ECOLE DE LA P AIX LA LUMIERE DE TIPASA
Transcription
ECOLE DE LA P AIX LA LUMIERE DE TIPASA
La lettre de l'Ecole de la paix LA LUMIERE DE TIPASA Lettre N°27 Mars/Avril 2004 ECOLE DE LA PAIX Grenoble 7, rue Très-Cloîtres 38000 Grenoble. Tél. 04 76 63 81 41 - Fax 04 76 63 81 42 Mél : [email protected] - http://www.ecoledelapaix.org Richard Pétris On nous fait encore remarquer quelquefois - avec plus ou moins d'aménité - que nous ferions mieux de nous occuper de nos problèmes "chez nous", plutôt que de ceux "des autres". Tout d'abord, c'est injuste car nous agissons effectivement aussi bien "ici" que "là-bas". Ensuite, on peut rester insensible aux slogans des Forums Sociaux Mondiaux mais on ne peut nier que le local et le global sont de plus en plus intimement liés dans notre "village planétaire". Enfin, ceux qui nous ont précédés ont décidé, au fil des siècles, de faire, d'autres régions du monde que l'on découvrait, et pendant un certain temps, une partie intégrante de notre territoire. Balayer devant sa porte, certes, mais où situer celle-ci ? N'y a-t-il pas un héritage à assumer, en tous les cas, des leçons à tirer de l'histoire ancienne et de l'histoire récente ?. On nous a, d'ailleurs, encouragés à nous tourner vers un pays où, nous disait-on, il y a "beaucoup à faire" et nous nous félicitons aujourd'hui d'avoir tendu la main à ces militants et militantes d'une association algérienne qui construisent la société civile de ce pays par leur travail de proximité et de réseau. Le moment est crucial et, encore une fois, c'est bien en tissant des liens et par un effort de coopération que nous pourrons créer cet "autre monde possible". Si les ruines romaines de Tipasa - classées par l'UNESCO au Patrimoine mondial de l'humanité étaient là pour nous rappeler, avec Paul Valéry, que les civilisations sont "mortelles", les efforts de nos amis algériens ouvrant, dans cette même ville, avec leur version de notre exposition, un chemin pour construire la paix "Ensemble", comme l'indique son titre, sont une véritable lueur d'espoir. A notre retour, nous pouvions constater que le sable du Sahara ne nous avait pas attendus pour traverser la Méditerranée et nous prouver, s'il en était besoin, que notre terre est ronde et que les frontières sont d'abord dans les têtes ! 1 Portes ouvertes sur ... lEcole (suite) Les enjeux de l'éducation à la paix La précédente lettre nous a permis d'évoquer la structure mise en place et les perspectives de développement, notamment autour de l'idée de "classes de paix". Revenons aujourd'hui sur ce qui nous motive, au fond. De l'utopie Le sujet était délicat dès l'origine. Se présenter comme voulant agir pour la paix nous faisait passer d'emblée auprès de nombre de nos concitoyens - et même de nos amis ! - soit pour de " doux rêveurs ", soit pour des naïfs sensibles aux sirènes d'un bloc aujourd'hui disparu. Nous ne partions pourtant pas de rien ; un collectif très ouvert, " Tous ensemble pour la paix ", créé en 1985, voulait faire la démonstration que la paix est la somme d'efforts concrets et multiples dans les champs des droits de l'homme, de l'aide au développement, du désarmement et de la nonviolence, pratiqués déjà par beaucoup de Grenoblois, et d'autres, dans de multiples organisations de tous types. En si bonne compagnie, la convergence de nos intérêts associatifs n'allait pourtant pas de soi ; une certaine concurrence rendait le pari difficile sinon impossible. Une évolution des mentalités serait nécessaire pour que les comportements changent. Ainsi naissait l'idée d'une " école de la paix ". Deux réactions devaient nous accompagner durablement : d'une part, la réponse " Montrez ce dont vous êtes capables, on verra ensuite ", d'autre part, le soupçon de " secte ". La première était et demeure, somme toute, logique ; elle nous a obligé à concevoir notre pédagogie comme un va-et-vient permanent entre l'expérience et son analyse, entre une réflexion et une action. L'intuition était bien que la paix n'est pas concevable sans une double transformation des individus et des structures. Globalement, il s'agissait, avec une école de la paix, de changer en l'homme sa représentation du monde afin de bâtir une fraternité mondiale. La deuxième réaction - totalement infondée ! - pouvait-elle être sérieusement suscitée par ce qui pourrait apparaître comme une prétention démesurée alors que nous ne faisons que rappeler à ce devoir de fraternité qui est la dimension la plus humaine de notre devise républicaine ? aux réalités. Trois façons de voir, en particulier, donnent une idée du chemin parcouru et dessinent, en même temps, une sorte de programme. En 1997, à l'occasion d'un colloque organisé par l'UNESCO, au Mozambique, la question nous était Lettre Mars/Avril 2004 Richard Pétris posée : " Qui est à l'origine de ce concept de "culture de paix" ? " Il ne pouvait s'agir den revendiquer la paternité, mais le fait est que nous avions, quelques années auparavant fait nôtre cette notion : à l'opposition guerre-paix nous avions préféré l'opposition culture de guerre-culture de paix. Nous avions donné à une collection d'ouvrages ce titre de " Culture de paix " et c'est aussi en nous référant à ce concept, sur lincitation du directeur général de l'UNESCO, que nous avions entrepris de créer une chaire autour de cette thématique. Il en est résulté le réseau universitaire que nous élargissons et consolidons progressivement. Le second concept qui a fait florès est celui du " vivre ensemble ". C'est à la fois toute la philosophie qui sous-tend l'exposition " Le sentier de la guerre, ou comment l'éviter " et le défi que nous devons tous relever, depuis la cellule familiale jusqu'au village planétaire en passant par le cadre scolaire, lespace