Mystification et Scandales littéraires en France: de Jean

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Mystification et Scandales littéraires en France: de Jean
The South Carolina Modern Language Review
Volume 9, Number 1
Mystification et Scandales littéraires en France: de Jean-Baptiste Poquelin à
Calixthe Beyala
By Vina Tirven-Gadum
Athabasca University
Le mot mystification, qui vient du grec mystrion () et du latin mysterium,
veut dire initier quelqu‟un dans des rites secrets; il apparut pour la première fois dans la
littérature française en 1768 dans le conte de Diderot qui s‟intitule Mystification ou Histoire
des portraits. Depuis longtemps il se rattache à l‟idée de fraude et de tromperie. Aussi de nos
jours, personne ne met-elle en doute que le but essentiel du mystificateur est de tromper ou de
duper les autres en abusant de leur crédulité.
Dans cet article, il sera premièrement question de problématiser la notion de
mystification littéraire qui nous est familière: nous regrouperons ainsi les divers genres de
mystificateurs en les classant par catégorie d‟après le système mis en place par Charles Nodier.
Ensuite, nous évoquerons les supercheries et mystifications littéraires les plus courantes. Dans
la dernière partie de cette analyse, nous aborderons le sujet du plagiat en nous attardant sur
deux auteurs franco-africains, à savoir, Yambo Ouologuem et Calixthe Beyala. Ceci nous
permettra de mieux comprendre l‟impact de ces pratiques sur le champ littéraire, et de
différencier des concepts souvent confondus tels que la pseudonymie, l‟emprunt, la contrefaçon
et le plagiat.
De toutes les formes de mystification, la „pseudonymie‟ qui selon Jeandillou serait “tout
nom forgé à plaisir” (47) est sans aucun doute celle qui est la plus répandue dans le monde des
lettres. Jean-Baptiste Poquelin (Molière) François-Marie Arouet (Voltaire), Frédéric Louis
Sauser (Blaise Cendrars), Alexis Saint-Léger Léger (Saint-John Perse), Samuel Langhorne
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Clemens (Mark Twain) sont mieux connus par leurs pseudonymes que par leur nom de famille.
Or, ils prirent ces pseudonymes par obligation, car à l‟époque de Molière et de Voltaire, par
exemple, il n‟était pas de bon ton d‟avoir une carrière d‟écrivain et d‟homme de lettres, si on
était quelqu‟un. Poquelin père était tapissier à la cour de Louis XIV, et Arouet père avait, lui
aussi, une situation à la cour. En adoptant des pseudonymes, Molière et Voltaire tâchaient de
protéger leur nom de famille, mais n‟éprouvaient pas le besoin de passer dans un autre corps,
d‟oublier leur patronyme et leurs racines. En effet tous les lecteurs connaissaient leurs
véritables identités.
Les auteurs „apparents‟ constituent une variante des auteurs pseudonymes, mais ici
l‟auteur publie ses écrits sous un pseudonyme, sans faire croire en l‟existence de son double.
Ainsi Molière et Voltaire appartiennent-ils à ce groupe de mystificateurs. Par amusement
Voltaire se créa plusieurs autres pseudonymes amusants tels que le Docteur Akakia, Irénée
Aléthès, Ivan Aléthof et Catherine Vadé. Balzac, pour payer les dettes qu‟il avait contractées
envers son père et sa mère, adopta plusieurs pseudonymes tels que Lord R‟Hoone et Horace de
Saint-Aubin. Quant à Henri Beyle (Stendhal), il se présenta comme Théodore Bernard, LouisAlexandre-César Bombet et Salviati entre autres. Il créa même une biographie fictive pour
chaque pseudonyme, leur donnant parfois une qualité, parfois une autre.
En 1829 parut une biographie posthume d‟un certain Joseph Delorme intitulée Vie,
poésies et pensée de Joseph Delorme, dans laquelle l‟auteur raconta la vie du jeune poète
Joseph Delorme mort prématurément, et y présenta les pensées dudit poète. Joseph Delorme
incarna l‟image du poète malheureux, incompris et souffrant intensément dans son siècle. En
fait, le recueil exerça une si grande influence sur la littérature romantique du 19 e siècle que
Baudelaire, lui-même, le qualifia des “Fleurs du mal de la veille”. Or, on sait depuis que
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Joseph Delorme est une invention de toutes pièces et que ce recueil de poésie est de la plume
de Sainte-Beuve, qui l‟avait rédigé avant d‟être le critique littéraire le plus redouté de son
temps.
