Petit guide de changement de vie en période de crise
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Petit guide de changement de vie en période de crise
changer Petit guide de changement de vie en période de crise, de peurs et d’incertitudes Laurent BOGHOSSIAN Au commencement Nous sommes dans les années deux-mille. Nous avons trente-cinq ou quarante ans. Nous avons fait tout ce qui était attendu de nous. Nous avons faits des études et sommes devenus médecins, ingénieurs ou avocats. Parfois même avons-nous eu l’impression de réaliser le projet de nos parents. Nous nous sommes mariés, avons eu des enfants. Nous avons progressé encore et toujours dans la société afin d’avoir un meilleur salaire et de meilleurs conditions de vie. Nous avons tout ce qu’il nous faut : une famille, une maison, des voitures, des amis, des loisirs et pourtant une seule question nous occupe l’esprit : Maintenant que nous en sommes là, qu’allons-nous faire des trente cinq prochaines années ? http://laurent-boghossian.com La crise, la peur, les incertitudes Nous sommes en 2013 et l’état de fébrilité du monde n’a jamais atteint de tels sommets. Comment envisager de changer de vie dans un contexte aussi difficile ? Nombreux sont ceux qui préfèreront garde leur vie actuelle plutôt que de prendre le risque d’en changer. Et cela reste compréhensible. Pourtant, la réalité est que le monde n’a jamais été un endroit facile pour créer de nouvelles vies et que les obstacles ne se résument en aucun cas à un contexte financier. Pour créer quelque chose de nouveau, il faut du courage, une vision, de l’aide, de la détermination, des échecs, une forte remise en question et parfois même un brin de folie. Pour toutes ces raisons, la seule vraie limite qui nous empêche d’effectuer les changements que l’on souhaiterait voir apparaître dans sa vie, c’est soimême. Le changement commence donc avant tout à un niveau personnel. http://laurent-boghossian.com Mon histoire J’étais fonctionnaire. J’occupais un grade très important et j’avais un très bon salaire et de très bonnes conditions de travail. J’avais tout ce que quelqu’un peut désirer à notre époque et pourtant, j’avais l’impression de passer à côté de ma vie. Je m’ennuyais et j’avais l’impression que mes qualités n’étaient absolument pas exploitées. J’ai donc démissionné, redéfini beaucoup de choses et tout reconstruit. Ainsi, en quelques années, je suis devenu auteur, coach et consultant. J’ai tout remis en question car, ce dont j’avais besoin, c’était une activité qui soit ‘Moi’. Une activité pleine et multiple, qui me représente complètement, sans aucun compromis. Nous sommes bien plus que l’étiquette qui nous a été posée sur le front un jour (ingénieur, avocat, médecin…) et que la société aimerait bien que nous gardions éternellement. Ce petit guide est un manuel simple, qui reprend les points clés de la méthode de coaching que j’ai utilisée pendant plusieurs années pour aider et accompagner les personnes qui souhaitent créer des changements significatifs dans leur vie. Dix points clés, dix questions phares. Le tout en dix pages. Ni plus, ni moins. Voici ce que vous trouverez dans ce petit guide rapide qui a pour but de vous donner des pistes de réflexion ou d’action afin que vous puissiez créer le changement que vous souhaitez voir arriver. Je vous en souhaite bonne lecture et j’espère qu’il pourra vous aider à vous poser les bonnes questions et à entamer les bonnes actions afin que vous puissiez obtenir la vie que vous méritez. A bientôt. Laurent Boghossian http://laurent-boghossian.com Sommaire 1. Que s’est-il passé ? .....................................................................................6 2. Qu’est-ce que je ressens ? .........................................................................7 3. Lesquelles de mes valeurs sont touchées ? .............................................. 8 4. Quel est mon rêve ? ...................................................................................9 5. Suis-je seul ? .............................................................................................10 6. Qu’est-ce que je sais faire ?..................................................................... 11 7. Qu’est-ce que je pense de moi ?.............................................................. 12 8. Qu’est-ce qui me freine ? ........................................................................ 