L`opération avec agEfoS PME fait des émules
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L`opération avec agEfoS PME fait des émules
S SÉSAME LE JOURNAL DES SALARIÉS DE L’AFPA n° 102 - Mars 2012 à la une L’opération avec AGEFOS PME fait des émules p. 1/3 actualité p. 2/3 Pédagogie, ingénierie Formations à la conduite routière : une organisation plus performante p. 4 Nos produits, nos services Un plan d’action pour booster notre activité p. 5 Sur le terrain Pour accompagner le décollage des créateurs d’entreprise p. 6 Des conseillers sourds : une première en France p. 7 Nos métiers L’ERE, la clé pour touver un emploi p. 8 Comment ça marche ? Comment préparer un échange constructif ? p. 9 Nos talents Franck Spadat, un formateur toujours dans le feu de l’action p. 10 Stratégie Accompagner les militaires vers une seconde carrière Tendances du marché p. 11 La réforme des OPCA est lancée p. 12 POE collective L’opération avec agEfoS PME fait des émules Depuis novembre 2011, l’AFPA a mis en œuvre, en partenariat avec AGEFOS PME, la première opération de Préparation Opérationnelle à l’Emploi collective. Aujourd’hui, des négociations sont en cours avec d’autres Opca intéressés par le dispositif. e 23 novembre 2011, l’AFPA et l’AGEFOS PME ont signé une convention d’application nationale sur la mise en œuvre de la “Préparation opérationnelle à l’emploi (POE) collective”. Objectif : réaliser 3 000 parcours de formation afin de répondre aux besoins de recrutement de ses entreprises adhérentes. Cinq secteurs d’activité sont concernés : hôtellerie/restauration, support aux entreprises/comptabilité, commerce/grande distribution, transport/logistique, industrie. Pour mémoire, la POE collective est une mesure issue de la loi du 28 juillet 2011 qui s’inscrit dans la continuité de l’accord national interprofessionnel d’octobre 2009. Ce dispositif doit permettre aux demandeurs d’emploi de bénéficier d’une formation nécessaire à l’acquisition des compétences clés et métiers pour occuper des emplois identi- L fiés par un accord de branche ou le conseil d’administration d’un Opca (organisme paritaire collecteur agréé). Il est financé par le FPSPP (Fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels) et le Fonds Social Européen. Le dispositif a démarré dans 18 régions, avec des réunions d’information collective organisées chaque semaine. à ce jour, 1 600 personnes sont entrées dans le dispositif et 500 parcours environ sont planifiés. Satisfaite du dispositif proposé par l’AFPA, AGEFOS PME a affirmé sa volonté de poursuivre, en 2012, son partenariat avec l’AFPA dans la mise en œuvre de la POE collective. « Un partenariat qui fait son chemin et qui a séduit plusieurs autres Opca depuis », souligne Michèle Dutac, conseillère à la direction générale et responsable du déploiement du projet POE collective. suite en page 3 >>> actualités ´ vIE dE L’ENTrEPrISE raPProCHEMENT dE NovaLIS avEC HUMaNIS Novalis Taitbout et Humanis se sont unis le 26 janvier 2012 (avec effet rétroactif au 1er janvier), pour créer Humanis et devenir ainsi l’un des premiers acteurs de protection sociale en France. Ce rapprochement ne modifie en rien nos régimes de prévoyance et de frais médicaux. Au cours de l’année 2012, les documents qui émaneront du groupe Humanis indiqueront le double logo Humanis et Novalis. Vous pouvez continuer à accéder à votre espace sécurisé en cliquant sur le logo Groupe Novalis Taitbout du site Humanis : www.humanis.com. aPogéE SEvEN arrIvE SUr NoS PoSTES dE TravaIL Dans une logique d’amélioration continue du service, la DSI fait évoluer régulièrement le contenu des postes informatiques. Une nouvelle version d’Apogée sera déployée sur nos postes tout au long de l’année 2012. Elle entraîne deux changements : • le remplacement du système d’exploitation Windows XP (qui ne sera bientôt plus maintenu par Microsoft) par Windows Seven. Cette version, enrichie de fonctions supplémentaires propose une interface graphique plus conviviale ; • le passage d’Office 2003 à Office 2010. Cette dernière version du pack bureautique (Word, Excell, Powerpoint et Outlook) facilite notamment les échanges internes et externes grâce à une meilleure compatibilité, le traitement de fichiers volumineux et offre de nombreuses nouvelles fonctionnalités. Des expérimentations sont en cours et le démarrage des sites pilotes (un par interrégion) aura lieu au cours du 1er trimestre 2012. Des formations seront proposées. L’afPa réCoMPENSéE Par UN ToP CoM d’argENT PoUr Sa CaMPagNE dE SENSIBILISaTIoN SUr L’aLTErNaNCE + Pro L’AFPA a été récompensée par un Top Com d’argent à l’occasion de la 19e édition des Top Com Corporate Business pour sa campagne intitulée « L’alternance + PRO : plus qu’une formation un emploi !”. Faire émerger le thème de l’alternance comme solution crédible et efficace au chômage des jeunes auprès du grand public en temps de crise, tel est le défi audacieux que l’AFPA a su relever avec la complicité de l’agence BUG. Pour information, les Top Com Corporate Business sont des prix remis par des professionnels de la communication en entreprise chargés d’évaluer la pertinence et l’efficacité des actions de communication soumises à leur analyse. DÉBAT FORMATION Lancée le 1er février 2012 par la direction de la Communication et Stratégie de Marque, la e-letter Débat formation paraîtra tous les quinze jours. Elle complète le rythme bimestriel du magazine. Destinée aux professionnels et acteurs de la formation et de l’emploi, elle apporte un regard rapide et synthétique sur la profession à travers six rubriques : • “Idées”, des experts et universitaires de toutes disciplines développent la dimension sociétale de la formation ; • “Action”, les entreprises témoignent de leurs bonnes pratiques envers leurs salariés ; • “Signaux faibles”, des précurseurs mènent la veille pour déceler les réalités de demain ; • “Tendance”, repère les voies de l’innovation aujourd’hui ; • “Essentiel”, analyse l’évolution du cadre économique et social de l’emploi et de la formation ; • “Ce qu’ils ont dit”, les professionnels et acteur de la profession ouvrent des pistes de réflexion et de décision pour leurs pairs. Vous pouvez consulter la e-letter Débat Formation à l’adresse suivante : www.debatformation.fr et vous y abonner gratuitement. LaNCEMENT dE La E-LETTEr ´ ParTENarIaTS LaNCEMENT dU SITE EMPLoI.fraNCEBLEU.fr Par fraNCE BLEU, PÔLE EMPLoI, L’afPa ET régIoNSJoB L’afPa CorSE CUISINE PoUr LES vISITEUrS dU STaNd dE La régIoN CorSE aU SaLoN INTErNaTIoNaL dE L’agrICULTUrE dE ParIS La Collectivité Territoriale de Corse (CTC) a sollicité le campus d’Ajaccio pour assurer la restauration et le service des visiteurs du stand de la région Corse, à l’occasion du Salon International de l’Agriculture, qui s’est tenu du 25 février au 4 mars 