Le mot apocryphe, qui vient du latin apocryphus voulait dire, à l‟origine, des écrits
secrets dont on ne voulait pas livrer le contenu. Aujourd‟hui il désigne un écrit secret, difficile
à comprendre ou même suspect, et se réfère aux livres de la Bible qu‟on ne lit pas dans les
synagogues ou les églises. Selon Jeandillou, c‟est à partir du 13e siècle que le mot apocryphe
commençait à se référer aussi aux écrits laïques qui avaient faussement été attribués à un auteur
(137). Les textes auxquels on fait le plus souvent allusion sont L’Odyssée et L’Iliade d‟Homère
dont la genèse continue toujours de diviser les historiens. La polémique concernant leur
composition débuta au 4e siècle avant notre ère, lorsque Zénodote d‟Éphèse, grammairien et
conservateur de la bibliothèque d‟Alexandrie, soupçonna qu‟Homère n‟aurait composé qu‟une
toute petite partie de L’Iliade et de L’Odyssée et non pas l‟œuvre entière. Le débat fut repris au
17e siècle lorsque l‟Abbé d‟Aubignac postula, lui aussi, que L’Iliade et L’Odyssée étaient des
compositions à multiples voix, élaborées au cours des siècles par plusieurs auteurs. Plus tard,
en 1795, Friedrich Wolf avança dans l‟œuvre qui s‟intitule Prolégomènes à Homère que
L’Iliade et L’Odyssée seraient en fait des compilations de récits populaires traditionnels,
composés par plusieurs auteurs, à différentes époques. En fait, même aujourd‟hui, il existe des
divergences d‟opinions concernant la paternité de ces deux œuvres: pour certains L’Iliade et
L’Odyssée furent composées au cours des siècles par plusieurs auteurs, tandis que pour d‟autres
il s‟agirait plutôt de l‟œuvre condensée d‟un seul poète.
De nos jours, le mot apocryphe s‟emploie aussi pour “tout livre publié par son auteur
sous le nom d‟un homme de lettres connu, qu‟il appartienne à l‟antiquité ou à l‟époque
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moderne” (Quérard 4).Nous basant sur cette définition, nous citerons l‟exemple de l‟apocryphe
littéraire qui est peut-être la plus célèbre, à savoir, La Consolation de Cicéron qui parut pour
la première fois à Milan en 1583. Il s‟agissait d‟une fraude littéraire qui avait été mise en place
par Carolo Sigonius (1520-1584) un grand savant de l‟époque. Ce dernier n‟avait découvert
que quelques fragments de l‟œuvre de Cicéron, à l‟aide desquels il avait fabriqué un ouvrage
entier, et, l‟avait fait passer pour l‟œuvre du grand orateur latin. Il serait pertinent de
mentionner, en même temps, deux autres cas d‟apocryphe qui au 17e et au 19e siècles firent
sensation en France. Nous mentionnerons, premièrement, un certain Simon Despréaux, qui en
1789, prétendit publier une œuvre posthume de Jean de La Fontaine. Il se présenta comme
l‟éditeur de l‟œuvre en question, tout en sachant que ce volume ne contenait même pas une
seule œuvre de La Fontaine (Quérard 29). On notera ensuite la farce de Molière Le Docteur
amoureux qui fut présentée au Théâtre français à Paris en 1658, mais qui ne fut jamais
imprimée, et resta perdu pendant longtemps. Or, au 19 e siècle, quelqu‟un prétendit avoir
retrouvé le manuscrit du Docteur amoureux et fit représenter la pièce au Théâtre français à
Paris. Il a été établi depuis, que cette version de la pièce n‟est pas de la plume de Molière, mais
plutôt qu‟elle avait été composée par un certain Ernest de Calouce (Quérard 30).
Les suppositions d‟artistes et d‟auteurs constituent une autre variante du pseudonyme;
elles abondaient au 16e siècle, lorsque c‟était à la mode de faire passer des œuvres
contemporaines pour des œuvres de l‟antiquité. Quelques écrivains eurent recours à ce
stratagème, lorsqu‟ils publièrent des ouvrages sous le nom d‟un personnage imaginaire et
historique. Le cas auquel on fait le plus souvent allusion est sans doute celui de Clara Gazul. En
1825 parut un livre intitulé Le Théâtre de Clara Gazul comédienne espagnole, un personnage
imaginaire inventé par Prosper Mérimée. Dans ce livre, Mérimée fit de Clara l‟auteure de neuf
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pièces de théâtre; le livre contenait aussi une notice biographique sur Clara Gazul rédigée par un
certain Joseph l‟Estrange. Jean Delescluze (1871–1947) le célèbre peintre et paysagiste de
l‟époque, dessina même le portrait qui servait de couverture à l‟ouvrage. Mérimée avait ainsi
réussi à créer une dramaturge imaginaire en la personne de Clara Gazul. Sa deuxième
supercherie se produisit lorsqu‟il fit paraître en 1827 un ouvrage anonyme intitulé La Guzla,
Choix de poésies illyriques recueillies dans la Dalmatie, la Croatie et l’Herzégovine. Cette foisci, c‟était un prétendu traducteur italien qui fournissait la notice biographique à l‟ouvrage. La
mystification réussit à tel point que La Guzla fut traduite en anglais et en allemand aussi bien
qu‟en polonais par le poète Adam Mickiewicz (1798-1855) et en russe, par Alexandre
Pouchkine (1799-1837).
