Cœur de ville - Saint Etienne Métropole

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Cœur de ville - Saint Etienne Métropole
Avis du Conseil de Développement de
Saint-Etienne Métropole
Projet urbain « Cœur de ville » :
Ambition, cohérence, pilotage
Rapporteur : Nicole Damon
8 juin 2011
PLAN DE L’AVIS
Préambule ...............................................................................................................................................................3
Rappel de la saisine............................................................................................................................................ 3
Ambition, cohérence, pilotage............................................................................................................................. 3
Du cœur de ville au cœur d’agglomération ......................................................................................................... 4
Une approche thématique................................................................................................................................... 6
Une approche thématique................................................................................................................................... 7
Un diagnostic partagé......................................................................................................................................... 7
Organisation de l’avis.......................................................................................................................................... 8
1- Cœur de Ville versus cœur d’agglomération: le centre, espace d’exception à revaloriser.........................9
1-1 Inversion des tendances et redynamisation du Cœur de Ville...................................................................... 9
1-1-1 Les dynamiques centrifuges ................................................................................................................. 9
a/ La perte de population........................................................................................................................... 9
b/ La dévitalisation commerciale ............................................................................................................... 9
c/ La paupérisation du centre ou la « gentryfication inversée »............................................................... 10
1-1-2 Construire et partager une vision de l’attractivité ................................................................................ 11
a/ L’attractivité économique et commerciale ........................................................................................... 12
b/ L’attractivité étudiante et l’enseignement supérieur............................................................................. 15
c/ L’attractivité résidentielle ..................................................................................................................... 15
d/ L’attractivité culturelle et récréative ..................................................................................................... 18
e/ La requalification des espaces et la valorisation des aménités locales ............................................... 19
1-1-3 Marketing territorial et changement d’image....................................................................................... 22
a/ Pour le centre ville............................................................................................................................... 22
b/ Pour les entrées de ville ...................................................................................................................... 23
1-1-4 Une approche du faire ensemble, la « ville laboratoire », la vision sociétale……………………………25
a/ L’approche du « Faire ensemble » ...................................................................................................... 25
b/ La « ville laboratoire »: la redécouverte de l’esprit pionnier................................................................. 25
1-2 Une gestion volontariste de la multipolarité ................................................................................................ 27
1-2-1 Le centre comme espace de « supra-centralité » rayonnant sur l’agglomération............................... 27
1-2-2 La mise en coopération et en relation des polarités........................................................................... 29
2- Cœur de Ville ou la mise en œuvre d’une « centralité durable » .................................................................30
2-1 Un centre pour tous .................................................................................................................................... 30
2-2 Un centre en mode doux ............................................................................................................................ 33
2-3 La nature non plus exclusivement aux portes de la ville mais en Cœur de Ville ........................................ 37
2-3-1 Les parcs ............................................................................................................................................ 38
2-3-2 L’Eau .................................................................................................................................................. 39
2-3-3 Autres axes......................................................................................................................................... 40
2-4 Un projet conduisant à un nouveau modèle économique et social............................................................. 40
2-5 Cœur de Ville, un véritable projet emblématique pilote .............................................................................. 42
Principales préconisations du Conseil de Développement ..............................................................................45
Annexes ................................................................................................................................................................50
Avis du Conseil de Développement de Saint-Etienne Métropole – Cœur de Ville
2
Préambule
Rappel de la saisine
En février 2010, Maurice Vincent, Président de Saint-Etienne Métropole, Maire de SaintEtienne, a saisi le Conseil de Développement de l’agglomération de Saint-Etienne dans le
cadre de la mise en œuvre du projet urbain « Cœur de ville ». Le projet amorcé en 2009 a
pour objectif premier d’augmenter les capacités d’attractivité et de rayonnement du centre
ville stéphanois sur son territoire à travers :
o la refondation du dynamisme économique
o le regain de l’attractivité résidentielle
o l’amélioration du cadre de vie
La saisine soulignait notamment la dimension multiforme et globale de ce projet et son
aspiration à répondre aux évolutions des modes de vie et des usages de la centralité, en
accord avec les principes du développement durable.
Le projet s’articule autour de trois axes forts:
o
o
o
la revitalisation du commerce de centre ville
piétonisation avec un nouveau schéma d’accès au centre ville
le renforcement qualitatif (sécurité, propreté, environnement, traitement des
espaces publics…)
Il a dès lors été demandé au Conseil de Développement d’expertiser le projet dans une
vision stratégique, à travers la question des enjeux métropolitains:
o capacité à répondre aux usages de tous et aux attentes des
citoyens et des
acteurs de la ville et des communes de l’agglomération
o recherche de complémentarités à partir d’un espace contraint (ville dense),
o fabrication de résonnance et d’une identité communes
Au-delà du projet d’aménagement urbain c’est la question des enjeux du développement
territorial du « Grand Saint-Etienne » qui est posée et de sa capacité d’attractivité mais aussi
de rayonnement sur l’extérieur.
Ambition, cohérence, pilotage
Au moment où il formule un avis sur Cœur de ville, le Conseil de Développement se
positionne dans sa mission qui est d’éclairer le politique en amont de ses choix et d'être
force de proposition.
Représentant de la société civile organisée il est, par nature, en posture d'écoute des
citoyens et des acteurs économiques et sociaux. Il en ressort la nécessité que certaines
idées produites ne soient pas perdues et puissent quelquefois proposer des alternatives
avec pour parti pris une ambition pour le territoire et la volonté de donner un nouvel essor à
la ville.
Par ailleurs le Conseil de Développement est bien conscient qu'il existe le temps du politique
et le temps des réalisations.
Le volontarisme s'inscrit dans un contexte de sortie d’une crise mondiale sans précédent.
Les moyens budgétaires, quelle que soit leur origine, se raréfient. Ils peuvent limiter les
Avis du Conseil de Développement de Saint-Etienne Métropole – Cœur de Ville
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capacités d'action. Il est donc primordial de concentrer les efforts sur ce qui sera, en premier,
apporteur d'une contribution. Et, lorsque dans certains cas il peut aussi paraître utile de ne
pas faire, afin de préserver l'avenir, l’essentiel est de pouvoir en expliquer les raisons.
Dans tous les cas, la période est propice à l’exploration de toutes les voies de coopérations
possibles.
Plusieurs questions sont souvent revenues:
- Par quoi faut-il commencer ? Par exemple, les recommandations relatives à la
recherche, comme au développement de l'enseignement supérieur, ont des effets
sur le moyen ou long terme.
- La reconstruction d'une solvabilité locale est nécessaire sur place avant que de
pouvoir être apportée de l'extérieur. Aussi le Conseil de développement est-il bien en phase
avec le fait que le nécessaire accompagnement de l'économique et de l'emploi soit en tête
des priorités.
Par ailleurs le Conseil de Développement inscrit sa réflexion sur Cœur de ville en continuité
d'autres contributions qu'il a été amené à produire. Elles peuvent procéder du principe de
vigilance.
Par exemple lors d’analyses effectuées dans le cadre du Scot, il avait insisté sur le
fait qu’un certain nombre d'orientations reposaient sur l'annonce d’une croissance jugée peu
réaliste de la population (50 000 habitants supplémentaires à l’horizon 2030). C'est l'une des
raisons qui interroge à nouveau des scénarios alternatifs ou à minima sur le fait de prioriser
les actions légitimes quelle que soit la tendance qui sera constatée.
Il avait alors également attiré l'attention sur la nécessité de mettre en place des
dispositifs de gouvernance. Ceux-ci sont progressivement déployés. Ils exigent toutefois
l'expression d’un consensus dépassant les clivages lorsque certaines grandes orientations
de la vision stratégique du territoire sont en jeu. La réussite de la démarche attractivité
conduite en ce moment est à la clé.
Le contexte a amené à conduire les réflexions selon une perspective d'élargissement
du cœur de ville à certaines fonctions de centralité d'un cœur d'agglomération. Au moment
où l'on parle de pôle métropolitain et de rapprochement entre collectivités, une telle approche
est apparue encore plus nécessaire.
L'ensemble peut amener à ce que soient confortées quelques orientations déjà lisibles :
- La nécessité de pouvoir construire des dispositifs de pilotage partagés.
- Le dialogue, la place donnée à l'intelligence collective.
- Le critère de durabilité des actions conduites.
- L'espace réservé à l'imaginaire et à l'esprit pionnier fondé sur d'autres ressources,
que sont les hommes, leurs savoir-faire locaux et l'orientation sociétale.
Vision, ambition et volontarisme sont ainsi portés au sein du présent avis. L'ensemble doit
cependant rester contrôlé avec réalisme et partagé.
L'enjeu est bien la réponse aux attentes d'un territoire qui a déjà su assurer d'autres
mutations et surtout de tous ceux qui veulent vivre ici.
Du cœur de ville au cœur d’agglomération
Pour le Conseil de Développement, interroger le projet « Cœur de ville » nécessite de
dépasser les limites du territoire de projet pour questionner le fonctionnement de la
multipolarité de l’agglomération dans son ensemble. Cette vision territoriale conduite dans
un cadre élargi répond:
o
d’une part aux questionnements et enjeux tels que décris dans le cadre de la
saisine ;
Avis du Conseil de Développement de Saint-Etienne Métropole – Cœur de Ville
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o
o
d’autre part à l’essence même du Conseil de Développement de Saint-Etienne
Métropole, instance de représentation de la société civile organisée, citoyens et
acteurs économiques et sociaux ;
enfin, elle permet d’approcher plus finement la complexité de pratiques et de
logiques fonctionnelles éclatées en matière de centralité.
Le centre, par nature, ne fonctionne pas de façon isolée. Les métropoles françaises sont en
constante mutation. Elles ont subi d’importantes restructurations qui ont perturbé en
profondeur l’organisation urbaine traditionnelle en matière de centralité fondée ici sur
l’histoire industrielle ainsi que sur des contraintes géographiques.
Si le centre ville demeure l’espace de référence d’une certaine forme de centralité historique,
des polarités concurrentes sont apparues sur ses marges comme sur les franges périurbaines. Leur développement a, dans un premier temps, souvent échappé au contrôle de la
collectivité publique. L’enjeu est désormais d’organiser cette multipolarité dans la recherche
de complémentarités et de cohérence, en conciliant logiques d’agglomération et de proximité
citoyenne.
L’échelle de référence par laquelle le projet Cœur de Ville est construit influence alors
fortement la nature des enjeux et des priorités. Il apparaît donc primordial de se positionner
clairement dans une vision territoriale de référence :
Vision d’agglomération (y compris au sens d’un pôle métropolitain)
→ « Cœur d’agglomération »
Vision de la ville de Saint-Etienne
→ « Cœur de ville »
Loin d’être exclusif, ce choix demande néanmoins à être clairement partagé lors de la
définition d’orientations et/ou de recommandations.
Dans un cadre territorial élargi, chaque échelle de référence tend à être porteuse de ses
propres intérêts et logiques en même temps qu’apparaissent de grands enjeux communs sur
le périmètre du projet. L’ensemble de ces enjeux doit être pris en compte pour redonner
à la Ville et à la Métropole leur dynamisme et leur attractivité.
- Solidarité
- Vivre Ensemble
- Intelligence collective
- Développement durable
- Revitalisation commerciale
- Amélioration du cadre de vie
- Attractivité résidentielle, économique, culturelle…
Avis du Conseil de Développement de Saint-Etienne Métropole – Cœur de Ville
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Cœur de Ville versus Cœur d’Agglomération
Le jeu des échelles
Echelle de
l’agglomération
Ville centre
Intérêts
contradictoires ou
concurrents
Communes
périphériques
Intérêts
connexes
Hors
agglomération*
Intérêts parallèles
Elaboration d’orientations / de scénarios
différenciés intégrant la pluralité des enjeux
et des intérêts en présence selon l’échelle de
référence choisie
=> nécessité d’arbitrages
(*): Incluant la notion de pôle métropolitain (Grand Lyon, Communauté d’Agglomération des
Portes de l’Isère, ViennAgglo, Saint-Etienne Métropole) comme celle d’espace de communauté
de vie
Avis du Conseil de Développement de Saint-Etienne Métropole – Cœur de Ville
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Une approche thématique
Dans cette organisation multipolaire chaque polarité tend à être fonctionnalisée. Toutefois,
le centre est encore fréquemment perçu comme un espace poly-fonctionnel.
Dès lors, durant les premières séances de travail, le choix a été fait d’interroger le projet
« Cœur de ville » dans une approche multisectorielle. Cette démarche a conduit à
l’identification de plusieurs thématiques de réflexion :
- Commerce
- Economie / Tertiaire
- Enseignement Supérieur / Recherche
- Habitat / Attractivité résidentielle
- Social / Tissu associatif / Vivre ensemble
- Déplacements/ transport / stationnement
- Culture / Loisirs / Tourisme
- Aménagement / Espaces Publics / Qualité de vie
Un diagnostic partagé
Le centre a pour ambition d’être un espace de représentation et de pratique pour l’ensemble
de l’agglomération. Le rapport est donc le fruit d’un travail collaboratif ayant mobilisé une
pluralité d’acteurs dans le cadre d’auditions (liste jointe en annexe) et de rencontres plus
informelles.
Le choix a été fait d’analyser le projet en collectant, de manière organisée ou non, les
discours de ceux qui font le « Cœur de ville » (liste en annexes) :
- de porteurs de projet,
- d’élus,
- de représentants de la vie associative et de la sphère civile,
- d’acteurs économiques, sociaux, culturels …
Les rencontres réalisées ont permis de nourrir tant la connaissance du projet que son
analyse transversale ou plus spécifique. Cette analyse se veut alors, en partie et de façon
structurée et distanciée, le reflet de ces positions d’experts d’usage entendues à propos du
Cœur de ville.
Même si certaines logiques sectorielles, voire militantes, demeurent, cette démarche
méthodologique permet de co-construire une vision du projet et du territoire de
l’agglomération. Elle offre la possibilité de faire émerger des attentes partagées ou parfois
plus spécifiques et au final de déterminer des lignes fortes et des priorités d’actions. Elles
offrent la possibilité d’éclairer le politique en amont de ses choix, ce qui est le rôle du Conseil
de Développement.
Cette analyse a néanmoins souligné l’existence d’intérêts pouvant paraitre contradictoires
sur quelques thèmes abordés :
A propos du plateau piéton par exemple (voir carte page 34), les enjeux
d’amélioration du cadre de vie (diminution du bruit et de la pollution désormais
imposée tant par le contexte réglementaire que les aspirations liées au
développement durable, sécurisation des voiries…) ne peuvent se mettre en
place pour satisfaire les enjeux d’attractivité commerciale que si les questions
d’accès au centre ville et de stationnement sont traitées en parallèle de façon
cohérente dans le cadre d’une politique globale de déplacement.
Avis du Conseil de Développement de Saint-Etienne Métropole – Cœur de Ville
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A proximité du centre ville, l’étoffement et la requalification du pôle Monthieu /
Pont de l’Ane, désormais actés, peuvent-ils être conduits en parallèle à la
revitalisation commerciale du centre ville ? …
Organisation de l’avis
Des enjeux importants s’attachent au réaménagement d’un espace urbain hautement
symbolique, le centre ville. Un espace qui est tout à la fois lieu de fondation et de
représentation de la cité mais également lieu de vie et d’échanges (sociaux et
économiques). Un espace qui a connu d’importantes mutations ces dernières années par
des dynamiques centrifuges (perte d’habitants et d’activités commerciales et de services) et
une paupérisation. Un espace concurrencé par l’émergence de polarités nouvelles en voie
d’étoffement intra ou extra agglomération.
Il s’agit de parvenir à inverser les tendances en redynamisant le centre historique tout en
jouant de la complémentarité avec les projets de renouvellement urbain ou de
développement économique et commercial potentiellement concurrents sur certains
créneaux (Manufacture Plaine Achille, Châteaucreux, Pont de l’Ane, Villars …).
