Research Paper No. 2004/18 Analyse du Processus de - unu

Transcription

Research Paper No. 2004/18 Analyse du Processus de - unu
Research Paper No. 2004/18
Analyse du Processus de Convergence
Dans la Zone UEMOA
Lambert N’galadjo Bamba*
Février 2004
Résumé
L’objectif de cet étude est d’analyser l’état de la convergence dans l’UEMOA, de 1980 à 2001,
à travers les critères de convergence définis dans son pacte de convergence. On utilise
l’approche méthodologique de Haldane et Hall (1991) pour appréhender la dynamique des
variables économiques du pacte. La convergence est évaluée par rapport aux réalisations de la
Côte d’Ivoire et aux critères de l’UEMOA: le solde budgétaire, le taux d'inflation, les arriérés de
paiements, la masse salariale, les dépenses en capital, le déficit extérieur et la pression fiscale.
On trouve que la mise en œuvre du pacte a accéléré l’alignement de certains pays membres sur
les performances de la Côte d’Ivoire pour le taux d’inflation. Cela indique le succès de la
politique monétaire de la banque centrale. Mais la divergence s’est manifestée pour les critères
budgétaires, qui indique un problème concernant la politique fiscale.
Mots clés: UEMOA, union monétaire, convergence
clas. JEL: E52, F42, O55
Copyright  UNU-WIDER 2004
* Chercheur Senior de la Cellule d’Analyse des Politiques Economiques (CAPEC) Centre Ivoirien de
Recherches Economiques et Sociales (CIRES), enseignant à l’UFR de Sciences Economique et de
Gestion (UFR-SEG), Université de Cocody-Abidjan et actuellement Secrétaire Permanent du Comité
National de Politique Economique (CNPE-CI) de la Direction Générale de l’Economie, Ministère de
l’Economie et des Finances. L’auteur reste redevable à l’ACBF qui est le sponsor principal de la CAPEC.
This study has been prepared within the UNU-WIDER project on ‘Long-Term Development in the CFAzone Countries of Sub-Saharan Africa’, directed by David Fielding.
UNU-WIDER gratefully acknowledges the financial contribution to the project by the Finnish Ministry
for Foreign Affairs.
UNU-WIDER also acknowledges the financial contributions to the research programme by the
governments of Denmark (Royal Ministry of Foreign Affairs), Norway (Royal Ministry of Foreign
Affairs), Sweden (Swedish International Development Cooperation Agency – Sida) and the United
Kingdom (Department for International Development).
ISSN 1810-2611
ISBN 92-9190-597-6 (internet version)
The World Institute for Development Economics Research (WIDER) was
established by the United Nations University (UNU) as its first research and
training centre and started work in Helsinki, Finland in 1985. The Institute
undertakes applied research and policy analysis on structural changes
affecting the developing and transitional economies, provides a forum for the
advocacy of policies leading to robust, equitable and environmentally
sustainable growth, and promotes capacity strengthening and training in the
field of economic and social policy making. Work is carried out by staff
researchers and visiting scholars in Helsinki and through networks of
collaborating scholars and institutions around the world.
www.wider.unu.edu
[email protected]
UNU World Institute for Development Economics Research (UNU-WIDER)
Katajanokanlaituri 6 B, 00160 Helsinki, Finland
Camera-ready typescript prepared by Janis Vehmaan-Kreula at UNU-WIDER
Printed at UNU-WIDER, Helsinki
The views expressed in this publication are those of the author(s). Publication does not imply
endorsement by the Institute or the United Nations University, nor by the programme/project sponsors, of
any of the views expressed.
1
Introduction
L’idée de coopération, voire d’intégration des économies n’est pas nouvelle en Afrique
et particulièrement dans la Zone Franc. Les sigles tels que CEAO, CEDEAO, UDEAC,
UMOA, OAMCE, etc., sont évocateurs de multiples tentatives d’intégration
économique régionale en Afrique, abandonnées pour les unes et en cours pour les
autres. Les traités portant création de l’UEMOA1 et de la CEMAC2 ne sont rien d’autre
qu’une étape supplémentaire de processus entamés depuis les indépendances. Dans cette
étape le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Niger, le Sénégal, la
Guinée Bissau et le Togo, qui constituent l’UEMOA, ont voulu adjoindre à l’Union
Monétaire qu’ils pratiquent depuis l’époque coloniale et aujourd’hui dans le cadre de
l’UMOA, une véritable intégration de leurs économies.
Ce nouvel intérêt exprimé pour le regroupement régional à la suite de l’échec de la
CEAO et de l’apathie de la CEDEAO, est apparu comme une réaction au marasme
économique qui frappe ces pays depuis le début des années quatre-vingt. En outre,
aujourd’hui, avec le phénomène de la mondialisation, l’intégration apparaît aussi
comme un facteur essentiel de développement. En effet, ne pouvant se soustraire de
l’hégémonie de ‘l’économie mondialisée’ pour utiliser l’expression de Robert Reich,
l’intégration est une réaction légitime pour les pays en développement.
La nouvelle approche de l’intégration des économies au sein de l’UEMOA comporte un
mécanisme de Surveillance Multilatérale dont le but est, essentiellement, d’assurer la
convergence des économies. La convergence est la baisse progressive des écarts
d’indicateurs économiques entre plusieurs pays. Elle vise à rapprocher le comportement
des Etats en matière de politiques économiques et structurelles. La convergence
recouvre généralement deux schémas distincts non exclusifs: la convergence nominale,
qui porte sur l’évolution des variables coûts et prix, ainsi que leurs déterminants sousjacents (taux d’intérêt, taux de change et ratios des finances publiques) et la
convergence réelle dont le champ d’expression est le rapprochement des niveaux de vie
et /ou l’atténuation entre les différences structurelles. Cette dernière s’analyse
généralement sous l’angle du rattrapage économique.
Dans la littérature spécialisée, il existe toute une controverse sur le schéma séquentiel à
suivre pendant le processus de convergence. Pour les théoriciens de la zone monétaire
optimale (ZMO), l’accent devrait plutôt être mis sur la convergence réelle qui induira,
par la suite, la convergence nominale. A l’opposé, l’UEMOA, imitant l’Union
Européenne a opté pour une convergence nominale en espérant que celle-ci induira la
convergence réelle. Or, Loufir et Reichlin (1993) étudiant le processus de convergence
entre la CEE et l’AELE ont révélé que la recherche d’une convergence nominale est
coûteuse pour les pays les plus ‘pauvres’ du groupe, ce qui peut, par conséquent,
susciter des comportements de resquilleurs face à des chocs asymétriques.
1
Le traité de l’UEMOA, outre la monnaie commune qu’est le franc CFA, repose sur cinq piliers à
savoir: (i) la réalisation d’une union douanière; (ii) la création d’un marché commun; (iii)
l’harmonisation des politiques sectorielles; (iv) la création d’un système institutionnel supranational;
et (v) la mise en place d’un dispositif de surveillance multilatérale pour assurer la convergence des
politiques macro-économiques.
2
Le traité portant création de la CEMAC a été signé le 16 Mars 1994 à N’djamena au Tchad, les
parlementaires devant le ratifier pour sa mise en place effective.
1
Conscients que de tels comportements seraient dommageables pour le processus
d’intégration économique et monétaire, les pays de l’UEMOA ont conclut un Pacte de
Convergence, de Stabilité, de Croissance et de Solidarité, sous la forme d’un Acte
additionnel au Traité. Le respect des critères de convergence retenus dans ce pacte, est
censé assainir la situation économique et les politiques macroéconomiques des pays de
l’Union et assurer une évolution harmonieuse et sans ‘cavalier solitaire’ des pays
membres.
Dans son application, l’UEMOA s’était fixé comme horizon de convergence le 31
décembre 2002 mais, à cette échéance, l’horizon a été reporté en 2005.3 Plusieurs
études4 ont analysé les difficultés pour les pays de l’UEMOA à remplir les critères de
convergence retenus, certaines5 plus pessimistes considérant improbable cette
convergence. Aussi, une analyse de l’état du processus de convergence dans l’Union
s’impose-t-elle, à la suite du report de l’horizon.
La présente étude s’inscrit dans cette optique. Elle tente d’apprécier l’allure de la
convergence des Etats membres. Plus spécifiquement, il s’agit d’apprécier dans quelle
mesure l’on peut dire si oui ou non, les Etats membres de l’UEMOA ont entamé un
processus de convergence, et si oui, avec quelle dynamique et vers quelle cible
convergent-ils?
L’étude porte sur la période 1980-2001. Ce choix trouve son explication à travers deux
faits majeurs. D’une part, la décennie 80, décennie des programmes d’ajustement, avait
comme conséquence la convergence des politiques économiques du fait de ces
programmes à travers les réformes fiscales et sectorielles et, d’autre part, l’adoption et la
mise en oeuvre du pacte de convergence à partir du 21 décembre 1999.6
La suite de l’étude comprend cinq sections: la section 2 procède à une brève revue de la
théorie de la ZMO avec ses récents développements; la section 3 expose les différentes
mesures de la convergence ainsi que la méthodologie de l’étude; la section 4 procède à
une analyse descriptive des critères de convergence, la section 5 étant consacrée à
l’analyse empirique, et enfin, la section 6 permet de conclure.
3
Cf. Acte additionnel n°03 / 03 / 2003 modifiant l’Acte additionnel n°04/99 du 08 décembre 1999. Ce
report a été motivé par le constat qu’aucun Etat membre ne respectait à cette date l’ensemble des
critères d’une part et, du désir d’harmoniser l’horizon de convergence avec les autres pays de la
CEDEAO qui forment la deuxième zone monétaire ouest-africaine, les deux unions monétaires devant
normalement fusionner en fin 2005.
4
Voir Ousmane Doré et Paul Robert Masson (2002), David Fielding et Kalvinder Shields (2001),
David Fielding (1996, 2002), Mahamudu Bawuma (2002), Xavier Debrun, Paul Masson et Catherine
Patillo (2002), David Stasavage (1997), D. M. Guillaume et David Stasavage (2000), par exemple,
entre autres études récentes.
5
Voir Célestin Monga (2000).
6
Date d’entrée en vigueur du Règlement n°11/99/CM/UEMOA portant modalités de mises en œuvre du
Pacte.
2
2
La théorie de la ZMO et ses développements récents
La théorie économique, depuis plus d’une trentaine d’années, s’est efforcée de répondre
à la question de l’optimalité des zones monétaires, à savoir: à partir de quels critères
peut-on considérer que des espaces économiques nationaux ont intérêt à se rassembler et
à ne former qu’une seule zone monétaire marquée soit, par l’existence d’une monnaie
unique soit, par structure de parité fixe et irrévocable? Dans cette section, nous
présenterons brièvement les principales théories de la ZMO et leurs récents
développements intervenus à la lumière des faits nouveaux.
2.1 Théorie de la zone monétaire optimale
La nouvelle donne de l’architecture de l’économie mondiale notamment avec la
constitution des ensembles régionaux, parallèlement à la globalisation, fait renaître le
débat sur les zones monétaires. Aussi, assiste t-on à une floraison d’études et de travaux
de recherche pour tester la pertinence de l’analyse théorique à la lumière des faits.
La constitution d’une union monétaire implique l’abandon de la politique monétaire à
une instance supranationale (banque centrale). Cette disposition est susceptible
d’engendrer des coûts qui peuvent mettre en mal l’Union. C’est pourquoi, la théorie de
la zone monétaire, définie au départ par Mundell (1961), énumère les critères que
doivent remplir les pays candidats à une Union Monétaire pour minimiser les coûts liés
à l’abandon de l’instrument monétaire. A la suite de Mundell, plusieurs autres critères
ont été définis, notamment par McKinnon (1963), Kenen (1969), Ingram et Johnson
(1969), Cooper (1977) et Kindelberger (1986). Nous exposerons ici brièvement ces
différents critères.
2.1.1 Une forte mobilité du facteur travail ou une forte flexibilité des salaires et des
prix Mundell (1961)
Pour Mundell, une ZMO est un espace économique où les facteurs de production sont
mobiles et où les régions sont touchées de façon symétrique par des chocs. Les nations
ont intérêt à former une zone monétaire si et seulement si la mobilité des facteurs à
l’intérieur de la zone qu’elles constituent est plus élevée qu’avec l’extérieur.
Cette thèse s’explique par le fait que la mobilité des facteurs est capable de corriger les
déséquilibres suite à un choc (interne ou externe) sans recours au taux de change. Pour
l’illustrer, considérons deux pays A et B engagés dans un processus d’intégration. Soit
alors un choc qui déplace la demande du pays A vers celle du pays B. En l’absence de
mobilité des facteurs, on assiste à une surévaluation de la monnaie du pays A, un déficit
de la balance des paiements, une baisse de la production et du chômage tandis que dans
le pays B, c’est le phénomène inverse. La mobilité de la main d’œuvre permet de
résorber le chômage, de réduire la demande et le déficit commercial dans le pays A et
puis de provoquer la hausse des salaires dans le pays B. Pour que le mécanisme
d’ajustement soit efficace, il est nécessaire que les prix et les salaires soient flexibles.
Sinon, on peut s’attendre à une dépréciation de la monnaie qui compromet l’Union
Monétaire.
Pour McKinnon, cette explication n’est pas satisfaisantede sorte qu’il en propose une
autre.