Mérimée avoua plus tard que Clara Gazul, c‟était lui. Or, à l‟époque où Mérimée écrivait
ces deux pièces, il était en début de carrière, on peut donc conjecturer qu‟il s‟était caché derrière
un pseudonyme par timidité, et qu‟il voulait se réfugier contre le mauvais goût de livrer au grand
public des confidences sur sa personne. Quelques critiques ont même suggéré qu‟étant donné que
Clara Gazul a une allure de pamphlet antireligieux et que cette pièce faisait indirectement l‟éloge
du libéralisme espagnol que la monarchie française venait de combattre, Mérimée voulait sans
doute cacher son identité pour échapper aux persécutions de la Congrégation, qui était puissante à
l‟époque.
Les auteurs hétéronymes constituent un autre aspect des auteurs mystificateurs; il s‟agit
d‟écrivains qui publient des ouvrages sous un autre nom que le leur et qui dissimulent
complètement leur personne. C‟est un concept littéraire qui fut inventé par l‟écrivain portugais
Fernando Pessoa (1888-1935). Ici, l‟auteur invente une personnalité différente de celle de sa
propre personne (l‟écrivain „orthonyme‟ ) et lui crée une vie fictive et une œuvre fictive.
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L‟écrivain orthonyme fait ainsi croire en l‟existence de cet autre écrivain (qui est purement
imaginaire); il ne cache plus sa personnalité sous un pseudonyme facile à découvrir; au
contraire il garde l‟incognito le plus complet et invente cet autre auteur de toutes pièces.
Le cas le plus connu en France d‟auteur hétéronyme est sans doute celui de Romain
Gary, qui après son suicide en 1980, à travers son testament littéraire Vie et Mort d’Émile Ajar,
révéla, à une France incrédule, qu‟il était effectivement l‟auteur de quatre romans signés Ajar.
Il expliqua comment il avait refusé l‟étiquette négative que lui avaient imposée certains
critiques hostiles et haineux à son égard. Il élabora le stratagème qu‟il avait mis en place pour
se venger d‟eux en chargeant son neveu Paul Pavlowitch d‟assurer le rôle d‟Ajar auprès des
médias, des critiques et des lecteurs. Romain Gary devint ainsi le seul écrivain à avoir été
récompensé deux fois par le Prix Goncourt, la première fois en 1956 sous son propre nom pour
Les Racines du ciel, et la seconde fois en 1975 sous le pseudonyme d‟Émile Ajar pour La Vie
devant soi. Oublié par la critique durant la deuxième partie des années soixante-dix, considéré
comme auteur réactionnaire, voire gaulliste, l‟épisode Ajar fut sa façon à lui de faire un pied de
nez aux critiques parisiens qu‟il accusait surtout de mal lire. En fait aujourd‟hui on considère
Romain Gary comme un vrai génie de la langue française.
Il existe aussi une autre catégorie de mystificateurs, à savoir des femmes écrivains qui
se faisaient passer pour des hommes. À part quelques femmes de la noblesse telles qu‟Aliéner
d‟Aquitaine, protectrice des lettres, Marie de France, poétesse, Christine de Pisan, femme de
lettres, qui se distinguaient dans la poésie, jusqu‟à fort récemment les femmes écrivains étaient
assez rares, le monde des sciences et des lettres étant réservé aux hommes. Voilà pourquoi
souvent des auteures telle que Claire Kersaint, la Duchesse de Duras, n‟inscrivaient pas leur
nom à leurs travaux, de peur d‟être prises pour des pédantes. En fait dans un monde où les
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hommes régnaient en maîtres, la meilleure façon de se faire reconnaître était de se travestir en
homme.
Au 17e siècle Madame de la Fayette publia ses deux premiers romans, La Princesse de
Montpensier et Zaïde sous le nom de Segrais. Ce n‟est qu‟en 1678 qu‟elle fit paraître La
Princesse de Clèves sous son propre nom. C‟est sans doute l‟une des raisons que de temps en
temps, l‟on conteste l‟attribution de La Princesse de Clèves à Madame de la Fayette car elle
avait nié elle-même être l‟auteur de ses œuvres. Or, à l‟époque où elle vivait, une dame de son
milieu ne pouvait admettre qu‟elle écrivait des romans. C‟est pour cette même raison qu‟au 19 e
siècle, Aurore Dupin se travestit en homme pour devenir George Sand, et que Marie d‟Agoult
prit le nom de plume masculin, Daniel Stern. A cette époque, il pouvait même être très
dangereux de faire valoir ses talents de femme écrivain. En France lorsque Flora Tristan
entreprit la rédaction de son autobiographie et la signa Pérégrinations d’une paria, le 10
septembre 1838, son mari la guetta au sortir de chez elle, et lui déchargea son pistolet en pleine
poitrine.
