GREVE DES HOTESSES D`ACCUEIL DE LA CPAM DU VAL D` OISE

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GREVE DES HOTESSES D`ACCUEIL DE LA CPAM DU VAL D` OISE
ZDT Laurent, IO 193
06 193 CPAM 95
3 742 signes
CORRIGE
Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) du Val-d’Oise
Grève massive des agents des centres d’accueil de Sécurité sociale
A nouveau, le personnel d’accueil de la Sécurité sociale est en première ligne : non-remplacement des
départs et conséquences pressenties du nouveau plan de fermetures de centres. Les douze centres de
traitement des prestations devraient fusionner en trois immeubles et l’accueil sur rendez-vous mis en
place.
S’appuyant sur les revendications reprises par les organisations syndicales, l’idée de retourner à la
direction faisait son chemin dans toutes les têtes. Un préavis de grève reconductible est déposé dans
l’unité par les syndicats CGT, CGT-FO, CFDT et UNSA. Les 7 février et le 1 er mars — malgré les
vacances scolaires — la grève est suivie à 75 %. La plate-forme revendicative est précisée dans
l’assemblée générale du 7 février :
— L’accès pour tous au niveau supérieur de la classification avec le maintien et la non-proratisation, en
cas d’absences, des primes et frais de déplacement liés à la mobilité en application de la convention
collective. En effet, 90 % du personnel est mobile sur les centres de chacune des trois zones
géographiques de la CPAM du Val-d’Oise.
— Le personnel et ses organisations revendiquent également le remplacement de tous les départs par des
embauches en CDI, la titularisation des contrats précaires et l’amélioration des conditions de travail.
Pourquoi un niveau de qualification supérieur ? La direction en demande toujours plus au personnel
d’accueil. Avec la spécialisation, les prestations des assurés sont payées par des centres différents du Vald’Oise, voire par les caisses d’autres départements selon qu’il s’agit de payer une consultation, des
indemnités journalières maladie ou d’effectuer la mise à jour d’un dossier à la suite d’une naissance.
Les techniciens d’accueil interviennent aussi souvent qu’ils le peuvent auprès des services concernés pour
tenter de régler des situations financières difficiles. Comme le disait une collègue : « Je ne supporte plus
de voir des assurés pleurer parce qu’il n’ont pas touché leurs indemnités journalières. Il y a des millions
de chômeurs, il faut embaucher. »
Et comme l’effectif se réduit de plus en plus, c’est la croix et la bannière pour obtenir un jour de congé ou
tout simplement faire valoir ses droits aux horaires variables. Une collègue a même dû récemment donner
les premiers secours à une assurée sur le point d’accoucher à 18 h 30 dans un des centres du
département ! Autant dire que, comme dans de nombreux secteurs professionnels, la limite du supportable
est atteinte.
Le 12 mars, 70 % des agents étaient en grève et une nouvelle délégation des grévistes a été reçue avec les
syndicats. La direction a annoncé qu’elle accepte d’appliquer la convention collective (ce qu’elle refusait
depuis sept ans), en abandonnant la proratisation de la prime de mobilité (15 % du salaire de base en cas
d’absences). Elle propose aux agents de répondre à des offres d’emplois qui permettraient à quelques-uns
de passer éventuellement au coefficient supérieur.
Dans l’assemblée générale qui a suivi, le personnel a pris acte de l’annonce par la direction de
l’application de la convention collective nationale, a rejeté à l’unanimité la deuxième proposition et
reconduit la grève pour le lendemain, 13 mars, ainsi que pour les jours suivants.
Quelle que soit l’issue de cette grève qui, déjà, a obtenu des résultats, une chose est sûre : en défendant sa
convention collective et ses avantages acquis, sa qualification et son emploi, liés à l’existence des centres
d’accueil, le personnel apporte une pièce supplémentaire à l’édifice de préservation et de reconquête de la
Sécurité sociale de 1945, celle que nos aînés ont mis sur pied de haute lutte.
Correspondant