2012 à Paris, Porte de Versailles. Un exercice grandeur nature pour les stagiaires en restauration à l’occasion de cet événement, de renommée internationale, qui draine près de 700 000 visiteurs. Dans le cadre d’un restaurant pédagogique aménagé sur le stand de la CTC, 10 stagiaires en formation de cuisiniers et 10 en formation de serveur de restaurant, encadrés par leurs formateurs, JeanFrançois Sialleli et Yannick Polizzi pour la cuisine traditionnelle et collective et Jérôme Cabanes pour le service en restauration, ont pris en charge plus de 300 repas chaque jour. Cette action symbolise l’aboutissement de plusieurs mois de formation qui ont mobilisé les stagiaires, l’équipe pédagogique ainsi qu’une partie des personnels d’appui logistique du campus d’Ajaccio. P/2 à l’occasion de la 3e Journée Emploi France Bleu, le 6 mars 2012 sur les 43 radios locales, France Bleu, Pôle emploi, l’AFPA et RégionsJob et ont lancé un site entièrement dédié à l’emploi : emploi.francebleu.fr. Grâce à ce nouveau site, France Bleu, Pôle emploi, l’AFPA et RégionsJob prolongent leur objectif principal : mutualiser les réseaux pour accompagner le plus grand nombre partout en France, vers l’emploi d’aujourd’hui et de demain. Le site emploi.francebleu.fr comprend 5 rubriques : • “Un emploi maintenant”, moteur de recherche qui permet la recherche d’offres d’emploi répertoriées par Pôle emploi ; • “Un emploi demain par la formation”, un catalogue de formations fourni par RégionsJob qui inclut les formations de l’AFPA ; • “Déposez vos offres” : depuis le 27 février 2012, les employeurs peuvent mettre en ligne leurs offres d’emploi validées par Pôle emploi ; • “Les journées emploi”, permet d’accéder à l’ensemble des dossiers réalisés par les 43 antennes de France Bleu lors des Journées Emploi France Bleu ; • “Nos conseils” : offre une liste de conseils et astuces pour faciliter les recherches d’emploi. afPa/aNfa : 1Er aCCord-CadrE NaTIoNaL dE ParTENarIaT PoUr ProMoUvoIr LES MéTIErS dES SErvICES dE L’aUToMoBILE Afin d’accompagner les mutations réglementaires, économiques, technologiques et sociales du secteur des services de l’automobile, l’AFPA et l’ANFA (Association nationale pour la formation automobile), fonds d’assurance formation de la branche des services de l’automobile, ont signé, fin février, leur 1er accord-cadre national de partenariat. Les deux signataires souhaitent conjuguer leurs efforts au service du développement des compétences et de l’accès à la qualification des actifs, et particulièrement les demandeurs d’emploi et les jeunes. Cet accord s’articule autour de plusieurs axes : • promouvoir les métiers des services de l’automobile auprès des actifs ou futurs actifs, notamment à travers les contrats de professionnalisation ; • favoriser l’organisation des parcours professionnels des actifs du secteur en articulant les titres professionnels du ministère du Travail et les Certificats de Qualification Professionnelle (CQP) de la branche, inscrits au Répertoire national des certifications des services de l’automobile ; • favoriser l’accès des demandeurs d’emploi aux métiers des services de l’automobile. L’AFPA réalisera la mise en œuvre d’actions collectives de préparation opérationnelle à l’emploi (POE), en coopération étroite avec Pôle emploi et les Missions locales. à la une suite de la page 1 >>> LE TraIN PoUr L’EMPLoI 2012 : 12 éTaPES PoUr “déCoUvrIr voTrE MéTIEr” Le Train pour l’emploi est reparti pour 12 étapes à travers la France, du 13 au 29 mars 2012. Pour la 3e année consécutive, l’AFPA est partenaire de cette opération aux côtés de Pôle emploi. Le rapprochement des deux réseaux vise à renforcer la capacité à trouver des solutions d’emploi ou de formation aux demandeurs d’emploi et en particulier des jeunes. L’AFPA disposera d’une voiture complète (n° 5) pour informer et conseiller les visiteurs sur notre offre de formation qualifiantes, nos places disponibles en formation, inscrire les candidats à des sessions d’information collectives, promouvoir l’alternance comme mode de recrutement et le dispositif de la POE (Préparation opérationnelle à l’emploi). Les conseillers Pôle emploi présents auront à disposition toute l’information utile pour renseigner les demandeurs d’emploi : offre de formation de l’étape, offres en contrat de professionnalisation, places disponibles… à chaque étape, un programme d’actions co-animées, de type ateliers thématiques sur les métiers et filières qui recrutent, l’alternance, la création d’entreprises… sera mis en place. dIfférENTES éTaPES dU TraIN PoUr L’EMPLoI 2012 = Avec le FORCO, l’Opca du secteur du commerce, un contrat de prestation a été signé le 1er décembre 2011. Il porte sur la réalisation de 150 parcours de formation consacrés à l’acquisition des compétences clés des métiers du commerce pour les régions Île-de-France et Basse et Haute-Normandie. Quatre sessions ont démarré en décembre 2011 et six autres en janvier et février 2012, pour 130 stagiaires, d’autres sont prévues pour mars. Les discussions ont commencé avec la direction générale du FORCO sur les modalités de poursuite du dispositif pour 2012. ‘‘1 600 personnes sont entrées dans Le dispositif et 500 parcours environ sont pLanifiés’’ Un accord a été signé, le 1er mars 2012, avec l’ANFA, l’Opca du secteur de l’automobile. Il prévoit notamment l’organisation d’un parcours de POE collective. D’une durée de 400 heures, celui-ci vise l’acquisition de compétences métier pour l’obtention d’un CQP (certificat de qualification professionnelle) “opérateur service rapide”. Une expérimentation sera lancée au cours de l’année 2012 sur sept sites en Basse-Normandie, Île-de-France, Languedoc-Roussillon, Lorraine, Nord-Pas de Calais, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Rhône-Alpes. Cette opération a vocation à être renouvelée chaque année. = pour l’Emploi (CQP RECAPE) sur le métier d’employé de l’industrie hôtelière. La région Nord-Pas de Calais est pionnière avec une action commencée en janvier et une autre prévue sur le premier trimestre 2012. = Un travail en commun est engagé avec Opcalia sur les métiers de trois secteurs cibles : la sûreté/sécurité, la propreté, les télécommunications, réseaux et services en télécommunication. Des contacts sont en cours avec Constructys, l’Opca Construction, avec l’UIMM et l’Opcaim, organisme financeur de la formation professionnelle des salariés de la métallurgie, avec l’Opca Transport, avec UNIFAF, Opca de la branche sanitaire, sociale et médicosociale, et avec Uniformation, Opca de l’économie sociale, sur les services à la personne. L’action conduite par l’AFPA dans le cadre de la POE collective s’inscrit tout à fait dans le projet de réaliser 75 000 POE individuelles et collectives en 2012. « La POE est la brique qui manquait dans la