3
2.1.2 Le taux d’ouverture: McKinnon (1963)
A la suite de Mundell, McKinnon postule que la constitution d’une zone monétaire tient
plus à l’ouverture des économies qu’à la mobilité des facteurs. Il définit l’ouverture
d’une économie comme étant le rapport des biens échangeables sur les biens non
échangeables, soit les importations et exportations rapportées au PIB. Dès lors, pour
McKinnon, les risques liés à l’abandon du taux de change diminuent avec le degré
d’ouverture des économies et de l’intensité de leurs échanges réciproques. En effet les
économies très ouvertes, donc fortement interdépendantes, sont sans cesse exposées aux
chocs externes. Par conséquent, les économies ouvertes ont intérêt à constituer une zone
monétaire pour éliminer les risques du taux de change qui sont sources de fortes
instabilités. Kenen montrera que cette explication de McKinnon, elle aussi, n’est pas
suffisante.
2.1.3 La nature de la spécialisation: Kenen (1969)
Kenen met l’accent sur les structures des économies candidates à l’Union Monétaire. Il
montre alors que les économies ayant une structure productive diversifiée, résistent
facilement aux chocs, à cause du décalage conjoncturel. En effet les chocs ne peuvent
atteindre simultanément tous les secteurs de l’économie. En conséquence, les pays qui
ont un haut degré de diversification peuvent fixer leur taux de change, donc constituer
une zone monétaire.
Cette proposition, tout comme les deux précédentes, néglige le jeu de la sphère
financière qui, on le sait, joue un rôle de plus en plus important dans la détermination
des taux de change. C’est pourquoi, Ingram et Johnson proposent eux, d’en tenir
compte, ce qui modifie le critère d’optimalité de la zone monétaire.
2.1.4 L’intégration financière et fiscale: Ingram et Johnson (1969)
Ces deux auteurs introduisent la sphère financière dans l’analyse de la zone monétaire
optimale. Selon eux, la faible mobilité de la main d’œuvre peut être suppléée par la
mobilité du capital. En effet la mobilité totale des capitaux et la libéralisation des
services financiers permettent de corriger les déséquilibres de la balance des paiements
sans pression sur le taux de change et sur les taux d’intérêt. Cette approche se fonde sur
le fait que les capitaux ont tendance à se déplacer plus rapidement que la main d’œuvre.
Aussi, pour qu’une zone monétaire soit optimale il faut qu’elle soit totalement intégrée
d’un point de vue financier.
Par ailleurs, le fédéralisme fiscal permet de compenser le manque d’ajustement du taux
de change, et d'atténuer l’effet des chocs asymétriques. Ce mécanisme d’ajustement
joue à travers les transferts des pays excédentaires vers les pays déficitaires. Cooper
d’une part, et Kindelberger de l’autre, poussent alors l’analyse au-delà de la nature
d’actif financier de la monnaie en la considérant comme un bien collectif. Dès lors, le
critère d’optimalité de la zone monétaire trouve ses fondements dans la structure des
préférences des agents économiques.
2.1.5 L’homogénéité des préférences: Cooper (1977), Kindelberger (1986)
Pour Cooper (1977) et Kindelberger (1986), l’Union Monétaire est, avant tout, un bien
collectif, manifestation de la demande commune des Etats membres. Les pays membres
4
qui ont des relations commerciales intenses et qui expriment des préférences similaires,
aussi bien pour les biens privés que pour les biens collectifs, remplissent les conditions
pour former une zone monétaire optimale. Il est alors plus aisé de faire des compromis
en matière de politique économique dans la zone constituée à cause de l’homogénéité
des préférences.
Finalement, on peut admettre que tous les critères énoncés ci-dessus, plus qu’ils ne
s’excluent, sont plutôt complémentaires pour définir la zone monétaire optimale. Aussi,
de récents travaux tentent-ils de formaliser les grands principes de la ZMO ainsi définie
pour apprécier la pertinence de ces critères à la lumière des faits, dans des modèles
d’équilibre général.
2.2 Formalisation de la ZMO dans le modèle d’équilibre général
La littérature économique sur la formalisation des théories de la ZMO dans des modèles
d’équilibre général peut être classée en deux catégories selon la les caractéristiques
pertinentes du régime de change. Bayoumi (1994), Ricci (1997) et Beine et Docquier
(1998) proposent un modèle d’équilibre général qui formalise les critères de Mundell,
de McKinnon et de Kenen. Leur analyse prend en compte la rigidité des prix et des
salaires. Un autre groupe de travaux dus à Helpman et (1982), Neumeyer (1998) ont,
quant à eux, focalisé leur attention sur l’imperfection du marché financier dans le
modèle d’équilibre général.
2.2.1 ZMO dans le modèle d’équilibre général avec rigidité des prix
Le modèle de Bayoumi (1994) retient un partitionnement du monde en régions, chacune
étant spécialisée dans la production d’un bien donné. Il suppose ensuite que les salaires
sont rigides à la baisse en période de faible demande. Cependant son modèle n’explicite
pas le rôle des actifs financiers ni de la politique budgétaire. Chaque pays a la liberté de
choisir sa propre monnaie ou de participer à l’Union Monétaire. Ce modèle permet
d’obtenir les résultats suivants: d’une part, l’Union Monétaire accroît le bien être à
l’intérieur de la zone tandis qu’il le réduit à l’extérieur et, d’autre part, l’adhésion d’un
nouveau membre accroît les bénéfices des adhérents précédents.
Le modèle de Ricci (1997) cherche, quant à lui, à tester la pertinence des arguments
monétaires et réels de la théorie traditionnelle de la zone monétaire optimale. Il
considère deux pays, deux biens ricardiens (échangeable et non échangeable), des
préférences aléatoires pour la monnaie et pour les biens, le taux de change, les coûts de
transactions (commerciales) et des rigidités nominales. Les préférences sont supposées
différentes entre les pays pour apprécier l’effet du taux d’ouverture et de la symétrie des
chocs sur la désirabilité de l’Union Monétaire. Deux cas de figures ont été envisagés
dans la résolution du modèle: main d’œuvre mobile et immobile. L’unique résultat de
cette résolution est l’ambiguïté des gains de l’ouverture des économies remettant ainsi
en cause le critère de McKinnon. En effet, Ricci aboutit à la conclusion que l’ouverture
croissante des économies, en accroissant l’ampleur des chocs réels, réduit les bénéfices
nets de l’Union Monétaire.
Beine et Docquier (1998) adoptent un modèle dynamique. Ils supposent, dans leur
modèle, la concurrence parfaite, un ajustement lent des salaires à la baisse et deux biens
(échangeable et non échangeable) par pays. Le travail est l’unique facteur de production
5
et peut se déplacer entre Etats en réponse aux variations de revenus. Ils supposent
également l’absence de marché financier.
La dynamique du modèle provient de l’ajustement lent des salaires, de la migration
graduelle de la force de travail et de l’asymétrie des chocs due à l’élargissement du
marché et de l’intégration monétaire. Les résultats obtenus de la résolution de ce
modèle, concordent avec ceux de Ricci. Toutefois, on note deux différences
importantes: premièrement, la mobilité de la main d’œuvre, tout en réduisant les
différences de revenu, accroît le chômage et, deuxièmement, l’ouverture des économies
accroît, sans ambiguïté, la désirabilité de l’Union Monétaire. En présence du
fédéralisme budgétaire, Beine et Docquier affirment que l’Union Monétaire n’est
désirée que si les coûts de transactions excèdent 1.2% du PIB. Dans le cas contraire ce
seuil est fixé à 1.6%.
A côté de la rigidité des prix dans l’analyse, les récents développements de l’analyse de
la ZMO ont aussi mis l’accent sur l’imperfection des marchés.
2.2.2 Modèle d’équilibre général avec marchés financiers imparfaits
Si l’on admet que les marchés financiers sont imparfaits, il devient difficile de s’assurer
contre les chocs affectant les revenus du travail. Aussi, certaines études retiennent-elles
l’hypothèse d’imperfection des marchés financiers dans leurs analyses des ZMO. Celle
de Helpman et Razin (1982) fait une comparaison des régimes de change dans un
modèle d’équilibre général à deux périodes. La conclusion principale de leur travail est
que les fluctuations monétaires résultant de chocs réels, engendrent des variations du
taux de change. Ces variations ne sont bénéfiques que si elles créent des opportunités
d’assurance dans les échanges d’actifs nominaux. L’explication sous-jacente à cette
conclusion est qu’il se crée un écart entre les gains réels exprimés dans des unités
monétaires différentes.
Neumeyer (1998) utilise un modèle similaire mais étend l’analyse aux chocs politiques.
La pertinence d’une telle approche tient au fait que les décisions de politiques
économiques, notamment, les différents taux de rattachement des monnaies, les
politiques de lutte contre l’inflation, résultent pour la plupart de décisions politiques.
Neumeyer montre alors que la flexibilité des taux de changes en réaction aux chocs
réels, favorise une meilleure allocation des ressources. Mais, les chocs politiques
réduisent l’efficacité des marchés financiers. Ce résultat est dû au fait qu’en présence
des chocs politiques, les variations des variables nominales se transmettent aux gains
réels des contrats financiers (en valeurs nominales). Au-delà de ces résultats, la
conclusion fondamentale de son analyse est que l’adhésion à une Union Monétaire
accroît le bien-être si les gains issus de l’élimination du risque de change excèdent les
coûts de réduction des divers instruments financiers dans l’économie.
Les récents développements de la théorie de la ZMO, notamment l’approche par le
modèle d’équilibre général, révèlent toute la complexité à remplir les critères de la zone
monétaire optimale. Pour réduire les externalités négatives de l’intégration économique
et politique, tous conviennent aujourd’hui de la nécessité de faire converger les
économies.
6
2.3 La problématique de la convergence
A la pratique, la constitution des zones monétaires obéit plus à la logique politique
qu’aux théories ci-dessus exposées. L’exemple de l’Union Européenne et celui de
l’UEMOA en sont des exemples palpables. En Europe, les gouvernements ont souvent
eu recours au référendum pour décider de leur adhésion à la zone euro. Pour le cas
particulier de l’UEMOA, les liens historiques ont, en grande partie, milités en faveur de
la constitution de cette zone. Aussi, c’est après coup que l’on cherche à faire respecter
aux économies l’un et/ou l’autre des critères de convergence retenus.7
L’intégration économique et politique par la convergence, a par ailleurs suscité un grand
nombre de travaux empiriques. Suivant les travaux pionniers de Baumol (1986),
plusieurs études empiriques ont été entreprises sur les modèles de convergence. Ces
travaux utilisent deux principales approches méthodologiques. La première, relative aux
données en coupe instantanées, propose deux concepts que sont la convergence β et σ,
Barro et Sala I Martin (1990). La seconde, considérant la convergence comme un
processus stochastique, a recours aux propriétés des séries temporelles, Bernard et
Durlauf (1991).
L’objectif de notre étude étant d’appréhender la dynamique de la convergence au sein
des pays de l’UEMOA, celle-ci se situe dans la problématique générale de la
convergence. De ce fait l’approche méthodologique que nous utilisons s’apparente à la
seconde approche ci-dessus citée. Elle trouve son origine chez Haldane et Hall (1991)
qui ont, dans cette logique, étudié le différentiel d’inflation entre l’Allemagne et certains
pays européens d’une part et, l’économie mondiale et les pays européens, d’autre part.
Dans leur travail, Haldane et Hall ont pu, par ailleurs, évaluer l’impact de la politique
monétaire de l’Allemagne sur les cours des autres monnaies européennes. Loufir et
Reichlin (1993) utilisent la même méthodologie pour analyser la convergence réelle et
nominale parmi les pays la Communauté Européenne et de l’AELE et leur modèle a été
repris pour une application empirique aux pays de l’UEMOA par Bamba et Diomandé
(2000).
La présente étude se situe dans la lignée des travaux de Haldane et Hall tout en adaptant
la méthodologie aux réalités du Pacte de convergence, de stabilité de croissance et de
solidarité de l’UEMOA, contrairement à Bamba et Diomandé (2000). La section
suivante expose les différentes mesures de la convergence ainsi que la méthodologie de
l’étude.
3
Mesures empiriques de la convergence
Si la notion de convergence est clairement définie en mathématique et en statistique,
elle est, par contre, peu précise en économie. Le principe de la convergence est évoqué
dans plusieurs contextes en économie avec des approches méthodologiques différentes,
parfois sans aucun rapport. Cette section revient sur ces définitions économiques de la
7
Les efforts en faveur de la convergence dans l’UEMOA sont manifestés à travers la surveillance
multilatérale prévue aux articles 63 à 75 du Traité de l’UEMOA et du Règlement
n°11/99/CM/UEMOA.
7
convergence et les différents tests statistiques y afférents afin de ressortir l’opportunité
et la pertinence de la conception et la méthodologie retenues dans la présente étude.
3.1 Définition
Intuitivement, la convergence signifie que la différence entre deux variables devient
arbitrairement petite (ou converge vers une constante α) dans le temps, soit de manière
formelle:
lim ( X t − Yt ) = α
t→∞
On peut étendre cette définition aux variables aléatoires comme c’est le cas de la plupart
des variables économiques: on parle alors de convergence stochastique pour décrire
pareille situation en économie. Ainsi, si nous considérons deux variables
macroéconomiques Xit et Xjt., on dit que Xit et Xjt convergent aléatoirement dans le
temps si:
∀ ε ≈ 0 , ∃ t∗/ ∀ t ≥ t* E(Xit-Xjt) ≤ ε oừ E représente l’espérance mathématique.