En premier lieu, l’analyse du projet Cœur de Ville est envisagée dans une perspective
de cœur d’agglomération. L’espace central est en perte de vitesse tandis que d’autres pôles
émergent et/ou se consolident et contribuent à l’élargissement du centre. Au sein du
système multipolaire qui s’est mis en place, le centre doit rester un espace d’exception.
Ceci implique pour la collectivité de mettre en œuvre une planification volontaire là où elle
dispose des leviers d’action pour agir. Elle a notamment à organiser la mise en relation et en
coopération des différentes polarités ainsi que la gestion des spécialisations fonctionnelles.
Elle doit pour cela construire et promouvoir l’intérêt commun. Cette stratégie passe
également par une redynamisation/revalorisation du centre qui travaille prioritairement les
registres du regain d’attractivité et du renouvellement d’image.
En second lieu, le projet Cœur de Ville est appréhendé comme un projet qui doit
devenir un support de la mise en œuvre d’une véritable « centralité durable ».
Cette terminologie d’usage relativement récent vise notamment, dans le cadre de la
définition de projets urbains d’envergure, la refondation d’une ville mixte, écologique,
solidaire, facile à vivre, où on ait envie de flâner et de s’attarder, où l’on se déplace
facilement en modes doux sans exclure pour autant la voiture et ses contraintes, avec des
espaces publics ouverts à tous les publics et à tous les usages.
Dans le cadre d’un projet comme Cœur de Ville, de renouvellement de la ville sur elle-même,
ce terme prend encore davantage de résonnance. Dès lors, cette « centralité durable »,
œuvre tout à la fois pour l’amélioration de la qualité et du cadre de vie, le bien vivre
ensemble, sans négliger pour autant le registre de la compétitivité économique et du
développement local.
Avis du Conseil de Développement de Saint-Etienne Métropole – Cœur de Ville
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1- Cœur de Ville versus cœur d’agglomération: le centre,
espace d’exception à revaloriser
1-1 Inversion des tendances et redynamisation du Cœur de Ville
1-1-1 Les dynamiques centrifuges
a/ La perte de population
La ville de Saint-Etienne connait depuis 40 ans une baisse continue de sa population. Elle a
ainsi perdu environ 50 000 habitants entre 1968 et 2008. Ce départ de population tend à être
sélectif et semble concerner pour une large part les classes moyennes et les jeunes couples.
Démographie / population totale au recensement1
Année
2008
1999
1990
1982
1975
1968
1962
172 696
180 210
199 396
204 955
220 181
223 223
210 311
Source: RGP, Insee.
Ce déclin démographique de la ville centre participe à un jeu de redistributions de la
population au sein de l’agglomération puisqu’il s’effectue en partie au bénéfice des
communes périphériques. Il génère alors, dans la captation de certaines franges de la
population, un contexte hautement concurrentiel entre ville centre et communes de
périphérie (essentiellement de la Plaine ou de Haute Loire).
D’une part, la ville centre a un déficit d’attractivité notamment résidentielle, commerciale
mais aussi de la qualité de son cadre de vie (espaces, services…), qui ne lui permet pas de
retenir ou d’attirer certaines populations.
D’autre part, le territoire, y compris les communes périphériques, ne dispose pas aujourd’hui
d’un nombre d’emplois métropolitains supérieurs suffisant par rapport à des villes de taille
comparable. (INSEE février 2010. EMS)
Les projections actuelles réalisées par l’Insee à l’horizon 2020 n’infléchissent pas les
courbes.
b/ La dévitalisation commerciale
En parallèle, le commerce de centre ville est en régression comme le souligne l’important
taux de vacance commercial. Cette situation conduit à la production de nombreuses friches
commerciales en hyper centre, parfois sur de larges emprises:
Tadduni, Avenue de la libération, 1 500m²
Pharmacie de la rue Gérentet, 500m²
Les meubles Frappa, rue Gambetta, 700 m²
La moitié des Halles, 700 m² …
1
La population totale d'une commune est égale à la somme de la population municipale et de la population
comptée à part de la commune. Depuis 1999, ce concept a évolué. Le principal changement concerne les élèves
ou étudiants majeurs âgés de 25 ans ou plus ayant leur résidence familiale sur le territoire de la commune et qui
résident dans une autre commune pour leurs études : désormais, ils ne sont plus comptés dans la population
totale de la commune de leur résidence familiale. En 1999, ils l'étaient.
Avis du Conseil de Développement de Saint-Etienne Métropole – Cœur de Ville
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Depuis peu, on observe l’amorce d’un ré-investissement de certaines friches commerciales
de centre ville :
Les Nouvelles Galeries, implantation d’H§M sur 1 400m2
Les Arts Graphiques, Place Jean Jaurès, 500 m², implantation d’un restaurant
japonais
Le Crédit Lyonnais, Place de l’Hôtel de ville, Casino Shopping, 650 m²…
Certains espaces sont tout particulièrement touchés par une importante déprise
commerciale. Cette déprise s’exprime notamment le long de la Grande Rue, à proximité de
la place Waldeck Rousseau, ou encore sur l’avenue du Général De Gaulle entre la gare
Carnot et la place Jean Jaurès, avec le risque à terme de formation de véritables corridors
commerciaux en désertification en plein hypercentre.
Cette dévitalisation commerciale intervient dans une conjoncture économique difficile. Elle
est également alimentée par une évasion commerciale difficilement quantifiable vers
plusieurs pôles:
- les pôles commerciaux périphériques (Monthieu, Villars, Givors…)
- Lyon …
c/ La paupérisation du centre ou la « gentryfication inversée »
Saint-Etienne est une ville pauvre. : Le revenu moyen par habitant de la commune est très
inférieur (environ 20%) à celui de la moyenne des villes de plus de 10 000 habitants (cf fiche
annuelle de la DSUCS Ministère de l’Intérieur). La particularité de Saint-Etienne réside
notamment dans le fait que les poches de pauvreté et de précarité ne se limitent pas aux
périmètres des quartiers prioritaires. Dans cette configuration, le centre apparaît comme un
espace de précarité majeur au sein de l’agglomération.
Une étude de l’Insee de 20092 soulignait ainsi à propos du centre de Saint-Etienne:
2
•
Il s’agit de « l'espace de pauvreté et de précarité le plus important (de
l’agglomération) du fait de sa taille et de son poids démographique »
•
Parmi les communes de l’agglomération de plus de 10 000 habitants, « cet
espace rassemble un tiers des bénéficiaires de la CMU (Couverture Maladie
Universelle) et un tiers des bénéficiaires du RMI (Revenu Minimum d’Insertion) »
•
Le centre est « touché par la précarité liée aux familles en difficulté uniquement
dans les extrémités est ("Soleil Bardot") et ouest ("Tarentaise, Beaubrun,
Séverine"). Le reste de l'espace est surtout concerné par une précarité monétaire
et une précarité liée à l'emploi »
•
« Les caractéristiques sociales des autres espaces en difficulté, comme un
logement social important ou des revenus fiscaux très faibles, n'apparaissent pas
dans le centre de Saint-Étienne »
•
« Dans cet espace, ce sont surtout des travailleurs pauvres et des personnes
isolées qui sont en précarité. Ils cohabitent avec une population moins touchée »
La Lettre de l’Insee, n° 120, décembre 2009.
Avis du Conseil de Développement de Saint-Etienne Métropole – Cœur de Ville
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1-1-2 Construire et partager une vision de l’attractivité
L’attractivité de Saint-Étienne, s’appuyant en particulier sur son cœur de ville, s’est
régulièrement affaiblie, telle que communiquée dans les divers classements publiés dans les
grands supports de presse. Si en leur forme synthétique les classements peuvent toujours
être discutés ligne à ligne, ils n’en constituent pas moins un support lorsqu’il s’agit de faire
venir des entreprises ou pour celles-ci d’attirer des cadres, voir pour les étudiants de faire
leurs études ici ou de s’y fixer. Les témoignages entendus dans le cadre de cet avis sont sur
ce point à l’unisson.
Face à des indicateurs sociaux et économiques difficiles, la perspective est bien de
pouvoir provoquer l'inflexion de courbes qui sont toutes défavorables depuis
plusieurs décennies. La ville et la métropole ont engagé sur l'attractivité une démarche
participative, associant un grand nombre d'acteurs. L'étape en cours concerne, en premier
lieu, l'économique industriel et le tertiaire. Il s'agit de conjuguer une vision qui s'appuie
sur des valeurs réalistes inscrites dans les gènes du territoire. Pour autant, il semble
important, d'ores et déjà, de construire d'autres socles d'attractivité :
•
•
•
•
redynamiser l’attractivité commerciale
travailler et communiquer sur l’attractivité résidentielle
promouvoir l’attractivité culturelle et récréative
communiquer et valoriser les aménités locales
Il s'agit entre autre d'attirer à nouveau vers le centre les consommateurs d'une zone
de chalandise sans cesse élargie, de faire revenir en cœur de ville les classes
moyennes, d'augmenter le nombre d'étudiants… L'ensemble est intimement lié et
suppose une certaine solvabilité qui n'est plus toujours là. Aussi cette reconquête de
l'attractivité ne pourra-t-elle fonctionner que dans la mesure où des schémas de rupture
apparaîtront d'abord dans le champ de l'économique. Cette priorisation ne doit pas pour
autant occulter l’effort nécessaire et complémentaire à conduire sur les autres volets. En
Avis du Conseil de Développement de Saint-Etienne Métropole – Cœur de Ville
11
effet, ces derniers participent pleinement au rayonnement de la ville centre et au-delà de
l’agglomération tout en impactant directement le cadre et la qualité de vie des citoyens.
a/ L’attractivité économique et commerciale
En premier lieu, le renouvellement économique apparaît comme le socle du
dispositif. D’ores et déjà, des actions ont démarré sur le territoire de l’agglomération :
Développement économique de l’agglomération remis au centre et en
préalable de tous les redéploiements
Construction du schéma d’attractivité territoriale
Ingénierie de l’innovation et activités créatives en tous domaines
Construction d’un pôle tertiaire
Politique d’entrepreneuriat …
Sans la réussite d’un redéploiement économique clairement placé en tête des dispositifs, il
n’y a guère de possibilité d’inverser durablement les courbes.
Politiquement, l'engagement est fort mais il nécessite d'être encore plus coopératif
entre les acteurs politiques, s'agissant de survie. Notamment il est utile de dépasser
les clivages et de tirer des conséquences lisibles lorsqu'il s'agit d'économie, secteur où les
décideurs raisonnent sur stratégie, performance et retour sur investissement.
Il est également important de pouvoir coordonner les structures qui agissent dans ce
domaine et conduisent parfois à proposer des stratégies territoriales contradictoires.
Certaines orientations récentes en terme de développement économique apparaissent
comme de véritables atouts:
•
•
•
Une Gouvernance de l'Économie
La construction d’un pôle métropolitain
L'élaboration dans le cadre du Scot d'un Schéma Directeur de l'Économie et de
l'Emploi
Dans le cadre de cette dynamique, chaque pièce est contributive.
En second lieu, sur le périmètre de projet, l’activité commerciale est fortement mise
en avant en tant qu’élément moteur de l’attractivité du centre ville stéphanois. Dès lors, la
redynamisation de l’offre commerciale apparaît comme une composante essentielle du projet
Cœur de Ville. Elle passe en partie par la capacité d’accueil de nouvelles enseignes,
l’implantation de locomotives commerciales, le traitement des friches commerciales…
Cette redynamisation intervient dans un contexte particulier impacté par les évolutions
démographiques et socio-économiques propres à l’agglomération déjà évoquées mais
également par la conjoncture nationale et internationale. L’activité commerciale du Cœur de
Ville présente un certain nombre de lignes de faiblesse :
•
•
•
•
important taux de vacance ;
grands tènements disponibles (cf. ci-dessus) ;
paupérisation de l’offre commerciale ;
manque de modernisation et incapacité à accueillir de nouveaux concepts
commerciaux …
Avis du Conseil de Développement de Saint-Etienne Métropole – Cœur de Ville
12
Des actions sont bien évidemment à conduire sur le renforcement et la dynamisation
de l’offre commerciale stricto sensu avec à terme la création d’une identité
commerciale propre au Cœur de Ville:
relancer l’attractivité du commerce de centre ville tout en endiguant l’évasion
commerciale. Cette nécessité passe par la capacité à fixer la clientèle de
proximité avec des réponses adaptées à la demande et aux usages et à
attirer, par des enseignes, des concepts, performants et dynamiques la
clientèle occasionnelle.
Associer les commerçants aux grands événements urbains, de loisirs ou de
culture, source de déplacement et d’intérêt pour les populations intra-muros
ou de périphérie
Rédiger un appel d’offre à projet sur les technologies du numérique destiné à
promouvoir l’offre commerciale.
Proposer de construire un dispositif de pilotage avec des indicateurs partagés
par la CCIT, la Ville et les associations de commerçants.
En parallèle, le regain d’attractivité commerciale passe également par un travail
particulier à faire sur certains aménagements induits en terme de :
faciliter l’accès par les transports collectifs, promouvoir une politique incitative
en matière de stationnement (parcs relais, parkings urbains) et la mise en
place d’une signalétique plus efficace
requalifier les espaces publics (aménagement, propreté, sécurité,
fleurissement/coupures vertes / parcs urbains / aires de jeux, animation…).
valoriser un habitat de centre ville répondant aux aspirations des classes
moyennes et supérieures et au-delà valorisation du patrimoine architectural…
La capacité d’attraction et le dynamisme des marchés forains de centre ville (place Albert
Thomas, place Jacquard, place Carnot, place Chavanelle) apparaissent également comme
une ligne de force à développer.
A propos du projet des Ursules, le Conseil de Développement prend en considération
les éléments suivants afin de construire son avis:
un ensemble commercial important et innovant est en cours de déploiement à
Monthieu. Par les systèmes de transport qui seront proposés, il sera encore
plus qu'avant proche du centre ville. Il est important de reconstruire ici une
entrée de ville de référence. Les chronologies de projet sont différentes et sa
programmation est planifiée avant celle d'un éventuel centre aux Ursules.
Son ancrage au centre, en terme de facilité d’accès ou de complémentarité
fonctionnelle et commerciale (distinction entre fonctionnalités péricentrales et
de centre ville), est primordial. (Point développé dans la partie 1.1.3 b Entrées
de ville)
le Conseil de Développement préconise que dans un premier temps les
cahiers des charges relatifs aux différents projets commerciaux permettent
une complémentarité de l’offre entre centre ville et périphérie, même si à
terme la liberté d’implantation commerciale peut rendre cette complémentarité
moins évidente.
Avis du Conseil de Développement de Saint-Etienne Métropole – Cœur de Ville
13
la reconquête de flux d'affaires qui se déplacent en périphérie lointaine et
jusqu'à Lyon est très souhaitable dans un contexte où les coûts de
déplacement sont toujours en augmentation.
l'arrivée de quelques enseignes en cœur de ville, qui font défaut ici, seraient
les bienvenues ; quelques unes sont citées spontanément.
une part de financement par la collectivité sera dans tous les cas nécessaire
La synthèse que pourrait proposer le Conseil de Développement :
La construction d'un espace de 17 ou 18 000 m² (il y a quelques années un
projet de 35 000m2 avait été envisagé) serait incompatible avec les attentes
exprimées par la population en matière de commerce ou de reconversion de
cet espace.
La progression d'activité ne peut être gagnante partout : les progressions que
souhaitent les opérateurs pour le centre ville, pour Monthieu, pour Villars, pour
Centre Deux et la Ricamarie amèneraient à conquérir de l'ordre de 300 M€
de chiffre d'affaires complémentaires (estimation du groupe de travail à partir de
chacun des pôles commerciaux et des projets pour les 5 ans à venir)
Cela nécessite donc de pouvoir retenir sur le territoire une large partie de
l’évasion commerciale actuelle et de renforcer l’attractivité commerciale de
l’agglomération.