Nous abordons maintenant l‟aspect le plus important de la mystification, à savoir le
plagiat. Ce mot qui vient du latin plagiarius voulait dire au départ un voleur d‟esclaves, mais
par la suite il fut employé pour designer un voleur de vers. De nos jours le mot évoque surtout
une situation où un auteur donne comme sien l‟œuvre d‟un autre.
Les auteurs plagiaires d‟expression française auxquels on fait le plus souvent allusion
ces derniers temps sont l‟écrivain malien Yambo Ouologuem, et la franco-camerounaise
Calixthe Beyala. Le Devoir de violence d‟Ouologuem sortit en France en 1968, et fut reçu avec
enthousiasme dès sa parution; il fut salué comme l‟une des plus grandes découvertes de
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l‟année. Le 24 août 1968, dans sa rubrique “Vient de paraître”, Le Monde fit mention du roman
et le 12 octobre de cette même année, Matthieu Galey écrivit, lui aussi, dans Le Monde:
Le moins qu‟on puisse dire c‟est que Le Devoir de violence n‟est pas un roman comme ceux
que les Africains écrivent habituellement, et cela pour plusieurs raisons: un style très recherché
et une appréciation de l‟Afrique qui n‟est pas du goût de tous les Africains. (Galey 1)
Le succès du roman fut tel, qu‟en 1969, Ouologuem devint le premier romancier africain à être
couronné par le prix Renaudot, l‟un des fleurons de la littérature française.
Le Devoir de violence fait la chronique de l‟empire fictif des Nakem, et présente le
royaume de la dynastie des Saïfs, dans une région de l‟Afrique occidentale “au sud du
Fezzan” (9). L‟histoire s‟étend de l‟an 1202 de notre ère jusqu‟aux temps modernes. Le roman
décrit une histoire africaine où la violence et la souffrance constituent le thème central du livre
et le leitmotiv de l‟histoire de l‟Afrique. C‟est un royaume sanguinaire où les hommes se
livrent à l‟homosexualité, à l‟inceste et à la bestialité et où les dirigeants ne reculent pas devant
des actes de boucherie pour rester au pouvoir, comme la scène suivante le démontre: “Non loin
des corps de la horde d‟enfants égorgés, on comptait dix-sept fœtus expulsés par les viscères
béants des mères en agonie, violées, sous les regards de tous, “ (10). Les dirigeants de ce
royaume s‟allient tour à tour avec les envahisseurs arabes et les colonisateurs européens pour
mieux opprimer la “négraille” (25), qui, elle, est condamnée à la servilité perpétuelle. Ces rois
esclavagistes vendent leurs sujets aux négriers arabes pour lesquels l‟esclave est “un peu plus
qu‟une chèvre et un peu moins qu‟un bouc, le dixième d‟une vache et le huitième d‟un
chameau”(25).
Parallèlement à l‟histoire des Saïfs, se déroule aussi l‟histoire de Raymond Spartacus
Kassoumi, fils du peuple. Éduqué à la française, il incarne l‟avenir de l‟Afrique, et représente
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la jeune élite africaine de la première partie du 20 e siècle. Il fait ses études universitaires à
Paris dans des conditions difficiles, cherche un peu de chaleur humaine chez les prostituées et
finit par coucher avec sa propre sœur. Plus tard, il devient l‟amant d‟un homme blanc (qui le
rémunère pour ses services) dont il tombera quand même amoureux. Or, le Français finit par se
lasser de Kassoumi “cédant brusquement à un obscur besoin […] de blesser son Nègre” (181),
et aussi pour épouser une femme blanche de son milieu.
Après avoir terminé ses études en architecture, Kassoumi épouse une jeune Française, et
mène une vie bourgeoise de “nègre-blanc” (183) à Paris. Lorsque la Première Guerre mondiale
éclate, il défend la France vaillamment. L‟histoire se termine en 1947 lorsque Kassoumi devient
un député du royaume de Nakem, mais ce seront les Saïfs et les Français qui continueront à
manier ses ficelles.
En 1968, un tel roman dérangeait les dirigeants africains, car c‟était l‟époque où l‟Afrique
voulait réinventer son histoire. En même temps, plusieurs pays européens aussi bien que des
intellectuels français, se refaisaient une image de l‟Africain comme étant surtout un “bon
nègre”. Mais, leurs idéologies ne cadraient pas avec l‟image de l‟Afrique telle qu‟Ouologuem la
présentait dans Le Devoir de violence. Au contraire, l‟auteur déconstruisait le déroulement de
l‟histoire africaine que les auteurs de la Négritude tels que Léopold Sédar Senghor, Djibril
Tamsir Niane, Cheikh Amidou Kanae préconisaient. Il démantelait l‟idéologie dominante des
ces auteurs qui parlaient d‟une Afrique comme étant le berceau de toute civilisation et le centre
de la solidarité.