Dans la pratique, il se pose le problème de la matérialisation concrète de cette
définition, c’est-à-dire sa quantification. Aussi, plusieurs indicateurs sont-ils utilisés
pour mesurer de manière empirique la convergence. La suite de la section fait une brève
revue des tests empiriques de la convergence que l’on rencontre, fréquemment, dans la
littérature économique.
3.2 Tests empiriques
L’on retiendra ici les tests qui ont été les plus utilisés dans les travaux empiriques
récents réalisés par les économistes et qui peuvent être classés en quatre catégories
comme il suit.
3.2.1 Indicateurs de dispersion
Cette méthode consiste à évaluer la dispersion de séries, en coupe instantanée, pour un
panel de pays, sur une période donnée. Il y a convergence lorsque la dispersion baisse
au cours du temps. L’inconvénient majeur de cette approche est sa sensibilité aux
perturbations.8 Un autre inconvénient est le choix de référence pour certaines variables
économiques notamment les agrégats indexés (taux d’inflation, indices de prix) qui
entraîne arbitrairement la nullité de l’indicateur de dispersion.
8
Pour plus d’information voir Barro et Sala-i-Martin, la croissance économique 1996, pp. 424
Ediscience International
8
3.2.2 Test de convergence basé sur les paramètres des modèles économétriques
Selon cette approche, pour un panel de pays, il y a convergence si les coefficients des
différents modèles économétriques sont similaires pour l’ensemble des pays. Artis et
Omerod (1991) ont utilisé cette approche pour estimer des équations de revenu et
examiner les coefficients de l’inflation anticipée afin d’apprécier la différence des
rigidités nominales et réelles des salaires entre les pays européens. En pratique, on teste
plutôt les changements structurels des modèles à travers la modélisation VAR (Vector
Auto Regressive). L’inconvénient majeur d’une telle approche réside dans l’échec des
modèles VAR à faire des prévisions au-delà de l’échantillon.
3.2.3 Test de régression vers la moyenne
Cette méthode est fondée sur des régressions, parmi les pays, de la moyenne des taux de
croissance du PIB réel par tête sur les niveaux initiaux de la même variable. Le
raisonnement consiste alors à postuler que, s’il y a convergence des niveaux, les pays
dont le niveau initial était faible devrait croître plus rapidement: le coefficient de
régression devrait être, en l’occurrence, négatif [Barro (1990); Baumol (1986); Barro et
Sala-i-Martin (1990); De Long (1988)]. Dans la plupart des études, les résultats de ce
test, mené sur un grand nombre de pays, tendent à conforter l’idée d’une convergence
réelle. Cependant, cette procédure est sujette à quelques critiques notables.
Tout d’abord, si les variables ne sont pas stationnaires, les conditions ne sont pas bien
définies. Ensuite, comme l’a souligné Quah (1990), la corrélation simple entre les
conditions initiales et la moyenne des taux de croissance n’apporte pas d’information
concernant la convergence: en effet, alors qu’avec des séries suffisamment longues, par
la loi des grands nombres, la moyenne des taux de croissance des différentes économies
converge en probabilité vers le même chiffre, les conditions initiales sont, elles,
indépendantes de la taille de l’échantillon. Si les différences premières du PIB sont
stationnaires la moyenne sur l’échantillon des taux de croissance des différentes
économies analysées converge vers une grandeur indépendante des conditions initiales.
Par conséquent, tout estimateur de corrélation entre la moyenne des taux de croissance
et des conditions initiales tend, en probabilité, vers zéro, que le pays converge ou pas.
3.2.4 Test de coïntégration
La convergence entre deux variables macroéconomiques implique que leur différence
soit une variable stable. Aussi, deux séries non stationnaires, ne convergent que si elles
sont coïntégrées. La coïntégration apparaît alors comme une condition nécessaire, mais
non suffisante pour assurer la convergence. D’autres conditions sont nécessaires pour
que la coïntégration soit une condition suffisante. Considérons deux variables XIt et XJt.
Elles convergent si:
•
•
•
XIt et XJt sont coïntégrées
le vecteur coïntégrant est (1, -1)
la différence entre XIt et XJt est stationnaire et de moyenne nulle.
Ici aussi, l’on relève une insuffisance fort gênante pour cette méthode: si la convergence
est perçue comme un processus graduel et continuel, alors le test de coïntégration ne
peut pas saisir ce processus. En effet, la coïntégration ne peut que permettre de capturer
9
de manière ponctuelle si oui ou non, il y a eu convergence. Elle demeure muette quant à
la dynamique du processus.
3.3 Méthodologie basée sur le filtre de kalman
Considérons la variable macroéconomique X.t pour le pays I et pour deux pays
références A et B. Nous voulons savoir si le pays I tend vers le pays A ou vers le pays B
et à quelle vitesse. Dans ce but nous pouvons effectuer la régression, suivante:
XAt – XIt=aIt+bIt(XAt – XBt)+uIt
(1)
où uIt est un bruit blanc.
L’évolution temporelle des paramètres aI et bI donne quelques éléments d’information
sur la convergence. Nous dirons que le pays I converge c’est-à-dire a entamé un
processus de convergence vers le pays A si:
Elim(bIt)=0
et
Elim(aIt)=0
Inversement, si le pays I converge vers le pays B, nous aurons alors:
Elim(bIt)=1
et
Elim(aIt)=0
Le modèle (1) peut être estimé grâce au filtre de Kalman. Les évènements possibles
quand aIt tend vers zéro, sont les suivants:
(a) Elim(bIt)=0, auquel cas XIt=XAt
(b) Elim(bIt)=1, auquel cas XIt = XBt
Ensuite, quand XAt<XBt, trois cas de figures sont possibles:
(c) 0<Elim(bIt)<1, auquel cas XAt < XIt < XBt
(d) Elim(bIt)>1, auquel cas XAt<XBt<XIt
(e) Elim(bIt)<0, auquel cas XIt<XAt<XBt
Enfin, quand XAt>XBt, trois autres cas sont possibles:
(f) 0<Elim(bIt)<1, auquel cas XAt<XIt<XBt
(g) Elim(bIt)>1, auquel cas XIt<XBt<XAt
(h) Elim(bIt)<0, auquel cas XBt<XAt<XIt
Il faut souligner que si la variance des coefficients ait n’est pas finie, l’hypothèse de
convergence ne peut s’appliquer. En d’autres termes, cette définition de la convergence
10
est plus faible que celle du test de coïntégration évoqué plus haut. Toutefois, la
représentation graphique des (bIt) estimés indique vers quelle situation le pays I
converge et à quelle vitesse. La dynamique du processus de convergence est ainsi
capturée, ce qui est un gain important par rapport au test de coïntégration.
Cette méthode, initialement proposée par Haldane et Hall (1991), apparaît ici comme
celle qui est la plus adaptée à notre étude. En effet, dans son pacte de convergence,
l’UEMOA s’est fixé un cadre de convergence en deux étapes: la période du 1er janvier
2000 au 31 décembre 2005, la phase de convergence et, à partir du 1er janvier 2006, la
phase de stabilité. Pendant la phase de convergence, les Etats membres élaborent des
programmes de convergence avec des objectifs annuels assurant le respect des critères à
l’horizon de convergence qui est la 31 décembre 2005. Ainsi qu’il apparaît, la
convergence dans l’UEMOA est donc un processus dynamique. De ce fait, le test de
coïntégration ne se prête pas au cadre de notre analyse d’autant plus que l’horizon de
convergence n’est pas encore atteint. Il nous faut dès lors recourir à une méthodologie
qui prend en compte la dynamique de la convergence et qui peut répondre à la double
question: le processus de convergence a-t-il été entamé par les pays et si oui, à quel
rythme convergent-ils?
La version de la méthode que nous utilisons ici est une variante de Haldane et Hall
(1991) et appliquée un peu différemment par Hall, Robertson et Wicksen (1992), Loufir
et Reichlin (1993) puis Bamba et Diomandé (2000).
La méthode comporte, cependant, une ambiguïté, celle du choix des pays de référence
qui peut sembler relever plus ou moins de l’arbitraire.9 Nous procédons ici à un choix
raisonné des références A et B. Ainsi, dans nos régressions nous retenons les critères de
convergence de l’UEMOA comme référence B et la Côte d’Ivoire comme référence A.
Le choix des critères de l’UEMOA comme référence B paraît tout à fait naturel dans la
mesure où ceux-ci constituent la cible in fine du sentier de convergence que l’UEMOA
assigne aux pays membres. Le choix de la Côte d’Ivoire obéit au fait que ce pays
constitue la ‘locomotive économique’ de l’UEMOA.10
4
Analyse descriptive des critères de convergence
Le succès d’une intégration politique et économique dépend du degré de convergence
des économies en jeu. Aussi, l’UEMOA s’est-elle définie un sentier d’évolution des
indicateurs de convergence. L’objet de cette section est de présenter ces critères de
convergence ainsi que leur évolution sur la période d’étude.
9
Ainsi, le choix de la France comme référence dans l’analyse de Bamba et Diomandé (2000), pour la
variable taux d’intérêt n’est plus pertinent à cause de l’avènement de l’euro. Aujourd’hui le franc CFA
est arrimé à l’euro. De même, les choix du Burkina Faso comme référence A pour le déficit budgétaire
et la Côte d’Ivoire pour les autres variables, puis de la moyenne de l’UEMOA comme référence B,
dans la même étude ne sont plus opportuns.
10 La Côte d’Ivoire, avec à peine 23% de la population de l’UEMOA, génère plus de 40% du PIB.
11
4.1 Présentation des critères de convergence
Selon l’Acte additionnel N°04/99 du 8 décembre 1999 modifié par l’Acte additionnel
N°03/2003 du 29 janvier 2003, deux types de critères de convergence sont retenus:
d’une part les critères dits de premier rang et les critères dits de second rang.11 Les
critères de premier rang sont ceux dont le non-respect entraîne la formulation de
mesures correctives et parfois même de sanctions.12 Les critères de second rang sont
considérés comme des repères structurels indicatifs faisant l’objet d’un suivi rigoureux à
cause du rôle déterminant qu’ils jouent dans la réalisation des équilibres internes et
externes des économies. Leur non-respect n’entraîne, cependant pas, la formulation de
mesures correctives ou rectificatives. Toutefois, ils peuvent faire l’objet de
recommandations de politique économique.
4.1.1 Critères de premier rang
Les critères de premier rang sont au nombre de quatre. Ils sont libellés comme suit.
(i) Ratio du solde budgétaire rapporté au PIB nominal (critère clé): il devrait être
supérieur ou égal à 0% en l’an 2002. Critère clé, son non respect donne lieu à des
sanctions.13
(ii) Taux d’inflation annuel moyen: il devrait être maintenu à 3% au maximum par
an;
(iii) Ratio de l’encours de la dette intérieure et extérieure rapportée au PIB nominal: il
ne devrait pas excéder 70% en l’an 2005;
(iv) Arriérés de paiement:
(a)
arriérés de paiement intérieurs: non accumulation d’arriérés sur la gestion
de la période courante;
(b)
arriérés de paiement extérieurs: non accumulation d’arriérés sur la gestion
de la période courante.
4.1.2 Critères de second rang
Ils sont aussi au nombre de quatre:
(i) Ratio de la masse salariale sur recettes fiscales: il ne devrait pas excéder 35%;
11 Cf. article 18 de l’Acte additionnel n°3/2003.
12 Le mécanisme de sanctions prévu à l’article 74 du Traité de l’UEMOA s’applique de plein droit en
phase de convergence comme en phase de stabilité. L’article 15 de l’Acte additionnel n°3/2003
distingue, toutefois, une gradation des sanctions selon la phase, selon l’ampleur de la dégradation et
surtout, selon le critère.
13 Sauf en cas de situation exceptionnelle telle que définie par le Règlement n°11/99/CM/UEMOA,
article 10.
12
(ii) Ratio des investissements publics financés sur ressources internes rapportés aux
recettes fiscales: il devrait atteindre au moins 20%;
(iii) Ratio du solde extérieur courant hors transferts publics par rapport au PIB
nominal: il devrait être supérieur ou égal à -5%;
(iv) Taux de pression fiscale: il devrait être supérieur ou égal à 17%.
Ces critères ainsi définis, répondent à des objectifs spécifiques. En effet, la décennie
quatre-vingt aura été marquée par une dégradation continuelle des déficits budgétaires et
une surévaluation du taux de change réel dans la plupart des pays de l’UMOA et
particulièrement la Côte d’Ivoire. Dans ce contexte de dégradation des finances
publiques, le solde budgétaire a l’avantage de révéler les efforts d’ajustement
nécessaires pour assurer la viabilité des finances publiques qui, à son tour permet
d’établir les conditions d’un endettement soutenable.