Il existe à l’heure actuelle un Document d’Aménagement Commercial (DAC)
intégré dans le cadre des procédures des SCoT. A partir de ce document le
Conseil de développement souhaite que se mette en place une véritable
gouvernance partagée permettant d’aboutir à des choix stratégiques et de
planification.
la reconquête d'espaces, de places et de parcs aux Ursules ; leur intégration
au sein de cheminements est souhaitable. Il s’agit à travers ce
réaménagement de rendre la ville aux habitants.
les auditions qui ont été conduites donnent des éclairages d'experts et aussi
de citoyens ou d'acteurs économiques et sociaux. Elles permettent de
proposer une synthèse du point de vue de la société civile soutenue par un
processus participatif
En synthèse, le projet conduit doit être de taille raisonnable, certainement inférieure à
10 000 m², et répondre aux attentes exprimées dans ce sens.
Pour autant l'avenir ne se trouve pas pénalisé et la compatibilité avec les
échéances de concession, en 2014, serait optimisée du point de vue financier
Sous l'angle du commerce local, elle apportera l'effet d'entrainement attendu
sans tuer l'existant par un effet de masse déplaçant les consommateurs
La relocalisation des commerces présents sur le site permettra de mettre en
valeur certains espaces aujourd'hui vides
L'occupation progressive et amorcée d'espaces commerciaux, actuellement
vacants, situés en proximité donnera la pleine lisibilité et l'attractivité d'un
espace de plus de 20 000 m2. Une partie de celui-ci sera reconquise sur
l'existant redonnant une image et assurant la continuité du flux passant
Avis du Conseil de Développement de Saint-Etienne Métropole – Cœur de Ville
14
Une réflexion à partir des compétences design et des techniques numériques
pourrait, par exemple, s’appliquer à la place du Peuple, et serait un plus pour
les commerçants
La possibilité est offerte de créer un nouvel espace de jardin au niveau de la
colline des Pères et d’ouvrir la perspective urbaine sur ce site d’exception
pour le Cœur de Ville
b/ L’attractivité étudiante et l’enseignement supérieur
Le Conseil de développement souhaite que toutes les mesures soient prises pour
permettre d’accueillir un nombre accru d’étudiants. Il est important, dans un délai
raisonnable, de pouvoir atteindre 22 à 25 000 étudiants pour 20 000 aujourd’hui. Ceci peut
nécessiter qu’une attention particulière soit portée au développement de nouvelles
formations d’enseignement supérieur dans le cadre du PRES et de formations
professionnalisantes pour lesquelles le territoire détient un savoir faire.
D’autre part, l’enseignement supérieur en matière de Design doit être parfaitement
identifiable et reconnu au-delà des actions en cours au sein de l’ESADSE et de l’Université.
Concernant les sciences de gestion destinées notamment au tissu local, le Conseil de
développement considère qu’un rapprochement entre les savoir faire de l’Université et
de l’Ecole de Commerce faciliterait l’émergence d’un pôle d’excellence dans ce
domaine.
Le pôle d’excellence « optique photonique » pourrait pour sa part permettre de faire
émerger une formation, sur un cycle de trois ans, d’ingénieurs en optique.
Enfin, il apparait souhaitable que la constitution du PRES de Lyon puisse constituer un
élément de renforcement de l’enseignement supérieur stéphanois en permettant de favoriser
ici la localisation de certains grands projets de recherche.
c/ L’attractivité résidentielle
Dans un contexte de diminution continue de la population de la ville centre, l’attractivité
résidentielle apparaît comme le second moteur du renouvellement urbain. L’enjeu est à la
fois d’être en capacité d’offrir un parc immobilier diversifié et de qualité permettant
d’attirer de nouvelles catégories de population tout en garantissant la mixité sociale et
intergénérationnelle dans les conditions d’un habitat réhabilité.
L’habitat de centre ville n’apparaît pas suffisamment attractif et n’est pas à la hauteur d’une
ville de 180 000 habitants:
immeubles et façades décatis
présence de deux opérations financées par l’Agence Nationale pour la
Rénovation Urbaine en centre ville (Opération de Traitement de l’Habitat
Ancien de Tarentaise-Beaubrun-Séverine et de Crêt de Roch)
habitat indigne très présent avec de nombreux propriétaires impécunieux
faiblesse de l’investissement privé
Avis du Conseil de Développement de Saint-Etienne Métropole – Cœur de Ville
15
absence de certains produits immobiliers comme les résidences étudiants
avec un habitat privé de centre ville qui se substitue assez naturellement, du
fait du faible prix des loyers, de ce type de logement…
Aujourd’hui, les caractéristiques des flux entrants sont parfaitement identifiables ainsi que les
conséquences:
retour des personnes plus âgées au centre
arrivée de personnes à moindres revenus trouvant une offre de logement à
prix acceptable
faible revenu moyen des ménages et taux de chômage élevé
L’ensemble de ces caractéristiques s’accompagne d’évolutions concomitantes: offre
commerciale tirée vers le bas, décroissance des effectifs scolaires…
Il apparaît nécessaire de porter une attention spécifique au niveau de la politique de l’habitat
sur le Cœur de ville tout comme cela peut être fait en parallèle sur d’autres projets dans
l’agglomération. Dans cette optique plusieurs éléments proposés par le Conseil de
Développement dans l’avis sur le PLH3 apparaissent fondamentaux:
D'abord soutenir des choix partagés par tous, notamment en matière d'habitat
social et très social :
Poursuivre des actions volontaristes de résorption de l’habitat dégradé
Soutenir les options retenues dans le cadre du PLH2 en matière de
construction de logements sociaux (plus de 30% de logements sociaux par
an) et proposer des priorités lorsque c’est nécessaire compte tenu de la
raréfaction des financements
Créer une Maison du Logement. Le Conseil de développement note avec
intérêt qu'une première étape est en marche, à l'initiative du Conseil Général,
il souligne qu'elle doit devenir un centre de ressources élargi dont il a
esquissé un cahier des charges. Il attire l'attention sur sa gouvernance qui
devrait réunir en son sein tous les acteurs impliqués du territoire
Appliquer strictement et volontairement les dispositions du PLH et du Scot
même lorsque l'exercice est délicat
Ensuite devenir volontariste dans les axes choisis et les annoncer clairement :
Maîtriser l’évasion résidentielle par la définition d’une stratégie organisée,
planifiée et non subie et renforcer les solidarités à l’échelle de l’agglomération
entre la ville centre et les communes périphériques
Etre en capacité pour la ville de Saint-Etienne de s’inscrire dans une
démarche pro active en renforçant son potentiel d’action et en affichant
clairement des priorités (retour des classes moyennes vers le centre ville)
Construire un marketing de l’habitat avec la valorisation du patrimoine
immobilier et des aménités urbaines en faisant de celui-ci un des socles de
l’attractivité de Saint-Etienne
3
Programme Local de l’Habitat
Avis du Conseil de Développement de Saint-Etienne Métropole – Cœur de Ville
16
Développer les services à la population susceptibles d’inciter les jeunes
ménages au retour au centre (crèches, écoles …)
Construire une offre résidentielle à prix maîtrisé, destinée notamment aux
primo accédants avec appui de l’action publique sur le foncier
Promouvoir des emplois métropolitains supérieurs : les aménagements
prévus sur Manufacture Plaine Achille et Châteaucreux participent de cette
démarche
Favoriser l’implantation des étudiants au Cœur de Ville en leur donnant une
relation nouvelle au territoire et à l'économie avec pour but de conserver ici
une part significative d'entre eux après leur parcours étudiant
Promouvoir Saint-Étienne ville Design avec toutes les implications et
opportunités que cela peut entraîner
Puis capitaliser sur des atouts :
Une ville de la révolution industrielle, dont sont imprégnés l'architecture et
l'habitat et qui a choisi de s'élargir, de se densifier et de se reconstruire sur
elle-même
Une ville qui a déjà su assumer plusieurs mutations : industrielles, nouveaux
métiers, accueil de populations
Une ville qui dispose d'un patrimoine bâti de haute valeur architecturale et le
met en valeur
Une ville qui possède tous les éléments d'une filière construction complète et
structurée, en capacité d'anticiper sur les contraintes réglementaires.
Une ville en prise avec les attentes actualisées, notamment celles du
développement durable, y compris dans sa vision sociétale
Enfin annoncer des dispositions complémentaires :
Pro activité en matière d'habitat privé, tel que le Conseil de Développement l'a
proposé dans son avis sur le PLH2 en fixant des objectifs quantitatifs et en les
accompagnant par tous les moyens à disposition
Appui sur la richesse du savoir faire local en matière de construction et
conception, y compris par des conventionnements
4
5
Recentrage de certains axes du PCET4 à partir de retours d'expérience
prouvée, destinée à devenir des modèles
Appui sur l'ANAH, en lien avec les professions, pour une mise en œuvre du
récent FART5
De futurs bâtiments publics exemplaires en matière d'efficacité énergétique
Plan Climat Energie Territorial
Fonds d'Aide à la Rénovation Thermique du logement privé.
Avis du Conseil de Développement de Saint-Etienne Métropole – Cœur de Ville
17
Quelques orientations pour le moyen terme :
Tout ne peut être fait simultanément bien sûr. Il peut donc paraître important
que la lisibilité, voir l'exemplarité, soit forte sur certains quartiers comme le
Cœur de Ville. Ceci nécessite une planification maîtrisée pour les autres
L'avenir d'espace comme la Charité est présent dans tous les esprits. Il est
utile de dessiner déjà les opportunités qui pourraient en résulter en matière
d’habitat tout autant que d'autres types d’activités
Constituer des réserves foncières lorsque faire ce peut, en utilisant tous les
dispositifs de préemption
Intégrer dans la réflexion le patrimoine immobilier de sites industriels lorsqu'il
peut être reconverti à usage d'habitation ou de services
Inscrire l'habitat dans la démarche d'attractivité territoriale
d/ L’attractivité culturelle et récréative
Au-delà des fonctions commerciales, étudiantes et résidentielles, le centre se doit également
d’être un haut lieu de la vie culturelle et ludique de l’agglomération. Ces fonctions urbaines
participent grandement à son rayonnement et à sa construction identitaire autant qu’elles
alimentent la visibilité métropolitaine à l’extérieur.
L’attractivité culturelle se construit d’abord à partir de la présence de nombreux
équipements et de leur programmation encore trop peu valorisée hors agglomération
et qui sont susceptibles d’atteindre de nouveaux publics.
La plupart des grands équipements culturels se concentrent en centre ville ou sur les marges
de l’hypercentre. Cette configuration offre la possibilité de construire des itinéraires de
réappropriation des structures existantes avec pour ambition la redécouverte physique des
sites et de leur programmation tout en proposant d’autres liens entre eux et avec la
population.
Certains grands équipements culturels tendent depuis peu à être éloignés de
l’hypercentre (Comédie) :
Il est nécessaire de mesurer les effets de ces départs sur les espaces délaissés et
de compenser par l’implantation de nouveaux équipements attractifs favorisant la
créativité des associations et l’économie sociale et solidaire.
Il convient également, à partir de la nouvelle implantation de parvenir à créer de
« nouveaux métissages » (Culture/Economie, aménités sur le plateau créatif
Manufacture Plaine Achille)
L’offre culturelle s’inscrit par ailleurs dans plusieurs grands événements (Fête du
Livre à repenser…) parmi lesquels certains ne sont pas, à l’heure actuelle,
suffisamment relayés dans l’espace du Cœur de Ville (Biennale du Design) :
Il s’agit de repenser la Biennale et d’en faire un événement permanent qui vit entre
deux biennales et qui est relayé dans l’espace urbain
L’espace urbain central, à travers ses espaces publics et notamment ses places, peut ainsi
devenir le support de nombreuses animations (cinéma de plein air, spectacles de rue…) et
de la créativité artistique stéphanoise (murs peints, collages…). Des lieux comme l’ex Ecole
des Beaux Arts, actuellement en quête d’une nouvelle destination, peuvent devenir des
espaces où s’exprime toute cette créativité.
Avis du Conseil de Développement de Saint-Etienne Métropole – Cœur de Ville
18
La valorisation des labels est également à explorer notamment dans la création de
projets collectifs :
Design dans la Cité et Saint-Etienne Ville Créative Design de l’Unesco. Ce label doit
se lire et se matérialiser dans l’ensemble de la ville, et tout particulièrement au sein
du Cœur de Ville. Il peut mobiliser des designers autour de la notion de ville
apprenante en Design directement en prise avec les usages et être décliné dans un
grand nombre de politiques publiques.
Saint-Etienne Ville d’Art et d’Histoire
Saint-Etienne Ville de Tourisme
L’offre cinématographique est bien représentée en centre ville avec un rayonnement
métropolitain. Elle est notamment déterminante pour la place Jean Jaurès, permettant la
mise en place de pratiques récréatives connexes de type cinéma/restaurant. Dès lors, on
peut s’interroger sur la nécessaire maîtrise de l’implantation d’une offre cinématographique
de type multiplexe en périphérie.
e/ La requalification des espaces et la valorisation des aménités locales
L’attractivité du Cœur de Ville se construit également à travers la qualité de ses espaces et
de son patrimoine.
Des actions ont déjà été menées et sont en cours d’appropriation.
Il en va ainsi de la création du plateau piéton qui correspond aussi bien à une tendance
lourde de l’évolution des sociétés urbaines et des modes de vie qu’à la nécessité d’un
développement urbain soutenable (Grenelle, loi sur l’air …). L’appropriation de cet
aménagement est d’autant plus progressive qu’il n’a pas généré de nouveau traitement de la
voirie signifiant les nouveaux usages et partages. Le périmètre actuel de piétonisation ne
constitue sans doute qu’une étape: création d’itinéraires doux et de cheminements
piétons….
Des actions de requalification urbaine sont également en cours. Elles sont portées
intégralement (réaménagement de certaines grandes places comme la place de l’Hôtel de
ville ou la place Dorian) ou partiellement (plan façades) par la collectivité.
Ces opérations de requalification du patrimoine architectural et d’embellissement
doivent se poursuivre, et même s’intensifier, et les efforts se concentrer sur certains
points :
Poursuite de l'encouragement à l'embellissement des façades en l'assortissant
d'engagements concernant le bâti
Traitement des places et placettes, montées d’escaliers et autres espaces publics
participant pleinement tant à l’embellissement urbain qu’à, dans un contexte sécurisé,
l’animation et au mieux vivre ensemble
La Place Dorian.
Au titre des transports le Conseil de Développement se demande s'il ne
conviendrait pas, dans les opérations en cours de conserver à minima des
fonctionnalités d'échange entre certaines lignes de bus compatibles avec les
aménagements déjà ambitionnés pour cet espace.
La Place des Ursules.
Avis du Conseil de Développement de Saint-Etienne Métropole – Cœur de Ville
19
La recommandation du Conseil de Développement est de limiter les surfaces
commerciales avec le maintien d'un parking souterrain au nombre de places
limité. Ces dispositions s'accompagnent d'une redécouverte de la place et de
l'ouverture sur les parcs de la colline
La Place de l'Hôtel de Ville.
Les espaces de type commerce se sont raréfiés au bénéfice de fonctions de
type bancaire, assurances ou immobilier. Il en résulte un espace qui n'est plus
celui de la vie au quotidien d'où un traitement nécessaire qualifiant de nouveaux
usages. Le travail est difficile, à conduire sur le long terme et doit répondre aux
critères généraux précités. Il nécessite sans doute de pouvoir s'étalonner par
apport à ce qui a pu se faire ailleurs, d'être sélectifs et non opportuns quant aux
fonctionnalités nouvelles qu'il faudrait apporter ici.