13 9. Quelle petite action puis-je entamer ? ...................................................14 10.Dois-je vraiment tout casser ? ................................................................15 http://laurent-boghossian.com 1. Que s’est-il passé ? Si vous souhaitez changer de vie, ou du moins en remettre en question certains pans, trouver l’évènement qui aura été le déclencheur d’une prise de conscience forte de votre part, sera un bon point de départ pour bien comprendre dans quelle phase de changement vous vous trouvez personnellement. Par ailleurs, la prise en compte du contexte de déroulement de l’évènement déclencheur, sera aussi une phase primordiale de compréhension. Enfin, confrontés à cet évènement déclencheur, il sera aussi important de bien qualifier quelle aura été votre perception des faits au moment où ils se sont déroulés. En coaching, cela se nomme l’exploration de la réalité (fait, contexte, perception). Par exemple, imaginons qu’un manager dise à l’un de ses collaborateurs : « Votre travail ne me convient pas ». Si cette phrase est prononcée devant du monde, il est possible que ce même collaborateur entende cette phrase ainsi « Vous êtes vraiment nul, vous ne savez pas travailler ». En revanche, si la remarque est faite en privée, peut-être ne sera-t-elle pas une source d’humiliation. Donc en tout premier lieu, à défaut d’être aidé par un coach, explorez par vous-même la réalité : • • • • • • • Que s’est-il passé précisément ? Quels sont les faits ? Que m’a-t-on dit ? Où étais-je à ce moment-là ? Dans quel contexte cela s’est-il passé ? Dans quel état est-ce que j’étais au moment où cela est arrivé ? Pourquoi cet évènement me donne-t-il envie de changer de vie ? http://laurent-boghossian.com 2. Qu’est-ce que je ressens ? Nous sommes des êtres logiques qui faisons régulièrement des choix en fonction de paramètres et d’éléments précis. Nous achetons une voiture en fonction de nos attentes mais aussi de son prix au regard de ce que nous avons comme économies. Ceci étant, toute décision humaine est prise parce qu’elle inclut une part d’émotion. Ce sera l’envie, la peur ou la convoitise mais, même si je ne vous ferai pas ici un cours de neurosciences, c’est un fait : pour choisir entre plusieurs options, une émotion est nécessaire aux êtres humains. Ainsi, dans le cadre d’une phase de remise en question forte, il est primordial de laisser une grande place aux émotions. Ce sera important parce que, d’une part, les émotions sont des domaines peu explorés dans l’environnement professionnel. En effet, dans la mesure où les gens sont payés, qu’ils exercent des missions en fonction d’une fiche de poste, il est rare que quelqu’un se demande vraiment comment se sentent les employés. Soyons clairs, dans le monde de l’entreprise, l’expression des émotions est souvent pris comme un signe de faiblesse. Et si en plus vous êtes un homme… D’ailleurs nous-mêmes, en tant qu’employés, nous râlerons sur le fait que tel manager ne sait pas communiquer ou que tel collègue est virulent dans ses propos. Mais rarement nous dirons : « Je me sens humilié, je suis frustré, je me sens trahie » etc… Autre raison pour prendre en compte les émotions : les grands projets partent toujours du cœur. Pas de la logique. Si ce n’est pas déjà le cas, il sera donc primordial que vous sachiez vous reconnecter à vos émotions avant d’entamer de grands changements. Ainsi, suite à l’évènement déclencheur évoqué dans le premier point, comment vous sentez-vous depuis qu’il s’est produit ? Etes-vous anxieux, triste, frustré, abattus ? Ou vous sentez-vous plutôt déterminé, en colère, passionné ou joyeux ? Comme précédemment, essayez d’exprimer de manière précise ce que vous ressentez et essayez de faire le lien entre l’évènement et les émotions ressenties. http://laurent-boghossian.com 3. Lesquelles de mes valeurs sont touchées ? Nous sommes tous des êtres de valeurs, même si ces dernières ne sont pas toujours perçues de manière positive. Ce qu’il faut intégrer, c’est que le terme de « valeur » est à comprendre dans le sens « besoin psychologique » c’est-à-dire des éléments inhérents à notre personnalité auxquelles nous sommes sensibles et auxquelles nous réagissons facilement. Par exemple, certains individus auront comme valeur l’échange, le partage, l’harmonie. D’autres personnes, auront comme valeurs la compétition, le défi, la vitesse. Ainsi, en phase de remise en question personnelle, il est avant tout essentiel de bien connaître nos valeurs et ce, pour deux raisons : • Connaître nos valeurs nous permettra de nous diriger vers des environnements qui les respectent • Connaître nos valeurs nous permettra d’éviter des environnements qui portent des valeurs qui ne sont pas les nôtres Pour résumer, si vous êtes une personne qui réagit à l’harmonie et au partage, peut-être devriez-vous éviter le monde de la publicité, même s’il vous fait rêver