mise en relation entre demandeurs d’emploi et entreprises », affirmait-on en janvier dernier lors d’une réunion du FPSPP, organisme financeur de la POE collective. nadine sanchez L’AFPA est en discussion avec le FAFIH, Opca du secteur de l’hôtellerie-restauration et des activités de loisirs, pour l’organisation de parcours de formation débouchant sur la REConnaissance d’APtitude = Mardi 13 mars : PARIS-NORD Mercredi 14 mars : LILLE-FLANDRES Jeudi 15 mars : RENNES Samedi 17 mars : NANTES Lundi 19 mars : LE MANS Mardi 20 mars : POITIERS Mercredi 21 mars : BORDEAUX Jeudi 22 mars : PERPIGNAN Samedi 24 mars : MARSEILLE Lundi 26 mars : NICE Mardi 27 mars : LYON-PERRACHE Mercredi 28 mars : STRASBOURG Jeudi 29 mars : PARIS-EST Chiffres clés de la PoE à l’afPa Au titre de la convention 2011 AGEFOS PME, entre novembre 2011 et janvier 2012, on dénombre : • 1 473 stagiaires entrés • 226 980 heures travaillées stagiaires (HTS) réalisées • 1 424 prestations S8 (recrutement-positionnement) réalisées • 134 stagiaires sortis Concernant le FORCO, 115 stagiaires sont entrés entre fin 2011 et janvier 2012. P/3 Pédagogie, ingénierie, performance À droite, Michel Maizières, formateur en conduite routière sur le campus d’Égletons. Formations à la conduite routière, une organisation plus performante Pour améliorer l’efficacité et diminuer le coût des formations à la conduite routière, AFPA Ingénierie a accompagné une étude dans sept campus. Les premiers résultats dépassent les objectifs ! Progression de 25 % de la productivité qui s’accompagne d’une évolution qualitative avec un bond de 10 points du taux de réussite des stagiaires. nviron 3 300 titres concernant la conduite routière sont délivrés chaque année par l’AFPA dans 13 campus. « Multiplicité des parcours, volume du parc roulant, nombre de formateurs et de stagiaires… toutes ces composantes créaient une gestion délicate », indique Claude Sauze, responsable d’unité à AFPA Ingénierie. Une étude, commandée par la direction Marketing, visait à rationaliser les performances économiques et l’organisation au sein du GRN 173 (conduite routière). AFPA Ingénierie a conduit cette étude en étroite collaboration avec sept campus (Thionville-Yutz, Rethel, Pont-Sainte-Marie, Châteauroux, Cholet, Loudéac et Égletons) entre 2009 et 2010. Concrètement, un ingénieur méthodologue, Nadine Duboucheix, et un ingénieur de formation spécialiste métier, Bruno Dutilleul, ont apporté leur expertise en déclinant deux méthodes d’analyse complémentaires. Ils ont accompagné les sept groupes projet, composés chacun d’un manageur de formation et de formateurs. Objectif ? Identifier les causes limitant les performances et rechercher des solutions. « Nous avons ensuite écrit un scénario pédagogique global de mise en œuvre des formations menant aux titres de Conducteur de transport routier de marchandises sur porteur (CTRMP) et sur tous véhicules (CTRMTV). Fondé sur les pratiques de terrain, il intègre l’optimisation des ressources E P/4 humaines et matérielles et l’individualisation des formations », expliquent Nadine et Bruno. Au cœur de la nouvelle organisation de la production, une ingénierie de formation innovante qui se démarque des pratiques habituelles : plutôt que d’adapter les formations aux moyens, le nouveau concept consiste à optimiser l’utilisation des moyens pour chaque formation. Il s’agit là des prémices du Référentiel Service Formation (RSF, outil de la nouvelle ingénierie de formation) en cours d’expérimentation. Autre aspect novateur : l’adaptation au tertiaire des méthodes issues de l’industrie pour analyser les dysfonctionnements et prévenir les risques. ‘‘ L’amélioration de la planification globale apporte de meilleures conditions de travail aux formateurs et aux stagiaires’’ Nathalie Mérino, manageur de formation à Égletons, a obtenu, sur son campus, des résultats supérieurs aux pronostics : « La mise en œuvre de la nouvelle organisation en 2011 est une belle réussite. Les indicateurs sont au vert : + 25 % de productivité en 2011. Nous sommes passés de 6 642 HTS/ETP1 en 2010 à 8 282 en 2011, avec une perspective de + 15 % en 2012, le taux d’obtention des titres professionnels a progressé de 10 points, et la note géné- rale de l’enquête de satisfaction des stagiaires a augmenté de 2 points. » Nathalie note des évolutions qualitatives significatives. En effet, l’amélioration de la planification globale apporte de meilleures conditions de travail aux formateurs et aux stagiaires. Nathalie précise que l’implication des formateurs a permis de diminuer significativement le taux d’absentéisme et d’abandon (4 % contre 10 % en moyenne), d’améliorer la gestion du parc roulant (entretiens planifiés et respectés), de progresser dans la sécurité et d’intégrer au planning des stages de formation continue sans moyens supplémentaires. à Châteauroux, Nadine Plisson, manageur du campus, obtient également de bons résultats : la marge sur coût direct a augmenté de 20 points ! Les cinq autres sites, quant à eux, peaufinent leur plan d’action. Ce projet peut, en effet, se décliner dans tous les secteurs et dans tous les campus. Il devient un succès chaque fois qu’il s’intègre dans la stratégie régionale et qu’il est accompagné au cas par cas. Une marge de progression significative se dessine à l’échelle de l’AFPA avec, en point d’orgue, le RSF qui se généralisera en 2012. Bernadette Laverdure 1 - Heures travaillées stagiaires/équivalent temps plein. Nos produits, nos services Un plan d’action pour booster notre activité dans l’industrie L’industrie française pèse 20 % du Produit intérieur brut (PIB) aujourd’hui. Malgré les délocalisations, elle emploie encore deux fois plus de personnes que la construction (3 000 000 contre 1 500 000) et pèse 3,7 fois plus en chiffre d’affaires. L’AFPA a des atouts pour exister dans ce paysage. industrie a évolué depuis 1980, début de son déclin, même si la France était encore récemment au 5e rang de l’industrie mondiale. Progrès technique, besoins de compétences nouvelles, impact du développement durable, demandes de nouveaux produits et nouveaux services par les clients ont modifié en profondeur la façon industrielle de produire. Chaque année, environ 90 000 personnes sortent des systèmes de formation initiale et de formation professionnelle continue alors que les besoins de recrutement de l’industrie sont actuellement évalués à 200 000 personnes. Cela met également en évidence le fort potentiel du marché en matière de formation pour pallier la difficulté à recruter sur certains métiers (maintenance, chaudronnier, soudeurs…). L’ ‘‘ Les besoins de recrutement de l’industrie sont supérieurs à 200 000 personnes, et le système de formation initiale et professionnelle continue n’en fournit que 90 000 ’’ L’AFPA propose 94 formations dans le