La Place Boivin.
Une mixité vécue des fréquentations, un positionnement stratégique sur l'accès
au Cœur de Ville élargi, un patrimoine remis en valeur, nécessite un regard
particulier. L'accès rapide au secteur Beaubrun-Tarentaize, à Couriot et aux
Ursules d'une part, au Cœur de Ville d’autre part, vont lui faire porter
rapidement d'autres attentes en particulier de mixité sociale réussie.
La Place du Peuple.
Cet espace apparaît comme un nœud de communication fort où se croisent les
lignes de tramway ce qui complexifie le partage et l’occupation de l’espace.
Pourtant, cette position de carrefour lui offre également potentiellement une
position d’espace vitrine du renouvellement et du changement d’image dans
l’agglomération. Une ouverture à la créativité, par exemple en faisant appel à
un concours de designers, ne serait-elle pas une voie à explorer ?
Autres places
Place Chavanelle : espace surdimensionné avec manque de végétalisation,
accueil régulier de grands événements, participe pleinement à la vie de
quartier, des usages différenciés selon les temporalités. Albert Thomas :
marché de producteurs attractif qui pourrait être étendu au futur espace des
Ursules.
Les placettes.
Celles ouvertes à partir de la destruction de quelques immeubles vétustes
offrent l'avantage de donner du souffle à certains espaces stratégiques. Leur
traitement par un mobilier urbain de qualité, voir le traitement de certaines
façades par des murs peints, serait un avantage à construire.
Végétalisation et fleurissement (cf partie 2)
Propreté et entretien des espaces
Mobilier et éclairage urbain permettant la valorisation de savoir-faire locaux,
notamment du Design , de mécanique et d’optique
Valorisation de l’eau dans la ville (cf partie 2)
Création d’itinéraires piétons thématiques (patrimoniaux, culturels, pénétrantes
vertes…)
Il est utile de qualifier des itinéraires facilitant l’accès piéton au Cœur de Ville :
Itinéraire piéton et modes doux depuis la Gare du Clapier vers le Cœur de
Ville, tel que déjà envisagé.
Avis du Conseil de Développement de Saint-Etienne Métropole – Cœur de Ville
20
Itinéraire traversant le site de la Charité et ouvert sur la rue Michelet.
Itinéraires depuis la rue Saint Jean, Pierre Bérard, rue des Martyrs de Vingré,
Denis Escoffier,
Itinéraire rues Saint-Pierre, Saint-François, Philippon, impasse des Furettes :
cet itinéraire pourrait permettre un accès piéton direct vers le 15 place des
Ursules pour peu qu’une discussion s’ouvre et aboutisse à une conclusion
avec le nouveau preneur de l’espace du 15 place des Ursules.
Sur le même parcours deux idées peuvent être proposées à partir de l’ex
hôtel des Beaux-Arts :
L’implantation de Totem permettant d’amener un flux de personnes externes
ou internes à l’agglomération
Une ouverture piétonne vers l’hôtel de Villeneuve
Un itinéraire piéton découverte en forme de parcours culture. Depuis
l'Opéra Théâtre jusqu'à Couriot, en passant par le Parc de l'Opéra Théâtre, le
Conservatoire, le Musée d’Art et d’Industrie et son Parc, la Colline des Pères,
les Halles, la Bourse du Travail, l'ex École des Beaux Arts et son Parc,
l'espace de la Comédie avec les activités qui se substitueront et, la
Bibliothèque de Tarentaise.
Des conditions nécessaires :
Des exigences élevées en matière de propreté et de sécurité et un
accompagnement pour cela en matière d'éducation et de civisme
Un parti pris créatif en matière d’aménagement pouvant faire appel aux
compétences locales en matière de design, d'art (murs peints, collages…), de
numérique et de technologie
Un éclairage urbain d'avant garde au sein de ces espaces : tout en respectant
les procédures d’appel d’offres, il serait intéressant de prévoir au cahier des
charge que l'éclairage puisse devenir la vitrine d'un savoir faire développé
dans le Pôle Optique en matière d’éclairage public. Cf prix accordé à un
designer lors de la dernière biennale
Requalification de rues piétonnes et de traboules qui ont été délaissées
(propreté, éclairage…) et méritent, pour certaines, d’être redécouvertes: rues José
Frappa, Camille Escoffier, Impasse des Reculettes.
Le réaménagement d’autres espaces apparaît stratégique. Le projet des Ursules est tout
particulièrement perçu comme une opportunité à saisir tant en terme de valorisation
patrimoniale que de réponse à certaines aspirations sociétales et citoyennes:
Végétalisation du centre
Ouverture de la perspective sur la colline des Pères et l’Ex-Ecole des Beaux Arts …
Dans le cadre de cette redécouverte du patrimoine, il s’agit cependant de ne pas tomber
dans l’écueil de la « ville musée » en veillant bien à travailler les autres aménités urbaines,
notamment en terme de services à la population :
Équipements enfance et petite enfance (écoles, crèches, halte garderies)
Services publics
Equipements sportifs
Vie associative
Avis du Conseil de Développement de Saint-Etienne Métropole – Cœur de Ville
21
Et au-delà, qualité des services hospitaliers, du pôle universitaire…
1-1-3 Marketing territorial et changement d’image
a/ Pour le centre ville
Le centre ville de Saint-Etienne tend à voir son image se dégrader. Précédemment,
plusieurs leviers d’action, visant à requalifier et à revitaliser cet espace enjeu, ont été
identifiés. Ces efforts de reconquête doivent constituer des thèmes de communication à
même de valoriser l’action urbanistique volontaire entreprise.
Depuis les années 1990, on assiste à la construction, progressive et en parallèle, des
notions de marketing et de projet urbains. Ce travail de « mise en scène » de la ville, de ses
aménités, de ses projets emblématiques devrait alimenter trois types de logiques:
Une logique économique, d’attractivité économique au sens large (attraction des
entreprises, commercialisation des nouvelles opérations….)
Une logique politique, le projet de ville se conjugue alors en déclinaison d’une action
municipale
Une logique sociale, de construction de principes identitaires et d’appartenance pour
les citoyens résidents ou extérieurs
Il s’agit alors de s’interroger sur l’affichage du projet Cœur de Ville en tant que projet vitrine
du renouvellement urbain et peut-être un projet pilote en matière de « centralité durable ».
Un projet observé dans l’ensemble des 43 communes de l’agglomération mais également
au-delà de ses limites.
Le Conseil de Développement suggère que l’on fasse du projet Cœur de Ville un
élément fort de communication tant sur les objectifs avancés, les résultats
obtenus que sur la manière de le construire
Dans cette mise en lumière du Cœur de Ville, la capacité des porteurs du projet à
donner à voir leur projet et à le faire exister semble essentielle :
Matériellement, spatialement, dans la ville, l’agglomération, les autres
métropoles…par une maison du projet, des expositions et visites sur sites, des
campagnes d’affichage dans les espaces transactionnels (carrefours, gares,
aéroports…)
Mise en synergie de tous les acteurs, notamment économiques, qui concourent à la
réussite du projet
Au travers de l’exploitation de la ressource numérique, avec la mise en place d’un
site du projet :
Communication en direction des investisseurs potentiels
Mise en place d’une e-démocratie de projet permettant la participation et
l’adhésion des citoyens en temps réel
Avis du Conseil de Développement de Saint-Etienne Métropole – Cœur de Ville
22
En terme d'image il peut paraître évident que le projet de la ville centre se reconstruisant sur
elle-même sera jugé positivement. Pour autant l'interrogation sur les coûts et sur le
nécessaire positionnement d'autres investissements en d'autres lieux sera posée. Il est donc
utile de pouvoir démontrer qu’une intervention globale sur la centralité principale constitue
aussi un apport positif pour l'ensemble de l'agglomération, qu'il s'agisse des citoyens ou de
l'ensemble des acteurs économiques ou sociaux.
b/ Pour les entrées de ville
En préalable, le Conseil de développement rappelle la nécessité de décloisonner la
ville et que soient trouvés, dans un avenir proche, des moyens facilitant l’accès tant vers
l’axe Saône - Rhône, Lyon et l’Est, que vers l’Ouest, La Plaine et le Nord. Les temps de
parcours doivent être raccourcis et sécurisés.
La reconquête de l’attractivité économique et commerciale en résulte
En parallèle, des actions de requalification des entrées de ville doivent être conduites car
elles contribuent au changement d’image souhaité. Ces portes de la ville alimentent en effet
la première perception que l’on a de l’agglomération. Cinq entrées apparaissent alors
stratégiques :
L'entrée Nord doit répondre à plusieurs enjeux :
Les enjeux environnementaux liés à la préservation d’une zone
humide qui permet également de répondre aux aspirations citoyennes
en termes d’espaces verts ou d’aménagements aquatiques
supplémentaires.
Les enjeux fonctionnels, liés à la maîtrise foncière pour une
extension future du musée d’art moderne, aux nouvelles
fonctionnalités liées au pôle hospitalier ainsi qu’aux échanges
quotidiens avec les collectivités limitrophes (Pays de Saint-Galmier et
Loire Forez). Ce problème n’est actuellement pas traité.
L’arrivée concomitante de plates-formes de recherche associant
industrie et formation étudiante fait que cette entrée est amenée à
devenir un lieu exemplaire en matière de santé. Il est important pour
cela que l’accès en soit facilité.
L’entrée Est à Monthieu doit devenir un espace de reconquête.
Cet espace, en proximité duquel ou par lequel transitent les flux les plus
importants de l’agglomération, est appelée à rester une entrée de référence
vers la centralité du Cœur de Ville, en termes d'image, d'activités, de
maîtrise des flux et de mobilité. Elle se situe au carrefour de vallées en
même temps qu’elle constitue le point d'entrée depuis Lyon. Elle a donc un
rôle important dans le lien avec Lyon au moment où se constitue le pôle
métropolitain.
Cette entrée doit devenir un espace novateur au niveau de l’organisation et
des pratiques commerciales, des cheminements, ou encore en terme
d’architecture commerciale. Elle doit développer des fonctionnalités
péricentrales, non concurrentes avec celles présentes et ambitionnées en Cœur
de Ville.
En réponse aux questions de mobilité.
Avis du Conseil de Développement de Saint-Etienne Métropole – Cœur de Ville
23
Dans ce contexte, puisqu'une gare est projetée à Monthieu, avec une perspective
de liaison de type tram-train et/ou TER, il est important de pouvoir projeter là un
aménagement exemplaire comportant à la fois des parcs relais, des espaces
facilitant le covoiturage, les parcs pour deux roues et les services qu'on attend en
proximité d'une gare. Toujours dans le même esprit il est utile de prévoir les liens
de transport vers la ville centre avec un lien en site propre a définir et des arrêts
bien positionnés sur les espaces, pour les transports en commun. Un espace
pour circulation en modes doux sur la rue de la Montat progressivement
réaménagée et embellie autoriserait celle-ci à redevenir une artère de référence.
Sans doute aussi le portage ou la livraison des achats pourraient-ils avoir un
caractère novateur compte tenu des études ou pratiques déjà explorées.
De tels aménagements il ressort que la zone de Monthieu se rapproche du centre
ville et participe désormais à la construction d'un socle d'attractivité pour la ville
centre.
En réponse aux questions des fonctionnalités attendues
Le Conseil de Développement est favorable au redéploiement sur le site élargi
d'un espace commercial de périphérie d'avant garde accueillant notamment
certaines grandes surfaces thématiques manquant dans l’agglomération dans
l’univers du sport ou du bricolage. Sur cet « espace enjeu » le Conseil de
Développement est particulièrement attentif aux points suivants :
Le centre commercial projeté, pour une part significative à partir d'un
redéploiement d'enseignes existantes, devrait être d'une nouvelle génération
pour les 20 ans qui viennent et concentrer toutes les caractéristiques le
présentant comme un laboratoire d'innovation commerciale.
S'agissant d'un lieu de référence il est important que sa qualité
architecturale et la prise en compte environnementale et sociétale lui
confèrent un caractère de vitrine.
Il pourrait réserver, comme c'est déjà le cas, une place importante
pour les investisseurs et acteurs locaux à vocation d'être la vitrine de leurs
savoir faire.
Ces trois points sont susceptibles de donner un supplément d'attractivité et de
provoquer une communication, grand public et spécialisée, bien au delà du
territoire.
- Compte tenu de la temporalité projetée, le Conseil de Développement émet le
vœu qu’une complémentarité des enseignes et des fonctionnalités soit
recherchée par rapport au Cœur de Ville afin de ne pas développer une polarité
concurrente à celle du centre ville.
- Toujours compte tenu du caractère de référence de l'espace, le Conseil de
Développement souhaite que des surfaces puissent être réservées pour des
équipements de type hôtellerie ou sportifs qui auraient des difficultés à trouver
une place au centre ville.
L’entrée Ouest est caractérisée par une densification des pénétrantes aux
alentours de Couriot. Il semble nécessaire d'appréhender cette nouvelle
donne sous tous les aspects, avec notamment parc relais et entrée de ville
en mode apaisé. Cet espace valorisant le patrimoine industriel stéphanois doit
bénéficier d’un traitement particulier. Il est nécessaire de coupler cette
fonctionnalité d’entrée de ville ouest avec les nouvelles orientations du site
désormais classé monument historique. La proximité avec le cœur de ville doit
permettre de valoriser les modes de déplacements apaisés ainsi le
développement d’un parc relais favorisant l’intermodalité.
L’entrée Est par le Boulevard Georges Pompidou sera amenée à devenir un
axe important. Cela conduit à planifier une amélioration progressive de la
Avis du Conseil de Développement de Saint-Etienne Métropole – Cœur de Ville
24
qualité de l’espace et des implantations. Un cheminement en modes doux
vers le Parc des sports de Méons serait intéressant.
L’entrée par Fauriel a fait l’objet, à un certain moment, d’un investissement
public important. Désormais cet espace voit une partie de ces centres dé
décision se déplacer vers les nouveaux quartiers stratégiques de
l’agglomération (Châteaucreux). Une nouvelle dynamique peut être
recherchée autour des fonctions d’enseignement supérieur et de recherche
(Ecole des Mines, Ecole de Commerce, ISTP6) en connexion directe, par le
biais des transports collectifs, avec le Cœur de Ville.
1-1-4 Une approche du faire ensemble, la « ville laboratoire », la vision
sociétale
a/ L’approche du « Faire ensemble »
Cette posture consiste à mettre en place un mouvement de décloisonnement vers plus de
collectif qui se déploie à une échelle territoriale plus large que celle du Cœur de Ville. Elle
peut se décliner à travers plusieurs volets:
Les entreprises
Dans leur histoire les entreprises locales se sont souvent observées dans une concurrence
fratricide. Aujourd'hui elles sont davantage créatrices d'interactions : les pôles de
compétitivité, les pôles d'excellence, montrent une capacité d'engagement collectif.
L'obtention récente du statut de grappes pour 7 groupements en est l'illustration, unique en
France.
La méthode projet
Le processus même d'élaboration du projet Cœur de Ville associant, en plusieurs étapes, les
citoyens et les acteurs économiques et sociaux dans des démarches d'écoute, de
communication et de construction de réponses démonte une volonté de faire ensemble.
Les partenaires économiques et sociaux
Au moment de la crise a été manifestée par la signature d'un document une volonté de prise
en compte commune de certains enjeux de la sortie de crise.
Le projet Cœur de Ville vitrine des savoir-faire locaux
L'implication des compétences locales en matière de numérique, d'éclairage ou de design,
mais également en matière de mécanique ou de construction peut-être un élément
volontariste.
L'économie sociale et solidaire
Dans le Sud de la Loire 15% des emplois relèvent de l'Economie Sociale et Solidaire (ESS).