L’élimination des arriérés intérieurs et extérieurs accorde une crédibilité à la politique
monétaire dans une zone où l’absence de véritable marché financier a contraint les
gouvernements à financer leurs déficits budgétaires par la création monétaire. De plus,
le respect des critères de second rang vient appuyer l’effort d’ajustement budgétaire
considéré comme la variable clé dans ce processus de convergence, et à redonner un
souffle au secteur privé dans un environnement macroéconomique assaini. La rétention
du taux d’inflation comme critère de convergence obéit à deux logiques précises qui
sont, d’une part de corriger le désalignement du taux de change réel et, d’autre part, de
réaliser un différentiel d’inflation favorable à l’UEMOA par rapport à l’économie
mondiale et plus particulièrement la zone euro, en raison de l’arrimage du franc CFA à
l’euro.
Au total, le Pacte de convergence vise à assurer une meilleure discipline budgétaire en
appui à la politique monétaire commune, afin de créer les conditions propices à la
stabilité des prix et à une croissance forte et durable. Pour cela, le postulat admis
considère que le renforcement de l’assainissement du cadre macroéconomique, afin
d’éliminer tous les facteurs résiduels qui influent sur les déséquilibres globaux et
sectoriels, et la consolidation des gains de compétitivité propres à l’approfondissement
du processus d’intégration des économies de l’UEMOA ainsi que l’intensification des
échanges régionaux et internationaux, en vue d’assurer l’insertion harmonieuse des dites
économies dans l’économie mondiale, constituent la clé du succès.
Ce postulat se fonde sur le fait que, dans le cadre du processus d’unification
économique et monétaire engagé, les actions entreprises dans chaque Etat membre ont
des répercussions sur la réalisation des objectifs communs et des performances
d’ensemble de l’union. En conséquence, il est impérieux d’entretenir la solidarité et
d’organiser la conduite des politiques économiques de manière à permettre la réalisation
d’un équilibre global, meilleur à celui qui résulterait des seules décisions décentralisées
des Etats membres.
L’état de réalisation des critères de convergence au sein de l’UEMOA, selon le dernier
rapport de la surveillance multilatérale se présente comme résumée dans le tableau
comparatif ci-dessous. Il en ressort qu’en fin 2002, seul le Sénégal aurait respecté 7
critères sur les 8 et le Bénin 6. La norme du solde extérieur courant ne serait pas
respectée par ces deux pays avec celle du taux de pression fiscale en plus pour le Bénin.
13
Les autres pays, hormis la Côte d’Ivoire, n’arriveraient même pas à respecter le critère
clé. Sur les trois années, on remarque que peu de pays arrivent à améliorer de façon
régulière leurs performances en nombre de critères respectés. Même les pays les plus
vertueux (Sénégal et Bénin) ont fait mieux en 2000 qu’en 2001 et mieux en 2002 qu’en
2000. Ces mêmes allers-retours se notent pour les autres pays. Cela laisse supposer que
les résultats atteints sont plus conjoncturels que liés à des politiques délibérées visant à
converger. Cette proposition est soutenable si l’on regarde le nombre de pays qui
respectent chacun des critères pris individuellement comme celui de l’inflation ou le
critère clé.
On le voit aussi avec le critère des arriérés de paiement que tous les pays s’engagent à
respecter mais à la fin peu y parviennent. C’est la manifestation même du manque de
volonté délibérée pour converger. De même, le taux de pression fiscale dont le respect
devrait fournir aux Etats membres davantage de ressources pour assurer les équilibres
macroéconomiques, ne l’est pas, là aussi à cause, sans doute de l’existence de groupes
de pression et/ou de préférences plus forte pour la non convergence compte tenu des
coûts politiques attendus.
Ces constats tendent à confirmer les résultats d’études antérieures telles que Fielding et
Shields (2001) qui notent que les différences des caractéristiques économiques des pays
qui se soumettent à une même politique monétaire commune en augmente les difficultés
toutefois que ces différences sont significatives. Cela est particulièrement vrai pour les
pays membres de l’UEMOA où certains sont sahéliens et sans ouverture maritime
(soumis donc à des conditions climatiques fort déterminantes pour les performances
macroéconomiques) d’autres forestiers et côtiers, certains avec un secteur manufacturier
pratiquement inexistant et d’autre où celui-ci représente déjà pour du tiers de l’activité
économique, etc. de même, Fielding (2002) montre qu’en l’état actuel des choses, la
nécessité pour les ‘petits’ pays pour être membre de l’Union dépendra de la valeur
monétaire qu’ils accorderont à une faible inflation sur le long terme comme cela se
produit dans l’UMOA.
Enfin, on peut reprendre aussi la conclusion de Thisen (2002) qui remarque que le degré
d’optimalité de la zone CFA a baissé après la dévaluation de 1994 et que l’UEMOA
était plus une union monétaire encore assez loin de devenir un marché commun. Bien
que partageant une monnaie commune, les pays de la zone CFA ne sont pas intégrés
horizontalement mais plutôt verticalement au marché mondial que vers les marchés
intérieurs et régionaux. Aussi la mise en œuvre de politiques adéquates pour lever de
tels obstacles permettrait à la zone CFA de former une ZMO homogène capable
d’absorber d’autres pays non membres aujourd’hui. Cette conclusion est à mettre en
parallèle avec cette autre de Fielding et Shields (2001) selon laquelle, pour que la zone
CFA évolue harmonieusement, il faudrait qu’elle soit capable de mener des politiques
opportunes de stabilisation.
Ces travaux soulignent ainsi la question de l’effectivité et de la crédibilité du
mécanisme de la surveillance multilatérale. En cela, l’analyse empirique détaillée de la
dynamique du processus de convergence non délibérée avant l’avènement du Pacte et
peut-être délibérée après, s’impose.
14
TABLEAU COMPARATIF DES RESULTATS DE LA SURVEILLANCE MULTILATERALE DANS L'UEMOA EN 2002 ET
RAPPEL DES PERFORMANCES SUR LA PERIODE 2000-2001 (Dans les zones ombragées les normes des critères sont respectées)
Nombre de pays ayant
respecté le critère
Prévision/ Programme
Bénin
Burkina Faso
Côte d’Ivoire
Guinée
Bissau
Mali
Niger
Sénégal
Togo
2002
2001
2000
1
Solde budgétaire de base sur PIB nominal (norme >=0)14
0.8
-1.6
1.8
-5.0
-0.2
-1.3
1.6
-1.1
3
3
2
2
Taux d'inflation annuel moyen (norme <=3%)
2.5
3.1
3.4
3.0
5.1
3.5
2.2
2.7
4
1
6
3
Encours de la dette publique totale rapporté au PIB nominal (norme <=70%)
46.6
64.2
104.5
453.6
94.4
98.8
69.0
128.6
3
2
1
4
Arriérés de paiement
0.0
0.0
0.0
0.0
0.0
0.0
0.0
0.0
8
4
5
4.1
Arriérés de paiement intérieurs (norme: non accumulation)
0.0
0.0
0.0
0.0
0.0
0.0
0.0
0.0
8
5
5
4.2
Arriérés de paiement extérieurs (norme: non accumulation)
0.0
0.0
0.0
0.0
0.0
0.0
0.0
0.0
8
4
5
5
Masse salariale sur recettes fiscales (norme <= 35%)
32.7
45.2
41.4
60.7
27.0
34.1
29.9
46.1
4
4
3
6
Investissements financés sur ressources intérieures sur recettes fiscales
(norme<=20%)
22.0
31.4
11.0
2.8
22.3
13.9
21.7
9.1
4
3
3
7
Solde extérieur courant hors dons sur PIB nominal (norme <= -5 %)
-7.4
-13.4
-1.5
-19.7
-10.4
-10.5
-6.4
-15.3
1
1
1
8
Taux de pression fiscale (norme >=17 %)
14.7
12.3
17.3
11.0
15.5
12.1
18.1
12.7
2
2
1
Nombre de
critères
Respectés par
pays
Criteres de convergence
2002
6
3
4
2
3
2
7
2
2001
4
3
2
0
3
1
5
1
2000
5
3
2
1
3
1
6
1
14 Ce solde exclut, pour les pays bénéficiant d’une assistance intérimaire au titre de l’initiative PPTE, les dépenses financées sur les ressources de cette initiative. Il s’agit de:
Bénin, Burkina Faso, Mali, Niger et Sénégal.
15
4.2 Choix des variables d’étude et description des données
Dans cette étude, la Guinée Bissau a été exclue dans la mesure où ce pays n’a intégré
l’UEMOA qu’en 1997 et que par ailleurs nous ne disposons pas d’une chronique de
données statistiques homogène sur celle-ci. De même, en l’absence de données fiables
et cohérentes sur l’encours de la dette publique des sept autres Etats, nous avons limité
l’étude au sept autres critères de convergence.
Les données statistiques utilisées proviennent de la Commission de l’UEMOA
(Ouagadougou), de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), des
Comités Nationaux de Politique Economique (CNPE) du Bénin et de la Côte d’Ivoire,
de la Société Financière Internationale (SFI) essentiellement et diverses autres sources,
accessoirement, notamment d’articles et de quelques périodiques. Confrontés à un
problème de disponibilité des données, nous n’avons pu avoir des séries plus longues
afin de garantir une plus grande robustesse à nos paramètres estimés. Toutefois, les
séries que nous avons pu obtenir permettent de se faire une bonne idée sur les
évolutions des sept variables retenues comme critères de convergence.
4.3 Evolution des indicateurs de convergence sur la période 1980 à 2001
La simple représentation graphique de l’évolution des indicateurs de convergence des
sept pays laisse apparaître des situations contrastées. Ces évolutions sont illustrées cidessous.
L’analyse de l’évolution du ratio du déficit budgétaire (graphique 1) permet
d’appréhender les faits suivants. Au début de la décennie 1980, tous les pays de l’Union
fluctuent quasiment en dessous de zéro jusqu’en 1994 avant de converger délibérément
vers la norme de l’Union.
Graphique 1: Evolution du ratio du solde budgétaire
0.4
0.0
-0.4
-0.8
-1.2
-1.6
80
82
84
86
88
90
Bénin
Burkina
Côte d'Ivoire
92
Mali
Niger
Sénégal
16
94
96
98
Togo
UEMOA
00
La situation du Togo est singulière: la dégradation des finances publiques qui a débutée
dans ce pays en 1980, s’est accentuée pour atteindre un pic de 144.18 % en 1993 avant
de converger à grande allure vers la référence UEMOA.
Le graphique 2 qui concerne l’évolution des taux d’inflation indique des mouvements
variés du taux d’inflation jusqu’en 1993 mais les écarts restent relativement faibles. A
partir du pic lié à la dévaluation de janvier 1994 qui avait provoqué une forte poussée
inflationniste dans tous les pays, les taux d’inflation semblent tous converger vers celui
de la Côte d’Ivoire. Cette période est aussi marquée par la réduction des fluctuations des
taux d’inflation et le resserrement des écarts autour de la référence UEMOA, les plus
forts écarts étant enregistrés par le Togo.
Graphique 2: Evolution du taux d'inflation
0.8
0.6
0.4
0.2
0.0
-0.2
82
84
86
88
90
Burkina
Côte d'Ivoire
Mali
92
94
96
Niger
Sénégal
Togo
98
00
UEMOA
L’évolution des niveaux des arriérés de paiement15 (graphique 3) révèle de faibles
écarts entre les pays et une fluctuation autour de la référence UEMOA jusqu’en 1993.
Après la dévaluation de 1994, certains pays comme le Burkina, le Mali et le Sénégal
empruntent la direction UEMOA tandis que les autres maintiennent et même amplifient
leurs instabilités.
15 La Côte d’Ivoire évoluant de manière solitaire au niveau des arriérés de paiement, a été omise de
l’analyse graphique afin de mieux appréhender les particularités des autres Etats.
17
Graphique 3: Evolution des arriérés de paiements
100
50
0
-50
-100
-150
-200
86
88
90
92
94
Burkina
Mali
Niger
96
98
00
Sénégal
Togo
UEMOA
Au niveau de l’évolution du ratio de la masse salariale (graphique 4), tous les pays
divergent de la norme de l’UEMOA depuis 1985. Mais à partir de 1994 tous les pays de
l’Union semblent être déjà engagés dans un processus de convergence vers la référence
UEMOA. Dans ce moule, l’on distingue toutefois certaines singularités telles que le
Burkina qui converge vers la Côte d’Ivoire et le Niger qui tend vers le Togo.
Graphique 4: Evolution de la masse salariale
1.4
1.2
1.0
0.8
0.6
0.4
0.2
86
88
Bénin
Burkina
Côte d'Ivoire
90
92
94
Mali
Niger
Sénégal
96
98
00
Togo
UEMOA
Les trajectoires sont différentes quant aux dépenses en capital rapportées aux recettes
fiscales (graphique 5). Si certains Etats comme le Bénin, le Burkina, le Niger, le Mali et
le Sénégal semblent se rapprocher de la norme UEMOA, après la dévaluation, la
situation du Togo, par contre, se dégrade de plus en plus. De même la Côte d’Ivoire,
suite au coup d’Etat de décembre 1999, chute brutalement après de bonnes
performances réalisées avant. Pour cette variable, il apparaît, à première vue, une nette
tendance à diverger.
18
Graphique 5: Evolution des dépenses en capital rapportées aux fiscales
0.30
0.25
0.20
0.15
0.10
0.05
0.00
86
88
90
92
Bénin
Burkina
Côte d'Ivoire
94
96
98
00
Mali
Niger
Sénégal
Togo
UEMOA
Le graphique 6 ci-dessous qui représente les évolutions des déficits extérieurs laisse
apparaître des tendances différentes à partir du milieu des années 80 jusqu’en 96. A
partir de cette année, tous les Etats de l’Union commencent à réduire les fluctuations de
leur déficit extérieur. On assiste alors à une légère tendance à converger vers la
référence UEMOA.