domaine industriel, regroupées en 19 GRN, et que l’on peut classer en 5 grands secteurs : les industries de biens de consommation, agroalimentaires, de biens d’équipement, automobile et de biens intermédiaires. En 2010, les GRN Industrie ont généré 21 % de notre activité en formation présentielle (hors période en entreprise) et 7 GRN ont réalisé près de 75 % du chiffre d’affaires sur le marché privé de l’industrie. « Bons débuts, même si les marges de progression sont énormes. En effet, aujourd’hui, l’AFPA ne remporte que 1,2 % des parts de marché dans le secteur agroalimentaire, 1,3 % dans la métallurgie, 1,2 % dans le secteur de la chimie », estime Frédéric Chavanne, chef de marché du plan marketing Industrie à la direction du Marketing. Comment faire mieux, comment s’adapter aux besoins des entreprises et des branches ? Aujourd’hui, les branches professionnelles de l’industrie privilégient les “certificats de qualification professionnelle” (CQP) en matière de qualification. « Depuis 2010, la chimie a développé sa propre offre, En 2010, l’AFPA a accueilli 19 400 stagiaires dans une formation du secteur industrie. l’agroalimentaire a structuré la sienne autour de 13 CQP transverses, la métallurgie valorise ses CQPM 1», explique Frédéric Chavanne, « et treize branches ont adhéré à la charte des CQP 2 interindustrie reconnaissant des compétences professionnelles communes à plusieurs secteurs ». Et ils ont le vent en poupe : multiplication par dix entre 2006 et 2009. Or, il s’avère que ces CQPI, comme les CQP, sont proches de nos métiers. « Nous pourrions facilement développer cette offre en plus des titres qui ne trouvent pas leur place dans le secteur industriel », complète Frédéric Chavanne. Dans la métallurgie, 4 820 contrats de professionnalisation sont validés sur des CQPM, 1 320 sur des diplômes, 529 sur des titres en 2010. Pour conquérir des parts de marché, nous devons intensifier les échanges que nous entretenons déjà avec les branches professionnelles de l’industrie et leurs délégations territoriales. Ces relations doivent s’inscrire dans la durée pour pénétrer le monde industriel et installer le savoir-faire de l’AFPA qui possède une bonne connaissance du cœur de métiers et des publics. Certains secteurs de la métallurgie, la chimie et l’agroalimentaire restent encore porteurs. Il devient urgent d’intégrer dans notre offre cette diversité sur les certifications et d’instrumenter et former les formateurs. Philippe Masse 1 - Certificat de qualification paritaire de la métallurgie. 2 - Certificat de qualification professionnelle interindustries. P/5 Sur le terrain envoL fait décoller l’envie d’entreprendre Les jeunes entreprises sont fragiles : en France, leur taux de survie est de 52 % et sans accompagnement, leur espérance de vie reste précaire (3 ans). Pour enrayer ce phénomène, le Conseil régional de Champagne-Ardenne, avec l’appui de l’AFPA, a créé Envol, un dispositif d’accompagnement personnalisé des créateurs d’entreprise. e dispositif Envol s’adresse aux stagiaires porteurs d’un projet de création ou de reprise d’entreprise. Proposé sur les campus AFPA de Champagne-Ardenne aux personnes résidant dans la région, il est financé par le Conseil régional. Cette mesure, qui a déjà permis la création de 3 000 entreprises, comporte trois phases : l’accompagnement (avec un bilan, un appui méthodologique et une formation), la prime Envol (une aide financière facultative qui subventionne la création ou reprise d’entreprises à hauteur de 7 600 €) et enfin, un suivi de 3 ans après la création. L ‘‘ Le dispositif envoL pérennise Les entreprises à 75 % à 5 ans’’ Au départ, chaque porteur de projet est suivi par un référent Envol, issu de la Boutique de gestion (BGE). Cet organisme prescripteur accompagne le candidat, constitue son dossier, établit les besoins de formations et le business plan avec lui. Après avis favorable du Conseil régional, le projet du créateur/repreneur d’entreprise est envoyé à l’AFPA pour la mise en place d’une formation sur mesure. Et pour répondre au mieux aux spécificités de son projet, chaque stagiaire obtient un nombre d’heures de formation défini. La force du dispositif Envol réside d’ailleurs dans la qualité de cet accompagnement personnalisé et permanent du futur créateur ou repreneur. Il a l’avantage de P/6 pérenniser les entreprises à 75 % à 5 ans. « C’est un chiffre exceptionnel », rappellent Fatima Dupont et Claude Dinsenmeyer, formateurs créateur/repreneur d’entreprise sur le campus de Reims. La formation, qui se déroule en semi-présentiel, assure aux stagiaires déjà bien souvent dans la dernière ligne droite de leur projet, la possibilité de rester actif professionnellement. La formation à distance permet de toucher des stagiaires isolés ou éloignés de l’emploi. Ces avantages nécessitent pourtant beaucoup de souplesse. Le programme concentre une formation intensive de 80 à 150 heures, sur un délai court de 5 semaines. « Avec Envol, pas un seul stagiaire n’a le même projet et d’un point de vue organisationnel, c’est complexe », explique Fatima. « Il faut donc rester très flexible, aménager des séances collectives en fonction des besoins de chacun. » Mais voir des stagiaires, extrêmement motivés, réussir et accomplir leur projet est aussi une grande récompense pour ces formateurs qui suivent quelque 300 porteurs de projets par an. C’est notamment le cas de Carlos Serpe. à 39 ans, suite à son licenciement économique, il a intégré le dispositif Envol et a créé avec succès sa propre entreprise : un atelier de ferronnerie d’art à Champigny. à 50 ans, Marianne Baumanni a également suivi le programme Envol et ouvert une épicerie fine, spécialisée en chocolats à Fismes. Malgré une économie peu florissante et qui a souffert d’un dépeuplement ces dernières années, la Champagne-Ardenne reste une région très dynamique en matière de création d’entreprise. « Nous avons d’ailleurs été l’un des précurseurs dans le domaine », rappelle Fatima. En 1988, “l’Espace Créateurs” ouvrait à l’AFPA pour accueillir des créateurs ou repreneurs de projets. Et aujourd’hui, les projets de créations sont en hausse. Il faut donc dynamiser et renforcer ‘‘ près de 300 porteurs de proJets par an bénéficient d’une formation dans Le cadre du dispositif envoL’’ quotidiennement le réseau professionnel de la région. Si le dispositif Envol est déjà membre de plusieurs réseaux, comme CREA Reims 1 ou CREA Châlons 1, les formateurs AFPA travaillent avec les chambres consulaires et les organismes tels que la BGE. Ce travail de collaboration s’engage à créer des rencontres, organiser des forums ou encore des salons professionnels, pour tisser un réseau fort. Mais il constitue surtout un atout majeur, pour des créateurs/ repreneurs d’entreprise, suivis et soutenus dans leur nouvelle