chefs de clinique et davantage d’internes et d’étudiants (le CHR en accueille déjà près de 300). Dans le cadre de la Communauté Hospitalière de Territoire avec le CHU de Nancy, nous aurons plus d'atouts et plus de force pour pouvoir faire face à ces enjeux de démographie médicale. Avec Nancy, les réflexions autour d’une coopération datent de bien avant la loi Hôpital Patients Santé Territoire puisqu’elles ont été engagées autour de 2005. Il y a toujours eu des contacts entre les différentes équipes médicales et, au niveau des institutions, une politique de développement de ces coopérations a été lancée en 2006. Le coup d’accélérateur est venu en 2008, avec l’élection du nouveau maire de Metz qui a d’emblée tendu la main à Nancy. À la même époque, nous avons reçu l’appui du doyen de la faculté de médecine à qui nous avons proposé dès 2009 de faire partie de notre conseil d'administration. C’était une révolution culturelle en raison de l’opposition un peu historique entre les villes. D'une certaine manière, la crise de la chirurgie cardiaque a également accéléré ce dispositif, puisque la création d’un pôle territorial entre Metz et Nancy a montré aux autres disciplines qu’elles pouvaient travailler de manière fédérative. Hall d’accueil principal du nouvel hôpital