À cette image d‟une Afrique innocente et civilisatrice, le roman opposait, au contraire,
une Afrique cynique et moralement corrompue, où le meurtre, l‟inceste et le cannibalisme
avaient toujours fait partie de la vie politique africaine. Il montrait que ce n‟était pas le
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colonialisme qui avait détruit l‟Afrique, mais que l‟homme africain, lui-même, était responsable
des bassesses commises dans son continent. Il indiquait, aussi, que le mal en Afrique n‟aurait
pas été introduit par l‟Occident, mais qu‟il y existait, depuis la nuit des temps, au sein des élites
africaines. Ainsi, le bourreau des Africains n‟était-il pas l‟esclavagiste blanc, mais plutôt
l‟esclavagiste noir. Or, cette vision de l‟Afrique ne s‟accordait pas avec les besoins
idéologiques du mouvement de l‟indépendance africaine de l‟époque, et comme le note Ulrich
Fleischmann, Le Devoir de violence était une protestation à l‟égard de l‟optimisme des
écrivains de la Négritude (100).
Il faut se rappeler que ce roman parut à une époque où il existait en Afrique une
dégradation des régimes politiques: en janvier 1961, Patrice Lumumba, Premier ministre
congolais après l‟indépendance du Congo, connut une fin atroce;1 Le 13 janvier 1963 le
Président du Togo, Sylvanus Olympio démocratiquement élu, fut assassiné par Etienne
Gnassingbé Eyadéma; en 1967 la guerre entre le Nigeria et le Biafra provoqua plus d‟un million
de morts (Verchaves 23). Le 24 février 1966 Kwamé Nkrumah, père de l‟indépendance du
Ghana, fut renversé et dut s‟exiler en Guinée. À cette même époque plusieurs régions de
l‟Afrique étaient gouvernées par des dictateurs comme Jean Bedel Bokassa, qui en 1966 s‟était
autoproclamé empereur Bokassa Ier, et Idi Amin Dada de l‟Uganda qui devenait l‟un des
maîtres de la corruption et des répressions.
1
L‟assassinat brutal de Patrice Lumumba, Premier ministre congolais, leader de la lutte
pour l‟indépendance du Congo et l‟un des opposants les plus passionnés de l‟oppression
coloniale en Afrique, n‟a pas cessé de hanter les gouvernements d‟Europe aussi bien que
des États-Unis. Consulter à cet effet le livre de Ludo de Witt qui figure dans les Ouvrages
Cités.
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Néanmoins, lorsque le roman sortit dans sa traduction anglaise Bound to Violence en 1971,
plusieurs critiques accusèrent l‟auteur d‟avoir plagié Maupassant entre autres. Eric Sellin,
universitaire, signala même dans le roman la présence de plusieurs passages, empruntés au
roman Le dernier des Justes d‟André Schwarz-Bart (118). Quant à ce dernier, il se dit honoré
que son roman ait pu servir au jeune auteur malien en déclarant ceci:
Je ne m‟inquiète en aucune façon de l‟usage qui a été fait du Dernier des Justes […]. J‟ai
toujours considéré mes livres comme des pommiers, heureux que mes pommes soient mangées
et heureux que l‟un de mes pommiers soit désormais transplanté dans un sol différent. Je suis
donc touché, bouleversé même, qu‟un écrivain noir se soit inspiré du Dernier des Justes pour
écrire un livre tel que Le Devoir de violence. Ce n‟est donc pas M Ouologuem qui m‟est
redevable, mais c‟est moi qui lui suis redevable. (Huannou 65)
Pour se défendre Yambo Ouologuem affirma, qu‟il avait effectivement emprunté des
passages au Coran, à la Bible et aux textes oraux, mais qu‟il les avait mis entre parenthèses et
que la maison d‟édition Le Seuil les aurait enlevés sans rien lui dire. Il rédigea, par la suite,
sans se laisser émouvoir, un essai intitulé Lettre à la France nègre, dans lequel il faisait
l'éloge de l‟art combinatoire et de l‟imitation littéraire. Il recommandait aussi aux jeunes
romanciers africains l‟usage de l‟érotisme, du suspense, de la violence et de la parodie comme
gages de succès littéraire à Paris. Cet essai montre combien le projet littéraire de Yambo
Ouologuem est largement réfléchi et pensé. Or, il condamna, en même temps, les auteurs
africains qui à son sens fabriquaient “nègrement de la littérature de consommation” (169).
Malgré cela il fut accusé de plagiat, suite à laquelle, les éditions du Seuil, aussi bien que la
presse journalistique, se désintéressèrent du roman. Quelque temps après, Ouologuem tourna
le dos à sa carrière d‟écrivain et s‟exila au Mali où il y vit toujours.
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On cite aussi le cas de Calixthe Beyala la Camerounaise, auteure de plusieurs romans à
succès. Beyala fut récompensée par le Grand Prix Littéraire de l‟Afrique Noire pour son
roman Maman a un amant, le Grand Prix du roman de l‟Académie française pour Les
Honneurs perdus et le Grand Prix de l‟Unicef pour La Petite fille du réverbère. En 2001, elle
fut aussi consacrée Chevalier des arts et des lettres.