aventure professionnelle. natacha Lieury 1 - CREA Reims et CREA Châlons sont des réseaux de structure d’accompagnement à la création et la reprise d’entreprise. Chaque structure a ses propres partenaires comme par exemple : l’ADIE, l’AFPA, Pôle emploi, la Boutique de gestion, la Chambre de commerce et d’industrie… Sur le terrain Le métier de vidéo-conseiller clients représente un potentiel de 8 000 emplois. Des téléconseillers sourds : une première en France Dans notre pays, deux millions de personnes malentendantes n’ont pas accès en autonomie aux services par téléphone. Mais sur le campus de Gonesse, tout est fait pour que cette affirmation soit bientôt conjuguée au passé. ai réussi à essaimer, se réjouit Frédérique Balavoine, formatrice “conseiller relation client à distance” (CRCD) sur le campus de Gonesse. Roubaix s’y est mis fin 2011. » Elle est à l’origine de cette formation aussi inattendue qu’innovante, qui s’appuie au départ sur le référentiel AFPA des téléconseillers, mais aboutit à la création d’un nouveau métier : “vidéo-conseiller clients” (V2C), validé par le titre CRCD. Cette formation s’adresse à des demandeurs d’emploi sourds. Le vidéo-conseiller client est l’interlocuteur entre un client sourd utilisant la langue des signes et l’entreprise qu’il représente. Le client se connecte sur le site internet de l’entreprise qu’il veut contacter, il choisit son canal de communication webcam ou tchat, puis il est mis en relation avec un vidéo-conseiller sourd qui utilise la langue des signes, et peut donc comprendre son problème et le traiter. C’est l’entreprise Deafi, première plate-forme dédiée aux sourds et malentendants, créée il y a deux ans, qui a emmené l’AFPA dans cette aventure car le réservoir d’emplois, 8 000 si l’on compte un téléconseiller pour 250 personnes, comme pour les entendants, est motivant. Un préalable néanmoins : connaître la langue des signes française avant d’entrer en formation. J’ « ‘‘ Le vidéo-conseiller client est l’interlocuteur entre un client sourd, parlant la langue des signes, et l’entreprise qu’il représente ’’ Jean-Marc Cellier, responsable de projets “Handicap et publics spécifiques” à la direction régionale Île-de-France, rappelle la cohérence totale de cette formation avec la loi de février 2005, pour un accès de tous à tout. « Les sourds sont dépendants d’un tiers pour bénéficier de certains services. Nos V2C leur permettront une mise en relation directe avec leur opérateur de téléphonie, leur mutuelle, leur assurance… », explique-t-il. Des adaptations ont été nécessaires en formation. D’abord, la présence d’interprètes bilingues (langue des signes et langue orale) français de Deafi qui font le lien entre les stagiaires et la formatrice. Sur écran, le travail se fait essentiellement par webcam, d’où l’importance de la maîtrise de la langue des signes. « Ils pratiquent beaucoup et apprennent de nouveaux signes, ceux du vocabulaire technique et de formation », précise Jean-Marc Cellier. L’aménagement classique en marguerite a été remplacé par une disposition en arc de cercle : aucun stagiaire ne doit tourner le dos aux interprètes quand ils signent, si l’on veut une communication de qualité. Le “chat” est très utilisé par les sourds, le mail, le fax le sont beaucoup moins car ils font appel à l’écrit, et la maîtrise du français par les sourds n’est pas une mince affaire. En effet, leur langue est spatiale (signes) et traduit des idées plutôt que des mots. L’écrit est un autre univers, avec d’autres codes dans lesquels souvent ils se perdent. « Ils n’ont aucune représentation du métier », constate Frédérique Balavoine, « il faut leur faire comprendre à quoi sert un V2C, et surtout quel métier ils veulent construire autour. Ils doivent s’approprier ce nouveau métier, avec les repères de leur communauté. » Bémols mais aussi axes de progrès pour la formatrice, toujours en recherche d’amélioration : « Il faut sensibiliser les entendants, les jurys d’examens qui ne connaissent pas la langue des signes ni le monde des sourds et donnent encore trop d’importance à l’écrit, et les employeurs, qui embauchent des sourds pour des travaux de back office, où l’écrit à nouveau est prépondérant. » Déjà trois promotions sont sorties du campus de Gonesse, soit 29 personnes ; la 4e est en cours. Et des développements se profilent, que Frédérique Balavoine espère nombreux, pour ne pas rester seule dans ce secteur, pouvoir s’enrichir avec d’autres. 13 personnes, plus 4 en instance, ont trouvé un emploi grâce à Deafi, qui les placent sur sa plate-forme ou chez ses clients (SFR, Free, Malakoff Médéric…). Philippe Masse P/7 Nos métiers L’ERE, la clé pour trouver un emploi Accompagner les stagiaires dans leur recherche d’emploi est l’un des services que propose l’AFPA. À cet effet, des “espaces ressources-emploi” (ERE) sont aménagés dans la plupart de nos campus. Rencontre avec Dolorès Ordonez, qui anime celui du campus de Paris. orsque l’on pousse la porte de l’espace ressources emploi (ERE) du campus de Paris, on entre dans une salle spacieuse équipée d’ordinateurs, avec de grandes baies vitrées donnant sur la rue. Un petit bout de femme pétillant d’énergie vous accueille avec le sourire, Dolorès Ordonez, l’animatrice du lieu. « Je suis entrée à l’AFPA comme formatrice textile/habillement/cuir sur le campus de Créteil. J’y ai enseigné pendant douze ans. Lorsque ma formation a fermée, je me suis reconvertie vers l’activité d’accompagnement dans l’emploi et depuis près de deux ans, j’anime l’ERE du campus de Paris », racontet-elle. « Cela m’a permis de garder la relation avec les stagiaires. » L’ERE est ouvert à tous, qu’ils soient en formation préparatoire, qualifiante, en POE (préparatoire opérationnelle à l’emploi) collective, ou sortis de stage depuis moins de six mois. À la question « en quoi consiste votre métier ? », Dolorès répond avec passion « redonner confiance en eux aux stagiaires et leur fournir les clés pour trouver un emploi le plus rapidement possible après la fin du stage ou les bases nécessaires pour intégrer une formation qualifiante. J’accueille en moyenne entre 500 et 700 personnes par an. » « Le travail à l’ERE est utile, cela nous apprend à éviter des erreurs et cela redynamise quand le moral est en baisse. Moi qui n’ai pas d’ordinateur, je suis content de pouvoir revenir pour faire mes recherches d’emploi », témoigne Jean-Philippe, qui a fini sa formation d’agent administratif depuis deux semaines. L P/8 Selon la dernière enquête de satisfaction, 64 % de nos stagiaires trouvent un emploi dans les 6 mois qui suivent leur formation (71 % pour ceux en contrat de professionnalisation). Dolorès organise ses journées en deux temps : le matin, elle travaille en groupe en animant des ateliers thématiques sur la connaissance du