On observe également une évolution différenciée des taux de pression fiscale
(graphique 7 ci-dessous) dans l’Union. Toutefois une légère tendance vers la référence
UEMOA est amorcée dans la période post dévaluation. La Côte d’Ivoire réalise les
meilleures performances sur toute la période de l’étude.
Graphique 6: Evolution du déficit extérieur
0.10
0.05
0.00
-0.05
-0.10
-0.15
86
88
90
92
Bénin
Burkina
Côte d'Ivoire
94
Mali
Niger
Sénégal
19
96
98
00
Togo
UEMOA
Graphique 7: Evolution de la pression fiscale
0.25
0.20
0.15
0.10
0.05
86
88
90
92
Bénin
Burkina
Côte d'Ivoire
94
Mali
Niger
Sénégal
96
98
00
Togo
UEMOA
En résumé, il semblerait que, si en matière de solde budgétaire et d’inflation les choses
semblent bien se passer depuis le milieu des années 80, au niveau des arriérés de
paiement et surtout du ratio des investissements publics et de celui des déficits
extérieurs, les comportements semblent plutôt, à première vue, explosifs. Pour la masse
salariale d’une part et le taux de pression fiscale de l’autre, on observe une évolution
plutôt régulière vers les normes UEMOA. En utilisant le modèle précédemment exposé,
nous pouvons à présent tester la pertinence des présomptions qui découlent de ces
observations.
5
Estimation et interprétation du modèle
Avant d’exposer les différents résultats de nos estimations et de procéder à leurs
interprétations, il importe de présenter l’algorithme du filtre de Kalman.
5.1 Estimation par le filtre de Kalman
La présentation que nous retenons est à rapprocher de celles de Harvey (1989) et
Hamilton (1994). Nous exposerons d’abord, brièvement, la spécification générale des
modèles d’état-mesure et, ensuite, leur estimation par le filtre de Kalman.
5.1.1 Spécification
Un modèle d’état comprend deux spécifications:
(i) La première spécification est l’équation de mesure ou d’observation. Elle décrit
une relation linéaire entre un vecteur de variables observées et un vecteur de
variables décrivant l’état de la nature du système. Elle est de la forme:
Xt=Ztαt+dt+εt,
avec
E(εt)=0 et Var(εt)=Ht.
20
(2)
où Xt (n×1) est le vecteur des observations, αt (p×1) le vecteur d’état des variables
inobservables, dt le vecteur des variables prédéterminées et Zt (n×p) la matrice des
observations. On suppose que l’erreur des observations suit une distribution
d’espérance conditionnelle nulle et de matrice de variance covariance Ht.
(ii) La seconde spécification est l’équation d’état ou de transition. L’équation de
transition décrit la loi d’évolution des composantes inobservables. Elle prend la
forme suivante:
αt= Ttαt-1+ct+Rtηt avec E(ηt)=0 et Var(ηt)=Qt
(3)
ct contient les effets exogènes, Tt (p×p) est la matrice de transition et Rt (g×p) la
matrice des innovations de l’équation de transition. Les équations (2) et (3)
constituent un modèle d’état mesure que l’on peut estimer par le filtre de Kalman.
5.1.2 Estimation par le filtre de Kalman
Le filtre de Kalman est un algorithme récursif de mise à jour des vecteurs d’état étant
donné les informations passées. On peut dériver le filtre de Kalman à partir des
techniques statistiques classiques, mais il est facilement interprétable en appliquant le
théorème de Bayes:16
Prob {état de la nature données} = Prob {données état de la nature}× Prob
{état de la nature}
ou encore, P(αt│Xt)=P(Xt│αt,,Xt-1) × P(αt│Xt-1). Soient at-1 l’estimateur de αt-1 et Pt-1
l’estimateur de la matrice de covariance des erreurs. Les différentes étapes de
l’algorithme sont alors les suivantes:
Etape 1: initialisation
Cette phase consiste à fixer une valeur initiale à a0 et à P0. En général, l’on suppose que
P0 est une matrice identité et a0 l’estimateur des moindres carrés ordinaires.
L’estimation par le filtre de Kalman est dans ce cas interprétée comme la mise à jour
successive de l’estimateur des moindres carrés ordinaires.
Etape 2: la mise à jour
La mise à jour de la matrice de covariance des erreurs et du vecteur d’état est donnée
par les équations suivantes.
at│t-1=Ttat-1+ct
(4)
Pt│t-1=TtPt-1Tt’+RtQtRt’
(5)
Les équations de mise à jour étant spécifiées, on estime les différents paramètres en
maximisant la vraisemblance L(αt│Xt).
16 Pour plus de précisions, on peut se reporter à Meinhold et Singpurwhalla (1983).
21
5.2 Estimation et interprétation des résultats17
Nous exposerons ici, tour à tour, les résultats des estimations et leurs interprétations
pour les différents indicateurs de convergence.
5.2.1 Pentes du déficit budgétaire18
Tous les coefficients a sont stables (tableau 1) et l’on peut alors analyser l’hypothèse de
convergence sans aucune crainte. Les graphiques 8 et 9 retracent l’évolution des
différentes pentes du déficit budgétaire.
Tableau 1: Equations de transitions du déficit budgétaire
Pays
Benin
Burkina
Mali
Niger
Sénégal
Togo
Transition
Coefficient
Std Error
t-Statistic
Prob
a=a(-1)
+
+
+
+
b=c(1)*b(-1)
1.057240
0.383498
2.756834
0.0140
a=a(-1)
+
+
+
+
b=b(-1)
+
+
+
+
a=c(1)*a(-1)
0.932358
0.028682
32.50675
0.0000
b=c(2)*b(-1)
1.024686
0.051076
20.06182
0.0000
a=a(-1)
+
+
+
+
b=c(1)*b(-1)
1.026202
0.047146
21.76670
0.0000
a=c(1)*a(-1)
0.877550
0.035174
24.94872
0.0000
b=c(2)*b(-1)
1.024686
0.051076
20.06182
0.0000
a=a(-1)
+
+
+
+
1.143251
0.090559
12.62443
0.0000
b=c(1)*b(-1)
(+): Sans objet
Ces représentations graphiques permettent d’appréhender les événements suivants: le
Mali, le Niger et le Sénégal divergent de 1980 à 1983. Le Mali converge ensuite vers la
norme UEMOA de 1983 à 1985 (évènement b), diverge de nouveau entre 1986 et 1995
(évènement d) avant de tendre lentement vers la Côte d’Ivoire. De même le Sénégal et
le Niger convergent respectivement de 1983 à 1986 (évènement b) et de 1983 à 1990
(évènement b) vers la norme UEMOA. A partir de 1990, ils divergent de plus en plus
(événement d). Le Bénin, la Burkina et le Togo sont demeurés instables sur toute la
période de l’étude.
17 Le modèle a été estimé avec le logiciel Eviews 3.1. Nous présentons ici le graphique des pentes des
variables ainsi que les spécifications des équations de transition.
18 Cf. tableau 8 en annexe pour les coefficients a.t et b.t estimés pour l’équation (1).
22
Ces résultats semblent logiques dans la mesure où le déficit budgétaire est le seul
instrument pour faire face aux chocs extérieurs dans le processus d’intégration de
l’UEMOA. En effet, la dissemblance structurelle des économies et l’extrême
vulnérabilité de celles-ci contraignent les gouvernements à une utilisation non
coopérative des instruments budgétaires. Il est donc à craindre des comportements de
‘free rider’.
Graphique 8: Pentes des rations des déficits budgétaires (Mali, Niger et Sénégal)
2.0
1.5
1.0
0.5
0.0
-0.5
-1.0
-1.5
80
82
84
86
88
90
Niger
92
94
96
Sénégal
98
00
Mali
Graphique 9: Pente des ratios des déficits budgétaires (Bénin, Burkina et Togo)
5
0
-5
-10
-15
80
82
84
86
88
90
92
Bénin
94
96
98
Burkina
00
Togo
5.2.2 Pentes du taux d’inflation19
Le tableau 2 ci-dessous résume les résultats de l’estimation des équations de transition
pour l’inflation et le graphique 10 représente les pentes des taux d’inflation.20 Il y
apparaît que les coefficients a suivent tous une marche aléatoire pour l’ensemble des
19 Cf. tableau 9 en annexe pour les coefficients a.t et b.t estimés pour l’équation (1).
20 Pour cette variable, nous avons exclu le Bénin pour insuffisance de données.
23
pays, de sorte que nous pouvons analyser sans risque l’allure des pentes (coefficients
b.t).
Tableau 2: Equations de transition pour l'inflation
Pays
Niger
Sénégal
Togo
Burkina
Mali
Transition
Coefficient
Std Error
t-Statistic
Prob
a=a(-1)
+
+
+
+
b=c(1)*b(-1)
0.887900
0.027585
32.18792
0.0000
a=a(-1)
+
+
+
+
b=c(1)*b(-1)
0.913805
0.012809
71.33950
0.0000
a=a(-1)
+
+
+
+
b=c(1)*b(-1)
0.913805
0.012809
71.33950
0.0000
a=a(-1)
+
+
+
+
b=c(1)*b(-1)
0.870506
0.023442
37.13396
0.0000
a=a(-1)
+
+
+
+
0.884221
0.021817
40.52879
0.0000
b=c(1)*b(-1)
(+): Sans objet
L’allure des pentes montre que, dès la deuxième moitié des années 80, les taux
d’inflation des pays de l’UEMOA ont rapidement convergé vers la norme de 3% de
l’UEMOA. Ce résultat s’explique sans doute par les effets des politiques d’ajustement
réel qui ont été menées dans ces pays pour juguler l’appréciation réelle du taux de
change de leur monnaie commune. On peut donc affirmer qu’en matière d’inflation, les
pays de l’UEMOA convergent tous vers la norme UEMOA.
Graphique 10: Pentes des taux d'inflation
1.5
1.0
0.5
0.0
-0.5
82
-1.0
84
86
88
90
92
Burkina
Mali
Niger
94
96
Sénégal
Togo
24
98
00
5.2.3 Pentes des arriérés de paiements21
Du tableau 3 il apparaît une présomption d’explosion du coefficient a pour le Mali et le
Niger.
Tableau 3: Equation de transition des arriérés de paiement
Pays
Burkina
Mali
Niger
Sénégal
Togo
Transition
Coefficient
Std Error
t-Statistic
Prob
a=a(-1)
+
+
+
+
b=c(1)*b(-1)
1.000616
0.004755
210.4190
0.0000
a=c(1)*a(-1)
1.117694
0.018232
61.30551
0.0000
b=c(2)*b(-1)
0.989119
0.008832
111.9945
0.0000
a=c(1)*a(-1)
-1.252895
0.221754
-5.649942
0.0002
b=c(2)*b(-1)
1.022626
0.015098
67.73073
0.0000
a=a(-1)
+
+
+
+
b=c(1)*b(-1)
0.993374
0.031232
31.80645
0.0000
a=a(-1)
+
+
+
+
0.992673
0.003290
301.7068
0.0000
b=c(1)*b(-1)
(+): Sans objet
Cette présomption est confirmée par le test de Wald (cf. tableau 15 en annexe). Ainsi, le
Niger et le Mali n’ont pas encore entamé de processus de convergence de leurs arriérés
de paiement.
Le Sénégal a divergé de 1985 à 1995, avant de converger rapidement vers la norme de
l’UEMOA. Le Togo, après de légères fluctuations, emprunte lentement une trajectoire
vers la Côte d’Ivoire à partir de 1995. Le Burkina Faso est le seul à converger
régulièrement vers la référence UEMOA sur toute la période de l’étude.
21 Le Bénin est encore exclu pour absence de données sur les arriérés de paiements. Cf. tableau 10 en
annexe pour les coefficients a.t et b.t estimés pour l’équation (1).
25
Graphique 11: Pentes des arriérés de paiement (Burkina, Sénégal et Togo)
1.2
1.1
1.0
0.9
0.8
0.7
0.6
86
88
90
92
94
Burkina
96
98
Togo
00
Sénégal
Les arriérés de paiement demeurent encore une préoccupation forte pour plusieurs Etats
de l’Union. En effet les faibles taux de croissance ne permettent pas aux Etats de
mobiliser les ressources nécessaires pour faire face aux arriérés de paiement, voire
d’assurer les importants besoins de paiement courants qui sont exprimés avec les
conséquences des piètres performances de croissance des années 80 et 90.
5.2.4 Pentes des rations des masses salariales22
Le tableau 4 fait apparaître une présomption d’explosion du coefficient a pour le Niger.
