Journée d`études - Journée d`études - Journée d`études

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Journée d`études - Journée d`études - Journée d`études
Journée d'études - Journée d’ é tudes - Journée d’ é tudes - Journée d’ é tudes - Journ
Université des Sciences Humaines et Sociales - Lille3,
Action Culture - Service des Relations Internationales
Centre d’Études en Civilisations, Langues et Lettres Étrangères (CECILLE EA 4074)
Entrée libre de 09h30 - 16h
Lille3, Campus de V. Ascq
Bât. F - Salle F0.13
Organisateurs : [email protected],
[email protected], [email protected]
Les Suds lisent avec passion l’œuvre de James Joyce, l’Irlandais devenu un jour
Giacomo Joyce (édité par Richard Ellmann en 1968). Joyce a traversé l’espace ou
plutôt a procédé à une superposition spatiale, irlandaise et grecque au départ,
faisant advenir encore une fois la création de personne (outis), une présenceabsence fondamentale pour clôturer le temps et impulser le mouvement. Il
s’agissait de l’élaboration des modalités heuristiques où passé et présent, centre
et périphérie fusionnent afin de permettre une expérience différente de l’Histoire
contemporaine, une méthode mythique qui remplace la méthode narrative
d’après T. S. Eliot.
Dès la publication à Paris de l’Ulysse (1922), au-delà des échos immédiats
dans une Galice au regard politique tourné vers l’Irlande, les revues littéraires
hispaniques importantes de l’époque, telles Revista de Occidente (Espagne) ou
Proa (Argentine) rendent compte de l’aspect révolutionnaire de cette création
romanesque. Pour exemple, à Buenos Aires, le jeune Jorge Luis Borges exprime
son illusion heureuse d’être le premier aventurier hispanique à approcher le livre
de Joyce - dans une course vers une « nouvelle terre » où, pour ce qui est de
la traduction du texte irlandais, il se fait proprement doubler par un inconnu
(José Salas Subirat, dont la version fera connaître l’Odyssée dublinoise dans les
pays de langue espagnole durant plusieurs décennies). Or l’écrivain argentin
appréciera beaucoup moins le Finnegans Wake - livre monstre déroutant, réputé
illisible et intraduisible à cause des passages infinis des frontières linguistiques,
Babel qui écrase les traces d’appartenances culturelles (entre 1921 et 1939, à la
veille d’une guerre européenne féroce entre nationalismes).
Dans un article sur William Defoe, Joyce avait déjà présenté une critique
virulente du lien entre la culture et l’impérialisme. Joyce est le premier qui, dans
le sillon de Marx, voit en Robinson Crusoé le « véritable symbole de la conquête
britannique », le « prototype du colonisateur », tout comme Vendredi est le
« symbole des races soumises ». La littérature devient clairement la dénonciation
de la fabrication économique du type impérialiste anglais car elle s’occupe des
restes de ce système, de ses lignes de fuite.
Joyce n’a pas simplement écrit autour de ces nouvelles énergies sans abri,
décentrées et exiliques. Il en a été l’une des innombrables incarnations. A
partir de 1904 ; il quitte sa terre natale pour ne plus y revenir. Il devient un
étranger à jamais, d’abord en Italie, puis en Suisse, enfin en France. Comme
son personnage principal dans l’Ulysse, Joyce est un « nouveau-né, un pauvre
immigrant étranger qui a commencé au plus bas comme passager clandestin et
tente aujourd’hui de gagner honnêtement sa vie ». En plus, le texte sur Defoe a
été écrit directement en italien. Joyce connaît très bien cette langue. Ses enfants,
même à Paris, s'adressent encore à leurs parents en italien. L'italien n'est pas
seulement la langue de l'amour familial. Le rapport de Joyce avec la culture
italienne est profond. Comme le souligna Beckett déjà dans les années 30, de
Dante à Giambattista Vico, en passant par Giordano Bruno, Joyce s'inspire des
grands textes de la pensée italienne et son oeuvre inspirera immédiatement des
grands écrivains contemporains, tel Italo Svevo.
L’intérêt pour l’œuvre joycienne, lue régulièrement par les philosophes et les
poètes, semble encore s’aiguiser actuellement. Les traductions de ses œuvres en
espagnol, en italien, en grec se renouvellent, se multiplient et les professeurs, mis
au défi par l’écrivain irlandais qui leur prédisait un travail exégétique de plusieurs
siècles, s’attèlent régulièrement à la tâche, s’enhardissent à approcher chaque
fois plus près une terra encore dans une large mesure incognita.
Programme
Chaque intervention, d’une durée d’une demi-heure,
sera suivie de questions et débats
09h30Introduction
Lectures anciennes et actuelles de James Joyce en Grèce,
en Italie et en Espagne (par les organisateurs)
10h15 Giancarlo Alfano
(Seconda Università di Napoli, Italie, Professeur invité à Lille 3)
« Fonction-Gadda » et « effet Joyce » : langue et style dans
la littérature italienne du XXe siècle
11h15 Luis Chitarroni (écrivain, éditeur, critique, Argentine)
Diálogos de los máximos sistemas de humillación :
imitar, traducir y traicionar
12h00 Pause Déjeuner
13h30 Victor Martínez (Université de Lille 3)
Poétique et traduction : James Joyce
traduit par André du Bouchet
14h15 Thomas Dutoit (Université de Lille 3)
Jacques Derrida, lecteur de Joyce
14h45 Conclusions et perspectives

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