métier et de son environnement socioéconomique, la rédaction de CV, la communication téléphonique, la préparation à l’entretien avec simulation filmée et debriefing, la connaissance de soi (ses atouts, ses acquis…). Et l’après-midi, elle reçoit les stagiaires individuellement. Le premier objectif est de trouver une période en entreprise, mais les méthodes utilisées pour cet exercice sont complètement transposables pour une recherche d’emploi. ‘‘ L’ERE du campus de Paris accompagne entre 500 et 700 stagiaires par an ’’ La démarche et la finalité sont identiques : savoir se présenter et valoriser ses compétences et atouts pour décrocher un entretien. « L’essentiel de mon travail consiste à apprendre aux stagiaires à s’organiser pour ne pas se disperser. » Aujourd’hui, l’utilisation des réseaux sociaux ou personnels et les candidatures spontanées permettent, dans 80 % des cas d’obtenir un emploi, les sites de recherche d’emploi ou les sites très ciblés représentent les 20 % restants. Afin d’organiser des ateliers qui répondent aux besoins des financeurs et des stagiaires, de les planifier et d’assurer une traçabilité de l’activité de chaque stagiaire, Dolorès travaille en amont avec les formateurs et l’ensemble de l’équipe pédagogique. « Certains formateurs animent parfois l’atelier “connaissance des métiers“, en tout ou partie », explique-telle. La première rencontre est très importante. Lorsque la relation de confiance est instaurée avec le formateur, le contact avec le stagiaire s’établit plus vite. Son travail est complémentaire à celui du formateur. Dolorès reconnaît d’ailleurs que son passé de formatrice est un réel avantage car elle a l’habitude de l’animation de groupe et du face à face avec les stagiaires. Les ERE sont désormais rattachés à la ligne métier Relation Clients-Stagiaires. L’objectif est d’homogénéiser le service rendu par l’ERE sur tous les campus. L’organisation se met peu à peu en place. En Île-de-France, le réseau des animateurs d’ERE est structuré : « Nous nous rencontrons tous les deux mois pour échanger sur nos pratiques, partager nos outils. Le fait d’appartenir à un collectif renforce notre action et notre position. » Nadine Sanchez Comment ça marche ? Entretien annuel comment préparer un échange constructif ? La campagne d’entretien 2012 démarrera à partir de mi-mars. L’entretien annuel est un moment privilégié de dialogue entre le salarié et son responsable hiérarchique. Ce temps fort de l’année professionnelle est à investir tant pour le déroulement quotidien de l’activité de chacun que pour ouvrir et définir ensemble des perspectives… n entend souvent dire, l’entretien annuel ne sert à rien, je vois mon hiérarchique assez régulièrement », déclare Richard Gucek manageur de la relation client-stagiaire en région Pays de Loire. Mais ces échanges, en tête-à-tête ou dans le cadre de réunion d’équipe, concernent majoritairement la gestion ou le suivi de dossiers en cours. Or, l’entretien annuel est un moment privilégié où l’on s’accorde du temps pour dresser le bilan de l’activité de l’année écoulée, préciser les objectifs pour celle à venir et traiter de l’ensemble de la situation professionnelle du salarié. » 2011 est l’année où les nouvelles organisations se sont mises en place. Cette année, les entretiens annuels seront plus particulièrement l’occasion de voir comment chacun y a pris sa place ou peut la prendre, d’identifier les besoins encore nécessaires aux adaptations dans les nouveaux emplois et de renforcer l’accompagnement des salariés pour lesquels les projets professionnels doivent être stabilisés. O « Pour répondre à ces différents objectifs, l’entretien est organisé en 5 temps : • l’évaluation de l’atteinte des objectifs et de l’exercice de l’emploi, étape qui sert de base au déroulement des autres phases de l’entretien, • la fixation des axes de progrès ou des objectifs pour l’année à venir, • le diagnostic de mobilité, • le point sur la mobilité professionnelle et l’évolution de carrière, • le développement des compétences et l’accompagnement des transitions. « Il est indispensable que le salarié et le responsable hiérarchique préparent l’entretien. Cette étape est très importante pour son bon déroulement », ajoute Richard Gucek. Chaque manageur a pu suivre une formation à la conduite d’entretien assurant ainsi une pratique homogène et partagée du déroulement de cet échange. Mais comment s’y préparer ? En général, une dizaine de jours avant l’entretien, le responsable hiérarchique (le n + 1 dans la plupart des cas) remet le guide pratique et le support de l’entretien au salarié et conviennent d’une date. ‘‘ iL est indispensabLe que Le saLarié et Le responsabLe HiérarcHique préparent L’entretien. cette étape est très importante pour son bon dérouLement’’ Il est important que le salarié prenne le temps de revenir sur les actions conduites sur l’année écoulée, leurs résultats en mettant en regard les compétences développées, éventuellement les difficultés rencontrées ; enfin, ses attentes, besoins de formation ou son souhait d’évolution professionnelle et/ou géographique. « Car cette phase de l’entretien est nécessaire pour la suite de celui-ci », précise Richard Gucek. Le responsable hiérarchique, quant à lui, doit préparer les points à aborder lors des différents temps de l’entretien. Il doit être en mesure d’analyser de manière précise l’activité exercée, d’expliquer les évolutions des missions, le contexte de l’AFPA et leurs impacts sur l’activité du salarié. Ses compétences, acquises dans l’exercice de son emploi et à développer dans celui-ci ou dans une perspective d’évolution ou de transition, doivent aussi être repérées. Dans cet esprit de dialogue constructif, l’échange est formalisé par le responsable hiérarchique sur le support de l’entretien. Sur cette base, le salarié peut apporter des précisions ou commentaires s’il le souhaite. Il garde une copie du support (cf. Guide pratique Entretien annuel 2012). Une analyse des entretiens est faite par la fonction RH et les manageurs afin de mettre en place, les programmes et les parcours de formation, les accompagnements individualisés notamment pour l’aide à la construction de projet1, ainsi que d’anticiper et de mettre en œuvre les évolutions professionnelles au regard des emplois d’aujourd’hui. nadine sanchez 1 - En 2012, l’aide à la construction et à la mise en œuvre de projet sera renforcée par un dispositif de proximité que chaque salarié pourra mobiliser en lien avec le RRH de sa région. Le guide et les supports d’entretien seront téléchargeables sur agora, espace ressources humaines, ainsi que le catalogue de formations internes. P/9 Nos talents Franck Spadat, un formateur toujours dans le feu de l’action Formateur en conduite routière sur le campus AFPA d’Égletons