Par nature ils conjuguent l'expression commune d'un rapprochement entre des organisations
structurées, des besoins clients, des financements novateurs, un accompagnement en forme
de tutorat en même temps qu'avec des demandeurs d'emplois ou des créateurs potentiels
d'activités. Sur cette plateforme il serait intéressant de pouvoir construire les bases d’un
laboratoire de l’ESS (cf ci-dessous).
b/ La « ville laboratoire »: la redécouverte de l’esprit pionnier
6
Institut Supérieur des Techniques Productiques
Avis du Conseil de Développement de Saint-Etienne Métropole – Cœur de Ville
25
La ville, à partir de son Cœur de Ville se reconstruit sur elle même, affirme ses
fonctionnalités, s'épaissit, pour devenir cœur d'agglomération et centralité d'un Pôle
Métropolitain. L'ensemble a un sens parce qu'il concourt au renouveau économique et à
l'emploi, notamment métropolitain supérieur.
Dès lors, comment la ville en renouvellement devient-elle ville laboratoire?
Elle s'aménage avec le concours et l'implication déterminante des
Établissements Publics (EPASE et EPORA)
Elle construit avec le concours de chacun un éco-système de
l’innovation. L'ouverture du secteur Manufacture aux habitants, à
l'enseignement supérieur et aux étudiants, à la recherche publique et privée,
aux entreprises est déterminante parce que située en ville. Elle a bien sûr un
caractère plus numérique et plus international en phase avec le siècle. Il en
ressort des potentialités d'hybridation des savoirs et de fertilisation. Le dipôle
design-créativité est un marqueur récent dont le transfert vers l'économique,
entreprises ou services, est bien le livrable attendu. Notamment le laboratoire
des usages transforme le marketing produit et services, il peut aussi s'ouvrir à
des espaces entiers de la ville. L'ouverture progressive à la créativité
culturelle, qu'elle soit institutionnelle ou d'autres origines, tout comme
l'ouverture à la communication vont densifier la présence d'activités créatives
sur le site.
Elle pose les jalons d'un éco-système manufacturing et promeut
l'innovation organisationnelle. La réussite récente du montage du projet
Manutech illustre la volonté des acteurs du territoire de refonder celui-ci sur
son socle de PME et TPE manufacturières, Qu'il s'agisse de procédés
avancés de fabrication, d'organisation industrielle, de matériaux ou d'efficacité
énergétique, l'ensemble repose sur le développement au sein de plate
formes, de l'esprit collaboratif et l'innovation ouverte. L'ensemble place
l'homme au cœur des dispositifs
Elle renouvelle le pôle Santé. Elle ancre pour cela aux côtés du pôle
traditionnel des activités d'ingénierie et de recherche destinées à renforcer un
pôle d'industries des technologies médicales.
Elle appuie son attractivité sur l'innovation commerciale et des acteurs
majeurs du secteur. Il est clair que, par exemple, le secteur de MonthieuPont de l'Âne, qui sera reconstruit, est appelé a proposer une requalification
de cette entrée de ville et du centre commercial en s'appuyant sur les attentes
et modes de vie actualisés des consommateurs, y compris dans leur mobilité.
Il s’agit néanmoins d’être vigilant dans les choix réalisés et les fonctionnalités
implantées pour ne pas concurrencer le projet Cœur de ville, notamment dans
le registre des activités récréatives et culturelles.
Elle replace les étudiants en ville. Il est utile de prévoir les aménités
urbaines qui les fixeront aujourd’hui et demain sur les espaces concernés.
Sur les partis pris retenus pour l’enseignement supérieur, le Conseil de
développement réaffirme que la nouvelle localisation des établissements en
ville peut constituer un modèle en matière de relation entre les fonctions
d’enseignement supérieur, de recherche et d’activité économique. Tel est
Avis du Conseil de Développement de Saint-Etienne Métropole – Cœur de Ville
26
notamment le cas en ce qui concerne l’Espace Carnot pour lequel, après
l’arrivée de Saint-Etienne Telecom et du pôle média, il serait important de
pouvoir développer la compétence scientifique de l’Université.
De même, l’arrivée de la faculté de médecine sur le site de l’hôpital Nord en
même temps que les plates-formes ou instituts IRMIS, IFTH, PTM et CIS7
renforceront les liens entre enseignement supérieur, recherche et économie.
Enfin, l’offre de formation se redessinant à proximité du Rond Point, avec
l’Ecole de Mines, l’ISTP et l’IRUP rapproche de manière volontariste les pôles
industriels, de recherche et de créativité.
Ces évolutions concourent à tourner les étudiants vers la ville et ses enjeux
afin de leur permettre de s’y intégrer progressivement.
Elle développe et capitalise autour de la création progressive d’un pôle
tertiaire amené à attirer un certain nombre de centres de décision.
Il s’agit pour Saint-Etienne d’une innovation qui participe pleinement au renouvellement
économique. Les conditions qui permettent de capter des implantations qui jusque là
ignoraient ce territoire doivent être créées.
1-2 Une gestion volontariste de la multipolarité
1-2-1 Le centre comme espace de « supra-centralité » rayonnant sur
l’agglomération
La centralité est de moins en moins spatialement concentrée et de plus en plus fonctionnelle
et éclatée comme le montre le succès des plates formes commerciales de périphérie.
Ces redistributions fonctionnelles contribuent à modifier la nature, l’intensité et l’organisation
des flux centripètes. Par extension l’influence du centre géographique sur son
environnement s’est amoindrie.
L’agglomération stéphanoise s’ancre également dans ces évolutions. Le territoire s’organise
désormais sur une base multipolaire avec un zonage en espaces de polarité plus ou moins
fonctionnalisés: fonctions hospitalière, universitaire, tertiaire, commerciale … Dans cette
organisation, il s’agit d’offrir au centre une position privilégiée reposant sur la construction
d’un espace de « supra-centralité » rayonnant sur l’ensemble de l’agglomération.
La force de l’espace central demeure encore par sa diversité fonctionnelle où sont
représentées tout à la fois fonctions ordinaires et exceptionnelles. Des fonctions qui
participent pleinement à son animation et multiplie les motifs de fréquentation, les publics et
les usages. Le centre se doit se définir alors comme un espace où se concentrent et
s’additionnent plusieurs polarités.
Le Conseil de Développement identifie plusieurs activités qui peuvent être
considérées comme centrales:
la fonction résidentielle en premier lieu, car un centre sans habitants, sans
consommateurs de proximité, n’est rien qu’une « coquille vide » aussi
apprêtée soit-elle
IRMIS : l'Institut régional de médecine et d’ingénierie du sport
IFTH : Institut Français du Textile et de l’habillement
PTM : Pôle des Technologies Médicales
CIS : Centre ingénierie et Santé
7
Avis du Conseil de Développement de Saint-Etienne Métropole – Cœur de Ville
27
le commerce, et plus particulièrement le commerce de détail
les services liés notamment aux fonctions du tertiaire supérieur
(informatique, communication, publicité, assurances, banque, enseignement
supérieur
et
recherche,
services
aux
entreprises,
transport,
télécommunication, information…) qui ont un rôle moteur dans la croissance
urbaine mais également un effet d’entraînement sur les autres activités.
les fonctions politique et administrative
les fonctions culturelle et ludique
Afin de maintenir ces activités et une diversité au centre, le Conseil de Développement
recommande de construire :
Un maintien et un soutien aux activités en place
Une stratégie d’attraction (de population, d’activités …), de concentration de
grands équipements et de diversification
Un contrôle, en parallèle, des implantations qui s’effectuent sur les marges ou
en périphérie (cf le DAC : Document d’Aménagement Commercial et les
déclinaisons souhaitées)
Cette « supra-centralité » ne travaille pas uniquement sur le registre fonctionnel mais
également sur un registre plus symbolique. Si les usages confortent l’organisation
polycentrique, les différents pôles urbains ne sont pas chargés du même sens, ni des
mêmes attentes. Dès lors, qu’attend-on symboliquement du Cœur de Ville ?
Le centre ancien demeure l’espace de référence de la centralité, « le lieu des symboles
immuables ». L’importance de cette relation entre centre et centralité est notamment
marquée par l’influence historique du centre dans le principe de fondation des villes qui
prends corps à travers une certaine monumentalité du centre.
A Saint-Etienne, cette dimension historique et patrimoniale du centre doit être
valorisée à travers plusieurs éléments:
la qualité de son patrimoine architectural notamment lié à son histoire
industrielle (maisons de passementiers …)
La concentration de certains grands équipements culturels, politiques (hôtel
de Ville, préfecture, Bourse du travail…), religieux, commerciaux (Halles)…
Le Conseil de Développement recommande que ce patrimoine soit mis en valeur et raconté
(parcours numériques, ballades urbaines…).
Réaménager l’espace central conduit à s’interroger sur la manipulation de cette symbolique
d’un centre, lieu de représentation de la société urbaine et du renouvellement urbain. Le
centre devient alors un espace hautement emblématique pour l’ensemble de
l’agglomération:
en terme de continuité, avec la mobilisation de valeurs travaillant sur les
thèmes de l’identité, du patrimoine, de l’histoire locale …
Qualité des espaces
Avis du Conseil de Développement de Saint-Etienne Métropole – Cœur de Ville
28
en terme de rupture, avec la production de nouveaux signes liés au
changement et à l’innovation
Signatures architecturales et Design
1-2-2 La mise en coopération et en relation des polarités
Nous sommes actuellement dans un schéma où le renouvellement du Cœur de ville est
susceptible de se heurter à la concurrence d’autres sites de projets urbains. Ces espaces en
émergence sont soit portés par la collectivité soit célébrés par la convergence des pratiques
(pôles commerciaux de périphérie). Il apparaît alors primordial pour le Conseil de
développement:
D’établir le distinguo entre centre urbain et polarités urbaines, et d’en préciser
le contenu et les spécificités pour que les citoyens se l’approprient
D’être en capacité de mettre en lien et en coopération ces différentes polarités
Pour ce faire, le fonctionnement de ces polarités fonctionnalisées mérite un éclairage
notamment dans leur capacité à être articulées au « Cœur de ville » :
Hiérarchisation et spécialisation de polarités urbaines plutôt complémentaires
Mise en place de relations de dépendance fonctionnelle (de type front
office/back office)
Dans le contexte stéphanois, plusieurs éléments favorisent les coopérations:
Les lignes de tramway qui mettent en lien les principales polarités de la ville
centre
La création d’espaces singuliers à forte personnalité (Cœur de Ville,
Manufacture, Plaine Achille, Châteaucreux, Monthieu…) où se nouent de
nouvelles interactions
En amont, la mise en œuvre d’une vision prospective et d’une planification
stratégique de l’agglomération permettant l’identification de ces espaces et la
mise en place d’une politique de localisation éclairée privilégiant le centre
pour certaines implantations, fonctions…
Par ailleurs le Conseil de Développement considère que la mise en lien des polarités
peut être valorisée à travers:
L’amélioration de la signalisation vers le centre ville
La création de fenêtres : ouverture de perspectives visuelles sur la ville à
partir d’espaces existants.
La mise en place de cheminements et de modes doux,
La valorisation des distances courtes,
Le traitement des espaces interstitiels…
Le traitement de certaines coupures urbaines doit être repensé et faire l’objet
d’attentions particulières en matière d’ouverture sur les autres espaces urbains :
Jardin de la colline des pères ; Charité ; Boulevard Thiers ; Rue de la
République
Avis du Conseil de Développement de Saint-Etienne Métropole – Cœur de Ville
29
2- Cœur de Ville ou la mise en œuvre d’une
« centralité durable »
Les questions d’attractivité et de requalification du centre, ne peuvent être traitées sans y
inclure, de manière globale et intégrée, l’idée d’un réaménagement durable et solidaire du
centre.
Au niveau de l’aménagement des espaces centraux, se jouent plus qu’ailleurs sans doute les
défis du développement urbain soutenable en terme de gouvernance de mixité et d’équité
sociale, de développement économique, d’enjeux environnementaux (en matière d’émission
de gaz à effet de serre, de performance énergétique, de gestion des déchets et de la
ressource en eau, de nuisances et de risques) … Aménager durablement le centre se heurte
néanmoins à certaines contraintes liées à l’aménagement de la ville dense, aux nécessités
d’accessibilité et de stationnement…
L’analyse qui va suivre s’intéresse, à travers ses diverses déclinaisons possibles, à l’idée de
la mise en œuvre d’une véritable centralité durable. Une centralité non pas vécue
exclusivement comme une astreinte imposée par l’extérieur (durcissement du contexte
réglementaire ou pression sociétale) mais comme le vecteur du renouvellement urbain. Un
affichage qui participe pleinement tant au changement d’image qu’au marketing territorial.
Dans le cadre du projet Cœur de Ville, cette centralité durable est déjà en marche à travers
certains aménagements (plateau piéton) et modes opérationnels (concertation sur projet)
mais les efforts demandent à être étendus et intensifiés pour constituer une démarche de
projet volontaire, partagée, cohérente et transversale. Une posture qui implique également
certains changements de comportements de la part des citoyens et s’accompagne par
conséquent d’un travail de pédagogie de projet.
2-1 Un centre pour tous
Le centre stéphanois est un espace de brassage où s’expriment, à travers le peuplement, les
espaces et les usages, toute la diversité sociale et culturelle de la population.
La mixité sociale est souvent présentée comme une utopie nécessaire vers laquelle les villes
doivent tendre sans jamais y parvenir. Dans le Cœur de Ville cette mixité sociale et culturelle
est pourtant déjà effective.
La mixité du centre est favorisée par le fait qu’il demeure en terme d’accession au logement
un espace abordable dans l’agglomération, y compris aux plus démunis. Cette diversité est
néanmoins appréhendée de deux façons.
Tantôt elle apparaît comme un élément à canaliser afin d’éviter la constitution
d’enclaves ou de zones de non droit ; elle peut alors alimenter des attentes en
matière de sécurité, de propreté, d’environnement, de partage des espaces
publics… qui s’incarnent particulièrement au sein de certains espaces de
regroupements.
Tantôt elle est valorisée et la mixité sociale et culturelle du centre sont
perçues comme de véritables richesses à exploiter.
Il nous semble cependant assez cohérent que dans une ville comme Saint-Etienne,
marquée par son histoire économique, et en parallèle un peuplement spécifique, le
Avis du Conseil de Développement de Saint-Etienne Métropole – Cœur de Ville
30
centre confirme sa vocation de creuset capable d’appréhender intégration et
mutations.
Ce véritable « théâtre à ciel ouvert » se doit de rester un espace de relative neutralité
sociale où les publics se côtoient au-delà de leurs différences sociale, ethnique… A l’opposé,
il ne doit pas devenir un espace de marquage où les regroupements peuvent parfois
s’effectuer de façon identitaire ce qui engendre de facto une perception dégradée de
l’espace central.
Pour le Conseil de développement, l’espace central doit donc demeurer cet espace où
tous les publics sont représentés et trouvent leur place dans une ambiance sécurisée.
La mixité de l’espace urbain est un enjeu stratégique fort dans la construction de la ville de
demain. Elle couvre des réalités et des leviers d’action différents: sociologiques,
économiques, architecturaux…
Cette recherche de mixité sociale et intergénérationnelle se décline à travers plusieurs
volets :
La mixité sociale de l’habitat
La création d’espaces de sociabilité et de convivialité gratuits et sécurisés
Favoriser le « Vivre ensemble » à travers la création de lieux de partage et de
rencontre ouverts à tous
Ce partage de l’espace central doit s’effectuer dans le respect de tous et l’engagement
pris par la ville dans ce sens doit se poursuivre : mise en place d’une Charte de la vie
nocturne, création d’une brigade environnementale de proximité…
A travers cette idée de la construction d’un centre pour tous, c’est de citoyenneté qu’il est
également question, du partage des espaces et de la capacité à vivre avec autrui.