urbain, la communauté européenne en construction, etc. Les ingrédients existent : le dialogue, la connaissance de l'autre, le respect, le compromis, la coopération, etc. qu'il s'agit précisément de cultiver. Nous ne pouvions que nous sentir confortés dans cette vision par les " instructions pédagogiques " du Ministère de l'Education nationale, en juillet 2004, relatives à " l'éducation au développement et à la solidarité internationale " qui " vise à faire prendre conscience aux élèves de l'interdépendance des régions du monde dans le processus de mondialisation, ". Enfin le slogan : " Un autre monde est possible ! " est bien plus qu'une mode, c'est un programme. Il a fait, en partie, le succès des forum sociaux mondiaux. Mais si c'est bien autour de cette idée que nous nous sommes mobilisés, il y a plus de quinze ans, c'est parce que nous savions que cet autre monde ne pourrait advenir sans un effort de formation spécifique, sans que soit repensée l'éducation ellemême : ce qui fait dire à certains que c'est bien " la seule révolution qui vaille ". Catherine Rouhier soulignait, il y a quelques années, que " la paix n'arrive pas comme ça, elle se travaille, elles se cherche, elle se construit " et citait Emmanuel Levinas : " Elle est une capacité à maintenir vivant le lien à autrui, elle repose sur la certitude que la vérité s'atteint par le dialogue, elle ne peut être pensée que comme vigilance extrême à l'existence d'autrui, elle oblige infiniment ". 2 Ressources naturelles et conflits Patrick Lecomte et Richard Pétris m'ont invité dernièrement à participer à un cours de trois heures consacré au thème "Ressources naturelles et conflits" à l'Ecole des Mines de Saint-Etienne. Dans une première partie, Patrick a traité des conflits de l'or noir dans un cadre interétatique. Il a plus particulièrement développé trois types-idéaux centrés sur la région du Golfe persique. Tout d'abord, le cas de la guerre Irak-Koweït en 1990, puis l'opération " Tempête du désert ", développée autour de l'intervention américaine au début 1991. Il s'agit là d'un type de règlement des conflits qui repose sur la coercition. La loi du plus fort constitue le caractère dominant de ce paradigme. Puis, Patrick est revenu sur les conflits récurrents entre deux territoires des Emirats Arabes Unis que sont Ras el Khaïma et Oumm el Qaïwaïn. Dans ce cas, c'est l'intégration qui a primé lors du règlement pacifique de ce différend après des années de négociations conclues en 1994 entre les dirigeants de ces entités. Des valeurs, des normes similaires, un même langage ou encore une volonté de compromis ont cimenté cet accord. Enfin, il a évoqué un troisième mode de règlement des conflits : la médiation. Il a alors situé le cadre de son analyse dans l'évolution positive des rapports entre Bahreïn et Qatar. L'arrêt de la Cour internationale de Justice rendu en 2001 a été accepté par les deux parties qui se sont engagées à reconnaître les délimitations recommandées par cet acteur extérieur. Patrick soulignait particulièrement le fort crédit de confiance qui avait été nécessaire aux deux parties pour progresser dans cette direction. Mon intervention se situait, elle, dans une problématique beaucoup plus intraétatique. Elle prolongeait d'autant plus l'exposé précédent qu'elle partait de la même ressource naturelle (le pétrole) pour analyser les conséquences de son exploitation dans le cas nigérian. Après la présentation des lignes de force du Nigeria contemporain, il s'agissait d'en montrer la très mauvaise gouvernance au niveau fédéral. Caricatural de la quasi-totalité des Etats pétroliers, le pays le plus peuplé d'Afrique ne se distingue guère que par une relative amélioration depuis l'accession au pouvoir d'Olusegun Obasanjo en 1999. Si la démocratie y est plus forte que sous la férule de fer du général Sani Abacha de 1993 à 1998, les dividendes énormes réalisés sur le pétrole ne sont guère visibles au niveau de la population locale. La seconde partie de l'exposé s'est attachée à décrire Lettre Mars/Avril 2004 Mathieu Damian deux situations locales liées à l'exploitation du pétrole. Chez les Ogoni, on assiste à une amélioration toute relative des conditions de vie. Dans la ville de Warri (deuxième ville pétrolière du pays), où la situation est préoccupante depuis 2002 (après l'avoir déjà été à la fin des années 1990), des centaines de personnes ont trouvé la mort au cours d'affrontements liés à la rente pétrolière. Enfin, Richard est revenu sur le cas colombien en soulignant la pertinence des efforts de promotion d'un développement humain et facteur de paix au niveau local dans les régions sensibles du Magadalena Medio et de l'Uraba. Il a pu témoigner du rôle qu'y joue l'Ecole de la Paix depuis des années. Stagiaire Rozenn Bouvier Bonjour à tous ! Etudiante en quatrième année à l'IEP de Grenoble, je l'ai consacrée à la réalisation de stages afin de mieux cerner mon projet professionnel. Attirée par le monde associatif et la défense des droits de l'homme, c'est tout naturellement que je me suis tournée vers l'Ecole de la paix ; même si je ne connaissais pas exactement le fonctionnement de cette organisation. Il est vrai que, quand je suis arrivée à l'Ecole de la paix, le premier jour, j'ai été un peu déroutée On me parlait de parcours thématique, mallette-Colombie, " J'y vais, j'y vais pas ". mais, quel était ce monde étrange ? Une chose était sure, ici on s'enthousiasmait pour la paix, pour l'éducation à la paix, pour le " vivre ensemble ". Il ne faut pas longtemps pour être attiré par cet élan de bonne volonté et ce vouloir partager. Et, maintenant, quatre semaines seulement après mon arrivée à l'Ecole de la paix, je m'y sens à l'aise, poursuivant à mon tour le long chemin du " vivre