depuis 12 ans, Franck Spadat est aussi lieutenant sapeur-pompier volontaire depuis 20 ans et pompier de l’urgence internationale (PUI) depuis 4 ans. Portrait d’un homme d’action, qui ne recule devant aucune mission en matière de formation, d’aide et de sécurité… 53 ans, Franck Spadat n’a rien à envier à un super héros de l’univers Marvel ! Entre ses responsabilités professionnelles de formateur expert routier à l’AFPA, de lieutenant de sapeur-pompier volontaire, ancien chef de centre adjoint du centre de secours d’Ussel, il manage une cinquantaine d’hommes du service formations/sports du Service Départemental d’Incendie et de Secours “SDIS19” à Limoges. Il trouve encore le temps d’aider comme secouriste à Pompier de l’Urgence Internationale (PUI). Son sac toujours prêt, Franck peut à tout instant partir en mission aux quatre coins de la planète. La dernière fois, c’était à Haïti en 2010, huit jours après le séisme. Pendant deux semaines, il a aidé en prodiguant des soins dans les villages les plus reculés avec l’aide d’héliportages de l’armée canadienne. Son engagement à PUI l’amène à gérer des situations de crises, potentiellement éprouvantes et risquées. Pompier opérationnel depuis 20 ans, il a développé une résistance à toute épreuve, ou presque… « À Haïti, on a vu des choses parfois très dures à supporter, de vilaines blessures, surtout chez les enfants », rappelle-t-il. Même à l’autre bout du monde, son action n’est pas si éloignée de son travail avec ses stagiaires : Franck forme des pompiers ou des personnels dans les ambassades de France, au secourisme, aux problématiques de feu de forêt, des séismes, à la prévention ou à l’évaluation des risques et des besoins… Il peut ainsi effectuer des missions au Kosovo, en Bosnie, au Cambodge, en Tunisie, au Japon ou comme dernièrement à Madagascar… à ‘‘ Même à l’autre bout du monde, son action n’est pas si éloignée de son travail avec ses stagiaires’’ Cette activité extra-professionnelle implique beaucoup d’investissement personnel. « La reconnaissance de PUI par l’ONU, nous oblige à faire des formations de maintien d’acquis, avec deux grosses manœuvres par an. En juin 2011 à Madrid (Espagne), nous avons par exemple effectué 36 heures non-stop dans un hôpital désaffecté, pour le sauvetage d’une centaine de victimes d’un séisme de magnitude 7 », précise Franck. De plus, les secouristes de PUI ont tous les deux mois des manœuvres obligatoires à thème, sur les techniques ou les nouveaux matériels sur des sites près de Limoges ou de Tours. « Cela nous prépare aux deux exercices annuels et nous rode aux multiples et très spécifiques techniques de sauvetages, de déblaiements... » Entre les déplacements, les entraînements de PUI et les stagiaires, cet homme de terrain n’a pas le temps de s’ennuyer. Bien qu’il confesse que gérer son emploi du temps relève parfois de l’exploit, il ne pense pas avoir la fibre d’un super héros pour autant ! « Pour concilier toutes mes activités, je prends sur mon temps de récup’ ou de congés. Et quand je P/10 Franck Spadat, formateur en conduite routière et pompier d’urgence internationale. dois partir en mission, ce n’est pas sans l’accord du directeur régional et du directeur général », explique-t-il simplement. PUI envisage la signature future d’une convention de partenariat avec l’AFPA faciliter le départ de ce formateur et pompier volontaire en intervention d’urgence. Franck pourrait ainsi partir sans contrainte à la moindre alerte. Cela lui permettrait de transmettre toujours plus sa maîtrise du terrain sur son campus comme à l’international. Natacha Lieury En savoir plus sur PUI… Pompier de l’urgence internationale (PUI) est une association humanitaire française de professionnels ou de volontaires bénévoles qui œuvrent pour porter secours et assistance aux pays victimes de catastrophes naturelles ou humanitaires. Leurs missions : être utiles aux populations civiles, renforcer les dispositifs de sécurité civile de pays émergents par des formations, développer une culture du risque et de la prévention des catastrophes. PUI est la seule organisation non gouvernementale, en France, à être reconnue et agréée par l’ONU. Stratégie Accompagner les militaires vers une seconde carrière En 2009, à l’issue d’un appel d’offres, l’Afpa a été retenue pour accompagner les publics dits spécifiques parmi lesquels les militaires contractuels de 4 à 15 ans de service. Ce marché arrivant à terme en juin 2012, l’AFPA a élaboré un plan d’action pour développer son activité en direction de ce public. haque année, environ 26 000 militaires quittent les armées et peuvent bénéficier de services d’accompagnement au retour à l’emploi et à la vie civile. La réforme générale des politiques publiques et en particulier celle concernant les armées, associée à la réforme des retraites, devrait accroître les besoins de reconversion et de reclassement des militaires quittant les armées. Historiquement, l’AFPA accompagne la reconversion des militaires depuis 1958. Elle continue à le faire aujourd’hui avec un accent particulier pour les militaires qui ont entre 4 et 15 ans de carrière sur des actions de formation qualifiante. En 2010, le nombre de stagiaires militaires accueillis a augmenté de 12 % par rapport à 2009, s’élevant à 900, pour un volume de 794 073 heures de formation (contre 774 692 en 2009). C ‘‘ En 2010, l’AFPA a formé 900 militaires, soit 12 % de plus qu’en 2009 ’’ Le potentiel du marché est beaucoup plus large car la Défense estime que chaque année, 6 000 à 7 000 militaires quittant les armées devraient suivre une formation pour avoir des chances sérieuses de s’insérer dans l’emploi civil. Et, en plus des militaires qui ont entre 4 et 15 ans de carrière, ceux qui ont plus de 15 ans de service ou les sous-officiers de carrière et officiers sous contrat sont également intéressés par nos formations et peuvent bénéficier de mesures particulières de tarification. « Il s’agit donc d’un marché captif sur lequel l’AFPA peut se positionner aisément compte tenu de ses relations avec le ministère de la Défense », assure Jacques Brandolin, référent technique national Défense. Pour développer son activité en direction de ce type de public, l’AFPA a élaboré un plan d’action articulé entre les lignes métiers Commerciale et Relation Clients-Stagiaires. Mission de l’agence de reconversion de la Défense (ARD) est un service de la direction des Ressources Humaines du ministère de la Défense. 