Tableau 4: Equation de transition de la masse salariale
Pays
Benin
Burkina
Mali
Niger
Sénégal
Togo
Transition
Coefficient
Std Error
t-Statistic
Prob
a=c(1)*a(-1)
0.849889
0.055945
15.19161
0.0000
b=b(-1)
+
+
+
+
a=c(1)*a(-1)
0.893381
0.015053
59.34714
0.0000
b=b(-1)
+
+
+
+
a=c(1)*a(-1)
0.743158
0.142224
5.225266
0.0005
b=c(2)*b(-1)
1.131171
0.088951
12.71685
0.0000
a=c(1)*a(-1)
1.019875
0.021008
48.54661
0.0000
b=b(-1)
+
+
+
+
a=c(1)*a(-1)
0.864579
0.030962
27.92344
0.0000
b=c(2)*b(-1)
1.009212
0.046380
21.75948
0.0000
a=a(-1)
+
+
+
+
b=c(1)*b(-1)
1.110225
0.080303
13.82536
0.0000
(+): Sans objet
22 Cf. tableau 11 en annexe pour les coefficients a.t et b.t estimés pour l’équation (1).
26
Le test de Wald (cf. tableau 15 en annexe) rejette cette présomption. Le Niger, se prête
alors à l’hypothèse de convergence. On distingue deux groupes dans le processus de
convergence des ratios de la masse salariale. D’une part ceux qui ont entamé au moins
un processus de convergence, le Bénin, le Mali, le Sénégal et d’autre part ceux qui
divergent sur toute la période de l’étude, le Togo, le Niger et le Burkina.
Le Bénin diverge de 1985 à 1989, converge par la suite vers l’UEMOA jusqu’en 1997
(événement b), puis se remet à diverger de nouveau. Tout comme le Bénin, Le Mali
diverge de 1986 à 1988 (événement h), tend par la suite vers l’UEMOA jusqu’en 1995
(événement b) et diverge (événement g). De même le Sénégal diverge de 1985 à 1986
(événement h), converge vers la norme (événement b) jusqu’en 1988, avant de fluctuer
sans aucune trajectoire précise.
Graphique 12: Pentes des ratios de la masse salariale (Burkina, Niger et Togo)
1.5
1.0
0.5
0.0
-0.5
-1.0
-1.5
-2.0
86
88
90
92
94
Burkina
96
Niger
98
00
Togo
Graphique 13: Pentes des ratios de la masse salariale (Bénin, Sénégal et Mali)
2.5
2.0
1.5
1.0
0.5
0.0
-0.5
-1.0
86
88
90
92
94
Bénin
Sénégal
96
98
00
Mali
Le processus de convergence des ratios de la masse salariale montre toute la difficulté à
laquelle les pays de l’UEMOA sont astreints. Avec la crise économique des années 80
et 90, le secteur public est devenu le seul espace d’expression des politiques sociales
27
quoique les pays s’en défendent. Les privatisations et autres créations d’Etablissement
Publics Nationaux (EPN) et/ou de politiques de décentralisation ne parviennent pas à
juguler les masses salariales des pays dans les normes de l’UEMOA.
5.2.5 Dépenses en capital financées sur ressources internes23
Le test de Wald sur le coefficient a du Togo montre qu’il n’y a aucun risque
d’explosion. Le Togo se prête donc, comme l’ensemble des autres Etats, à notre
hypothèse de convergence.
Les résultats de l’estimation (tableau 5) et la représentation graphique y afférente
(graphique 11) des ratios des dépenses en capital financées sur ressources fiscales
internes montrent que l’avènement du pacte de convergence n’a pas permis de réduire
les fluctuations des dépenses en capital financées sur ressources internes. Cette situation
peut s’expliquer par le fait que la crise a fortement entamé la capacité des pays en la
matière depuis le début de la décennie quatre-vingt. En effet, les budgets
d’investissement financés sur ressources propres ont partout subi des cures
d’amaigrissement au cours des décennies quatre-vingt et quatre-vingt-dix. Il en est
résulté une divergence de la quasi-totalité des pays par rapport à la norme de l’UEMOA.
Tableau 5: Equation de transition des dépenses en capital
Pays
Burkina
Mali
Niger
Sénégal
Togo
Transition
Coefficient
Std Error
t-Statistic
Prob
a=a(-1)
+
+
+
+
b=b(-1)
+
+
+
+
a=c(1)*a(-1)
0.888223
0.065189
13.62536
0.0000
b=c(2)*b(-1)
1.042574
0.042447
24.56182
0.0000
a=a(-1)
+
+
+
+
b=b(-1)
+
+
+
+
a=a(-1)
+
+
+
+
b=b(-1)
+
+
+
+
a=c(1)*a(-1)
1.031192
0.038028
27.11689
0.0000
b=c(2)*b(-1)
1.043573
0.045123
23.12716
0.0000
(+): Sans objet
23 Cf. tableau 12 en annexe pour les coefficients a.t et b.t estimés pour l’équation (1).
28
Graphique 14: Pentes des dépenses en capital financées sur ressources internes
3
2
1
0
-1
86
88
90
92
94
Burkina
Mali
Niger
96
98
00
Sénégal
Togo
5.2.6 Pentes des déficits extérieures24
Comme le montre le tableau 6, il y a un risque d’explosion du coefficient a pour le
Sénégal. Le test de Wald (cf. tableau 15 en annexe) confirme l’instabilité de ce
coefficient. Le Sénégal n’est donc pas engagé dans un processus de convergence vers la
norme de l’UEMOA ou la Côte d’Ivoire. Hormis le Sénégal les autres pays peuvent être
considérés comme étant engagé dans un processus de convergence au regard du ratio du
déficit extérieur.
Tableau 6: Equation de transition des déficits extérieurs
Pays
Benin
Burkina
Mali
Niger
Sénégal
Togo
Transition
Coefficient
Std Error
t-Statistic
Prob
a=c(1)*a(-1)
0.973671
0.084401
11.53631
0.0000
b=c(2)*b(-1)
0.968422
0.046391
20.87500
0.0000
A=a(-1)
+
+
+
+
b =c(1)*b(-1)
0.868506
0.128438
6.762057
0.0000
A=a(-1)
+
+
+
+
b=c(2)*b(-1)
1.015281
0.013280
76.45458
0.0000
A=a(-1)
0.833021
0.102711
8.110349
0.0000
b=c(1)*b(-1)
1.029071
0.019321
53.26057
0.0000
a=c(1)*a(-1)
1.766509
0.134699
13.11452
0.0000
B=b(-1)
+
+
+
+
A=a(-1)
+
+
+
+
B=b(-1)
+
+
+
+
(+): Sans objet
24 Cf. tableau 13 en annexe pour les coefficients a.t et b.t estimés pour l’équation (1).
29
Il ressort du graphique 13 qui illustre cette situation que, de 1985 à 1987, les pays de
l’UEMOA avaient entamé un processus de convergence vers la norme de l’UEMOA
(événement b). Après cette période, deux groupes se distinguent. Ainsi, le Burkina
entame un processus de convergence vers la Côte d’Ivoire dès 1989 et cet effort sera
maintenu jusqu’en 2001. Ce résultat traduit probablement l’importance des échanges
entre les économies ivoirienne et burkinabé. Le Bénin tend, quant à lui, lentement vers
la norme de l’UEMOA à partir 1994.
Le second groupe de pays est constitué du Togo, du Niger et du Mali qui eux, divergent
de plus en plus par rapport à l’une et l’autre référence.
Graphique 15: Pente des déficits extérieurs
2.0
1.5
1.0
0.5
0.0
86
88
90
92
94
Bénin
Burkina
Niger
Mali
96
98
00
Togo
5.2.7 Taux de pression fiscale25
Le tableau 7 indique que les coefficients a sont stables pour l’ensemble des pays. Tous
les pays sont donc engagés dans un processus de convergence des taux de pression
fiscale. L’évolution des taux de pression fiscale laisse ressortir une situation claire pour
la zone UEMOA avec deux groupes de pays qui se distinguent dans le processus de
convergence.
Le premier groupe constitué du Bénin, du Niger et du Togo diverge sur toute la période
d’étude. Dans ce groupe on peut toutefois signaler les faibles fluctuations du Niger
jusqu’en 1994 autour de la référence UEMOA. Le second groupe constitué par le Mali,
le Sénégal et le Burkina a entamé un processus de convergence. Le Mali converge vers
la référence UEMOA de 1988 à 1990 (événement b) et fluctue par la suite. Le Burkina
se trouve être le pays le plus vertueux eu égard au critère de l’UEMOA. Il est suivi par
le Sénégal. Le Burkina s’engage délibérément dans un processus de convergence
(événement b) dès 1994. Le Sénégal tend vers l’UEMOA (événement b) de 1987 à
1991, s’en écarte légèrement de 1991 à 1994, tend de nouveau vers l’UEMOA de 1994
à 1998, avant de prendre une tendance divergente (événement d).
25 Cf. tableau 14 en annexe pour les coefficients a.t et b.t estimés pour l’équation (1).
30
Tableau 7: Equation de transition de la pression fiscale
Pays
Benin
Burkina
Mali
Niger
Sénégal
Togo
Transition
Coefficient
Std Error
t-Statistic
Prob
a=c(1)*a(-1)
0.930475
0.008385
110.9635
0.0000
b=c(2)*b(-1)
1.177459
0.048116
24.47141
0.0000
A=a(-1)
-0.063515
0.071803
-0.884571
0.3972
b=c(1)*b(-1)
0.991697
0.087907
11.28125
0.0000
A=a(-1)
+
+
+
+
B=b(-1)
+
+
+
+
a=c(1)*a(-1)
0.969476
0.005505
176.1003
0.0000
b=c(2)*b(-1)
-1.054262
0.027825
-37.88913
0.0000
A=a(-1)
+
+
+
+
b=c(1)*b(-1)
0.997548
0.041699
23.92257
0.0000
A=a(-1)
+
+
+
+
B=b(-1)
+
+
+
+
(+): Sans objet
Graphique 16: Pente des taux de pression fiscale
3
2
1
0
-1
86
88
90
92
94
Bénin
Burkina
Mali
Niger
96
98
00
Sénégal
Togo
L’analyse empirique du processus de convergence au sein de l’UEMOA telle qu’elle
ressort ici montre clairement qu’il n’y a pas une tendance nette délibérée de
convergence des pays membres sur la période d’étude. Certes, le pacte de convergence
n’est entré en vigueur qu’en 2000 et l’on ne dispose pas à ce jour de suffisamment de
recul pour en apprécier tous les effets. Toutefois, sachant que tous les pays ont eu,
simultanément, à mettre en œuvre des politiques similaires dès le milieu des années 80
dans le cadre des programmes d’ajustements structurels dont les objectifs chiffrés
ressemblent à s’y méprendre à ceux du pacte, connaissant aussi le pouvoir de coercition
des institutions de Bretton Woods d’alors, le profil des indicateurs de convergence tels
qu’ils ressortent ici conduit à s’interroger sur la capacité des pays de l’UEMOA à
atteindre un jour la phase de stabilité. Au-delà, il se pose alors la question de la
31
pertinence du schéma séquentiel retenu ou tout au moins, la nécessité de le compléter
par des politiques sectorielles et structurelles communautaires adéquates. C’est tout
l’enjeu de la crédibilité du mécanisme de la surveillance multilatérale de l’UEMOA qui
est ainsi posée. Ces résultats techniques suscitent quelques recommandations en guise
de conclusion générale à cette étude.
6
Conclusion
L’objectif de notre étude était d’analyser l’état de la convergence dans l’UEMOA, de
1980 à 2001, à travers les critères de convergence définis dans le pacte de convergence
de l’UEMOA. Cette convergence a été évaluée par rapport aux réalisations de la Côte
d’Ivoire et aux critères de l’UEMOA, pris comme situations de références A et B
respectivement.
Au terme de l’étude, il apparaît que le pacte de convergence n’a pas réduit l’instabilité
des Etats vis-à-vis des critères de convergence de l’UEMOA. La mise en œuvre du
pacte a parfois accéléré l’alignement de certains pays membres sur les performances de
la Côte d’Ivoire, notamment pour le taux d’inflation. Ce résultat est en phase avec
l’étude de Loufir et Reichlin (1993) qui a révélé que la réunification de l’Allemagne a
entraîné un mouvement des taux d’inflation des pays européens vers celui de
l’Allemagne. Dans le cas de l’UEMOA, on peut expliquer ce résultat par la discipline
monétaire qu’impose la BCEAO aux pays membres mais aussi par le poids de la Côte
d’Ivoire dans la conduite de la politique monétaire.
Trois remarques importantes ressortent de l’analyse. Premièrement, hormis le taux
d’inflation, tous les autres critères de l’UEMOA sont des critères budgétaires et la
divergence s’est manifestée particulièrement pour ces variables. Cette situation n’est
que le reflet des difficultés à coordonner les politiques macroéconomiques et à remplir
les critères de convergence dans une Union où les économies sont sans cesse exposées
aux chocs extérieurs asymétriques. Dans ce sens, Ousmane Doré et Paul Masson (2002),
ont montré l’influence des termes de l’échange et du cycle de l’activité économique sur
les performances des Etats vis-à-vis des critères de convergence. Sur la période 19941997, ils ont montré que les conjonctures favorables des termes de l’échange et du cycle
économique avaient permis de réaliser de bonnes performances. A l’opposé, de 1998 à
2001, le renversement de situation a entraîné une dégradation de ces dernières.
Ces résultats remettent à jour le problème de coordination de la politique budgétaire
dans une zone monétaire. Des auteurs comme Cohen (1989) suggèrent que la
coordination des politiques budgétaires n’est pas nécessaire si la politique monétaire est
crédible, car elle induit alors une réponse budgétaire optimale. Cette préoccupation
s’avère pertinente pour l’UEMOA avec la BCEAO qui mène bien une politique
monétaire crédible. A l’analyse de la structure des économies de la zone, la poursuite
d’une coordination des politiques budgétaires pourrait alors être un exercice impossible.