ensemble ". Je travaille sur un parcours thématique (si vous venez à l'Ecole je pourrais vous expliquez de quoi il s'agit ) traitant de la diversité culturelle à partir du cas des Tsiganes, tout en essayant de raviver le réseau IEPaix (Initiatives des Etudiants pour la paix). Le chemin est, en effet, encore long, mais je ne désespère pas de, moi aussi, faire un peu avancer les choses sur le sentier de la paix. 3 Echos du forum social mondial Mumbai, Inde - 16-21 janvier 2004 La Délégation tibétaine au 4ème Forum Social Mondial Chantale Truc C'est à Bombay que s'est réuni le 4ème Forum Social Mondial. Saisissant l'opportunité de ce rassemblement mondial en Inde, les ONG tibétaines ont délégué une trentaine de personnes accompagnées de près de 400 bénévoles, dont une importante représentation religieuse. Sous le slogan " Si un autre monde est possible, faisons du Tibet une zone de paix ", décliné sur toutes sortes de supports, les Tibétains ont choisi d'appeler tous les participants et la communauté internationale à soutenir la vision du Dalaï Lama pour un Tibet transformé en zone de Paix. C'est au cours de 2 conférences, " Tibet, vers une société non-violente " et " Situation des Droits de l'Homme au Tibet " que des voix se sont élevées pour défendre le plan de paix proposé par le Dalaï Lama comme la chance unique que cette option représente pour les Tibétains et le monde, y compris le peuple chinois, et le discours passait d'autant mieux qu'il s'agissait pour la plupart des intervenants d'expérience personnelle, de réflexion approfondie et de travail sur soi. Les termes de Culture de Paix prenaient ici tout leur sens. " Prendre le chemin de la non-violence, c'est prendre le chemin de la vie" a déclaré Mme Despandhe, Indienne, disciple de Gandhi et du Dalaï Lama. M Sulak Sivaraksha, penseur bouddhiste Thailandais, a quant à lui insisté sur le fait que les valeurs fondamentales sources de bonheur pour l'humanité ne sont pas le capitalisme et la consommation comme semblent le penser les dirigeant chinois et l'ensemble des décideurs des pays du nord. Il a dénoncé au passage l'hypocrisie des grandes puissances qui, tout en prétendant soutenir les initiatives de paix, passent par pertes le Tibet et profits la Chine, ce pays qui représente un immense marché potentiel. Norzin Dolma et Youdon Aukatsang - toutes deux travaillent au Centre Tibétain des Droits de l'Homme et de la Démocratie - ont exposé la situation des droits de l'homme au Tibet en 2003 en soulignant le caractère profondément religieux et pacifique du peuple tibétain qui vit sous le joug chinois depuis plus de 50 ans maintenant. La Chine a signé les conventions internationales sur les droits humains, religieux, culturels et économiques mais n'en respecte aucune. Les témoignages de Jampa Monlan qui a passé 5 ans dans les geôles chinoises et de Lobsang, moine récemment arrivé en exil, disciple de Tulku Tenzin Delek (prisonnier d'opinion présumé coupable d'un acte de terrorisme et condamné à mort à la suite d'un procés inique) étaient particulièrement émouvants. Puisque le Forum Social fait référence dans sa charte à des " relations égalitaires, solidaires et pacifiques entre les personnes ", le Tibet y a toute sa place. Ce pays n'est-il pas victime d'un état impérialiste qui l'occupe illégalement, le pille à son profit et celui des puissances étrangères qui profitent de ce pillage par relations commerciales interposées ? Un monde de paix, oui, mais pas sans le Tibet. Chantal Truc (Coordinatrice Aide à l'Enfance Tibétaine pour le Réseau Intercontinental pour la Paix et la Solidarité). * Compte rendu sur la 1ère participation des associations et ONG tibétaines au Forum Social de Bombay. Lettre Mars/Avril 2004 4 Richard Pétris Que restera-t-il des impressionnants mouvements de foule du FSM de Mumbai ? D'abord, l'image, à laquelle nous ne sommes en rien accoutumés, du gigantisme d'une population et d'un continent : avec près d'un milliard cent millions d'individus, la première dépassera bientôt la population chinoise ; le second abrite des groupes et des communautés dont les 708 langues, dont 15 officielles, donnent une idée de la diversité ! Et également, compte tenu de cette densité, la force de la démonstration populaire réunissant non seulement des cortèges de femmes, d'intouchables et de syndicalistes mais aussi des organisations de vendeurs de rue, des associations de paysans, des représentants de tribus menacées, des membres de communautés religieuses dénonçant les fondamentalismes, des défenseurs des droits des enfants, etc. Difficile de ne pas se dire, devant des inégalités aussi criantes et à propos de cette société civile mondiale qui se construit, que ces multitudes pèseront inévitablement et qu'il faudra bien se donner, dans le pays lui-même et au niveau international, les moyens d'assurer les conditions d'un développement humain véritable et facteur de paix. Ensuite, l'affirmation que pour qu'un autre monde soit possible, un autre contrat social est nécessaire. de la paix et de la sécurité en Asie et dans le monde. Nous l'avons fait avec des militaires, précisément, et il a été dit que pour répondre à ce défi de la paix et de la sécurité, dans le cas du conflit indo-pakistanais comme au plan mondial, l'option militaire est très limitée. L'attente des populations qui s'exprimait à Mumbai ne saurait se satisfaire d'une situation où, par exemple, l'augmentation du budget de la défense pour l'Inde, cette année, équivaut à l'ensemble des besoins du pays en matière d'éducation. Or, s'il faut noter les signes d'apaisement entre l'Inde et le Pakistan, on ne peut imaginer que les deux pays renoncent facilement à leur armement nucléaire. D'ailleurs, cédant à la logique de puissance que