51 antennes réparties sur l’ensemble du territoire, et dans chaque base de défense regroupent des professionnels de l’accès à l’emploi. conversion de la Défense. Parmi les actions envisagées, on trouve notamment : = une formation à l’outil Cerise. Aujourd’hui, les conseillers en emploi de l’Agence de reconversion de la Défense ne maîtrisent pas suffisamment l’outil ou ne peuvent l’utiliser à cause des systèmes de protection informatique des armées qui en interdisent l’accès. Il faut donc former les conseillers en emploi à cet outil et trouver une solution pour ceux qui n’y ont pas accès ; = l’envoi d’un catalogue des formations qualifiantes et le lien vers le catalogue interactif à tous les conseillers en emploi, en complément des informations auxquelles ils accèdent déjà sur notre site internet afpa.fr. En interne, il faut communiquer auprès des assistantes sur les particularités des conditions d’accès à la formation. Car tous les militaires ont vocation « à intégrer n’importe quel parcours dans n’importe quel campus et pas seulement au CMFP1 de Fontenay-le-Comte », déclare Jacques Brandolin. À cet effet, il existe d’ailleurs une hot-line, le 02 51 51 18 56 et une adresse mail : marché-dé[email protected]. « Enfin, autre point intéressant à souligner, ajoute-t-il, le regard que portent sur nous ces militaires en reconversion. L’enquête de satisfaction pour 2011 (768 personnes interrogées) donne un score de 7,1 de satisfaction globale et de 8,1 pour la qualité des relations avec les formateurs. » Pour ce marché qui sera très bientôt renouvelé, il nous faut transformer l’essai pour gagner le prochain appel d’offres. Nadine Sanchez 1 - Centre militaire de formation professionnelle. L’un des principaux axes consiste à développer ses relations avec les quelques 300 conseillers en emploi de la toute nouvelle Agence de Re- P/11 Tendance du marché DANS CHACUN DE SES NUMÉROS, SÉSAME VOUS APPORTE DES INFORMATIONS POUR MIEUX COMPRENDRE LES TENDANCES DE VOTRE ENVIRONNEMENT La réforme des opca est lancée Chantier phare de la réforme de la formation professionnelle, la recomposition du paysage de la collecte est opérationnelle depuis le 1er janvier 2012. Des Opca recentrés sur leur mission d’accompagnement des entreprises, et des moyens financiers encadrés par l’État. u 1er janvier 2012, le paysage de la collecte a changé de contours, avec moitié moins d’Opca. La réforme des Opca instaurée par la loi du 24 novembre 2009 « a notamment pour objet d’apporter aux très petites, petites et moyennes entreprises, principal gisement d’emplois de notre pays, un service de proximité qui vise à leur simplifier les démarches, de l’identification des besoins des qualifications de leur personnel jusqu’à leur formation », rappelle Bertrand Martinot, délégué général à l’emploi et à la formation professionnelle. Le relèvement du seuil minimum de collecte des Opca de branches au titre du plan de formation et de la professionnalisation – de 15 à 100 M€ – « doit permettre d’atteindre la taille critique suffisante pour financer un service de proximité de qualité », poursuit le délégué. Parmi les critères d’agrément, un critère de cohérence professionnelle a été introduit afin de permettre à des secteurs, dont les familles professionnelles sont proches, de se regrouper dans un souci de cohérence des politiques de formation communes. Depuis le 1er mars 2012, la collecte est réalisée par une vingtaine d’organismes nationaux interbranches, deux Opca nationaux interprofessionnels et interbranches (AGEFOS PME et Opcalia), 26 Fongecif (non concernés par le seuil minimal de collecte de 100 M€) et les Agecif (associations de gestion du CIF propres à certaines grandes entreprises ou secteurs -SNCF, RATP, Banque de France…-), regroupées au sein d’une Union des Agecif. Le nombre d’Opca a été réduit selon trois scénarios distincts : = la suppression d’organismes n’atteignant pas le seuil de 100 M€ et la création de nouveaux Opca. C’est le cas par exemple de l’Opca de la construction qui succède à l’Opca travaux publics, l’Opca bâtiment et le FAF.SAB (artisanat du BTP) ; a P/12 = des Opca existants qui gagnent en volume, car rejoints par de petits Opca. C’est le cas des deux réseaux interprofessionnels, AGEFOS PME et Opcalia ; = des Opca dont les agréments ont été reconduits, tels Opcaim (métallurgie), FAF-TT (travail temporaire), ANFA (services de l’automobile), Fafih (industrie hôtelière), Intergros (commerce de gros)… ‘‘ La réforme des opca doit simpLifier Les démarcHes et L’identification de Leurs besoins aux très petites, petites et moyennes entreprises ’’ Tous les accords créant un nouvel Opca ou redemandant l’agrément pour un Opca existant proposent la même architecture : = un conseil d’administration paritaire, qui définit la stratégie générale de formation des secteurs professionnels qu’il représente ; = des Sections professionnelles paritaires (SPP), qui déterminent les orientations des branches professionnelles (priorités et conditions de prise en charge), sous réserve de l’accord du conseil d’administration ; = la possibilité pour l’Opca de conclure des conventions de délégation de gestion avec des organisations paritaires ou patronales, aux plans national ou territorial. La loi a également instauré pour tous les Opca une nouvelle section financière “10 à moins de 50 salariés” pour la contribution “plan de formation”. Les agréments “plan” sont donc délivrés au titre de trois sections : “moins de 10 salariés”, “10 à moins de 50 salariés”, “plus de 50 salariés”. Autre nouveauté : l’instauration d’une fongibilité descendante au profit des entreprises de moins de 50 salariés. Si l’Opca ne fait pas usage de la totalité des fonds collectés au titre du plan (0,9 % de la masse salariale), ceux de la section “10 à moins de 50 salariés” pourront être utilisés pour les entreprises de “moins de 10 salariés”, et les fonds de la section “plus de 50 salariés”, pour celles de moins de 50 salariés. L’étape suivante a consisté pour les Opca et les Fongecif à négocier avec l’État leur Convention d’objectifs et de moyens (COM), sorte de feuille de route fixant pour trois ans les missions de l’Opca et les moyens financiers mis au service de ces missions. Alors que ces conventions étaient envisagées pour sortir de l’approche arithmétique de l’encadrement de moyens et permettre ainsi aux Opca de renforcer la qualité du service de proximité, elles semblent réduites à une stricte approche financière d’après les premières COM négociées en fin d’année 2011. L’idée du plan d’action coconstruit suggérée par l’IGAS semble loin… valérie grasset-morel sésame n° 102 Directeur de publication : chantal farant Rédaction : natacha Lieury, philippe masse, bernadette Laverdure, valérie grasset-morel, nadine sanchez. Photos : Stockbyte, Istockphoto, Thinkstock, Campus d’Égletons, AFPA Gonesse, AFPA Paris, AFPA Limousin, Adjudant Debru Conception et réalisation : direction de la communication et de la stratégie de marque Contact Rédaction : [email protected] - Tél : 01 48 70 51 15 Ce document est cofinancé par l’Union européenne. L’Europe s’engage en France avec le Fonds social européen.