Le Conseil de développement se pose un certain nombre de questions relatives au besoin
d’amélioration du vivre ensemble. Comment construire un dialogue ouvert et permanent ?
Comment poursuivre un programme d’éducation à la citoyenneté permettant à chacun de
s’approprier les espaces et d’y trouver sa place ?
Si l’amorce s’effectue bien sûr en premier lieu au sein de la famille, elle est également
relayée par l’école et un système associatif actif, notamment au travers du réseau des
associations d’Education Populaire.
Le Cœur de ville doit demeurer un espace où se déploient des écoles de
qualité à tous les niveaux. L’offre et la qualité des écoles jouent un rôle
stratégique dans la captation de nouveaux habitants et par conséquent dans
l’attractivité résidentielle du centre. De plus, l’école et l’enseignement tiennent
une place particulière en raison d’une capacité à promouvoir les métiers et à
proposer toutes les étapes de professionnalisation qu’il convient.
Par extension, il s’agit également d’encourager le travail des structures
associatives qui participent au vivre ensemble, à la cohésion sociale ainsi qu’à
l’animation des quartiers (accueil des enfants, création de passerelles entre
générations, mise en œuvre de projets de proximité, participation aux grands
événements…). Dans le registre culturel, elles contribuent à mettre en place
une véritable politique culturelle participative, relayée au sein des structures et
Avis du Conseil de Développement de Saint-Etienne Métropole – Cœur de Ville
31
des quartiers mais également, périodiquement, des espaces publics du centre
ville.
De nombreux acteurs participent par ailleurs à l’amélioration du vivre
ensemble:
Les entreprises s’impliquent, signent un certain nombre de Chartes,
obtiennent des certifications prenant en compte la dimension sociétale.
Les organisations professionnelles et consulaires les accompagnent
dans ce sens.
Pour ce qui est du logement, les bailleurs sociaux s’inscrivent dans un
certain nombre de mesures d’accompagnement: création de postes de
proximité, facilitation de l’accès à la propriété …
Le sport a toujours joué un rôle d’apprentissage collectif du vivre ensemble. Il
s’agit d’encourager les instances à continuer dans ce sens, peut-être au
moment du renouvellement des conventions. Dans le projet Cœur de Ville, la
dimension apportée à de nouveaux équipements sportifs de centre ville,
l’ouverture des espaces de sport de rue, l’accès facilité par les modes doux,
apportent une dimension favorable au vivre ensemble.
L’accompagnement de la dimension créative et culturelle travaille de la même
dynamique. Elle doit être également accompagnée tant dans les
apprentissages qu’en matière de création et de production. Ces actions
doivent s’effectuer au plus près des populations avant de pouvoir s’exprimer
de manière plus large, lors de festivals par exemple.
Le Conseil de développement propose quelques pistes complémentaires:
Poursuivre un dialogue au plus haut niveau, ouvert et permanent avec toutes
les parties prenantes
Développer des pratiques de médiation capables d’aborder et de faire face
aux problématiques de confiscation de l’espace public liée à certaines
pratiques illicites.
Renforcer la dimension d’apprentissage collectif et de coopération en amont
avec tous les acteurs: école, associations, entreprises, aménageurs …
Communiquer sur les projets et les retours d’expérience, faire connaître les
initiatives
Faire monter la responsabilisation, avec quelques appuis pour cela, plus que
l’assistanat
Si une Maison des Associations est créée sur le site Beaubrun Tarentaize elle
doit devenir un pôle associatif de référence avec une place pour l'économique
et le culturel. La garantie nécessite l'élaboration d'un projet et non la seule
mise à disposition de surfaces d'accueil. L'inventivité, la capacité à imaginer
des solutions naissent souvent d'une confrontation à des situations difficiles
vécues au quotidien. Rien de neuf dans cela. Or il peut sembler utile de
pouvoir compléter l'accompagnement des populations qui savent trouver
elles-mêmes certaines ressources pour mener à bien des projets et révéler
Avis du Conseil de Développement de Saint-Etienne Métropole – Cœur de Ville
32
leur potentiel. Le lieu où se croisent les expériences favorisera l'innovation. Il
sera amené à provoquer des décloisonnements féconds.
L'Économie Sociale et Solidaire constitue un vecteur puissant pour l'emploi
dans ce territoire (15% des emplois contre 10% au niveau national). La
créativité culturelle tient également une place dans la construction du lien
social. Les deux sont en capacité de construire une relation forte avec le
Cœur de Ville. Or le financement par certaines collectivités risque de
diminuer. C'est donc en favorisant de nouveaux modèles économiques et en
responsabilisant un nombre élargi de personnes que l'accompagnement peut
vraiment changer de nature. Si jusqu'ici le demandeur étant au centre des
dispositifs, n'est-il pas possible d'imaginer un lieu laboratoire qui donne
également une place à d'autres intervenants ?
- L'employeur, le consommateur, l'utilisateur du service, le client : ils
peuvent trouver une place dans la construction de la réponse.
- L'accompagnateur financier : des schémas innovants sont nés pour
apporter proximité et/ou expertise. Le microcrédit et le crédit coopératif sont
des solutions pertinentes lorsque le lien est direct. Est-il possible de leur
donner une lisibilité en un lieu ?
- Le tuteur : un territoire au sein duquel la solidarité a toujours prouvé
qu'elle était vécue est un territoire qui trouvera encore aujourd'hui les formes
de bénévolat ou de volontariat qui permettront le tutorat et la présence active.
Au quotidien au début, puis dans les moments de doute où il faut sécuriser le
parcours. La forme peut être individuelle ou sous couvert des associations
existantes ou qui ont encore une place à trouver.
L'ensemble nécessite une professionnalisation et des actions de formation. Le
territoire dispose d'une ingénierie prouvée (pionnière dans la formation
continue et dans la formation supérieure) en ce domaine, publique ou privée.
La concertation entre tous les acteurs est nécessaire. En sorte que la
proximité de la Maison de l'Emploi pourrait conduire à ce que, sous son
parrainage, le lieu ne soit pas une expression de plus, mais une expression
différente. Il peut également favoriser le partage d'expériences avec d'autres
lieux qui sur le territoire sont confrontés à des situations similaires. De même
puisqu'il s'agit d'un laboratoire, les services qui agissent au sein de la Maison
de l'Emploi, les organisations représentatives de salarié présentes à
proximité, les opérateurs en matière de création d'entreprise devraient
également être associés. Toutes les activités sont susceptibles d'être
accompagnées ainsi : commerce, entrepreneuriat, activités culturelles,
services,
agriculture
de
proximité,
action
sociale,
proximité
intergénérationnelle, proximité éducative.
2-2 Un centre en mode doux
La mise en place de modes de transport alternatifs à l’automobile, tout comme la maîtrise de
l’urbanisation diffuse, apparaissent déterminantes au regard des engagements pris par la
France en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2020 (en
particulier, Grenelles de l’Environnement). Dès lors, il existe entre urbanisme et
déplacements une nécessaire interdépendance et une prise en compte qui dépasse le Cœur
de Ville pour intégrer le péri-urbain stéphanois et l'inter-agglomérations.
Avis du Conseil de Développement de Saint-Etienne Métropole – Cœur de Ville
33
A l’échelle du Cœur de Ville il s’agit de diminuer la pollution (atmosphérique et sonore) en
diminuant la place de la voiture dans le centre. Cet axe politique fort est d’ores et déjà en
cours à travers la création du plateau piéton partagé.
50 % des automobilistes rue de la République ne sont pas à destination du centre
ville, l’enjeu pour la collectivité est de réduire ce trafic de transit à 25/30 % ce chiffre
(source ville de Saint-Etienne)
Par ailleurs, la plupart des villes qui ont mis en place des centres piétons ont, après une
période initiale d’inflexion de l’activité commerciale, connu pas la suite une augmentation de
l’activité.
Le Conseil de Développement juge cet aménagement extrêmement positif au regard des
enjeux d’amélioration du cadre et de la qualité de vie dont il est porteur. Il propose
d’intensifier ce processus en allant plus loin:
o
Création de pistes cyclables en site propre permettant de capitaliser sur le
programme VéliVert mis en place.
o
Réflexion sur une éventuelle extension du plateau piéton
o
Création et valorisation de parcours et de cheminements piétonniers
thématiques, de promenades urbaines : parcours piétons, parcours chalands,
parcours vélos, parcours tourisme, parcours patrimoine, Itinéraires verts…
Source : Ville de Saint-Etienne
Le Conseil de développement souligne que la démarche liée à la piétonisation peut,
dans un premier temps, laisser percevoir des aspects négatifs lés à l’interdiction et à
la limitation alors même que les aspects positifs, en terme d’usages ne sont pas
encore là.
Avis du Conseil de Développement de Saint-Etienne Métropole – Cœur de Ville
34
La planification des aménagements est progressive par nature, tandis que le début de sa
mise en œuvre nécessite au contraire une rupture, parfois brutale en terme de changement
d’usage. Néanmoins, le facteur apprentissage est en œuvre et s’ancre dans le processus de
gestion du changement.
Le Conseil de développement considère que la mise en place d’un centre en mode
doux nécessite de travailler avec une attention toute particulière plusieurs points
Le stationnement est un point de vigilance au-delà des
investissements en cours ou récents
Avant les travaux sur les Ursules, il sera nécessaire de prévoir
des positions de repli en matière de stationnement et
d’engager la réflexion sur l’accessibilité future
D'autres parcs relais seront nécessaires. Il convient de les
planifier y compris par des espaces de mixité de temporalité
Il est nécessaire de mettre en place une planification stratégique
des itinéraires. La lisibilité des parcours vers le centre à partir
des gares stéphanoises et chaque pôle est à travailler
La problématique du « dernier kilomètre », à partir des gares
ou des parcs relais, apparaît notamment comme un point à
regarder. L’idée de mise en fonction d’une navette gratuite, ou
à prix symbolique, fonctionnant sur la base d’une fréquence
soutenue, peut constituer un élément de réponse.
Il est aussi nécessaire de pouvoir ramener ses courses jusqu’à
son véhicule
Ouverture aux loisirs
Accueil des flux près de gares
La rupture de charge est mal vécue et le relais par le tramway ne
convient pas toujours. Le passage d'une ou deux lignes
supplémentaires passant par Dorian serait un plus apprécié, sans pour
autant revenir à un centre d'échanges. Les traversées Est-Ouest
correspondent à un point de vigilance, voire d'amélioration potentielle.
Il existe des pistes de progrès dans l'information relative aux
transports en commun, celle relative aux parkings étant par contre
satisfaisante.
La tarification des transports collectifs stéphanois est parfois jugée
discriminante compte tenu de la faible étendue du réseau et du profil
socio-économique de la population. Ce constat peut être infléchi par la
mise en œuvre d’une politique tarifaire incitative et adaptée au plus
grand nombre (familles nombreuses)
Réserver certains espaces des nouvelles lignes de tram à une
mixité des usages avec les bus, notamment en vue du futur BHNS.
Quelques zones peuvent être testées assez vite compte tenu du fait
Avis du Conseil de Développement de Saint-Etienne Métropole – Cœur de Ville
35
que la transformation de certaines lignes de tramway en vue
d'accueillir des lignes de train est aujourd'hui peu probable.
Les investissements récents concernant les bus apportent des
réponses positives. Toutefois les conditions de desserte de
certaines zones d'activité peuvent être repensées.
Le parc de trolleybus est en dessous du seuil quantitatif critique pour
optimiser les coûts de maintenance et pérenniser l'investissement
réalisé notamment dans les sous stations
Concernant les Tramway, de nouvelles lignes ont été créées sans
nouvelles rames alors qu’aujourd’hui les flux augmentent. Un
investissement est donc certainement nécessaire.
Etudier les possibilités d'investissement en commun avec
d'autres villes.
Réduire ainsi le montant de l'investissement en le rendant
acceptable et réduire les coûts d'exploitation en optimisant
maintenance et durée d'amortissement.
Le projet BHNS est déterminant pour certains quartiers, une
mise en œuvre progressive est-elle envisageable ?
Un plan sur trois décennies est à envisager concernant les gares
et les trains.
Annoncer quelles gares nouvelles seront projetées après
Monthieu.
Planifier les projets de gares sur un horizon de 10 à 30 ans,
notamment avec la prise en compte du projet tram train et en
s'appuyant sur les travaux « Bahn Ville » pour tout ce qui les
accompagne.
Être vigilants sur les conditions garantissant que tous les
projets ferroviaires, ceux de l'aire lyonnaise, ceux de SaintExupéry ou ceux de futurs TGV apporteront un plus à
l'agglomération. La perspective d’une nouvelle entrée Nord, à
la gare de Châteaucreux, reste intéressante à moyen terme.
Pour autant un tel projet est-il compatible avec la volonté de
garantir l'acheminement du fret vers l'Ouest?
Réserver l'espace de l'ancienne voie Zénith Monthieu aux
modes doux. Cela à titre conservatoire et pour d'autres usages
éventuels.
La mise en place d’un dispositif de pilotage stratégique et
d’écoute des usagers reconnus ainsi dans leur expertise d’usage.
Les enquêtes publiques existantes peuvent constituer une mise en
place d’un dispositif qui peut être complété en parallèle par la mise au
point d'indicateurs partagés, d'enquêtes de satisfaction et de dialogue.
Le maintien de la mixité fonctionnelle et de la diversité
commerciale au centre pour favoriser, chez les habitants, un
fonctionnement de proximité et limiter ainsi les déplacements vers la
périphérie.
Avis du Conseil de Développement de Saint-Etienne Métropole – Cœur de Ville
36
Source: Ville de Saint-Etienne
2-3 La nature non plus exclusivement aux portes de la ville mais en Cœur de Ville
Depuis une décennie, en parallèle à la nécessité de limiter notre empreinte écologique, on
assiste à la montée en puissance d’une sensibilisation nouvelle des citoyens à la nature en
ville avec l’émergence de notions comme écosystème urbains, biodiversité urbaine, gestion
différenciée8, toitures végétalisées ou architecture végétale, tri sélectif…
Au-delà de la dimension environnementale et des améliorations en matière de cadre de vie,
mais également de sa dimension récréative, le végétal est considéré, notamment chez les
plus jeunes, comme un vecteur de lien social. Il participe à la recherche d’espaces
appropriables gratuits supports de la convivialité générationnelle.
La proximité et la facilité d’accès à la nature environnante a longtemps suffi à satisfaire le
besoin en nature des stéphanois. Désormais, cette présence n’est plus suffisante et la
demande citoyenne se fait forte en matière de végétalisation de la ville centre et de
8
Une gestion qui valorise la flore et la faune spontanées et développe un effort pédagogique intense à l’égard
des usagers.
Avis du Conseil de Développement de Saint-Etienne Métropole – Cœur de Ville
37
création de nouveaux espaces verts. Cette tendance a été clairement illustrée lors de la
concertation réalisée sur le projet Cœur de Ville à l’automne 2009 (cf tableau ci-après).
Les priorités des stéphanois en matière de qualité du cadre de vie
43%
L'augmentation de la présence végétale
33%
L'installation de toilettes publiques
23,50%
La valorisation de la présence de l'eau
21%
L'amélioration de la signalisation
2-3-1 Les parcs
En premier lieu, le Conseil de développement souligne qu’il existe déjà un certain nombre de
parcs urbains qu’il s’agit de redonner aux habitants:
Au Cœur de Ville, il existe deux parcs qui ne sont pas suffisamment mis
en valeur et appropriés. Des parcs qui devraient être décloisonnés, ne
plus être conçus comme des ilots de verdure dans la ville mais se
prolonger dans l’espace urbain et s’ouvrir à des publics et des usages
multiples :
Le parc du Musée d’Art et d’Industrie, complexe quand à sa
configuration, ses pentes, ses cheminements, il est à peine
exploité et est relativement méconnu.