suivent les pays qui en sont dotés, l'Inde faisait savoir, au même moment, qu'elle signait l'achat d'un porte-avions nucléaire avec la Russie. Des avancées significatives, dans ce domaine, ne pourront donc se produire sans que se manifestent une volonté politique et des changements psychologiques et comportementaux seuls capables de conduire à des stratégies alternatives. Les défis du développement que rappelaient les démonstrations de Mumbai sont tels qu'on peut espérer que les autorités concernées par le nucléaire militaire acceptent au minimum de reconnaître la nécessité de débattre de son utilité et de son coût. Une prise de conscience à la hauteur de cet enjeu de bonne gouvernance et associant les politiques, les militaires et la société civile doit être recherchée. C'est une évidence qui s'impose avec encore plus de force depuis ce forum social mondial. Dessin de K.P. SASI Publié par l'organisation Vikas Adhyayan Kendra (VAK), à Mumbai Lettre Mars/Avril 2004 5 Rencontre de léducation citoyenne Yohann Giraud Le réseau des écoles de citoyens a organisé les samedi 7 et dimanche 8 février les premières rencontres de l'éducation citoyenne à Lille. Près de 500 participants ont fait le déplacement, venus de toutes les régions françaises. Il s'agissait principalement d'acteurs de terrain porteurs d'expériences ou animateurs de réseaux (associations d'éducation populaire, parents, enseignants, éducateurs, associations de l'économie sociale et solidaire, élus de collectivités et territoires ), représentant ainsi près de 200 organismes locaux. Pourquoi ces rencontres ? Le réseau initiateur de ces rencontres (RECit) a pris naissance en octobre 2002 suite au rassemblement "altermondialiste" de Porto Allegre, avec la volonté de "préparer les citoyens à répondre à des enjeux de notre société". Son but est de s'appuyer sur de nombreuses expériences d'acteurs (école, éducation populaire, action sociale, territoires, action citoyenne) pour les valoriser, les diffuser et pour porter les actions éducatives citoyennes à tous les niveaux. Ses activités reposent sur le principe de contribuer à un autre mode d'éducation pour les citoyens, afin qu' "un autre monde soit possible". Nous nous sommes donc réunis autour d'une question centrale : "comment faire pour que chacun soit acteur de sa propre vie et citoyen d'un monde solidaire ?". Vaste sujet qui soulève le problème d'insuffisance des méthodes actuelles pour valoriser les actions citoyennes, aussi bien en milieu scolaire ou elle n'occupe plus une place prépondérante, qu'à d'autres niveaux où l'éducation de ces valeurs est inexistante (vie professionnelle en général, formation de représentants politiques ). En lien avec cette problématique il s'avère indispensable de définir collectivement une éducation émancipatrice et d'agir en sa faveur. Les propositions de RéCit pour favoriser une démarche d'implication citoyenne dans les projets ont été ainsi directement appliquées au déroulement des rencontres. L'objectif durant ces deux jours était de tisser des liens entre acteurs de l'éducation populaire, à la citoyenneté et à la solidarité afin de définir des actions communes. Au programme étaient prévus des séances plénières, 23 ateliers de travail, des stands d'information, et un forum de rencontres permettant à chacun de présenter diverses actions éducatives. Lettre Mars/Avril 2004 La réflexion et la synthèse des débats étaient préparées par des intervenants extérieurs venus apporter leur militantisme, leurs richesses et échanger des expériences. A l'initiative de Messieurs Massiah (Président du CRID), ou Patrick Viveret, des réflexions générales ont été proposées et discutées en séances plénières, à partir des points principaux évoqués en atelier. Une remarquable approche participative dont sont ressortis des besoins : disposer de plus d'outils ayant des méthodes innovantes, favoriser la mise en réseau (entre parents, enfants, associations, institutions), adopter un positionnement de lobbying auprès des structures éducatives et des institutions qui les représentent. En réponse au problème de réhabilitation de l'éducation populaire, des actions concrètes ont été envisagées, par exemple la participation à des forums sociaux locaux, la création et la multiplication des "cafés-citoyens", mutualiser les expériences sur un site Internet, ou encore utiliser la formation pour impliquer les citoyens aux politiques locales, en les faisant devenir acteurs et non consommateurs. D'autre part, au niveau de la recherche, le défi est lancé de transmettre des outils et des savoirs non plus à des " experts " mais aux citoyens. L'Ecole de la paix, représentée par Lucile et Yohann, a trouvé sa place en participant aux débats, à deux Pour contacter le réseau d'écoles de citoyens : 15 avenue Robert Fleury 78220 VIROFLAY [email protected] <[email protected] http://www.recit.net Président : Didier Minot Chargé de mission : Kèmi Fakambi 6 éducative" et "coopération, coéducation et citoyenneté", puis en présentant l'expérience de l'exposition jeu "Le sentier de la guerre ou comment l'éviter" lors du forum des rencontres. Les outils du pôle éducation ou encore la mallette Colombie sont des exemples pertinents de contribution à des actions d'éducation citoyenne. Pour donner suite à ce week-end enrichissant, RéCit propose à tous les participants de faire une fiche de leur expérience, afin que celles-ci soient regroupées. collectées. Le but est de les diffuser et de voir dans quelles conditions celles-ci sont reproductibles. D'autre part, la restitution écrite des travaux va se faire avec l'édition de brochures, disponibles auprès de RECit. Nous ne pouvons que souligner l'intérêt de participer, pour une structure comme la nôtre à ce type