Or, le 18 janvier 1995 parut un article dans Le Canard Enchainé qui fit référence à ses
tendances plagiaires. En février 1996, Pierre Asseline (rédacteur en chef) du magazine littéraire
Lire, se munissant d‟une liste d‟extraits pris par hasard dans les romans de Beyala et, en les
comparant à de nombreux passages figurant dans des romans de Romain Gary, de Paule
Constant, d‟Alice Walker et de Ben Okri, fournit lui aussi des preuves irréfutables de ses
tendances de plagiaire. Il se dit consterné que l‟Académie française ait pris le risque de
confirmer une auteure dont l‟œuvre était truffée de plagiat. Suite à cette accusation Beyala fut
poursuivie par les Editions du Seuil et le 7 mai 1996, le tribunal de Grande Instance de Paris la
condamna pour ce délit. On déclara que Le Petit Prince de Belleville constituait une
contrefaçon partielle du livre de M. Buten traduit en français par M. Carasso, intitulé: Quand
j’avais cinq ans, je m’ai tué.
Beyala ne fit pas appel, mais dans l‟article intitulé Moi, Calixthe Beyala, la plagiaire!
elle rejeta en bloc l‟accusation de plagiat, et évoqua plutôt, la notion de l‟emprunt; elle rappela
aux lecteurs qu‟il s‟agissait là d‟une pratique vieille comme le monde:
Je reconnais mon ignorance quant à ce qui est le sens du plagiat car j‟ignorais qu‟une phrase ou
dix ou vingt […] constituaient l‟essentiel d‟un livre. Je croyais qu‟un livre était un tout, qu‟une
phrase sortie de son contexte revêtait un autre sens. Car […] elle portait en elle un autre
dynamisme, celui de la nouvelle histoire et du style de l‟auteur. (24)
Elle revendiquait aussi la place de l‟oralité dans ses traditions africaines pour justifier cette
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pratique: “Je viens d‟une civilisation de l‟oralité où la connaissance depuis des siècles se
transmet de bouche à oreille, d‟oreille à bouche, pour à chaque fois s‟enrichir, de développer
d‟idées nouvelles, se régénérer” (23). Elle affirma avoir été mise en ban de la société à cause
de sa race, et que pour certains, comme Asseline, les Africains ne méritent pas le bonheur
d‟être récompensés par des prix littéraires (23). Finalement, elle récusa l‟accusation de plagiat
et déclara avoir toujours cru que la littérature était en perpétuel mouvement, et que tout texte ne
trouvait son intérêt qu‟en s‟enrichissant “de par ses rencontres avec d‟autres textes” (23). Elle
admit avoir emprunté des phrases ça et là à d‟autres œuvres, phrases qui étaient restées gravées
dans sa mémoire au cours de ses nombreuses lectures, et qui s‟étaient reproduites
spontanément lorsqu‟elle avait écrit ses romans.
Il se peut, qu‟ il y ait un élément de vérité dans son affirmation, car la notion du
copiage et du plagiat est vieille comme le monde. Elle existait dans l‟Antiquité, au MoyenÂge, à la Renaissance, à l‟âge classique; mais on y était moins sensible à une telle notion : la
littérature était censée être disponible à tous, à être imitée par tous. Aussi l‟originalité chez les
anciens n‟était-elle pas une vertu; au contraire l‟esthétique littéraire s‟attachait plutôt à
l‟imitation. Il est utile de citer, à ce titre, Virgile qui puisait sans vergogne dans l‟œuvre
d‟Ennuis, son prédécesseur. Il y a aussi Cicéron qui observait que l‟existence des œuvres était
un bien commun, et que tout ce qui avait été dit lui appartenait (White 54). En fait, du MoyenÂge jusqu‟au 18e siècle, l‟auteur imitait et remaniait sans gêne; au contraire, il croyait qu‟en ce
faisant, il augmentait le trésor légué par ses prédécesseurs. En Angleterre, le fameux
dramaturge William Shakespeare emprunta des scènes, de longues tirades et des personnages
des auteurs des siècles passés ou même de son propre époque, sans aucune hésitation.
Lorsqu‟on l‟accusa d‟avoir pris une scène entière de l‟œuvre d‟un auteur contemporain,
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Shakespeare offrit la réplique suivante: “C‟est une fille que j‟ai tirée de la mauvaise société
pour la faire entrer dans la bonne” (Quérard 72).
Au 17e siècle, en France, Racine, Molière et La Fontaine empruntèrent des thèmes à
des œuvres de l‟antiquité (Plaute, Térence, Euripide, Ésope, Pilpay) et les retravaillaient,
considérant que l‟invention était un fait secondaire. Racine indiqua sa fidélité aux sources, et
prit garde de ne pas se faire un esclave de ces textes. La Fontaine tout en remaniant les fables
de Phèdre, d‟Ésope et de Pilpay, retrancha ou amplifia ses fables. Molière, pour sa part, justifia
la pratique de l‟emprunt en déclarant: “Je prends mon bien où je le trouve” (L’Avare 21).