Le parc situé devant l’ex Ecole des Beaux Arts suscite beaucoup
de nostalgie, y compris chez ceux qui n’ont pas connu ses
fonctionnalités d’origine. Il a tout son intérêt dans la destination
future qui se dessine pour le secteur des Ursules et l’ex Ecole.
Au-delà du périmètre de projet, il existe d’autres parcs et espaces verts qui sont plus ou
moins bien reliés au Cœur de Ville et qui mériteraient d’être davantage reliés par des
moyens à étudier. Des grands espaces verts d’agglomération qui pourraient être mis en
relation au sein d’un maillage vert reposant sur la valorisation des modes doux :
Le parc de l’Europe est un lieu de promenade familiale apprécié
des stéphanois.
Le parc de Montaud offre un agréable panorama sur la ville mais
demeure mal relié à la ville centre par les transports en commun.
Son aspect de parc urbain naturel est à conserver tout en le
revalorisant autour des activités sportives (proximité du Golf) et
familiales.
Le parc Jean Marc dont le destin fait partie intégrante de la
requalification nécessaire de l’entrée Nord. Il rencontre un vif
succès qui justifie le projet de prolongement vers le Musée d’Art
Moderne.
Le parc Couriot. La mixité des usages et la reconquête par les
habitants sont au cœur du projet qui s’élabore. La proximité d’une
gare, l’apprentissage de nouvelles pénétrantes de toute nature
vers le centre ville, la place stratégique dans la découverte d’un
Avis du Conseil de Développement de Saint-Etienne Métropole – Cœur de Ville
38
axe culturel donnent à ce site une opportunité de délivrer de
nouveaux messages.
Les parcs de Sport l’Etivallière et Méons sont des espaces multiusages ouverts aux familles et aux pratiques sportives. Leur
situation leur confère une attractivité particulière, trop peu
communiquée et mise en valeur.
Le jardin des plantes, à l’exception des manifestations liées à
l’Opéra Théâtre, apparait en déficit d’appropriation
Le parc Plaine Achille, dernier créé, permettra de concilier sur ce
même site des fonctions culturelles, récréatives, d’habitat,
sportives…
Au-delà de ces espaces existants, les travaux de requalification effectués sur certaines
grandes places (Jacquard, Carnot, Hôtel de Ville, Dorian) constituent des opportunités de
mettre en place de nouveaux concepts mettant en lien ville et nature. Une nature perçue d’un
point de vue esthétique, qualitatif et récréatif certes mais également pour les « services
écologiques » qu’elle est susceptible de rendre (amélioration de la qualité de l’air,
rafraîchissement, épuration naturelle des eaux…).
Certains espaces publics centraux peuvent également être réinvestis dans ce sens par des
actions d’envergure ou des actions plus modestes (actions de décoration paysagère et
florale) :
- Jardin de la colline des Pères
- Place du Peuple
- Places Boivin et Grenette
- Place Waldeck Rousseau
- Place Chavanelle…
Pour gagner en efficacité, en unité, en lisibilité et en cohérence, ces actions peuvent être
coordonnées au sein d’un plan de végétalisation de la ville ou d’un schéma directeur de
végétalisation.
2-3-2 L’Eau
Le Conseil de Développement préconise de redonner à l’eau le droit de cité dans un
contexte respectueux de la gestion des ressources.
L'eau, très présente dans la ville, est souvent cachée, presque interdite, en particulier pour
des raisons de sécurité. Le thème est difficile. Il fait appel à des sujets complexes de
traitement, d'extraction ou de résurgences marqués par l'histoire industrielle.
L'eau apparaît au sein de fontaines, appréciées tant pour leurs qualités esthétiques ou
historiques que pour l’ambiance sonore qu’elles produisent. Elle apparaît très peu au sein de
bassins et de rivières. En quelques lieux son passage est rappelé, mais ne raconte pas la vie
qui s'y trouvait rattachée.
Aujourd'hui dans une démarche de développement durable, les aspects préservation de la
ressource, lutte contre le gaspillage, optimisation dans le traitement des nouveaux espaces
végétaux au sein des parcs, politique d’assainissement, sont soutenus par des choix
politiques déterminants. Des campagnes de sensibilisation et d'actions les accompagnent.
Avis du Conseil de Développement de Saint-Etienne Métropole – Cœur de Ville
39
Dans ce droit fil, un ensemble de piscines, en cours de remise à niveau ou de construction,
est conforme aux attentes, notamment en matière de qualité de l'air et de l'eau. Il répond à
des usages actualisés et permet de combiner loisirs, sport, exercice, voir rééducation, à un
coût maîtrisé.
L'eau peut-elle réapparaître dans certains espaces de parcs, en particulier là où elle a une
histoire ? Cette question est maintes fois évoquée.
Si l'eau ne réapparaît pas à court terme dans les projets de parcs évoqués, il peut paraître
utile de lui préserver d'autres destinées en réservant des espaces de biodiversité qui existent
au sein de zones humides. Les choix qui seront effectués sur le site en enjeu métropolitain
de La Doa, entre le Musée d'Art Moderne et le Parc Jean Marc, seront déterminants à cet
égard.
Enfin au moment où se construisent les réflexions sur la trame verte et bleue au sein des
vallées, il peut paraître opportun que les itinéraires modes doux qu'elles esquissent
viennent, entre Loire et Rhône, passer par le centre de Saint-Étienne. La valorisation du
territoire, placé sur un col et sur deux bassins versants, est à la clé. Cela nécessitera
quelques points d'information, des offres packagées (appui du numérique, smartphone).
2-3-3 Autres axes
D’autres axes peuvent également être valorisés pour les nombreux impacts qu’ils suscitent :
Favoriser les circuits courts et le développement d’une agriculture de
proximité notamment valorisée au sein des marchés des producteurs locaux
ou bio de la place Albert Thomas ou au travers du réseau des AMAP. Le
maintien d’une agriculture péri-urbaine respectueuse, sur le modèle de la
ceinture verte, a également pour qualité de limiter la péri-urbanisation et ses
effets induits.
Valoriser les jardins collectifs urbains ou jardins partagés qui sont très
développés dans l’agglomération. Ils sont vecteurs de lien social et de
solidarités de voisinage. Ils sont fréquentés par un public intergénérationnel,
multiethnique et très diversifié socialement qui y pratique un jardinage
respectueux de l’environnement. Leur promotion participe autant au mieux
vivre ensemble qu’au travail d’image de Saint-Etienne voulant devenir Ville
verte.
2-4 Un projet conduisant à un nouveau modèle économique et social
La mise en œuvre d’une centralité durable nécessite de maîtriser les enjeux du
développement soutenable en dépassant le registre de la sensibilisation. Afin d'éviter de
reprendre ce que toute agglomération de cette importance est susceptible de dire au même
moment, et au-delà de ce qui a pu être évoqué précédemment, quels sont les axes qui
peuvent donner un positionnement différencié au projet Cœur de Ville en terme de
développement durable ?
Les enjeux sont aujourd'hui largement partagés. Aussi est-il nécessaire de dépasser
rapidement la phase de la sensibilisation, quoiqu’elle soit indispensable, pour
construire collectivement, autour de ce projet urbain (et des autres projets
métropolitains de la ville dense), un nouveau modèle économique et social
soutenable.
Avis du Conseil de Développement de Saint-Etienne Métropole – Cœur de Ville
40
Une capacité de dialogue et d'écoute
Pour le Conseil de Développement, représentant de la société civile, cette capacité constitue
la base même de la méthode de travail. Les auditions nombreuses et l'appel à contribution
l'illustrent. Le système est multiplicateur.
Il est important de mentionner que le projet Cœur de Ville a déjà pu associer dans son
élaboration un grand nombre d'acteurs en s'appuyant sur un processus de concertation.
Celui-ci s'est effectué avec des citoyens, les Conseils de Quartier, des associations, les
représentations consulaires, les acteurs économiques et sociaux, le Conseil de
Développement. On peut ainsi parler d'une implication de la société civile organisée. Le
Conseil de Développement considère comme importante cette implication en amont dans
l'éclairage des choix du politique et a souligné dès le départ qu'il était important que ses
travaux s'exercent dans un tel contexte.
La participation des citoyens au changement urbain est essentielle et doit se poursuivre à
tous les stades du projet faisant en sorte qu’elle contribue pleinement à la définition d’un
nouveau mode de vivre et de percevoir la ville.
Un lien direct avec la culture industrielle du territoire
Le territoire construit son futur économique sans renier son tissu industriel mais en le
refondant. Ainsi un territoire pionnier redevient innovant.
En termes d'enjeux il retient la perspective de faire passer l'offre de ses entreprises du
produit consommable vers le service durable. Avec la Cité du Design, il contribue à
transférer la focale des fonctionnalités vers une focale des usages. Il a su faire naître des
compétences en matière d'éco conception aujourd'hui nationalement reconnues. Au sein de
la recherche publique ou privée il soutient des projets concernant les matériaux et l'efficacité
énergétique des process industriels. De tels travaux sont susceptibles d'une exploitation
élargie. Le thème évoqué plus haut en matière d'organisation industrielle du futur comporte
les chapitres innovation, industrialisation, flux et excellence opérationnelle. Il saura donc les
relire à l'aune de la mondialisation et les optimiser en fonction de la consommation carbone.
Cela jusqu'à pouvoir envisager après analyse certaines relocalisations.
Un lien avec les savoir faire en matière de construction
Que ce soit via le PCET ou le PLH, le territoire encourage une construction améliorée en
terme de respect des règlementations thermiques, donc moins vorace en énergie.
Un savoir faire en matière d'ingénierie de formation
Le dialogue social est inscrit dans l'histoire du territoire. Renouvelé en période de crise il
permet d'ouvrir des voies de dialogue entre partenaires sociaux qui concernent les emplois,
les métiers et les compétences. Il a souvent été fécond sur le champ de la formation et a fait
émerger une ingénierie novatrice notamment dans le domaine des formations
professionnalisantes pour lesquelles le territoire est à l'avant garde.
Saint-Etienne ville solidaire, terre d’innovation sociale
Avis du Conseil de Développement de Saint-Etienne Métropole – Cœur de Ville
41
Le Cœur de Ville peut être caractérisé par des fondements identitaires. Le social en est une
illustration. La capacité des hommes à assumer des mutations et à surmonter des crises en
est une autre. La capacité d'intégration, l'écoute de l'autre, la solidarité sont des valeurs
prouvées dans l'histoire du territoire.
Une maîtrise des enjeux sociétaux
Tel est le champ de la nouvelle ISO 26000. Plusieurs entreprises ou organisations du
territoire ont été partie prenante au moment de l'élaboration de cette norme. Les acteurs de
l'économie ou les collectivités du territoire pourraient ainsi s'inscrire dans un processus lui
procurant un avantage décisif.
Une nouvelle place pour la nature
Comme mentionné auparavant, jusque là la ville centre affirmait l'avantage de pouvoir
disposer de la nature à proximité de la ville. Le projet Cœur de Ville replace au contraire la
nature et l'eau au cœur même de la ville. Cette disposition, en même temps qu'une
reconquête des espaces, contribue à faire monter des compétences, notamment en matière
de dépollution des sols, de lutte contre les nuisances de toute nature, de meilleure prise en
compte des problèmes d'hygiène, de santé et de sécurité. L'ensemble repose en particulier
sur l'écoute, le dialogue et l'apprentissage éducatif.
Des espaces de confrontation amenés à faire naître des idées
De tels espaces existent : Fabrique du Projet Stéphanois, Eurolio, Lasaire, Mouvements
syndicaux ou patronaux, Associations … L'agence d'urbanisme Epures tient également ce
rôle prospectif.
De même la transversalité n'est pas toujours évidente. Il serait utile de faire émerger des
espaces où pourraient se croiser de telles réflexions. Le domaine de l'imaginaire peut
quelquefois permettre de repérer des signaux faibles, de proposer une lecture à plusieurs
voix d'enjeux lourds ou de tendances qui se dessinent. C'est dans ce cadre que le Conseil
de Développement a souhaité, dans plusieurs contributions, la création à Saint-Étienne, d'un
espace d'appréhension des mutations qu'elles soient de nature économique, sociale ou
organisationnelle.
2-5 Cœur de Ville, un véritable projet emblématique pilote
La mise en œuvre d’une centralité durable sur le Cœur de Ville apparaît comme un signal
fort du changement et doit être relayé dans ce sens dans l’ensemble de l’agglomération et
même au-delà. Il doit émerger comme une référence, un projet pilote de renouvellement de
la ville sur elle-même, reposant sur un certain nombre d’actions exemplaires appelées à être
perçues positivement. Un projet de création d’une centralité emblématique qui fonctionne
néanmoins en lien avec les autres pôles de l’agglomération.
Les efforts mobilisés dans les champs du vivre ensemble, des transports, de l’environnement
et du cadre de vie, de l’habitat, du développement économique … doivent être coordonnés
dans le cadre d’une véritable démarche intégrée afin de gagner en cohérence et en lisibilité.
Dans ce cadre, le Conseil de Développement préconise de travailler avec une attention
particulière plusieurs axes :
La mise en œuvre d’une démarche guidée par la recherche de
subsidiarité
Avis du Conseil de Développement de Saint-Etienne Métropole – Cœur de Ville
42
Cette démarche doit stimuler l’intelligence collective et être portée par l’ensemble des
acteurs concernés: pouvoirs publics, acteurs économiques, acteurs sociaux, citoyens… en
les mettant en situation de « co-produire » des projets partagés de qualité. C’est un nouveau
mode de gouvernance qui doit se construire en stimulant la capacité locale à se prendre en
mains sur la base d’une logique transversale reposant sur une meilleure connaissance et
intégration des logiques, intérêts et enjeux de chaque groupe d’acteurs impliqué.
La nécessité de construire des dispositifs de pilotage impliquant les
acteurs
Tous les éléments constitutifs du Cœur de Ville devenant cœur d'agglomération sont
amenés à être soutenus par l'expression d'une vision stratégique sur les axes qui soustendent cette vision. Tout ne peut pas être réalisé en même temps en particulier en raison du
montant des investissements. Il est évident qu'il faut planifier, mais l'annonce de cette
planification, le jalonnement des projets, la gestion de la communication font aussi partie de
l'expression stratégique, même si des ajustements doivent demeurer possibles.
Enfin, puisque le processus d'élaboration associe un grand nombre d'acteurs,
il peut sembler important de construire un dispositif de pilotage stratégique
comportant des indicateurs partagés communiqués régulièrement. Cela peut se faire
par thème. On songe en premier lieu aux indicateurs concernant le commerce. Ils peuvent
être élaborés en commun et partagés avec la CCIT et les associations de commerçants
quant à leur nature et leur rythme de communication. Mais chaque thème exploré aurait
avantage a pouvoir être traité ainsi.
La mise en place d’une pédagogie de projet
Les actions menées dans le cadre du projet Cœur de Ville et de l’édification d’une
centralité durable affectent en profondeur les modes de vie des citoyens. Outre l’adaptation
nécessaire à l’intégration des nouveaux aménagements, ces interventions impliquent
également des changements de comportement. Un travail de pédagogie est à conduire
auprès des citoyens, habitants et usagers du centre, car ceux-ci peuvent entendre l’affichage
de la mise en œuvre d’une centralité durable sans intégrer pour autant les contraintes
induites : réduction de la place de la voiture dans la ville (diminution du nombre de places de
stationnement, limitation de l’accès …)… Il en va de l’adhésion du plus grand nombre au
projet comme de sa réussite.