de rencontre qui a rempli en l'occurrence un de ses objectifs, à savoir de mobiliser tous les acteurs autour d'un thème et susciter une démarche collective. Le Guide des Bonnes Pratiques en ligne ! Lucile Blanc Voilà maintenant plusieurs années que nous intervenons en milieu scolaire en matière de prévention de la violence, d'éducation à la citoyenneté, du respect de l'autre, de la construction du vivre ensemble. Au cours de nos activités, nous avons rencontré beaucoup de demandes d'outils et de savoir-faire provenant d'enseignants, d'éducateurs, de responsables des collectivités locales ou du secteur associatif. De là, est venu l'intérêt de réaliser un guide proposant aux enseignants des pratiques et des expériences. Partant de ce constat, il nous a paru intéressant de réaliser un guide proposant aux enseignants des pratiques et des expériences novatrices et efficaces dans le domaine du vivre ensemble. Par le biais de ce guide, il s'agit d'offrir des capacités de changement pour répondre aux difficultés de relation des élèves entre eux, des jeunes avec les adultes, des adultes avec les élèves, mais surtout pour inviter enfants, jeunes et adultes à construire ensemble le monde dans lequel ils vivent. Il nous semble que l'école peut et doit participer de cette évolution et que l'enseignant, en tant qu'acteur de changement, a l'opportunité et la responsabilité de favoriser l'accueil, la reconnaissance, le respect et l'égalité des chances de chacun. Ce guide propose d'accompagner les acteurs de terrain dans cette démarche en mettant à leur disposition des outils qui balaient un champ d'action assez large puisque les thèmes abordent entre autres la prévention de la violence, la résolution de conflits, les préjugés, l'estime de soi, la vie en groupe, l'éducation à la diversité, la démocratie et parmi les outils proposés nous trouvons : les arts, l'expression théâtrale, la médiation, l'apprentissage coopératif, les jeux de rôle, l'écoute et le dialogue, le jeu démocratique Aujourd'hui, ce guide est prêt à l'emploi ! Vous pourrez y accéder dès fin mars directement par Internet sur notre tout nouveau (et tout beau !) site. Vous y trouverez des fiches pédagogiques directement exploitables avec les élèves et des fiches d'expériences décrivant une pratique qui s'inscrit dans un programme spécifique et demande une formation préalable. Les contacts mentionnés au bas de chaque fiche invitent les enseignants à communiquer avec les initiateurs des activités et des projets, le but étant aussi de créer une synergie entre tous les acteurs de l'éducation, leur permettre d'échanger, partager, réfléchir et agir ensemble. C'est pourquoi nous encourageons également les détenteurs de bonnes pratiques pour apprendre à vivre ensemble à nous en faire part. Suivez le guide sur www.ecoledelapaix.org ! Lettre Mars/Avril 2004 7 LEcole de la paix en Algérie Jacques Lebatard Une délégation de l'Ecole de la paix s'est rendue en Algérie à l'invitation de notre partenaire, l'ADPR de Tipaza pour assister à l'inauguration de leur Exposition, intitulée " Le chemin de la paix ", réplique de notre " Sentier de la guerre ou comment l'éviter ". Nous sommes accueillis à l'aéroport Boumédiene par Tahar, le trésorier de l'association et par sirocco et tempête de sable ! ... Nous séjournons à Zéralda dans un hôtel qui fait partie d'un complexe touristique créé autrefois par le Club Méditerranée. Par contre les rencontres et réunions prévues au programme se tiennent à Bou-Ismaïl et à Tipaza, à 70 Km d'Alger, vers l'ouest, là où habitent les membres de l'ADPR. Les trois soirées passées chez eux nous ont permis d'apprécier leur accueil particulièrement chaleureux et aussi l'excellente cuisine préparée par les maîtresses de maison qui ont eu la bonne idée de nous faire goûter des plats typiquement algérois. Grâce à ces échanges nous avons mieux compris ce qui se passe actuellement dans cette Algérie en construction, encore à la recherche de son identité sans oublier ce que fut cette décennie de terrorisme, maintenant derrière eux, qui a frappé la région de Tipaza plusieurs fois. Notre séjour a été marqué par deux temps forts : - Samedi, matinée de travail à Bou-Ismaïl au Centre d'information de la jeunesse qui héberge entre autres l'ADPR : Présentation de l'Ecole de la paix, de " j'y vais, j'y vais pas " devant une quinzaine de participants, avec travaux pratiques, de la cassette HEP sur l'Europe, une aventure de paix. - Dimanche, inauguration de l'Exposition au Camp de jeunes de Tipaza. 40 panneaux sur 80 sont présentés, traduits et écrits dans la langue arabe, adaptés au contexte algérien, respectant fidèlement l'esprit qui nous a conduits à utiliser cet outil pédagogique dans les écoles. De nombreux visiteurs sont venus : des enfants des écoles avec leurs professeurs, la représentante de l'ONU, Madame Takarli représentant l'Ambassade de France, des responsables du secteur médical et social, des universitaires. Par contre aucun élu, aucun représentant de l'Etat ne s'est manifesté, élection prochaine oblige ! L'ensemble de ce travail, très soigné montre que l'ADPR maîtrise parfaitement le sujet ; le côté esthétique n'a pas été négligé ce qui rend l'exposition très attractive. Nous n'avons pas manqué de féliciter nos amis et leur avons promis de leur verser la subvention que nous attendons de l'Ambassade de France afin de leur permettre de fabriquer les derniers panneaux. Lettre Mars/Avril 2004 Après le Rwanda, l'Ecole de la paix réalise pour la seconde fois son objectif de transférer ses outils pédagogiques au delà de nos frontières, dans un pays qui aspire à la paix. Une invitation à participer à la Rencontre de Barcelone en Octobre 2004 pourra être faite à l'ADPR. L'Education à la paix