Il serait alors préférable de renforcer la discipline monétaire, qui semble donner des
résultats meilleurs comme l’a montré l’analyse des performances en matière de taux
d’inflation, sans doute liées à l’expérience de plus de quarante années de politique
monétaire commune. La discipline monétaire, conjointement menée avec une politique
de promotion de la croissance pourra alors consolider la situation budgétaire.
32
Deuxièmement, une hétérogénéité des comportements des Etats apparaît dans ce
processus de convergence dans sa globalité. Les degrés et la dynamique de la
convergence sont variables entre les Etats. Cette situation s’explique probablement par
les différences structurelles entre les économies qui constituent la zone. Ainsi en
présence de chocs asymétriques, les économies réagissent de manière différente, due à
une divergence des préférences en matière de politiques économiques. La politique
budgétaire étant le seul instrument de politique économique disponible pour ces pays,
elle est alors le siège des divergences. Decaluwé, Dissou et Patry (2001) révèlent ainsi
que l’application des tarifs extérieurs communs engendre de pénibles ajustements sur
les finances publiques dans de nombreux pays de l’UEMOA. Dans ce contexte, si la
convergence nominale reste la priorité de la zone, elle devrait être couplée avec un
processus de convergence réelle ou structurelle afin de réduire les coûts résultants de la
dissimilarité des économies. L’UEMOA doit alors accélérer la mise en œuvre des
politiques sectorielles et surtout rendre ses fonds structurels opérationnels.
Enfin, l’étude montre qu’il n’y a pas de résultats définitivement acquis. En majorité,
lorsqu’il y a eu convergence ce n’était que de manière transitoire. Dans ces conditions,
la question du passage à la phase de stabilité au 1er janvier 2006 semble problématique.
L’instabilité politique qui est apparue dans le pays leader qu’est la Côte d’Ivoire depuis
décembre 1999 va fortement peser dans le bilan à l’horizon de convergence même si
Doré, Anne et Engmann (2003) montrent que ce choc négatif n’aura d’impact notable
que sur les pays frontaliers en se fondant sur les échanges officiels. Aussi, est-il
nécessaire que de profondes réflexions soient menées pour renforcer le mécanisme de la
surveillance multilatérale en vue d’en garantir la crédibilité.
References bibliographiques
Bamba, N. L. et K. Diomandé (2000). ‘Y a-t-il convergence des performances
macroéconomiques au sein de l’UEMOA?’, in L’avenir de la zone franc:
perspectives africaines, Hakim Ben Hammouda et Moustapha Kassé (éds), CodesriaKarthala, pp. 61-98.
Barro, R. and Sala-I-Martin (1990). ‘Economic growth and convergence across the
United States’, Document de travail du NBR, n° 3419.
Baumol, W. (1986). ‘Productivity growth, convergence and welfare: What the long Run
Data Show’. American Economic Review, 76: 1072-85.
Bawumia, M. (2002). ‘The Feasibility of Monetary Union in West Africa: A CGE
Evaluation’, Paper presented at the Ad-hoc Expert Group Meeting on the Feasibility
of Monetary Unions in African Regional Economic Communities, Accra, 8-10
October.
Bayoumi, T. (1994). ‘A formal Model of Optimum Currency Areas’, CEPR Discussion
Paper 968.
Beine, M. et F. Dosquier (1998). ‘A Simulation Model of an Optimum Currency Area’.
Open Economic Review, 9: 227-55.
Bernard, A. B. et S. N. Durlauf (1991). ‘Convergence of International Ouput
Movement’, NBER Working Paper n° 3419.
33
Bourguinat, H. (1992). Finance internationale, Puf.
Cerexhe, E. et L. le Hardÿ de Beaulieu (1997). Introduction à l’union économique ouest
africaine, De Boeck Université.
Cohen, D. (1989). ‘Monetary and fiscal Policy in an Open Economy with or without
Policy Coordination’. European Economic Review, 33: 303-309.
Commission UEMOA (2000). Rapport de la surveillance de la Commission de
l’UEMOA 1999.
Cooper, R. (1977). ‘Worldwide versus Regional Integration: The Optimum Size of the
Integrated Area’, in F. Machlup (ed.), Economic Integration, Worldwide, Regional,
Sectoral, London: Macmillan.
Decaluwé, B., Y. Dissou et A. Patry (2001). ‘Union Douanière au sein de l’UEMOA:
Une Analyse Quantitative’. Revue Economique, 54 (2): 811-30.
Debrun, X., P. Masson and C. Patillo (2002). ‘Monetary Union in West Africa: Who
Might Gain, Who Might Lose, and Why?’, IMF Working Paper WP/02/226.
Delong, J. B. (1988).’Productivity Growth, Convergence and Growth: Comment’.
American Economic Review, 78: 1138-54.
Doré, O. and P. R. Masson (2002). ‘Experience with Budgetary Convergence in the
WAEMU’, IMF Working Paper WP/02/108.
Doré, O., B. Anne and D. Engmann (2003). ‘Regional Impact of Côte d’Ivoire’s 19992000 Sociopolitical Crisis: An Assessment’, IMF Working Paper WP/03/85.
Ekomié, J. J. (1999). ‘La convergence au sein de la Communauté Economique et
Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMA)’. Revue du LEA, 1 (2): 47-58.
Fielding, D. (1996). ‘Asymmetries in the Behaviour of Members of Monetary Union: A
Game-theoretic Model with an Application to West Africa’. Journal of African
Economies, 5: 343-65.
Fielding, D. (2002). ‘Public Debt and the Strategic interaction of Monetary and Fiscal
Policies’, in The Macroeconomics of Monetary Union: An Analysis of the CFA Franc
Zone. Routledge, London.
Fielding, D. and K. Shields (2001). ‘Modeling macroeconomic shocks in the CFA Franc
Zone’. Journal of Development Economics, 66: 199-233.
Guillaume, D. M. and D. Stasavage (2000). ‘Improving Policy Credibility: Is there a
Case for African Monetary Unions?’. World Development, 28 (8): 1391-1407.
Haldane, A. G. and S. G. Hall (1991). ‘Sterling‘s relationship with the Dollar and the
Deutschemark: 1976-89’. Economic Journal, 101 (406).
Hall, S. G., D. Robertson and M. R. Wicksen (1992). ‘Measuring convergence of the
EC economies’. The Manchester School Vol. L.X Supplement.
Hamilton, J. (1994). Times Series Analysis. Princeton, NJ: Princeton University Press.
Harvey, A. C. (1989). Forecasting, Structural Times Series Models and the Kalman
Filter. Cambridge: Cambridge University Press.
34
Helpman, E. A. and A. Razin (1982). ‘A Comparison of Exchange Rate Regime in the
Presence of Imperfect Capital Markets’. International Economic Review, 23: 365388.
Ingram, J. (1969). ‘Comment on the Optimum Currency Problem’, in R. A. Mundell
and A. Swoboda, Monetary Problem in International Economy. Chicago: Chicago
University Press.
Kenen, P. (1969). ‘The theory of Optimum Currency Areas: an Eclectic View’, in R. A.
Mundell and A. Swoboda, Monetary Problem in International Economy. Chicago:
Chicago University Press.
Kindelberger, C. (1986). ‘International Public
Government’. American Economic Review, 75.
Goods
without
International
Lafrance, R. and P. St-Amant (1999). ‘Optimal Currency Areas: A review of The
Recent Literature’. Bank of Canada Working Paper 99-16.
Loufir, Reichlin L. (1993). ‘Convergence nominale et réelle parmi les pays de la CEE et
de l’AELE’, Revue de l’OFCE, n° 43, Janvier 1993, pp. 69-87.
McKinnon, R. (1963). ‘Optimum Currency Areas’. American Economic Review, 53:
717-25.
Meinhold, R. J. and N. D. Singpurwhalla (1983). ‘Understanding the Kalman filter’,
American Statistician 37, 123-127.
Monga, C. (2000). ‘1 FCFA=0.00154 euro? Macroéconomie du masochisme’, in
L’avenir de la zone franc: perspectives africaines, Hakim Ben Hammouda et
Moustapha Kassé (éds), Codesria-Karthala, pp. 341-370.
Mundell, R. A. (1961). ‘A Theory of Optimum Currency Areas’. American Economic
Review, 4.
Neumeyer, P. A. (1998). ‘Currencies and the Allocations of risk: The Welfare Effects of
a Monetary Union’. American Economic Review, 88: 246-249.
Quah, D. (1990). ‘International Patterns of Growth: Persistence on Cross Country
Disparities’, Document de travail MIT.
Ricci, L. A. (1997). ‘A Model of an Optimum Currency Areas’, IMF Working Paper
97/76.
Scott, A. (2000). ‘A Multivariate Unobserved Component Model of Cyclical Activity’.
Reserve Bank of New Zealand Discussion paper (January).
Stasavage, D. (1997). ‘The CFA Franc Zone and Fiscal Discipline’. Journal of African
Economies, 6 (1): 132-67.
Tano, K. (2000). ‘Free ridding et coordination des politiques budgétaires et monétaires
dans l’UEMOA’, Projet de fin d’étude du Diplôme d’Etude Spécialisée en économie
internationale et du développement, Faculté Universitaire Notre Dame de la Paix
Belgique.
35
Annexe
Estimation des coefficients a et b
Tableau 8: Déficits budgétaires
Années
1980
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
Bénin
0,42
-0,05
0,22
0,23
0,33
0,14
0,09
0,04
-0,08
0,07
0,28
0,25
0,20
0,14
0,20
0,19
0,04
-0,01
-0,03
-0,02
-0,02
-0,03
Burkina
-0,12
-0,13
-0,13
-0,15
-0,01
0,00
-0,05
-0,05
-0,05
-0,05
-0,05
-0,05
-0,05
-0,05
-0,04
-0,02
-0,03
-0,01
0,00
0,00
0,01
0,01
Années
1980
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
Bénin
-0,04
0,25
-0,16
-0,16
0,12
0,16
0,38
0,99
1,01
1,09
1,46
1,57
1,64
1,78
2,04
2,14
2,21
2,29
2,41
2,53
2,66
2,81
Burkina
0,04
-1,29
-0,95
-0,52
0,57
4,66
1,11
0,48
-0,82
1,46
-1,08
-0,57
-0,44
-1,01
-1,79
-2,46
-1,61
-0,86
-0,22
0,81
1,01
1,44
Coefficient a
Mali
0,18
0,15
0,15
0,20
0,30
0,38
0,36
0,33
0,31
0,29
0,26
0,24
0,22