La création d’un projet réversible
Tels que déjà évoqués, les modes de vie et les systèmes économiques et sociaux ont
fortement évolué. Ces bouleversements ont marqué l’espace urbain comme en témoigne les
friches urbaines et industrielles sur notre territoire. L’évolution est encore en cours et doit
être anticipée. Dès lors aménager la ville dans une perspective durable implique désormais
de construire des projets qui ne soient pas figés mais évolutifs et, qui sachent s’adapter aux
évolutions sociétales structurelles et conjoncturelles. Cette posture conduit à développer les
analyses prospectives et les visions à plus ou moins long terme.
L’action foncière est dans ce sens déterminante. Elle prend corps dans la mise en
place d’une politique foncière qui soit en capacité de prévoir, notamment par la constitution
de réserves aux emplacements stratégiques, les changements à venir.
L’anticipation peut également travailler plusieurs scénarios parmi lesquels celui du
retour au centre (impact de la raréfaction et du renchérissement des énergies fossiles…) et
travailler en amont les avantages de la ville dense sur la ville diffuse. La notion de densité,
Avis du Conseil de Développement de Saint-Etienne Métropole – Cœur de Ville
43
souvent rejetée par le plus grand nombre, ne peut être acceptée que si elle est associée à
des valeurs positives et à des avantages comparatifs, de qualité urbaine, de proximité et de
qualité des transports en commun et des équipements et des services, d’animation… ce à
quoi doit s’attacher le projet Cœur de Ville.
La réversibilité des espaces pose aussi directement la question de la requalification des
espaces de déprise, notamment liés à la désindustrialisation.
Il est d’usage de dire que le patrimoine permet de faire le lien au passé, dès lors, la capacité
de réversibilité des espaces permet sans doute de préparer la relation au futur.
Avis du Conseil de Développement de Saint-Etienne Métropole – Cœur de Ville
44
Principales préconisations du Conseil de Développement
PARTIE 1 : CŒUR DE VILLE VERSUS CŒUR D’AGGLOMERATION : LE CENTRE,
ESPACE D’EXCEPTION A REVALORISER
L’attractivité économique et commerciale (pages 13 à 15)
Sans la réussite du redéploiement économique qui a été placé en tête des dispositifs,
il n’y a guère de possibilité d’inverser durablement les courbes
Redynamiser l’offre commerciale (un pôle raisonnable aux Ursules à même de capter
de nouveaux concepts ainsi que les enseignes attendues tout en préservant la nature
dans la ville, une Entrée Est repensée de manière innovante.)
Mettre en place, à partir du DAC, une véritable gouvernance partagée permettant
d’aboutir à des choix stratégiques et de planification
L’attractivité étudiante (page 15)
Créer les conditions nécessaires pour accueillir un nombre accru d’étudiants
Permettre l’identification et la reconnaissance de la ville en matière d’enseignement
supérieur Design
Rapprocher les savoir faire des différentes structures d’enseignement supérieur dans
le domaine des sciences de gestion afin de permettre l’émergence d’un pôle
d’excellence
Favoriser ici la localisation de certains grands projets de recherche
L’attractivité résidentielle (pages 15 à18)
Soutenir des choix partagés par tous (ré attirer les classes moyennes, réhabiliter
l’habitat en général et maintenir le niveau de l’offre locative sociale)
Devenir volontariste dans les axes choisis et les annoncer clairement
Capitaliser sur des atouts et inscrire l'habitat dans la démarche d'attractivité
territoriale
Conduire une politique exemplaire forte sur certains quartiers du Cœur de Ville non
traités dans le cadre des dispositifs existants
L’attractivité culturelle et récréative (pages 18 et 19)
Conférer au centre un statut de haut lieu culturel et ludique
Soutenir l’offre culturelle et relayer plus intensément les grands événements au sein
de l’espace urbain
Créer des liens et des nouveaux métissages
Valoriser les labels culturels
Avis du Conseil de Développement de Saint-Etienne Métropole – Cœur de Ville
45
Encourager la créativité locale et la relayer au sein de l’espace du Cœur de Ville
La requalification des espaces et la valorisation des aménités locales (pages 19
à 21)
Poursuivre l'encouragement à l'embellissement des façades en l'assortissant
d'engagements concernant le bâti
Traiter et requalifier les espaces publics (places, placettes, montées d’escaliers, rues
piétonnes, traboules)
Mettre en place un mobilier et un éclairage urbain à partir de savoir faire locaux.
Valoriser le Design et le Numérique
Créer des itinéraires piétons thématiques (patrimoniaux, culturels, pénétrantes
vertes…)
Ouvrir la perspective sur la Colline des Pères et l’Ex-Ecole des Beaux Arts
Maintenir et développer les services à la population
Le marketing territorial et du changement d’image (pages 22 à 25)
Afficher le projet Cœur de Ville en tant que projet renforçant la stratégie de
renouvellement urbain et peut-être un projet pilote en matière de « centralité
durable »
Compléter la démarche d’attractivité économique par d’autres démarches
d’attractivité (culturelle, résidentielle, enseignement supérieur/recherche …)
Trouver des noms de sites favorisant la communication et le marketing
Le « faire ensemble » et la « Ville laboratoire » (pages 25 à 27)
Capitaliser sur le mouvement de décloisonnement vers plus de collectif qui se déploie
à échelle du Cœur d’agglomération
Mettre en place des dispositifs de pilotage impliquant l’ensemble des acteurs
La gestion de la multipolarité (pages 27 à 30)
Offrir au centre une position privilégiée et emblématique. Un renforcement du centre
élargi en Cœur d’agglomération et permettant à Saint-Etienne d’être acteur du pôle
métropolitain en cours de constitution avec le Grand Lyon, la CAPI et ViennAgglo
Mettre en lien et en coopération l’ensemble des polarités d’agglomération
Maintenir la diversité fonctionnelle au centre
Valoriser la dimension historique et patrimoniale sans transformer le centre en « Ville
musée »
Avis du Conseil de Développement de Saint-Etienne Métropole – Cœur de Ville
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PARTIE 2 : CŒUR DE VILLE OU LA MISE EN ŒUVRE D’UNE CENTRALITE DURABLE
Un Centre pour tous (pages 30 à 33)
Renforcer la mixité sociale et intergénérationnelle par des actions en matière de
logement, d’espaces de sociabilité, de lieux de partages…
Améliorer le vivre ensemble en s’appuyant sur la richesse du tissu associatif,
Redonner toute sa place au sport et à la culture en tant que lieux d’expérimentation
de la créativité et du vivre ensemble
Communiquer sur les retours d’expérience, faire connaître les initiatives
Faire émerger, si une Maison des associations est créée sur le site Beaubrun
Tarentaize, un pôle associatif de référence donnant une place privilégiée à
l’Economie Sociale et Solidaire. Intégrer la dimension d’observatoire et constituer par
là un laboratoire de la vie associative
Un Centre en mode doux (pages 33 à 37)
Valoriser les parcours, cheminements piétonniers et thématiques : parcours
chalands, piétons, vélos, touristiques, patrimoniaux…
Continuer l’effort initié en matière de stationnement
Proposer des solutions de repli aux résidents pour le stationnement suite à la
suppression du parking des Ursules
Planifier d’autres parcs relais, y compris par des espaces de mixité de temporalité
Mettre en place une communication attractive : travailler sur les services et la lisibilité
des parcours vers le centre à partir des gares
Résoudre la problématique du dernier kilomètre (aller-retour) à partir des gares et
parcs relais en mobilisant tous types de services nouveaux (véhicules légers…)
Réduire les ruptures de charges, par exemple par une ou deux lignes
supplémentaires passant par Dorian
Progresser dans l’information relative aux transports en commun
Mettre en œuvre, pour les transports en commun, une politique tarifaire incitative et
adaptée au plus grand nombre
Réserver certains espaces des nouvelles lignes de tram à une mixité des usages
avec les bus
Investiguer l’opportunité d’investissement en commun avec d’autres villes afin de
réduire les coûts
Envisager un plan sur trois décennies concernant les gares et les trains : projets de
gares, usages de l’ancienne voie du Zénith à Monthieu, mise en place d’un dispositif
d’écoute des usagers reconnu…
Avis du Conseil de Développement de Saint-Etienne Métropole – Cœur de Ville
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Garantir par l’investissement (tram, trolleybus) la pérennité et le bien fondé des choix
Un Centre vert (pages 37 à 40)
Créer de nouveaux espaces verts en cœur de ville, gratuits et accessibles
Définir un plan de végétalisation.
Mettre en valeur et redonner aux citoyens les parcs du Musée d’Art et d’Industrie, de
l’ex Ecole des Beaux Arts, du Jardin des Plantes
Mettre en réseau les grands espaces verts de l’agglomération (parcs de l’Europe,
Montaud, Jean Marc, Couriot…) en valorisant leur relation par modes doux : maillage
vert
Redonner à l’eau oubliée le droit de cité dans la ville (fontaines, bassins et rivières)
Réserver des espaces de bio-diversité : les choix effectués sur le site de la Doa,
entre le Musée d’Art Moderne et le parc Jean Marc, seront déterminants à cet égard
Etudier l’opportunité du passage d’une trame verte et bleue par le centre de SaintEtienne. Etudier et valoriser tous les avantages ainsi que l’histoire qui peut s’écrire
Favoriser le développement de circuits courts et d’une agriculture de proximité :
AMAP, marché de producteurs de la place Albert Thomas
Valoriser les jardins collectifs urbains ou les jardins partagés
Un nouveau modèle économique et social (pages 40 à 42)
Poursuivre la concertation citoyenne à tous les stades du projet afin que les
habitants, experts d’usage, contribuent pleinement à la définition d’un nouveau mode
de vivre et de percevoir la ville
Construire un projet se refondant avec la culture industrielle du territoire et ses savoir
faire en matière de design, de construction, de formation
Développer le cœur de ville en s’appuyant sur les fondements identitaires de la ville :
solidarité et innovation sociale, enjeux sociétaux
Faire émerger des espaces ou pourraient se croiser les réflexions conduites dans les
nombreux espaces de confrontation amenés à faire naître des idées
Un projet emblématique et pilote (pages 42 à 44)
Faire apparaître la mise en œuvre d’une centralité durable sur Cœur de Ville comme
un signal fort du changement. Le relayer dans ce sens comme vecteur d’attractivité
dans l’ensemble de l’agglomération et même au-delà
Coordonner l’ensemble des efforts mobilisés dans une démarche intégrée afin de
gagner en cohérence et en lisibilité
Mettre en place une pédagogie de projet : il en va de l’adhésion du plus grand
nombre et de la réussite du projet
Avis du Conseil de Développement de Saint-Etienne Métropole – Cœur de Ville
48
Créer un projet réversible : projet évolutif, adaptable, s’inscrivant dans une analyse
prospective
Annoncer que dans certains cas, les choix est, à titre conservatoire, de ne rien faire
sauf à créer les conditions de mieux préserver le futur (ex : site de la Doa, de la
Charité, Ilot Post-Weiss)
Avis du Conseil de Développement de Saint-Etienne Métropole – Cœur de Ville
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Annexes
Membres du groupe de travail : Jean-Pierre Berger, Chantal Blaes, Jean-Michel
Blanchardon, Marc Bonneville, Bruno Clémentin, Nicole Damon, Philippe David,
Jean-François Déral, Gaby Exbrayat, Alain Guibert, Bertrand Lordon, Jean-Pierre
Picolet, Charles Sasso, Jean-Jacques Sauron, Patrick Schaeffer, Jérôme Tardy.
Avec le concours, pour la phase de rédaction, d’Emmanuelle Gallot-Delamézière
Auditions réalisées (17) :
H. Aulagner (chef de projet « cœur de ville »), J. Morel (DGA) Ville de SaintEtienne) et F. Duval (DGA SEM).
Participation à la réunion CCIT, commerçants et Maire à l’ESC le 29/09/10
J. Grenier (président), association Sainté centre ville
F. Gourbeyre (Adjointe à la culture), Ville de Saint-Etienne
E. Bazard (DGA), A. Bonnefond (chef de projet Ursules/Pont de l’Ane), P.Cohadon
(responsable d’opérations), EPASE
J. Galvani (directeur du patrimoine immobilier) et C. Risac (directeur des relations
avec les collectivités publiques), Casino
C. Spérandio (directeur Mission Economie) et E. Gaudineau (Chargé de mission
FISAC), Ville de Saint-Etienne
J. Mazas, M. Bigarnet et F. Bonnet, Cabinet d’architectes OBRAS
P. Celle, Maire de Villars
C. Faverjon, Maire d’Unieux
E. Baudinat (directeur Auchan Centre 2), M. Doué (directeur galerie marchande
Auchan Centre 2) et M. Ciesolka (directeur Auchan Villars)
O. Le Grontec (directeur) et Mme De Rovère (responsable marketing), STAS
M. Azerarak (directeur), FNAC
G. Albouy (présidente du conseil de quartier centre-ville), G. Ryz (conseiller
municipal commerce et artisanat) et membres du Conseil de quartier centre
ville de Saint-Etienne
Etudiants de l’Ecole Nationale d’Architecture de Saint-Etienne
JC. Delorme (VP) et C. Peyrache (chargée de mission), Chambre de Commerce
et d’Industrie
C. Saumet Roche (DGA SEM) et F. Belouanas
SEM)
(Directeur Adjoint Transports
Avis du Conseil de Développement de Saint-Etienne Métropole – Cœur de Ville
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F. Pigeon, (Adjoint à la planification et aménagement urbain), Ville de SaintEtienne
Autres personnes rencontrées ou contactées :
EPURES : Brigitte Bariol et Nathalie Louet
EPORA : Jean Guillet et Véronique Guirimand
EPASE : Sébastien Chambe
Musée d’Art et d’Industrie : Nadine Besse
Amis du Musée d’Art Moderne de Saint-Etienne : Jacques Berlier
Opéra Théâtre : Daniel Bizeray.
Musée de la Mine : Philippe Peyre.
MEDEF : Eric Le Jaouen et Bruno Leprêtre.
Numélink : Guillaume Beyens, Armand Lulka et Pierre-Yves Fraisse.
Chambre des métiers et de l’Artisanat : Messieurs Porteneuve et Soulairac.
Chargé de mission culture SEM : Thibaut Wacheneim.
CPAM : Vincent Verlhac
TOTEM : Bernard Fayolle, Rémi Guyot, Stéphane Devrieux, Henri Duplain
Comédie de Saint-Etienne : Arnaud Meunier
Pôle Optique Rhône-Alpes : Pierre-Jean Crépin
Collectif Designer+ : Jacques Bois et Philippe Jambresic
Fédération du BTP, architectes, promoteurs, bailleurs sociaux, COBATY
Direction Départementale des Territoires de la Loire : Romain Grenier et
Joël Thollet
2 groupes d’étudiants de l’ISEAG, Master 2 (Université Jean Monnet)
Plus un grand nombre de citoyens de la ville et de l’agglomération
Avis du Conseil de Développement de Saint-Etienne Métropole – Cœur de Ville
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Le projet sous l’angle de la concertation9
9
Extrait du document « Saint-Etienne aménage son centre-ville, partagez vos idées, du 15 septembre au 30
novembre 2009 ».
Avis du Conseil de Développement de Saint-Etienne Métropole – Cœur de Ville
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Les objectifs politiques poursuivis:
La mise en place d’un nouveau schéma d’accessibilité
La volonté d’augmenter le dynamisme commercial du projet
L’amélioration de la qualité et du cadre de vie
Les éléments du programme Cœur de Ville:
Le centre ville devient pour les voitures un lieu de destination et non plus un
lieu de passage
Des transports en commun plus efficaces pour une desserte directe et
immédiate
Des itinéraires vélos et piétons pour des déplacements propres, respectueux
de l’environnement
Le partage de l’espace public pour le respect de tous, particulièrement du
piéton
Garantir la dynamique économique et l’animation du centre ville
Une ville plus belle et plus agréable à vivre
Redécouvrir les caractéristiques architecturales et historiques du centre ville
Un centre ville plus pratique, plus moderne et créatif, des usages redéployés
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