sera au centre des débats organisés par la Fundacion por la Cultura de Pace et Global Campaign for Peace Education. Nous avons pris quelques heures pour visiter le site archéologique de Tipaza, le beau temps revenu, longer la côte jusqu'à Cherchel et faire un tour rapide dans la ville d'Alger où nous avons rencontré la directrice dune Agence indépendante de presse. Avec la lecture de journaux et de revues , ajoutés à tout ce que nous avons pu enregistrer pendant ce voyage nous mesurons plus facilement tout ce qui reste à Tahar et Jacques devant un panneau de lexposition faire pour que ce pays qui a vu sa population tripler en quarante ans devienne un Etat de droit, soucieux d'éliminer la corruption qui règne un peu partout. Cela semble à sa portée si on considère les résultats obtenus avec la quasi disparition du terrorisme. Les jeunes que nous avons rencontrés aspirent à ce changement mais s'interrogent sur leurs propres institutions. Leurs regards se tournent vers l'Europe, vers un nouveau partenariat qui obligerait tous les acteurs de la société algérienne à adopter les règles exigées dans toutes les démocraties. Par ailleurs le soutien à l'Interculturalité pourrait être une seconde initiative susceptible de rapprocher les pays du Maghreb de l'Europe. Nous adressons nos remerciements à nos hôtes, à Chérifa, Nora, Aouicha, Aïssa, Tahar et leurs amis. Grâce à eux nous considérons que, si notre voyage a été utile, il nous conforte aussi dans le fait que l'Ecole de la paix avance dans la bonne direction. Nous remercions aussi l'Ambassade de France qui a financé ce déplacement. 8 Des Lycéens plaident pour les Droits de lHomme I N I T I A T I V E Richard Pétris Le 23 janvier, Richard Pétris a participé, au Mémorial de Caen, au jury du 7e Concours lycéen sur les Droits de l'Homme. LAISSEZ PARLER RAUL RIVERO Extrait de la plaidoirie de Clémence MAREST, du Lycée Victor Hugo, à Caen, en faveur du journaliste cubain. 1er Prix " ( ) C'est maintenant aux pays occidentaux d'adopter une position collective pour mettre un terme à leur persécution. Donnons une chance à la population cubaine de sortir de ce régime hermétique pour enfin s'ouvrir sur le monde. Saisissons chaque occasion pour défendre Raul Rivero comme un exemple, simplement en refusant de laisser une des figures emblématiques de la dissidence cubaine sombrer dans l'oubli. Parlons pour Raul Rivero. Parlons pour la démocratie. Et ensemble espérons qu'à l'avenir, chaque journaliste indépendant pourra exercer son métier librement, à Cuba et dans le monde entier. Et peut-être qu'un jour, l'un d'entre eux s'adressera à nous tous et dira : " Mesdames et Messieurs, membres du jury, si je m'adresse à vous aujourd'hui, si je peux m'exprimer sans crainte, c'est parce que l'article 19 de la Déclaration universelle des Droits de l'Homme me le permet, mais c'est aussi et surtout parce qu'il n'y a pas si longtemps, la volonté de quelques personnes m'a sauvé la vie. " Dessins de E. Chaunu réalisés en cours de plaidoirie Lettre Mars/Avril 2004 QUAND LES ETATS-UNIS PARTENT EN CROISADE Extrait de la plaidoirie d'Adrien THIBAULT, du Lycée Ernest Pérochon, à Parthenay. Prix de l'éloquence " ( ) Les Etats-Unis, en ne se souciant guère de l'approbation du Conseil de Sécurité de l'ONU et en décidant la frappe unilatérale de l'Irak, ont porté atteinte aux droits de l'homme. On ne peut pas laisser un Etat, fût-il le plus puissant au monde, décider seul. Comment un pays peut-il se présenter en seul juge du bien et du mal et décider seul pour l'humanité ? Peuton laisser un pays (un pays parmi tant d'autres !) être le "gendarme du monde" ? Cette situation ne doit plus se reproduire. Il faut fixer des limites au "droit d'ingérence" et ne l'utiliser que dans le cadre des Nations unies. Le but doit être humanitaire et doit reposer sur des valeurs morales et éthiques et non pas sur des données politico-économiques. Enfin, il faut s'assurer d'une décision non pas "uni-" mais multilatérale. Comme l'a dit Benjamin Franklin, "il n'y a jamais eu de bonne guerre, mais jamais non plus de mauvaise paix". Le choix de mener une guerre n'est jamais un choix facile et l'on sait très bien qu'il entraîne inévitablement la mort d'innocents. (...) Konrad Adenauer a dit un jour que " L'histoire, c'est la somme des choses que l'on aurait pu éviter ". Et bien, comme M. Rumsfeld, je suis tout à fait d'accord avec ces paroles. Mais alors que lui s'en est servi pour prétendre qu'il était préférable de lancer une guerre préventive au lieu de laisser l'Irak graver son nom dans l'histoire à tout jamais, je pense au contraire que c'est de leur guerre qu'il faut parler. Cette guerre restera dans l'histoire. Cette guerre, on aurait pu l'éviter. " 9 Sur le terrain de la paix ... R E N C O N T R E Rencontre avec Véronique Pédréro, conteuse de la Compagnie Poussières dhistoires que nous accueillerons à lEcole de la paix dans le cadre de la campagne contre le racisme (voir P. 12) ... Peux-tu nous expliquer quel est ton travail ? Pour parler de mon travail, je dois dabord parler de mon parcours. Je suis éducatrice photo: Yvon Vernotte spécialisée de formation. Actuellement je me définis comme une rencontre entre lartiste que je suis et l'éducatrice que jétais et que je suis encore, forcément. Les premières années où jai commencé à être conteuse, jai mis mon travail déducatrice en sommeil. Mais, quoi que j'aie pu en dire, je me sens imprégnée par le travail social. Je lintègre aujourdhui dans ma façon de travailler, je l'associe plutôt. Le déclic, ça a été le travail avec la maison darrêt de Varces, l'an dernier. Jy ai fait mon travail de conteuse en étant "obligée" de mappuyer sur mes compétences déducatrice, au service de mon approche d'artiste. Mais, dune