au plus haut point. Un bon point de départ sera donc d’identifier lesquelles de vos valeurs auront été touchées par l’évènement déclencheur afin de comprendre pourquoi cela aura été aussi douloureux. Ensuite, vous pourrez décliner les autres valeurs qui sont importantes pour vous et qui seront toujours synonymes de bien-être et de respect de votre personnalité. Quelques valeurs : accomplissement, équilibre, courage, créativité, efficacité, reconnaissance, défi, humour, autonomie, indépendance, générosité, souplesse, patience,, qualité, stabilité, travail d’équipe… http://laurent-boghossian.com 4. Quel est mon rêve ? Nous n’avons cessé, tout au long de notre vie, d’oublier nos rêves par raison. Sous prétexte qu’il faut payer un crédit, l’école privée des enfants ou les vacances en Corse, nous n’osons même plus formuler nos rêves les plus puissants, les rêves qui nous faisaient vraiment vibrer quand nous étions plus jeunes. Pour l’instant, il n’est même pas question de les réaliser. Il est question de les formuler. Mais nous n’osons pas évoquer le moindre de ces souhaits ou désirs cachés car nous avons peur ou peut-être même honte que l’on se moque de nous ou que l’on nous traite d’idéaliste. C’est d’ailleurs souvent parce que l’on a oublié de rêver à haute voix et que l’on a réprimé tous nos désirs qu’au final nous explosons au point de vouloir tout changer et tout remettre en question. Pour cette raison, j’invite toujours les gens que je coache, à exprimer librement leur rêve. « Vous souhaitez changer de vie ? Mais qu’allez-vous faire ? De quoi rêvez-vous ». Le but n’est pas obligatoirement de fixer la réponse comme un objectif à atteindre mais de s’autoriser le fait de l’exprimer librement, et à haute voix. Ainsi, en phase amont de votre « grand changement », prenez donc le temps régulièrement d’exprimer ce que vous voudriez faire sans peur du jugement des autres. Qu’aimeriez-vous faire ? Devenir astronaute ou ouvrir un restaurant ? Devenir libraire ou auteur de livres pour enfants ? Apiculteur ou musicien professionnel ? En formulant les choses ainsi peut-être réaliserez vous que certaines choses ne sont que des rêves mais qu’il est bon de les formuler. Et parce que vous aurez libéré certaines de vos synapses et que tout vous semblera permis, vous trouverez le projet ou l’activité qui vous fera vibrer. Personnellement, je disais que je souhaitais devenir dessinateur de bandes dessinées parce que j’adorais le dessin. J’ai exploré cette voie-là et j’ai trouvé ma vocation de coach. http://laurent-boghossian.com 5. Suis-je seul ? Changer de vie est une belle aventure mais qui demande d’affronter de nombreux freins, à la fois inhérent à notre personnalité mais aussi à notre entourage proche ou éloigné. En outre, ce genre de changement ou de grand projet peut ramener à un certain état de solitude mentale dans la mesure où vous serez toujours seul face à vous-mêmes. Même entourés. Pour cette raison, ce genre de démarche demande des partenaires, des soutiens forts qui vous assureront une assise affective solide. Je parle là de gens qui vous pousseront à réaliser vos rêves et non pas des gens qui vous jugeront pour vos mauvais choix. Il est peut-être surprenant de voir combien certaines personnes qui auront été toujours très discrètes dans votre vie peuvent devenir très présentes pour vous soutenir au moment où vous aurez besoin d’aide. Ces gens là seront fiers de vous connaître, ils reconnaîtront votre courage et aurons envie de vous aider sans rien demander en retour. A l’inverse, certaines personnes que vous croyiez dignes de confiance et qui vous auraient juré, la main sur le cœur, qu’ils vous soutiendraient toujours, vous laisseront tomber. Le plus souvent, ce sera par pure jalousie, puisque vous serez en train de prendre le risque qu’eux-mêmes n’auront jamais osé prendre. Apprenez donc à compter vos alliés en allant exposer votre projet. N’hésitez pas à donner des détails et à exprimer la vision que vous avez de votre vie, aussi folle puisse-t-elle paraître. Cela présentera deux avantages : d’une part, vous prendrez confiance car vous affronterez le regard et le jugement des gens sans sourciller. Et d’autre part, vous verrez très vite qui vous soutiendra et que ne le fera jamais. http://laurent-boghossian.com 6. Qu’est-ce que je sais faire ? Il est très facile de perdre de vue l’ensemble des compétences que nous possédons en nous. La société ne cessant d’accélérer et le travail étant de plus en plus parcellisé, il est de plus en plus en plus rare que nous exercions le métier pour lequel nous avons été formé, et qui plus est, tel que nous l’avons appris. Cela s’observe