0,20
0,19
0,16
0,13
0,10
0,07
0,06
0,05
0,04
Coefficient b
Mali
-0,02
0,02
-0,40
-0,24
0,64
1,31
1,18
1,18
1,24
1,26
1,26
1,25
1,22
1,19
1,16
1,09
0,98
0,88
0,80
0,76
0,73
0,70
36
Niger
-0,13
-0,01
0,02
0,09
0,30
0,18
0,15
0,15
0,25
0,29
0,33
0,20
0,26
0,23
0,33
0,16
0,02
0,04
0,05
0,06
0,02
0,01
Sénégal
0,06
0,19
0,13
0,09
0,19
0,13
0,01
-0,11
-0,15
-0,13
-0,07
-0,06
-0,08
-0,06
-0,02
-0,02
-0,02
-0,02
-0,03
-0,03
-0,02
0,03
Togo
0,08
0,36
0,10
0,11
0,23
0,17
0,32
0,26
0,20
0,12
0,20
0,40
0,32
1,01
0,80
0,38
0,31
0,01
0,01
-0,12
0,01
0,13
Niger
0,01
-0,36
-0,80
-0,54
0,72
0,78
1,15
1,11
1,19
1,24
1,34
1,44
1,50
1,55
1,83
1,61
1,60
1,66
1,71
1,74
1,75
1,79
Sénégal
-0,01
-0,64
0,41
-0,22
0,12
-0,07
0,04
-0,02
0,01
-0,01
0,00
0,00
0,00
0,00
0,00
0,00
0,00
0,00
0,00
0,00
0,00
0,00
Togo
-0,01
-0,11
0,10
0,12
0,36
0,41
-0,21
0,57
0,72
0,88
1,13
0,78
0,99
-1,79
-3,14
-5,76
-6,71
-8,86
-10,12
-10,68
-11,35
-11,19
Tableau 9: Taux d'inflation
Années
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
Burkina
-0,05
-0,07
-0,01
0,01
0,00
0,06
0,07
0,07
0,06
0,06
0,05
0,04
0,04
0,03
0,02
0,02
0,02
0,02
0,02
0,02
0,02
Mali
-0,11
0,07
-0,01
-0,04
-0,02
0,10
0,23
-0,01
0,02
0,07
-0,01
-0,07
0,00
-0,12
0,00
0,03
0,04
0,00
0,02
0,03
-0,01
Années
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
Burkina
0,01
-0,09
0,20
0,24
0,18
0,48
0,46
0,38
0,33
0,28
0,24
0,20
0,17
0,11
0,10
0,09
0,08
0,07
0,06
0,05
0,04
Mali
0,02
0,60
0,33
0,28
0,28
0,63
0,46
0,54
0,48
0,43
0,38
0,34
0,31
0,20
0,13
0,12
0,10
0,09
0,08
0,07
0,06
Coefficient a
Niger
-0,18
-0,05
0,10
0,07
0,08
0,09
0,10
0,10
0,10
0,09
0,07
0,06
0,06
0,04
0,04
0,04
0,04
0,04
0,04
0,04
0,03
Coefficient b
Niger
0,03
0,47
1,02
0,79
0,72
0,73
0,68
0,60
0,53
0,47
0,39
0,34
0,30
0,23
0,20
0,18
0,16
0,14
0,12
0,11
0,10
37
Sénégal
-0,03
-0,17
-0,07
-0,07
-0,08
-0,01
0,02
0,03
0,03
0,02
0,02
0,01
0,01
0,00
0,00
0,00
0,00
0,01
0,01
0,01
0,01
Togo
-0,13
0,05
0,02
0,08
0,07
0,05
0,05
0,06
0,06
0,05
0,04
0,04
0,03
0,03
0,03
0,03
0,03
0,03
0,03
0,03
0,03
Sénégal
0,01
-0,57
-0,07
-0,04
-0,08
0,37
0,48
0,45
0,42
0,39
0,35
0,33
0,30
0,21
0,20
0,18
0,17
0,16
0,15
0,14
0,13
Togo
0,02
0,83
0,60
0,83
0,73
0,51
0,49
0,46
0,42
0,37
0,32
0,30
0,26
0,20
0,19
0,17
0,16
0,14
0,13
0,12
0,11
Tableau 10: Arriérés de paiement
Années
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
Burkina
-0,01
-0,03
-0,06
-0,05
-0,06
-0,09
0,20
0,19
0,19
0,26
0,44
0,61
0,67
0,72
0,81
0,83
0,84
Années
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
Burkina
0,99
0,98
0,97
0,98
0,99
0,98
0,98
0,98
0,98
0,98
0,98
0,98
0,98
0,98
0,98
0,98
0,98
Coefficient a
Mali
Niger
NA
-0,01
0,04
0,01
1,81
0,02
1,96
-0,04
2,19
-0,05
2,37
-0,24
3,57
-0,34
4,51
-0,63
5,01
-1,00
5,59
2,26
6,23
-5,55
6,96
11,17
8,01
-6,58
8,53
7,19
9,51
-16,73
10,62
48,05
11,86
-43,20
Coefficient b
Mali
Niger
NA
0,92
1,14
0,94
0,95
1,01
1,09
1,02
1,07
1,01
1,01
1,01
1,00
1,03
0,87
1,04
0,94
0,99
0,95
0,91
0,95
0,95
0,88
0,95
0,88
0,97
0,98
0,99
0,93
0,95
0,95
1,15
0,90
1,23
38
Sénégal
-0,01
0,03
0,06
0,06
0,07
0,07
0,12
0,07
0,07
0,13
0,19
0,15
0,15
0,13
0,18
0,18
0,19
Togo
-0,01
0,02
0,00
0,04
0,04
0,05
0,00
-0,04
-0,07
-0,38
-0,36
-0,37
-0,21
-0,27
-0,32
-0,37
-0,37
Sénégal
0,91
0,94
1,10
1,14
1,03
0,97
0,98
0,84
0,81
0,66
0,61
0,71
0,71
0,79
0,93
0,98
0,99
Togo
0,96
0,96
0,94
0,99
0,99
0,98
0,98
0,97
0,95
0,97
0,96
0,95
0,95
0,94
0,93
0,92
0,91
Tableau 11: Masse salariale rapportée aux recettes fiscales
Années
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
Bénin
-0,42
-0,36
-0,30
-0,26
-0,22
-0,18
-0,15
-0,13
-0,11
-0,10
-0,08
-0,05
-0,03
0,00
0,01
0,01
0,01
Burkina
-0,25
-0,22
-0,23
-0,23
-0,23
-0,22
-0,21
-0,22
-0,22
-0,15
-0,15
-0,08
-0,05
-0,04
-0,06
-0,07
-0,08
Années
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
Bénin
-0,03
0,22
0,21
0,08
-0,67
-0,14
0,09
0,37
0,75
0,71
0,71
1,00
1,02
1,09
1,30
1,26
1,22
Burkina
-0,01
0,34
0,57
0,29
0,03
0,42
0,57
0,41
0,61
0,53
0,53
0,82
0,83
0,83
0,77
0,70
0,64
Coefficient a
Mali
NA
-0,15
-0,10
-0,08
-0,08
-0,06
-0,05
-0,03
-0,03
-0,02
-0,01
-0,01
-0,01
-0,01
0,00
0,00
0,00
Coefficient b
Mali
NA
-0,01
-0,34
-0,41
0,26
0,47
0,62
0,67
0,78
0,87
0,98
1,12
1,28
1,46
1,67
1,88
2,13
39
Niger
-0,01
-0,01
-0,01
-0,01
-0,01
-0,01
-0,01
-0,01
-0,01
-0,12
-0,26
-0,23
-0,22
-0,20
-0,18
-0,17
-0,17
Sénégal
-0,16
-0,15
-0,22
-0,23
-0,23
-0,23
-0,22
-0,22
-0,22
-0,21
-0,14
-0,10
-0,07
-0,03
-0,01
0,00
0,00
Togo
-0,42
-0,36
-0,30
-0,26
-0,22
-0,18
-0,15
-0,13
-0,11
-0,10
-0,08
-0,05
-0,03
0,00
0,01
0,01
0,01
Niger
0,00
0,00
0,11
0,09
0,10
-0,02
-0,45
-0,88
-0,70
-1,11
-0,32
-0,31
-0,31
-0,32
-0,25
0,52
1,31
Sénégal
-0,01
-0,69
0,76
0,91
0,78
0,99
1,13
1,05
0,92
1,00
0,49
1,27
1,35
1,48
1,83
1,38
1,56
Togo
-0,03
0,22
0,21
0,08
-0,67
-0,14
0,09
0,37
0,75
0,71
0,71
1,00
1,02
1,09
1,30
1,26
1,22
Tableau 12: Dépenses en capital financées sur ressources internes
Années
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
Burkina
0,11
0,09
0,08
0,07
0,07
0,10
0,11
0,03
0,05
0,09
0,10
0,08
-0,01
0,02
-0,02
-0,04
-0,04
Mali
NA
0,05
0,09
0,07
0,05
0,04
0,03
0,02
0,02
0,02
0,02
0,01
0,02
0,02
0,02
0,02
0,02
Années
Burkina
Mali
Coefficient a
Niger
0,17
0,15
0,15
0,15
0,15
0,15
0,15
0,13
0,13
0,13
0,12
0,12
0,09
0,08
0,06
0,06
0,06
Coefficient b
Niger
1985
0,00
NA
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
0,79
1,22
1,41
1,29
1,06
0,96
1,04
0,62
0,72
0,70
0,66
-0,83
-0,05
0,34
0,96
1,04
-0,01
0,74
0,70
0,55
0,44
0,30
0,23
0,24
0,25
0,26
0,26
0,49
0,59
0,62
1,14
1,26
40
Sénégal
0,17
0,15
0,15
0,15
0,15
0,15
0,15
0,13
0,13
0,13
0,12
0,12
0,09
0,08
0,06
0,06
0,06
Togo
0,18
0,16
0,16
0,16
0,16
0,16
0,16
0,16
0,16
0,16
0,16
0,16
0,16
0,17
0,17
0,17
0,17
Sénégal
Togo
0,00
0,00
0,01
0,67
0,82
0,94
0,99
0,93
0,94
1,32
1,42
1,42
1,45
1,47
0,96
0,50
0,78
1,28
1,39
0,67
0,82
0,94
0,99
0,93
0,94
1,32
1,42
1,42
1,45
1,47
0,96
0,50
0,78
1,28
1,39
1,14
0,94
0,99
1,00
1,03
0,97
2,32
2,78
1,22
1,67
1,14
1,32
0,55
0,38
0,99
0,94
Tableau 13: Solde extérieur courant hors dons sur Pib nominal
Années
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
Bénin
0,06
0,04
0,00
-0,01
-0,02
-0,02
-0,02
-0,03
-0,03
-0,04
-0,03
-0,03
-0,02
-0,02
-0,02
-0,02
-0,01
Burkina
0,06
-0,03
-0,02
-0,02
-0,03
-0,02
-0,02
-0,02
-0,02
-0,02
-0,02
-0,02
-0,02
-0,01
-0,01
-0,01
-0,01
Années
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
Bénin
0,00
0,22
1,02
1,16
1,31
1,31
1,29
1,26
1,22
0,88
0,88
0,92
0,93
0,93
0,91
0,90
0,91
Burkina
0,00
1,33
1,16
1,18
1,37
1,30
1,27
1,29
1,29
1,00
0,96
0,97
0,98
0,99
1,01
1,01
1,02
Coefficient a
Mali
0,11
0,07
0,03
0,03
0,02
0,03
0,02
0,02
0,02
0,01
0,01
0,01
0,01
0,01
0,01
0,02
0,02
Coefficient b
Mali
0,01
0,60
1,58
1,51
1,62
1,60
1,68
1,71
1,74
1,48
1,57
1,61
1,62
1,64
1,67
1,71
1,74
41
Niger
0,04
-0,03
-0,02
-0,01
-0,01
-0,01
-0,01
0,00
0,00
0,00
0,00
0,00
0,00
0,00
0,00
0,00
0,00
Sénégal
NA
NA
-0,05
-0,15
-0,05
-0,07
-0,05
-0,04
-0,01
-0,07
-0,08
-0,09
-0,08
-0,06
-0,04
0,02
0,03
Togo
0,06
0,04
0,00
-0,01
-0,02
-0,02
-0,02
-0,03
-0,03
-0,04
-0,03
-0,03
-0,02
-0,02
-0,02
-0,02
-0,01
Niger
0,00
1,56
1,30
1,07
1,04
1,04
1,10
1,17
1,29
1,11
1,14
1,15
1,22
1,27
1,32
1,38
1,46
Sénégal
NA
NA
0,00
-0,24
0,65
0,70
0,87
0,97
1,04
0,93
0,92
0,90
0,86
0,82
0,79
0,76
0,76
Togo
0,00
0,22
1,02
1,16
1,31
1,31
1,29
1,26
1,22
0,88
0,88
0,92
0,93
0,93
0,91
0,90
0,91
Tableau 14: Taux de pression fiscale
Années
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
Bénin
0,09
0,09
0,06
0,06
0,07
0,08
0,07
0,07
0,06
0,06
0,05
0,05
0,05
0,04
0,04
0,04
0,03
Burkina
0,11
0,10
0,09
0,08
0,08
0,07
0,07
0,07
0,07
0,06
0,06
0,05
0,05
0,05
0,05
0,04
0,04
Années
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
Bénin
0,00
0,14
0,92
1,22
0,75
0,40
0,27
0,33
0,86
0,96
0,93
1,05
1,22
1,45
1,73
2,10
2,49
Burkina
0,00
0,17
0,57
0,60
0,52
0,69
0,76
0,60
0,52
0,62
0,73
0,75
0,79
0,84
0,89
0,93
0,94
Coefficient a
Mali
NA
0,10
0,09
0,10
0,08
0,07
0,07
0,06
0,06
0,06
0,06
0,06
0,06
0,05
0,05
0,05
0,05
Coefficient b
Mali
NA
0,00
0,47
0,39
0,90
0,98
1,31
1,33
1,41
1,36
1,03
0,84
0,74
0,85
0,97
1,16
1,23
42
Niger
0,11
0,11
0,11
0,11
0,11
0,10
0,10
0,10
0,09
0,09
0,09
0,10
0,09
0,09
0,08
0,08
0,07
Sénégal
NA
NA
0,08
0,05
0,04
0,03
0,03
0,02
0,02
0,03
0,03
0,03
0,03
0,02
0,02
0,02
0,02
Togo
0,09
0,09
0,06
0,06
0,07
0,08
0,07
0,07
0,06
0,06
0,05
0,05
0,05
0,04
0,04
0,04
0,03
Niger
0,00
0,14
0,18
-0,04
0,03
-0,04
0,04
-0,04
0,10
-0,13
0,51
-0,42
0,44
-0,47
0,51
-0,48
0,54
Sénégal
NA
NA
0,00
0,52
0,70
0,86
1,07
1,15
1,09
1,02
0,98
0,97
0,97
1,01
1,05
1,11
1,14
Togo
0,00
0,14
0,92
1,22
0,75
0,40
0,27
0,33
0,86
0,96
0,93
1,05
1,22
1,45
1,73
2,10
2,49
Tableau 15: Test de Wald
SSpace:dépenses en capital Togo
Null Hypothesis:
C(1)=1
Chi-square
0.672939
Probability
0.412029*
SSpace: ARRIERE Mali
Null Hypothesis:
C(2)=1
Chi-square
41.67342
Probability
0.000000*
Sspace: ARRIERE Niger
Null Hypothesis:
C(2)=1
Chi-square
103.2144
Probability
0.000000*
Probability
0.018824*
Probability
0.344129**
SSpace:Déficit extérieur Togo
Null Hypothesis:
C(1)=1
Chi-square
5.517786
SSpace: Masse salariale Niger
Null Hypothesis:
C(1)=1
Chi-square
0.894990
(*) rejet de l’hypothèse nulle
(**) acceptation de l’hypothèse nulle-
43