Corneille, quant à lui reprit le poème de Guillen de Castro pour Le Cid et fut même “exonéré
de plagiat par l‟Académie française” (Vanderdorpe 8-9). Ces auteurs du 17e siècle étaient donc
fiers de leurs plagiats qu‟ils qualifiaient, d‟ailleurs, d‟emprunt et non de plagiat, tel que nous le
concevons aujourd‟hui.
En fait le mot plagiat n‟apparut qu‟en 1697, et au cours des siècles le terme recouvra
des réalités différentes. Il faut se rappeler qu‟avant l‟invention de l‟imprimerie, par Gutenberg,
c‟était les copistes qui fabriquaient des livres dans des monastères en les recopiant à partir d‟un
original sur des manuscrits (livres écrits à la main). Souvent ils ignoraient même le nom de
l‟auteur du texte original. Jusqu‟au 17e siècle c‟était souvent le nom d‟un mécène qui
apparaissait sur la couverture d‟une œuvre tandis que l‟auteur véritable de l‟œuvre n‟y figurait
même pas.
Ce n‟est qu‟au 18e siècle que les auteurs commençaient à réclamer plus de pouvoir sur
leurs œuvres; Beaumarchais et Diderot militèrent pour le droit d‟auteur, pour l‟idée de
propriété individuelle. Beaumarchais créa la Société des auteurs dramatiques et livra un combat
pour que la Comédie-Française rémunère l‟auteur au pourcentage sur la recette. Or en même
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temps Condorcet, mathématicien et homme politique français, maintenait que les idées
appartenaient à l‟humanité entière. La situation changea pour de bon au 19 e siècle, lorsqu‟on
commença à reconnaître le génie de l‟écrivain et à valoriser le mythe du poète aussi bien que
son originalité. Les écrivains, philosophes et juristes commencèrent alors à polémiquer sur ce
que l‟auteur avait le droit d‟emprunter au patrimoine littéraire, et sur ce que la société pouvait
abandonner à l‟auteur et lui reconnaître comme une propriété personnelle. C‟est ainsi qu‟en
1992, parut le Code de la propriété intellectuelle, qui discutait de l‟analyse du processus de
création littéraire, qui vise à reconnaître de ce qui est lié à l‟artiste ou l‟écrivain créateur.
La notion du plagiat doit aussi être confrontée à celle de l‟intertextualité, de
l‟influence, et de la citation. Ysabelle Martineau parlant sur la typologie des différentes formes
Du Plagiat reconnaît à juste titre que:
l‟opposition entre imitation et originalité n‟a jamais été tranchée puisque l‟une et l‟autre sont
liées par des procédés littéraires ancrés dans la tradition [...]. Trop souvent ces procédés furent
assimilés au plagiat; il me paraît donc essentiel d‟établir les définitions de quelques notions
littéraires […]. Toutes ces notions, je les ai confrontées les unes aux autres et, en me servant
d‟un autre concept […] celui de l‟intertextualité, j‟en suis arrivée à définir plus clairement
l‟espace esthétique et éthique occupé par le plagiat. (69)
En ce qui concerne nos deux auteurs “plagiaires” même si Calixthe Beyala fut accusée
d‟imposture, d‟escroquerie intellectuelle ou d‟être un maître de la falsification, sa carrière ne
semble pas s‟être ralentie, pour autant, comme ce fut le cas pour Ouologuem. Le scandale ne
semble n‟avoir eu aucune conséquence grave sur sa carrière littéraire. En fait, elle continue de
provoquer et de choquer; c‟est l‟un des écrivains les plus populaires en France, car ces derniers
temps, elle réapparaît sur la scène littéraire française avec son dernier livre, L’homme qui
m’offrait le ciel (2007) publié aux éditions Albin Michel. Dans ce livre, elle choisit d‟explorer
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la relation amoureuse entre un homme blanc et une femme africaine; au fond, elle relate ses
propres amours déçus auprès d‟un animateur de télévision bien connu. Elle s‟est aussi engagée
pour de nombreuses causes telles que le droit des minorités visibles en France, la lutte contre
le sida et la promotion de la francophonie. Comme l‟explique Caya Makhélé:
Elle a bâti sa réputation sur la provocation, avec un discours radical porté par une écriture
travaillée, poétique et efficace. Elle est la réussite littéraire africaine la plus médiatisée de ces
dix dernières années. On l‟invite à parler aussi bien de politique que de cuisine et de dessous
féminins. […]. Elle écrira d‟autres livres, suscitera d‟autres controverses, car elle est prise au
piège d‟un ogre médiatique qui ne la rejettera des plateaux de télévision que lorsqu‟il n‟aura
plus besoin d‟elle. (72)
Mongo Béti affirme, quant à lui, que Beyala se moque du monde quand elle prétend qu‟on lui
en veut parce qu‟elle est femme noire et que la femme écrivain est encore, même en France,
une sorte de bête curieuse: “Si de surcroît cette femme est une négresse, elle devient le merle
blanc si l‟on peut dire” (45-6).