particulièrement chez les cadres supérieurs qui à force d’envoyer ou de forwarder des mails, de passer du temps en réunion et de résoudre des problèmes logistiques, terminent parfois la journée en se demandant ce qu’ils auront concrètement réalisé. Au final, lorsqu’il est question de réinventer sa vie, parce que nous sommes rentrés dans un moule professionnel précis : avocat, médecin, journaliste ; et que le contenu de ce métier s’est peut-être vidé de son sens, nous avons l’impression que nous ne savons plus rien faire. En outre, puisque nous ne formulons plus le moindre rêve, nous oublions que nous savons jardiner, écrire, lire, jouer de la musique. Nous oublions notre talent de décorateur ou de médiateur. Le propos de cette phase de coaching est de reconnecter les personnes avec ce qu’elles possèdent comme acquis mais qu’elles ont oublié. La phrase « Je ne sais rien faire » est un contre-sens et une fausse généralité qui balaie d’un seul coup tous les espoirs possibles de renouveau. Nous savons tous faire tout un tas de choses pour lesquelles nous sommes doués. Ainsi, afin de pouvoir évoquer un nouveau projet professionnel ou un changement de cap, être au clair sur ce que nous savons faire et sur ce que nous aimons faire sera une phase libératrice de la plus grande importance. Essayez donc ceci : prenez une feuille de papier vierge et commencez à écrire les choses que vous savez faire, des plus simples au plus complexes. Vous verrez, au début, on n’ose pas. Et puis, petit à petit, l’on réalise combien nous sommes des êtres riches de beaucoup de savoirs, de savoirêtre et de savoir-faire. http://laurent-boghossian.com 7. Qu’est-ce que je pense de moi ? L’estime de soi. Sans elle, rien n’est possible. Etre au clair avec nos aptitudes et pouvoir se dire sans auto-satisfaction vaniteuse: « Je suis un bon professionnel », « Je suis quelqu’un de fiable » ou bien « Je produis des résultats satisfaisant »’ n’est définitivement pas monnaie courante dans le monde de l’entreprise. Dans la vie privée, ce n’est pas mieux et nous sommes aussi très avares envers nous-mêmes. Il est rare que nous nous autorisions à penser « Je suis un père présent pour mes enfants », « Je suis un enfant disponible pour mes parents », ou bien « Je suis un joueur de golf passionné ». En fait, au lieu d’adopter ce genre de discours modéré mais juste et gratifiant envers nous-mêmes, nous aurions même plutôt tendance à adopter un comportement inverse ; à savoir adopter un discours radical et violent: « Je ne suis vraiment bon à rien », « Les autres sont meilleurs que moi », « Je ne mérite pas d’être aimé » etc… Maintenir une bonne estime de soi est quelque chose de capital pour construire un projet de vie solide ; et pour y arriver, l’important est de rester dans la nuance et l’équilibre. Il faut donc éviter les généralités dévastatrices aussi bien dans le positif que dans le négatif. Après un succès, dites-vous « Ce succès est mérité car j’ai travaillé pour cela » plutôt que de dire « Qu’est ce que je suis bon alors! » Après un échec, dites vous « Je me suis trompé cette fois, mais cela n’a pas toujours été le cas. Je ferai mieux la prochaine fois » plutôt que de dire « Je ne réussis jamais rien. Je suis vraiment nul tout le temps ». Une bonne estime de soi s’appuie avant tout sur des faits précis qui se doivent d’être justes. http://laurent-boghossian.com 8. Qu’est-ce qui me freine ? En période de crise ou de récession, la première raison invoquée pour prôner l’immobilisme sera encore et toujours l’argent. Plus encore, cela est aussi vrai même lorsque tous les voyants sont au vert. Pourquoi cela ? Tout simplement parce que l’on nous aura appris à gagner de l’argent pour l’économiser afin d’avoir une maison, des loisirs pour la famille etc. Cela est bien normal. C’est un besoin humain que de construire un environnement sécurisé pour soi et les siens. Même lorsque l’on souhaite changer de vie, la dimension financière reste un objectif fort pour beaucoup de personnes puisque l’argent reste le fuel nécessaire au fonctionnement des notre société et donc à la survie des individus qui la composent. Le problème est que, parfois, tous ces acquis peuvent devenir des chaînes qui feront que, parce que nous aurons peur de les perdre, nous aurons peur de prendre un risque réel pour obtenir la vie que nous estimons mériter. Nous supporterons l’insoutenable pour maintenir notre niveau de confort et garder ces quelques tickets restaurant ou ces quelques jours de congés en plus qui pourtant, ne changeront rien au fait que nous détestons notre vie. L’argent est donc un frein. Mais la réalité est que, s’il est le premier annoncé, il