manière générale, je propose des histoires qui viennent sans volonté de les faire correspondre au public auprès duquel jinterviens. Il s'agit pour moi de faire voyager les gens, petits et grands et de voyager avec eux, l'espace d'un instant. Dans certains cas toutefois, comme celui du projet "Conte et fraternité", mon approche est double parce que la démarche dans laquelle je suis depuis trois ans maintenant est un engagement social. Quel est précisément ce projet ? Tout à commencé par une rencontre fortuite il y a 3 ans avec Stella, de la MJC Capuche. Cétait lors dun RDV préparatoire de la campagne contre le racisme avec la ville de Grenoble. Je suis interpelée par cette thématique, et javais la préoccupation de travailler làdessus de façon réfléchie et construite, dans la durée. Avec Stella nous est vite venue lidée de mettre en commun nos énergies. Nous avons eu envie de travailler dans le domaine scolaire pour inscrire notre action dans la continuité. Nous avons proposé aux enfants des écoles du quartier de participer à lélaboration dhistoires, avec un système de relais (une classe débute lhistoire, une autre la continue et ainsi de suite). La rencontre que j'ai faite ensuite avec Amandine Guillet de l'Atelier Itinérant a précisé et enrichi la démarche entreprise. Les histoires sont donc illustrées par les créations artistiques des enfants. Et puis, il y a a aussi Xavier Saliaris du Mouvement contre Lettre Mars/Avril 2004 le Racisme et pour l'Amitié entre les Peuples. Une rencontre encore, lors d'une journée à l'IUFM, qui a fait naître l'idée de travailler sur le réel et l'imaginaire. Xavier fait réfléchir les enfants sur ce que recouvrent des termes comme fraternité et racisme au travers de jeux. A la fin du travail qui s'étale sur plusieurs mois, je reprends les textes créés que j'ai accompagnés tout du long et je me les approprie pour les raconter aux classes investies dans le projet, mais aussi à un public diversifié. Le projet de cette année a débuté dans le courant de lautomne. Je peux donc dire que nous sommes mobilisés, avec enfants et enseignants, depuis plusieurs mois. Où en est le projet aujourdhui ? Ca fait maintenant 3 ans quon le reconduit. On remarque que les choses évoluent et se précisent. Il y a un élargissement des partenaires. Nous avons la préoccupation de nous associer à dautres structures (comme lEcole de la Paix). Nous souhaitons aussi travailler avec des enfants déficients visuels puisqu'il y a deux classes qui les accueillent dans une école avec laquelle nous collaborons. Puisquon aborde la question de la différence, ça me paraît important de travailler avec des personnes qui peuvent être perçues comme différentes. Jai dautres projets en cours avec des enfants du Maroc et de Lituanie. Je travaille beaucoup par le biais dInternet. Que ce soit pour les projets en France ou dans ces pays, jessaie de mettre en ligne ce qui est fait avec les enfants au fur et à mesure. Mon site Internet nest pas un espace "musée", je souhaite que lon y trouve des traces du chemin parcouru, que les enfants le voient évoluer. Pour eux cest important : on parle de ce quils font, c'est du concret et ça a de la valeur ! Quest-ce que cest, pour toi, la paix ? A la fois un mot fort, mais aussi un mot beaucoup galvaudé. On lemploie souvent fort mal. Il faut travailler à la paix, la comprendre, la développer. Cest une utopie. Une très belle idée vers laquelle il faut tendre. Mais il y a du boulot ! Il me semble que ça commence par un travail sur soi, et un travail avec les autres. Est-ce que tu te sens " actrice de paix " ? Je ne sais pas si je peux dire de moi que je suis "actrice de paix". Je préférerais peut-être : actrice de lien(s) et de rencontre(s). Je crois à la rencontre. Sans rencontres, peu de choses sont possibles. Cest à travers elles que les choses se forment, se construisent, évoluent. Site Internet : http://veronique.pedrero.free.fr Compagnie Poussières d'Histoires : 04 76 68 87 38 10 Campagne contre le racisme et pour la fraternité PROJET CONTES ET FRATERNITE L'Ecole de la Paix accueillera Véronique Pédréro (voir page 10), conteuse de Poussière d'Histoires . Il vous sera possible de profiter à l'Ecole de la Paix : - de l'exposition des oeuvres plastiques réalisées par les enfants (marionnettes, panneaux de tissu, collages) - de la venue de la conteuse qui proposera des histoires, ponctuées de chansonnettes et d'airs à l'accordéon. Exposition : du 16 mars au 2 avril à l'EPG. Inauguration et contes : le 17 mars à 18h30 à l'Ecole de la paix - entrée libre. Accueil de groupes : Nous invitons également les groupes (classes, MJC, centre sociaux, individuels) qui le souhaitent à venir profiter de ces contes dont l'un des objectifs est de sensibiliser le public enfant aux thèmes du racisme, de la différence, de la fraternité, la semaine du 15 au 19 mars, sur réservation (2 Euros par participants). Ce temps d'écoute pourra être précédé d'un temps de sensibilisation à ces thématiques autour d'ateliers proposés par l'Ecole de la paix. SOIREE JEUX DU MONDE Nous vous invitons à participer à une soirée "jeux du monde" le jeudi 18 mars à 18h30 au foyer de l'étudiante (4 rue Sainte Ursule). Venez découvrir la scopa, le jeu de carte traditionnel italien qui se joue avec des cartes ornées très différentes de notre classique jeu de poker, le "shut the box" un jeu traditionnel anglais rapide et efficace, et bien d'autres!!! Des animateurs seront présents pour vous présenter ces jeux et vous initier. Vous pouvez également amener vos propres jeux : partage, curiosité et découverte seront à l'ordre du jour !! PEDAGOGIE DE LANTIRACISME Réflexion entre acteurs socio-culturels, enseignants et responsables associatifs sur la pédagogie de lantiracisme