En ce qui concerne Yambo Ouologuem, il faut noter que la critique française et nordaméricaine n‟a jamais cessé de réclamer sa réhabilitation, et en fait son roman fut réédité en
2003 aux éditions Le Serpent à Plumes, sans doute pour faire redécouvrir Yambo Ouologuem
et pour donner à ce roman une seconde vie. Dans la préface de l‟œuvre le critique américain
Christopher Wise affirma que:
La réception critique du Devoir de violence constitue l‟un des chapitres les plus intéressants de
la littérature africaine. D‟aucuns considèrent que Ouologuem a asséné un coup de grâce à la
négritude senghorienne, ouvrant ainsi la voie à une littérature plus authentique, débarrassée de
ce besoin maladif d‟édifier, en Afrique, un passé falsifié. (Devoir 2003- Préface)
Pour d‟autres critiques, à une époque ou l‟Afrique s‟affirmant victime de l‟histoire, les propos
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de Yambo Ouologuem sur la continuité de la violence au sein de la société africaine depuis la
nuit des temps dérangeait, car le roman avait dévoilé des horreurs sur lesquels beaucoup
auraient préféré fermer les yeux.
Ouvrages Cités
Beyala, Calixthe. Amours sauvages. Paris: Albin Michel, 1991.
---. Lettre d’une Africaine à ses sœurs occidentales (Vous avez dit racistes?) Paris:
Spengler, 1995.
---. L’homme qui m’offrait le ciel. Paris: Albin Michel, 2007.
---. Maman a un amant. Paris: Albin Michel,1993.
---. ”Moi Calixthe Beyala, la plagiaire!” Le Figaro 25-26 janvier 1997: 23.
---. Le Petit prince de Belleville. Paris: Albin Michel, 1992.
---. La Petite fille au réverbère. Paris: Albin Michel, 1998.
---. Tu t’appelleras Tanga. Paris: Stock, 1988.
Beti, Mongo.”L‟affaire Calixthe Beyala ou comment sortir du néocolonialisme en
littérature” Palabres 1.3/4 (1997): 39-48.
Buten, Howard. Quand j’avais cinq ans, je m’ai tué. Paris: Le Seuil, 1981.
De Witt, Ludo. L’Assassinat de Lumumba. Paris: Karthola, 2000.
Galey, Matthieu. “Un grand roman africain” Le Monde, Supplément au numéro 7386, 12
octobre (1968): 1.
Gary, Romain. Les Racines du ciel. Paris: Gallimard, 1956.
---. La Vie devant soi. Paris: Mercure de France, 1975.
---. Vie et Mort d’Émile Ajar. Paris: Mercure de France, 1975.
Huannou, Adrien. La critique et l’enseignement de la littérature africaine aux États-Unis
d’Amérique. Paris: L‟Harmattan, 1993.
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Jeandillou, Jean-François. Supercheries Littéraires, La Vie et l’œuvre des auteurs
supposés. Florence: Usher, 1989.
---. Esthétique de la mystification. Paris: Les Éditions de Minuit, 1994.
Kayo, Patrice. “Le devoir de violence: problématique de l‟Afrique actuelle” Présence
francophone 16 (1978): 26.
Makhélé, Caya. “Le cas Beyala” Jeune Afrique 1876-1877 (31 déc 1996): 70-3.
Martineau, Yzabelle. Faux littéraire : Plagiat littéraire, intertextualité et dialogisme.
Québec: Édition Nota bene, 2002.
Molière. L’Avare. Paris: Bordas, 1971.
Nodier, Charles, Questions de littérature légale. Du plagiat, de la supposition d’auteur,
des supercheries qui ont rapport au livre. Paris: Imprimerie de Crapelet, 1828.
Ouologuem, Yambo. Le Devoir de violence. Paris : Seuil, 1968.
---.
Le Devoir de violence. Paris: Le Serpent à Plumes, 2003.
---.
Lettre à la France nègre. Paris: Nalis, 1969; Paris: Le Serpent à Plumes, 2003.
Quérard, Jean-Marie. Les Supercheries littéraires dévoilées: Galerie des auteurs
apocryphes, supposés, déguisés, plagiaires, et des éditeurs infidèles de la littérature
française 1847-1853. Paris: Maisonneuve et Larose, 1864.
Sainte-Beuve, Charles Augustin. Vie, poésies et pensées de Joseph Delorme. Paris :
Delangle et frères, 1829.
Sellin, Eric. “Le Devoir de violence” The French Review 43.1 (1967): 164.
---. “Ouologuem‟s Blueprint for Le Devoir de violence” Research in African Literature,
Vol 2, No 2 (1971): 117-12.
Verchaves, François-Xavier. La Françafrique, Paris : Stock, 1998.
Wolf, Friedrich. Prolégomènes à Homère. Paris : Hachette & Cie 1917.
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