n’est pas toujours le frein le plus important. Même avec dix millions d’euros – je force le trait volontairement - certaines personnes auront peur d’annoncer à leur famille qu’ils décident de changer de vie. C’est donc la peur du jugement qui les freinera. Certaines personnes, qui pourraient être aidés par leurs parents à tenir financièrement les premiers mois, ne feront pas le pas : soit par fierté, parce qu’à quarante ans « ça la fout mal de demander de l’argent à Papa et Maman » ; soit par culpabilité, « après tout ce qu’ils ont travaillé et les sacrifices qu’ils ont fait pour moi, je ne vais quand même pas leur prendre de l’argent ». Avant de vous lancer, n’hésitez pas à analyser précisément quels sont vos freins. Ils ne sont peut-être pas ceux que vous croyez. http://laurent-boghossian.com 9. Quelle petite action puis-je entamer ? Pour gravir le mont Everest, il faut d’abord acheter un billet d’avion pour le Népal. Et paradoxalement, c’est le fait d’acheter ce billet d’avion qui sera peut-être le pas le plus dur à faire dans votre conquête du plus haut sommet du monde. Concernant le fait de réinventer sa vie, c’est la même chose. Vous souhaitez changer de métier et, alors que vous étiez juriste, vous souhaitez ouvrir un restaurant végétarien. Très bien. Mais pensez-vous que le fait d’acheter les murs de votre restaurant tout de suite soit la première chose à faire ? Surtout si cette action, voire l’idée de cette action, vous apporte crises d’angoisses et attaques de panique ? Vous n’allez pas pouvoir avoir en mains votre projet final au moment où vous vous lancerez. Et c’est d’ailleurs pour cela que peu de gens sautent le pas : effrayés par la taille du mont Everest et par la peur d’échouer, ils en oublient d’acheter d’abord un billet d’avion histoire d’aller repérer les lieux. De petites actions régulières vont vous permettre de nourrir votre projet petit à petit. Que pourriez vous faire pour commencer ? Peut-être pourriezvous dessiner les grandes lignes de votre projet : vous pourriez établir quel type de cuisine vous allez proposer, où est-ce que vous souhaitez établir votre établissement. Vous pourriez vous renseigner sur les normes d’hygiène, regarder s’il y a de la concurrence, quelles sont les tendances etc… Pourquoi ne pas aller manger des restaurants qui pourraient être vos concurrents afin de voir ce qui se fait concrètement ? Tout cela ne coûte rien et ne vous prendra qu’un quart d’heure par jour. C’est une petite mécanique à mettre en route afin de prendre confiance en vous mais aussi prendre conscience de la réalité des faits. Un dernier conseil : faîtes vous un cahier ou une belle pochette avec votre plan d’action, les informations que vous récolterez etc… Cela matérialisera votre travail et témoignera de l’avancement de votre projet. http://laurent-boghossian.com 10.Dois-je vraiment tout casser ? Si vous êtes dans un environnement insatisfaisant et qui vous donne le sentiment que votre vie pourrait être bien meilleure, alors il n’y a aucune raison de vous empêcher de rêver à la vie que vous méritez. En revanche, si vous êtes en quête d’un idéal, qui comme tout idéal n’existe pas, peut-être serait-il bon de prendre un peu de recul avant de tout casser. Pourquoi est-ce que j’ai tout cassé et pourquoi j’ai changé de vie ? Parce que ma vocation de coach m’attendait. Parce que je ne voulais plus avoir de chef au-dessus de moi pour me dire comment faire les choses ou pour récupérer les meilleures de mes idées. Je voulais travailler en toute autonomie et être moi-même. Par conséquent, dans le privé ou le public, un nouveau poste était inenvisageable et la situation telle qu’elle était me faisait souffrir. En êtes-vous là ? Parfois changer de vie signifie avant tout de changer de point de vue sur les choses. Etre trop engagé, trop passionné, prendre les choses trop à coeur et donner trop d’importance à certaines choses peut amener certaines personnes à idéaliser un monde meilleur ou une forme de liberté qui n’est qu’une illusion. La liberté, c’est le fait de choisir ces contraintes. J’ai choisi les miennes : je préfère personnellement avoir des soucis de chiffre d’affaire qu’un supérieur hiérarchique à supporter. Mais la liberté ultime où l’on ne doit à aucune contrainte n’existe pas. Ainsi, avant de tout casser, prenez un peu de temps pour identifier quelles sont vos contraintes et quelles sont celles qui vous font souffrir réellement. Nous ne sommes pas notre travail et peut-être qu’un équilibre de vie vaudra toujours plus qu’une vie qui s’appuie uniquement sur un centre d’attraction fort tel que l’activité qui nous rémunère. http://laurent-boghossian.com