dans les écoles et les quartiers. Avec Monique ECKMANN, de l'Institut d'Etudes Sociales de Genève et illustré par une pièce de théâtre de JeanClaude GRUMBERG : "Les rouquins" par Shirley MAREK et Charles TORDJMAN. Avec le Cercle Bernard Lazare et l'association PEREC. Le 20 mars 2004, de 17h30 à 19h30, à LEcole de la paix. Lettre Mars/Avril 2004 TABLE DE PRESSE Le pôle Documentation vous propose de nombreux ouvrages sur des thématiques liées à nos actions dans le cadre de la campagne contre le racisme : traite des noirs et esclavage, intégration et citoyenneté, religion et laïcité, homosexualité, etc. Sur cette table, vous pourrez également trouver des informations sur lassociation Comité contre lesclavage moderne dont les préoccupations rejoignent les nôtres. Des spécimens de leur revue Esclave encore sont à votre disposition. CCEM : 31 rue des Lilas, 75019, Paris. NOS DOCUMENTALISTES VOUS CONSEILLENT S. Keller et M. Chiorino A lusage de tous les adultes, professionnels de léducation ou non, nous conseillons lachat du Code Junior Dalloz. Cet ouvrage reprend de façon organisée et commentée tous les textes de loi concernant les droits - et les devoirs - des mineurs de moins de 18 ans. Tous les aspects de la vie du mineur y sont abordés : famille et identité, école et enseignement, travail salarié, etc. Saviez-vous, par exemple, que les parents peuvent ouvrir le courrier de leurs enfants ? Sachez également que le garçon mineur ne peut se marier, alors que la fille peut contracter le mariage à partir de 15 ans ! En résumé, voici un ouvrage juridique simple et clair, très bien organisé (présence dun index exhaustif) que tout un chacun devrait avoir consulté et auquel doit avoir accès tout professionnel travaillant avec les mineurs . Dominique CHAGNOLLAUD Code junior : les droits et les obligations des moins de 18 ans Editions DALLOZ - 2003 - 15 Euros 11 Compte rendu sur la première participation des associations et ONG tibétaines au 4ème Forum Social Mondial en janvier 2004. ANIMATION Animation proposée autour de la malle pédagogique Jy vais, jy vais pas à La Librairie La Dérive jeunesse, 2 rue Jean-Jacques Rousseau à Grenoble. Le mercredi 10 mars à 14h30 (à partir de 7 ans). RENCONTRE " Une pédagogie de l'antiracisme " le 20 mars 2004, de 17h30 à 19h30 à lEcole de la paix (voir page 11). RENCONTRE Le 11 mars à 18h à l'Ecole de la paix, rencontre avec Delphine MINOTTI sur le nettoyage social en Colombie dans le cadre du séminaire penser les conflits du semestre spécifique IEP. CONFERENCE Le lundi 22 mars de 18h à 20h à l'Ecole de la paix sur la création et le travail de la commission Vérité et Réconciliation (CVR) en Afrique du Sud. Thèmes abordés : - La création et le travail de la commission Vérité et Réconciliation (CVR). - Quels étaient leurs buts, les obstacles et les résultats. - Le rôle de la religion dans le fonctionnement de la commission. - Est-il possible de pardonner sans vengeance ? - Quelle récompense désirer pour sa souffrance ? - Des exemples de séances les plus remarquables. SOIREE JEUX DU MONDE Le 18 mars à 18h30 au Foyer de lEtudiante, 4 rue Sainte Ursule à grenoble (voir page 11). CONTE Le 17 mars à 18h30 à l'Ecole de la paix Présentation du projet Contes et fraternité en présence de la contesse Véronique Pédréro et de léquipe pédagogique dans le cadre de la Campagne contre le racisme et pour la fraternité. Cycle "Imaginer et créer la paix !" CTM/EPG Partenariat sur la médiation dans les conflits à 20h le 29 mars à lEcole de la paix. Participation libre. MOIS DU TIBET Le groupe Tibet et le Réseau Intercontinental pour la Paix et la Solidarité organisent Le mois du Tibet à lEcole de la paix. Nombreuses manifestations jusquau 25 mars. Entrée libre. Les Maîtres tibétains vendredi 19 mars à 20h Présentation de quelques aspects du bouddhisme tibétain (avec support vidéo). Le Dalaï-Lama et la question tibétaine mardi 23 mars à 20h Portrait du Dalaï-Lama actuel, Tenzin Gyatso : son rôle dans l'histoire récente du Tibet, ses actions menées, ses aspirations (à partir d'un entretien filmé). CONFERENCE-DEBAT " Le Parlement des Mémoires " les 14 et 15 mai, à l'Institut des Droits de l'Homme de l'Université Catholique de Lyon, organisé par la Compagnie Artisans de Mémoires qui choisit d'évoquer le Rwanda, 10 ans après le génocide, et l'Europe, 1 mois avant les élections européennes. Issus de la société civile, des " parlementaires " feront progresser la connaissance sur les deux situations et interpelleront la conscience publique nationale et internationale par le vote de résolutions. ***** LEcole de la paix a besoin de votre soutien ECOLE DE LA PAIX - 7 ruenêtes Très Cloîtres GRENOBLE Si vous souhaitez adhérer , ou si vous pas- 38000 à jour de votre cotisation 1999, vous pouvez la régler maintenant, il nest pas trop tard. Nom : ……………………………......... ……………………………… LEcole de la paix a besoin dePrénom votre :soutien et vous remercie grandement ! Adresse : ……………………………………………………………………………………… Code postal : ………… Ville : …………………………………. *Votre don est ECOLE LA PAIX - 7 rue Très Cloîtres - 38000 GRENOBLE déductible à 50% du Jadhère ou renouvelle maDE cotisation : montant de votre Cotisation : étudiant et personne en recherche d'emploi 10 impôt, dans la limite individuel 30 " de 10% de votre couple Nom : …………………………… Prénom50: ……………………………… revenu imposable. personne morale 100 Adresse : ………………………………………………………………………………………. bienfaiteur 300 Code postal : …………………………..Ville : …………………………………. Je verse un don de .......... * Je souhaite devenir bénévole actif de l’association Verse une cotisation : Date et signature : Lettre Mars/Avril 2004 étudiant et personne en recherche d'emploi 50 F individuel 150 F couple 230 F bienfaiteur 2000 F Date et signature 12